Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 71

by Jean M. Auel


  — Parce que c’est impossible. Seule Doni a le pouvoir de faire naître la vie. Elle seule peut l’empêcher, répondit Zelandoni de la Quatorzième Caverne, qui se tenait à proximité et avait écouté la conservation.

  — Si, c’est possible ! rétorqua Ayla.

  29

  La Première posa sur la jeune femme un regard aigu. Peut-être aurait-elle dû discuter plus longuement avec Ayla avant la réunion. Se pouvait-il qu’elle connût un moyen de contrarier la volonté de Doni ? La façon d’aborder le sujet était mauvaise, mais il était trop tard maintenant. Les Zelandonia parlaient entre eux avec animation et certains se montraient aussi agités que la Quatorzième. Quelques-uns affirmaient que c’était faux, d’autres s’approchaient pour voir ce qui se passait. Ayla n’avait pas soupçonné que ses propos provoqueraient un tel émoi.

  Les trois femmes qui l’accompagnaient observaient la scène, Marthona avec amusement, bien que son expression demeurât neutre. Joplaya s’étonnait que les éminents Zelandonia puissent se quereller avec tant de fougue mais elle était aussi consternée qu’eux. Jerika écoutait avec un vif intérêt et avait déjà décidé de s’entretenir en privé avec Ayla.

  Quand elle avait fait la connaissance de Dalanar, Jerika était tombée totalement et irrévocablement amoureuse de ce magnifique géant qui, de son côté, était charmé par cette jeune femme à la fois délicate, exquise et d’une indépendance farouche. C’était, malgré sa taille, un homme doux et un amant consommé. Jerika avait pris grand plaisir à partager le Don avec lui. Lorsqu’il lui avait demandé de devenir sa compagne, elle avait accepté sans hésiter, puis elle avait été ravie en découvrant qu’elle était grosse. Mais le bébé qu’elle portait était trop gros pour son corps menu, et l’accouchement avait failli les tuer, elle et sa fille. Son ventre avait tellement été abîmé qu’elle n’était plus jamais retombée enceinte, à son grand regret, à son grand soulagement.

  Or sa fille venait de choisir un homme qui, s’il n’était pas aussi grand que Dalanar, était au moins aussi robuste, avec des muscles puissants et une lourde charpente. Quoique grande, Joplaya avait une ossature délicate, des hanches étroites. Dès que Jerika avait compris quel homme sa fille allait choisir – et donc quel esprit la Mère choisirait pour lui donner des enfants –, elle avait craint que Joplaya ne subisse le même sort qu’elle, ou pire. Joplaya était déjà enceinte car elle avait été prise de violentes nausées matinales pendant le voyage, mais elle refusait de mettre fin à la grossesse, comme le lui suggérait sa mère.

  Jerika savait qu’elle n’y pouvait rien. La décision appartenait à la Mère. Joplaya serait honorée ou non d’un enfant quand Doni le souhaiterait ; la jeune femme vivrait ou mourrait selon Sa décision, mais Jerika songeait que, avec l’homme que sa fille avait choisi, elle risquait fort de mourir jeune dans les douleurs de l’accouchement, sinon au premier bébé, du moins plus tard, avec l’un des suivants. Son seul espoir était que Joplaya survive au premier et, comme elle-même, ait le corps trop abîmé pour retomber enceinte un jour. Mais voilà qu’elle entendait Ayla affirmer qu’elle connaissait un moyen d’empêcher la vie de naître. Jerika résolut aussitôt que, si sa fille souffrait autant qu’elle en accouchant et survivait à la naissance du premier enfant, elle ne la laisserait jamais en avoir un autre.

  — Un peu de calme, s’il vous plaît, réclama Celle Qui Était la Première. Ayla, je veux être sûre d’avoir bien compris. Tu prétends savoir comment empêcher une grossesse avant qu’elle commence ?

  — Oui. Je croyais que vous le saviez aussi. J’ai eu recours à certaines plantes en venant ici avec Jondalar. Je ne voulais pas avoir de bébé pendant le Voyage, je n’avais personne pour m’aider.

  — Tu m’as dit pourtant que Doni t’avait déjà accordé sa faveur, que ton dernier saignement remontait à trois lunes. Tu voyageais encore, à ce moment-là.

  — Je suis presque certaine que le bébé a germé après que nous avons traversé le glacier. Nous avions juste emporté assez de pierres brûlantes losadunaï pour faire fondre de la glace afin d’avoir de quoi boire, nous, les chevaux et Loup. Je n’ai même pas essayé de faire bouillir de l’eau pour mon infusion du matin. La traversée fut très difficile. Nous étions épuisés avant de parvenir de ce côté-ci et de descendre du glacier. Nous avons fait halte pour reprendre des forces et je n’ai pas pris la peine de préparer le breuvage. La vie pouvait commencer en moi, nous étions presque arrivés.

  — De qui tenais-tu cette médecine ?

  — D’Iza, la guérisseuse qui m’a élevée.

  — Comment agissait-elle ? demanda Zelandoni de la Quatorzième Caverne.

  La Première tenta de masquer son irritation : elle posait ses questions dans un ordre logique, elle n’avait pas besoin d’aide ni d’intervention extérieure.

  — Le Clan croit que l’esprit du totem de l’homme combat l’esprit du totem de la femme, répondit Ayla. Quand celui de l’homme a le dessus, la vie nouvelle commence. Iza connaissait des plantes qui rendent plus fort le totem de la femme et l’aident à vaincre celui de l’homme.

  — Naïf, mais je suis déjà étonnée que les Têtes Plates aient des idées sur la question, ironisa la Quatorzième, ce qui lui valut un regard sévère de la Première.

  Percevant son mépris, Ayla se félicita de ne pas avoir soufflé mot de la façon dont, selon elle, l’homme faisait naître la vie chez une femme. Elle ne croyait pas davantage à un mélange d’esprits qu’à un totem vaincu, mais devinait que la Quatorzième ou d’autres trouveraient ses idées plus dignes de critique que de considération.

  La Première reprit le fil de ses questions :

  — Tu as utilisé ces plantes pendant votre Voyage, dis-tu. Comment savais-tu qu’elles feraient effet ?

  — Les hommes du Clan accordent une grande importance aux enfants de leur compagne, surtout si ce sont des garçons. Quand elle a un enfant, leur propre prestige s’accroît. Ils pensent que cela prouve la vigueur de leur totem, qui est en quelque sorte leur force intérieure. Iza m’a confié qu’elle avait utilisé ces plantes elle-même pendant des années pour ne pas devenir grosse, parce qu’elle voulait attirer la honte sur son compagnon. C’était un homme cruel qui la battait pour démontrer son autorité sur une guérisseuse de son rang. Elle a donc décidé de montrer que l’esprit du totem de cet homme n’était pas assez fort pour triompher du sien.

  — Pourquoi une telle conduite ? intervint de nouveau la Quatorzième. Pourquoi ne pas simplement rompre le lien et trouver un autre compagnon ?

  — Les femmes du Clan n’ont pas le choix de celui à qui on les unit. La décision est prise par le chef et les autres hommes, expliqua Ayla.

  — Pas le choix ! lâcha la Quatorzième.

  — Je dirais qu’étant donné les circonstances, cette femme – comment l’appelles-tu ? Iza ? – a fait preuve d’une grande intelligence, s’empressa de commenter la Première avant que l’autre doniate puisse poser une nouvelle question. Toutes les femmes du Clan connaissent ces plantes ?

  — Non, seulement les guérisseuses. Je crois même que cette infusion n’était connue que des femmes de la lignée d’Iza mais qu’elle l’administrait à d’autres en cas de besoin. J’ignore si elle leur en révélait la nature. Si les hommes l’avaient appris, ils auraient été furieux, mais aucun d’eux ne posait de question à Iza. Les hommes n’ont pas à connaître les remèdes d’une guérisseuse. Son savoir est transmis à ses filles, qui lui succèdent si elles le souhaitent. Iza me considérait comme sa fille.

  — Je suis stupéfaite de la complexité de leurs connaissances, dit Zelandoni, sachant qu’elle parlait au nom de nombreux autres.

  — Mamut du Camp du Lion avait pu juger de l’efficacité de leurs drogues. Alors qu’il voyageait dans sa jeunesse, il s’était cassé un bras, une vilaine blessure. Il avait réussi à se traîner jusqu’à la grotte d’un Clan dont la guérisseuse l’avait soigné. Nous pensions tous deux que c’était celui où j’avais grandi. La femme grâce à qui il s’était rétabli était la grand
-mère d’Iza.

  Le silence se fit dans la hutte quand Ayla se tut. Ce qu’elle avançait était difficile à croire. Les Zelandonia des Cavernes voisines avaient entendu Joharran et Jondalar parler des Têtes Plates, de ceux qui, selon Ayla, se donnaient le nom de Clan et étaient des êtres humains, et non des animaux. Ils en avaient longuement discuté mais la plupart rejetaient cette hypothèse. Les Têtes Plates étaient peut-être un peu plus intelligents qu’on ne l’avait cru, mais en aucun cas humains. Et maintenant, cette femme soutenait qu’ils avaient soigné un homme des Mamutoï et qu’ils avaient des idées sur la façon dont la vie commençait. Elle laissait même entendre que le savoir de leurs guérisseuses était supérieur à celui des Zelandonia.

  Les doniates recommencèrent à discuter avec une telle ardeur qu’on les entendit à l’extérieur de la hutte. Les Zelandonia hommes qui avaient monté la garde pendant la réunion mouraient d’envie de savoir ce qui causait cette agitation mais attendaient qu’on les conviât à rejoindre les autres. Ils savaient qu’il restait encore quelques femmes à l’intérieur et il était rare qu’une réunion de femmes devienne si animée.

  La Première avait déjà entendu Ayla parler du Clan et n’avait pas tardé à saisir toutes les implications des propos de la jeune femme. Elle-même convaincue que les Têtes Plates étaient des êtres humains, elle estimait que tous les Zelandonii devaient s’en persuader et en tirer les conséquences. Elle n’avait cependant pas mesuré le degré d’avancement des membres du Clan. La doniate avait imaginé que leur mode de vie était plus simple, que leurs remèdes se situaient au même niveau et qu’Ayla possédait quelques connaissances essentielles qu’elle lui permettrait de développer. Une réévaluation s’imposait.

  Les Histoires des Zelandonii parlaient d’un temps où ils menaient une vie plus simple mais avaient une connaissance plus avancée sur les plantes – pour se nourrir ou pour se soigner – que dans d’autres domaines. Elle pensait que c’était un savoir ancien, qui remontait loin dans le temps. Si le Clan était aussi ancien qu’Ayla semblait le penser, il n’était pas exclu que ses connaissances soient très développées. Ayla avait aussi mentionné une sorte de mémoire à laquelle le Clan pouvait faire appel. La Première regrettait de ne pas avoir eu une discussion en tête à tête avec Ayla avant d’aborder le sujet avec la Zelandonia, mais c’était peut-être aussi bien, à long terme. Il fallait sans doute ce genre de choc pour faire pleinement comprendre aux doniates le rôle que ceux qu’Ayla appelait les membres du Clan pouvaient jouer.

  — Silence, s’il vous plaît, réclama-t-elle. Quand le calme fut enfin revenu, elle reprit :

  — Ayla nous a peut-être donné des informations qui pourraient s’avérer très utiles. Les Mamutoï ont fait preuve de discernement quand ils l’ont adoptée au Foyer du Mammouth, ce qui revenait en fait à l’admettre au sein de la Zelandonia. Nous discuterons plus longuement avec elle pour explorer l’étendue de son savoir. Si elle connaît vraiment un moyen d’empêcher la vie de naître, cela pourrait tous nous aider et nous devrions lui en être reconnaissants.

  — Je dois vous prévenir que ce moyen ne marche pas toujours, avertit Ayla. Le compagnon d’Iza était mort dans un tremblement de terre mais elle était enceinte quand elle m’a trouvée. Sa fille, Uba, est née peu de temps après. Iza avait alors vingt ans, ce qui est très âgé, au Clan, pour un premier enfant. Chez eux, les filles deviennent femmes à huit ou neuf ans. Mais les plantes avaient fait effet pour elle pendant de nombreuses années, et pour moi pendant mon Voyage.

  — Très peu de remèdes sont absolument sûrs, observa Zelandoni. Finalement, c’est toujours la Grande Terre Mère qui décide.

  Jondalar fut content de voir les femmes rentrer. Il était resté au camp avec Loup pour attendre Ayla quand Dalanar était parti avec Joharran pour le camp principal, et leur avait promis de les rejoindre dès le retour d’Ayla. Marthona avait demandé à Folara de préparer une tisane et de quoi manger, et d’inviter Jerika et Joplaya dans leur hutte. Marthona et Jerika parlèrent d’amis communs, et Folara évoqua avec Joplaya les activités qu’envisageaient les jeunes.

  Ayla les rejoignit au bout d’un moment mais, après la fin agitée de la réunion dans la hutte de la Zelandonia, elle éprouvait le besoin de se retrouver seule. Prétextant qu’elle allait voir les chevaux, elle prit son sac et partit avec Loup. Elle marcha le long du cours d’eau, passa un moment avec les chevaux puis poussa jusqu’à l’étang. Tentée de se baigner, elle décida en fin de compte de poursuivre sa promenade et s’aperçut, aux abords de la nouvelle grotte, qu’elle avait suivi le chemin emprunté la fois précédente par Jondalar et les autres.

  En approchant de la petite colline, elle distingua l’entrée de la grotte. Les buissons qui l’obstruaient avaient été arrachés, la terre et les cailloux déblayés.

  Presque tous les participants à la Réunion d’Été étaient probablement venus voir la nouvelle grotte au moins une fois, mais il y avait peu de traces de leur passage. Parce qu’elle était splendide et singulière avec ses parois presque blanches, elle leur apparaissait comme un lieu sacré et quasi inviolable. Encore très impressionnés eux-mêmes, les Zelandonia et les chefs cherchaient les moyens appropriés pour utiliser la grotte. Elle ne faisait l’objet d’aucune tradition, sa découverte était trop récente.

  L’endroit où elle avait allumé un petit feu était devenu un foyer entouré de pierres, avec des torches en partie consumées à proximité. Elle tira de son sac silex et pyrite, fit du feu, alluma une des torches et se dirigea vers l’entrée de la grotte.

  Tenant haut son flambeau, elle pénétra dans l’espace sombre. Au début de la galerie en pente, le jour éclairait le sol de terre battue, où s’étaient imprimées des traces de toutes dimensions, pieds nus ou chaussés. Elle vit l’empreinte d’un long pied nu, probablement celle d’un homme de haute taille, une autre de longueur moyenne et un peu plus large, le pied d’une femme adulte ou d’un jeune garçon. Elle nota encore le dessin d’une semelle de sandale en roseau tressé et, à côté, la trace brouillée d’un mocassin en cuir, puis une série de toutes petites empreintes très espacées, les pas d’un bambin sachant à peine marcher. Par-dessus, la trace d’une patte de loup. Ayla se demanda ce qu’un traqueur, ignorant la présence de l’animal qui l’avait précédée dans la grotte, en aurait conclu.

  La jeune femme sentit l’air devenir frais et humide quand elle descendit la pente. Il ne fallait pas accomplir des prouesses d’agilité pour pénétrer dans cette grotte, du moins dans la salle principale. C’était un lieu que des familles entières utiliseraient, mais non pour y vivre. Les grottes profondes étaient trop sombres et trop humides, en particulier dans une région qui offrait des abris exposés au soleil, protégés de la pluie et de la neige par des surplombs.

  Accompagnée de Loup, Ayla longea la paroi gauche de la grande salle, passa dans l’étroite galerie du fond, dont les murs s’élargissaient en montant et se rejoignaient pour former la voûte du plafond blanc. Elle descendit dans la partie en contrebas entourant la colonne qui ne touchait pas le sol. Comme elle avait froid, elle prit dans son sac une peau de cerf qu’elle jeta sur ses épaules, celle de l’animal qu’elle avait abattu avec son lance-sagaie avant la chasse au bison qui avait tué Shevonar. Il s’était passé tant de choses depuis lors...

  Elle avança jusqu’à l’endroit où le couloir tournait autour de la colonne, revint sur ses pas et s’assit. Loup s’approcha d’elle, frotta sa tête contre la main libre d’Ayla. « Tu veux que je m’occupe de toi », murmura-t-elle, faisant passer la torche dans sa main gauche pour gratter l’animal derrière les oreilles. Quand il repartit en exploration, elle laissa ses pensées revenir sur la réunion.

  Elle songea aux signes de parenté, se souvint que celui de Marthona était le cheval et se demanda quel était le sien. Elle trouvait intéressant que, dans le Monde des Esprits, le cheval, l’aurochs et le bison soient des animaux à pouvoir plus importants que le loup ou le lion des cavernes, ou même l’ours. C’était un monde où l’ordre des chos
es était inversé, sens dessus dessous. Assise sur la pierre, elle sentit naître en elle une sensation qu’elle avait déjà éprouvée. Elle n’aimait pas cette sensation et essayait de la chasser mais n’avait pas de pouvoir sur elle. C’était comme si elle se rappelait quelque chose, comme si elle se rappelait ses rêves, mais c’était plus qu’un souvenir et plus qu’un rêve. C’était comme si elle revivait un rêve ou se rappelait des choses qui n’étaient pas arrivées.

  Elle sentit l’angoisse l’étreindre : elle avait commis une faute, il n’aurait pas dû rester de liquide dans le bol. Elle le porta à ses lèvres et le vida. Une ligne de petites lumières vacillantes s’étirait dans une grotte profonde. Une lueur rouge s’embrasa au fond, envahit son champ de vision. Elle vit les Mog-ur, eut l’impression que le sol se dérobait sous elle. Pétrifiée par la peur, elle tombait dans un abysse noir. Soudain Creb fut à côté d’elle, il la soutenait, il l’aidait, il apaisait sa frayeur. Creb était sage et bon. Il connaissait le Monde des Esprits.

  Le décor changea. En un éclair fauve, le félin s’élança vers les aurochs, fit tomber à terre l’énorme femelle qui meuglait de terreur. Ayla déglutit, essaya de se fondre dans la pierre de la petite grotte. Un lion des cavernes rugit, une patte géante aux griffes crochues laboura la cuisse gauche d’Ayla, creusant quatre sillons parallèles.

  « Ton totem est le lion des cavernes », dit le vieux Mog-ur. Nouveau changement. L’alignement de feux éclairant le chemin dans la galerie en pente d’une longue grotte sinueuse projetait une lumière dansante sur les drapés magnifiques des formations rocheuses. Ayla en vit une qui ressemblait à une queue de cheval volant au vent. Elle se transforma en une jument louvette qui se fondit dans le troupeau. L’animal hennit, agita sa queue sombre comme pour l’appeler. Ayla regarda où elle allait, vit Creb surgir de la pénombre. Il lui fit signe d’avancer, de se presser. Elle entendit un cheval hennir. Le troupeau galopait vers le bord de la falaise. Prise de panique, elle courut derrière les bêtes. Son estomac se tordit en un nœud de peur. Elle entendit un animal crier en basculant dans le vide, la tête en bas.

 

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