Les chasseurs de mammouths

Home > Literature > Les chasseurs de mammouths > Page 83
Les chasseurs de mammouths Page 83

by Jean M. Auel


  Rien d’étonnant si Whinney et Rapide étaient si nerveux, se dit la jeune femme. Ce bourdonnement continuel lui faisait le même effet. Elle n’y était pas habituée. Le Rassemblement du Clan n’était pas aussi fréquenté mais, de toute façon, il n’aurait jamais été aussi bruyant. Les gens du Clan utilisaient peu de mots pour communiquer, et, rassemblés, ils faisaient peu de bruit, mais ce peuple qui s’exprimait verbalement, sauf en de rares occasions, engendrait toujours la cacophonie à l’intérieur d’un campement.

  Nombreux furent ceux qui accoururent pour saluer le Camp du Lion, pour offrir leurs services. Ils furent accueillis avec chaleur, mais, à plusieurs reprises, Talut et Tulie échangèrent des regards chargés de sens. Ils ne se rappelaient pas avoir jamais trouvé tant d’amis disposés à leur venir en aide. Avec l’assistance de Latie, de Jondalar, de Ranec et, pendant un moment, celle de Talut, Ayla édifia un abri pour les chevaux. Les deux jeunes hommes travaillaient ensemble mais se parlaient peu. La jeune femme refusait l’aide des curieux : les chevaux, expliquait-elle, étaient craintifs, et la présence d’inconnus les rendait nerveux. Elle prouvait ainsi qu’elle était la seule à exercer une autorité sur les animaux, ce qui avait pour unique résultat d’attirer la curiosité. Très vite, on ne parla plus que d’elle.

  A l’extrémité la plus écartée du campement, légèrement en retrait derrière une courbe de la muraille du ravin qui s’ouvrait sur la vallée de la rivière, le petit groupe construisit une sorte de brise-vent. Ils utilisèrent la tente dont Ayla et Jondalar s’étaient servis quand ils voyageaient ensemble, en l’étayant avec de jeunes arbres et des branches solides. L’abri était à peu près dissimulé à la vue des gens qui campaient dans le ravin, mais, de cet endroit, on découvrait largement la rivière et les magnifiques prairies parsemées d’arbres.

  Les arrivants étaient occupés à emménager et à aménager leurs emplacements pour dormir, quand une délégation du Camp du Loup accompagnée de quelques autres personnes se présenta pour les accueillir officiellement. Ils se trouvaient sur le territoire du Camp qui recevait, et, même si cela était tacite, c’était plus qu’un geste de simple courtoisie d’offrir à tous les visiteurs la libre disposition des terrains de pêche, de chasse et de cueillette qui appartenaient par droit d’hérédité au Camp du Loup. Bien sûr, la Réunion d’Été ne se prolongerait pas sur toute la saison, mais recevoir à la fois tant de gens représentait une lourde charge, et il était nécessaire de préciser si quelque territoire particulier devait être évité afin de ne pas abuser des ressources de la région.

  Talut avait été très surpris à l’annonce du changement de lieu pour la Réunion d’Été. D’ordinaire, les Mamutoï ne se rassemblaient pas dans un Camp. Ils choisissaient habituellement un emplacement situé sur la steppe ou dans la vallée d’une grande rivière, susceptible d’accueillir plus aisément de telles concentrations d’êtres humains.

  — Au nom de la Grande Mère de toutes choses, le Camp du Lion est le bienvenu, annonça une maigre femme aux cheveux gris.

  En la voyant, Tulie reçut un choc. Elle se rappelait une femme robuste, d’une grâce incomparable, qui avait assumé sans difficulté les responsabilités de sa position de Femme Qui Ordonne. En une seule année, elle avait vieilli de dix ans.

  — Marlie, nous apprécions votre hospitalité. Au nom de Mut, nous vous en remercions.

  Un homme étreignit les deux mains de Talut, en manière de salut.

  — Toujours le même, je vois, fit-il.

  Valez était plus jeune que sa sœur, mais, pour la première fois, Tulie remarqua, sur lui aussi, les signes de vieillissement. Du coup, elle prit soudain conscience de sa propre condition mortelle. Elle avait toujours cru Marlie et Valez proches de son âge.

  Valez continuait :

  — Mais voilà la plus grosse surprise, je crois. Quand Thoran est accouru en criant que des chevaux traversaient la rivière à gué avec vous, personne n’a pu s’empêcher d’aller voir. Et alors quelqu’un a découvert le loup...

  — Nous n’allons pas vous demander de tout nous raconter dès maintenant, dit Marlie, même si, je le reconnais, je meurs de curiosité. Vous allez devoir répéter trop souvent votre récit. Nous attendrons donc la soirée : tout le monde en profitera.

  — Marlie a raison, naturellement, déclara Valez, qui aurait pourtant préféré connaître l’histoire sur-le-champ.

  Il remarqua aussi que sa sœur semblait particulièrement fatiguée. Elle allait vivre là sa dernière Réunion d’Été, il le craignait. Voilà pourquoi il avait accepté d’accueillir ce rassemblement, quand le terrain initialement prévu avait été inondé par un changement dans le cours de la rivière. Marlie et lui allaient abandonner leur position de chefs cette même saison.

  Marlie reprit la parole.

  — Servez-vous de tout ce dont vous aurez besoin, je vous en prie. Êtes-vous bien installés ? Je regrette que vous deviez loger dans ce coin isolé, mais vous êtes arrivés bien tard. Je n’étais même plus sûre que vous alliez venir.

  — Nous avons fait un détour, reconnut Talut. Mais cet endroit nous convient parfaitement. Il est préférable pour les animaux qui ne sont pas habitués à voir tant de monde.

  — J’aimerais bien savoir comment ils se sont habitués à la présence d’une seule personne ! claironna une voix.

  Les yeux de Tulie s’illuminèrent à la vue du grand jeune homme qui s’approchait, mais Deegie fut la première à l’atteindre.

  — Tarneg ! Tarneg ! s’écria-t-elle, en courant se jeter dans ses bras. Les autres occupants du Foyer de l’Aurochs la suivirent de près. Tarneg étreignit sa mère, Barzec ensuite. Tous avaient les larmes aux yeux. Druwez, Brinan et Tusie réclamèrent ensuite son attention.

  Il passa un bras autour des épaules de chacun des garçons, déclara qu’ils avaient bien grandi, avant de soulever Tusie de terre. Ils s’embrassèrent, le jeune homme chatouilla l’enfant qui éclata d’un rire ravi. Il la reposa sur le sol.

  — Tarneg ! fit Talut de sa voix tonnante.

  — Talut, vieil ours ! répliqua Tarneg, d’une voix tout aussi sonore. Les deux hommes s’étreignirent. Il y avait entre eux un grand air de famille : Tarneg, comme son oncle, possédait la stature et la vigueur d’un ours. Mais il tenait de sa mère un teint et des cheveux moins hauts en couleur. Il se pencha vers Nezzie pour frotter sa joue contre la sienne. Après quoi, avec un sourire espiègle, il entoura de ses bras ses formes rebondies, la souleva du sol.

  — Tarneg ! protesta-t-elle. Que fais-tu là ? Lâche-moi ! Il la reposa doucement, lui adressa un clin d’œil.

  — Je sais maintenant que je te vaux, Talut ! lança-t-il dans un éclat de rire. Sais-tu depuis combien de temps j’attendais ce moment ? Rien que pour prouver que j’en étais capable ?

  — Il n’est pas nécessaire de... commença Nezzie.

  Talut, la tête rejetée en arrière, se mit à rire à gorge déployée.

  — Il en faut davantage, jeune homme. Quand tu seras mon égal entre les fourrures, alors, tu me vaudras.

  Nezzie renonça à protéger sa dignité sous des protestations. Elle se contenta de regarder son gigantesque ours de compagnon en secouant la tête avec une exaspération affectueuse.

  — Par quel mystère une Réunion d’Été pousse-t-elle les vieillards à vouloir prouver qu’ils ont retrouvé leur jeunesse ? dit-elle. Enfin, ça me donne au moins un peu de repos !

  — Je ne parierais pas là-dessus ! dit Talut. Je ne suis pas encore assez vieux pour être incapable de me frayer un chemin jusqu’à la lionne de mon foyer, tout en déblayant d’autres congères.

  Avec une exclamation dédaigneuse, Nezzie haussa les épaules et se détourna sans répondre. Ayla était restée près des chevaux et retenait le loup près d’elle afin qu’il n’effrayât pas les visiteurs par ses grondements, mais elle avait suivi avec un intérêt intense toute la scène, y compris les réactions des assistants. Danug et Druwez paraissaient un peu embarrassés. Sans encore avoir d’expérience, ils savaient de quoi il était question, et l
e sujet les occupait beaucoup, depuis quelque temps. Le sourire de Tarneg et de Barzec allait d’une oreille à l’autre. Latie rougissait et tentait de se dissimuler derrière Tulie, dont l’attitude disait qu’elle était bien au-dessus de toutes ces bêtises. La plupart des assistants souriaient avec bienveillance, même Jondalar, remarqua Ayla, surprise. Elle s’était demandée si le comportement de Jondalar à son égard trouvait ses raisons dans des coutumes très différentes. Peut-être, à la différence des Mamutoï, les Zelandonii ne croyaient-ils pas qu’un individu eût le droit de choisir le compagnon ou la compagne de sa vie. Pourtant, il n’avait pas l’air désapprobateur.

  Au moment où Nezzie passait devant elle pour rejoindre la tente, Ayla vit un petit sourire entendu se jouer sur ses lèvres.

  — Tous les ans, c’est la même chose, murmura-t-elle. Il faut qu’il fasse une grande scène, qu’il prouve à tout le monde quel homme il est, les premiers jours, même s’il n’en a « ramassé » qu’une ou deux, bien qu’elles me ressemblent toujours, blondes et grasses. Après ça, quand il pense que personne ne lui prête plus attention, il est tout heureux de passer presque toutes ses nuits au Camp de la Massette... et beaucoup moins heureux si je n’y suis pas.

  — Où vas-tu donc ?

  — Qui sait ? Dans un rassemblement de cette taille, tu as beau connaître tout le monde ou à tout le moins chaque Camp, tu ne connais personne intimement. Chaque année, tu trouves quelqu’un avec qui tu veux faire plus étroitement connaissance. Pour moi, il s’agit le plus souvent, je l’avoue, d’une autre femme qui a de grands enfants et une nouvelle recette pour cuisiner le mammouth. Parfois, un homme attire mon attention, ou c’est moi qui attire la sienne, mais je n’ai pas besoin d’en faire toute une histoire. Talut peut se permettre de se vanter, mais, pour dire toute la vérité, il ne serait pas très content si je me vantais, moi aussi.

  — Alors, tu ne dis rien, fit Ayla.

  — Ce n’est pas grand-chose quand il s’agit de préserver l’harmonie et la bonne entente au foyer... et... de faire plaisir à Talut.

  — Tu l’aimes vraiment, n’est-ce pas ?

  — Ce vieil ours ! commença Nezzie.

  Mais elle sourit, et une douceur lui monta aux yeux.

  — Nous avons eu nos mauvais moments, au début... Tu sais, quand il se met à crier ! ... Mais jamais je ne l’ai laissé prendre le dessus sur moi ni m’imposer le silence par la seule force de sa voix. C’est ce qui lui plaît chez moi, je crois. Talut, s’il le voulait, pourrait briser un homme en deux, mais ce n’est pas dans sa manière. Il est capable de se mettre en fureur, parfois, mais il n’y a pas en lui la moindre cruauté. Jamais il ne ferait de mal à plus faible que lui... autrement dit, presque tout le monde ! Oui, je l’aime, et, quand on aime un homme, on a envie de lui faire plaisir.

  — Tu ne... tu ne partirais pas avec un autre homme qui t’aurait plu, même si tu en avais envie, même si ça lui faisait plaisir ?

  — A mon âge, je n’aurais pas de mal à résister, Ayla. S’il faut dire toute la vérité, je n’ai pas vraiment de quoi me vanter. Quand j’étais plus jeune, il m’arrivait encore d’attendre avec impatience la Réunion d’Été, pour voir de nouveaux visages, m’amuser un peu et même, de temps en temps, pour aller faire un petit tour entre deux fourrures. Mais, à mon avis, Talut a raison au moins sur un point. Il n’y a pas beaucoup d’hommes qui le vaillent. Non pas à cause de ce qu’il est capable de « ramasser » mais parce qu’il se soucie de la manière de le faire.

  Ayla hocha la tête pour montrer qu’elle comprenait. Mais, aussitôt, elle plissa le front. Que faisait-on, s’il y avait deux hommes qui vous aimaient également ?

  — Jondalar !

  Ayla releva la tête en entendant une voix inconnue appeler le jeune homme par son nom. Elle le vit sourire, se diriger à grands pas vers une femme qu’il salua chaleureusement.

  — Tu es donc toujours chez les Mamutoï ! Où est ton frère ? demanda la femme.

  Elle était assez impressionnante, pas très grande mais bien musclée. Le front de Jondalar se contracta sous l’effet de la souffrance. A l’expression de la femme, Ayla vit qu’elle avait compris.

  — Comment est-ce arrivé ?

  — Une lionne lui a volé sa proie, et il l’a suivie jusqu’à sa tanière. Le mâle l’a tué et m’a blessé, expliqua Jondalar, le plus brièvement possible.

  La femme secoua la tête avec sympathie.

  — Tu étais blessé, disais-tu ? Comment t’es-tu tiré de ce mauvais pas ?

  Jondalar se tourna vers Ayla, vit qu’elle les regardait. Il conduisit l’inconnue jusqu’à elle.

  — Ayla, voici Brecie des Mamutoï, Femme Qui Ordonne du Camp du Saule... ou plutôt du Camp de l’Elan. Talut a dit que c’était le nom de ton camp d’hiver. Et voici Ayla des Mamutoï, fille du Foyer du Mammouth, au Camp du Lion.

  Brecie en resta interdite. Fille du Foyer du Mammouth ! D’où venait-elle ? Elle n’était pas avec le Camp du Lion, l’année précédente. Ayla n’était même pas un nom mamutoï.

  — Brecie, dit Ayla, Jondalar m’a parlé de toi. Tu es celle qui les a sauvés, son frère et lui, des sables mouvants de la Grande Rivière Mère et tu es l’amie de Tulie. Je suis heureuse de te connaître.

  Ce n’est certainement pas un accent mamutoï, se disait Brecie, et il n’est pas sungaea. Ce n’est pas non plus celui de Jondalar. Je ne suis même pas sûre que ce soit un accent. Elle parle vraiment très bien le mamutoï mais elle a une façon particulière d’avaler un peu certains mots.

  — Je suis heureuse de te connaître... Ayla, c’est bien ça ?

  — Oui, Ayla.

  — Un nom peu commun...

  Ne recevant aucune explication, Brecie continua :

  — Tu es celle, on dirait, qui... garde ces... animaux.

  Il vint à l’esprit de Brecie qu’elle ne s’était jamais trouvée aussi proche d’un animal – d’un animal, du moins, qui se tenait tranquille sans tenter de se sauver.

  — C’est parce qu’ils lui obéissent, expliqua Jondalar en souriant.

  — Mais ne t’ai-je pas vu toi-même avec l’un deux ? Tu m’as prise au dépourvu, je dois l’avouer, Jondalar. Dans ces vêtements, je t’ai d’abord confondu avec Darnev et, en te voyant conduire un cheval, j’ai pensé que j’avais des visions, ou que Darnev était revenu du monde des esprits.

  — Ayla m’enseigne à m’entendre avec ces animaux, déclara Jondalar. C’est elle, aussi, qui m’a sauvé du lion des cavernes. Crois-moi, elle a une manière bien à elle avec les bêtes.

  — Ça me parait évident, dit Brecie.

  Cette fois, elle baissait les yeux sur Loup, qui ne se montrait plus aussi nerveux, mais dont l’attention en éveil semblait encore plus menaçante.

  — Est-ce la raison pour laquelle elle a été adoptée par le Foyer du Mammouth ?

  — C’est l’une des raisons, répondit Jondalar.

  Brecie avait frappé à l’aveuglette en supposant qu’Ayla avait été récemment adoptée par Mamut du Camp du Lion. La réponse de Jondalar confirmait ses suppositions. Elle ne lui apprenait toutefois pas d’où venait cette fille. La plupart des gens pensaient qu’elle accompagnait le grand homme blond, au titre de compagne de foyer, peut-être, ou de sœur. Mais Jondalar, Brecie le savait, était arrivé dans leur territoire en la seule compagnie de son frère. Où avait-il trouvé cette femme ?

  — Ayla ! Je suis content de te revoir.

  Ayla leva les yeux, vit Branag, accompagné de Deegie. Elle ne l’avait rencontré qu’une fois, mais il lui faisait l’effet d’un vieil ami, et il était plaisant de connaître au moins quelqu’un, dans ce rassemblement.

  — Ma mère voudrait te présenter à l’Homme et à la Femme Qui Ordonnent du Camp du Loup, annonça Deegie.

  — Certainement, répondit Ayla.

  Elle était plutôt heureuse d’avoir un prétexte pour échapper au regard pénétrant de Brecie. Ayla avait décelé l’esprit aiguisé qui transparaissait dans les remarques de cette femme et elle se sentait vaguement mal à l’aise e
n sa présence.

  — Jondalar, veux-tu rester ici, avec les chevaux ?

  Quelques autres personnes avaient accompagné Branag et Deegie et se rapprochaient des animaux.

  — Tout cela est encore très nouveau pour eux, et ils sont plus tranquilles quand quelqu’un de familier est près d’eux. Où est Rydag ? Il pourrait surveiller Loup.

  — Il est dans la tente, répondit Deegie.

  Ayla se retourna. L’enfant se tenait timidement au seuil de la tente. Elle s’adressa à lui en paroles et par signes.

  — Tulie veut que je rencontre Celle Qui Ordonne. Tu surveilleras Loup ?

  — Je surveille, dit-il par signes, avec un regard chargé d’appréhension vers le petit groupe de personnes.

  Il s’avança lentement, s’assit près de Loup et l’entoura de son bras.

  — Regardez ça ! Elle parle même avec les Têtes Plates. Elle doit être très habile avec les animaux ! fit une voix sarcastique.

  Quelques personnes se mirent à rire.

  Ayla se retourna vivement, et son regard menaçant chercha celui qui avait fait cette remarque.

  — N’importe qui peut leur parler : on parle bien à un rocher. Le plus difficile, c’est de les amener à répondre, dit une autre voix.

  Les rires éclatèrent de nouveau. La jeune femme se tourna dans cette direction. La fureur lui coupait presque la parole.

  — Y a-t-il quelqu’un ici pour dire que ce garçon est un animal ? demanda une autre voix, plus familière.

  Ayla plissa le front en voyant s’avancer un membre du Camp du Lion.

  — Moi, Frébec. Et pourquoi pas ? Il ne comprend pas ce que je dis. Les Têtes Plates sont des animaux, tu l’as dit assez souvent.

  — Et je dis maintenant que je me trompais, Chaleg. Rydag comprend très bien ce que tu dis, et il n’est pas difficile de l’amener à te répondre. Il te suffit d’apprendre son langage.

 

‹ Prev