Bohemian Flats

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Bohemian Flats Page 7

by Mary Relindes Ellis


  — Exactement. Et tu sais donc ce qui nous est arrivé.

  Ils étaient installés dans son bureau. Raimund regarda Richter bourrer sa pipe et l’allumer.

  — Les êtres humains sont encore une espèce primitive, reprit son professeur. Jusqu’à ce que nous évoluions davantage, nous n’atteindrons un certain degré de civilisation qu’au prix d’efforts intellectuels et d’une éthique suprêmes. Mais jamais la paix. Du moins, pas en Allemagne. L’Allemagne a toujours trouvé son unité et sa gloire en temps de guerre ; elle a toujours souffert en temps de paix. Je n’aime pas particulièrement Bismarck ni ses méthodes – surtout pas sa haine des socialistes, dont je fais partie. Mais je ne peux nier qu’il a unifié l’Allemagne et qu’il est habile en matière de diplomatie et de politique étrangère. À la différence du Kaiser. Nous finirons par avoir une autre guerre en Europe parce que le Kaiser Guillaume est arrogant, idiot et cupide.

  — Mon père aussi dit que nous allons avoir une guerre, répondit Raimund, parce que l’Allemagne est supérieure dans tout ce qu’elle fait et que c’est elle qui devrait gouverner l’Europe.

  Richter se laissa retomber en arrière. Il ôta sa pipe de sa bouche.

  — Ton père n’est pas le seul à penser cela. Notre système scolaire est le meilleur, le plus rigoureux d’Europe. Nous étudions et soutenons la science. Nous avons une grande culture, une musique magnifique et une forte croyance dans le travail bien fait. Cela du moins est vrai. Ton père n’est pas un sot. Loin de là. C’est un homme très intelligent. Au cours des vingt dernières années, de nombreux fermiers ont perdu leur propriété parce qu’ils n’avaient aucune vision de l’avenir et aucun sens de la gestion. Ton père, lui, est un homme d’affaires rusé. Ce qu’il lui manque, c’est une éducation libérale. Je suis bien d’accord avec lui pour dire que nous allons avoir une guerre. Mais pas parce que nous sommes supérieurs. C’est d’un combat entre les familles royales d’Europe qu’il s’agit. Le Kaiser veut un empire plus vaste mais, par les temps qui courent, il ne va pas s’insurger contre sa grand-mère, la reine Victoria. Il attend qu’elle meure. Ensuite, il tentera d’agrandir son empire mais cela entraînera la perte de l’Allemagne.

  Raimund songea au destin de son oncle Günter.

  — Tu es le troisième fils ? lui demanda Richter comme s’il lisait dans ses pensées.

  — Oui.

  — Et Albert est le deuxième. Ce qui signifie que la ferme reviendra à votre frère Otto, dit-il en réfléchissant à voix haute.

  Il tapota sur sa pipe pour en faire tomber les cendres, puis la bourra de nouveau.

  — Ton anglais est assez bon, mais tu dois travailler pour le parler tout à fait couramment. Albert y est presque. Quand vous serez tous les deux majeurs, il vous faudra aller voir au-delà de nos frontières. Pas en Europe, mais en Amérique. C’est le seul endroit où vous connaîtrez tous les deux ce que les Français appellent joie de vivre*2.

  Raimund médita les conseils du professeur. Il n’avait aucune idée de la façon dont il s’y prendrait, mais peut-être que les romans de Karl May pourraient lui fournir quelques indications. De nouveau le professeur lut dans ses pensées.

  — Les États-Unis n’ont rien des romans de Karl May. Lui n’est allé que jusqu’à New York, où il est resté très peu de temps. Je doute qu’il ait rencontré des Indiens et des cow-boys dans cette ville.

  Il s’interrompit pour remonter ses lunettes. Puis il poursuivit comme s’il allait expliquer les causes du décès d’un animal de compagnie :

  — Je suggère que tu jettes ces livres. Ils ne recèlent pas une once de vérité. Sans compter que May est un écrivain exécrable.

  *

  * *

  Tandis que Raimund lui parlait de l’avenir, Albert n’écoutait que d’une oreille. Ils nettoyaient alors le vaste poulailler. Les lèvres et les mains de Raimund étaient gercées après qu’il les eut lavées avec du savon à lessive. C’était la seule façon dont il avait réussi à se débarrasser des taches laissées par la grenade qu’il avait mangée la veille au soir. Albert s’essuya le visage sur sa manche et regarda son frère de treize ans, ce frère qui n’avait aucun goût pour l’agriculture ni les travaux de la ferme. Ce jour-là pourtant un étranger qui serait passé par là ne l’aurait pas deviné : Raimund aimait tout. Il arrivait à supporter l’odeur âcre des fientes de poulet et la poussière dans ses narines, parce qu’il savait maintenant que cette situation ne durerait pas. Le monde était plus vaste que ce que leur éducation leur avait fait croire. Albert connaissait ce sentiment et, en regardant son frère, il se revoyait lui-même à l’âge de treize ans.

  Il interrompit son travail, passa un chiffon sur l’une des vitres couvertes de poussière et regarda le vent faire onduler les blés et créer des vaguelettes sur la mare aux canards. Lui aussi voulait élargir sa vision du monde, mais celle-ci devrait inclure la ferme. Contrairement à Otto et Raimund, il adorait la ferme et l’agriculture ne lui déplaisait pas. Quand il s’imaginait un avenir, c’était en tant que propriétaire du domaine, propriétaire qui appliquerait les méthodes agricoles progressistes de son père. Mais, contrairement à ce dernier, il ne voulait pas se soustraire à sa vie spirituelle. Il aimait le concept anglais de « gentleman-farmer », la croyance que le travail de la terre et le développement de l’esprit se rejoignaient dans l’accomplissement d’une vie entière.

  — C’est parti…

  Albert sentit quelque chose de froid contre son épaule.

  — Ah non, tu n’as pas…

  Raimund avait rempli d’eau deux bouteilles de bière vides. Il souriait largement, la sueur formant un motif nid-d’abeilles sur la poussière qui lui couvrait le visage.

  — Je ne suis pas bête à ce point-là. En plus, papa est dans la brasserie avec un acheteur.

  — Un acheteur ? Il vient d’où ?

  — De Munich. Du Nürnberger Bratwurst Glöckl.

  — De Munich ?

  Albert était stupéfait : Munich était célèbre pour ses brasseries ; les restaurants n’y servaient que de la bière fabriquée par des maîtres brasseurs de la ville. Et le Nürnberger Bratwurst Glöckl comptait parmi les plus réputés.

  — Où est Otto ?

  — Loin, répondit Raimund. Papa l’a emmené à la gare hier pendant qu’on était en classe. Il va passer deux semaines avec l’oncle Dieter au monastère de Regensbourg.

  Il faisait allusion là à ce que leur père avait découvert deux jours auparavant : c’était Otto, et non les travailleurs saisonniers à présent congédiés, qui avait volé des caisses de bière pour les boire en compagnie de camarades venus des fermes voisines. Ce vol était le dernier outrage sur une échelle qui allait croissant. Deux mois plus tôt, leur père avait trouvé Otto assoupi dans un champ alors qu’il aurait dû être en train de le labourer. Peu après, Heinrich l’avait envoyé à Ulm acheter des tonnelets en chêne seulement pour le voir rentrer en retard avec les mauvais articles, acquis en outre à un prix exorbitant. La semaine précédente, Otto avait proposé qu’ils embauchent d’autres ouvriers agricoles plutôt que de faire le travail eux-mêmes. Leur père l’avait alors frappé si fort qu’il était tombé dans le caniveau rempli de purin.

  — Comment faire du bénéfice avec ça ? Vous n’êtes pas nés dans le bon ordre. C’est Albert qui aurait dû venir en premier. Lui peut diriger la ferme tout seul, maintenant.

  Otto n’avait même pas essayé de se relever, craignant sans doute que son père ne le jette de nouveau à terre. Le purin lui avait éclaboussé le visage et avait collé sa chemise contre son torse. Albert avait regardé son frère aîné et, pour la énième fois, il s’était demandé comment ses parents avaient bien pu engendrer une créature pareille. La fidélité de sa mère n’était pas à mettre en doute – s’il ne savait pas grand-chose d’elle, c’était un fait dont il pouvait être sûr. Otto ressemblait à Heinrich, mais quelque chose était allé de travers. Il avait des bajoues avant l’âge et les rondeurs de l’enfance s’étaient durcies, laissant place à une silhouette trapu
e qui, de toute évidence, n’allait pas durer : on discernait un léger embonpoint sur sa poitrine et sur son ventre. Bien que rusé et fourbe, Otto était aussi bête et paresseux. Pire, il était d’une cruauté inquiétante. Quelques années plus tôt, il avait tué un chat de la ferme – un des chats préférés de leur sœur Liliane – et ses petits en les étranglant avec un bout de ficelle, puis il avait cloué leurs corps au mur du poulailler pour qu’elle les voie quand elle irait ramasser les œufs. Alors que Raimund avait trois ans, Otto l’avait précipité dans l’enclos à cochons en lui ordonnant de courir. Ce qu’Otto ignorait, c’était que leur mère n’était pas bien loin : elle avait entendu son rire et les hurlements de Raimund suffisamment tôt pour sauver celui-ci en refoulant les cochons à coups de bâton. Les deux fois, c’était elle, et non leur père, qui avait fouetté Otto jusqu’à ce qu’il pleure toutes les larmes de son corps. Albert avait consolé un Raimund terrifié et regardé sa mère administrer la punition.

  — Qu’est-ce qui te prend ? avait-elle hurlé en brandissant la lanière. C’est ton frère ! Si j’étais naïve, je me dirais que tu as essayé de le tuer !

  Albert ne croyait pas que son frère soit une erreur commise par Dieu, mais plutôt une anomalie dans la chaîne de l’évolution qui se corrigerait au cours de la génération suivante ; un caprice de la nature, comme un poulain albinos né d’un étalon et d’une jument bruns. Il savait que son père était en proie à la même stupéfaction, seulement ce dernier était plus enclin à attribuer le phénomène à Dieu ou à un mauvais hasard qu’à la théorie de Darwin.

  Raimund et Albert étaient toujours appuyés contre le mur extérieur du poulailler à boire leur eau lorsque Heinrich et son acheteur sortirent de la brasserie. Les deux hommes se serrèrent la main puis l’acheteur monta en selle. Les deux garçons se redressèrent tandis que leur père s’approchait d’eux, affichant un sourire qu’on ne lui voyait pas souvent.

  — Il a conclu la vente, fit observer Raimund.

  *

  * *

  Par peur, Magdalena avait étouffé en elle-même ce que sa mère lui avait interdit d’exprimer durant ce fameux jour de février à la Fuggerei, si bien que l’on n’en reparla plus jamais de manière aussi directe. Magdalena et ses sœurs suivaient l’exemple de leurs parents, dont l’attitude en public était fort éloignée de celle qu’ils avaient dans l’intimité. Cette différence de comportement était particulièrement frappante quand l’une d’elles était souffrante.

  On faisait venir un médecin. Il examinait l’enfant malade puis fournissait à Frau et Herr Richter un diagnostic et un traitement. Parfois, il voyait juste ; parfois, non. Si leur mère ne partageait pas l’avis du médecin, elle ne disait rien. Elle attendait qu’il fût parti pour traiter celle de ses filles qui était souffrante grâce à ses propres remèdes à base de plantes médicinales qu’elle faisait pousser dans l’enceinte du jardin à l’arrière de leur maison.

  Adelinde était également habile à sentir la douleur chez les autres. Lors des dîners et des réceptions, Magdalena et ses sœurs avaient souvent vu leur mère exsuder de la colère avant même que quiconque, parmi les hôtes, ne trahisse cette émotion. Elles remarquaient aussi que les hommes qui gravitaient autour d’elle pour faire la conversation révélaient sur leur propre compte des choses qu’ils n’auraient jamais confiées à leurs propres épouses. À leur retour de l’école, n’importe quel jour de la semaine, elles trouvaient un parent, quelque érudit ou un ouvrier venu livrer une caisse de vin ou d’autres marchandises assis dans la cuisine avec leur mère. Elles regardaient par la serrure et entendaient les hommes parler à voix basse, le visage probablement déformé par l’émotion. Frau Richter écoutait chacun d’eux, lui resservait du café et, quand on l’en priait, finissait par émettre une suggestion avisée qui ne s’adressait ni au passé, ni à l’avenir.

  — Je croyais convenu que tu ne le ferais plus, dit Herr Richter lors d’une de leurs rares disputes.

  Ce jour-là, le laitier était resté assis dans la cuisine à se plaindre de ses déboires conjugaux. Magdalena s’était faite toute petite contre le mur proche de la porte de leur chambre, fermée à clé, dans l’espoir que sa mère révélerait quelque chose.

  — Faire quoi ? Ils me demandent mon avis, je le leur donne.

  — D’autres prétendent que tu lis la bonne aventure.

  — Ce n’est guère ce que je fais. Le premier imbécile venu qui prendrait le temps d’écouter saurait très bien quoi répondre. La plupart des femmes le font d’instinct. Qu’elles choisissent d’écouter ou non, c’est leur affaire. Vu le nombre d’hommes malheureux dans cette ville, j’en conclurais que de nombreuses femmes n’écoutent pas ce que leurs maris ont à dire. Et, ajouta-t-elle, vice-versa.

  Quand elle eut douze ans, Magdalena tenta d’affronter sa mère.

  — Tu n’es plus comme avant avec moi, lui dit-elle.

  Assise près de la coiffeuse, dans la chambre de ses parents, elle la regardait brosser ses longs cheveux en les séparant pour les natter.

  — Comment cela ? demanda Adelinde en soulevant une mèche.

  Magdalena s’était attendue à une réaction moins ambiguë. Avec le temps, elle avait acquis la certitude que ses sœurs n’étaient pas douées de cette capacité inexpliquée qu’elle-même partageait avec leur mère. Elles faisaient preuve d’intuition et comprenaient généralement autrui, mais sans rien manifester qui sorte de l’ordinaire. Dans leurs relations avec les autres, Rose, Amalia et Eva ne semblaient rien sentir de plus qui les eût accablées. D’ailleurs, les rapports qu’entretenait leur mère avec elles le prouvaient.

  — Tu t’amuses davantage avec Rose, Amalia et Eva, répondit Magdalena.

  Elle songea à l’expression qu’avait sa mère quand elle parlait avec ses sœurs : elle était toujours plus détendue. Sans doute parce que Rose, Amalia et Eva ne voyaient le monde qu’en surface. Mais avec elle, Magdalena, elle semblait constamment sur ses gardes.

  — Ce n’est pas vrai, objecta Adelinde en attachant un rouleau de cheveux tressés. On s’amuse bien, toutes les deux, non ?

  Comme Magdalena ne répondait pas, sa mère poursuivit :

  — Je n’ai nullement l’intention d’être différente avec toi.

  Elle finit d’enrouler et d’attacher ses cheveux en un petit chef-d’œuvre de coiffure, et après seulement elle se tourna sur son siège pour faire face à Magdalena.

  — C’est peut-être parce que tu es l’aînée. Moi aussi, j’étais l’aînée, et j’avais conscience de ne pas être comme les autres. On attendait autre chose de ma part. J’ai été la première des enfants à faire l’expérience de tout. J’avais l’impression d’être l’effigie d’une femme sculptée à la proue d’un bateau. Il fallait que je fende les eaux. J’ai essuyé en premier les heurts et les vagues glaciales des décisions de mes parents.

  Puis elle s’interrompit un instant. Quand elle reprit la parole, elle avait l’air triste.

  — C’est moi qu’on surveillait le plus.

  — Pourquoi ?

  — Je croyais que je serais une mère différente envers mon premier-né, dit-elle dans un soupir, et je constate que j’ai répété les erreurs de ma propre mère.

  — Ce n’est pas ça…, commença Magdalena.

  Mais sa mère s’était levée, elle s’avançait vers la penderie afin de choisir ses habits. Ses paroles flottaient dans son sillage.

  — Je crois que nous n’avons pas eu assez de temps ensemble, toi et moi. On ira faire des courses cet après-midi. Rien que toutes les deux. Que penses-tu de la couleur de cette robe ?

  Et c’est ainsi que Magdalena fut réduite au silence.

  Lorsqu’elle eut seize ans, elle réitera de plus belle.

  Elle épluchait des pommes de terre à la table de la cuisine tandis que sa mère, qui lui tournait le dos, pétrissait le pain. Ces derniers temps, Magdalena avait des sautes d’humeur, phénomène que ses parents attribuaient aux bouleversements du corps et de l’esprit liés à l’adolescence. Mais il y avait aut
re chose : elle en avait assez des stratagèmes dans leur existence, des silences, dans cette famille qui s’enorgueillissait par ailleurs d’être ouverte et rationnelle ; elle en avait assez de transcender l’insignifiant pour embrasser le sublime. Elle se rappelait ce que lui avait dit sa grand-mère Richter avant sa mort, trois ans plus tôt : « Tu es bien la fille de ta mère. »

  Magdalena avait cru qu’elle faisait allusion à leur ressemblance physique. C’était vrai : cette ressemblance était si frappante que quand elles voyageaient en Europe, on les prenait pour deux sœurs. Magdalena laissa tomber une pomme de terre dans une marmite d’eau salée et repensa à l’analogie qu’avait faite sa mère à propos de leur statut de fille aînée : elle l’avait expliquée en termes d’expérience psychologique et non physique. L’élément physique était différent et souvent troublant pour Magdalena.

  Aînée de quatre enfants, elle se considérait comme la première impression d’une seconde édition ; une phrase ou deux avaient peut-être été changées, mais l’apparence était dans l’ensemble identique ; les pages, noircies de l’encre abondante laissée par la première mise sous presse. Ses sœurs ressemblaient à des impressions plus tardives ; elles n’avaient pas le cheveu si noir, ni le teint si olivâtre. Les caractéristiques physiques de leur père apparaissaient davantage en elles : Eva avait son menton, Amalia, ses oreilles et Rose, son nez aristocratique.

  Sans cesser de s’occuper de ses pommes de terre, Magdalena décida qu’il était temps de mettre un terme à toute ambiguïté.

  — Pourquoi ne m’as-tu jamais reparlé de cette journée à la Fuggerei ?

  Sa mère se raidit, mais ne se retourna pas.

  — Quelle journée à la Fuggerei ? On y est allées maintes et maintes fois.

  — Tu sais bien, le jour de mes sept ans. La mort de Frau et Herr Mueller.

  Sa mère roula la pâte en boule et la mit dans une jatte préalablement beurrée, qu’elle recouvrit d’un torchon. Puis elle se retourna en s’essuyant les mains sur son tablier.

 

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