RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 12

by Stephenie Meyer


  — Impossible, répétai-je

  En effet, bedon ou pas, règles ou pas (et je ne les avais pas, alors que je n’avais jamais eu de retard dans ma vie), il était inconcevable que je puisse être enceinte. Le seul avec lequel j’avais couché était un vampire, nom d’un chien !

  Un vampire toujours aussi pétrifié et qui ne donnait pas le moindre signe de vouloir bouger.

  Il devait y avoir une autre explication. Un dérangement. Une étrange maladie sud-américaine qui présentait les mêmes symptômes qu’une grossesse, en plus rapide…

  C’est alors que je me rappelai une matinée de recherches sur l’Internet qui paraissait remonter à des siècles. Assise à mon vieux bureau, dans ma chambre chez Charlie, éclairée par la lumière grise et terne du jour, fixant l’antiquité qui me servait d’ordinateur, en train de lire avidement ce que racontait un site intitulé « Vampires de A à Z ». Moins de vingt-quatre heures auparavant, Jacob Black avait tenté de me divertir en me narrant les légendes Quileute auxquelles il ne croyait pas encore et m’avait révélé qu’Edward était un vampire. J’avais anxieusement parcouru les premières pages du site, dédié aux vampires de par le monde : Danag philippin, Estrie hébreux, Varacolaci roumain et Stregoni benefici italiens (un conte qui racontait en réalité les exploits de mon nouveau beau-père chez les Volturi, même si je n’en avais rien su à l’époque). J’avais prêté de moins en moins attention aux histoires au fur et à mesure qu’elles devenaient de plus en plus improbables. Je ne me souvenais que vaguement des dernières entrées. Elles m’étaient apparues comme de simples prétextes inventés pour expliquer des choses comme le taux de mortalité infantile et l’infidélité. « Non, chérie, je ne te trompe pas ! Cette femme sexy que tu as surprise en train de filer en douce de la maison était une affreuse succube. J’ai de la chance de m’en être tiré vivant ! » Naturellement, avec ce que je savais maintenant des vampires, je soupçonnai que ces fadaises n’en étaient pas. Il y en avait eu également à l’intention des dames. « Comment oses-tu m’accuser de t’avoir été infidèle, rien que parce que tu reviens d’un voyage en mer de deux ans et que je suis enceinte ? C’était l’incube. Il m’a hypnotisée grâce à ses pouvoirs mystiques… »

  Telle avait été la définition d’un incube – sa capacité à engrosser ses proies infortunées.

  Je secouai la tête, ahurie. Mais…

  Je repensai à Esmé, à Rosalie surtout. Les vampires ne pouvaient pas avoir d’enfants. Sinon, Rosalie aurait trouvé un moyen de procréer, depuis le temps. Le mythe de l’incube n’était qu’une fable.

  Sauf que… il y avait une différence. Rosalie était stérile, parce qu’elle était figée dans l’état où elle était au moment de sa transformation en vampire. Or, il fallait que les corps des femmes humaines changent pour porter des enfants. Il y avait les modifications constantes des cycles menstruels, puis les plus importantes indispensables à l’accommodation d’un fœtus en croissance. Le corps de Rosalie ne pouvait évoluer. Le mien, si. J’en avais la preuve. Je touchai la bosse qui n’avait pas été là la veille.

  Quant aux hommes, ils restaient à peu près les mêmes de la puberté à la mort. Me revinrent des petits riens, glanés Dieu savait où : Charlie Chaplin avait dans les soixante-dix ans quand il avait engendré son plus jeune enfant. Les hommes n’étaient pas soumis à l’horloge biologique de la fertilité. Certes, nul n’était en mesure de dire si les vampires masculins étaient capables de donner la vie, là où leurs partenaires féminines ne l’étaient pas. Quel vampire au monde avait assez de contrôle sur lui – ou assez d’attirance – pour vérifier la chose avec une humaine ?

  Personnellement, je n’en connaissais qu’un.

  Tandis qu’une partie de mon cerveau triait les faits, les souvenirs et les spéculations, la deuxième – celle qui gérait mon aptitude à bouger le moindre de mes muscles – était stupéfaite au point que je n’étais même plus en état d’agir normalement. Impossible de remuer les lèvres pour parler, alors que j’avais envie de supplier Edward de m’expliquer ce qui se passait. Il fallait que je le rejoigne, que je le touche, mais mon corps refusait de m’obéir. J’en étais réduite à contempler mes yeux choqués dans le miroir et mes doigts appuyés sur le bossellement de mon estomac.

  Soudain, comme dans mon cauchemar si réel de la nuit, la scène se transforma sans crier gare. Ce que je voyais dans la glace parut complètement différent, alors que rien de particulier n’avait changé. Cela fut dû à un infime mouvement contre ma paume – depuis l’intérieur de mon ventre.

  Au même instant, le téléphone d’Edward se mit à sonner, strident, exigeant. Ni lui ni moi ne bronchâmes. L’appareil retentit, encore et encore. Je m’efforçai de l’oublier en appuyant mes doigts sur mon bedon, guettant un deuxième coup. Mon reflet ne me montrait plus un visage hébété, juste surpris. Je remarquai à peine les larmes étranges qui dégoulinaient sans bruit sur mes joues.

  Le mobile carillonnait, et j’aurais voulu qu’Edward répondît. J’étais en train de vivre un moment important, peut-être le plus important de mon existence.

  Dring ! Dring ! Dring !

  L’agacement finit par l’emporter sur le reste. Je tombai à genoux près d’Edward. Bougeant avec une grande prudence (qui m’étonna), consciente comme jamais de chacun de mes gestes, je tapotai ses poches à la recherche de l’engin. Je m’attendais presque à ce qu’il reprenne vie et s’empare du téléphone, mais il était immobile comme un mort. Identifiant le numéro, je n’eus guère de peine à deviner qui nous contactait.

  — Salut, Alice, croassai-je.

  Je m’éclaircis la voix.

  — Bella ? Bella ? Tout va bien ?

  — Oui. Euh… Carlisle est dans les parages ?

  — Oui. Quel est le problème ?

  — Je… je ne suis pas… sûre…

  Alice appela son père.

  — Edward va bien ? enchaîna-t-elle ensuite. Pourquoi n’a-t-il pas décroché ?

  — Je ne sais pas.

  — Que se passe-t-il, Bella ?

  — Qu’as-tu vu ?

  Il y eut un silence.

  — Je te passe Carlisle.

  J’eus l’impression que de l’eau glacée avait été injectée dans mes veines. Si Alice avait eu une vision de moi avec un enfant angélique aux yeux verts dans les bras, pourquoi ne m’avait-elle pas répondu ? En attendant que Carlisle prenne la communication, j’imaginai ce qu’elle avait pu décrypter. Un petit bébé ravissant, encore plus beau que celui de mes rêves, un minuscule Edward. Une chaleur nouvelle chassa la glace de mes veines.

  — Bella ? Bonjour, c’est Carlisle. Qu’y a-t-il ?

  — Je…

  Que dire ? Allait-il se moquer de mes conclusions ? Étais-je encore une fois en plein rêve ?

  — Je suis un peu inquiète pour Edward… Les vampires sont-ils sujets aux états de choc ?

  — A-t-il été blessé ?

  — Non, non. Juste… surpris.

  — Je ne comprends pas, Bella.

  — Je crois… je pense que… peut-être… je pourrais être… (Je pris une grande inspiration.) … enceinte.

  Comme pour confirmer mes soupçons, un deuxième mouvement déforma mon abdomen. Je posai vivement la main dessus. Au bout d’un long moment, Carlisle se ressaisit.

  — Quand ont débuté tes dernières règles ?

  — Seize jours avant le mariage.

  — Comment te sens-tu ?

  — Bizarre, avouai-je avant de fondre en larmes. Ça va vous sembler dingue, je sais qu’il est trop tôt pour tout cela. Je suis peut-être dingue, d’ailleurs. Mais j’ai des rêves étranges, je mange et je pleure toute la journée, je vomis et… et… je vous jure que quelque chose vient de bouger dans mon ventre.

  Soudain, Edward releva la tête, et je poussai un soupir de soulagement. Le visage blanc et dur, il tendit la main vers le téléphone.

  — Edward a l’air de vouloir vous parler, annonçai-je.

  — Passe-le-moi, ordonna Carlisle d’une voix tendue.

/>   J’obtempérai, bien que pas convaincue qu’Edward fût en mesure de parler.

  — C’est possible ? chuchota-t-il, sitôt l’appareil pressé contre l’oreille.

  Le regard vide, il écouta longtemps sans rien dire.

  — Et Bella ? finit-il par demander.

  Son bras s’enroula autour de ma taille et m’attira à lui. Encore une fois, il écouta pendant ce qui me parut de très longues minutes.

  — Oui, d’accord, conclut-il soudain avant de couper la communication et de composer un numéro dans la foulée.

  — Alors ? lançai-je.

  — Carlisle pense que tu es enceinte, lâcha Edward sur un ton morne.

  Cette confirmation déclencha un frisson chaleureux le long de ma colonne vertébrale. À l’intérieur de moi, ce qui bougeait se manifesta.

  — Qui appelles-tu ?

  — L’aéroport. Nous rentrons à la maison.

  Edward passa plus d’une heure de suite au bout du fil. Apparemment, il organisait notre vol de retour. Comme il ne parlait pas anglais, je n’aurais pu en jurer cependant. Il protesta et grinça souvent des dents.

  Tout en argumentant, il faisait les valises. Il tournoyait dans la chambre, pareil à un ouragan furieux, semant l’ordre plutôt que le chaos toutefois. Il jeta une de mes tenues sur le lit sans la regarder, et j’en conclus que j’étais censée m’habiller. Pendant qu’il continuait à négocier à l’aide de grands gestes brutaux, j’obéis.

  Lorsque je ne fus plus en état de supporter l’énergie violente qui irradiait de lui, je quittai sans bruit la pièce. Sa concentration maniaque me donnait la nausée – pas la même que celle du matin, juste un inconfort. Autant attendre ailleurs qu’il soit de meilleure humeur. Cet Edward réfrigérant et concentré m’effrayait.

  J’échouai dans la cuisine. M’emparant d’un sachet de bretzels, je me mis à les mâchonner sans y penser, tout en contemplant par la fenêtre le sable et les rochers, les arbres et l’océan qui étaient nimbés de soleil. Mon ventre tressauta.

  — Je sais, dis-je. Moi non plus, je ne veux pas partir d’ici.

  Pas de réaction.

  — Je ne comprends pas, repris-je. Où est le mal ?

  C’était surprenant. Ahurissant. Mais… mal ?

  Non.

  Alors, pourquoi Edward était-il aussi furieux ? Après tout, c’était lui qui avait exigé ce mariage. Je m’efforçai de réfléchir. Son souhait de rentrer immédiatement était peut-être légitime. Il désirait que Carlisle m’examinât, confirmât le diagnostic, bien que je n’eusse aucun doute à ce sujet. Ils voulaient sans doute comprendre pourquoi j’étais à un stade aussi avancé – anormal – de ma grossesse.

  Je finis par me persuader que j’avais analysé correctement la situation. Edward s’inquiétait pour le bébé. Ce qui n’était pas mon cas, car mon cerveau fonctionnait plus lentement que le sien et en était encore au stade où je m’émerveillais devant l’image que je m’en étais faite : l’enfant miniature ayant les yeux verts de son père, comme du temps où il avait été humain, reposant dans mes bras, magnifique. J’espérais qu’il aurait les traits d’Edward, sans rien de moi pour les gâcher.

  La brusquerie avec laquelle cette vision s’était imposée à moi, ainsi que son absolue nécessité, étaient étranges. À partir de la première manifestation de vie, le monde avait changé. Là où, avant, il existait une chose sans laquelle je n’étais pas capable de vivre, il y en avait deux à présent. Je ne faisais pas la distinction, mon amour n’était pas coupé en deux. C’était plutôt comme si mon cœur avait grandi, s’était épanoui pour devenir deux fois plus gros. Tout cet espace supplémentaire déjà rempli. C’en était presque vertigineux.

  Je n’avais jamais vraiment pris toute la mesure de la souffrance et de la rancœur de Rosalie. Je ne m’étais jamais envisagée non plus dans la peau d’une mère, ne l’avais pas désiré. Il m’avait été très facile de soutenir à Edward que je renoncerais à la maternité pour lui. Les enfants ne m’attiraient pas. À mes yeux, c’étaient des créatures bruyantes et toujours dégoulinantes. Je n’avais pas été beaucoup en contact avec eux non plus. Lorsqu’il m’était arrivé de rêver que Renée me donnait un frère, c’était systématiquement un grand frère. Quelqu’un capable de s’occuper de moi, plutôt que l’inverse.

  Cet enfant, celui d’Edward, était une tout autre histoire. J’en avais besoin comme j’avais besoin d’air pour respirer. Il ne relevait pas d’un choix, mais d’une nécessité.

  J’étais peut-être dotée d’une mauvaise imagination. Voilà pourquoi j’avais été incapable d’envisager que j’aimerais être mariée jusqu’à ce que je le sois ; pareillement, je n’avais pu me voir désirer un enfant, jusqu’à ce qu’il fût là, prêt à naître…

  Je posai la main sur mon ventre, guettant une nouvelle manifestation, les joues couvertes de larmes.

  — Bella ?

  Je me retournai, inquiétée par ses intonations. Trop froides et prudentes. Son expression y correspondait d’ailleurs en tous points. Vide, dure.

  Puis il s’aperçut que je pleurais.

  — Bella ! s’exclama-t-il en traversant la pièce pour prendre mon visage entre ses paumes. Tu as mal ?

  — Non, non !

  Il m’attira contre lui.

  — N’aie pas peur. Nous serons à la maison dans seize heures. Tout va bien se passer. Carlisle sera prêt à notre arrivée. Nous réglerons le problème, et tu iras bien.

  — Comment ça, régler le problème ?

  Il plongea ses yeux dans les miens.

  — Nous allons te débarrasser de cette chose avant qu’elle ne puisse s’en prendre à toi. Rassure-toi, je ne la laisserai pas te faire du mal.

  — Cette chose ? répétai-je, incrédule.

  Il détourna brusquement la tête, en direction de l’entrée.

  — Bon Dieu ! gronda-t-il. J’avais oublié que Gustavo devait venir aujourd’hui. Ne bouge pas, je me débarrasse de lui et je reviens.

  Il fila.

  Je m’appuyai au comptoir, les genoux flageolants. Edward venait de qualifier mon bébé de chose. Il avait assuré que Carlisle me débarrasserait de lui.

  — Non ! soufflai-je.

  Je m’étais donc trompée. Edward se fichait du bébé. Il voulait le supprimer. La belle image que je m’étais forgée se brisa en mille morceaux pour se transformer en une scène sombre. Mon joli bébé pleurait, mes bras faibles tentaient de le protéger.

  Que pouvais-je faire ? Arriverais-je à les raisonner ? Cela expliquait-il l’étrange silence d’Alice au téléphone ? Était-ce ce qu’elle avait vu ? Edward et Carlisle tuant cet enfant pâle et parfait avant qu’il n’ait eu le temps de vivre ?

  — Non, répétai-je, d’une voix plus forte cependant.

  Cela ne serait pas. Je ne le permettrais pas.

  J’entendis Edward parler en portugais. Agressif. Le bruit se rapprocha, il grogna, exaspéré. Suivirent d’autres paroles, prononcées par une femme, sur un ton timide. Entrant dans la cuisine, il vint droit à moi. Il essuya mes larmes et murmura quelques mots à travers ses lèvres serrées :

  — Elle insiste pour nous donner le repas qu’elle nous a préparé. Rien qu’une excuse pour s’assurer que je ne t’ai pas encore assassinée.

  Kaure apparut, nerveuse, un plat dans les mains. Je regrettai de ne pas connaître le portugais et de ne disposer que de rudiments d’espagnol afin de remercier cette femme qui osait défier un vampire, juste pour vérifier que j’allais bien.

  Ses yeux firent la navette entre nous deux. Je la vis jauger mon teint, mes larmes. Marmonnant quelque chose qui m’échappa, elle posa le plat sur la table. Edward lui répondit avec une brutalité et une impolitesse qui ne lui ressemblaient pas. Elle tourna les talons dans une envolée de robe, ce qui amena jusqu’à mes narines l’odeur de ce qu’elle nous avait cuisiné. Poisson et oignons. Hoquetant, je me ruai sur l’évier. Je sentis les paumes d’Edward sur mon front, perçus ses murmures apaisants à travers le rugissement du sang à mes tympans, assourdissant. Ses ma
ins me quittèrent un instant, le temps que j’entende la porte du réfrigérateur qui claquait. Aussitôt, les effluves disparurent. Mon malaise aussi.

  Je me rinçai la bouche au robinet, cependant qu’il caressait ma joue.

  Dans mon ventre, il y eut un petit mouvement timide.

  « Tout va bien. Nous n’avons rien. »

  Sans me lâcher, Edward me détourna de l’évier. J’appuyai ma tête contre son épaule, et mes mains gagnèrent par réflexe mon estomac. Un cri étouffé attira mon attention. La femme était sur le seuil, hésitante, les bras à demi tendus, comme si elle avait voulu m’aider. Ses yeux étaient vrillés sur moi, écarquillés sous l’effet du choc. Sa mâchoire était décrochée.

  Edward retint une exclamation à son tour. Faisant face à Kaure, il s’arrangea pour me placer en retrait, derrière lui, un bras autour de mon torse, à croire qu’il voulait me retenir.

  Alors, Kaure se fâcha, déversant à son adresse un torrent de paroles furieuses et inintelligibles, aussi tranchantes que des poignards. Elle avança de deux pas, son poing menu brandi en l’air, menaçant. Malgré la férocité de son comportement, je décelai de la peur dans ses prunelles.

  Edward alla à sa rencontre, et je le retins, par crainte qu’il n’attaque la femme. Cependant, quand il interrompit la tirade enflammée, sa voix était étonnamment basse et suppliante, en comparaison de la dureté qui avait précédé, bien que Kaure ne s’en fût pas encore prise à lui. Par ailleurs, la langue dans laquelle il s’exprima était différente, plus gutturale, plus rythmée. Je devinai que ce n’était plus du portugais.

  Pendant quelques instants, la femme le contempla avec curiosité, puis elle aboya une question. Edward acquiesça, l’air triste et grave. Elle recula et se signa. Il tendit la main, l’invitant à venir vers moi, et elle lui servit une réponse furibonde tout en agitant les siennes de façon accusatrice. Lorsqu’elle se tut, il recommença à la supplier avec les mêmes accents doux et insistants.

  L’expression de Kaure se modifia, la colère le cédant au doute. Elle sembla réfléchir, nous regarda tour à tour, puis, presque inconsciemment, avança. Elle fit un geste dessinant un ballon au niveau de son ventre. Je sursautai. Ses légendes sur le prédateur assoiffé de sang incluaient donc cela aussi ? Était-il possible qu’elle sût quelque chose à propos de ce qui était en train de grossir en moi ?

 

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