by Jean M. Auel
Zelandoni but une gorgée, plissa le front.
— Tu as peut-être raison. Qui suggères-tu ?
— Stelona et sa famille offrent une possibilité intéressante, dit l’ancien chef. D’après Proleva, elle a été la première à accepter d’allaiter le bébé de Tremeda. Elle est respectée, appréciée, et n’a aucun lien avec notre famille.
— Qui lui parlerait ?
— Joharran, ou moi, peut-être. De femme à femme. Qu’en penses-tu ?
Zelandoni reposa sa coupe et les rides de son front se creusèrent de nouveau.
— Je crois que tu devrais d’abord lui parler, pour tâter le terrain. Ensuite, si elle semble bien disposée, Joharran pourrait lui poser la question, mais en qualité de membre de la famille, pas en tant qu’Homme Qui Ordonne. Cela ne doit pas prendre l’allure d’une demande formelle, avec tout le poids de son autorité. Il faut plutôt que cela ait l’air d’une faveur...
— C’en serait une.
— Bien sûr. Mais le simple fait que ce soit l’Homme Qui Ordonne qui la sollicite renforcera la demande. Tout le monde connaît son rang, inutile de le mentionner. Elle se sentira peut-être flattée. Tu la connais bien ?
— Oui, un peu, répondit Marthona. Stelona est d’une famille digne de confiance mais nous n’avons pas eu l’occasion de nous fréquenter sur le plan personnel. Proleva la connaît mieux. C’est elle qui lui a demandé de venir à la réunion pour le bébé de Tremeda. Je sais en tout cas qu’elle est prête à apporter son aide chaque fois qu’il y a un rassemblement à organiser ou un repas à préparer et je la vois toujours présente quand il y a de la besogne.
— Alors, fais-toi accompagner par Proleva quand tu iras la voir, conseilla Zelandoni. Réfléchis au meilleur moyen de l’aborder. Puisqu’elle aime aider, tu pourrais en appeler à cet aspect de sa personnalité.
Les deux femmes gardèrent un moment le silence puis Marthona s’enquit :
— La cérémonie d’acceptation sera-t-elle simple ou spectaculaire ? Zelandoni la regarda, comprit qu’elle avait une raison de poser la question.
— Pourquoi me demandes-tu cela ?
— Ayla m’a montré quelque chose qui pourrait impressionner la communauté.
— Quoi ?
— Tu l’as déjà vue faire du feu ?
La doniate hésita un instant, se renversa en arrière et sourit.
— Uniquement la fois où elle en a allumé un afin de préparer une infusion calmante pour Willamar, qui venait d’apprendre la mort de Thonolan. Elle avait promis de me montrer comment elle procédait pour allumer un feu aussi vite, mais, avec l’enterrement, la préparation de la Réunion d’Été et tout le reste, je dois avouer que cela m’était sorti de l’esprit.
— Le feu était éteint un soir quand nous sommes rentrés, Ayla et Jondalar nous ont montré. Depuis, Willamar, Folara et moi allumons le feu de cette manière. Il faut ce qu’elle appelle une pierre à feu, et ils en ont apparemment trouvé à proximité. Combien ? Je l’ignore. Assez pour en distribuer. Viens donc chez moi ce soir. Je sais qu’ils ont prévu de te montrer aussi, ils pourraient profiter de l’occasion. Tu mangeras avec nous, il me reste encore un peu de ma dernière cuvée de vin.
— Ce sera avec plaisir.
— Comme toujours, c’était succulent, Marthona, déclara Zelandoni en reposant une coupe vide près d’un bol déjà quasiment nettoyé.
Toute la famille était assise sur des coussins autour de la table de pierre. Pendant le repas, Jondalar n’avait cessé de distribuer coups d’œil et sourires à la ronde, comme s’il attendait une surprise agréable. La doniate sentait sa curiosité grandir mais s’efforçait de le dissimuler.
Pendant le repas, elle avait régalé la tablée d’histoires et d’anecdotes, encouragé Ayla et Jondalar à parler de leur Voyage, et incité Willamar à raconter ses mésaventures de Maître du Troc. La soirée avait été fort agréable pour tous, à ce détail près que Folara semblait sur le point d’éclater d’impatience et que Jondalar paraissait si content de lui que la doniate retenait mal son sourire.
Willamar et Marthona étaient plus habitués à attendre, tactique souvent utilisée dans les négociations de troc et les relations avec d’autres Cavernes. Ayla semblait elle aussi disposée à patienter, encore que Celle Qui Était la Première eût peine à sonder ses véritables sentiments. Elle ne connaissait pas encore assez cette étrangère qui demeurait une énigme pour elle.
— Si tu as terminé, lui dit Jondalar, nous aimerions que tu t’approches de l’âtre.
Zelandoni souleva sa masse de la pile de coussins, se dirigea vers le foyer à cuire. Jondalar s’empressa de porter les coussins près du feu mais la doniate resta debout.
— Il vaut mieux que tu t’asseyes, suggéra-t-il. Nous allons tout éteindre, il fera noir comme dans une grotte.
— Si tu veux, répondit-elle en s’affalant sur les coussins.
Marthona et Willamar la rejoignirent pendant que les plus jeunes rassemblaient toutes les lampes et les plaçaient autour du foyer, y compris, nota Zelandoni avec une légère surprise, celle qui brûlait devant la niche des donii.
— Tout le monde est prêt ? demanda Jondalar.
Chacun souffla tour à tour les petites flammes. Personne ne dit mot quand elles s’éteignirent. L’obscurité envahit l’espace, créant un sentiment angoissant d’épaisseur impénétrable. Il faisait noir comme dans une grotte, mais, dans une habitation éclairée l’instant d’avant par une chaude lueur dorée, l’effet était plus étrange et, curieusement, plus effrayant que dans les galeries glacées d’une caverne. Dans une grotte, le noir allait de soi. Il arrivait que les feux meurent dans une habitation, mais on ne les éteignait jamais tous.
Au bout de quelques instants, leurs yeux s’accoutumèrent, et l’obscurité parut moins profonde. Zelandoni ne distinguait toujours pas la forme de sa main devant elle, mais, par-dessus l’habitation sans toit, la lueur de feux voisins se reflétait faiblement sur le surplomb.
La doniate fut tirée de ses réflexions par une lumière qui s’alluma non loin d’elle et éblouit ses yeux déjà habitués à l’obscurité. Elle éclaira un long moment le visage d’Ayla puis s’éteignit, aussitôt remplacée par une autre petite flamme.
— Comment faites-vous ? voulut-elle savoir.
— Quoi donc ? fit Jondalar, radieux.
— Comment allumez-vous, un feu aussi vite ?
— C’est la pierre à feu ! jubila Jondalar, qui lui en tendit une. Si tu la frappes contre un silex, elle projette une longue étincelle brûlante, et si tu sais la faire tomber sur de l’amadou ou de l’herbe bien sèche, tu obtiens une flamme. Laisse-moi te montrer.
Il prépara un petit tas d’herbes sèches mêlées de copeaux de bois. La Première se leva de ses coussins, s’assit par terre près de l’âtre. Elle préférait les sièges surélevés, parce qu’ils lui permettaient de se remettre debout plus facilement, mais elle était encore capable de s’asseoir par terre quand elle en avait envie ou quand elle l’estimait nécessaire. Jondalar fit une démonstration puis lui remit les pierres. Elle essaya plusieurs fois sans succès, le front plus plissé à chaque tentative.
— Tu y arriveras, l’encouragea Marthona. Ayla, montre-lui, toi.
La jeune femme prit le silex et la pyrite de fer, plaça l’herbe sèche au bon endroit, montra à la doniate la position de ses mains puis, frappant les deux pierres entre elles, fit jaillir une étincelle qui tomba sur le tas d’herbe. Un filet de fumée monta, Ayla écrasa le brin d’herbe qui rougeoyait et rendit les pierres à Zelandoni.
La doniate les tint devant elle, commença à frapper, mais Ayla l’arrêta pour modifier la position de ses mains. Elle fit un nouvel essai, vit cette fois une étincelle tomber à côté de l’herbe, déplaça ses mains, frappa encore. L’étincelle trouva l’herbe sèche. Zelandoni savait comment agir ensuite. Elle approcha l’herbe de son visage, souffla. Le brin qui fumait rougeoya. Quand elle souffla une seconde fois, une petite flamme s’éleva, mit le feu aux copeaux. La doniate reposa le tas d’he
rbe, alimenta la flamme avec des brindilles puis des morceaux de bois plus gros, et sourit, contente d’avoir réussi. Les autres souriaient eux aussi et commentaient ensemble son succès.
— Tu as appris vite, la complimenta Folara.
— Je savais que tu y arriverais, déclara Jondalar.
— Je te l’avais dit, ce n’est pas très difficile, fit Marthona.
— Bien joué ! s’exclama Willamar.
— Essaie encore, suggéra Ayla.
— Oui, bonne idée, approuva Marthona.
La Première parmi Ceux Qui Servaient la Mère s’exécuta. Elle parvint à allumer un feu une deuxième fois mais eut un problème la troisième fois. Ayla lui expliqua qu’elle n’obtenait pas une bonne étincelle et lui fit frapper les pierres sous un autre angle. Au troisième essai réussi, Zelandoni s’arrêta et retourna s’asseoir sur les coussins.
— Je m’entraînerai chez moi, dit-elle à Ayla. Je veux avoir la main aussi sûre que toi la première fois que je m’y risquerai en public. Mais toi, comment as-tu appris ?
Ayla raconta qu’un jour, assise sur la rive rocailleuse de la rivière de sa vallée, elle avait saisi une pierre par mégarde, au lieu du percuteur avec lequel elle fabriquait un nouvel outil pour remplacer celui qu’elle avait cassé. L’étincelle et la fumée qui montaient de l’herbe sèche lui avaient inspiré l’idée d’essayer de rallumer son feu de cette façon. A sa grande surprise, elle avait réussi.
— Est-il vrai qu’on trouve de ces pierres à feu par ici ? demanda la doniate.
— Oui, confirma Jondalar, enthousiaste. Nous en avons ramassé le plus possible dans la vallée d’Ayla, et nous espérions en trouver aussi en chemin, mais nous n’en avons pas vu. Ayla en a découvert près de la rivière de la Vallée des Bois. Pas beaucoup, mais il doit y en avoir ailleurs.
— Cela paraît logique, approuva Zelandoni.
— Ce serait excellent pour le troc, estima Willamar.
La Première fronça légèrement les sourcils. Elle avait songé avant tout à l’effet spectaculaire qu’elle pourrait tirer de ces pierres pendant les cérémonies mais cela supposait qu’elles demeurent inaccessibles à tous, Zelandonia exceptés, et il était déjà trop tard.
— Tu as sans doute raison, Maître du Troc, mais pas tout de suite. Je préférerais que l’existence de ces pierres reste un secret pour le moment.
— Pourquoi ? demanda Ayla.
— Nous pourrions en faire usage lors de certaines cérémonies.
Elle se rappela tout à coup le jour où Talut avait réuni la communauté pour proposer l’adoption de la jeune étrangère par les Mamutoï. A la surprise de Talut et de Tulie, frère et sœur, Homme et Femme Qui Ordonnaient au Camp du Lion, un seul homme s’y était opposé, Frébec. Il avait fallu, pour le faire changer d’avis, une démonstration improvisée mais spectaculaire de l’utilisation des pierres à feu, et la promesse de lui en donner une.
— Pourquoi pas ? convint Ayla.
— Quand pourrai-je les montrer à mes amis ? supplia Folara. Mère m’a fait jurer de n’en parler à personne, mais je meurs d’envie de les montrer.
— Ta mère a été sage, dit Zelandoni. Je te promets que tu auras l’occasion de les montrer, mais pas maintenant. Il vaut mieux que tu attendes, si tu es d’accord.
— D’accord, bougonna la jeune fille.
— J’ai l’impression que nous avons eu plus de festins et de cérémonies en quelques jours, depuis leur arrivée, que pendant tout l’hiver, grommela Solaban.
— Proleva m’a demandé de l’aider et je n’ai pas pu refuser, dit Ramara. Pas plus que tu ne peux dire non à Joharran. De toute façon, Jaradal joue toujours avec Robenan, cela ne me dérange pas de le surveiller.
— Nous partirons pour la Réunion d’Été dans un jour ou deux. Pourquoi cela ne peut-il pas attendre que nous soyons là-bas ? se plaignit son compagnon.
Il avait disposé sur le sol de leur habitation un éventail d’objets parmi lesquels il devait choisir ceux qu’il emporterait, corvée qu’il remettait toujours au dernier moment, et maintenant qu’il s’y était attelé, il voulait finir sans avoir d’enfants autour de lui pour le déranger.
— Je crois que c’est lié à leur union, répondit Ramara.
Elle songea à sa propre Matrimoniale et jeta un coup d’œil à son compagnon. Il avait probablement les cheveux les plus bruns de toute la Neuvième Caverne ; quand elle l’avait rencontré, elle avait aimé le contraste qu’ils formaient avec ses cheveux à elle, blond clair. Solaban avait une chevelure presque noire, malgré ses yeux bleus, et une peau si pâle qu’il recevait souvent des coups de soleil, surtout au début de l’été. Elle trouvait que c’était le plus beau de tous les hommes de la Caverne, Jondalar compris. Elle comprenait l’attrait du grand blond aux extraordinaires yeux bleus et, plus jeune, elle s’était entichée de lui, comme la plupart des femmes. Mais elle avait appris ce qu’était l’amour avec Solaban. D’ailleurs, depuis son retour, Jondalar ne lui semblait plus aussi séduisant, peut-être parce qu’il accordait toute son attention à Ayla. Et Ramara avait de la sympathie pour cette femme.
— Ils ne pourraient pas s’unir comme tout le monde ? grogna Solaban, d’humeur grincheuse.
— Ils ne sont pas comme tout le monde. Jondalar vient de rentrer d’un Voyage si long que personne ne l’attendait plus et Ayla n’est pas zelandonii. Elle veut le devenir. C’est du moins ce que j’ai entendu dire.
— Quand elle s’unira à lui, elle deviendra quasiment zelandonii. Pourquoi faire en plus une cérémonie d’acceptation ?
— Ce serait différent. Elle serait « Ayla des Mamutoï, unie à Jondalar des Zelandonii ». Chaque fois qu’on la présenterait, tout le monde saurait qu’elle est étrangère.
— Il suffit qu’elle ouvre la bouche pour ça, répliqua Solaban. Qu’elle devienne une Zelandonii n’y changerait rien.
— Si. Elle parlerait peut-être comme une étrangère mais tout le monde saurait qu’elle ne l’est plus.
Ramara promena le regard sur les outils, les armes et les vêtements posés sur toutes les surfaces planes. Elle connaissait son compagnon, elle connaissait la vraie raison de son irritabilité, qui n’avait rien à voir avec Ayla ou Jondalar. Se souriant à elle-même, elle poursuivit :
— S’il ne pleuvait pas, j’emmènerais les garçons dans la Vallée des Bois pour admirer les chevaux. Tous les enfants aiment ça. Ils n’ont pas souvent l’occasion de voir des animaux de près.
— Alors, ils vont rester ici ? s’alarma Solaban. Ramara lui adressa un sourire taquin.
— Non, rassure-toi. J’ai pensé à les emmener à l’autre bout de l’abri, où tout le monde cuit de la nourriture et termine les préparatifs ; j’aiderai les femmes qui surveillent les enfants pour que leurs mères puissent travailler. Ils pourront jouer avec d’autres garçons de leur âge. Quand Proleva m’a demandé de garder Jaradal, c’était pour que je fasse attention à lui. Toutes les mères font ça. Les femmes qui surveillent doivent savoir de qui elles sont responsables, surtout pour des enfants de l’âge de Robenan. Ils deviennent plus indépendants, il leur arrive d’essayer de s’éloigner seuls du groupe. Elle vit son compagnon se rasséréner.
— Tâche de terminer avant la cérémonie, ajouta-t-elle. Je devrai peut-être ramener les garçons ici plus tard.
Il considéra ses affaires personnelles, les rangées d’objets en os, en ivoire et en bois de cerf, tous à peu près de la même taille, et secoua la tête. Il ne savait toujours pas ce qu’il emporterait au juste ; chaque année c’était pareil.
— D’accord, dit-il, dès que j’aurai décidé ce que je veux prendre pour moi et ce que je chercherai à troquer.
En plus d’être l’un des adjoints de Joharran, Solaban fabriquait des manches, en particulier des manches de couteau.
— Je crois que tout le monde est là, ou presque, dit Proleva, et il ne pleut plus.
Joharran hocha la tête, s’éloigna du surplomb qui les avait protégés de l’averse et grimpa sur la plate-forme en pierre au bout de la
terrasse. Il regarda les Zelandonii qui commençaient à se rassembler, sourit à Ayla. Quoique nerveuse, elle lui rendit son sourire et leva les yeux vers Jondalar, qui considérait lui aussi la foule qui s’attroupait autour de la plate-forme surélevée.
— Nous étions ici même il n’y a pas très longtemps, commença Joharran. Quand je vous ai présenté Ayla, nous ne savions pas grand-chose d’elle, excepté qu’elle avait fait un long voyage pour venir ici avec mon frère, Jondalar, et qu’elle entretenait des rapports inhabituels avec les animaux. Nous en avons appris bien plus sur Ayla des Mamutoï pendant ces quelques jours écoulés depuis son arrivée.
« Nous avons tous supposé que Jondalar avait l’intention de s’unir à la femme qu’il avait ramenée, et nous avions raison. Ils s’uniront aux premières Matrimoniales de la Réunion d’Été et vivront ensuite avec nous à la Neuvième Caverne. Je leur souhaite la bienvenue.
La communauté manifesta son assentiment.
— Mais Ayla n’est pas zelandonii, continua Joharran. Lorsqu’un Zelandonii s’unit à quelqu’un qui n’appartient pas à notre peuple, on procède en général à des négociations pour régler les questions de différences de coutumes. Dans le cas d’Ayla, cependant, les Mamutoï vivent trop loin d’ici ; il nous faudrait voyager un an pour les rencontrer et, en toute franchise, je me sens trop vieux pour ce genre de trajet.
La remarque suscita rires et commentaires.
— Attends d’avoir vécu autant d’années que moi, tu sauras ce que le mot « vieux » veut dire ! lui lança un homme aux cheveux blancs. Quand le calme revint, Joharran reprit :
— Une fois qu’ils seront unis, la plupart des gens la considéreront comme Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii, mais Jondalar a suggéré que notre Caverne l’accepte comme Zelandonii avant les Matrimoniales. Il a demandé en fait que nous l’adoptions. Cela faciliterait et clarifierait la cérémonie d’union, cela nous épargnerait d’avoir à solliciter des dispenses spéciales à la Réunion d’Été.