RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 63

by Stephenie Meyer


  — Bien joué, Bella ! me félicita Benjamin à voix basse.

  Le sourire me revint. Les prunelles d’Alec exprimaient le doute – son talent était impuissant face au mien. Alors, je compris que j’allais réussir. Certes, je serais leur priorité, la première à mourir. Mais tant que je tiendrais, nous serions sur un pied d’égalité avec nos adversaires. Nous avions Benjamin et Zafrina ; les Volturi ne disposaient plus de pouvoirs surnaturels. Mais il fallait que je tienne.

  — Je vais devoir rester concentrée, annonçai-je à Edward. Quand on en sera à la bagarre proprement dite, j’aurai plus de mal à maintenir le bouclier autour des gens.

  — Je les empêcherai d’approcher de toi.

  — Non. Tu dois absolument liquider Démétri. Zafrina se chargera de me protéger.

  L’intéressée hocha la tête avec solennité.

  — Personne ne s’en prendra à cette petite, promit-elle à Edward.

  — Je réglerais volontiers leur compte à Jane et Alec, mais je serai plus utile en restant ici, marmonnai-je.

  — Je me réserve Jane, siffla Kate. Il est temps qu’elle tâte un peu de la médecine qu’elle administre.

  — Alec me doit pas mal de vies, je me contenterai de la sienne, grogna Vladimir. Il est à moi.

  — Moi, je ne veux que Caïus, annonça calmement Tanya.

  Autour de nous, les autres se répartissaient également les adversaires, mais ils furent rapidement interrompus par Aro qui, constatant l’échec d’Alec, se décida à prendre la parole.

  — Avant que nous votions…, commença-t-il.

  Je secouai la tête avec colère. J’étais lasse de cette mascarade. Une fois encore, la soif de sang m’animait, et je regrettais déjà de ne pouvoir m’engager plus dans la bagarre. J’avais envie de me battre.

  — … laissez-moi vous rappeler, poursuivait Aro, que quelle que soit la décision du conseil la violence n’est pas nécessaire.

  Edward laissa échapper un rire moqueur, s’attirant un coup d’œil attristé de l’ancien.

  — Vous perdre sera un véritable gâchis, lança ce dernier. Surtout toi, jeune Edward, de même que ta compagne. Les Volturi accueilleraient volontiers quelques-uns des vôtres dans leurs rangs. Bella, Benjamin, Zafrina, Kate. Des voies s’ouvrent à vous. Réfléchissez.

  Chelsea envoya une nouvelle salve inutile contre mon bouclier. Aro nous observait, cherchant un signe d’hésitation. Il n’en décela aucun. Je savais qu’il aurait vraiment aimé nous garder en vie, Edward et moi, nous emprisonner comme il avait espéré réduire Alice en esclavage. L’enjeu était trop important, cependant. Il ne gagnerait pas si je survivais. Je fus heureuse de disposer d’un tel pouvoir qu’il n’avait d’autre solution que de me tuer.

  — Très bien, votons, soupira-t-il.

  — L’enfant est une entité inconnue, s’empressa de décréter Caïus. Nous n’avons aucune raison de laisser la vie à ce danger potentiel. Il faut le détruire, ainsi que tous ceux qui le protègent.

  Il sourit, impatient, et je dus lutter pour ne pas réagir. Marcus leva des yeux indifférents sur nous.

  — Je ne décèle aucun risque immédiat, dit-il d’une voix encore plus ténue que celle de ses frères. L’enfant ne présente pas de menace pour l’instant. Nous pourrons toujours réviser notre jugement plus tard. Partons en paix.

  Ces paroles qui contredisaient celles de Caïus ne diminuèrent en rien la tension de la garde, et Caïus ne cessa pas de se réjouir. C’était comme si Marcus ne s’était pas exprimé.

  — Il semble donc que je vais devoir trancher, marmonna Aro.

  Soudain, Edward se raidit.

  — Super ! souffla-t-il.

  Je risquai un coup d’œil vers lui. Il arborait une expression triomphale que je ne compris pas. Il ressemblait à un ange du malheur qui se serait réjoui pendant que le monde brûlait. À la fois beau et terrifiant. Les soldats Volturi semblèrent mal à l’aise, brusquement.

  — Aro ? héla Edward avec des accents victorieux évidents.

  L’homme hésita devant ce changement d’humeur.

  — Oui, Edward ? As-tu quelque chose à…

  — Peut-être, le coupa Edward, affable, en s’efforçant de contrôler son excitation. J’aimerais éclaircir un point.

  — Je t’écoute, accepta poliment le Volturi.

  Je grinçai des dents. Aro n’était jamais aussi dangereux que quand il était aimable.

  — Le danger que tu crains chez ma fille, il repose entièrement sur le fait que nous ignorons comment elle se développera ? C’est bien le nœud du problème ?

  — En effet, mon ami. Si seulement nous pouvions être certains… absolument certains que, en grandissant, elle restera ignorée des humains et ne mettra pas en péril la discrétion qui sied à notre race…

  — Il suffirait donc que nous soyons sûrs de ce qu’elle deviendra exactement, et le conseil n’aurait plus lieu d’être ?

  — Totalement sûrs, insista Aro qui, pas plus que moi, ne devinait où Edward l’entraînait. Mais oui, dans ce cas, il n’y aurait plus de question à débattre.

  — Et nous nous séparerions paisiblement, nous serions de nouveaux bons amis ? demanda Edward, légèrement ironique.

  — Naturellement. Rien ne me ferait plus plaisir.

  Edward partit d’un rire triomphant.

  — Alors, j’ai une preuve supplémentaire à apporter au débat, annonça-t-il.

  — Ta fille est unique, objecta Aro en perdant de son assurance. Son avenir est sujet à supputations.

  — Non, elle n’est pas unique en son genre. Rare, mais pas unique.

  Sous le choc, j’eus du mal à résister à une bouffée d’espoir qui menaça de me distraire. La brume malsaine continuait de tourbillonner autour de mon bouclier. Alors que je tentais de me concentrer, je perçus d’ailleurs une nouvelle attaque.

  — Aro, aurais-tu l’obligeance de demander à Jane qu’elle cesse d’ennuyer ma femme ? s’enquit Edward. Nous sommes encore en train de discuter.

  L’ancien leva la main.

  — Paix, mes très chers. Écoutons-le.

  La pression disparut, et Jane montra les dents. Je ne pus m’empêcher de lui sourire.

  — Et si tu te joignais à nous, Alice ? lança Edward à la cantonade.

  — Alice ! murmura Esmé, ébranlée.

  Alice !

  Alice, Alice, Alice !

  « Alice, Alice ! » marmonnaient les vampires autour de moi.

  — Alice ! souffla Aro.

  Un soulagement empreint d’une joie féroce me submergea, et je dus recourir à toute ma volonté pour garder ma défense en place. Alec n’avait pas renoncé, lui. Jane risquait de s’engouffrer dans la moindre défaillance qu’elle repérerait.

  Un bruit de course retentit dans la forêt et se rapprocha rapidement, d’autant plus vite que le silence n’était plus nécessaire, maintenant. Les deux camps se figèrent, tandis que les témoins des Volturi fronçaient les sourcils, déroutés une fois encore.

  Alice déboula de sa démarche dansante dans la prairie, et je crus que mon plaisir à la retrouver allait me renverser. Jasper la suivait, à l’affût. Juste derrière venaient trois inconnus. La première était une grande femme musculeuse et brune – Kachiri, à n’en pas douter, car elle avait les mêmes membres et traits allongés que les autres Amazones. Dans son cas, cette caractéristique était encore plus prononcée.

  Sur ses talons, une petite femelle vampire à la peau olivâtre dont la grande tresse de cheveux noirs rebondissait sur son dos. Ses prunelles d’un rouge sombre prirent nerveusement la mesure de la confrontation en cours.

  Enfin, un très jeune homme… pas aussi rapide ni aussi fluide dans sa course que les autres. Sa peau était d’un incroyable cacao. Ses yeux inquiets avaient la couleur du teck. Ses cheveux bruns étaient également nattés, bien que plus courts que ceux de la femme qui le précédait. Il était très beau.

  Au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient, un son nouveau provoqua la surprise de l’assistance : la chamade d’un c
œur, accélérée par les efforts.

  Alice bondit lestement par-dessus les contours de la brume qui se dissipait et vint se poster près d’Edward. J’effleurai son bras, imitée par Edward, Esmé et Carlisle. Ce n’était pas le moment de se lancer dans un accueil plus chaleureux. Jasper et les autres entrèrent à leur tour dans le bouclier.

  Les gardes Volturi avaient observé avec beaucoup d’intérêt la façon dont les nouveaux venus avaient franchi la frontière de ma défense. Les costauds comme Félix se mirent soudain à me dévisager avec espoir. Il était évident désormais que mon bouclier n’était pas physiquement inattaquable. Je compris qu’il suffirait d’un ordre d’Aro pour qu’ils se jettent tous sur moi. Je me demandai combien d’entre eux Zafrina parviendrait à aveugler et si cela les ralentirait beaucoup. Assez pour que Kate et Vladimir rayent Jane et Alec du paysage ? Je n’exigeais rien de plus.

  Malgré le coup qu’il préparait, Edward se raidit furieusement en percevant les pensées de nos ennemis.

  — Ces dernières semaines, reprit-il en se maîtrisant pourtant, Alice a cherché ses propres témoins. Comme vous le constatez, elle ne rentre pas les mains vides. Et si tu nous présentais tes amis, Alice ?

  — L’heure des témoignages est achevée ! se fâcha Caïus. Ton vote, Aro !

  Ce dernier le fit taire d’un geste, les yeux rivés sur ma belle-sœur. Cette dernière avança d’un pas.

  — Voici Huilen et son neveu Nahuel.

  En entendant sa voix, j’eus l’impression qu’elle n’était jamais partie. Caïus sursauta en apprenant les relations familiales qui unissaient les inconnus. Les témoins des Volturi exprimèrent leur surprise à grand renfort de sifflements. L’univers des vampires était en train de changer, personne n’était dupe.

  — Parle, Huilen ! ordonna Aro. Fais-nous part de ton témoignage.

  La femme jeta un coup d’œil angoissé à Alice, qui lui adressa un signe de tête encourageant. Kachiri posa sa longue main sur l’épaule du petit vampire.

  — Je m’appelle Huilen, expliqua-t-elle dans un anglais clair mais aux accents bizarres. (Je devinai qu’elle avait répété son discours.) Il y a cent cinquante ans, je vivais avec les miens, le peuple Mapuche. Ma sœur se prénommait Pire. Nos parents l’avaient ainsi baptisée en l’honneur de la neige sur les montagnes, car elle avait la peau blanche. Elle était très belle. Trop belle. Un jour, elle vint me trouver en secret pour me parler de l’ange qu’elle avait rencontré dans les bois, et qui lui rendait visite, la nuit. Je la mis en garde. Comme si ses hématomes ne suffisaient pas ! (Huilen poussa un soupir triste.) J’avais deviné que l’ange n’était autre que le Libishomen de nos légendes. Malheureusement, Pire refusa de m’écouter. Elle était ensorcelée.

  » Elle m’annonça ensuite qu’elle était certaine d’attendre un enfant de son ange noir. Elle voulait s’enfuir, et je ne la décourageai pas, car nos parents exigeraient que l’enfant soit détruit, de même que Pire. Je l’accompagnai au plus profond de la forêt. Elle chercha son démon, en vain. Je m’occupai d’elle, chassant à sa place quand les forces vinrent à lui manquer. Elle mangeait des animaux crus, buvait leur sang, et je n’eus pas besoin de preuve supplémentaire pour savoir ce qu’elle portait dans son ventre. J’espérais réussir à l’épargner avant de tuer le monstre.

  » Mais elle aimait son enfant. Elle l’appelait Nahuel, comme le gros chat de la jungle. Il grandit, forcit et brisa ses os, elle ne cessa pas de l’aimer, pourtant.

  » Je ne pus la sauver. L’enfant la déchira de l’intérieur pour naître, et elle mourut rapidement, me suppliant de m’occuper de Nahuel à sa place. C’était son ultime souhait, j’acceptai.

  » Sauf qu’il me mordit quand j’essayai de le prendre dans mes bras. Je m’enfuis en rampant dans la forêt afin d’y mourir à mon tour. Ma souffrance était telle que je n’allai pas très loin. Il me retrouva. Le nouveau-né était blotti contre moi dans les broussailles et m’attendait. Quand j’émergeai de la douleur, il dormait à mon flanc.

  » Je m’occupai de lui jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour chasser tout seul. Nous hantions les villages alentour quand nous avions faim, sinon, nous restions seuls. C’est la première fois que nous nous aventurons aussi loin de chez nous. Nahuel désirait voir la petite.

  Son récit terminé, Huilen baissa la tête et recula, se cachant en partie derrière Kachiri. Aro plissait les lèvres. Il examina le jeune homme au teint sombre.

  — As-tu vraiment cent cinquante ans, Nahuel ? demanda-t-il.

  — À dix ans près, oui, répondit l’interpellé d’une voix claire, chaleureuse, magnifique, à l’accent à peine détectable. Nous ne tenons pas de registre.

  — Et à quel âge as-tu atteint ta maturité ?

  — Vers sept ans environ, j’étais pleinement adulte.

  — Tu n’as pas changé depuis ?

  — Pas à ma connaissance.

  Je sentis un frisson secouer le vaste corps de Jacob. Je refusais cependant d’y songer maintenant. J’attendrais que le danger soit passé.

  — Quel est ton régime alimentaire ? s’enquit Aro, curieux malgré lui.

  — Du sang, surtout, mais je peux avaler de la nourriture humaine.

  — Tu as été capable de créer une immortelle, reprit l’ancien en désignant Huilen.

  Son timbre était redevenu intense, et je me concentrai sur mon bouclier. Cherchait-il un nouveau prétexte ?

  — Oui, mais je suis le seul.

  Des murmures ahuris parcoururent les trois groupes rassemblés sur la prairie.

  — Parce qu’il y en a d’autres ?! s’exclama Aro.

  — Mes sœurs.

  Pour le coup, l’ancien eut du mal à retrouver sa sérénité.

  — Et si tu nous racontais le reste de ton histoire, puisqu’elle n’est pas terminée, apparemment ?

  — Mon père est revenu quelques années après la mort de ma mère, expliqua Nahuel en faisant une légère grimace. Il a été heureux de me voir. (On devinait aisément que l’inverse n’était pas vrai.) Il avait deux filles, mais j’étais son fils unique. Il voulait que je me joigne à lui, comme mes sœurs. Il a été étonné de constater que je n’étais pas seul. Mes sœurs ne sont pas venimeuses. Est-ce dû au hasard ou à la génétique… Bref, Huilen était avec moi, je la considérais comme ma famille, alors j’ai refusé l’offre de mon père. On se croise de temps en temps. J’ai une nouvelle sœur. Elle a atteint sa maturité il y a une dizaine d’années.

  — Et comment se nomme ton père ? demanda Caïus, furibond.

  — Joham. Il se considère comme un scientifique, il pense créer une nouvelle race, une superrace.

  Nahuel ne cacha pas son dégoût.

  — Ta fille est-elle venimeuse ? me lança Caïus sur un ton agressif.

  — Non.

  Nahuel m’observa attentivement. Caïus se tourna vers Aro, mais ce dernier était plongé dans ses pensées. Bouche tordue, il observa Carlisle, Edward puis moi.

  — Occupons-nous des aberrations ici présentes, grommela Caïus, puis filons vers le sud.

  Aro planta son regard dans le mien durant très longtemps. J’ignorais ce qu’il y cherchait, ce qu’il y décela, mais quelque chose dans ses traits se modifia soudain, et je compris qu’il avait arrêté sa décision.

  — Mon frère, dit-il calmement à Caïus, il semble bien qu’il n’y ait aucun danger. La situation est inhabituelle, je n’y détecte aucune menace toutefois. Ces enfants à moitié vampires nous ressemblent beaucoup, apparemment.

  — Est-ce là ton vote ?

  — Oui.

  — Et ce Joham ? Cet immortel épris d’expérimentations ?

  — Nous devrions en effet lui parler.

  — Liquidez-le si vous voulez, intervint Nahuel, mais laissez mes sœurs tranquilles. Elles sont innocentes.

  Aro opina, solennel. Puis il s’adressa à sa garde, un sourire chaleureux aux lèvres.

  — Nous ne nous battrons pas aujourd’hui, mes très chers ! lança-t-il.

  Les soldats acquiescèrent comm
e un seul homme et se détendirent. L’aura d’Alec se dissipa rapidement. Néanmoins, je maintins mon bouclier en place. Des fois qu’il s’agisse d’une énième chausse-trape.

  Aro se retourna pour nous faire face. Son visage était aussi serein que d’ordinaire : cependant un vide étrange se cachait derrière cette façade. Comme s’il avait soudain cessé de comploter. Caïus était très fâché ; quant à Marcus, il… s’ennuyait. Leur garde avait retrouvé sa discipline impassible. Les individus s’étaient effacés au profit de la masse. Ils s’étaient remis en formation, prêts à partir. Les témoins des Volturi restaient inquiets. L’un après l’autre, ils s’éclipsèrent, s’égaillant dans les bois. Les derniers à filer se dépêchèrent. Bientôt, il n’y en eut plus un à l’orée de la forêt.

  Aro leva le bras dans un geste qui ressemblait presque à une excuse. Derrière lui, le gros de la troupe s’éloignait, accompagné de Caïus, de Marcus et des épouses. Seuls ses gardes du corps s’attardaient près de lui.

  — Je suis ravi que le conflit se soit résolu sans violence, déclara-t-il. Carlisle, mon ami, quel bonheur de pouvoir te qualifier à nouveau d’ami ! J’espère que tu n’éprouveras pas de rancœur. Tu comprends le fardeau qui est le nôtre et auquel nous ne saurions déroger.

  — Pars en paix, Aro, répondit sèchement Carlisle. Et rappelle-toi que nous devons encore protéger notre anonymat. Empêche tes soldats de chasser dans cette région.

  — Compte sur moi. Je suis désolé d’avoir provoqué ta désapprobation. Avec le temps, tu me pardonneras peut-être.

  — Avec le temps, pourquoi pas ? Si tu nous prouves que tu es redevenu un véritable ami.

  Aro inclina la tête, symbole des remords, puis recula avant de nous tourner le dos et de rejoindre les Volturi. Nous suivîmes des yeux leur retraite dans les bois.

  Le silence s’installa. Je ne baissai pas ma garde.

  — Est-ce fini ? chuchotai-je à Edward.

  — Oui, répondit-il avec un immense sourire. Ils ont renoncé. Comme toutes les grosses brutes, ce ne sont que des froussards, au fond d’eux-mêmes.

  Il éclata de rire, imité par Alice.

  — Sérieux ! s’exclama-t-elle. Ils ne reviendront pas, je vous le jure. Que tout le monde se détende.

 

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