Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 77

by Jean M. Auel


  Une fois sur la steppe, le Camp du Lion regarda, dans un respectueux silence, passer les énormes créatures au poil rude. C’étaient les animaux les plus gigantesques de leur région, et, en fait, de presque partout ailleurs. Le troupeau, où se trouvaient plusieurs jeunes, défilait non loin, et la vieille matriarche qui le menait considérait les humains avec méfiance. Elle mesurait bien trois mètres à l’épaule. Son crâne très haut était en forme de dôme, et elle portait sur le garrot une bosse qui lui servait à emmagasiner une réserve de graisse pour l’hiver. Le dos court, qui descendait en pente raide jusqu’au pelvis, complétait le profil caractéristique, immédiatement reconnaissable. La tête était large en proportion de la taille, plus de la moitié de la longueur d’une trompe relativement courte, munie à l’extrémité de deux projections mobiles et sensibles, l’une au-dessus, l’autre en dessous. La queue était courte, elle aussi, les oreilles petites, pour conserver la chaleur.

  Les mammouths étaient éminemment adaptés à leur glacial domaine, avec un cuir épais, isolé par huit centimètres ou davantage de graisse et couvert d’un duvet dru et moelleux long de près de trois centimètres. Le rude poil du dessus, qui pouvait atteindre cinquante centimètres, était d’un brun rougeâtre sombre. Il recouvrait en couches régulières l’épais duvet laineux, à la manière d’un chaud manteau imperméable, résistant au vent. L’efficacité de leurs molaires pareilles à des râpes leur permettait de consommer en hiver un régime d’herbe sèche et dure, agrémenté de petits rameaux de bouleaux, de saules et de mélèzes, avec autant de facilité qu’ils se nourrissaient, l’été, d’herbe verte, de joncs et de plantes.

  Le plus impressionnant, chez les mammouths, c’étaient leurs immenses défenses, qui inspiraient la stupeur et une crainte respectueuse. Assez proches l’une de l’autre à l’origine, elles émergeaient de la mâchoire inférieure, pointaient d’abord droit vers le bas, pour se recourber ensuite fortement vers l’extérieur, puis vers le haut et, enfin, vers l’intérieur. Chez les vieux mâles, une défense pouvait atteindre cinq mètres de long, mais, lorsqu’elles arrivaient à cette taille, elles se croisaient par-devant. Pour les jeunes, les défenses constituaient des armes très efficaces et des outils tout faits : elles servaient à déraciner les arbres, à débarrasser de la neige les pâturages et les zones où l’on trouvait à se nourrir. Mais, quand les deux pointes se relevaient et se croisaient, elles devenaient plus encombrantes qu’utiles.

  La vue des gigantesques animaux submergeait Ayla d’un flot de souvenirs. Elle se rappelait la première fois où elle avait pu admirer des mammouths et combien elle avait souhaité, alors, aller à la chasse avec les hommes du Clan. Talut l’avait invitée à la première chasse au mammouth avec les Mamutoï. Elle avait la passion de la chasse, et l’idée de pouvoir véritablement, cette fois, s’y livrer avec les hommes et les femmes du Camp du Lion fit passer sur sa peau un frisson d’impatience heureuse. Elle commença d’envisager avec un certain plaisir la perspective de la Réunion d’Été.

  La première chasse de la saison possédait une importante signification symbolique. Certes, la taille massive des mammouths laineux leur conférait une grande majesté, mais le sentiment des Mamutoï à leur égard allait plus loin. Ils dépendaient de l’animal pour bien autre chose que leur nourriture et, dans leur besoin, leur désir d’assurer la survivance des énormes bêtes, ils avaient conçu une relation particulière avec elles. Ils avaient pour elles un profond respect parce qu’ils basaient sur les mammouths leur propre identité.

  Les mammouths n’avaient pas de véritables ennemis naturels. Aucun carnivore ne dépendait régulièrement d’eux pour sa subsistance. Les énormes lions des cavernes, deux fois plus grands que tout autre félin, s’en prenaient normalement aux plus gros herbivores – aurochs, bisons, cerfs géants, élans, orignaux ou chevaux – et pouvaient tuer un adulte dans toute sa force. Il leur arrivait d’abattre un très jeune ou un très vieux mammouth, ou bien encore un malade, mais aucun prédateur à quatre pattes, que ce fût seul ou en groupe, n’était capable de tuer un mammouth adulte à la fleur de l’âge. Seuls, les Mamutoï, les enfants humains de la Grande Terre Mère, avaient reçu le pouvoir de chasser la plus grande de Ses créatures. Ils étaient les élus. Parmi toutes Ses créations, ils avaient la prééminence. Ils étaient les Chasseurs de Mammouths.

  Après le passage des mammouths, les gens du Camp du Lion s’engagèrent avec ardeur sur leurs traces. Pas pour les chasser : ce serait pour plus tard. Ils voulaient recueillir la douce laine duveteuse qu’ils perdaient en grande quantité à travers les poils plus rudes de la toison supérieure. Cette laine d’un rouge sombre, que l’on ramassait sur le sol ou sur les branches épineuses qui s’y accrochaient et la retenaient, était considérée comme un don exceptionnel offert par l’Esprit du Mammouth. A l’occasion, on ramassait aussi, avec le même enthousiasme, la laine blanche du mouflon, que le mouton sauvage perdait au printemps, la laine brune, incroyablement douce, du bœuf musqué et le duvet plus clair du rhinocéros laineux. Ils offraient mentalement des actions de grâces à la Grande Terre Mère qui puisait dans Son abondance tout ce qu’il fallait à Ses enfants, les végétaux comestibles, les animaux et des matériaux comme le silex et l’argile. Il leur suffisait de savoir où et quand les chercher.

  Les Mamutoï ajoutaient avec joie à leur régime des légumes, riches en variété, mais ils chassaient peu au printemps et au début de l’été, à moins que les réserves de viande ne fussent près de s’épuiser. Les animaux étaient trop maigres. Le long et dur hiver les privait des nécessaires sources d’énergie, concentrée sous la forme de graisse. Leurs migrations étaient commandées par le besoin de se refaire. On choisissait parfois quelques bisons mâles, si le poil, encore noir au garrot, indiquait la présence d’une certaine quantité de graisse ; ou bien quelques femelles pleines, de différentes espèces, à cause de la chair tendre du fœtus et de sa peau dont on faisait des vêtements d’enfants. L’exception marquante, c’était le renne.

  De vastes troupeaux de rennes migraient vers le nord. Les femelles coiffées de bois, avec les jeunes de l’année précédente, montraient le chemin au long des pistes qui menaient aux territoires où, traditionnellement, elles mettaient bas. Les mâles suivaient. Comme pour tous les animaux qui se déplaçaient en troupeaux, leurs rangs étaient décimés par les loups, qui les suivaient sur leurs flancs et repéraient les plus faibles, les plus vieux, et par plusieurs espèces de félins : les grands lynx, les léopards au corps effilé et, de temps à autre, un énorme lion des cavernes. Les grands carnivores conviaient aux restes de leurs festins d’autres carnivores de moindre importance, et des nécrophages, quadrupèdes ou oiseaux : renards, hyènes, ours bruns, civettes, petits félins des steppes, gloutons, corbeaux, milans, faucons et bien d’autres.

  Les bipèdes chasseurs cherchaient leurs proies parmi toutes ces espèces. Ils ne dédaignaient ni les fourrures ni les plumes de leurs concurrents. Le renne, toutefois, était le gibier le plus recherché du Camp du Lion. Non pour sa chair, même si on ne la laissait pas perdre. La langue était considérée comme un mets recherché, et l’on faisait sécher la viande, dans son ensemble, pour en faire des vivres en cas de voyage. Mais c’étaient surtout les peaux qui attiraient les Mamutoï. Généralement d’une couleur fauve grisâtre, le poil de la plupart des rennes du nord pouvait aller du blanc crème jusqu’à une teinte foncée presque noire, en passant par un ton brun rougeâtre chez les jeunes, naturellement isolante. On ne pouvait trouver rien de mieux pour les vêtements d’hiver, et elle était sans égale comme couverture. Chaque année, à l’aide de fosses ou en battues, le Camp du Lion chassait le renne, afin de reconstituer ses réserves ou pour avoir des cadeaux à emporter lorsqu’ils partiraient pour leurs propres migrations d’été.

  Le Camp du Lion se préparait pour la Réunion d’Été, et l’agitation était à son comble. Une fois au moins par jour, quelqu’un expliquait à Ayla qu’elle prendrait plaisir à faire la connaissance de tel ou tel parent ou ami, et que tous ces gens seraient
heureux de la rencontrer. Le seul qui semblait manquer d’enthousiasme à la perspective de ce rassemblement des Camps était Rydag. Jamais Ayla n’avait vu l’enfant aussi déprimé, et elle s’inquiétait pour sa santé.

  Durant plusieurs jours, elle l’observa avec attention. Par un après-midi exceptionnellement chaud, où il regardait plusieurs personnes étendre sur des cadres des peaux de rennes, elle s’assit à côté de lui.

  — J’ai préparé pour toi un nouveau remède, Rydag, dit-elle. Tu l’emporteras à la Réunion d’Été. Il est plus frais, et il aura peut-être plus de force. Il faudra me dire si tu constates des différences, en mieux ou en plus mal.

  Elle s’exprimait à la fois par des signes et par des mots, comme elle le faisait généralement avec lui.

  — Comment te sens-tu, en ce moment ? Y a-t-il eu des changements, ces derniers temps ?

  Rydag aimait parler avec Ayla. Il était profondément reconnaissant de pouvoir désormais communiquer avec son Camp, mais, pour les Mamutoï, la compréhension et l’usage du langage par signes étaient essentiellement simples et directs. Il comprenait depuis des années leur langage parlé, mais, lorsqu’ils s’adressaient à lui, ils avaient tendance à le simplifier pour l’accorder aux signes qu’ils utilisaient. Les signes qu’employait Ayla serraient de plus près les nuances et l’esprit du langage verbal, ils rehaussaient ses paroles.

  — Non, je me sens comme d’habitude, lui exprima-t-il.

  — Tu n’es pas fatigué ?

  — Non... Oui. Toujours fatigué un peu. Pas trop, ajouta-t-il en souriant.

  Ayla hocha la tête. Elle l’examinait de près, à la recherche de symptômes visibles. Elle tentait de s’assurer qu’il ne s’était produit aucun changement dans son état, du moins pas d’aggravation. Elle ne distinguait aucun signe de détérioration physique, mais l’enfant semblait abattu.

  — Rydag, quelque chose te tourmente ? Tu es malheureux ?

  Il haussa les épaules, le regard détourné. Mais il reporta bientôt les yeux sur la jeune femme.

  — Veux pas partir, fit-il par signes.

  — Où ne veux-tu pas partir ? Je ne comprends pas.

  — Veux pas aller à la Réunion.

  Il s’était de nouveau détourné d’elle.

  Ayla fronça les sourcils mais n’insista pas. Apparemment, Rydag n’avait pas envie de s’attarder sur le sujet. Il ne tarda pas à rentrer dans l’habitation où elle le suivit, et, du foyer de la cuisine, elle le regarda s’allonger sur son lit. Elle était inquiète. Il était rare qu’il se couchât de son plein gré dans la journée. Elle vit Nezzie entrer et s’arrêter pour rattacher le rabat. Ayla se hâta d’aller l’aider.

  — Nezzie, sais-tu ce qui ne va pas, chez Rydag ? Il a l’air... si malheureux, dit-elle.

  — Oui, je sais. Il est ainsi chaque année, à cette époque. C’est la Réunion d’Été qui lui déplaît.

  — C’est ce qu’il m’a dit. Mais pourquoi ? Nezzie prit le temps de dévisager Ayla.

  — Tu ne le sais vraiment pas, hein ?

  La jeune femme fit non de la tête. Nezzie haussa les épaules.

  — Ne t’en inquiète pas, Ayla. Tu ne peux rien y faire.

  La jeune femme s’engagea dans le passage central et jeta un coup d’œil vers l’enfant. Il avait les paupières closes mais il ne dormait pas, elle le savait. Elle secoua la tête. Elle aurait aimé pouvoir lui venir en aide. Son abattement, se disait-elle, venait sans doute du fait qu’il était différent des autres. Pourtant, il s’était déjà rendu à d’autres Réunions.

  Très vite, elle traversa le Foyer du Renard, désert, et pénétra dans le Foyer du Mammouth. Brusquement, Loup arriva en bondissant, se retrouva sur ses talons et se mit, par jeu, à sauter autour d’elle. D’un signe, elle lui ordonna de se tenir tranquille. Il obéit mais il avait l’air si malheureux qu’elle se radoucit, lui lança le morceau de peau longuement mâchonné qui avait été l’un de ses chaussons d’intérieur favoris. Elle avait fini par le lui abandonner lorsqu’elle avait découvert qu’apparemment c’était le seul moyen pour l’empêcher de s’en prendre aux chaussons et aux bottes des autres. Il se lassa vite de son vieux jouet, s’aplatit sur les pattes de devant, remua la queue et jappa en la regardant. Ayla ne put s’empêcher de sourire. La journée était trop belle, décida-t-elle, pour rester enfermée. Sur l’inspiration du moment, elle prit sa fronde et un petit sac de galets ronds qu’elle avait rassemblés, fit signe à Loup de la suivre. Dans l’abri des chevaux, elle vit Whinney. Pourquoi ne pas l’emmener, elle aussi ?

  Elle sortit, suivie de la jument et du jeune loup gris, dont le pelage et les marques étaient, au contraire de sa mère, caractéristiques de son espèce. Elle vit Rapide à mi-hauteur de la pente qui descendait vers la rivière. Jondalar était avec lui. Sous le chaud soleil, il était torse nu et menait le jeune étalon à la longe. Ainsi qu’il l’avait promis, il avait entrepris de dresser Rapide : il y consacrait, en fait, la majeure partie de son temps, et le cheval, tout comme lui, semblait y prendre plaisir.

  A la vue d’Ayla, Jondalar lui fit signe de l’attendre, remonta la pente dans sa direction. Il était rare qu’il l’approchât, qu’il marquât le désir de lui parler. Jondalar avait changé, depuis l’incident qui s’était produit sur la steppe. Il n’évitait plus la jeune femme, à proprement parler, mais il faisait rarement l’effort de lui adresser la parole et, quand cela lui arrivait, il se comportait en étranger, poli et réservé. Elle avait espéré que le jeune étalon les rapprocherait, mais il paraissait plutôt plus distant encore.

  Elle attendait, le regard fixé sur le grand et bel homme musclé qui s’avançait vers elle. Sans qu’elle l’eût cherché, le souvenir de son ardente réponse au désir de Jondalar se présenta à son esprit. Aussitôt, elle se surprit à le désirer elle-même. C’était une réaction de son corps, qui échappait à son contrôle, mais, au moment où Jondalar approchait, elle vit son visage se colorer, ses beaux yeux bleus prendre l’expression qu’elle connaissait si bien. Elle remarqua la bosse que faisait sa virilité sous ses jambières, bien qu’elle n’eût pas eu l’intention de porter son regard dans cette direction, et se sentit rougir à son tour.

  — Pardonne-moi, Ayla, je ne voudrais pas te déranger mais j’ai cru devoir te montrer la nouvelle bride que j’ai fabriquée pour Rapide. Elle pourrait te convenir pour Whinney.

  Jondalar maîtrisait sa voix. Il aurait aimé pouvoir en faire autant pour le reste de sa personne.

  — Tu ne me déranges pas, dit-elle, contre toute vraisemblance. Elle regardait les minces lanières de cuir, tressées et entrelacées.

  La jument était entrée en chaleur au début de la saison. Peu de temps après s’en être rendu compte, Ayla avait entendu le hennissement bien reconnaissable d’un étalon sur la steppe. Elle avait découvert la jument après que celle-ci eut vécu avec un étalon et son troupeau mais elle ne supportait pas l’idée de perdre Whinney au profit d’un autre cheval. Peut-être, cette fois, ne retrouverait-elle pas son amie. Elle s’était servie d’une sorte de licou pour retenir la jument, ainsi que Rapide qui avait manifesté un grand intérêt et une vive agitation, et elle les avait gardés dans le foyer des chevaux quand elle ne pouvait être avec eux. Depuis, elle continuait à utiliser le licou de temps à autre, bien qu’elle préférât laisser à Whinney la liberté d’aller et venir à son gré.

  — Comment s’en sert-on ? demanda-t-elle à Jondalar.

  Il lui en fit la démonstration sur Whinney avec un autre modèle qu’il avait fait pour elle. Ayla posa plusieurs questions, d’un ton qui se voulait détaché, mais elle ne prêtait guère attention aux réponses. Ce qui comptait pour elle maintenant, c’était la chaleur de Jondalar, qui se tenait près d’elle, et son léger parfum viril. Elle était apparemment incapable de détacher son regard de ses mains, du jeu des muscles sur son torse, de la bosse que faisait sa virilité. Ses questions, elle l’espérait, amèneraient Jondalar à poursuivre la conversation. Mais, dès qu’il eut achevé ses explications, il la quitta brusquement. Ayla le re
garda enfourcher Rapide et, le guidant avec les rênes attachées à la nouvelle bride, s’engager sur la pente. Un instant, elle songea à le suivre mais y renonça. S’il était si pressé de s’éloigner, c’était sans doute qu’il ne voulait pas d’elle à ses côtés.

  Ayla le suivit des yeux jusqu’à ce qu’il eût disparu. Loup jappait avec énergie, quémandait son attention. Elle noua sa fronde autour de sa tête, vérifia le nombre des galets dans leur petit sac, ramassa le louveteau et le posa sur le garrot de Whinney. Elle sauta alors sur le dos de la jument et, à son tour, s’engagea sur la pente, dans une direction différente de celle qu’avait prise Jondalar. Elle avait projeté de chasser avec Loup, et le moment était venu. Le petit loup avait commencé de suivre et de tenter d’attraper des petits rongeurs et d’autres animaux et Ayla avait découvert qu’il était habile à lever le gibier pour sa fronde. Au début, c’était par accident, mais Loup apprenait vite : déjà, elle s’était mise à le dresser à faire partir les bêtes à son commandement.

  Ayla ne s’était pas trompée sur un point. Si Jondalar s’était éloigné en toute hâte, ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas se trouver près d’elle à ce moment, mais bien plutôt parce qu’il éprouvait le désir d’être avec elle à tout instant. Il avait besoin de fuir ses propres réactions à la proximité de la jeune femme. Elle avait maintenant donné sa Promesse à Ranec, et lui-même avait perdu tout droit qu’il aurait pu avoir sur elle. Ces derniers temps, il enfourchait Rapide toutes les fois qu’il voulait échapper à une situation difficile ou à la lutte contre des émotions contradictoires, ou, plus simplement, quand il avait envie de réfléchir. Il commençait à comprendre pourquoi, si souvent, Ayla avait eu recours à la fuite sur Whinney lorsqu’elle était tourmentée. Parcourir les vastes plaines herbeuses sur l’étalon, sentir le vent lui fouetter le visage avaient sur lui un effet à la fois calmant et vivifiant.

 

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