by Jean M. Auel
— Généralement, dit Talut, après la première morsure du froid, comme ces jours-ci, nous avons une période de beau temps. Mais c’est imprévisible. Tout peut changer d’un instant à l’autre.
— Eh bien, si le temps veut bien nous sourire, peut-être prendrons-nous le risque de retourner à la vallée, déclara Jondalar.
Il trouva sa récompense dans l’un des plus beaux sourires d’Ayla.
Il voulait, lui aussi, rapporter certaines choses. Ces pierres à feu avaient fait grosse impression, et la berge rocheuse, au détour de la rivière dans la vallée d’Ayla, en était criblée. Un jour, il l’espérait, il repartirait chez lui et partagerait avec son peuple tout ce qu’il aurait appris et découvert : les pierres à feu, le propulseur et, pour Dalanar, la façon dont Wymez chauffait le silex. Un jour...
— Revenez vite, cria Nezzie.
De sa main levée, la paume tournée vers l’intérieur, elle leur faisait des signes d’adieu.
Ayla et Jondalar la saluèrent de même. Montés tous les deux sur Whinney, avec Rapide derrière eux, à la longe, ils dominaient les gens du Camp du Lion qui s’étaient rassemblés pour leur départ. Ayla avait beau être surexcitée à l’idée de retrouver la vallée qui l’avait abritée trois années durant, elle ressentait une pointe de tristesse à laisser derrière elle ceux qui faisaient déjà pour elle figure de famille.
Rydag et Rugie, de chaque côté de Nezzie, s’accrochaient à elle en agitant la main. La jeune femme ne put s’empêcher de remarquer le peu de ressemblance entre eux. L’une était, en plus petit, une reproduction de Nezzie ; l’autre était à demi Tête Plate. Pourtant, ils avaient été élevés comme frère et sœur. Ayla se rappela soudain qu’Oga avait nourri Durc en même temps que son propre fils, Grev, en frères de lait. Grev était entièrement Tête Plate, Durc ne l’était qu’à moitié : la différence entre était eux aussi considérable.
Elle fit avancer Whinney d’une pression des jambes, d’un imperceptible changement de position. Ces signaux étaient devenus pour elle une seconde nature, c’était à peine si elle pensait guider ainsi la jument. Ils virèrent, entreprirent la montée de la pente.
Le retour vers la vallée n’eut rien du voyage par petites étapes qu’ils avaient fait dans l’autre sens. Ils maintenaient une allure régulière, sans jamais s’écarter de leur route pour explorer les environs ou pour chasser, sans s’arrêter assez tôt dans la journée pour se détendre ou pour profiter des Plaisirs. En quittant la vallée, ils pensaient y revenir. Ils avaient donc noté des points de repère : certains affleurements, des plateaux, des formations rocheuses, des vallées et des cours d’eau. Mais le changement de saison avait altéré le paysage.
La végétation avait en partie changé d’aspect. Les vallées protégées où ils avaient fait étape avaient connu une transformation saisonnière qui produisait une désagréable impression d’étrangeté. Les bouleaux et les saules arctiques avaient perdu toutes leurs feuilles ; leurs membres dépouillés, frissonnants au vent, paraissaient ratatinés, sans vie. A leur place dominaient les conifères – épicéas, mélèzes, sapins –, robustes et fiers, dans toute la vigueur de leurs aiguilles vertes. Même les maigres résineux des steppes, isolés, malmenés par les vents, prenaient par comparaison une certaine substance. Mais plus déroutants encore étaient les changements apportés en surface par le permafrost.
Ce phénomène qui maintient gelée, d’un bout de l’année à l’autre, une partie ou une autre de la croûte terrestre, de la surface jusqu’aux couches rocheuses les plus profondes, avaient été provoqué, dans cette contrée longtemps éloignée des régions polaires, par des nappes de glace aussi vastes que des continents, hautes parfois de plusieurs kilomètres. Une interaction complexe du climat et des conditions en surface et en profondeur créait ce gel et le maintenait. Le soleil exerçait un certain effet, comme l’eau stagnante, la végétation, la densité du sol, le vent, la neige.
Les températures de l’année, plus basses de quelques degrés seulement que celles qui, par la suite, allaient amener un climat tempéré, suffisaient à pousser la masse des glaciers à empiéter sur les terres et à provoquer la formation du permafrost, plus loin vers le sud. Les hivers étaient longs et froids. De temps à autre, des tempêtes amenaient d’abondantes chutes de neige et de violents blizzards, mais, sur toute la saison, la quantité de neige était relativement limitée, et de nombreuses journées étaient belles. Les étés étaient courts, avec quelques jours si chauds qu’ils semblaient nier la proximité d’énormes masses de glace, mais, la plupart du temps, il faisait frais, le ciel était nuageux, et les pluies rares.
Même si une certaine portion de la terre restait perpétuellement gelée, le permafrost ne représentait pas un état permanent, immuable. Il était aussi inconstant, aussi capricieux que les saisons. Au plus fort de l’hiver, quand le sol était en profondeur durci par le gel, la terre semblait passive, impitoyable, mais les apparences étaient trompeuses. Au changement de saison, la surface s’amollissait, sur quelques centimètres seulement de profondeur, là où une végétation trop abondante, des terres trop denses, une ombre trop épaisse résistait à la douce tiédeur de l’été. Mais, sur les pentes exposées au soleil, faites de gravier bien drainé, couvertes d’une végétation réduite, la couche active dégelait sur plusieurs mètres de profondeur.
Pourtant, le ramollissement de cette couche n’était qu’illusion. Sous la surface, l’emprise de l’hiver restait la plus forte. La glace impénétrable régnait en maîtresse, et, sous l’effet du dégel et des forces de gravité, les terres saturées et leur fardeau d’arbres et de rochers bougeaient, glissaient, se déplaçaient sur la surface lubrifiée par l’eau des terrains encore gelés au-dessous. Des effondrements se produisaient, des affaissements, à mesure que se réchauffait la surface, et, là où le dégel de l’été ne trouvait pas d’issue, des fondrières et des marécages se formaient.
Lorsque recommençait le cycle des saisons, la couche active au-dessus des terres gelées durcissait de nouveau, mais son aspect glacial dissimulait un cœur sans repos. Les contraintes et les pressions extrêmes amenaient des soulèvements, des poussées, des gauchissements. La terre durcie se fendait, se crevassait, se gorgeait de glace et, pour se délivrer, expulsait cette glace par grands fragments. Certaines pressions comblaient de boue ces cavités, faisaient monter un fin limon en cloques et boursouflures. A mesure qu’augmentait le volume de l’eau glacée, des buttes, des monticules de glace boueuse – des pingos[6] – s’élevaient des terres basses marécageuses, atteignaient jusqu’à soixante mètres de haut et plusieurs dizaines de mètres de diamètre.
Sur le chemin de leur retour, Jondalar et Ayla découvraient ainsi que le relief du paysage avait changé, que leurs points de repère étaient trompeurs. Certains petits cours d’eau dont ils croyaient avoir gardé le souvenir avaient disparu : ils avaient gelé en amont, plus près de leur source, et leur lit, en aval, s’était asséché. Des éminences de glace s’étaient élevées, là où, auparavant, il n’y avait rien. Des bouquets d’arbres poussaient sur des taliks – des îlots formés de couches non gelées, entourés de permafrost – et donnaient parfois l’impression trompeuse d’une petite vallée, alors qu’ils ne se rappelaient pas en avoir vu une à cet endroit.
Jondalar connaissait mal la configuration générale du terrain et devait souvent s’en remettre à la mémoire plus fidèle d’Ayla. Quand celle-ci avait un doute, elle faisait confiance à Whinney. Plus d’une fois, par le passé, la jument l’avait ramenée chez elle et elle paraissait savoir où elle allait. Parfois montés à deux sur son dos, parfois la chevauchant tour à tour ou mettant pied à terre pour la laisser se reposer, Ayla et Jondalar poursuivirent leur route jusqu’au moment où ils durent faire halte pour la nuit. Ils dressèrent alors un campement rudimentaire, avec un petit feu, leur tente faite de peaux de bêtes et leurs fourrures de couchage. Ils se confectionnèrent une bouillie de graines sauvages, et la jeune femme prépara un breuvage à base d’herbes.
Le lendemain mati
n, pour se réchauffer, ils burent une autre tisane, tout en refaisant leurs ballots. En route une fois de plus, ils mangèrent de petites galettes faites de viande séchée et pilée et de fruits secs mêlés de graisse. Mis à part un lièvre, qu’ils levèrent par hasard, et qu’Ayla tua avec sa fronde, ils ne chassaient pas. Mais ils ajoutèrent aux provisions dont Nezzie les avait munis les pignons, nourrissants et riches en huile, des pommes de pins recueillies au cours de leurs haltes, et qu’ils jetaient sur le feu pour les faire ouvrir dans des claquements secs.
Le terrain, autour d’eux, changeait graduellement, devenait plus rocheux, plus mouvementé, avec des ravins, des canyons aux parois abruptes, et la jeune femme se sentait envahie d’un trouble croissant. Le territoire lui semblait familier, comme le paysage qui s’étendait au sud et à l’ouest de sa vallée. Lorsqu’elle découvrit un escarpement dont les strates diversement colorées formaient un dessin particulier, son cœur bondit dans sa poitrine.
— Jondalar ! Regarde ! Tu vois ça ? cria-t-elle, l’index pointé. Nous sommes presque arrivés !
Whinney elle-même semblait gagnée par son agitation : sans y être invitée, elle pressa l’allure. Ayla guettait un autre point de repère, un affleurement rocheux dont la forme distinctive lui rappelait une lionne accroupie. Lorsqu’elle la découvrit, ils prirent la direction du nord jusqu’au moment où ils parvinrent au bord d’une pente raide, jonchée de graviers et de gros cailloux. Ils s’arrêtèrent, regardèrent devant eux. En bas, sous le soleil, une petite rivière coulait vers l’est, et ses eaux jetaient des éclairs en éclaboussant les rochers. Ils mirent pied à terre, descendirent précautionneusement. Les chevaux s’engagèrent dans l’eau, s’arrêtèrent pour boire. Ayla retrouva le gué qu’elle avait toujours utilisé : quelques pierres qui émergeaient du courant, avec un seul espace un peu plus large qu’il fallait sauter.
— L’eau est meilleure, ici. Regarde comme elle est claire ! s’écria-t-elle. Pas une trace de boue. On voit le fond. Et regarde, Jondalar, les chevaux nous ont rejoints !
Jondalar souriait tendrement de son exubérance. Lui-même, devant la longue vallée familière, éprouvait, en moins enthousiaste peut-être, ce même sentiment de se retrouver chez lui. Les vents cruels, le froid glacial des steppes ne faisaient qu’effleurer ce lieu protégé, et, même dépouillé de ses feuillages d’été, il montrait une végétation plus riche, plus abondante. En avançant vers le fond de la vallée, à l’est, la pente abrupte qu’ils venaient de descendre devenait une muraille rocheuse verticale. Une large frange d’arbres et de broussailles en bordait la base, sur l’autre berge du cours d’eau, avant de se faire plus rare, pour se transformer en un champ d’herbe dorée qui se soulevait en vagues sous le soleil de l’après-midi. A droite, l’étendue d’herbe haute montait par degrés jusqu’aux steppes mais elle allait en se rétrécissant, et, vers le fond de la vallée, la pente se faisait de plus en plus raide, jusqu’à devenir l’autre muraille d’une gorge étroite.
A mi-hauteur, un petit troupeau de chevaux des steppes avait cessé de paître pour tourner la tête dans la direction des voyageurs. L’un d’eux hennit. Whinney lui répondit en encensant. Le troupeau regarda approcher les intrus jusqu’au moment où ceux-ci se trouvèrent tout près. Alors, devant l’étrange odeur humaine qui se faisait de plus en plus forte, les chevaux, d’un même mouvement, virèrent tous ensemble et, dans un tonnerre de sabots, un envol de longues queues, gravirent la pente au galop pour retrouver la steppe. Les deux humains, sur le dos de la jument, s’immobilisèrent pour les suivre des yeux. Le poulain, qui suivait à la longe, en fit autant.
Rapide, la tête dressée, les oreilles pointées en avant, s’avança le plus loin possible, puis, le cou tendu, les naseaux élargis, les regarda s’éloigner. Whinney l’appela d’un léger hennissement, avant de se remettre en marche. Il revint vers elle, se remit à la suivre.
A vive allure, le jeune couple et les bêtes allaient vers l’amont, vers l’étroit débouché de la vallée. Ils voyaient devant eux la petite rivière contourner brutalement sur la droite, dans un tumulte de remous, une avancée de la muraille et une plage encombrée de rochers. De l’autre côté s’élevait un imposant amas de grosses pierres, de bois flotté, d’os, de bois, de cornes et de défenses. Il y avait là les squelettes d’animaux tombés des steppes ou d’autres qui s’étaient laissé surprendre par une brusque crue, que l’eau avait emportés et jetés contre la muraille.
Ayla mourait d’impatience. Elle se laissa glisser du dos de Whinney, grimpa en courant un étroit sentier jusqu’au sommet de la muraille qui formait une corniche devant une cavité ouverte dans la falaise. Elle faillit y pénétrer sans ralentir sa course mais se reprit au dernier moment. C’était le lieu où elle avait vécu seule, et, si elle avait survécu, c’était parce que jamais, un seul instant, elle n’avait oublié d’être sur le qui-vive en prévision d’un possible danger. Les êtres humains n’étaient pas les seuls à chercher abri dans les cavernes. Tout en approchant prudemment le long de la muraille, elle dénoua sa fronde dont elle s’était entourée la tête, se baissa pour ramasser quelques cailloux.
Avec précaution, elle regarda à l’intérieur. Ses yeux ne rencontrèrent que ténèbres. Son odorat, lui, décelait une légère odeur de bois brûlé depuis longtemps et la senteur musquée, un peu plus récente, d’un glouton. Mais, là encore, c’était une odeur ancienne. Elle franchit le seuil de la caverne, laissa à ses yeux le temps de s’accoutumer à la pénombre, avant de regarder autour d’elle.
Elle sentit ses paupières se gonfler de larmes, s’efforça vainement de les retenir. Elle était là, sa caverne. Elle se retrouvait chez elle. Tout ici lui était familier. Pourtant, les lieux où elle avait si longtemps vécu semblaient abandonnés. La lumière qui entrait par un trou au-dessus de l’entrée lui montra que son odorat ne l’avait pas trompée. Un examen plus approfondi amena sur ses lèvres une exclamation consternée. La caverne était dans un désordre innommable. Un animal ou même plusieurs s’y étaient introduits et avaient laissé partout les traces de leur présence. Elle ne mesurait pas encore l’étendue des dégâts.
Jondalar apparut alors à l’entrée, suivi par Whinney et Rapide. La caverne, pour la jument aussi, avait été son foyer, et c’était le seul qu’eût connu Rapide, jusqu’au jour de leur arrivée au Camp du Lion.
— Nous avons eu un visiteur, semble-t-il, dit Jondalar, devant la dévastation. Quel fouillis !
Ayla soupira longuement, essuya une larme.
— Je vais faire du feu et allumer des torches. Nous verrons alors ce qui a été gâté ou détruit. Mais, d’abord, je vais décharger Whinney, pour lui permettre de paître et de se reposer.
— Crois-tu prudent de les laisser en liberté ? Rapide avait l’air tout prêt à suivre ces chevaux sauvages. Peut-être devrions-nous les attacher. Jondalar n’était pas tranquille.
— Whinney a toujours vécu en liberté, protesta Ayla. Il n’est pas question de l’attacher. C’est mon amie. Elle reste avec moi de son plein gré. Il lui est arrivé une fois d’aller vivre avec un troupeau, parce qu’elle avait besoin d’un étalon, et elle m’a bien manqué. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si je n’avais pas eu Bébé. Mais elle est revenue. Elle restera près de moi, et, aussi longtemps qu’elle sera là, Rapide restera, lui aussi, au moins jusqu’à ce qu’il soit adulte. Bébé m’a laissée. Rapide pourrait partir, lui aussi, comme les enfants, quand ils sont grands, quittent le foyer de leur mère. Mais les chevaux ne sont pas comme les lions. S’il devient un ami, comme Whinney, il pourrait rester, je crois.
Jondalar hocha la tête.
— C’est bon, tu les connais mieux que moi.
Ayla, après tout, faisait figure d’expert, le seul quand il s’agissait de chevaux.
— Alors, si j’allumais le feu, pendant que tu décharges Whinney ? Il alla sans hésiter aux endroits où Ayla avait toujours rangé le bois et tout ce qu’il fallait pour faire du feu. Au cours de l’été passé là avec elle, la caverne lui était devenue totalement familière, m
ais il ne s’en rendait même pas compte. Il se demandait comment il pourrait se faire un ami de Rapide. Il ne comprenait pas encore bien comment Ayla communiquait avec Whinney, au point de la faire aller là où elle le voulait, lorsqu’elles partaient en expédition, ou de la faire rester dans les parages alors qu’elle avait toute liberté de fuir. Peut-être n’apprendrait-il jamais ce langage, mais il aimerait essayer. Jusque-là, néanmoins, il ne serait sans doute pas mauvais de tenir Rapide à la longe, au moins lorsqu’ils voyageaient dans une région où se trouvaient des chevaux sauvages.
Ils se livrèrent à un examen minutieux de la caverne et de ce qu’elle contenait, qui leur livra toute l’histoire. Un glouton ou une hyène Ayla n’aurait su dire lequel des deux : l’un et l’autre s’étaient introduits dans la grotte, et leurs traces se mêlaient – avait forcé l’une des caches de viande séchée et l’avait entièrement pillée. Un panier de grain recueilli pour Whinney et Rapide avait été laissé plus ou moins à découvert ; des dents solides l’avaient ouvert en plusieurs endroits. Toute une variété de petits rongeurs, à en juger par les traces – campagnols, pikas, écureuils, gerboises, hamsters géants – avaient fait leur profit de cette aubaine : à peine s’il restait quelque grains. Sous un tas de foin tout proche, Ayla et Jondalar découvrirent un nid bourré du produit de ce pillage. Toutefois, pour la plupart, les corbeilles de grains, de racines et de fruits secs, mises en sûreté dans des trous creusés dans le sol de la caverne ou protégées par des tas de pierres, avaient souffert peu de dommages.
Ayla fut heureuse de la décision qu’ils avaient prise de placer les peaux et les fourrures accumulées au cours des années dans un panier plus résistant et de le cacher dans un cairn. Le gros tas de pierres avait résisté aux assauts des maraudeurs à quatre pattes. En revanche, les restes de peau dont Ayla avait fait leurs vêtements, et qu’elle n’avait pas rangés avant leur départ, étaient en lambeaux. Un autre cairn, qui contenait entre autres un récipient en cuir brut plein de graisse soigneusement fondue enfermée, à la manière de saucisses, dans des segments d’intestins de renne, avait fait l’objet d’assauts répétés. Un coin du cuir avait été déchiré par des dents et des griffes, une saucisse était entamée, mais le cairn avait tenu bon.