RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 41

by Stephenie Meyer


  Jasper rigola, Edward grogna.

  — Contente-toi de m’annoncer qui va gagner, rétorqua-t-il.

  — Moi ! Génial !

  — Pas grave, dit Edward en m’adressant son sourire en coin. Autant attendre demain matin, ajouta-t-il en désignant du menton Jacob et Seth, qui ne s’étaient pas réveillés. Ce sera plus drôle si Jacob est debout pour assister à la grande révélation, non ? Que quelqu’un au moins soit en mesure d’exprimer un peu de joie.

  Je lui retournai son sourire. Il me connaissait bien.

  — Hourra ! chantonna Alice, aux anges. Bella, donne Ness… Renesmée à Rosalie.

  — Où dort-elle, d’habitude ?

  — Dans les bras de Rose. Ou ceux de Jacob. D’Esmé. Tu vois le tableau. On ne l’a jamais posée depuis qu’elle est née. Elle risque de devenir le demi-vampire le plus gâté qui soit.

  Edward s’esclaffa, cependant que Rosalie récupérait l’enfant avec adresse.

  — Rien de gâté en elle, objecta la blonde. C’est la beauté d’être unique en son genre.

  Elle m’adressa un sourire, et je fus heureuse de constater que notre bonne entente n’avait pas disparu. Je n’avais pas été certaine qu’elle durerait, une fois que la vie de Renesmée ne serait plus intrinsèquement liée à la mienne. Notre lutte en commun nous avait peut-être assez rapprochées pour que nous fussions des amies pour toujours. J’avais pris la même décision que celle qu’elle aurait prise si elle avait été à ma place. Cela semblait avoir balayé le ressentiment qu’elle éprouvait à l’égard de mes autres choix.

  M’attrapant par le coude, Alice m’entraîna vers la porte de derrière.

  — Allons-y, allons-y ! pépia-t-elle.

  — Parce que ton cadeau se trouve dehors ?

  — En quelque sorte, répondit-elle en me poussant en avant.

  — J’espère que tu l’apprécieras, lança Rosalie. C’est de notre part à tous, d’Esmé surtout.

  — Vous ne nous accompagnez pas ?

  — Nous préférons que tu le découvres seule. Tu nous raconteras ça… plus tard.

  Emmett partit d’un fou rire qui me donna envie de rougir, sans que je sache très bien pourquoi. Alice me tira une nouvelle fois par le coude, et je la suivis dans la nuit violette. Seul Edward vint avec nous.

  Je découvrais que nombre de choses en moi – ma détestation des surprises et des cadeaux – n’avaient pas changé le moins du monde. La persistance de ce qui avait constitué ma personnalité humaine était un soulagement. Ne m’étant pas attendue à rester moi-même, je me découvris soudain de très bonne humeur.

  — Voilà la réaction que j’espérais, marmonna Alice en remarquant mon sourire.

  Me lâchant, elle sauta par-dessus la rivière.

  — Allez, Bella, dépêche un peu ! lança-t-elle, une fois sur l’autre berge.

  Edward bondit en même temps que moi, et l’expérience fut aussi amusante que celle de l’après-midi. Peut-être plus, d’ailleurs, car l’obscurité dotait les alentours de couleurs nouvelles. Alice décampa vers le nord. Il était plus facile de suivre le chuchotement de ses pieds sur le sol et l’odeur toute fraîche de son passage plutôt que d’essayer de la repérer visuellement dans l’épaisse végétation. Brusquement, elle fit demi-tour et revint à l’endroit où je m’étais tout aussi brutalement arrêtée.

  — Du calme, cria-t-elle en me sautant dessus.

  — Mais qu’est-ce que tu fabriques ?

  Agrippée à mon dos, elle avait plaqué ses paumes sur mon visage. Je me tortillai mais réussis à me dominer suffisamment pour ne pas la jeter par terre.

  — Je m’assure que tu n’y vois rien, répondit-elle.

  — J’aurais pu m’en charger sans recourir à tes excentricités, intervint Edward.

  — Et tu l’aurais laissée tricher ? Tu plaisantes ! Prends-la par la main et avance !

  — Alice, je…

  — La ferme, Bella. C’est moi qui commande, ce soir.

  Les doigts d’Edward se nouèrent autour des miens.

  — Il n’y en a que pour quelques secondes, me rassura-t-il. Ensuite, elle ira embêter quelqu’un d’autre.

  Je le suivis docilement. Je n’avais même pas peur de me cogner dans un tronc ; de toute façon, c’est l’arbre qui aurait souffert, dans l’histoire.

  — Tu pourrais être un peu plus reconnaissant, lança Alice, boudeuse, à son frère. Le cadeau est autant pour toi que pour elle.

  — C’est vrai. Merci encore, Alice.

  — Bon, bon, ça va ! Stop ! Tourne-la un peu sur la droite, voilà, oui, comme ça. Prête, Bella ?

  — Prête.

  De nouvelles odeurs me chatouillaient les narines, piquant ma curiosité. Ces arômes n’appartenaient pas à la nature sauvage. Chèvrefeuille, fumée, roses. Sciure ? Une pointe de métal, aussi. La richesse de la terre profondément retournée. Un véritable mystère. Alice quitta mon dos et libéra mes yeux.

  Je contemplai la pénombre mauve. Blotti au milieu d’une clairière perdue dans les bois, se dressait un minuscule cottage en pierre. La lumière des étoiles le colorait en gris lavande. La maisonnette était tellement à sa place, ici, qu’elle paraissait avoir poussé sur la roche, telle une concrétion naturelle. Un de ses murs était couvert de chèvrefeuille, jusqu’aux tuiles en bois. Des roses tardives s’épanouissaient dans un jardin grand comme un mouchoir de poche sous les fenêtres sombres et renfoncées dans les murs épais. Un sentier de pierres plates qui, sous le ciel nocturne, étaient améthyste, menait à la porte en bois arquée très pittoresque. Mes doigts se refermèrent autour de la clé. J’étais sous le choc.

  — Alors, qu’en penses-tu ? s’enquit Alice.

  La douceur de sa voix s’harmonisait avec la quiétude des lieux qui semblaient tirés d’une légende. J’ouvris la bouche – les mots me manquèrent.

  — Esmé a pensé que nous aimerions avoir un endroit à nous, expliqua Edward. Pas trop loin d’elle, cependant. Elle adore rénover de vieilles maisons. Celle-ci tombait en ruine depuis au moins un siècle.

  Je restai bouche bée comme une carpe.

  — Elle ne te plaît pas ? se désola Alice. Je suis sûre que nous pourrions l’arranger autrement, si tu préfères. Emmett voulait ajouter plusieurs centaines de mètres carrés, un étage, des colonnes et une tourelle, mais Esmé a estimé que tu l’aimerais mieux en l’état. Si elle s’est trompée, nous recommencerons. Il ne nous faudra pas longtemps pour…

  — Chut ! réussis-je à souffler.

  Elle se tut. Je mis quelques secondes à enchaîner.

  — Vous m’offrez une maison pour mon anniversaire ? finis-je par murmurer.

  — Elle est pour nous deux, me corrigea Edward. Et ce n’est rien qu’un modeste cottage.

  — Ne dis pas de mal de ma maison, chuchotai-je.

  — Elle te plaît ! s’exclama Alice, ravie.

  Je secouai la tête.

  — Tu l’adores ?

  Je hochai le menton.

  — J’ai hâte d’annoncer la nouvelle à Esmé.

  — Pourquoi a-t-elle refusé de nous accompagner ?

  Le sourire d’Alice s’estompa, à croire que je lui avais posé une question difficile.

  — Tu sais… ils n’ont pas oublié la façon dont tu acceptes les cadeaux. Ils voulaient t’éviter la pression, des fois que tu ne l’aimes pas.

  — Mais c’est tout le contraire ! Comment aurait-il pu en aller autrement ?

  — Ils seront contents, me rassura-t-elle en me tapotant le bras. Quoi qu’il en soit, ton dressing déborde de fringues. N’hésite pas à te servir. Et… c’est tout, j’imagine.

  — Tu n’entres pas ?

  — Edward connaît les lieux, dit-elle en reculant de quelques pas. Je passerai… plus tard. Fais-moi signe si tu n’arrives pas à assortir des vêtements. Jasper m’attend pour chasser. À plus !

  Sur ce, elle déguerpit comme un elfe adorable.

  — Bizarre, commentai-je, une fois éteints les bruits de sa fuite. Suis-je aussi méchante ? Ils auraient p
u venir. Maintenant, je me sens coupable. Je ne l’ai même pas remerciée correctement. Nous devrions y retourner pour dire à Esmé que…

  — Ne sois pas bête, Bella. Personne ne s’offusquera.

  — Alors, pourquoi…

  — Un peu de temps à nous, seuls, c’est leur deuxième présent. Alice essayait d’être subtile.

  — Oh !

  Il n’en fallut pas plus pour que la maison s’efface. Nous aurions pu être n’importe où. Edward éclipsait les arbres, les rochers, les étoiles.

  — Permets-moi de te montrer leur travail, dit-il en prenant ma main.

  Se rendit-il compte qu’un courant électrique me secouait tout entière comme si du sang excité par une vague d’adrénaline avait circulé dans mes veines ? Je me sentis étrangement déséquilibrée, guettant des réactions que mon corps n’était plus en mesure d’avoir. Mon cœur aurait dû battre la chamade, assourdissant. Mes joues auraient dû se colorer d’un rouge écarlate. Par ailleurs, j’aurais dû être épuisée. Cette journée avait été la plus longue de mon existence.

  J’eus un petit rire surpris quand je compris qu’elle ne se terminerait jamais.

  — Tu partages la plaisanterie avec moi ?

  Edward m’entraînait vers la porte.

  — Elle n’est pas terrible. Je me disais seulement qu’aujourd’hui était le premier et le dernier jour de l’éter nité. J’ai un peu de mal à appréhender le concept. En dépit de mon nouveau cerveau.

  Il mêla ses rires aux miens, tout en désignant la serrure. J’y enfonçai la clé, la tournai.

  — Tu te comportes de façon tellement naturelle, Bella. Je n’arrête pas d’oublier combien la situation doit être étrange, pour toi. J’aimerais tant être dans ta tête !

  Se baissant, il me prit dans ses bras, si vite que je ne vis rien venir.

  — Hé !

  — T’aider à franchir les seuils fait partie de mes obligations, me rappela-t-il. Mais ça m’intrigue : à quoi penses-tu, là, tout de suite ?

  Il poussa le battant qui gémit à peine et entra dans un petit salon.

  — À tout et à rien en même temps. Les trucs bien, ceux qui m’inquiètent, les nouveaux. La multiplication des superlatifs dans ma perception des choses. En ce moment, je pense qu’Esmé est une artiste. Cet endroit est merveilleux !

  La pièce semblait en effet sortie d’un conte de fées. Le sol était un assemblage de pavés bruts. Le plafond bas était constitué de longues poutres, et une personne aussi grande que Jacob se serait sûrement cogné la tête. Les murs alternaient le bois et la pierre. Dans un coin, la cheminée contenait les restes d’un feu paresseux, les bûches étaient du bois flotté – le sil colorait les flammes de bleu et de vert.

  Les meubles étaient éclectiques, pas du tout assortis entre eux, harmonieux néanmoins. Il y avait une chaise aux allures médiévales, cependant qu’une ottomane près de l’âtre paraissait plus contemporaine ; la bibliothèque bien fournie contre la paroi du fond m’évoquait des films tournés en Italie. Toutes ces pièces d’ameublement s’emboîtaient comme celles d’un puzzle en trois dimensions. Quelques tableaux aux murs m’étaient connus – ils provenaient de la villa blanche, et certains étaient parmi mes préférés. Des originaux inestimables, sans doute aucun, mais qui s’intégraient parfaitement ici, comme le reste.

  C’était une maison où le plus sceptique aurait cru à la magie. Une maison où l’on se serait attendu à ce que Blanche-Neige entre avec une pomme dans la main, où une licorne aurait pu s’arrêter afin de brouter les boutons de rose. Edward avait toujours considéré qu’il appartenait au monde des histoires d’horreur. Il se trompait du tout au tout. Il était évident qu’il appartenait à ce cottage. Aux contes de fées. Désormais, je l’avais rejoint dans le récit.

  Je m’apprêtais à profiter du fait qu’il ne m’avait toujours pas reposée par terre, et que son visage à la beauté fracassante n’était qu’à quelques centimètres du mien, quand il reprit la parole.

  — Heureusement qu’Esmé a songé à ajouter une chambre supplémentaire. Personne n’avait rien prévu pour Ness… Renesmée.

  — Non ! m’exclamai-je, sourcils froncés. Pas toi aussi !

  — Désolé, mon amour. J’entends le diminutif dans leur tête du matin au soir. Ils m’ont contaminé.

  Je soupirai. Mon bébé était un serpent de mer. C’était peut-être inévitable. En tout cas, moi, je ne céderais pas.

  — Je suis sûr que tu meurs d’envie de découvrir le dressing. Du moins, c’est ce que je raconterai à Alice, pour lui faire plaisir.

  — Faut-il que j’aie peur ?

  — Tu devrais être carrément terrifiée.

  Il emprunta un couloir étroit au plafond voûté qui donnait l’impression d’être dans un château miniature.

  — Voici la chambre de Renesmée, annonça-t-il en mon trant du menton une pièce vide au plancher clair. Ils n’ont pas eu le temps de s’en occuper vraiment, avec ces loups-garous furibonds…

  Je ris, ébahie que la situation se soit arrangée aussi vite, alors que, une semaine auparavant, elle avait paru inextricable et cauchemardesque. Maudit soit Jacob, cependant, qui nous avait facilité les choses de cette manière-là !

  — Et voici la nôtre. Esmé a tenté d’y insuffler une touche de son île. Elle avait deviné que nous nous plairions, là-bas.

  Le lit était immense et blanc, le baldaquin vomissait ses nuages de gaze jusque sur le sol. Là encore, le plancher était clair, et il m’apparut que la couleur reproduisait précisément celle du sable immaculé de l’île. Les murs étaient de ce bleu presque blanc d’un beau jour ensoleillé, et celui du fond était percé de grandes fenêtres qui ouvraient sur un deuxième petit jardin, caché à la vue. Des rosiers grimpants y poussaient à profusion, et un modeste étang rond, lisse comme un miroir, était cerné d’une rocaille brillante. Océan miniature rien que pour nous.

  — Oh ! soufflai-je, incapable d’un autre commentaire.

  — Oui, acquiesça-t-il doucement.

  Nous restâmes là une minute, en proie à nos souvenirs. Bien qu’humains et embrumés, les miens captivèrent entièrement mon esprit. Tout à coup, un immense sourire fendit les lèvres d’Edward, qui céda ensuite à une franche hilarité.

  — Le dressing est situé derrière ces portes doubles, mais je te préviens : il est plus grand que cette pièce.

  Je n’y jetai même pas un coup d’œil. De nouveau, Edward éclipsait le reste du monde. Ses bras qui me portaient, son haleine parfumée sur mon visage, ses lèvres toutes proches des miennes… Rien ne serait en mesure de me distraire, vampire nouveau-né ou pas.

  — Nous dirons à Alice que je me suis précipitée sur les vêtements, chuchotai-je en accrochant mes doigts à ses cheveux de bronze pour me rapprocher encore de lui. Nous lui dirons que nous avons joué à nous déguiser pendant des heures. Nous lui mentirons.

  Il perçut immédiatement mon humeur. Ou alors, il la partageait depuis un moment déjà mais, en vrai gentleman, il m’accordait le temps de savourer mon cadeau d’anniversaire. Un gémissement s’échappa de sa gorge, et il plongea sur ma bouche avec une férocité soudaine. En moi, le courant électrique se mit à bourdonner de manière frénétique, comme si je ne pouvais plus attendre.

  Le tissu se déchira sous nos mains, et je fus heureuse que ma robe bleue ait déjà été lacérée. Pour les vêtements d’Edward, il était trop tard. Je me sentis presque impolie de ne pas utiliser le beau lit blanc, mais nous n’arriverions pas jusque-là.

  Cette seconde lune de miel différa de la première.

  Notre séjour sur l’île avait représenté l’apothéose de ma vie humaine. Son apogée. J’avais été alors prête à prolonger mon existence, à m’accrocher encore un peu à ce que je partageais avec Edward, parce que l’expérience physique ne serait plus jamais la même, ensuite.

  Après la journée que je venais de passer, j’aurais dû me douter que ce serait encore mieux.

  Désormais, il m’était possible de l’apprécier vraiment, d
e voir chaque trait splendide de son visage magnifique, de goûter la moindre perfection de son long corps sans défaut, de ne rater aucun angle, aucune facette de lui. Je pouvais goûter son arôme pur et vif sur ma langue et sentir le soyeux incroyable de sa peau marmoréenne sous mes doigts hypersensibles. La mienne aussi prenait vie sous ses mains.

  Il était tout neuf, autre, cependant que nos corps s’entremêlaient avec grâce sur le plancher couleur sable. Il n’y avait ni prudence, ni retenue, ni peurs. Surtout aucune peur. Nous pouvions nous aimer ensemble, deux amants aussi entreprenants l’un que l’autre, à égalité. Comme nos précédents baisers, chaque caresse était plus que ce à quoi j’avais été habituée. Il avait tant retenu de lui-même. Certes, à l’époque, cela avait été nécessaire, mais je n’en revenais pas de tout ce que j’avais manqué.

  Je tâchai de garder en tête que j’étais plus forte que lui ; malheureusement, il était difficile de me concentrer quand j’étais submergée par des sensations aussi intenses qui, à chaque seconde, m’entraînaient dans des milliers de lieux différents de mon corps. Si je lui fis mal, il ne s’en plaignit pas, néanmoins.

  Une petite, toute petite partie de mon cerveau s’arrêta un instant sur l’étrange énigme que la situation offrait. Je ne me fatiguerais jamais, lui non plus. Nous n’avions pas besoin de reprendre notre souffle, de nous reposer, de manger ni même de nous soulager. Les banals impératifs humains nous étaient étrangers. Il possédait le corps le plus beau de la Terre, je l’avais pour moi seule et je n’avais pas l’impression que viendrait le moment où je me dirais : « Assez pour aujourd’hui. » J’avais au contraire de plus en plus de désir, et l’envie que cette journée ne se termine pas. Dans pareilles conditions, comment nous arrêterions-nous ?

  Il me fut complètement égal de ne pas obtenir de réponse.

  Je finis par remarquer que le ciel avait commencé à s’éclaircir. Le minuscule océan avait viré du noir au gris, et une alouette s’était mise à chanter, tout près de nous. Elle nichait peut-être dans les roses.

  — Ça te manque ? demandai-je à Edward quand l’oiseau se fut tu.

  — Quoi donc ? murmura-t-il.

 

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