Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 286

by Gustave Flaubert


  Une fois dans la Cléopâtre de Marmontel, il imagina de reproduire le sifflement de l'aspic, tel qu'avait dû le faire l'automate inventé exprès par Vaucanson. Cet effet manqué les fit rire jusqu'au soir. La Tragédie tomba dans leur estime.

  Bouvard en fut las le premier, et y mettant de la franchise démontra combien elle est artificielle et podagre : la niaiserie de ses moyens, l'absurdité des confidents.

  Ils abordèrent la Comédie — qui est l'école des nuances. Il faut disloquer la phrase, souligner les mots, peser les syllabes. Pécuchet n'en put venir à bout — et échoua complètement dans Célimène.

  Du reste, il trouvait les amoureux bien froids, les raisonneurs assommants, les valets intolérables, Clitandre et Sganarelle aussi faux qu'Égisthe et qu'Agamemnon.

  Restait la Comédie sérieuse, ou tragédie bourgeoise, celle où l'on voit des pères de famille désolés, des domestiques sauvant leurs maîtres, des richards offrant leur fortune, des couturières innocentes et d'infâmes suborneurs, genre qui se prolonge de Diderot jusqu'à Pixérécourt. Toutes ces pièces prêchant la vertu les choquèrent comme triviales.

  Le drame de 1830 les enchanta par son mouvement, sa couleur, sa jeunesse. Ils ne faisaient guère de différence entre Victor Hugo, Dumas, ou Bouchardy ; — et la diction ne devait plus être pompeuse ou fine, — mais lyrique, désordonnée.

  Un jour que Bouvard tâchait de faire comprendre à Pécuchet le jeu de Frédéric Lemaître, Mme Bordin se montra tout à coup avec son châle vert, et un volume de Pigault-Lebrun qu'elle rapportait, ces messieurs ayant l'obligeance de lui prêter des romans, quelquefois.

  — Mais continuez ! car elle était là depuis une minute, et avait plaisir à les entendre.

  Ils s'excusèrent. Elle insistait.

  — Mon Dieu ! dit Bouvard rien ne nous empêche !…

  Pécuchet allégua, par fausse honte, qu'ils ne pouvaient jouer à l'improviste, sans costume.

  — Effectivement ! nous aurions besoin de nous déguiser. Et Bouvard chercha un objet quelconque, ne trouva que le bonnet grec, et le prit.

  Comme le corridor manquait de largeur, ils descendirent dans le salon.

  Des araignées couraient le long des murs — et les spécimens géologiques encombrant le sol avaient blanchi de leur poussière le velours des fauteuils. On étala sur le moins malpropre un torchon pour que Mme Bordin pût s'asseoir.

  Il fallait lui servir quelque chose de bien. Bouvard était partisan de La Tour de Nesle. Mais Pécuchet avait peur des rôles qui demandent trop d'action.

  — Elle aimera mieux du classique ! Phèdre par exemple ?

  — Soit.

  Bouvard conta le sujet. — C'est une reine, dont le mari, a, d'une autre femme, un fils. Elle est devenue folle du jeune homme — y sommes-nous ? En route !

  — Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée,

  — Je l'aime !

  Et parlant au profil de Pécuchet, il admirait son port, son visage, cette tête charmante, se désolait de ne l'avoir pas rencontré sur la flotte des Grecs, aurait voulu se perdre avec lui dans le labyrinthe.

  La mèche du bonnet rouge s'inclinait amoureusement ; — et sa voix tremblante, et sa figure bonne conjuraient le cruel de prendre en pitié sa flamme. Pécuchet, en se détournant, haletait pour marquer de l'émotion.

  Mme Bordin immobile écarquillait les yeux, comme devant les faiseurs de tours. Mélie écoutait derrière la porte. Gorju, en manches de chemise, les regardait par la fenêtre.

  Bouvard entama la seconde tirade. Son jeu exprimait le délire des sens, le remords, le désespoir, et il se rua sur le glaive idéal de Pécuchet avec tant de violence que trébuchant dans les cailloux, il faillit tomber par terre.

  — Ne faites pas attention ! Puis, Thésée arrive, et elle s'empoisonne !

  — Pauvre femme ! dit Mme Bordin.

  Ensuite ils la prièrent de leur désigner un morceau.

  Le choix l'embarrassait. Elle n'avait vu que trois pièces : Robert le

  Diable dans la capitale, le Jeune Mari à Rouen — et une autre à

  Falaise qui était bien amusante et qu'on appelait La Brouette du

  Vinaigrier.

  Enfin Bouvard lui proposa la grande scène de Tartuffe, au troisième acte.

  Pécuchet crut une explication nécessaire :

  Il faut savoir que Tartuffe…

  Mme Bordin l'interrompit. On sait ce que c'est qu'un Tartuffe !

  Bouvard eût désiré, pour un certain passage, une robe.

  — Je ne vois que la robe de moine dit Pécuchet.

  — N'importe ! mets-la !

  Il reparut avec elle, et un Molière.

  Le commencement fut médiocre. Mais Tartuffe venant à caresser les genoux d'Elmire, Pécuchet prit un ton de gendarme.

  — Que fait là votre main ?

  Bouvard bien vite répliqua d'une voix sucrée :

  — Je tâte votre habit, l'étoffe en est moelleuse. Et il dardait ses prunelles, tendait la bouche, reniflait, avait un air extrêmement lubrique, finit même par s'adresser à Mme Bordin.

  Les regards de cet homme la gênaient — et quand il s'arrêta, humble et palpitant, elle cherchait presque une réponse.

  Pécuchet eut recours au livre : — La déclaration est tout à fait galante.

  — Ah ! oui, s'écria-t-elle, c'est un fier enjôleur.

  — N'est-ce pas ? reprit fièrement Bouvard. Mais en voilà une autre, d'un chic plus moderne, et ayant défait sa redingote, il s'accroupit sur un moellon et déclama la tête renversée.

  Des flammes de tes yeux inonde ma paupière. Chante-moi quelque chant, comme parfois, le soir, Tu m'en chantais, avec des pleurs dans ton oeil noir.

  — Ça me ressemble pensa-t-elle.

  Soyons heureux ! buvons ! car la coupe est remplie, Car cette heure est à nous, et le reste est folie.

  — Comme vous êtes drôle !

  Et elle riait d'un petit rire, qui lui remontait la gorge et découvrait ses dents.

  N'est-ce pas qu'il est doux D'aimer, et de savoir qu'on vous aime à genoux ?

  Il s'agenouilla.

  — Finissez donc !

  Oh ! laisse-moi dormir et rêver sur ton sein, Doña Sol ! ma beauté ! mon amour !

  — Ici on entend les cloches, un montagnard les dérange.

  — Heureusement ! car sans cela… ! Et Mme Bordin sourit, au lieu de terminer sa phrase. Le jour baissait. Elle se leva.

  Il avait plu tout à l'heure — et le chemin par la hêtrée n'étant pas facile, mieux valait s'en retourner par les champs. Bouvard l'accompagna dans le jardin, pour lui ouvrir la porte.

  D'abord, ils marchèrent le long des quenouilles, sans parler. Il était encore ému de sa déclamation ; — et elle éprouvait au fond de l'âme comme une surprise, un charme qui venait de la Littérature. L'Art, en de certaines occasions, ébranle les esprits médiocres ; — et des mondes peuvent être révélés par ses interprètes les plus lourds.

  Le soleil avait reparu, faisait luire les feuilles, jetait des taches lumineuses dans les fourrés, çà et là. Trois moineaux avec de petits cris sautillaient sur le tronc d'un vieux tilleul abattu. Une épine en fleurs étalait sa gerbe rose, des lilas alourdis se penchaient.

  — Ah ! cela fait bien ! dit Bouvard, en humant l'air à pleins poumons.

  — Aussi, vous vous donnez un mal !

  — Ce n'est pas que j'aie du talent, mais pour du feu, j'en possède.

  — On voit reprit-elle — et mettant un espace entre les mots que vous avez… aimé… autrefois.

  — Autrefois, seulement — vous croyez !

  Elle s'arrêta.

  — Je n'en sais rien.

  — Que veut-elle dire ? Et Bouvard sentait battre son coeur.

  Une flaque au milieu du sable obligeant à un détour, les fit monter sous la charmille.

  Alors ils causèrent de la représentation.

  — Comment s'appelle votre dernier morceau ?

  — C'est tiré de Hernani, un drame.

  — Ah ! puis lentement, et se
parlant à elle-même ce doit être bien agréable, un monsieur qui vous dit des choses pareilles, — pour tout de bon.

  — Je suis à vos ordres répondit Bouvard.

  — Vous ?

  — Oui ! moi !

  — Quelle plaisanterie !

  — Pas le moins du monde !

  Et ayant jeté un regard autour d'eux, il la prit à la ceinture, par derrière, et la baisa sur la nuque, fortement.

  Elle devint très pâle comme si elle allait s'évanouir — et s'appuya d'une main contre un arbre ; puis, ouvrit les paupières, et secoua la tête.

  — C'est passé.

  Il la regardait, avec ébahissement.

  La grille ouverte, elle monta sur le seuil de la petite porte. Une rigole coulait de l'autre côté. Elle ramassa tous les plis de sa jupe, et se tenait au bord, indécise.

  — Voulez-vous mon aide ?

  — Inutile !

  — Pourquoi ?

  — Ah ! vous êtes trop dangereux !

  Et, dans le saut qu'elle fit, son bas blanc parut.

  Bouvard se blâma d'avoir raté l'occasion. Bah ! elle se retrouverait ; — et puis les femmes ne sont pas toutes les mêmes. Il faut brusquer les unes, l'audace vous perd avec les autres. En somme, il était content de lui ; — et s'il ne confia pas son espoir à Pécuchet, ce fut dans la peur des observations, et nullement par délicatesse.

  À partir de ce jour-là, ils déclamèrent souvent devant Mélie et Gorju tout en regrettant de n'avoir pas un théâtre de société.

  La petite bonne s'amusait sans y rien comprendre, ébahie du langage, fascinée par le ronron des vers. Gorju applaudissait les tirades philosophiques des tragédies et tout ce qui était pour le peuple dans les mélodrames ; — si bien que charmés de son goût ils pensèrent à lui donner des leçons, pour en faire plus tard un acteur. Cette perspective éblouissait l'ouvrier.

  Le bruit de leurs travaux s'était répandu. Vaucorbeil leur en parla d'une façon narquoise. Généralement on les méprisait.

  Ils s'en estimaient davantage. Ils se sacrèrent artistes. Pécuchet porta des moustaches, et Bouvard ne trouva rien de mieux, avec sa mine ronde et sa calvitie, que de se faire une tête à la Béranger !

  Enfin, ils résolurent de composer une pièce.

  Le difficile c'était le sujet.

  Ils le cherchaient en déjeunant, et buvaient du café, liqueur indispensable au cerveau, puis deux ou trois petits verres. Ensuite, ils allaient dormir sur leur lit ; après quoi, ils descendaient dans le verger, s'y promenaient, enfin sortaient pour trouver dehors l'inspiration, cheminaient côte à côte, et rentraient exténués.

  Ou bien, ils s'enfermaient à double tour, Bouvard nettoyait la table, mettait du papier devant lui, trempait sa plume et restait les yeux au plafond, pendant que Pécuchet dans le fauteuil, méditait les jambes droites et la tête basse.

  Parfois, ils sentaient un frisson et comme le vent d'une idée ; au moment de la saisir, elle avait disparu.

  Mais il existe des méthodes pour découvrir des sujets. On prend un titre, au hasard, et un fait en découle ; on développe un proverbe, on combine des aventures en une seule. Pas un de ces moyens n'aboutit. Ils feuilletèrent vainement des recueils d'anecdotes, plusieurs volumes des causes célèbres, un tas d'histoires.

  Et ils rêvaient d'être joués à l'Odéon, pensaient aux spectacles, regrettaient Paris.

  — J'étais fait pour être auteur, et ne pas m'enterrer à la campagne ! disait Bouvard.

  — Moi de même, répondait Pécuchet.

  Une illumination lui vint : s'ils avaient tant de mal, c'est qu'ils ne savaient pas les règles.

  Ils les étudièrent, dans La Pratique du Théâtre par d'Aubignac, et dans quelques ouvrages moins démodés.

  On y débat des questions importantes : Si la comédie peut s'écrire en vers, — si la tragédie n'excède point les bornes en tirant sa fable de l'histoire moderne, — si les héros doivent être vertueux, — quel genre de scélérats elle comporte, — jusqu'à quel point les horreurs y sont permises ? Que les détails concourent à un seul but, que l'intérêt grandisse, que la fin réponde au commencement, sans doute !

  « Inventez des ressorts qui puissent m'attacher », dit Boileau.

  Par quel moyen inventer des ressorts ?

  « Que dans tous vos discours la passion émue Aille chercher le coeur, l'échauffe et le remue. »

  Comment chauffer le coeur ?

  Donc les règles ne suffisent pas. Il faut, de plus, le génie.

  Et le génie ne suffit pas. Corneille, suivant l'Académie française, n'entend rien au théâtre. Geoffroy dénigra Voltaire. Racine fut bafoué par Subligny. La Harpe rugissait au nom de Shakespeare.

  La vieille critique les dégoûtant, ils voulurent connaître la nouvelle, et firent venir les comptes rendus de pièces, dans les journaux.

  Quel aplomb ! Quel entêtement ! Quelle improbité ! Des outrages à des chefs-d'oeuvre, des révérences faites à des platitudes — et les âneries de ceux qui passent pour savants et la bêtise des autres que l'on proclame spirituels !

  C'est peut-être au Public qu'il faut s'en rapporter ?

  Mais des oeuvres applaudies parfois leur déplaisaient, et dans les sifflées quelque chose leur agréait.

  Ainsi, l'opinion des gens de goût est trompeuse et le jugement de la foule inconcevable.

  Bouvard posa le dilemme à Barberou. Pécuchet, de son côté, écrivit à

  Dumouchel.

  L'ancien commis-voyageur s'étonna du ramollissement causé par la province, son vieux Bouvard tournait à la bedolle, bref n'y était plus du tout.

  Le théâtre est un objet de consommation comme un autre. Cela rentre dans l'article-Paris. On va au spectacle pour se divertir. Ce qui est bien, c'est ce qui amuse.

  — Mais imbécile s'écria Pécuchet ce qui t'amuse n'est pas ce qui m'amuse — et les autres et toi-même s'en fatigueront plus tard. Si les pièces sont absolument écrites pour être jouées, comment se fait-il que les meilleures soient toujours lues ? Et il attendit la réponse de Dumouchel.

  Suivant le professeur, le sort immédiat d'une pièce ne prouvait rien. Le Misanthrope et Athalie tombèrent. Zaïre n'est plus comprise. Qui parle aujourd'hui de Ducange et de Picard ? — Et il rappelait tous les grands succès contemporains, depuis Fanchon la Vielleuse jusqu'à Gaspardo le Pêcheur, déplorait la décadence de notre scène. Elle a pour cause le mépris de la Littérature — ou plutôt du style.

  Alors, ils se demandèrent en quoi consiste précisément le style ? — et grâce à des auteurs indiqués par Dumouchel, ils apprirent le secret de tous ses genres.

  Comment on obtient le majestueux, le tempéré, le naïf, les tournures qui

  sont nobles, les mots qui sont bas. Chiens se relève par dévorants.

  Vomir ne s'emploie qu'au figuré. Fièvre s'applique aux passions.

  Vaillance est beau en vers.

  — Si nous faisions des vers ? dit Pécuchet.

  — Plus tard ! Occupons-nous de la prose, d'abord.

  On recommande formellement de choisir un classique pour se mouler sur lui mais tous ont leurs dangers — et non seulement ils ont péché par le style — mais encore par la langue.

  Une telle assertion déconcerta Bouvard et Pécuchet et ils se mirent à étudier la grammaire.

  Avons-nous dans notre idiome des articles définis et indéfinis comme en latin ? Les uns pensent que oui, les autres que non. Ils n'osèrent se décider.

  Le sujet s'accorde toujours avec le verbe, sauf les occasions où le sujet ne s'accorde pas.

  Nulle distinction autrefois entre l'adjectif verbal et le participe présent, mais l'Académie en pose une peu commode à saisir.

  Ils furent bien aises d'apprendre que leur, pronom, s'emploie pour les personnes mais aussi pour les choses, tandis que où et en s'emploient pour les choses et quelquefois pour les personnes.

  Doit-on dire cette femme a l'air bon ou l'air bonne ? — une bûche de bois sec ou de bois sèche — ne pas laisser de ou que de — une troupe de voleurs
survint, ou survinrent ?

  Autres difficultés : Autour et à l'entour dont Racine et Boileau ne

  voyaient pas la différence — imposer ou en imposer synonymes chez

  Massillon et chez Voltaire ; croasser et coasser confondus par La

  Fontaine, qui pourtant savait reconnaître un corbeau d'une grenouille.

  Les grammairiens, il est vrai, sont en désaccord ; ceux-ci voyant une beauté, où ceux-là découvrent une faute. Ils admettent des principes dont ils repoussent les conséquences, proclament les conséquences dont ils refusent les principes, s'appuient sur la tradition, rejettent les maîtres, et ont des raffinements bizarres. Ménage au lieu de lentilles et cassonade préconise nentilles et castonade. Bouhours jérarchie et non pas hiérarchie, et M. Chapsal les oeils de la soupe.

  Pécuchet surtout fut ébahi par Génin. Comment ? des z'annetons vaudrait mieux que des hannetons, des z'aricots que des haricots — et sous Louis XIV, on prononçait Roume et M. de Loune pour Rome et M. de Lionne !

  Littré leur porta le coup de grâce en affirmant que jamais il n'y eut d'orthographe positive, et qu'il ne saurait y en avoir.

  Ils en conclurent que la syntaxe est une fantaisie et la grammaire une illusion.

  En ce temps-là, d'ailleurs, une rhétorique nouvelle annonçait qu'il faut écrire comme on parle et que tout sera bien pourvu qu'on ait senti, observé.

  Comme ils avaient senti et croyaient avoir observé, ils se jugèrent capables d'écrire. Une pièce est gênante par l'étroitesse du cadre ; mais le roman a plus de libertés. Pour en faire un, ils cherchèrent dans leurs souvenirs.

  Pécuchet se rappela un de ses chefs de bureau, un très vilain monsieur, et il ambitionnait de s'en venger par un livre.

  Bouvard avait connu à l'estaminet, un vieux maître d'écriture ivrogne et misérable. Rien ne serait drôle comme ce personnage.

  Au bout de la semaine, ils imaginèrent de fondre ces deux sujets, en un seul — en demeuraient là, passèrent aux suivants : — une femme qui cause le malheur d'une famille — une femme, son mari et son amant — une femme qui serait vertueuse par défaut de conformation, un ambitieux, un mauvais prêtre.

  Ils tâchaient de relier à ces conceptions incertaines des choses fournies par leur mémoire, retranchaient, ajoutaient. Pécuchet était pour le sentiment et l'idée, Bouvard pour l'image et la couleur — et ils commençaient à ne plus s'entendre, chacun s'étonnant que l'autre fût si borné.

 

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