Crève, l'écran

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Crève, l'écran Page 11

by Klopmann


  – Évidemment que je paraissais excitée. J'étais totalement bourrée, fit-elle au capitaine, un quinquagénaire au visage lisse et rond comme une boule de billard, rasage compris.

  De gros sourcils noirs constituaient la seule pilosité apparente de son visage et lui donnaient un air méphistophélique qu'il cultivait avec soin en les peignant chaque matin, avant de sortir, à rebrousse-poil.

  – Recevez-vous du courrier, madame Rückstühl ?

  Il avait de l'éducation et savait qu'en s'adressant à une Allemande, il convenait de donner le nom de famille.

  – Du courrier ? Pour quoi faire ? Oui, je communique avec ma société. Mais je ne vois pas ce…

  – Du courrier postal. Des lettres.

  – Si vous croyez qu'on peut compter sur la Poste ! Non, je téléphone et j'envoie des fax. J'en reçois tous les jours.

  – Arrivent-ils dans votre chambre directement, madame Rückstühl ?

  – Non. Je n'ai pas de modem. C'est la réception qui les reçoit, et c'est elle aussi qui les envoie pour moi. C'est facturé assez cher, vous pouvez me croire.

  – Vous n'auriez pas eu besoin d'un coupe-papier ?

  – Certainement pas. Quelle drôle de question !

  – La vie elle-même est une drôle de question, madame Rückstühl. La mort également. Voyez-vous, nous avons retrouvé dans la 412 un coupe-papier dont nous recherchons le propriétaire. C'est le travail de la police que de rendre à leurs propriétaires les objets égarés, n'est-ce pas ? Et comme vos empreintes couvrent la porte de la chambre 412, je me suis dit que vous l'aviez peut-être perdu.

  Un peu grosse, la ficelle, tout de même…

  – Comment avez-vous eu mes empreintes ?

  – Dans votre chambre. Sur votre verre à dents. Nous n'avons rien contre vous, madame Rückstühl, mais nous avons contrôlé le pedigree de tous les habitants de l'étage. A tout hasard. Pendant que nous parlions, mes hommes ont effectué quelques vérifications sur un laboratoire portable. Il se trouve que vous êtes rentrée juste à temps pour badigeonner de vos marques une porte derrière laquelle un crime a été commis. Elles sont très nettes. Nous n'avons pas eu besoin de laser pour y voir clair.

  – Un crime commis avec un coupe-papier…

  – On ne peut rien vous cacher.

  – Et mes empreintes se trouvent aussi dessus, je suppose ?

  – Précisément, non. C'est bien ce qui me chiffonne.

  – Je m'étais trompée de porte. Je voulais entrer mais ça n'a pas marché. Forcément ! Après, j'ai repris mes esprits et j'ai retrouvé ma chambre. J'habite en face.

  – Vous n'étiez pas dans votre état normal, si j'ai bien compris ?

  – Pas vraiment, non. J'avais passé une sale journée. Beaucoup de rendez-vous, deux visionnages dans les infâmes cabines vidéo du marché, une affaire ratée…

  – Qu'avez-vous fait avant de rentrer à l'hôtel ?

  – J'ai bu des verres avec Nicolas Burgy, le directeur du marketing d'une société luxembourgeoise, Stellalux. Au bar du Majestic, si vous voulez savoir. Quand il est parti, j'ai continué seule.

  Ventura prenait des notes. Des notes, pas une déposition. C'était le côté encourageant de la situation. N'empêche qu'elle n'avait pas apprécié d'apprendre l'intrusion policière dans sa chambre, subite, autoritaire. Son soutif qui traînait. Un pull jeté sur une commode et des affaires partout. Le verre à dents posé sur une boîte de préservatifs.

  – Seule ?

  – Seule. J'étais furieuse. Tous mes plans avaient foiré.

  – Et vous êtes rentrée à pied ?

  – Oui. Je pensais que l'air frais me réveillerait un peu.

  – Sans détour ?

  – Non. Mais lentement.

  – Qu'avez-vous fait quand vous êtes arrivée à l'hôtel ?

  – J'ai demandé ma clé à la réception. J'imagine que le concierge vous l'a déjà dit… Et puis j'ai attendu l'ascenseur, un bon moment d'ailleurs, parce que tous étaient très demandés. Enfin, il m'a semblé que c'était interminable. Je crois qu'il y a un congrès dans l'hôtel. Comme la tête me tournait un peu, je me suis assise entre-temps. Puis la porte s'est ouverte et je suis montée au quatrième.

  – Seule ?

  – Oui, je vous l'ai dit.

  – Et ensuite ?

  – J'ai voulu entrer dans ma chambre. Mais j'ai confondu la droite et la gauche, je ne tenais pas sur mes jambes. Je n'ai pas réussi à tourner la clé et quand j'ai compris pourquoi, j'ai regagné ma chambre.

  – Celle-ci ?

  – Oui, celle-ci.

  – Et qu'avez-vous fait ?

  – Je me suis affalée sur mon lit et j'ai dormi comme une masse.

  – Évidemment.

  – J'étais crevée, ronde comme une queue de pelle et déçue. Je me suis évadée.

  – Déçue pourquoi ?

  – Mauvaises affaires. Je vous l'ai dit.

  – Portez-vous encore les mêmes habits ?

  Du haut de son mètre quatre-vingts, elle dévisagea le petit homme à la tête ronde et au corps rond. À eux deux, ils n'avaient pas beaucoup de cheveux. Les siens étaient très courts et d'un blond vif. Une mèche en accroche-cœur lui barrait le front.

  – Non, je me suis changée. Je me suis réveillée vers 6 heures et je me suis déshabillée. J'ai aussi pris une aspirine et un verre de Coca, dans le frigo.

  – Et vous avez pu vous rendormir après un Coca ?

  – Comme une pierre.

  – Moi, je ne pourrais pas. La caféine.

  – Je le regrette pour vous. C'est très efficace quand on a la gueule de bois.

  – Cela ne m'arrive jamais.

  Menteur, pensa-t-elle. Avec ses yeux cernés, son teint porcin et son gras du bide qui ne le devait pas qu'au gratin de pommes de terre.

  – Connaissiez-vous un dénommé Sillagy ? Relation d'affaires ?

  Pas vraiment fin, Méphisto.

  – Non.

  – Dites-moi, quand quitterez-vous Cannes ?

  – Le dernier jour. Avant la cérémonie de clôture. Je prends l'avion à Nice à 17 h 45.

  – Seule ?

  – Je n'ai pas d'amant ici, si c'est ce que vous voulez savoir. Mais je rencontrerai sans doute quelques compatriotes à l'aéroport.

  – Vous seriez gentille, madame Rückstühl, de m'informer si vous quittiez l'hôtel. Voici ma carte.

  – Si vous voulez, monsieur (elle lut la carte) Ventura. Ventura ?

  – Oui, comme Lino, je sais. Roger Ventura. Aucun lien de parenté.

  Ce policier avait tout l'air d'un parfait imbécile. Ou alors, c'était un imitateur doué. Elle se dit qu'à son âge capitaine, alors que d'autres seraient devenus commissaires, il n'avait peut-être pas inventé la poudre. Elle n'y connaissait rien. Et les apparences peuvent être trompeuses. Mais elle trancha pour la bêtise et se demanda s'il était heureux de son sort, avant de décider que, les frustrés pouvant être dangereux, il vaudrait mieux ne pas finasser avec ce type qui pouvait encore l'enquiquiner pendant des heures… Un vrai Columbo.

  – Puis-je encore vous demander quelque chose, madame Rückstühl ?

  – Je vous en prie, fit-elle sans masquer sa lassitude.

  Il ne semblait aucunement gêné de la laisser sur le bord du lit défait alors que lui-même profitait de l'unique fauteuil pour couvrir son carnet rigide de notes qu'il traçait d'une écriture ronde mais nerveuse. Des policiers se croisaient et menaient un bal d'enfer autour de la 412. Crime scene, diraient les Anglo-Saxons. Les agents en uniforme saluaient machinalement les civils, qui répondaient d'un geste plus désinvolte encore. La routine. Les clients de l'hôtel admis à passer rasaient les murs, pressés de regagner leurs pénates, et ne saluaient personne. C'est à cela qu'on les distinguait. Ventura releva la tête.

  – Que connaissez-vous de l'anatomie ?

  – Comment ça, de l'anatomie ?

  – Du corps humain. Que savez-vous du corps humain ?

  – J'ai beaucoup d'amants, si c'est ce que vous voulez savoir. Mais personne ici ; ça aus
si, je vous l'ai déjà dit. Boulot-boulot, si vous voyez ce que je veux dire.

  Elle parlait décidément fort bien le français.

  – Ce n'est pas incompatible.

  – Effectivement. Mais j'ai la tête ailleurs, en ce moment.

  – Vous m'avez mal compris. Je vais être plus précis. Est-il exact que vous ayez fait des études de médecine, madame Rückstühl ?

  – Comment savez-vous cela ?

  – Nous entretenons d'excellentes relations avec nos collègues allemands. Nous ne sommes plus en 1940. Et puis, nous avons le fax aussi. Même l'e-mail nous est parvenu. La civilisation. Et Interpol fonctionne très bien : le siège est d'ailleurs en France, je vous l'apprends peut-être. À Lyon. Donc, je lis les messages qu'on m'apporte depuis une heure, et je lis aussi dans vos yeux la désapprobation qu'ils expriment face à tant de remue-ménage. Je voudrais savoir s'il s'agit de simple désapprobation ou de crainte.

  – Mais pourquoi vous donner tant de peine à mon sujet ? Vous m'accusez de quoi ?

  – Je n'accuse personne.

  – Mais vous me soupçonnez ?

  – Je soupçonne tout le monde.

  – En particulier les étrangères qui ont pris un coup dans l'aile ?

  – Les étrangères ou les personnes sous l'emprise de l'alcool pas plus que les autres. Mais les traces, ça m'attire. Vos empreintes maculent une porte qui intéresse la police.

  – Je vous ai tout raconté.

  – Avez-vous fait des études de médecine, madame Rückstühl ?

  – Oui. Quatre ans, à Leipzig.

  – Et pourquoi les avez-vous interrompues ?

  – Parce que Leipzig, c'était en République démocratique allemande, l'Allemagne de l'Est, comme vous le savez. J'ai fui le régime en 1983, six ans avant la chute du Mur. Si j'avais pu prévoir la réunification de l'Allemagne, je serais sans doute médecin à Leipzig aujourd'hui. Seulement voilà, j'ai fui les communistes. Une décision périlleuse. Et douloureuse, aussi : je quittais un régime dont mon père avait souhaité l'avènement au point d'en mourir. J'ai profité d'une autorisation de visite à une tante à Berlin-Ouest et je ne suis pas rentrée. J'étais étudiante dans une université d'État et bien notée ; j'avais bien caché mon jeu. Je détestais le régime mais je m'étais gardée de le faire savoir même à mes meilleurs amis. On n'en parlait pas, c'est tout. Histoire de ne pas céder ensuite au doute, à la crainte, à la suspicion. Et si tel ami renseignait la Stasi ? Personne ne savait que j'allais filer. Pas même ma mère. Je ne voulais pas l'inquiéter. Je pensais aussi qu'on ne lui ferait pas de mal, que ce serait trop injuste puisqu'elle ne savait rien. Je me suis bien trompée : après ça, elle a perdu son travail. Elle était fonctionnaire au ministère de l'Intérieur.

  – Comme moi, souligna Méphisto.

  – Oui, mais dans les bureaux. Et dans un régime totalitaire, alors que vous, vous vivez en démocratie depuis deux cents ans. On l'a punie de n'avoir pas su tenir sa fille et elle a perdu son emploi. Elle est morte l'année dernière, marchande de journaux. Dans la rue. Et moi, je vis à Berlin. Vous le savez, je suppose.

  – Je suis désolé. Mais pourquoi n'avez-vous pas repris la médecine, à Berlin ?

  – Pour deux raisons. D'abord, je n'avais pas envie de recommencer à zéro, ce que l'université de Berlin-Ouest exigeait parce qu'elle se méfiait de l'enseignement de Leipzig. À tort, d'ailleurs, parce que c'était une très bonne université. Et puis, aussi, parce que j'avais un ami qui travaillait chez Flora. C'est lui qui m'a introduite. Les circonstances. À l'époque, les transfuges étaient considérés comme des sortes de petits héros. Les chantres courageux des valeurs morales de la liberté flamboyante… Je n'ai eu aucun mal à obtenir un travail au service des achats. Maintenant, je le dirige. Et les choses ont bien changé… Aujourd'hui, ceux de l'Est sont méprisés à l'Ouest ! Ils n'obtiennent aucun travail. Avant, on était libres de se taire et, aujourd'hui, nous sommes libres de parler, mais c'est toujours la même merde.

  Le goût de la philosophie n'était pas le trait le plus marquant de Méphisto. Ventura observa simplement qu'elle parlait vraiment admirablement le français, avec un petit accent qu'il trouvait très sexy. Il ne résista pas :

  – Où avez-vous appris notre langue ?

  – À Paris. J'y ai vécu deux ans, représentante de Flora. J'avais des notions et j'ai suivi sur place des cours accélérés. C'était indispensable si je voulais devenir patronne du département. Englisch, deutsch und französische Sprachen. Il faudrait aussi que j'apprenne l'espagnol. J'ai bousillé mon passé, alors je me défonce sur l'avenir. Vous comprenez ça ?

  Les Allemands ont toujours été très entreprenants, se dit Ventura. Puis, à brûle-pourpoint, il assena sa botte :

  – Sauriez-vous vous servir d'un scalpel ?

  – Je vous demande pardon ?

  – Sauriez-vous vous servir d'un scalpel ? répéta-t-il d'un ton d'instituteur patient.

  – D'un coupe-papier, vous voulez dire…

  – C'est un instrument moins élaboré, mais j'admets que ma question va dans ce sens. Je voudrais savoir si vous connaissez l'anatomie – première année de médecine – et la dissection – troisième année, sauf erreur. Mon frère est médecin. Moi, je trouvais les études trop longues.

  Et trop difficiles, pensa-t-elle.

  – J'ai appris, oui. mais cela fait des années. Et puis j'étais à jeun durant les cours. Le gin n'est recommandé que pour la conservation des organes, et encore, il y a mieux.

  – Je n'en doute pas. Je vous remercie, madame Rückstühl.

  Cette brute affectait une politesse à toute épreuve. Un tempérament de serpent. L'Allemande le sentait bien et choisit le grand jeu :

  – Merci à vous. Revenez me voir, si vous en avez envie…

  – Vous pouvez me faire confiance.

  Quel rat ! songea-t-elle.

  – Et n'oubliez pas de me prévenir quand vous partirez.

  – Comptez sur moi. J'ai votre carte. Je vous souhaite une bonne journée.

  – Oui, bonne journée.

  C'était un vœu pieux car elle commençait très mal. Surtout pour Babette Loup.

  XIX

  Il y avait déjà pas mal de monde au palais. Les projections avaient commencé à 8 heures. Le marché aussi avait ouvert ses portes. Les compagnies les plus riches présentaient leurs produits dans de somptueux décors qui recelaient de petits bureaux improvisés et des cabines de projection. Partout de la pub, des affiches, de petits écrans ; et la bouillie des musiques se chevauchant d'un stand à l'autre. On vendait des films historiques en costumes et des navets bon marché, des films d'auteur et des pornos, de puissantes machines américaines et de petites œuvres du Sud bouclées avec trois bouts de ficelle. Une nuée d'acheteurs papillonnait d'un stand à l'autre. Les très grosses productions disposaient aussi de bureaux dans les beaux hôtels dont l'entrée était chargée d'affiches posées contre rançon ; les hôtels faisaient leur beurre de chaque surface transformable en espace publicitaire.

  La brise matinale, légère, attirait aussi les festivaliers sur les terrasses. De petits groupes se formaient et parlaient cinéma, seulement cinéma, toujours cinéma. Y a-t-il une vie au-delà de Cannes ? Le monde s'était subitement effacé, avec ses guerres, ses luttes et ses misères. N'existaient plus que la pellicule, les dollars, les euros, les marchés, les artistes et les réceptions qu'on commentait, surtout celles où l'on n'était pas allé. La salle des conférences de presse faisait le plein, c'était Godard ce matin-là. La provocation faite homme, aucun journaliste n'aurait voulu manquer cela. Le cinéaste exécutait son numéro et répondait par des citations avant d'envoyer ses torpilles contre les journalistes qui semblaient adorer ça. Plus il disait du mal d'eux et plus ils jouissaient, notant avec délectation les petites phrases assassines du maître qui allaient paraître le lendemain dans la grande presse. Une rencontre avec Godard tenait à chaque fois de la séance sado-maso. Si fiers, les critiques les plus éminents prenaient des airs d'autruches effarouchées et riaient de bon cœur sous les assaut
s. La forme les séduisait. Le fond leur échappait.

  À l'extérieur, boulevard des télés, Vespa avait rejoint John Wood qui, blanc comme un linge sur son pliant devant le car de Mobilnews, avait aussi été interrogé. Tout à leur perplexité, les deux hommes devaient mettre en place la procédure à suivre en l'absence de Sillagy. D'abord, sauver l'essentiel. Continuer la diffusion. The show must go on… Ensuite seulement, s'interroger sur la tragédie. Chacun subissait l'inexorable descente qui fait qu'au bout de quelques jours la solitude se fait immense, à Cannes. On ne sait plus quel jour on vit ; si l'on a faim ou si l'on a soif. À force de changer de monde, d'intrigue, d'époque, de collègues et de rencontres qu'on accumule, on vit en plein jet-lag. La mémoire de Wood et Vespa s'embrouillait sous l'effet conjugué d'un rythme de travail insensé et des images qui dansaient dans leurs têtes. Une sorte de lucidité soudaine quant à leur état brumeux achevait de les déprimer. Dans quel film, ces réverbères ? Le russe de la Quinzaine ou le chinois d'Un Certain Regard ? Le belge de la compétition ou ce grec découvert dans la grâce au marché, par hasard au détour d'un stand ? Leur propre confusion les déroutait.

  – C'est la dernière fois que je viens, lança un vieux routier qui venait de lire un article de Frodon.

  – Tu dis ça depuis 1982, lui rétorqua un grand barbu qui aurait eu sa place à la timonerie du trois-mâts qui dormait, au large, après une nuit de fête.

  Seul Nice-Matin avait rapporté les événements de la nuit. Il existe entre tout localier branché faits divers et la police de sa région une sorte de complicité qui permet au journaliste d'obtenir des informations croustillantes, contre de menus services bien sûr. La publication d'une photo du commissaire, par exemple, ou la promesse de taire certaines informations, officiellement « dans l'intérêt de l'enquête », mais, surtout, dans l'attente, dans l'espoir d'autres qui seront exclusives. Ventura avait personnellement informé Henri-Georges Pontarles, spécialiste des crimes en tout genre mais rarement des crimes de sang, par conséquent ravi de l'aubaine. Il s'était donné. C'était titré à l'ancienne, sobre et efficace : « Crime mystérieux au Grand Palace ».

 

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