RÉVÉLATION

Home > Science > RÉVÉLATION > Page 38
RÉVÉLATION Page 38

by Stephenie Meyer


  L’enfant inconnue devait avoir des semaines, sinon des mois. Elle était au moins deux fois plus grande que le bébé dont j’avais gardé un souvenir confus et, tandis qu’elle se tortillait dans ma direction, elle paraissait en mesure de soutenir très bien sa tête et de se tenir droite. Ses cheveux bronze luisants tombaient en bouclettes sur ses épaules. Ses prunelles chocolat m’examinaient avec un intérêt qui était tout sauf enfantin – curieux, éveillé, intelligent, bref : adulte. Elle souleva la main et l’agita vers moi avant de la poser sur le cou de Rosalie.

  Si son visage n’avait pas été d’une perfection et d’une beauté stupéfiantes, je n’aurais pas cru qu’il s’agissait du même enfant. Du mien. Mais il y avait vraiment de l’Edward, dans ses traits, et elle avait hérité de mes yeux et de mes pommettes. Même Charlie était présent – les boucles épaisses, bien qu’elles aient la couleur des cheveux de son père. Elle était nôtre. Aussi incroyable que cela pût sembler.

  Pour autant, elle ne prit pas plus de réalité pour moi. Au contraire, elle n’en fut que plus fantastique.

  — Oui, c’est elle, murmura Rosalie en caressant la menotte qui s’agrippait à son cou.

  Renesmée me fixa. Puis, à l’instar de ce qui s’était produit après sa naissance si violente, elle me sourit, dévoilant des dents minuscules et d’un blanc immaculé. Proprement abasourdie, je fis un pas vers elle.

  Tout le monde réagit très vite.

  Emmett et Jasper se retrouvèrent devant moi, épaule contre épaule, poings levés. Edward m’attrapa par le haut des bras. Même Carlisle et Esmé vinrent se ranger aux côtés de Jasper et d’Emmett, tandis que Rosalie reculait vers la porte, serrant Renesmée dans ses bras. Jacob suivit le mouvement, véritable rempart vivant.

  Alice fut la seule à ne pas broncher.

  — Faites-lui un peu confiance ! pépia-t-elle. Elle n’allait pas l’attaquer. À sa place, vous auriez vous aussi envie de voir l’enfant de plus près.

  Elle ne se trompait pas. Je me contrôlais. Je m’étais préparée à tout, à une odeur humaine aussi insistante que celle dans la forêt. Ici, la tentation n’était pas comparable. Les fragrances qui émanaient de Renesmée offraient un équilibre exact entre le parfum le plus captivant et l’arôme de la nourriture la plus exquise. Elles contenaient assez de la douce odeur des vampires pour empêcher que le fumet humain ne domine.

  J’étais en mesure de le supporter. J’en étais sûre.

  — Je tiens le coup, assurai-je en me dégageant des mains d’Edward. Mais reste vigilant, des fois que…

  Paupières plissées, concentré, Jasper humait mon humeur, et je m’incitai au calme. Edward décela l’assentiment – encore réticent – de son frère et s’écarta.

  En entendant ma voix, l’enfant s’était débattue afin d’échapper aux bras de Rosalie. Elle réussissait à avoir l’air impatiente.

  — Jasper, Emmett, lança Edward, laissez-nous passer. Bella gère.

  — Le risque est…, voulut protester le premier.

  — Minime, le coupa Edward. Écoute, pendant que nous chassions, elle a senti l’odeur d’un ou plusieurs randonneurs qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment…

  J’entendis Carlisle retenir son souffle. Esmé afficha une expression inquiète mêlée de compassion. Jasper écarquilla les yeux, même s’il opina légèrement, comme si ces mots répondaient à l’une de ses interrogations silencieuses. Jacob fit la grimace, Emmett haussa les épaules. Quant à Rosalie, elle parut encore plus indifférente que son amant, dans la mesure où elle tentait de retenir Renesmée.

  Je lus sur les traits d’Alice que cette dernière n’était pas dupe. Son regard se fixa sur la chemise dont j’étais habillée, et j’eus l’impression qu’elle était plus inquiète de ce que j’avais pu infliger à sa robe qu’autre chose.

  — Comment as-tu pu te montrer aussi irresponsable, Edward ? le morigéna Carlisle.

  — Je sais, désolé. J’ai été idiot. J’aurais dû prendre le temps de m’assurer que nous étions dans une zone sans danger avant de la lâcher.

  — Dis donc, toi ! marmonnai-je, gênée d’être le point de mire général.

  À croire qu’ils cherchaient tous à déceler une lueur plus rouge dans mes prunelles.

  — Carlisle a raison de se fâcher, Bella, sourit Edward. J’ai commis une erreur grossière. Que tu sois plus forte que tous les nouveau-nés qu’il m’a été donné de croiser n’y change rien.

  — Quel sens de l’humour ! railla Alice.

  — Ce n’est pas de l’humour. J’expliquais à Jasper pourquoi je suis sûr de Bella. Ce n’est pas ma faute si tout le monde a sauté aux conclusions.

  — Un instant, intervint Jasper. Elle n’a pas traqué les humains ?

  — Au début, si, répondit Edward qui, visiblement, s’amusait beaucoup. Avec pas mal d’entrain, même.

  Je grinçai des dents.

  — Et ? lança Carlisle.

  Ses yeux avaient pris un éclat nouveau, et un sourire interloqué commençait à se dessiner sur ses lèvres. Cela me renvoya au moment où il m’avait interrogée sur ma transformation. La curiosité incarnée.

  — Elle a entendu que je la suivais, et son instinct de défense l’a emporté. Dès que ma présence a eu démoli son obsession des humains, elle s’en est échappée. Je n’ai jamais rien vu de tel. Elle a immédiatement compris ce qui se passait, et alors… elle a retenu sa respiration et s’est enfuie.

  — Wouah ! souffla Emmett. Sérieux ?

  — Il ne vous dit pas tout, ajoutai-je. Il oublie de signaler que je lui ai grondé dessus.

  — J’espère que tu lui as donné une ou deux bonnes baffes ! s’empressa de s’exclamer le colosse, aux anges.

  — Non ! Bien sûr que non !

  — Quoi ? Tu ne l’as pas attaqué ?

  — Emmett, voyons !

  — Ah ! Quel gâchis ! Tu es sûrement la seule qui aurait pu le battre, vu qu’il ne peut tricher en lisant tes pensées. En plus, tu avais une super excuse. Moi qui meurs d’envie d’assister à un combat où il sera privé de ses atouts.

  — Eh bien, ne compte pas sur moi ! rétorquai-je, glaciale.

  De son côté, Jasper plissait le front, encore plus soucieux qu’auparavant.

  — Tu piges ? lui demanda Edward en lui donnant une bourrade amicale dans l’épaule.

  — Ce n’est pas naturel, marmonna son frère.

  — Elle aurait pu se retourner contre toi, Edward ! hoqueta Esmé. Elle n’a que quelques heures d’expérience ! Nous aurions dû vous accompagner.

  Maintenant qu’Edward en avait terminé avec son anecdote, je ne leur prêtais plus attention. Je contemplais la magnifique fillette qui continuait à me fixer. Ses menottes dodues se tendirent vers moi, comme si elle savait exactement qui j’étais. Instinctivement, j’imitai son geste.

  — Edward ? demandai-je en me penchant pour mieux la voir. S’il te plaît ?

  Jasper ne bougea pas.

  — Ce n’est pas parce que tu n’as jamais assisté à cela que c’est impossible, plaida Alice. Fais-moi confiance.

  Leurs regards se croisèrent, et Jasper acquiesça. Il s’écarta, mais posa une main sur mon épaule, prêt à m’escorter jusqu’à Rosalie. Je réfléchis à chaque pas avant de l’entreprendre, analysant mon état d’esprit, la brûlure de ma gorge, la position des autres autour de moi ; leurs chances de me retenir, face à la force qui bouillonnait en moi. Ce fut un parcours très lent.

  Soudain, la petite, qui se débattait avec de plus en plus d’acharnement, l’air de plus en plus contrariée, laissa échapper un gémissement aigu et sonore. Les Cullen et Jacob réagirent comme si – ce qui était mon cas – ils n’avaient encore jamais entendu sa voix. Ils se ruèrent vers elle, me laissant seule, figée sur place. Le cri de Renesmée m’avait transpercée, me clouant au sol. Mes yeux me piquèrent d’une drôle de façon, à croire qu’ils allaient se déchirer. Tout le monde posait la main sur elle, qui lui tapotant le dos, qui la rassurant.

  Tout le monde sauf moi.


  — Qu’y a-t-il ? Elle a mal quelque part ? Qu’est-il arrivé ?

  C’était Jacob qui braillait le plus fort, complètement paniqué. Choquée, je le vis tendre les bras pour s’emparer de Renesmée et, horrifiée, constatai que Rosalie la lui passait sans protester.

  — Non, le rassura-t-elle, tout va bien.

  Renesmée accepta volontiers de rejoindre Jacob puis, une main sur la joue du gaillard, se tortilla et se pencha vers moi.

  — Tu vois ? enchaîna Rosalie. Elle veut juste être avec Bella.

  — Quoi ? murmurai-je.

  Les prunelles de Renesmée – les miennes – me toisèrent avec agacement. Edward s’empressa de revenir près de moi et me poussa doucement.

  — Voilà presque trois jours qu’elle t’attend, chuchota-t-il.

  Nous n’étions plus séparées que par quelques pas. Des bouffées de chaleur semblaient s’échapper d’elle pour me caresser. À moins que ce ne soit Jacob, qui tremblait de tous ses membres, incarnation de l’anxiété. Ce que, bizarrement, contredisait l’expression sereine qu’il arborait, et à laquelle je n’avais pas eu droit depuis un bon moment.

  — Je me contrôle, Jake, lui dis-je.

  Même si je n’étais guère rassurée de voir ma fille dans ses bras agités. Il fronça les sourcils, dubitatif, comme s’il n’avait pas plus confiance en moi que moi en lui. Renesmée geignit et s’étira, serrant ses petits poings. À cet instant, un déclic se fit en moi. La tonalité de ce cri, la familiarité des yeux, l’impatience encore plus vive que la mienne avec laquelle elle semblait désirer ces retrouvailles – tout cela se mélangea de la façon la plus naturelle qui fût. Soudain, elle devint complètement réelle et perdit, bien sûr, son caractère étranger. Faire le dernier pas et la prendre dans mes bras devint parfaitement ordinaire, comme fut naturelle la position que mes mains adoptèrent afin de lui offrir le réceptacle le plus confortable possible.

  Jacob accompagna mes mouvements pour que je puisse la bercer, mais il ne la lâcha pas. Lorsque nos doigts s’effleurèrent, il frémit légèrement, sans plus. Sa peau, toujours si tiède autrefois, me sembla incandescente. Elle était aussi chaude que celle de ma fille, à un ou deux degrés de différence. Renesmée n’eut pas l’air dérangée par la froideur de glace qui était désormais la mienne. Ou alors, elle était habituée.

  Levant la tête, elle m’adressa un nouveau sourire, tout en fossettes et en quenottes. Puis, délibérément, elle essaya de toucher ma joue. Aussitôt, autour de nous, les autres se raidirent, ce dont je me rendis à peine compte. À la fois ébahie et effrayée par l’image bizarre et alarmante qui envahissait mon cerveau, je haletais. Elle ressemblait de beaucoup à un souvenir très puissant et en même temps inconnu. Je tentai de la décrypter à travers le visage attentif de Renesmée, tout en luttant pour conserver mon calme.

  En plus d’être choquante et étrangère, l’image était également trompeuse. J’y reconnaissais presque mes propres traits, mes anciens traits, mais ils étaient en retrait. Je compris alors que je les voyais de la même façon que les autres, plutôt que quand je me regardais dans un miroir. Le visage de ma mémoire était tordu, ravagé, couvert de sueur et de sang. Malgré cela, mon expression était celle d’un sourire adorateur ; l’éclat de mes prunelles effaçait mes cernes. L’image s’élargit, mon visage se rapprocha avant de brusquement disparaître.

  Renesmée laissa retomber sa main, son sourire s’agrandit.

  Dans la pièce régnait un silence absolu, rompu seulement par les battements de cœur. Personne ne respirait, mis à part Jacob et Renesmée. Cette quiétude se prolongea. Comme si les autres attendaient que je réagisse.

  — Qu’est-ce… que… c’était ? réussis-je à balbutier.

  — Quoi donc ? s’enquit Rosalie avec curiosité en se penchant par-dessus Jacob, qui avait des airs d’intrus. Que t’a-t-elle montré ?

  — Parce que c’est elle qui m’a montré cela ? m’étonnai-je.

  — Je t’avais dit que ce n’était pas facile à expliquer, intervint Edward. N’empêche, c’est un moyen de communication plutôt efficace, non ?

  — De quoi s’agissait-il ? demanda Jacob.

  — Euh… de moi. Je crois. J’étais affreuse.

  — Alors, expliqua Edward, c’est l’unique souvenir qu’elle a de toi.

  Il était évident qu’il avait détecté dans sa pensée le message qu’elle m’avait envoyé à mesure qu’elle le formulait. D’ailleurs, il avait la voix rauque, tant revivre l’expérience était déplaisant.

  — Elle te transmet qu’elle a fait le lien, qu’elle sait qui tu es, poursuivit-il.

  — Mais comment s’y prend-elle ?

  Comme inconsciente de mon hébétude, Renesmée jouait avec l’une de mes boucles.

  — Et comment est-ce que je capte les pensées des autres ? enchaîna Edward de façon rhétorique. Comment Alice lit-elle l’avenir ? Notre fille a un don.

  Il haussa les épaules, n’ayant d’autre explication à fournir.

  — Une évolution très intéressante, intervint Carlisle. Comme si elle faisait l’exact contraire de toi.

  — En effet, renchérit Edward. Je me demande si…

  Les laissant à leurs spéculations, j’admirai le visage le plus beau du monde, la seule chose qui comptait. L’enfant était chaude dans mes bras, ce qui me renvoyait au moment où les ténèbres avaient failli gagner, quand je n’avais eu plus rien à quoi me raccrocher. Rien d’assez puissant pour m’extirper de l’obscurité écrasante. Le moment où j’avais songé à Renesmée et où, enfin, j’avais découvert quelque chose que je ne lâcherais jamais.

  — Je ne t’ai pas oubliée non plus, lui dis-je à voix basse.

  Ce fut d’un geste très naturel que je me penchai et que je déposai un baiser sur son front. Son odeur était merveilleuse. Ma gorge s’enflamma, mais je n’eus aucun mal à l’ignorer, et cela ne gâcha pas la joie de ces instants. Renesmée était réelle, et je la connaissais. Elle était la même que celle pour laquelle je m’étais battue, dès le début. Mon enfant, celle qui m’avait aimée tout de suite, dans mon ventre. À demi Edward, parfaite, adorable. À demi moi, ce qui, étonnamment, jouait en sa faveur plutôt qu’en sa défaveur.

  J’avais eu raison depuis le début. Elle méritait le combat que j’avais mené.

  — Tout va bien, murmura Alice, sans doute à l’intention de Jasper,

  Je les sentais rôder alentour, méfiants.

  — Ça suffit sûrement pour aujourd’hui, lança Jacob, dont la voix montait dans les aigus, sous l’effet de l’angoisse. Bella se débrouille très bien, mais inutile de tenter le sort.

  Je le toisai avec irritation. Près de moi, Jasper se trémoussa, mal à l’aise. Nous étions tellement serrés les uns contre les autres que le moindre mouvement prenait des proportions démesurées.

  — C’est quoi, ton problème, Jacob ? aboyai-je.

  Je tirai légèrement sur l’enfant, et il se rapprocha. Au point que Renesmée nous touchait l’un et l’autre.

  — Ce n’est pas parce que je suis en mesure de comprendre que je ne suis pas prêt à te jeter dehors, Jacob ! sif fla Edward. Bella s’en tire remarquablement bien. Ne lui gâche pas son plaisir.

  — Et je l’aiderai à te mettre à la porte, clébard ! fulmina Rosalie. Je te dois un bon coup dans le ventre, je te rappelle.

  Bon, visiblement, ces deux-là ne s’étaient pas rabibochés. Leur antagonisme paraissait avoir empiré, même.

  Je scrutai l’expression presque furieuse de Jacob. Ses yeux étaient vrillés sur Renesmée. Vu la cohue, il devait être en contact avec au moins six vampires à la fois, ce qui semblait ne pas le déranger le moins du monde. Était-il vraiment prêt à endurer tout cela rien que pour me protéger de moi-même ? Que s’était-il passé, durant ma transformation – en une créature qu’il détestait –, pour qu’il se radoucisse autant envers ce qui en était à l’origine ? Je continuai à m’interroger tout en l’observant contempler ma fille. On aurait dit qu’il… qu’il était un aveugle découvrant le so
leil pour la première fois de son existence.

  — Non ! hoquetai-je.

  Jasper montra les dents, et Edward noua ses bras autour de ma poitrine avec la force d’un boa constricteur. Jacob me reprit Renesmée, et je le laissai faire. En effet, je sentais venir la crise que tous avaient guettée, redoutée.

  — Rose ? grondai-je d’une voix lente et précise. Emmène Renesmée.

  Rosalie tendit les bras, et Jacob lui donna aussitôt l’enfant. Tous deux s’écartèrent de moi.

  — Edward ? Je ne veux pas te blesser. Lâche-moi, s’il te plaît.

  Il hésita.

  — Va te mettre devant Renesmée, suggérai-je.

  Il tergiversa, puis obtempéra. Bondissant en position d’attaque, je fis deux pas vers Jacob.

  — Tu n’as pas osé ! grognai-je.

  Il recula, paumes en l’air, tentant de me raisonner.

  — Tu sais bien que je n’ai aucun contrôle là-dessus.

  — Espèce de fichu cabot ! Comment as-tu pu ? Mon bébé !

  Il sortit, et je le suivis sur le perron.

  — Je n’y suis pour rien, Bella !

  — Je viens à peine de la mettre au monde et tu te crois déjà en droit d’avoir des visées sur elle, sous prétexte de je ne sais quelle imbécillité de loup ? Elle est à moi !

  — Je partagerai, cria-t-il d’une voix suppliante, sans cesser de s’éloigner à travers la pelouse.

  — Par ici la monnaie, entendis-je Emmett dire à quelqu’un.

  Une partie de mon cerveau se demanda qui avait eu l’idiotie de parier contre, vu la tournure que prenaient les événements. Mais cela ne m’occupa pas longtemps, tant j’étais furieuse.

  — Comment as-tu eu le culot de t’imprégner de mon bébé ? Tu as perdu l’esprit ?

  — C’était involontaire, plaida-t-il en s’enfonçant dans la forêt.

  Soudain, il ne fut plus seul. Deux énormes loups avaient surgi, le flanquant de chaque côté. Leah montra les crocs. Un grondement effrayant monta de ma gorge, en guise de réponse. Si le bruit me perturba, il ne m’empêcha pas de continuer à avancer.

  — S’il te plaît, Bella, écoute-moi une seconde ! Je t’en prie. Recule, Leah !

 

‹ Prev