Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 399

by Gustave Flaubert


  ANTOINE

  Ils parlent abondamment comme des gens ivres.

  APOLLONIUS

  Phraortes nous fit asseoir à sa table.

  DAMIS

  Quel drôle de pays ! Les seigneurs, tout en buvant, se divertissent à lancer des flèches sous les pieds d’un enfant qui danse. Mais je n’approuve pas …

  APOLLONIUS

  Quand je fus prêt à partir, le Roi me donna un parasol, et il me dit : « J’ai sur l’Indus un haras de chameaux blancs. Quand tu n’en voudras plus, souffle dans leurs oreilles. Ils reviendront. »

  Nous descendîmes le long du fleuve, marchant la nuit à la lueur des lucioles qui brillaient dans les bambous. L’esclave sifflait un air pour écarter les serpents ; et nos chameaux se courbaient les reins en passant sous les arbres, comme sous des portes trop basses.

  Un jour, un enfant noir qui tenait un caducée d’or à la main, nous conduisit au collège des sages. Iarchas, leur chef, me parla de mes ancêtres, de toutes mes pensées, de toutes mes actions, de toutes mes existences. Il avait été le fleuve Indus, et il me rappela que j’avais conduit des barques sur le Nil, au temps du roi Sésostris.

  DAMIS

  Moi, on ne me dit rien, de sorte que je ne sais pas qui j’ai été.

  ANTOINE

  Ils ont l’air vague comme des ombres.

  APOLLONIUS

  Nous avons rencontré, sur le bord de la mer, les Cynocéphales gorgés de lait, qui s’en revenaient de leur expédition dans l’île Taprobane. Les flots tièdes poussaient devant nous des perles blondes. L’ambre craquait sous nos pas. Des squelettes de baleine blanchissaient dans la crevasse des falaises. La terre, à la fin, se fit plus étroite qu’une sandale ; — et après avoir jeté vers le soleil des gouttes de l’Océan, nous tournâmes à droite, pour revenir.

  Nous sommes revenus par la Région des Aromates, par le pays des Gangarides, le promontoire de Comaria, la contrée des Sachalites, des Adramites et des Homérites ; — puis, à travers les monts Cassaniens, la mer Rouge et l’île Topazos, nous avons pénétré en Éthiopie par le royaume des Pygmées.

  ANTOINE

  à part :

  Comme la terre est grande !

  DAMIS

  Et quand nous sommes rentrés chez nous, tous ceux que nous avions connus jadis étaient morts.

  Antoine baisse la tête. Silence.

  APOLLONIUS

  reprend :

  Alors on commença dans le monde à parler de moi.

  La peste ravageait Ephèse ; j’ai fait lapider un vieux mendiant ;

  DAMIS

  Et la peste s’en est allée !

  ANTOINE

  Comment ! il chasse les maladies ?

  APOLLONIUS

  A Cnide, j’ai guéri l’amoureux de la Vénus.

  DAMIS

  Oui, un fou, qui même avait promis de l’épouser. — Aimer une femme passe encore ; mais une statue, quelle sottise ! — Le Maître lui posa la main sur le coeur ; et l’amour aussitôt s’éteignit.

  ANTOINE

  Quoi ! il délivre des démons ?

  APOLLONIUS

  A Tarente, on portait au bûcher une jeune fille morte.

  DAMIS

  Le Maître lui toucha les lèvres, et elle s’est relevée en appelant sa mère.

  ANTOINE

  Comment ! il ressuscite les morts ?

  APOLLONIUS

  J’ai prédit le pouvoir à Vespasien.

  ANTOINE

  Quoi ! il devine l’avenir ?

  DAMIS

  Il y avait à Corinthe,

  APOLLONIUS

  Étant à table avec lui, aux eaux de Baïa …

  ANTOINE

  Excusez-moi, étrangers, il est tard !

  DAMIS

  Un jeune homme qu’on appelait Ménippe.

  ANTOINE

  Non ! non ! allez-vous-en !

  APOLLONIUS

  Un chien entra, portant à la gueule une main coupée.

  DAMIS

  Un soir, dans un faubourg, il rencontra une femme.

  ANTOINE

  Vous ne m’entendez pas ? retirez-vous !

  APOLLONIUS

  Il rôdait vaguement autour des lits.

  ANTOINE

  Assez !

  APOLLONIUS

  On voulait le chasser.

  DAMIS

  Ménippe donc se rendit chez elle ; ils s’aimèrent.

  APOLLONIUS

  Et battant la mosaïque avec sa queue, il déposa cette main sur les genoux de Flavius.

  DAMIS

  Mais le matin, aux leçons de l’école, Ménippe était pâle.

  ANTOINE

  bondissant :

  Encore ! Ah ! qu’ils continuent, puisqu’il n’y a pas …

  DAMIS

  Le Maître lui dit : « O beau jeune homme, tu caresses un serpent ; un serpent te caresse ! à quand les noces ? » Nous allâmes tous à la noce.

  ANTOINE

  J’ai tort, bien sûr, d’écouter cela !

  DAMIS

  Dès le vestibule, des serviteurs se remuaient, les portes s’ouvraient ; on n’entendait cependant ni le bruit des pas, ni le bruit des portes. Le Maître se plaça près de Ménippe. Aussitôt la fiancée fut prise de colère contre les philosophes. Mais la vaisselle d’or, les échansons, les cuisiniers, les pannetiers disparurent ; le toit s’envola, les murs s’écroulèrent ; et Apollonius resta seul, debout, ayant à ses pieds cette femme tout en pleurs. C’était une vampire qui satisfaisait les beaux jeunes hommes, afin de manger leur chair, — parce que rien n’est meilleur pour ces sortes de fantômes que le sang des amoureux.

  APOLLONIUS

  Si tu veux savoir l’art …

  ANTOINE

  Je ne veux rien savoir !

  APOLLONIUS

  Le soir de notre arrivée aux portes de Rome,

  ANTOINE

  Oh ! oui, parlez-moi de la ville des papes !

  APOLLONIUS

  Un homme ivre nous accosta, qui chantait d’une voix douce. C’était un épithalame de Néron ; et il avait le pouvoir de faire mourir quiconque l’écoutait négligemment. Il portait à son dos, dans une boîte, une corde prise à la cythare de l’Empereur. J’ai haussé les épaules. Il nous a jeté de la boue au visage. Alors, j’ai défait ma ceinture, et je la lui ai placée dans la main.

  DAMIS

  Vous avez eu bien tort, par exemple !

  APOLLONIUS

  L’Empereur, pendant la nuit, me fit appeler à sa maison. Il jouait aux osselets avec Sporus, accoudé du bras gauche, sur une table d’agate. Il se détourna, et fronçant ses sourcils blonds : « Pourquoi ne me crains-tu pas ? me demanda-t-il ? — Parce que le Dieu qui t’a fait terrible m’a fait intrépide », répondis-je.

  ANTOINE

  à part :

  Quelque chose d’inexplicable m’épouvante.

  Silence.

  DAMIS

  reprend d’une voix aiguë :

  Toute l’Asie, d’ailleurs, pourra vous dire …

  ANTOINE

  en sursaut :

  Je suis malade ! Laissez-moi !

  DAMIS

  Écoutez donc. Il a vu, d’Ephèse, tuer Domitien, qui était à Rome.

  ANTOINE

  s’efforçant de rire :

  Est-ce possible !

  DAMIS

  Oui, au théâtre, en plein jour, le quatorzième des calendes d’octobre, tout à coup il s’écria : « On égorge César ! » et il ajoutait de temps à autre : « Il roule par terre ; oh ! comme il se débat ! Il se relève ; il essaye de fuir ; les portes sont fermées ; ah ! c’est fini ! le voilà mort ! » Et ce jour-là, en effet, Titus Flavius Domitianus fut assassiné, comme vous savez.

  ANTOINE

  Sans le secours du Diable … certainement …

  APOLLONIUS

  Il avait voulu me faire mourir, ce Domitien ! Damis s’était enfui par mon ordre, et je restais seul dans ma prison.

  DAMIS

  C’était une terrible hardiesse, il faut avouer ! />
  APOLLONIUS

  Vers la cinquième heure, les soldats m’amenèrent au tribunal. J’avais ma harangue toute prête que je tenais sous mon manteau.

  DAMIS

  Nous étions sur le rivage de Pouzzoles, nous autres ! Nous vous croyions mort ; nous pleurions. Quand, vers la sixième heure, tout à coup vous apparûtes, et vous nous dites : « C’est moi ! »

  ANTOINE

  à part :

  Comme Lui !

  DAMIS

  très-haut :

  Absolument !

  ANTOINE

  Oh ! non ! vous mentez, n’est-ce pas ? vous mentez !

  APOLLONIUS

  Il est descendu du Ciel. Moi, j’y monte, — grâce à ma vertu qui m’a élevé jusqu’à la hauteur du Principe !

  DAMIS

  Thyane, sa ville natale, a institué en son honneur un temple avec des prêtres !

  APOLLONIUS

  se rapproche d’Antoine et lui crie aux oreilles :

  C’est que je connais tous les dieux, tous les rites, toutes les prières, tous les oracles ! J’ai pénétré dans l’antre de Trophonius, fils d’Apollon ! J’ai pétri pour les Syracusaines les gâteaux qu’elles portent sur les montagnes ! j’ai subi les quatre-vingts épreuves de Mithra ! j’ai serré contre mon coeur le serpent de Sabasius ! j’ai reçu l’écharpe des Cabires ! j’ai lavé Cybèle aux flots des golfes campaniens, et j’ai passé trois lunes dans les cavernes de Samothrace !

  DAMIS

  riant bêtement :

  Ah ! ah ! ah ! aux mystères de la Bonne Déesse !

  APOLLONIUS

  Et maintenant nous recommençons le pèlerinage !

  Nous allons au Nord, du côté des cygnes et des neiges. Sur la plaine blanche, les hippopodes aveugles cassent du bout de leurs pieds la plante d’outre-mer.

  DAMIS

  Viens ! c’est l’aurore. Le coq a chanté, le cheval a henni, la voile est prête.

  ANTOINE

  Le coq n’a pas chanté ! J’entends le grillon dans les sables, et je vois la lune qui reste en place.

  APOLLONIUS

  Nous allons au Sud, derrière les montagnes et les grands flots, chercher dans les parfums la raison de l’amour. Tu humeras l’odeur du myrrhodion qui fait mourir les faibles. Tu baigneras ton corps dans le lac d’huile rose de l’île Junonia. Tu verras, dormant sur les primevères, le lézard qui se réveille tous les siècles quand tombe à sa maturité l’escarboucle de son front. Les étoiles palpitent comme des yeux, les cascades chantent comme des lyres, des enivrements s’exhalent des fleurs écloses ; ton esprit s’élargira parmi les airs, et dans ton coeur comme sur ta face.

  DAMIS

  Maître ! il est temps ! Le vent va se lever, les hirondelles s’éveillent, la feuille du myrte est envolée !

  APOLLONIUS

  Oui ! partons !

  ANTOINE

  Non ! moi, je reste !

  APOLLONIUS

  Veux-tu que je t’enseigne où pousse la plante Balis, qui ressuscite les morts ?

  DAMIS

  Demande-lui plutôt l’androdamas qui attire l’argent, le fer et l’airain !

  ANTOINE

  Oh ! que je souffre ! que je souffre !

  DAMIS

  Tu comprendras la voix de tous les êtres, les rugissements, les roucoulements !

  APOLLONIUS

  Je te ferai monter sur les licornes, sur les dragons, sur les hippocentaures et les dauphins !

  ANTOINE

  pleure.

  Oh ! oh ! oh !

  APOLLONIUS

  Tu connaîtras les démons qui habitent les cavernes, ceux qui parlent dans les bois, ceux qui remuent les flots, ceux qui poussent les nuages.

  DAMIS

  Serre ta ceinture ! noue tes sandales !

  APOLLONIUS

  Je t’expliquerai la raison des formes divines, pourquoi Apollon est debout, Jupiter assis, Vénus noire à Corinthe, carrée dans Athènes, conique à Paphos.

  ANTOINE

  joignant les mains :

  Qu’ils s’en aillent ! qu’ils s’en aillent !

  APOLLONIUS

  J’arracherai devant toi les armures des Dieux, nous forcerons les sanctuaires, je te ferai violer la Pythie !

  ANTOINE

  Au secours, Seigneur !

  Il se précipite vers la croix.

  APOLLONIUS

  Quel est ton désir ? ton rêve ? Le temps seulement d’y songer …

  ANTOINE

  Jésus, Jésus, à mon aide !

  APOLLONIUS

  Veux-tu que je le fasse apparaître, Jésus ?

  ANTOINE

  Quoi ? Comment ?

  APOLLONIUS

  Ce sera lui ! pas un autre ! Il jettera sa couronne, et nous causerons face à face !

  DAMIS

  bas :

  Dis que tu veux bien ! Dis que tu veux bien !

  Antoine au pied de la croix, murmure des oraisons. Damis tourne autour de lui, avec des gestes patelins.

  Voyons, bon ermite, cher saint Antoine ! homme pur, homme illustre ! homme qu’on ne saurait assez louer ! Ne vous effrayez pas ; c’est une façon de dire exagérée, prise aux Orientaux. Cela n’empêche nullement …

  APOLLONIUS

  Laisse-le, Damis !

  Il croit, comme une brute, à la réalité des choses. La terreur qu’il a des Dieux l’empêche de les comprendre ; et il ravale le sien au niveau d’un roi jaloux !

  Toi, mon fils, ne me quitte pas !

  Il s’approche à reculons du bord de la falaise, la dépasse, et reste suspendu.

  Par-dessus toutes les formes, plus loin que la terre, au delà des cieux, réside le monde des Idées, tout plein du Verbe ! D’un bond, nous franchirons l’autre espace ; et tu saisiras dans son infinité l’Éternel, l’Absolu, l’Être ! — Allons ! donne-moi la main ! En marche !

  Tous les deux, côte à côte, s’élèvent dans l’air, doucement.

  Antoine embrassant la croix, les regarde monter.

  Ils disparaissent.

  V.

  ANTOINE

  marchant lentement :

  Celui-là vaut tout l’enfer !

  Nabuchodonosor ne m’avait pas tant ébloui. La reine de Saba ne m’a pas si profondément charmé.

  Sa manière de parler des Dieux inspire l’envie de les connaître.

  Je me rappelle en avoir vu des centaines à la fois, dans l’île d’Éléphantine, du temps de Dioclétien. L’Empereur avait cédé aux Nomades un grand pays, à condition qu’ils garderaient les frontières ; et le traité fut conclu au nom des « Puissances invisibles. » Car les Dieux de chaque peuple étaient ignorés de l’autre peuple.

  Les Barbares avaient amené les leurs. Ils occupaient les collines de sable qui bordent le fleuve. On les apercevait tenant leurs idoles entre leurs bras comme de grands enfants paralytiques ; ou bien naviguant au milieu des cataractes sur un tronc de palmier, ils montraient de loin les amulettes de leurs cous, les tatouages de leurs poitrines ; — et cela n’est pas plus criminel que la religion des Grecs, des Asiatiques et des Romains !

  Quand j’habitais le temple d’Héliopolis, j’ai souvent considéré tout ce qu’il y a sur les murailles : vautours portant des sceptres, crocodiles pinçant des lyres, figures d’hommes avec des corps de serpent, femmes à tête de vache prosternées devant des dieux ithyphalliques ; et leurs formes surnaturelles m’entraînaient vers d’autres mondes. J’aurais voulu savoir ce que regardent ces yeux tranquilles.

  Pour que de la matière ait tant de pouvoir, il faut qu’elle contienne un esprit. L’âme des Dieux est attachée à ses images …

  Ceux qui ont la beauté des apparences peuvent séduire. Mais les autres … qui sont abjects ou terribles, comment y croire ?…

  Et il voit passer à ras du sol des feuilles, des pierres, des coquilles, des branches d’arbres, de vagues représentations d’animaux, puis des espèces de nains hydropiques ; ce sont des Dieux. Il éclate de rire.

  Un autre rire part derrière lui ; et Hilarion se présen
te — habillé en ermite, beaucoup plus grand que tout à l’heure, colossal.

  ANTOINE

  n’est pas surpris de le revoir.

  Qu’il faut être bête pour adorer cela !

  HILARION

  Oh ! oui, extrêmement bête !

  Alors défilent devant eux, des idoles de toutes les nations et de tous les âges, en bois, en métal, en granit, en plumes, en peaux cousues.

  Les plus vieilles, antérieures au Déluge, disparaissent sous des goëmons qui pondent comme des crinières. Quelques-unes, trop longues pour leur base, craquent dans leurs jointures et se cassent les reins en marchant.

  D’autres laissent couler du sable par les trous de leurs ventres.

  Antoine et Hilarion s’amusent énormément. Ils se tiennent les côtes à force de rire.

  Ensuite, passent des idoles à profil de mouton. Elles titubent sur leurs jambes cagneuses, entr’ouvrent leurs paupières et bégayent comme des muets : « Bâ ! bâ ! bâ ! »

  A mesure qu’elles se rapprochent du type humain, elles irritent Antoine davantage. Il les frappe à coups de poing, à coups de pied, s’acharne dessus.

  Elles deviennent effroyables — avec de hauts panaches, des yeux en boules, les bras terminés par des griffes, des mâchoires de requin.

  Et devant ces Dieux, on égorge des hommes sur des autels de pierre ; d’autres sont broyés dans des cuves, écrasés sous des chariots, cloués dans des arbres. Il y en a un, tout en fer rougi et à cornes de taureau, qui dévore des enfants.

  ANTOINE

  Horreur !

  HILARION

  Mais les Dieux réclament toujours des supplices. Le tien même a voulu …

  ANTOINE

  pleurant :

  Oh ! n’achève pas, tais-toi !

  L’enceinte des roches se change en une vallée. Un troupeau de boeufs y pâture l’herbe rase.

  Le pasteur qui les conduit observe un nuage ; — et jette dans l’air, d’une voix aiguë, des paroles impératives.

  HILARION

  Comme il a besoin de pluie, il tâche, par des chants, de contraindre le roi du ciel à ouvrir la nuée féconde.

  ANTOINE

  en riant :

  Voilà un orgueil trop niais !

  HILARION

  Pourquoi fais-tu des exorcismes ?

  La vallée devient une mer de lait, immobile et sans bornes.

  Au milieu flotte un long berceau, composé par les enroulements d’un serpent dont toutes les têtes, s’inclinant à la fois, ombragent un dieu endormi sur son corps.

  Il est jeune, imberbe, plus beau qu’une fille et couvert de voiles diaphanes. Les perles de sa tiare brillent doucement comme des lunes, un chapelet d’étoiles fait plusieurs tours sur sa poitrine ; — et une main sous la tête, l’autre bras étendu, il repose, d’un air songeur et enivré.

 

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