Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 478

by Gustave Flaubert


  Au bout d’une heure encore, quand on eut pris dans le pays nombre suffisant de paquets et de commissions et qu’on eut encore attendu quel- ques passagers qui devaient venir, on quitta enfin l’auberge et l’on avisa à s’embarquer. Ce fut d’abord un pêle-mêle de bagages et de gens, d’avi- rons qui vous barraient les jambes, de voiles qui vous retombaient sur le nez, l’un s’embarrassant dans l’autre et ne trouvant pas où se mettre ; cha- cun prit son coin, trouva sa place, les bagages au fond, les marins debout sur les bancs, les passa- gers où ils purent.

  Nulle brise ne soufflait, et les voiles pendaient droites le long des mâts. La lourde chaloupe se soulevait à peine sur la mer presque immobile qui se gonflait et s’abaissait avec le doux mouvement d’une poitrine endormie.

  Appuyés sur l’un des plats-bords, nous regar- dions l’eau qui était bleue comme le ciel et calme comme lui ; et nous écoutions le bruit des grands avirons qui battaient l’onde et criaient dans les tolets. A l’ombre des. voiles, les six rameurs entre- croisés les levaient lentement en mesure et les poussaient devant eux ; ils tombaient et se rele- vaient, égrenant des perles au bout de leurs palettes.

  Couchés dans la paille, sur le dos, assis sur les bancs, les jambes ballantes et le menton dans les mains ou postés contre les parois du bateau,

  8. entre les gros jambages de la membrure dont ïe goudron se fondait à la chaleur, les passagers silencieux baissaient la tête et fermaient les jeux à l’éclat du soleil frappant sur fa mer plate comme un miroir.

  Un homme à cheveux blancs dormait par terre à mes pieds ; un gendarme suait sous son tricorne, deux soldats avaient ôté leurs sacs et s’étaient couchés dessus. Près du beaupré, le mousse regar- dait dans le foc et sifflait pour appeler le vent ; debout, à l’arrière, le patron faisait tourner la barre.

  Le vent ne venait pas. On abattit les voiles qui descendirent tout doucement en faisant sonner le fer des rocambots et affaissèrent sur les bancs leur draperie lourde ; puis chaque matelot défit sa veste, la serra sous l’avant, et tous alors recom- mencèrent, en poussant de la poitrine et des bras, à mouvoir les immenses avirons qui se ployaient dans leur longueur.

  (*’L’air était d’une transparence bleuâtre, sa lu- mière crue enveloppant tout, frappant tout, péné- trait jusque dans leurs pores les vieux bois gris de la barque, les fils épais de la voile, la peau des hommes grelottante de sueur ; ils haletaient d’ac- cord, on entendait à la fois leur poitrine respirer et les avirons tomber dans l’eau.

  Après chaque mouvement de tous ces bras qui se dépliaient et s’abaissaient, une traction sourde

  ‘* ! Inédit, pages 116 à 119. vous glissait en avant, on entendait autour du gou- vernail l’eau clapoter plus clair et dans le silence la barque s’avançait, puis, secouée, repartait.

  Derrière, on voyait Quiberon reculant gra- duellement sa plage de sable ; à gauche les îles d’Houat et d’Hoedie bombant sur la surface du pâle azur leurs masses d’un vert noir, Belle -Isle grandissant les pans à pic de ses rochers couron- nés d’herbe et la citadelle dont la muraille plonge dans la mer, qui se levait lentement de dessous les flots.

  On y envoyait dans un régiment de discipline les deux soldats escortés par le gendarme, et que moralisait de son mieux un fusilier qu’il avait pris comme renfort pour les contenir. Le matin déjà, pendant que nous déjeunions, l’un d’eux, en compagnie du brigadier, était entré dans l’auberge d’un air crâne, la moustache retroussée, les mains dans les poches, le képi sur l’oreille, en deman- dant à manger « tout de suite » et à boire n’im- porte quoi, fût-ce de l’arsenic, appelant, jurant, criant, faisant sonner ses sous et damner le pauvre gendarme ; maintenant il riait encore, mais des lèvres seulement, et sa joie devenait plus rare à mesure qu’à l’horizon se dressait le grand mur blanc où il allait bêcher la terre et traîner le boulet. Son compagnon était plus calme. C’était une grosse figure lourde et laide, une de ces na- tures d’une vulgarité si épaisse que l’on compre- nait de suite, l’immense mépris qu’ont pour elle ceux qui poussent sur le canon cette viande ani- mée, et le bon marché qu’ils en font. II n’avait jamais vu la mer, il la regardait en ouvrant ses deux jeux, et il dit se parlant à lui-même : « C’est curieux tout de même, ça donne tout de même un aperçu de ce qui existe”, appréciation que j’ai trouvée profonde et aussi émue par le sentiment de la chose même que toutes les expressions ly- riques que j’ai entendu faire à bien des dames.

  L’autre soldat ne cachait pas pour lui le dédain qu’il avait et quoiqu’ils fussent amis, il haussait les épaules de pitié en le regardant. Quand il se fut suffisamment amusé de Iui’en essayant de faire rire sur son compte la société qui l’entourait, il le laissa dormir dans son coin et se tourna vers nous. Alors il nous parla de lui-même, de la pri- son qu’il va subir, du régiment qui l’ennuie, de la guerre qu’il souhaite, de la vie dont il est las. Peu à peu ainsi sa joie étudiée s’en alla, son rire forcé disparut ; il devint simple et doux, mélan- colique et presque tendre. Trouvant enfin une oreille ouverte à tout ce qui depuis longtemps surchargeait son cœur exaspéré d’ennui, il nous exposa longuement toutes les misères du soldat, les dégoûts de la caserne, les exigences taquines de l’étiquette /toutes les cruautés de l’habit, l’arro- gance brutale des sergents, l’humiliation des obéis- sances aveugles, l’assassinat permanent de l’instinct et de la volonté sous la massue du devoir.’

  II est condamné à un an de discipline pour avoir vendu un’pantalon. « A beaucoup, disait-il, ça ne fait rien, comme à ça par exemple, en dé- signant son compagnon ; des paysans, c’est ha- bitué à remuer la terre, mais moi, ça me salira les mains.”

  O orgueil ! ton goût d’absinthe remonte donc dans toutes les bouches et tous les cœurs te ru- minent ! Qu’était-il, lui qui se plaignait de tant souffrir au contact des autres ? Un enfant du peu- ple, un ouvrier de Paris, un garçon sellier. J’ai plaint, j’ai plaint cet homme ardent et triste, ma- lade de besoins, rongé d’envies longues, qui s’im- patiente du joug et que le travail fatigue. II n’y a pas que nous, au coin de nos cheminées, dans l’air étouffé de nos intérieurs, qui ayons des fa- deurs d’âme et des colères vagues dont on tâche de sortir avec du bruit en essayant d’aimer, en voulant écrire ; celui-là fait de même dans son cercle inférieur, avec les petits verres et les don- zelles ; lui aussi il souhaite l’argent, la liberté, le grand air, il voudrait changer de lieu, fuir ailleurs, n’importe où, il s’ennuie, il attend sans espoir.

  Les sociétés avancées exhalent comme une odeur de foule, des miasmes écœurants, et les duchesses ne sont pas les seules à s’en évanouir. Ne croyez pas les mains sans gants plus robustes que les autres ; on peut être las de tout sans rien connaître, fatigué de tramer sa casaque sans avoir lu Werther ni René, et il n’y a pas besoin d’être reçu bachelier pour se brûler la cervelle.

  On avait tant tardé à partir, qu’à peine s’il y avait de l’eau dans le port, et nous eûmes grand mal à y entrer. Notre quille frôlait contre les pe- tits cailloux du fond, et pour descendre à terre il nous fallut marcher sur une rame comme sur la corde raide.

  Resserré entre la citadelle et ses remparts et coupé au milieu par un port presque vide, le Palais nous parut une petite ville assez sotte, qui trans- sude un ennui de garnison et a je ne sais quoi d’un sous-officier qui bâille.

  Ici, on ne voit plus les chapeaux de feutre noir du Morbihan, bas de forme, immenses d’enver- gure et abritant les épaules. Les femmes n’ont pas ces grands bonnets blancs qui s’avancent devant leur visage comme ceux des religieuses et, par derrière, retombent jusqu’au milieu du dos, vêtant ainsi chez les petites filles la moitié du corps. Leurs robes sont privées du large galon de ve- lours appliqué sur l’épaule qui, dessinant le con- tour de l’omoplate, va se perdre sous les aisselles. Leurs pieds non plus ne portent point ces souliers découverts, ronds du bout, hauts de talons et ornés de longs rubans noirs qui frôlent la terre. C’est, comme partout, des figures qui se ressem- blent, des costumes qui n’en son
t pas, des bornes, des maisons, des pavés et même un trottoir.

  Etait-ce la peine de s’être exposé au mal de mer, que nous n’avions pas eu d’ailleurs, ce qui nous rendait indulgents, pour n’avoir à contem- pler que la citadelle, dont nous nous souciions fort peu, le phare, dont nous nous inquiétions encore moins, ou le rempart de Vauban qui nous ennuyait déjà. Mais on nous avait parlé des roches de Belie-Isle. Incontinent donc, nous dépassâmes les portes, et coupant net à travers champs, ra- battîmes sur le bord de la mer.

  Nous ne vîmes qu’une grotte, une seule (le jour tombait), mais qui nous parut si belle (elle était tapissée de varechs et de coquilles et avait des gouttes d’eau qui tombaient d’en haut), que nous résolûmes de rester le lendemain à BelIe-lsle pour en chercher de pareilles, s’il y en avait, et nous repaître à loisir les jeux du régal de toutes ces couleurs.

  Le lendemain donc, sitôt qu’il fit jour, ayant rempli une gourde, fourré dans un de nos sacs un morceau de pain avec une tranche de viande, nous prîmes la clef des champs, et, sans guide ni ren- seignement quelconque (c’est là la bonne façon), nous nous mîmes à marcher, décidés à aller n’im- porte où, pourvu que ce fût loin, et à rentrer n’importe quand, pourvu que ce fût tard.

  Nous commençâmes par un sentier dans les herbes, il suivait le haut de la falaise, montait sur ses pointes, descendait dans ses vallons et conti- nuait dessus en faisant le tour de l’île.

  Quand un éboulement l’avait coupé, nous re- montions plus haut dans la campagne et, nous réglant sur l’horizon de la mer, dont la barre bleue touchait le ciel, nous regagnions ensuite le haut de la côte que nous retrouvions à l’improviste ou- vrant son abîme à nos côtés. La pente à pic sur le sommet de laquelle nous marchions ne nous lais- sait rien voir du flanc des rochers, nous enten- dions seulement au-dessous de nous le grand bruit battant de la mer.

  Quelquefois la roche s’ouvrant dans toute sa grandeur montrait subitement ses deux pans pres- que droits que rayaient des couches de silex et où avaient poussé de petits bouquets jaunes. Si on jetait une pierre, elle semblait quelque temps sus- pendue, puis se heurtait aux parois, déboulait en ricochant, se brisait en éclats, faisait rouler de la terre, entraînait des cailloux, finissait sa course en s’enfouissant dans les graviers ; et on entendait crier les cormorans qui s’envolaient.

  Souvent les pluies d’orage et les dégels avaient chassé dans ces gorges une partie des terrains su- périeurs qui, s’y étant écoulés graduellement, en avaient adouci la pente, de manière à y pouvoir descendre. Nous nous risquâmes dans l’une d’elles, et, nous laissant glisser sur le derrière en nous écorant des pieds et nous retenant des mains, nous arrivâmes enfin en bas sur du beau sable tout mouillé.

  La marée baissait ; il fallait, pour passer, attendre le retrait des vagues. Nous les regardions venir. Elles écumaient dans les roches, à fleur d’eau, tourbillonnaient dans les creux, sautaient comme des écharpes qui s’envolent, retombaient en cas- cades et en perles, et dans un long balancement ramenaient à elles leur grande nappe verte. Quand une vague s’était retirée sur le sable, aussitôt les courants s’entre-croisaient en fuyant vers des niveaux plus bas. Les varechs remuaient leurs lanières gluantes, l’eau débordait des petits cail- loux, sortait par les fentes des pierres, faisait mille clapotements, mille jets. Le sable trempé buvait son onde, et, se’séchant au soleil, blanchissait sa teinte jaune.

  Dès qu’il y avait de la place pour nos pieds, sautant par-dessus les roches, nous continuions devant nous. Elles augmentèrent bientôt leur amoncellement désordonné ; tournées, bousculées, entassées dans tous - les sens, renversées l’une sur l’autre, nous nous cramponnions de nos mains qui glissaient, de nos pieds qui se crispaient en vain sur leurs aspérités visqueuses.

  La falaise était haute, si haute qu’on en avait presque peur quand on levait la tète. Elle vous écrasait de sa placidité formidable et elle vous charmait pourtant ; car on la contemplait malgré soi et les yeux ne s’en lassaient pas.

  11 passa une hirondelle, nous la regardâmes vo- ler ; elle venait de la mer, elle montait doucement, coupant au tranchant de ses plumes l’air fluide et lumineux où ses ailes nageaient en plein et sem- blaient jouir de se déployer toutes libres. Elle monta encore, dépassa la falaise, monta toujours et disparut.

  Cependant nous rampions sur les rochers dont chaque détour de la côte nous renouvelait la per- spective, lis s’interrompaient « par moments et alors nous marchions sur de grandes, pierres carrées, plates comme des dalles, où des fentes qui se pro- longeaient en avant deux à deux et presque symé- triques semblaient les ornières de quelque antique voie d’un autre monde. De place en place, immo- biles comme leur fond verdâtre, s’étendaient de grandes flaques d’eau qui étaient aussi limpides, aussi tranquilles, et ne remuaient pas plus qu’au fond du bois, sur son lit de cresson, à l’ombre des saules, la source la plus pure.

  Puis de nouveau les rochers se présentaient plus serrés, plus accumulés. D’un côté c’était la mer dont les flots sautaient dans les basses roches ; de l’autre, la côte droite, ardue, infranchissable.

  Fatigués, étourdis, nous cherchions une issue. Mais toujours la falaise s’avançait devant nous, et les rochers, étendant à l’infini leurs sombres masses de varechs, faisaient succéder l’une à l’autre leurs têtes inégales qui grandissaient en se multipliant comme des fantômes noirs qui sortaient de des- sous terre.

  Nous roulions ainsi à l’aventure, quand nous vîmes tout à coup, serpentant en zigzag dans la roche, une valleuse qui nous permettait, comme par une échelle, de regagner la rase campagne.

  Quand nous l’eûmes gravie, nous nous trou- vâmes sur le plateau qui domine toute la côte de l’île et continuâmes dans la même direction, à travers des champs sans arbres que n’égayait au- cune verdure. Il était néanmoins fort doux de n’avoir plus qu’à remuer les pieds et à les pousser devant soi. Un petit bois de pins grêles s’offrit, nous y entrâmes et ayant débouclé le sac qui de- puis quatre heures me ballottait aux épaules, nous commençâmes à déchiqueter avec nos ongles et nos mains la tranche de veau froid qui s’y boc- quesonnait contre le morceau de pain.

  Couchés par terre sur les feuilles tombées, nous dînâmes entre nos jambes, en faisant sécher au bout des branches d’arbres nos chaussettes et 90s souliers tout trempés d’eau de mer. Lorsque la nappe fut ôtée et qu’une bonne pipe nous eut remis de nos fatigues, nous ramassâmes le bâton et nous repartîmes.

  Voulant traverser l’île dans sa largeur, nous nous dirigeâmes d’après le soleil et allâmes droit en face de nous ; mais bientôt perdus dans la cam- pagne, nous ne cherchâmes plus dès lors qu’à retrouver la mer dont le rivage, si nous le suivions toujours, devait nous ramener enfin au Palais soit le soir, soit dans la nuit ou le lendemain matin, car nous ne savions plus où il était, ni nous- mêmes où nous étions.

  N’importe, c’est toujours un plaisir, même quand la campagne est laide, que de se promener à deux tout au travers, en marchant dans les herbes, en traversant les haies, en sautant les fos- sés, abattant des chardons avec votre bâton, arra- chant avec la main les feuilles et les épis, allant au hasard comme l’idée vous pousse, comme les pieds vous portent, chantant, sifflant, causant, rêvant, sans oreille qui vous écoute, sans bruit de pas derrière vos pas, libres comme au désert !

  Ah ! de l’air ! de l’air ! de l’espace encore ! Puisque nos âmes serrées étouffent et se meurent sur le bord de la fenêtre, puisque nos esprits cap- tifs, comme l’ours dans sa fosse, tournent toujours sur eux-mêmes et se heurtent contre ses murs, donnez au moins à mes narines le parfum de tous les vents de la terre, laissez s’en aller mes yeux vers tous les horizons !

  Aucun clocher ne montrait au loin son toit reluisant d’ardoises, pas un hameau n’apparaissait au revers d’un pli de terrain, ajustant dans un bouquet d’arbres ses toits de chaume et ses cours carrées ; on ne rencontrait personne, ni paysan qui passe, ni mouton qui broute, ni chien qui rôde..

  Tous ces champs cult
ivés n’avaient pas l’air ha- bités ; on y travaille, on n’y vit point. On dirait que tous ceux qui les ont en profitent, mais ne les aiment pas.

  Nous avons vu une ferme, nous sommes entrés dedans ; une femme en guenilles nous a servi dans des tasses de grès du lait frais comme la glace. C’était un silence singulier. Elle nous regardait avidement, et nous sommes repartis.

  Nous sommes descendus dans un vallon dont la gorge étroite semblait s’étendre vers la mer. De longues herbes à fleurs jaunes nous montaient jusqu’au ventre. Nous avancions en faisant de grandes enjambées. Nous entendions de l’eau couler près de nous et nous enfoncions dans la terre marécageuse. Les deux collines vinrent à s’écarter, portant toujours sur leurs versants arides un gazon ras que des lichens plaquaient par inter- valles comme de grandes taches jaunes. Au pied de l’une d’elles un ruisseau passait parmi les ra- meaux bas des arbrisseaux rabougris qui avaient poussé sur ses bords, et s’allait perdre plus loin dans une mare immobile où des insectes à grandes pattes se promenaient sur la feuille des nénufars.

  Le soleil dardait. Les moucherons bruissaient leurs ailes et faisaient courber la pointe des joncs sous le poids de leurs corps légers. Nous étions seuls tous les deux dans la tranquillité de cette solitude.

  En cet endroit le vallon s’arrondissait en s’élar- gissant et faisait un coude sur lui-même. Nous montâmes sur une butte pour découvrir au delà ; mais l’horizon vite s’arrêtait, enclos par une autre colline, ou bien étendait de nouvelles plaines. Ce- pendant nous prîmes courage et continuâmes à avancer, tout en pensant à ces voyageurs aban- donnés dans les fies, qui grimpent sur les pro- montoires pour apercevoir au loin quelque voile venant à eux.

 

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