Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 282

by Gustave Flaubert


  — J'ai soif ! dit Bouvard, en se réveillant.

  — Moi de même ! Je boirais volontiers quelque chose !

  — C'est facile reprit un homme qui passait, en manches de chemise, avec une planche sur l'épaule.

  Et ils reconnurent ce vagabond, à qui Bouvard autrefois avait donné un verre de vin. Il semblait de dix ans plus jeune, portait les cheveux en accroche-coeur, la moustache bien cirée, et dandinait sa taille d'une façon parisienne.

  Après cent pas environ, il ouvrit la barrière d'une cour, jeta sa planche contre un mur, et les fit entrer dans une haute cuisine.

  — Mélie ! es-tu là, Mélie ?

  Une jeune fille parut ; sur son commandement, alla tirer de la boisson et revint près de la table, servir ces messieurs.

  Ses bandeaux, de la couleur des blés, dépassaient un béguin de toile grise. Tous ses pauvres vêtements descendaient le long de son corps sans un pli ; — et le nez droit, les yeux bleus, elle avait quelque chose de délicat, de champêtre et d'ingénu.

  — Elle est gentille, hein ? dit le menuisier, pendant qu'elle apportait des verres. Si on ne jurerait pas une demoiselle, costumée en paysanne ! et rude à l'ouvrage, pourtant ! — Pauvre petit coeur, va ! quand je serai riche, je t'épouserai !

  — Vous dites toujours des bêtises, monsieur Gorju répondit-elle d'une voix douce, sur un accent traînard.

  Un valet d'écurie vint prendre de l'avoine dans un vieux coffre, et laissa retomber le couvercle si brutalement qu'un éclat de bois en jaillit.

  Gorju s'emporta contre la lourdeur de tous ces gars de la campagne puis, à genoux devant le meuble, il cherchait la place du morceau. Pécuchet en voulant l'aider, distingua sous la poussière, des figures de personnages.

  C'était un bahut de la Renaissance, avec une torsade en bas, des pampres dans les coins, et les colonnettes divisaient sa devanture en cinq compartiments. On voyait au milieu, Vénus-Anadyomène debout sur une coquille, puis Hercule et Omphale, Samson et Dalila, Circé et ses pourceaux, les filles de Loth enivrant leur père ; tout cela délabré, rongé de mites, et même le panneau de droite manquait. Gorju prit une chandelle pour mieux faire voir à Pécuchet celui de gauche, qui présentait sous l'arbre du Paradis, Adam et Ève dans une posture fort indécente.

  Bouvard également admira le bahut.

  — Si vous y tenez, on vous le céderait à bon compte.

  Ils hésitaient, vu les réparations.

  Gorju pouvait les faire, étant de son métier ébéniste. — Allons ! Venez ! et il entraîna Pécuchet vers la masure, où Mme Castillon, la maîtresse, étendait du linge.

  Mélie quand elle eut lavé ses mains, prit sur le bord de la fenêtre, son métier à dentelles, s'assit en pleine lumière, et travailla.

  Le linteau de la porte l'encadrait. Les fuseaux se débrouillaient sous ses doigts avec un claquement de castagnettes. Son profil restait penché.

  Bouvard la questionna sur ses parents, son pays, les gages qu'on lui donnait.

  Elle était de Ouistreham, n'avait plus de famille, gagnait une pistole par mois — enfin, elle lui plut tellement qu'il désira la prendre à son service pour aider la vieille Germaine.

  Pécuchet reparut avec la fermière, et pendant qu'ils continuaient leur marchandage, Bouvard demanda tout bas à Gorju, si la petite bonne consentirait à devenir sa servante.

  — Parbleu !

  — Toutefois dit Bouvard, il faut que je consulte mon ami.

  — Eh bien ! je ferai en sorte. Mais n'en parlez pas ! à cause de la bourgeoise.

  Le marché venait de se conclure, moyennant trente-cinq francs. Pour le raccommodage on s'entendrait.

  À peine dans la cour Bouvard dit son intention relativement à Mélie.

  Pécuchet s'arrêta, afin de mieux réfléchir, ouvrit sa tabatière, huma une prise, et s'étant mouché :

  — Au fait, c'est une idée ! mon Dieu, oui ! pourquoi pas ? D'ailleurs, tu es le maître !

  Dix minutes après, Gorju se montra sur le haut-bord d'un fossé — et les interpellant :

  — Quand faut-il que je vous apporte le meuble ?

  — Demain !

  — Et pour l'autre question, êtes-vous décidés ?

  — Convenu ! répondit Pécuchet.

  CHAPITRE IV

  Six mois plus tard, ils étaient devenus des archéologues ; — et leur maison ressemblait à un musée.

  Une vieille poutre de bois se dressait dans le vestibule. Les spécimens de géologie encombraient l'escalier ; — et une chaîne énorme s'étendait par terre tout le long du corridor.

  Ils avaient décroché la porte entre les deux chambres où ils ne couchaient pas et condamné l'entrée extérieure de la seconde, pour ne faire de ces deux pièces qu'un même appartement.

  Quand on avait franchi le seuil on se heurtait à une auge de pierre (un sarcophage gallo-romain) puis, les yeux étaient frappés par de la quincaillerie.

  Contre le mur en face, une bassinoire dominait deux chenets et une plaque de foyer, qui représentait un moine caressant une bergère. Sur des planchettes tout autour, on voyait des flambeaux, des serrures, des boulons, des écrous. Le sol disparaissait sous des tessons de tuiles rouges. Une table au milieu exhibait les curiosités les plus rares : la carcasse d'un bonnet de Cauchoise, deux urnes d'argile, des médailles, une fiole de verre opalin. Un fauteuil en tapisserie avait sur son dossier un triangle de guipure. Un morceau de cotte de mailles ornait la cloison à droite ; et en dessous, des pointes maintenaient horizontalement une hallebarde, pièce unique.

  La seconde chambre, où l'on descendait par deux marches, renfermait les anciens livres apportés de Paris, et ceux qu'en arrivant ils avaient découverts dans une armoire. Les vantaux en étaient retirés. Ils l'appelaient la bibliothèque.

  L'arbre généalogique de la famille Croixmare occupait seul tout le revers de la porte. Sur le lambris en retour, la figure au pastel d'une dame en costume Louis XV faisait pendant au portrait du père Bouvard. Le chambranle de la glace avait pour décoration un sombrero de feutre noir, et une monstrueuse galoche, pleine de feuilles, les restes d'un nid.

  Deux noix de coco (appartenant à Pécuchet depuis sa jeunesse) flanquaient sur la cheminée un tonneau de faïence, que chevauchait un paysan. Auprès, dans une corbeille de paille, il y avait un décime, rendu par un canard.

  Devant la bibliothèque, se carrait une commode en coquillages, avec des ornements de peluche. Son couvercle supportait un chat tenant une souris dans sa gueule, — pétrification de Saint-Allyre, — une boîte à ouvrage en coquilles mêmement ; et sur cette boîte, une carafe d'eau-de-vie contenait une poire de bon-chrétien.

  Mais le plus beau, c'était dans l'embrasure de la fenêtre, une statue de saint Pierre ! Sa main droite couverte d'un gant serrait la clef du Paradis, de couleur vert pomme ; sa chasuble que des fleurs de lis agrémentaient était bleu ciel, et sa tiare très jaune pointue comme une pagode. Il avait les joues fardées, de gros yeux ronds, la bouche béante, le nez de travers et en trompette. Au-dessus pendait un baldaquin fait d'un vieux tapis où l'on distinguait deux amours dans un cercle de roses — et à ses pieds comme une colonne se levait un pot à beurre, portant ces mots en lettres blanches sur fond chocolat : Exécuté devant S.A.R. Monseigneur le duc d'Angoulême, à Noron, le 3 d'octobre 1817.

  Pécuchet, de son lit, apercevait tout cela en enfilade — et parfois même il allait jusque dans la chambre de Bouvard, pour allonger la perspective.

  Une place demeurait vide en face de la cotte de mailles, celle du bahut renaissance.

  Il n'était pas achevé. Gorju y travaillait encore ; varlopant les panneaux dans le fournil, et les ajustant, les démontant.

  À onze heures, il déjeunait ; causait ensuite avec Mélie, et souvent ne reparaissait plus de toute la journée.

  Pour avoir des morceaux dans le genre du meuble Bouvard et Pécuchet s'étaient mis en campagne. Ce qu'ils rapportaient ne convenait pas. Mais ils avaient rencontré une foule de choses curieuses. Le goût des bibelots leur était venu, puis l'amour du moyen âge.
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  D'abord, ils visitèrent les cathédrales ; — et les hautes nefs se mirant dans l'eau des bénitiers, les verreries éblouissantes comme des tentures de pierreries, les tombeaux au fond des chapelles, le jour incertain des cryptes, tout, jusqu'à la fraîcheur des murailles leur causa un frémissement de plaisir, une émotion religieuse.

  Bientôt, ils furent capables de distinguer les époques — et dédaigneux des sacristains, ils disaient : — Ah ! une abside romane ! Cela est du XIIe siècle ! voilà que nous retombons dans le flamboyant !

  Ils tâchaient de comprendre les symboles sculptés sur les chapiteaux, comme les deux griffons de Marigny becquetant un arbre en fleurs. Pécuchet vit une satire dans les chantres à mâchoire grotesque qui terminent les cintres de Feuguerolles ; — et pour l'exubérance de l'homme obscène couvrant un des meneaux d'Hérouville, cela prouvait, suivant Bouvard, que nos aïeux avaient chéri la gaudriole.

  Ils arrivèrent à ne plus tolérer la moindre marque de décadence. Tout était de la décadence — et ils déploraient le vandalisme, tonnaient contre le badigeon.

  Mais le style d'un monument ne s'accorde pas toujours avec la date qu'on lui suppose. Le plein cintre, au XIIIe siècle domine encore dans la Provence. L'ogive est peut-être fort ancienne ! et des auteurs contestent l'antériorité du roman sur le gothique — Ce défaut de certitude les contrariait.

  Après les églises ils étudièrent les châteaux forts, ceux de Domfront et de Falaise. Ils admiraient sous la porte les rainures de la herse, et parvenus au sommet, ils voyaient d'abord toute la campagne, puis les toits de la ville, les rues s'entrecroisant, des charrettes sur la place, des femmes au lavoir. Le mur dévalait à pic jusqu'aux broussailles des douves — et ils pâlissaient en songeant que des hommes avaient monté là, suspendus à des échelles. Ils se seraient risqués dans les souterrains, mais Bouvard avait pour obstacle son ventre, et Pécuchet la crainte des vipères.

  Ils voulurent connaître les vieux manoirs, Curcy, Bully, Fontenay-le-Marmion, Argouges. Parfois, à l'angle des bâtiments, derrière le fumier se dresse une tour carlovingienne. La cuisine garnie de bancs en pierre fait songer à des ripailles féodales. D'autres ont un aspect exclusivement farouche, avec leurs trois enceintes encore visibles, des meurtrières sous l'escalier, de longues tourelles à pans aigus. Puis, on arrive dans un appartement, où une fenêtre du temps des Valois ciselée comme un ivoire laisse entrer le soleil qui chauffe sur le parquet des grains de colza, répandus. Des abbayes servent de grange. Les inscriptions des pierres tombales sont effacées. Au milieu des champs, un pignon reste debout — et du haut en bas est revêtu d'un lierre que le vent fait trembler.

  Quantité de choses excitaient leurs convoitises, un pot d'étain, une boucle de strass, des indiennes à grands ramages. Le manque d'argent les retenait.

  Par un hasard providentiel, ils déterrèrent à Balleroy, chez un étameur, un vitrail gothique, — qui fut assez grand pour couvrir près du fauteuil la partie droite de la croisée jusqu'au deuxième carreau. Le clocher de Chavignolles se montrait dans le lointain, produisant un effet splendide.

  Avec un bas d'armoire, Gorju fabriqua un prie-Dieu pour mettre sous le vitrail, car il flattait leur manie. Elle était si forte qu'ils regrettaient les monuments sur lesquels on ne sait rien du tout, — comme la maison de plaisance des évêques de Séez.

  — Bayeux, dit M. de Caumont, devait avoir un théâtre. Ils en cherchèrent la place inutilement.

  Le village de Montrecy contient un pré célèbre, par des médailles d'empereurs qu'on y a découvertes autrefois. Ils comptaient y faire une belle récolte. Le gardien leur en refusa l'entrée.

  Ils ne furent pas plus heureux sur la communication qui existait entre une citerne de Falaise et le faubourg de Caen. Des canards qu'on y avait introduits reparurent à Vaucelles, en grognant : — Can can can d'où est venu le nom de la ville.

  Aucune démarche ne leur coûtait, aucun sacrifice.

  À l'auberge de Mesnil-Villement, en 1816, M. Galeron eut un déjeuner pour la somme de quatre sols. — Ils y firent le même repas, et constatèrent avec surprise que les choses ne se passaient plus comme ça !

  Quel est le fondateur de l'abbaye de Sainte-Anne ? Existe-t-il une parenté entre Marin-Onfroy, qui importa au XIIe siècle une nouvelle espèce de pommes, et Onfroy gouverneur d'Hastings, à l'époque de la conquête ? Comment se procurer L'Astucieuse Pythonisse, comédie en vers d'un certain Dutrésor, faite à Bayeux, et actuellement des plus rares ? Sous Louis XVI, Hérambert Dupaty, ou Dupastis Hérambert, composa un ouvrage, qui n'a jamais paru, plein d'anecdotes sur Argentan. — l s'agirait de retrouver ces anecdotes. Que sont devenus les mémoires autographes de Mme Dubois de la Pierre, consultés pour l'histoire inédite de Laigle, par Louis Dasprès, desservant de Saint-Martin ? — Autant de problèmes, de points curieux à éclaircir.

  Mais souvent un faible indice met sur la voie d'une découverte inappréciable.

  Donc, ils revêtirent leurs blouses, afin de ne pas donner l'éveil ; — et sous l'apparence de colporteurs, ils se présentaient dans les maisons, demandant à acheter de vieux papiers. On leur en vendit des tas. C'étaient des cahiers d'école, des factures, d'anciens journaux, rien d'utile.

  Enfin, Bouvard et Pécuchet s'adressèrent à Larsonneur.

  Il était perdu dans le celticisme, et répondant sommairement à leurs questions en fit d'autres.

  Avaient-ils observé autour d'eux des traces de la religion du chien comme on en voit à Montargis ; et des détails spéciaux, sur les feux de la Saint-Jean, les mariages, les dictons populaires, etc. ? Il les priait même de recueillir pour lui, quelques-unes de ces haches en silex, appelées alors des celtoe, et que les druides employaient dans leurs criminels holocaustes.

  Par Gorju, ils s'en procurèrent une douzaine, lui expédièrent la moins grande — les autres enrichirent le muséum.

  Ils s'y promenaient avec amour, le balayaient eux-mêmes, en avaient parlé à toutes leurs connaissances.

  Un après-midi, Mme Bordin, et M. Marescot se présentèrent pour le voir.

  Bouvard les reçut, et commença la démonstration par le vestibule.

  La poutre n'était rien moins que l'ancien gibet de Falaise, d'après le menuisier qui l'avait vendue — lequel tenait ce renseignement de son grand-père.

  La grosse chaîne dans le corridor provenait des oubliettes du donjon de Torteval. Elle ressemblait suivant le notaire, aux chaînes des bornes devant les cours d'honneur. Bouvard était convaincu qu'elle servait autrefois à lier les captifs. Et il ouvrit la porte de la première chambre.

  — Pourquoi toutes ces tuiles ? s'écria Mme Bordin.

  — Pour chauffer les étuves ! mais un peu d'ordre, s'il vous plaît ! Ceci est un tombeau découvert dans une auberge où on l'employait comme abreuvoir.

  Ensuite, Bouvard prit les deux urnes pleines d'une terre, qui était de la cendre humaine, et il approcha de ses yeux la fiole, afin de montrer par quelle méthode les Romains y versaient des pleurs.

  — Mais on ne voit chez vous que des choses lugubres !

  Effectivement, c'était un peu sérieux pour une dame, et alors il tira d'un carton plusieurs monnaies de cuivre, avec un denier d'argent.

  Mme Bordin demanda au notaire, quelle somme aujourd'hui cela pourrait valoir.

  La cotte de mailles qu'il examinait, lui échappa des doigts ; des anneaux se rompirent. Bouvard dissimula son mécontentement.

  Il eut même l'obligeance de décrocher la hallebarde — et se courbant, levant les bras, battant du talon, il faisait mine de faucher les jarrets d'un cheval, de pointer comme à la baïonnette, d'assommer un ennemi. La veuve, intérieurement, le trouva un rude gaillard.

  Elle fut enthousiasmée par la commode en coquillages. Le chat de

  Saint-Allyre l'étonna beaucoup, la poire dans la carafe un peu moins.

  Puis arrivant à la cheminée :

  — Ah ! voilà un chapeau qui aurait besoin de raccommodage.

  Trois trous, des marques de balles, en perçaient les bords.

  C'�
�tait celui d'un chef de voleurs sous le Directoire, David de La

  Bazoque, pris en trahison, et tué immédiatement.

  — Tant mieux, on a bien fait ! dit Mme Bordin.

  Marescot souriait devant les objets d'une façon dédaigneuse. Il ne comprenait pas cette galoche qui avait été l'enseigne d'un marchand de chaussures, ni pourquoi le tonneau de faïence, un vulgaire pichet de cidre ; — et le saint Pierre, franchement, était lamentable avec sa physionomie d'ivrogne.

  Mme Bordin fit cette remarque : — Il a dû vous coûter bon, tout de même ?

  — Oh pas trop ! pas trop !

  Un couvreur d'ardoises l'avait donné pour quinze francs.

  Ensuite, elle blâma, vu l'inconvenance, le décolletage de la dame en perruque poudrée.

  — Où est le mal ? reprit Bouvard, quand on possède quelque chose de beau ? et il ajouta plus bas : Comme vous, je suis sûr ?

  Le notaire leur tournait le dos, étudiant les branches de la famille Croixmare. Elle ne répondit rien, mais se mit à jouer avec sa longue chaîne de montre. Ses seins bombaient le taffetas noir de son corsage ; et les cils un peu rapprochés, elle baissait le menton, comme une tourterelle qui se rengorge. Puis d'un air ingénu :

  — Comment s'appelait cette dame ?

  — On l'ignore ! c'est une maîtresse du Régent, — vous savez — celui qui a fait tant de farces !

  — Je crois bien ! les mémoires du temps !… et le notaire, sans finir sa phrase déplora cet exemple d'un prince, entraîné par ses passions.

  — Mais vous êtes tous comme ça !

  Les deux hommes se récrièrent ; et un dialogue s'en suivit sur les femmes, sur l'amour. Marescot affirma qu'il existe beaucoup d'unions heureuses. — Parfois même, sans qu'on s'en doute, on a près de soi, ce qu'il faudrait pour son bonheur. L'allusion était directe. Les joues de la veuve s'empourprèrent ; mais se remettant presque aussitôt :

  — Nous n'avons plus l'âge des folies ! n'est-ce pas monsieur Bouvard ?

 

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