by Jules Verne
Une nouvelle pulsation de l'appareil mit encore un intervalle plus considérable entre les deux amis. Leur voix n'arrivait plus que très affaiblie de l'un à l'autre.
Et, cependant, Harry put encore entendre Jack crier :
« Et lorsque Nell aura vu les étoiles, la lune et le soleil, sais-tu bien ce qu'elle leur préférera ?
— Non, Jack !
— Ce sera toi, mon camarade, toi encore, toi toujours ! »
Et la voix de Jack Ryan s'éteignit enfin dans un dernier hurrah !
Cependant, Harry consacrait toutes ses heures inoccupées à l'éducation de Nell. Il lui avait appris à lire, à écrire, — toutes choses dans lesquelles la jeune fille fit de rapides progrès. On eût dit qu'elle « savait » d'instinct. Jamais intelligence plus vive ne triompha plus vite d'une aussi complète ignorance. C'était un étonnement pour ceux qui l'approchaient.
Simon et Madge se sentaient chaque jour plus étroitement liés à leur enfant d'adoption, dont le passé ne laissait pas de les préoccuper, cependant. Ils avaient bien reconnu la nature des sentiments d'Harry pour Nell, et cela ne leur déplaisait point.
On se rappelle que lors de sa première visite à l'ancien cottage, le vieil overman avait dit à l'ingénieur :
« Pourquoi mon fils se marierait-il ? Quelle créature de là-haut conviendrait à un garçon dont la vie doit s'écouler dans les profondeurs d'une mine ! »
Eh bien, ne semblait-il pas que la Providence lui eût envoyé la seule compagne qui pût véritablement convenir à son fils ? N'était-ce pas là comme une faveur du Ciel ?
Aussi, le vieil overman se promettait-il bien que, si ce mariage se faisait, ce jour-là, il y aurait à Coal-city une fête qui ferait époque pour les mineurs de la Nouvelle-Aberfoyle.
Simon Ford ne savait pas si bien dire !
Il faut ajouter qu'un autre encore désirait non moins ardemment cette union de Nell et d'Harry. C'était l'ingénieur James Starr. Certes, le bonheur de ces deux jeunes gens, il le voulait par-dessus tout. Mais un mobile, d'un intérêt plus général, peut-être, le poussait aussi dans ce sens.
On le sait, James Starr avait conservé certaines appréhensions, bien que rien dans le présent ne les justifiât plus. Cependant, ce qui avait été pouvait être encore. Ce mystère de la nouvelle houillère, Nell était évidemment la seule à le connaître. Or, si l'avenir devait réserver de nouveaux dangers aux mineurs d'Aberfoyle, comment se mettre en garde contre de telles éventualités, sans en savoir au moins la cause ?
« Nell n'a pas voulu parler, répétait souvent James Starr, mais ce qu'elle a tu jusqu'ici à tout autre, elle ne saurait le taire longtemps à son mari ! Le danger menacerait Harry comme il nous menacerait nous-mêmes. Donc, un mariage qui doit donner le bonheur aux époux et la sécurité à leurs amis, est un bon mariage, ou il ne s'en fera jamais ici-bas ! »
Ainsi raisonnait, non sans quelque logique, l'ingénieur James Starr. Ce raisonnement, il le communiqua même au vieux Simoh, qui ne fut pas sans le goûter. Rien ne semblait donc devoir s'opposer à ce qu'Harry devînt l'époux de Nell.
Et qui donc l'aurait pu ? Harry et Nell s'aimaient. Les vieux parents ne rêvaient pas d'autre compagne pour leur fils. Les camarades d'Harry enviaient son bonheur, tout en reconnaissant qu'il lui était bien dû. La jeune fille ne relevait que d'elle-même et n'avait d'autre consentement à obtenir que celui de son propre cur.
Mais, si personne ne semblait pouvoir mettre obstacle à ce mariage, pourquoi, lorsque les disques électriques s'éteignaient à l'heure du repos, quand la nuit se faisait sur la cité ouvrière, lorsque les habitants de Coal-city avaient regagné leur cottage, pourquoi, de l'un des coins les plus sombres de la Nouvelle Aberfoyle, un être mystérieux se glissait-il dans les ténèbres ? Quel instinct guidait ce fantôme à travers certaines galeries si étroites qu'on devait les croire impraticables ? Pourquoi cet être énigmatique, dont les yeux perçaient la plus profonde obscurité, venait-il en rampant sur le rivage du lac Malcolm ? Pourquoi se dirigeait-il si obstinément vers l'habitation de Simon Ford, et si prudemment aussi, qu'il avait jusqu'alors déjoué toute surveillance ? Pourquoi venait-il appuyer son oreille aux fenêtres et essayait-il de surprendre des lambeaux de conversation à travers les volets du cottage ?
Et, lorsque certaines paroles arrivaient jusqu'à lui, pourquoi son poing se dressait-il pour menacer la tranquille demeure ? Pourquoi, enfin ces mots s'échappaient-ils de sa bouche, contractée par la colère :
« Elle et lui ! Jamais ! »
XVII. Un lever de soleil
Un mois après — c'était le soir du 20 août —, Simon Ford et Madge saluaient de leurs meilleurs « wishes » quatre touristes qui s'apprêtaient à quitter le cottage.
James Starr, Harry et Jack Ryan allaient conduire Nell sur un sol que son pied n'avait jamais foulé, dans cet éclatant milieu, dont ses regards ne connaissaient pas encore la lumière.
L'excursion devait se prolonger pendant deux jours. James Starr, d'accord avec Harry, voulait qu'après ces quarante-huit heures passées au-dehors, la jeune fille eût vu tout ce qu'elle n'avait pu voir dans la sombre houillère, c'est-à-dire les divers aspects du globe, comme si un panorama mouvant de villes, de plaines, de montagnes, de fleuves, de lacs, de golfes, de mers, se fût déroulé devant ses yeux.
Or, dans cette portion de l'Écosse, comprise entre Édimbourg et Glasgow, il semblait que la nature eût voulu précisément réunir ces merveilles terrestres, et, quant aux cieux, ils seraient là comme partout, avec leurs nuées changeantes, leur lune sereine ou voilée, leur soleil radieux, leur fourmillement d'étoiles.
L'excursion projetée avait donc été combinée de manière à satisfaire aux conditions de ce programme.
Simon Ford et Madge eussent été très heureux d'accompagner Nell; mais, on les connaît, ils ne quittaient pas volontiers le cottage, et, finalement, ils ne purent se résoudre à abandonner, même pour un jour, leur souterraine demeure.
James Starr allait là en observateur, en philosophe, très curieux, au point de vue psychologique, d'observer les naïves impressions de Nell, — peut-être même de surprendre quelque peu des mystérieux événements auxquels son enfance avait été mêlée.
Harry, lui, se demandait, non sans appréhension, si une autre jeune fille que celle qu'il aimait et qu'il avait connue jusqu'alors, n'allait pas se révéler pendant cette rapide initiation aux choses du monde extérieur.
Quant à Jack Ryan, il était joyeux comme un pinson qui s'envole aux premiers rayons de soleil. Il espérait bien que sa contagieuse gaieté se communiquerait à ses compagnons de voyage. Ce serait une façon de payer sa bienvenue.
Nell était pensive et comme recueillie.
James Starr avait décidé, non sans raison, que le départ se ferait le soir. Mieux valait, en effet, que la jeune fille ne passât que par une gradation insensible des ténèbres de la nuit aux clartés du jour. Or, c'est le résultat qui serait obtenu, puisque, de minuit à midi, elle subirait ces phases successives d'ombre et de lumière, auxquelles son regard pourrait s'habituer peu à peu.
Au moment de quitter le cottage, Nell prit la main d'Harry, et lui dit :
« Harry, est-il donc nécessaire que j'abandonne notre houillère, ne fût-ce que quelques jours ?
— Oui, Nell, répondit le jeune homme, il le faut ! Il le faut pour toi et pour moi !
— Cependant, Harry, reprit Nell, depuis que tu m'as recueillie, je suis heureuse autant qu'on peut l'être. Tu m'as instruite. Cela ne suffit-il pas ? Que vais-je faire là-haut ? »
Harry la regarda sans répondre. Les pensées qu'exprimait Nell étaient presque les siennes.
« Ma fille, dit alors James Starr, je comprends ton hésitation, mais il est bon que tu viennes avec nous. Ceux que tu aimes t'accompagnent, et ils te ramèneront. Que tu veuilles, ensuite, continuer de vivre dans la houillère, comme le vieux Simon, comme Madge, comme Harry, libre à toi ! Je ne doute pas qu'il en doive être ainsi, et je t'approuve. Mais, au moins, tu pourras comparer ce que tu laisses avec ce que tu prends, et agir
en toute liberté. viens donc !
— Viens, ma chère Nell, dit Harry.
— Harry, je suis prête à te suivre », répondit la jeune fille.
A neuf heures, le dernier train du tunnel entraînait Nell et ses compagnons à la surface du comté. vingt minutes après, il les déposait à la gare où se reliait le petit embranchement, détaché du railway de Dumbarton à Stirling, qui desservait la Nouvelle Aberfoyle.
La nuit était déjà sombre. De l'horizon au zénith, quelques vapeurs peu compactes couraient encore dans les hauteurs du ciel, sous la poussée d'une brise de nord-ouest qui rafraîchissait l'atmosphère. La journée avait été belle. La nuit devait l'être aussi.
Arrivés à Stirling, Nell et ses compagnons, abandonnant le train, sortirent aussitôt de la gare.
Devant eux, entre de grands arbres, se développait une route qui conduisait aux rives du Forth.
La première impression physique qu'éprouva la jeune fille, fut celle de l'air pur que ses poumons aspirèrent avidement.
« Respire bien, Nell, dit James Starr, respire cet air chargé de toutes les vivifiantes senteurs de la campagne !
— Quelles sont ces grandes fumées qui courent au-dessus de notre tête ? demanda Nell.
— Ce sont des nuages, répondit Harry, ce sont des vapeurs à demi condensées que le vent pousse dans l'ouest.
— Ah ! fit Nell, que j'aimerais à me sentir emportée dans leur silencieux tourbillon ! — Et quels sont ces points scintillants qui brillent à travers les déchirures des nuées ?
— Ce sont les étoiles dont je t'ai parlé, Nell. Autant de soleils, autant de centres de mondes, peut-être semblables au nôtre ! » Les constellations se dessinaient plus nettement alors sur le bleu-noir du firmament, que le vent purifiait peu à peu.
Nell regardait ces milliers d'étoiles brillantes qui fourmillaient au-dessus de sa tête.
« Mais, dit-elle, si ce sont des soleils, comment mes yeux peuvent-ils en supporter l'éclat ?
— Ma fille, répondit James Starr, ce sont des soleils, en effet, mais des soleils qui gravitent à une distance énorme. Le plus rapproché de ces milliers d'astres, dont les rayons arrivent jusqu'à nous, c'est cette étoile de la Lyre, Wega, que tu vois là presque au zénith, et elle est encore à cinquante mille milliards de lieues. Son éclat ne peut donc affecter ton regard. Mais notre soleil se lèvera demain à trente-huit millions de lieues seulement, et aucun il humain ne peut le regarder fixement, car il est plus ardent qu'un foyer de fournaise. Mais viens, Nell, viens ! »
On prit la route. James Starr tenait la jeune fille par la main. Harry marchait à son côté. Jack Ryan allait et venait comme eût fait un jeune chien, impatient de la lenteur de ses maîtres.
Le chemin était désert. Nell regardait la silhouette des grands arbres que le vent agitait dans l'ombre. Elle les eût volontiers pris pour quelques géants qui gesticulaient. Le bruissement de la brise dans les hautes branches, le profond silence pendant les accalmies, cette ligne d'horizon qui s'accusait plus nettement, lorsque la route coupait une plaine, tout l'imprégnait de sentiments nouveaux et traçait en elle des impressions ineffaçables. Après avoir interrogé d'abord, Nell se taisait, et, d'un commun propos, ses compagnons respectaient son silence. Ils ne voulaient point influencer par leurs paroles l'imagination sensible de la jeune fille. Ils préféraient laisser les idées naître d'elles-mêmes en son esprit.
A onze heures et demie environ, la rive septentrionale du golfe de Forth était atteinte.
Là, une barque, qui avait été frétée par James Starr, attendait. Elle devait, en quelques heures, les porter, ses compagnons et lui, jusqu'au port d'Edimbourg.
Nell vit l'eau brillante qui ondulait à ses pieds sous l'action du ressac et semblait constellée d'étoiles tremblotantes.
« Est-ce un lac ? demanda-t-elle.
— Non, répondit Harry, c'est un vaste golfe avec des eaux courantes, c'est l'embouchure d'un fleuve, c'est presque un bras de mer. Prends un peu de cette eau dans le creux de ta main, Nell, et tu verras qu'elle n'est pas douce comme celle du lac Malcolm. »
La jeune fille se baissa, trempa sa main dans les premiers flots et la porta à ses lèvres.
« Cette eau est salée, dit-elle.
-Oui, répondit Harry, la mer a reflué jusqu'ici, car la marée est pleine. Les trois quarts de notre globe sont recouverts de cette eau salée, dont tu viens de boire quelques gouttes !
— Mais si l'eau des fleuves n'est que celle de la mer que leur versent les nuages, pourquoi est-elle douce ? demanda Nell.
— Parce que l'eau se dessale en s'évaporant, répondit James Starr. Les nuages ne sont formés que par l'évaporation et renvoient sous forme de pluie cette eau douce à la mer.
— Harry, Harry ! s'écria alors la jeune fille, quelle est cette lueur rougeâtre qui enflamme l'horizon ? Est-ce donc une forêt en feu ? »
Et Nell montrait un point du ciel, au milieu des basses brumes qui se coloraient dans l'est.
« Non, Nell, répondit Harry. C'est la lune à son lever.
— Oui, la lune ! s'écria Jack Ryan, un superbe plateau d'argent que les génies célestes font circuler dans le firmament, et qui recueille toute une monnaie d'étoiles !
— Vraiment, Jack ! répondit l'ingénieur en riant, je ne te connaissais pas ce penchant aux comparaisons hardies !
— Eh ! monsieur Starr, ma comparaison est juste ! vous voyez bien que les étoiles disparaissent à mesure que la lune s'avance. Je suppose donc qu'elles tombent dedans !
— C'est-à-dire, Jack, répondit l'ingénieur, que c'est la lune qui éteint par son éclat les étoiles de sixième grandeur, et voilà pourquoi celles-ci s'effacent sur son passage.
— Que tout cela est beau ! répétait Nell, qui ne vivait plus que par le regard. Mais je croyais que la lune était toute ronde ?
— Elle est ronde quand elle est pleine, répondit James Starr, c'est-à-dire lorsqu'elle se trouve en opposition avec le soleil. Mais, cette nuit, la lune entre dans son dernier quartier, elle est écornée déjà, et le plateau d'argent de notre ami Jack n'est plus qu'un plat à barbe !
— Ah ! monsieur Starr, s'écria Jack Ryan, quelle indigne comparaison ! J'allais justement entonner ce couplet en l'honneur de la lune :
Astre des nuits qui dans ton cours
Viens caresser... Mais non ! C'est maintenant impossible ! votre plat à barbe m'a coupé l'inspiration ! »
Cependant, la lune montait peu à peu sur l'horizon. Devant elle s'évanouissaient les dernières vapeurs. Au zénith et dans l'ouest, les étoiles brillaient encore sur un fond noir que l'éclat lunaire allait graduellement pâlir. Nell contemplait en silence cet admirable spectacle, ses yeux supportaient sans fatigue cette douce lueur argentée, mais sa main frémissait dans celle d'Harry et parlait pour elle.
« Embarquons-nous, mes amis, dit James Starr. Il faut que nous ayons gravi les pentes de l'Arthur-Seat avant le lever du soleil ! » La barque était amarrée à un pieu de la rive. Un marinier la gardait. Nell et ses compagnons y prirent place. La voile fut hissée et se gonfla sous la brise du nord-ouest.
Quelle nouvelle impression ressentit alors la jeune fille ! Elle avait navigué quelquefois sur les lacs de la Nouvelle-Aberfoyle, mais l'aviron, si doucement manié qu'il fût par la main d'Harry, trahissait toujours l'effort du rameur. Ici, pour la première fois, Nell se sentait entraînée avec un glissement presque aussi doux que celui du ballon à travers l'atmosphère. Le golfe était uni comme un lac. A demi couchée à l'arrière, Nell se laissait aller à ce balancement. Par instants, en de certaines embardées, un rayon de lune filtrait jusqu'à la surface du Forth, et l'embarcation semblait courir sur une nappe d'argent toute scintillante. De petites ondulations chantaient le long du bordage. C'était un ravissement.
Mais il arriva alors que les yeux de Nell se fermèrent involontairement. Une sorte d'assoupissement passager la prit. Sa tête s'inclina sur la poitrine d'Harry, et elle s'endormit d'un tranquille sommeil.
Harry voulait la réveiller, afin qu'elle ne perdît rie
n des magnificences de cette belle nuit.
« Laisse-la dormir, mon garçon, lui dit l'ingénieur. Deux heures de repos la prépareront mieux à supporter les impressions du jour. »
A deux heures du matin, l'embarcation arrivait au pier de Granton. Nell se réveilla, dès qu'elle toucha terre.
« J'ai dormi ? demanda-t-elle.
— Non, ma fille, répondit James Starr. Tu as simplement rêvé que tu dormais, voilà tout. »
La nuit était très claire alors. La lune, à mi-chemin de l'horizon au zénith, dispersait ses rayons à tous les points du ciel.
Le petit port de Granton ne contenait que deux ou trois bateaux de pêche, que balançait doucement la houle du golfe. La brise calmissait aux approches du matin. L'atmosphère, nettoyée de brumes, promettait une de ces délicieuses journées d'août que le voisinage de la mer rend plus belles encore. Une sorte de buée chaude se dégageait de l'horizon, mais si fine, si transparente, que les premiers feux du soleil devaient la boire en un instant. La jeune fille put donc observer cet aspect de la mer, lorsqu'elle se confond avec l'extrême périmètre du ciel. La portée de sa vue s'en trouvait agrandie, mais son regard ne subissait pas cette impression particulière que donne l'Océan, lorsque la lumière semble en reculer les bornes à l'infini.
Harry prit la main de Nell. Tous deux suivirent James Starr et Jack Ryan qui s'avançaient par les rues désertes. Dans la pensée de Nell, ce faubourg de la capitale n'était qu'un assemblage de maisons sombres, qui lui rappelait Coal-city, avec cette seule différence que sa voûte était plus élevée et scintillait de points brillants. Elle allait d'un pas léger, et jamais Harry n'était obligé de ralentir le sien, par crainte de la fatiguer.
« Tu n'es pas lasse ? lui demanda-t-il, après une demi-heure de marche.
— Non, répondit-elle. Mes pieds ne semblent même pas toucher à la terre ! Ce ciel est si haut au-dessus de nous que j'ai l'envie de m'envoler, comme si j'avais des ailes !
— Retiens-la ! s'écria Jack Ryan. C'est qu'elle est bonne à garder, notre petite Nell ! Moi aussi, j'éprouve cet effet, lorsque je suis resté quelque temps sans sortir de la houillère !