Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 41

by Jean M. Auel


  Chaque année, les troupeaux migrateurs de rennes perdaient leurs bois pour laisser place à la ramure de l’année suivante. Chaque année, les bois étaient ramassés. Pour compléter la construction, les ramures des rennes étaient liées les unes aux autres et formaient un solide support au toit en coupole, au centre duquel un trou était ménagé pour laisser échapper la fumée. Des branches de saule, coupées dans la vallée, étaient étroitement entrelacées en une couche épaisse qu’on posait sur les bois de rennes et qu’on attachait solidement. On mettait là-dessus une couche plus épaisse encore de chaume, qui dépassait la première afin de faciliter l’écoulement de l’eau, et qu’on liait aux branches de saule sur toute la surface du toit. Venait encore une couche de terre, dont une partie venait de ce qu’on avait enlevé en creusant le sol à l’intérieur, et le reste, des environs.

  Les murs de la construction étaient épais de deux à trois pieds. Il manquait cependant une dernière couche pour l’achever.

  Les deux hommes et la jeune femme se trouvaient à l’extérieur et admiraient l’ensemble quand Talut en termina avec son exposé détaillé.

  — J’espérais que le temps allait s’arranger, fit-il, avec un large geste vers le ciel clair. Il faut à tout prix en finir. Si cette construction n’est pas terminée, je ne suis pas sûr qu’elle dure bien longtemps.

  — Combien de temps dure un tel abri ? demanda Jondalar.

  — Aussi longtemps que moi, davantage parfois. Mais les habitations semi-souterraines servent pour l’hiver. L’été, généralement, nous partons, pour la Réunion d’Été, pour la grande chasse au mammouth ou pour d’autres déplacements. L’été est fait pour voyager, pour cueillir des plantes, pour chasser ou pêcher, pour faire du commerce ou des visites. Quand nous partons, nous laissons ici presque tout ce que nous possédons, parce que nous revenons chaque année. Le Camp du Lion est notre demeure.

  — Si tu veux que ce foyer abrite longtemps les chevaux d’Ayla, nous ferions bien de le terminer pendant que nous le pouvons, intervint Nezzie.

  Deegie et Nezzie posèrent sur le sol la grande et pesante outre d’eau qu’elles avaient remontée de la rivière partiellement gelée.

  Ranec survint. Il portait des outils et traînait derrière lui une corbeille pleine de terre humide.

  — Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un avait construit un abri, ni même un foyer supplémentaire, si tard dans la saison, dit-il.

  Barzec le suivait de près.

  — Ce sera intéressant de voir ce que ça donne, fit-il.

  Lui aussi posa une corbeille emplie de cette boue recueillie en un lieu donné de la berge. Danug et Druwez apparurent à leur tour avec deux autres paniers pleins.

  — Tronie a fait un feu, dit Tulie.

  Elle se chargea à elle seule de l’outre apportée par Nezzie et Deegie.

  — Tornec et quelques autres amassent de la neige que nous ferons fondre quand cette eau sera chaude.

  — Je veux aider, proposa Ayla.

  Elle se demandait ce qu’elle pourrait bien faire : chacun, apparemment, connaissait son propre rôle, mais elle n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait ni de la manière dont elle pourrait les aider.

  — Oui, pouvons-nous vous venir en aide ? demanda Jondalar.

  — Bien sûr, c’est pour les chevaux, fit Deegie. Mais je vais d’abord te prêter de vieux vêtements à moi, Ayla. On se salit, dans ce travail. Talut ou Danug auraient-ils quelque chose pour Jondalar ?

  — Je vais lui trouver ce qu’il faut, assura Nezzie.

  — Si vous n’avez pas perdu toute votre ardeur quand nous aurons fini, proposa Deegie en souriant, vous pourrez bâtir avec nous la nouvelle habitation que nous allons faire pour installer notre Camp... quand je me serai unie à Branag.

  — Quelqu’un a-t-il allumé les feux dans les étuves ? questionna Talut. Tout le monde aura envie de se nettoyer, après ça, surtout si nous célébrons une fête ce soir.

  — Wymez et Frébec les ont allumés de bonne heure ce matin, répondit Nezzie. Crozie et Manuv sont partis avec Latie et les enfants chercher des branches de sapin qui parfumeront les étuves. Fralie voulait les accompagner, mais je la voyais mal grimper et redescendre des pentes. Je lui ai demandé si elle voudrait bien s’occuper de Rydag. Elle surveille Hartal en même temps. Mamut est très occupé, lui aussi : il prépare je ne sais quoi pour la cérémonie de ce soir. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une sorte de surprise.

  — Oh, j’allais oublier... Mamut m’a demandé, au moment où je sortais, de te dire que les signes étaient bons pour une chasse dans quelques jours, Talut. Il veut savoir si tu désires qu’il se livre à la Recherche, dit Barzec.

  — Oui, c’est vrai, les signes sont bons pour une chasse, approuva le géant. Regardez cette neige ! Molle en dessous, fondante par-dessus. Si nous avons un bon gel, elle va avoir une croûte de glace. Les bêtes ne bougent plus, dans ces conditions-là. Oui, je crois que ce serait une bonne idée.

  Tout le monde s’était approché du trou à feu, où une grande peau, emplie de l’eau glacée de la rivière, avait été disposée sur un bâti au-dessus des flammes. Elle devait simplement aider à faire fondre la neige qu’on y déversait. A mesure que celle-ci fondait, on en remplissait des corbeilles étanches qu’on allait déverser dans une autre peau, tachée, sale, qui tapissait une cuvette creusée dans la terre. On y ajoutait la terre particulière rapportée de la berge de la rivière et l’on mélangeait l’une et l’autre pour former une épaisse crème argileuse, collante.

  Plusieurs personnes grimpèrent sur le toit avec des paniers de cette boue fine et, à l’aide de pelles creuses, entreprirent de la verser sur la couche de terre. Après les avoir observés un moment, Jondalar et Ayla se joignirent aux autres. D’autres, en bas, étalaient la mixture pour veiller à ce que la surface entière fût recouverte d’une couche épaisse.

  L’argile, visqueuse et résistante, n’absorberait pas la pluie. Elle était imperméable. Ni l’eau, ni la neige fondue ne pourraient y pénétrer. Encore humide, elle possédait déjà cette qualité. Une fois sèche, au bout d’un certain temps, la surface durcissait, et l’on s’en servait souvent pour y entreposer des instruments, des objets divers. Lorsqu’il faisait beau, c’était un endroit où flâner, se réunir, se lancer dans des discussions volubiles ou bien s’asseoir tranquillement pour méditer. Les enfants y grimpaient quand arrivaient des visiteurs, afin de voir ce qui se passait sans encombrer personne, et tout le monde venait s’y percher lorsqu’il y avait quelque chose à voir.

  Ayla porta jusqu’en haut une lourde corbeille, en renversa un peu partout et sur elle-même en particulier. C’était sans importance : elle était déjà couverte de boue, comme tout le monde. Deegie avait raison : c’était une besogne salissante. Quand ils eurent couvert les côtés, ils s’attaquèrent au sommet, mais, à mesure que la surface du dôme était enduite de boue glissante, il devenait difficile de s’y maintenir.

  La jeune femme déversa ce qui restait dans sa corbeille, regarda l’argile glisser lentement. Elle se retourna pour partir, sans regarder prudemment où elle posait les pieds. L’instant d’après, elle perdait l’équilibre. Elle s’affaissa dans l’argile liquide qu’elle venait de verser, patina, glissa sur la courbe du toit, tomba avec un cri involontaire.

  Au moment où elle atteignait le sol, elle se retrouva entre deux bras vigoureux et, surprise, vit le visage rieur, constellé de taches de boue, de Ranec.

  — C’est une façon comme une autre d’étaler l’argile, fit-il.

  Il l’avait remise sur ses pieds, et elle tentait de reprendre son sang-froid. Sans la lâcher, il ajouta :

  — Si vous tenez à recommencer, je vous attends ici.

  Elle sentait comme une brûlure sur la peau fraîche de son bras, là où il avait posé sa main. Elle était tout entière consciente du corps masculin qui se pressait contre le sien. Les yeux sombres de Ranec, profonds et brillants, exprimaient un désir qui éveillait une réaction au plus profond de sa féminité. Elle tremblai
t légèrement. Son visage s’empourpra. Elle baissa les yeux, s’écarta de Ranec.

  Un coup d’œil vers Jondalar lui apporta la confirmation de ce qu’elle s’attendait à voir. Il était furieux. Ses poings se serraient, ses tempes battaient. Vivement, elle détourna le regard. Elle comprenait maintenant un peu mieux sa colère : c’était une expression de sa peur – peur de la perdre, peur d’être rejeté. Elle n’en était pas moins quelque peu irritée par sa réaction. Ce n’était pas sa faute si elle avait glissé, et elle était reconnaissante à Ranec de s’être trouvé là pour la rattraper. Elle rougit de nouveau, au souvenir de la manière dont elle avait réagi à son contact. Mais cela non plus, ce n’était pas sa faute.

  — Viens, Ayla, appela Deegie. Talut dit que c’est assez, et les étuves sont chaudes. Allons-nous débarrasser de toute cette boue et nous préparer pour la fête. Elle est donnée pour toi.

  Les deux jeunes femmes pénétrèrent dans l’habitation en passant par le nouveau foyer. Au moment où elles parvenaient au Foyer du Mammouth, Ayla se tourna soudain vers sa compagne.

  — Deegie, c’est quoi, bain de vapeur ?

  — Tu n’en as donc jamais pris ?

  La jeune femme secoua la tête.

  — Non.

  — Oh, ça va te plaire ! Tu ferais aussi bien d’ôter ces vêtements boueux au Foyer de l’Aurochs. Les femmes se servent généralement de l’étuve de derrière. Les hommes préfèrent celle-ci.

  Elles traversaient alors le Foyer du Renne et pénétraient dans le Foyer de la Grue. Deegie désigna une arche qui s’ouvrait derrière la couche de Manuv.

  — N’est pas réserve ?

  — Tu croyais donc que toutes les petites pièces servaient de réserves ? Mais tu ne pouvais pas le savoir, je suppose. On a tellement l’impression que tu fais partie de notre Camp : on a du mal à se rappeler que tu n’es pas ici depuis très longtemps.

  Elle s’arrêta, se tourna vers Ayla.

  — Je suis heureuse que tu deviennes l’une d’entre nous. C’était ton destin, je crois.

  La jeune femme esquissa un sourire timide.

  — Moi aussi, suis heureuse et contente que tu sois là, Deegie. Est agréable connaître femme... jeune... comme moi.

  Deegie lui rendit son sourire.

  — Oui, je sais. Si seulement tu étais arrivée plus tôt. Je vais partir après l’été. L’idée de ce départ me fait presque horreur. Je veux devenir la Femme Qui Ordonne de mon propre Camp, comme ma mère, mais elle va me manquer, et toi aussi... tout le monde.

  — Tu vas foin ?

  — Je ne sais pas encore. Nous n’avons rien décidé.

  — Pourquoi aller loin ? Pourquoi pas construire nouvel abri près d’ici ? demanda Ayla.

  — Je n’en sais rien. La plupart des gens ne le font pas, mais ce serait possible, je suppose. Je n’y avais pas pensé, dit Deegie, avec une expression de surprise amusée.

  Elles arrivaient au dernier foyer.

  — Enlève tes vêtements sales et laisse-les ici, par terre, indiqua Deegie.

  Toutes deux se déshabillèrent. Ayla sentit une chaleur arriver jusqu’à elle. Elle provenait de derrière un rideau de cuir rouge, suspendu devant une arche de défenses, plus basse que les autres, ouverte dans le mur du fond. Deegie courba la tête, entra la première. Ayla la suivit mais s’arrêta un instant sur le seuil, un bras levé pour retenir le rideau. Elle s’efforçait de voir l’intérieur de l’étuve.

  — Entre et ferme le rideau ! Tu laisses partir la chaleur ! cria une voix.

  L’atmosphère de l’étuve, faiblement éclairée, était pleine de vapeur et de fumée.

  Ayla se glissa vivement de l’autre côté du rideau qui retomba derrière elle. La chaleur l’assaillit aussitôt. Deegie lui fit descendre quelques marches grossières faites d’os de mammouth placés le long du mur de terre d’une fosse profonde d’environ trois pieds. Au fond, Ayla se retrouva sur le sol couvert d’une fourrure épaisse et moelleuse. Quand sa vision se fut ajustée à la pénombre, elle regarda autour d’elle. L’espace ainsi creusé mesurait à peu près deux mètres de large sur trois de long. Il comportait deux parties circulaires, chacune avec son plafond bas en forme de coupole. Des braises, éparpillées sur le sol du cercle le plus grand, brillaient d’un rouge éclat. Les deux femmes traversèrent l’autre partie de l’étuve pour rejoindre les autres. Les murs, constata alors Ayla, étaient recouverts de peaux et sur le sol du cercle le plus grand, des os de mammouth, disposés avec soin, permettaient de marcher au-dessus des braises. Un peu plus tard, quand les femmes verseraient de l’eau, afin de se laver ou de créer de la vapeur, le liquide s’évacuerait dans la terre, sous les os qui tiendraient les pieds au-dessus de la boue.

  D’autres os brûlaient dans le foyer central. Ils fournissaient à la fois la chaleur et l’unique source de lumière, mis à part la mince ligne de jour autour du trou à fumée protégé par sa couverture. Des femmes nues étaient assises autour du feu, sur des bancs faits d’ossements plats posés sur d’autres os de mammouth qui servaient de supports. Des récipients remplis d’eau s’alignaient le long d’un mur. De grands paniers solides, au tressage serré, contenaient l’eau froide, tandis que de la vapeur montait des estomacs de gros animaux soutenus par des ramures de cervidés. Quelqu’un, à l’aide de deux os plats, sortit du feu une pierre brûlante, la laissa tomber dans l’une des poches. Un nuage de vapeur parfumée aux aiguilles de sapin monta, se répandit dans la pièce.

  — Venez-vous asseoir entre Tulie et moi, dit Nezzie.

  Elle déplaça son vaste corps pour faire de la place. Tulie en fil autant, du côté opposé. Elle aussi était corpulente, mais ses dimensions imposantes venaient principalement de sa masse musculaire. Ses formes pleines ne laissaient néanmoins aucun doute sur sa féminité.

  — Je veux d’abord me débarrasser d’un peu de cette boue, répondit Deegie. Ayla aussi, probablement. L’avez-vous vue glisser tout le long du toit ?

  — Non. T’es-tu fait mal, Ayla ? questionna Fralie avec inquiétude. Sa grossesse avancée la gênait visiblement.

  Sans laisser à Ayla le temps de répondre, Deegie éclata de rire.

  — Ranec l’a rattrapée. Et il n’avait pas l’air de le regretter.

  Il y eut des sourires, des hochements de tête entendus.

  Deegie prit un bassin fait d’un crâne de mammouth, y versa de l’eau froide et de l’eau chaude à laquelle elle ajouta une petite branche de sapin. D’une masse sombre d’une substance moelleuse, elle tira une poignée pour Ayla, une autre pour elle-même.

  — C’est quoi ? demanda la jeune femme. Elle palpait la substance douce et soyeuse.

  — De la laine de mammouth répondit Deegie. Celle qui leur pousse sous le poil, l’hiver. Au printemps, ils la perdent en abondance, et elle s’accroche aux buissons et aux arbres. On en ramasse même parfois sur le sol. Trempe-la dans l’eau, et tu pourras t’en servir pour te débarrasser de la boue.

  — Cheveux pleins de boue aussi, dois laver.

  — Nous nous laverons les cheveux pour de bon après, quand nous aurons bien transpiré.

  Elles se rincèrent dans les nuages de vapeur, et Ayla s’assit ensuite entre Deegie et Nezzie. Deegie se renversa en arrière, ferma les yeux avec un soupir de contentement. Pendant ce temps, Ayla, qui se demandait pourquoi elles étaient toutes assises là, à transpirer, observait les autres occupantes de la pièce. Latie, installée de l’autre côté de Tulie, lui sourit. Elle lui rendit son sourire.

  Il se fit un mouvement à l’entrée. La jeune femme eut l’impression d’un courant d’air froid et s’aperçut qu’elle avait très chaud. Tout le monde leva la tête pour voir qui arrivait. Rugie et Tusie descendirent précautionneusement les marches, suivies par Tronie qui portait Nuvie.

  — J’ai dû donner le sein à Hartal, déclara Tronie. Tornec tenait à l’emmener à l’étuve, et je ne voulais pas qu’il fasse des difficultés.

  On n’acceptait donc aucun mâle, en ces lieux ? se demandait Ayla. Pas même les tout petits garçons ?


  — Tous les hommes sont dans l’étuve, Tronie ? questionna Nezzie. Je devrais peut-être aller chercher Rydag.

  — Danug l’a emmené. Les hommes, je crois, ont décidé qu’ils voulaient tous les mâles, cette fois, répondit Tronie. Même les enfants.

  — Frébec a emmené Tasher et Crisavec, précisa Tusie.

  — Il est grand temps qu’il commence à s’intéresser à ces petits, grommela Crozie. N’est-ce pas la seule raison qui t’a amenée à t’unir à lui, Fralie ?

  — Non, mère. Ce n’est pas la seule raison.

  Ayla fut surprise. Jamais encore elle n’avait entendu Fralie contredire sa mère. Personne d’autre ne parut le remarquer. Peut-être, en cet endroit où se trouvaient seulement des femmes, Fralie n’avait-elle pas à se soucier de sembler prendre parti. Crozie, la tête en arrière, avait les yeux clos. La ressemblance entre sa fille et elle était étonnante. Fralie, en fait, lui ressemblait trop. Si l’on ne tenait pas compte de son ventre, enflé par la grossesse, elle était d’une maigreur qui la faisait paraître aussi vieille que sa mère, remarqua Ayla. Ses chevilles étaient gonflées. Ce n’était pas bon signe. La jeune femme aurait aimé l’examiner. Elle comprit que ce serait peut-être possible, là où elles se trouvaient.

  — Fralie, chevilles enflent beaucoup ? demanda-t-elle, non sans une certaine hésitation.

  Les autres femmes se redressèrent, dans l’attente de la réponse de Fralie, comme si toutes prenaient subitement conscience de l’idée qui venait de se présenter à l’esprit d’Ayla. Crozie elle-même observait sa fille sans mot dire.

  Fralie baissa les yeux sur ses pieds. Elle parut examiner ses chevilles enflées d’un air méditatif. Elle releva la tête.

  — Oui. Elles gonflent, ces derniers temps, dit-elle.

  Nezzie poussa un soupir de soulagement, et toutes les autres éprouvèrent le même sentiment.

  Ayla se pencha en avant.

  — Toujours vomir le matin ?

 

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