by Jean M. Auel
Combien de temps encore serai-je capable de sauter sur son dos comme ça ? Il me faudra quelque chose sur quoi poser le pied quand j’aurai un gros ventre, se dit Ayla, souriant de plaisir à la perspective d’avoir un enfant. Ses pensées dérivèrent sur le long Voyage que Jondalar et elle venaient d’accomplir, et sur la journée de la veille. Elle avait rencontré tant d’hommes et de femmes qu’elle avait du mal à se les rappeler tous, mais il avait raison : la plupart des gens n’étaient pas mauvais. Je ne devrais pas laisser les rares individus qui le sont – Brukeval lorsqu’il se conduit comme Broud, et cette Marona – m’empêcher d’éprouver des sentiments cordiaux envers les autres. Je me demande pourquoi on se souvient plus facilement des mauvais. Peut-être parce qu’ils ne sont pas très nombreux.
La journée était belle, le soleil réchauffait même le vent. En approchant d’un affluent de la Rivière, guère plus qu’un ruisseau, mais à l’eau vive et étincelante, Ayla regarda vers l’amont et découvrit une petite chute. Elle avait soif, et, comme elle voulait remplir l’outre, elle se dirigea vers l’eau claire qui cascadait sur la paroi rocheuse.
La jeune femme descendit de cheval et tous trois burent dans le bassin au bas de la chute, après quoi Ayla plongea l’outre dans le liquide froid. Elle demeura un moment assise, rafraîchie, un peu indolente, ramassant des cailloux pour les jeter dans l’eau. Elle explora des yeux l’endroit inconnu, nota quelques détails. Elle prit une autre pierre, la fit rouler dans sa paume, y jeta un coup d’œil distrait avant de la laisser tomber.
Il lui fallut un moment pour prendre conscience de la nature de cette pierre. Elle se mit alors à la chercher, et lorsqu’elle l’eut retrouvée – celle-là ou une autre semblable – elle la regarda plus attentivement. C’était un nodule gris et or, avec les angles vifs et les côtés plats inhérents à sa structure cristalline. Elle saisit le couteau de silex qu’elle portait dans une gaine à sa ceinture et en frappa la pierre. Des étincelles jaillirent. Elle frappa de nouveau.
— De la pierre à feu ! dit-elle, criant presque.
Elle n’en avait pas vu depuis qu’elle avait quitté sa vallée. Elle examina avec soin les cailloux qui jonchaient la berge du ruisseau et repéra un autre morceau de pyrite de fer, puis un troisième. Elle en ramassa quelques-uns avec une excitation croissante.
Assise sur ses talons, elle considéra le petit tas de cailloux. Il y a des pierres à feu ici ! jubila-t-elle. Nous n’aurons plus à faire attention à celles que nous possédons, nous pourrons nous en procurer d’autres.
Impatiente de montrer sa trouvaille à Jondalar, elle prit les pierres, siffla pour appeler Whinney, qui s’était éloignée vers un carré d’herbe succulente, mais, au moment où elle s’apprêtait à la monter, elle aperçut son compagnon qui marchait à grands pas vers elle, suivi de Loup.
— Jondalar ! Regarde ce que j’ai trouvé ! cria-t-elle en courant vers lui pour lui montrer les morceaux de pyrite. Des pierres à feu ! Il y en a plein par ici, près de ce ruisseau !
Il s’élança vers elle avec un grand sourire dû autant à la joie exubérante d’Ayla qu’à sa remarquable découverte.
— J’ignorais qu’il y en avait à proximité, mais il faut dire que je ne prêtais pas beaucoup attention à ce type de pierres. Je cherchais toujours des silex. Montre-moi où tu les as trouvées.
Elle le conduisit vers le petit bassin au pied de la cascade, inspecta les pierres du lit du ruisseau et de ses berges.
— Regarde ! s’exclama-t-elle, triomphante. Encore une. Jondalar s’agenouilla, ramassa la pierre.
— Tu as raison ! Cela change beaucoup de choses : chacun pourrait avoir sa pierre à feu. S’il y en a à cet endroit, il y en a peut-être aussi ailleurs, dans les environs. Personne ici ne connaît les pierres à feu, je n’ai pas encore eu le temps d’en parler.
— Folara est au courant, Zelandoni aussi.
— Comment savent-elles ?
— Tu te rappelles le breuvage calmant que Zelandoni a préparé pour Willamar quand tu lui as appris la mort de ton frère ? J’ai effrayé Folara quand j’ai utilisé une pierre à feu pour rallumer le feu qui s’était éteint. Je lui ai promis de lui montrer comment on procédait. Elle l’a dit à Zelandoni.
— Alors, Zelandoni sait. D’une manière ou d’une autre, elle finit toujours par savoir avant les autres. Nous reviendrons plus tard chercher d’autres pierres. Pour le moment, il y a des gens qui veulent te parler.
— Me parler du Clan ?
— Joharran est venu ce matin pour nous emmener à une réunion mais je l’ai convaincu de te laisser dormir. Je lui ai parlé de notre rencontre avec Guban et Yorga. Tous les membres de la Caverne sont très intéressés et la plupart ont du mal à croire que ce sont des êtres humains. Zelandoni a analysé certaines Légendes Anciennes – c’est elle qui connaît l’histoire des Zelandonii – pour tenter d’y déceler des allusions à des Têtes Plates... des membres du Clan... qui auraient vécu ici avant nous. Quand Ramara nous a appris que tu étais levée, Joharran m’a envoyé te chercher. Il n’est pas le seul à avoir beaucoup de questions à te poser.
Jondalar avait emporté la bride de Rapide mais le fringant jeune étalon était encore d’humeur joueuse et rechignait à se laisser dompter. Avec de la patience, et en le grattant là où cela le démangeait, l’homme finit par le convaincre. Il monta sur son dos et repartit vers l’abri en traversant les bois de la petite vallée. Se portant à hauteur de sa compagne, il demanda après un temps d’hésitation :
— Tu te sens bien ? Ramara nous a dit que tu étais malade ce matin, peut-être à cause du barma de Laramar.
Cela va être difficile de garder un secret ici, pensa-t-elle.
— Je vais bien.
— Son breuvage est fort. Tu n’allais pas très bien, hier soir.
— J’étais fatiguée. Et ce matin, ce n’était qu’une petite nausée, parce que je vais avoir un bébé.
A l’expression de Jondalar, elle soupçonna qu’il y avait autre chose qui le préoccupait.
— C’était une rude journée. Tu as rencontré beaucoup de gens...
— Et la plupart d’entre eux m’ont plu, répondit-elle en le regardant avec un petit sourire. Je n’ai pas l’habitude de voir autant de monde en même temps. C’est comme à un Rassemblement du Clan. Je ne me rappelle même pas le nom de chacun d’eux.
— Tu viens à peine de faire leur connaissance. Personne ne s’attend que tu te rappelles tout le monde.
Ils mirent pied à terre dans le pré et laissèrent les chevaux à l’extrémité du sentier. Levant les yeux, Ayla vit la Pierre qui Tombe se dessiner sur le ciel clair. Elle eut l’impression qu’il en émanait une étrange lueur, mais, quand elle cligna des yeux, la lueur disparut. Le soleil brille fort, se dit-elle, j’ai dû le regarder sans me protéger les yeux.
Loup surgit de l’herbe haute. Il les avait suivis en flânant, reniflant l’entrée d’un terrier, remontant la piste d’une odeur prometteuse. Quand il avisa Ayla immobile et clignant des yeux, il jugea le moment venu d’accueillir comme il se devait le chef de sa meute. Le grand canidé la prit par surprise en sautant pour poser ses pattes sur les épaules de la jeune femme. Elle chancela, retrouva l’équilibre et se campa sur ses jambes pour soutenir le poids de l’animal qui lui léchait la mâchoire et la tenait entre ses crocs.
— Bonjour, Loup ! dit-elle, ébouriffant les poils de sa tête et pressant son front contre le sien. Tu as l’air content, toi aussi, aujourd’hui. Comme les chevaux.
Il se laissa retomber et la suivit sur le sentier, insensible aux regards ébahis de ceux qui n’avaient pas encore assisté à cette démonstration d’affection et aux petits sourires moqueurs de ceux qui raillaient la réaction des premiers.
Ils traversèrent la zone d’habitation puis l’aire de travail pour gagner l’extrémité sud-ouest de l’abri. Ayla découvrit plusieurs personnes près des cendres du feu de la veille.
— Vous voilà ! dit Joharran en quittant son bloc de calcaire pour s’avancer à leur rencontre.
Lor
squ’elle se fut approchée, Ayla remarqua un petit feu brûlant au bord du grand cercle noirci. A côté, on avait posé un panier enduit d’une substance noire et plein d’un liquide fumant à la surface duquel flottaient des morceaux de feuilles et autres matières végétales. Proleva remplit une coupe qu’elle tendit à Ayla :
— Bois une tisane bien chaude.
Ayla goûta : le mélange d’herbes était agréable et la réchauffait. Elle but une autre gorgée mais s’aperçut qu’elle aurait préféré quelque chose de solide. Le liquide lui soulevait le cœur et elle avait mal à la tête. Elle s’assit sur un bloc de pierre inoccupé en espérant que son estomac se calmerait. Loup se coucha à ses pieds. Elle garda la coupe dans sa main sans la boire, regretta de ne pas avoir préparé un peu de ce breuvage spécial du « lendemain » qu’elle avait concocté pour Talut, le chef mamutoï du Camp du Lion.
Zelandoni dévisagea l’étrangère, crut détecter des signes familiers et suggéra à Proleva :
— Le moment est peut-être bien choisi pour manger quelque chose. Il y a des restes d’hier soir ?
— Bonne idée, approuva Marthona. La mi-journée est passée. Tu as mangé ce matin, Ayla ?
— Non, répondit la jeune femme, reconnaissante de cette sollicitude. J’ai dormi tard puis je suis allée aux fosses et dans la vallée de la Rivière des Bois voir les chevaux. J’ai rempli l’outre à un ruisseau. C’est là que Jondalar m’a trouvée.
— Je fais apporter à manger pour tout le monde, dit Proleva, qui se dirigea vers les habitations d’un pas vif.
Ayla regarda autour d’elle pour voir qui participait à la réunion et croisa aussitôt les yeux de Willamar. Ils échangèrent un sourire. Il était en train de parler à Marthona, Zelandoni et Jondalar. Joharran avait tourné son attention vers Solaban et Rushemar, les deux hommes qui semblaient être ses amis et ses conseillers. Ayla se rappela que Ramara, la femme accompagnée d’un petit garçon qu’elle avait rencontrée en sortant de chez Marthona, était la compagne de Solaban. Elle avait aussi fait la connaissance de la compagne de Rushemar la veille et ferma les yeux pour se rappeler son nom... Salova, oui. Le fait de rester assise avait mis fin à sa nausée.
Parmi toutes les autres personnes présentes, elle se souvenait que l’homme aux cheveux gris était le chef d’une grotte voisine et s’appelait Manvelar. Il s’adressait à un autre homme qu’elle ne pensait pas avoir rencontré et qui lançait parfois vers le loup un regard chargé d’appréhension. La femme grande et mince qui dégageait une impression d’autorité était elle aussi chef d’une Caverne mais Ayla avait oublié son nom. L’homme assis à côté d’elle portait un tatouage semblable à celui de Zelandoni, et Ayla devina que c’était un Guide Spirituel.
Tous dans ce groupe étaient chefs, d’une manière ou d’une autre. Dans le Clan, ils auraient été les membres de plus haut rang. Chez les Mamutoï, l’équivalent du Conseil des Sœurs et Frères. Les Zelandonii n’avaient pas une autorité double composée d’une sœur et d’un frère pour chaque Camp, comme les Mamutoï. Chez eux, certains chefs étaient des hommes, d’autres des femmes.
Proleva revint du même pas rapide, mais les mains vides. Bien qu’elle fût responsable de la nourriture du groupe – c’était à elle que Zelandoni s’était adressée –, il n’entrait manifestement pas dans ses attributions de l’apporter et de la servir. Elle reprit sa place à la réunion, et elle paraissait se considérer comme une participante active : la compagne d’un chef pouvait être un chef, elle aussi, semblait-il.
Dans le Clan, toutes les personnes participant à ce genre de réunion auraient été des hommes. Il n’existait pas de femmes chefs, les femmes n’avaient pas de rang propre. Excepté les guérisseuses, la position d’une femme dépendait du rang de son compagnon. Comment les deux groupes allaient-ils concilier ces coutumes différentes s’ils entraient un jour en contact ? se demanda Ayla.
— Ramara et Lenoja nous préparent un repas, annonça Proleva en adressant un signe de tête à Solaban et à Rushemar.
— Bien, fit Joharran, donnant apparemment le signal de la reprise. Les bavardages cessèrent et tout le monde se tourna vers lui.
— Ayla a été présentée hier soir. Vous êtes-vous tous présentés ?
— Je n’étais pas là hier soir, répondit l’homme qui parlait l’instant d’avant au chef à tête grise.
— Alors, laisse-moi te présenter, dit Joharran.
Quand l’homme s’avança, Ayla se leva mais fit signe à Loup de rester couché.
— Ayla, voici Brameval, Homme Qui Ordonne de Petite Vallée, la Quatorzième Caverne des Zelandonii. Brameval, voici Ayla du Camp du Lion des Mamutoï... (Joharran s’interrompit le temps de se remettre en mémoire le reste des noms et liens de la jeune femme)... Fille du Foyer du Mammouth.
Cela suffit ainsi, pensa-t-il. Brameval déclina son nom et sa fonction en tendant ses mains.
— Au nom de Doni, sois la bienvenue, dit-il. Ayla prit les mains tendues.
— Au nom de Mut, Mère de toute chose, appelée aussi Doni, je te salue, répondit-elle en souriant.
Il avait remarqué son accent la première fois qu’elle avait parlé, et plus encore lorsqu’elle s’était adressée à lui, mais il lui rendit son sourire et retint les mains de la jeune femme dans les siennes.
— Petite Vallée est un très bon endroit pour pêcher du poisson, déclara-t-il. Les membres de la Quatorzième Caverne sont reconnus comme les meilleurs pêcheurs ; nous fabriquons de très bons pièges à poisson. Nous sommes voisins, il faut que tu nous rendes visite sans tarder.
— Merci, ce sera avec plaisir. J’aime le poisson, j’aime l’attraper, mais je ne sais pas comment le prendre au piège. Quand j’étais jeune, j’ai appris à le capturer à la main.
Ayla souligna ses propos en levant ses deux mains, que Brameval tenait encore dans les siennes.
— Voilà quelque chose que j’aimerais voir, dit-il en la lâchant. La femme chef s’avança.
— Je voudrais te présenter notre doniate, le Zelandoni de Bord de Rivière. Il n’était pas présent non plus hier soir. La Onzième Caverne est connue pour fabriquer les radeaux utilisés afin de remonter et descendre la Rivière. C’est beaucoup plus facile de transporter de lourdes charges sur un radeau qu’à dos d’homme. Si cela t’intéresse, viens nous voir tu seras la bienvenue.
— J’aimerais beaucoup voir comment vous fabriquez vos radeaux, répondit Ayla en tâchant de se rappeler si cette femme lui avait été présentée et quel était son nom. Les Mamutoï confectionnent une sorte de grand bol flottant avec des peaux épaisses tendues sur un cadre en bois ; ils s’en servent pour transporter les gens avec leurs affaires de l’autre côté d’une rivière. En venant ici, Jondalar et moi en avons fabriqué un afin de traverser une rivière large, mais la rivière était agitée et notre petite embarcation était trop légère et difficile à contrôler. Quand nous l’avons attaché aux perches à tirer de Whinney, ça s’est mieux passé.
— Qu’est-ce qu’une perche à tirer de winnie ? demanda la femme de la Onzième Caverne.
— Whinney est le nom d’un des chevaux, Kareja, dit Jondalar. La perche à tirer est une invention d’Ayla. Elle peut t’expliquer ce que c’est.
Ayla la décrivit et ajouta :
— Grâce à elle, Whinney m’aidait à rapporter les animaux que je chassais jusqu’à mon abri.
— Quand nous sommes parvenus de l’autre côté de la rivière, dit Jondalar, nous avons décidé d’attacher le bateau aux perches à la place de la natte, car cela nous permettrait d’y mettre plus de choses. Ainsi, quand nous traversions une rivière, nos affaires n’étaient pas mouillées : le bateau flottait et, attaché aux perches, il était plus facile à manœuvrer.
— Les radeaux peuvent être aussi un peu difficiles à diriger, dit la femme chef. C’est le cas pour tout ce qui flotte.
— Non, pas toujours. Pendant notre Voyage, nous avons passé quelque temps chez les Sharamudoï. Ils creusent des pirogues dans des troncs d’arbre, ils effilent l’avant et l’ar
rière, et ils se servent de rames pour les diriger où ils veulent. Cela exige de l’expérience, mais les Ramudoï, la moitié Rivière des Sharamudoï, maîtrisent bien cette pratique.
— Qu’est-ce que c’est qu’une rame ?
— C’est une sorte de cuillère aplatie qu’ils utilisent pour faire avancer le bateau sur l’eau. J’ai aidé à fabriquer l’un de leurs bateaux et j’ai appris à me servir des rames.
— Penses-tu que c’est plus efficace que les longues perches que nous utilisons pour pousser les radeaux ?
— Cette conversation sur les bateaux est très intéressante, Kareja...
L’auteur de l’interruption était plus petit que la femme chef, et frêle de stature.
— Mais je n’ai pas encore été présenté, poursuivit-il. Je crois qu’il vaut mieux que je m’en charge moi-même.
Kareja rougit mais s’abstint de tout commentaire. En entendant son nom, Ayla se souvint qu’elle lui avait été présentée.
— Je suis Zelandoni de la Onzième Caverne des Zelandonii, connue aussi sous le nom de Bord de Rivière. Au nom de Doni, la Grande Terre Mère, je te souhaite la bienvenue, Ayla des Mamutoï, Fille du Foyer du Mammouth, Choisie par l’Ours et le Lion des Cavernes, dit l’homme en tendant les mains.
— Je salue en toi, Zelandoni de la Onzième Caverne, un de Ceux Qui Servent la Mère de toute chose, répondit Ayla en lui prenant les mains.
Il avait une poignée de main vigoureuse qui contredisait sa constitution fragile, et Ayla sentit non seulement sa puissance nerveuse mais aussi une grande force intérieure. Elle décela aussi dans sa façon de se mouvoir quelque chose qui évoquait certains Mamutoï qu’elle avait rencontrés à la Réunion d’Été.
Le vieux Mamut qui l’avait adoptée lui avait parlé de ceux qui portaient l’essence de l’homme et de la femme en un seul corps. Ils passaient pour posséder le pouvoir des deux sexes, et on les craignait parfois, mais quand ils rejoignaient les rangs de Ceux Qui Servaient la Mère, on les croyait particulièrement puissants et ils étaient les bienvenus. En conséquence, avait-il expliqué, un grand nombre d’hommes qui se sentaient attirés par les hommes comme l’est une femme, ou de femmes sensibles à l’attrait des femmes comme l’est un homme, gravitaient autour du Foyer du Mammouth. Elle se demanda s’il en allait de même pour la Zelandonia et conclut, à en juger par l’homme qui se tenait devant elle, que tel était le cas.