— Je sais, maman. Ne t'en fais pas. Ce n'est qu'une amourette.
— Exactement ! renchérit-elle en se laissant convaincre un peu trop facilement.
Avec un petit soupir, elle jeta un coup d'œil sur la grosse pendule ronde accrochée au mur.
— Tu dois partir ?
— Phil est censé m'appeler, reconnut-elle, piteuse, en se mordant les lèvres. J'ignorais quand tu allais te réveiller...
— Aucun problème. Je ne suis pas seule.
Je tâchai de dissimuler mon soulagement. À quoi bon la blesser ?
— Je n'en ai pas pour longtemps. J'ai dormi ici, tu sais, annonça-t-elle, très fière d'elle.
— Oh, maman ! Ce n'était pas la peine ! Je ne m'en suis même pas aperçue.
— Je n'étais pas tranquille, à la maison, confessa-t-elle à regret. Un crime a été commis dans le voisinage, et je n'aime pas être là-bas toute seule.
— Quoi ?
— Quelqu'un est entré par effraction dans ce studio de danse pas très loin de chez nous et l'a incendié. Il ne reste plus rien ! Ils ont aussi laissé une voiture volée devant. Tu te rappelles que tu y avais pris des cours, chérie ?
— Oui, admis-je en frissonnant.
Aïe !
— Si tu veux, je peux rester.
— Non, ça ira. Il y a Edward.
Ce qui parut lui donner une bonne raison de ne pas s'en aller.
— Je reviendrai ce soir, décida-t-elle.
Un avertissement aussi bien qu'une promesse.
— Je t'aime, maman.
— Je t'aime aussi, Bella. Essaie d'être un peu plus prudente quand tu marches, chérie, je n'ai pas envie de te perdre.
Edward n'ouvrit pas les yeux, mais un immense sourire traversa son visage. À cet instant, une infirmière débarqua pour vérifier mes tubes et mes fils. Ma mère m'embrassa sur le front, tapota ma main bandée et partit. L'infirmière consulta le compte-rendu du moniteur.
— Tu te sens anxieuse, petite ? me demanda-t-elle. Ton pouls a eu quelques sautes de tension.
— Non, ce n'est rien.
— Je vais prévenir la responsable que tu es réveillée. Elle viendra te voir dans une minute.
Dès que la porte fut refermée, Edward bondit près de moi.
— Vous avez volé une voiture ? lançai-je en sourcillant.
— Une très bonne voiture, admit-il avec une grimace joyeuse qui n'avait rien de repentant. Rapide.
— Bien dormi ?
— J'ai fait des rêves extrêmement intéressants.
— Pardon ?
— Je suis étonné. Je pensais que la Floride... ta mère... bref, j'avais cru que c'était ce que tu voudrais.
— Mais tu serais cantonné à l'intérieur toute la sainte journée, en Floride ! Tu ne pourrais sortir que la nuit, comme un vrai vampire.
Un bref sourire étira ses lèvres, puis il devint grave.
— Je comptais rester à Forks, Bella. Ou ailleurs, dans un endroit où je ne pourrai plus te faire de mal.
D'abord, je ne compris pas et je le contemplai avec stupéfaction. Puis les mots prirent leur sens, tel un puzzle abominable. J'eus à peine conscience du bruit de mon pouls qui s'affolait bien que je me sois mise à haleter. Par contre, je sentis très bien la douleur aiguë qui déchirait mes côtes. Il m'observa avec inquiétude, bien que cette nouvelle souffrance n'eût rien à voir avec mes blessures. Elle était si violente que je crus qu'elle allait m'anéantir.
Tout à coup, une nouvelle infirmière entra dans la chambre d'un pas résolu. Avec l'aisance de l'expérience, elle eut tôt fait de décrypter mon expression.
— Je crois qu'il est l'heure de te donner d'autres analgésiques, ma belle, annonça-t-elle gentiment en tapotant la perfusion.
— Non, non, protestai-je en tâchant de composer mes traits. Je n'ai besoin de rien.
— Pas la peine de jouer les héroïnes, tu sais. Le stress ne te vaut rien, dans ton état.
Elle attendit, mais je secouai la tête.
— Très bien, soupira-t-elle. Appuie sur ce bouton quand tu auras changé d'avis.
Elle lança un ultime coup d'œil soucieux au moniteur, puis ressortit, non sans avoir toisé Edward avec sévérité. Immédiatement, celui-ci posa ses mains fraîches sur mon visage. Je le fixai, hébétée.
— Calme-toi, Bella.
— Ne me quitte pas, le suppliai-je.
— D'accord. Et maintenant, détends-toi, sinon je rappelle cette fille pour qu'elle t'assomme de drogues.
Malheureusement, mon cœur refusait de s'apaiser.
— Bella, reprit-il en caressant mes joues, je serai là tant que tu en éprouveras le besoin.
— Jure de ne pas me quitter !
— J'en fais le serment.
L'odeur de son haleine était reposante, et j'eus l'impression de respirer plus librement. Il soutint mon regard tandis que mon corps se relaxait peu à peu, et que les bips reprenaient un rythme normal. Ses pupilles étaient très sombres, plus proches du noir que de l'or.
— Ça va mieux ?
— Oui.
Secouant la tête, il marmonna des paroles inintelligibles, même si je crus saisir les mots « trop émotive ».
— As-tu envie que nous nous séparions, Edward ? En as-tu assez de me sauver la vie tout le temps ?
— Non, bien sûr que non, Bella. Et veiller sur toi ne me pose aucun problème. Mais c'est moi qui te mets en danger... c'est à cause de moi que tu es ici.
— Tu ne crois pas si bien dire. C'est grâce à toi que je suis vivante.
— Tu parles d'une vivante ! Bandée et plâtrée des pieds à la tête comme une momie.
— Je ne faisais pas forcément allusion à ma dernière expérience avec la mort, tu sais. Je pensais aux autres — et multiples — fois. Sans toi, je serais en train de pourrir dans le cimetière de Forks.
— Il y a pire, reprit-il comme s'il ne m'avait pas entendue. Ce n'est pas de t'avoir vue gisant sur le plancher, prostrée, blessée. Ni d'avoir été en retard. Ni même d'avoir entendu tes hurlements de douleur. Aucun de ces souvenirs insupportables qui m'accompagneront dans l'éternité n'est le pire... Le plus horrible, ça a été de sentir... que je n'arrivais pas à m'arrêter. De savoir avec certitude que j'aurais pu te tuer.
— Ça ne s'est pas produit.
— Ça aurait pu. Si aisément.
J'avais conscience qu'il me fallait rester calme. Sauf qu'il était en train de se convaincre sous mes yeux qu'il devait me quitter, et la panique bloqua mes poumons, incapable d'en sortir.
— Promets-moi quelque chose.
— Quoi ?
— Comme si tu ne le savais pas !
Son entêtement à ne voir que le négatif commençait à m'irriter prodigieusement. Il perçut mon changement d'humeur. Son front se plissa.
— Visiblement, lança-t-il avec brutalité, je n'ai pas la force de m'éloigner de toi. J'imagine que tu arriveras à tes fins, que ça te tue ou non.
— Bien.
Je notai cependant qu'il ne m'avait rien promis.
— Tu m'as dit que tu étais parvenu à t'arrêter... Je veux savoir pourquoi.
— Comment ça, pourquoi ?
— Pourquoi n'as-tu pas laissé le venin me contaminer ? Je serais comme toi, maintenant.
Il se renfrogna, et je me rappelai — trop tard — que je n'étais pas censée être au courant. Alice avait dû être trop préoccupée ou bien elle avait surveillé de très près ses pensées en sa compagnie, car il était évident qu'il ignorait qu'elle m'avait tout révélé des mécanismes de création d'un vampire. Il était décontenancé et furibond. Ses narines palpitèrent, et sa bouche se durcit.
— J'admets volontiers ne pas être une spécialiste des relations amoureuses, enchaînai-je quand je compris qu'il n'avait pas l'intention de me répondre. Mais il me paraît logique qu'un homme et une femme soient... à égalité. L'un d'eux ne peut passer son temps à se porter au secours de l'autre. D'une façon ou d'une autre, chacun est là pour sauver l'autre.
Il croisa les bras. Ses trai
ts ne trahissaient plus rien, il dominait sa rage. Il avait visiblement décidé que je n'en étais pas l'objet. Je priai pour avoir l'occasion d'avertir Alice avant qu'il ne s'en prenne à elle.
— Tu m'as sauvé, murmura-t-il.
— Je refuse de me cantonner au rôle de Lois Lane1, insistai-je. Je veux aussi être Superman.
— Tu ne sais pas de quoi tu parles, répliqua-t-il tendrement.
— Je crois que si.
— Non, Bella. J'ai eu presque un siècle pour y réfléchir, et je n'ai toujours pas d'opinion arrêtée.
— Regrettes-tu l'intervention de Carlisle ?
— Non. Mais la vie m'abandonnait, je n'avais rien à perdre.
— C'est toi, ma vie. Tu es la seule chose que je ne supporterais pas de perdre.
Il m'était de plus en plus facile d'avouer à quel point j'avais besoin de lui.
— Je ne peux pas le faire, Bella, décréta-t-il très calmement, déterminé. Je ne te ferai pas ça.
— Pourquoi pas ? m'entêtai-je, la voix plus rauque que je l'eusse voulu. Ne me dis pas que c'est trop difficile. Pas après ce qui s'est passé aujourd'hui... il y a quelques jours, plutôt. Enfin, peu importe, ce devrait n'être rien du tout.
— Et la douleur ? rétorqua-t-il en me fusillant du regard.
À ce stade, je blêmis. Ce fut plus fort que moi. Malgré tout, je m'appliquai à dissimuler l'horreur qu'éveillait en moi le souvenir du feu dans mes veines.
— Ça, c'est mon affaire, plastronnai-je. Je suis capable de l'affronter.
— Il est des fois où le courage confine à la folie.
— Ce n'est pas un problème. Trois jours. Fastoche !
Edward grimaça une nouvelle fois en découvrant que j'en savais autant mais il ravala sa colère et devint songeur.
— Et Charlie ? lança-t-il. Et Renée ?
Le silence tomba. J'ouvris la bouche, aucun son n'en sortit. Je la refermai. Il patientait, de plus en plus triomphant au fur et à mesure qu'il constatait qu'il m'avait coincée.
— Écoute, finis-je par marmotter, pas très convaincante, comme toujours lorsque je mentais. Ce n'est pas un problème non plus. Renée s'est toujours rangée aux choix qui lui convenaient, elle voudrait que j'en fasse autant. Quant à Charlie, il est résistant et il a l'habitude d'être tout seul. Je ne peux pas prendre soin d'eux toute ma vie. J'ai la mienne aussi.
— Exactement ! aboya-t-il. Et ne compte pas sur moi pour t'en priver.
— Si tu attends que je meure de ma belle mort, je te rappelle que ça a failli arriver et que c'est ta faute si je suis encore vivante !
— Je ne veux pas que tu meures.
Histoire de me calmer, j'inspirai profondément, ignorant le retour de la douleur provoqué par ce mouvement. Je le toisai, il me rendit la politesse. Il n'était prêt à aucun compromis.
— Pourtant, je vais mourir, finis-je par lâcher.
Il parut étonné.
— Bien sûr que non ! Tu n'auras qu'une ou deux cicatrices...
— Je vais mourir, répétai-je.
— Franchement Bella, protesta-t-il, anxieux à présent, tu sortiras d'ici dans quelques jours, une semaine tout au plus.
— Peut-être pas maintenant, mais ça finira par arriver. Je m'en rapproche à chaque seconde qui passe. Et je vais devenir vieille.
Il se renfrogna, appuya ses doigts contre ses tempes et ferma les yeux.
— C'est ce qui est censé se produire. Ce qui devrait se produire. Ce qui se serait produit si je n'avais pas existé — et je ne devrais pas exister.
— Ah ! N'importe quoi ! C'est comme si tu allais trouver un type qui vient de gagner au loto, que tu lui prenais tout son argent en lui disant : « Hé, mon pote, faisons comme si rien ne s'était passé, c'est mieux ainsi. » Je réfute cet argument.
— Je ne suis pas le gros lot.
— En effet. Tu vaux beaucoup plus.
— Bella ! s'exclama-t-il, exaspéré. Je refuse de discuter de cela plus longtemps avec toi. Pas question que je te condamne à une nuit éternelle. Un point c'est tout !
— Si tu crois que je renoncerai, c'est que tu me connais bien mal. Tu n'es pas le seul vampire du coin.
— Alice n'oserait pas !
L'espace d'un instant, il eut l'air si effrayant que je ne pus m'empêcher de penser qu'il avait raison — personne ne serait jamais assez brave pour le défier ainsi.
— Elle sait, hein ? C'est pourquoi tu lui en veux tellement. Elle a vu que je serais comme toi... un jour.
— Elle se trompe. Elle t'a aussi vue morte, et ce n'est pas arrivé.
— Je ne parierais pas contre elle.
Nous nous dévisageâmes avec colère pendant quelques minutes dans un silence que rompait seulement le bourdonnement des appareils, le bruit du goutte-à-goutte et le tic-tac de la pendule. Il céda le premier et une vague de tendresse inonda ses prunelles.
— Bon, repris-je, où tout cela nous mène-t-il ?
— À rien, rigola-t-il. J'ai bien peur qu'on appelle ça une impasse.
Je serrai les poings et poussai aussitôt un petit cri de douleur.
— Ça va ? demanda-t-il en regardant le bouton d'appel de l'infirmière.
— Oui, mentis-je.
— Je ne te crois pas.
— Je n'ai pas envie de dormir.
— Il faut que tu te reposes. Ces disputes ne te valent rien.
— Tu n'as qu'à céder, dans ce cas.
— Bien essayé.
Il tendit la main vers le bouton.
— Non !
Il m'ignora.
— Oui ? couina l'interphone.
— Nous sommes prêts pour les antalgiques, annonça-t-il sereinement en négligeant mes coups d'œil furibonds.
— Je vous envoie quelqu'un, répondit l'interlocuteur anonyme, l'air de s'ennuyer à mourir.
— Je ne prendrai rien, persistai-je.
— Je ne pense pas qu'il s'agira d'un produit à avaler, riposta-t-il avec un coup d'œil à la perfusion suspendue à côté de mon lit.
Mon cœur s'emballa, Edward lut la peur dans mes yeux et soupira.
— Bella, tu as mal. Pourquoi fais-tu tant de difficultés ? Ils ne vont pas te piquer.
— Je n'ai pas peur des piqûres, marmonnai-je, juste de fermer les yeux.
Il me décocha son sourire en coin et prit mon visage entre ses paumes.
— Je t'ai juré de ne pas m'éloigner. Alors, arrête de paniquer. Tant que ça te rendra heureuse, je serai près de toi.
— Tu es en train de t'engager pour toujours, je te signale.
— Oh, tu te lasseras vite. Ce n'est qu'une amourette, après tout.
— J'ai été ahurie que Renée avale celle-là. Toi, je te croyais plus futé.
— C'est ce qui est formidable avec les humains. Ils changent d'avis tout le temps.
— Rêve !
Il riait quand l'infirmière entra en brandissant une seringue.
— Excuse-moi, lui dit-elle brusquement.
Il se leva et traversa la pièce pour s'adosser contre le mur du fond. Je ne le quittai pas des yeux.
— Eh voilà, ma belle, annonça la femme après avoir injecté les médicaments dans le tube, tu vas te sentir bien mieux.
Je marmonnai un merci à peine poli. L'effet fut rapide. Une torpeur m'envahit presque immédiatement.
— Ça devrait suffire, murmura-t-elle tandis que mes paupières se fermaient.
Elle était sans doute sortie, car quelque chose de frais et de lisse effleura ma joue peu après.
— Reste, bredouillai-je d'une voix pâteuse.
— Promis, chantonna sa belle voix, pareille à une berceuse. Tant que ça te rendra heureuse... tant que c'est ce qu'il y aura de mieux pour toi.
Je voulus secouer la tête, mais elle était trop lourde.
— Pas... la... même... chose... marmottai-je.
— Ne t'inquiète pas de cela maintenant, Bella. Nous nous disputerons quand tu seras réveillée.
— D'ac...cord.
Ses lèvres frôlèrent mon oreille.
— Je t'aime.
— Moi... aussi.
— Je sais.
Je tournai un peu le menton dans sa direction. Il comprit et m'embrassa légèrement.
— Merci.
— Tout le plaisir est pour moi.
Je me sentais partir, mais luttai néanmoins contre l'engourdissement, car je comptais bien avoir le dernier mot.
— Edward ?
— Oui ?
— Je parie sur Alice.
Puis la nuit se referma sur moi.
1 Lois Lane : éternelle fiancée de Superman.
Épilogue
UNE CÉLÉBRATION
Edward m'aida à monter dans sa voiture en veillant à ne froisser ni les nuages de soie et de mousseline de ma robe, ni les fleurs que je venais juste de ficher dans mes boucles savamment empilées, ni mon énorme plâtre. Ma bouche furibonde parut ne pas le déranger. Ensuite, il s'assit derrière le volant et recula dans la longue allée étroite.
— Quand vas-tu te décider à me révéler ce qui se passe ? demandai-je, maussade.
J'avais horreur des surprises, et il le savait très bien.
— Je m'étonne que tu ne l'aies pas encore deviné, riposta-t-il avec un sourire moqueur qui me coupa le souffle.
M'habituerais-je un jour à sa perfection ?
— T'ai-je dit à quel point tu étais beau, comme ça ?
— Oui, s'esclaffa-t-il.
Je ne l'avais encore jamais vu vêtu de noir, et cette couleur, par contraste avec sa peau pâle, rendait encore plus irréelle sa splendeur. C'était indéniable, même si le fait qu'il arbore un smoking me rendait drôlement nerveuse. Pas autant que ma robe, cependant. Ou ma chaussure. Rien qu'une, puisque mon autre pied était encore invalide. Le talon aiguille retenu par de simples rubans de satin n'allait sûrement pas m'aider à sautiller alentour.
— Je ne reviendrai plus si Alice s'entête à me traiter comme un cochon d'Inde Barbie, grognai-je.
J'avais, victime impuissante, passé l'essentiel de ma journée dans la salle de bains aux proportions renversantes de sa sœur qui s'était amusée à jouer à la coiffeuse et à l'esthéticienne. Lorsque j'avais eu le malheur de m'agiter ou de me plaindre, elle m'avait rappelé que, n'ayant pas de souvenirs de sa vie humaine, elle me priait de ne pas gâcher son plaisir par procuration. Ensuite, elle m'avait habillée de la robe la plus ridicule qui fût — bleu sombre, à fanfreluches, dégageant les épaules, avec des étiquettes en français que j'avais été incapable de déchiffrer -, une tenue plus adaptée à un défilé de mannequins qu'à Forks. Que nous soyons tous deux sur notre trente et un ne me disait rien qui vaille. À moins que... j'avais trop peur d'exprimer mes soupçons, même intérieurement.
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