LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 9

by Jean M. Auel


  — C’est toi que je veux, Ayla, dit-il d’une voix rauque.

  Il posa son panier, et tremblant d’émotion, la prit dans ses bras et la couvrit de baisers.

  — Je t’aime. Je ne veux plus jamais te perdre, murmura-t-il.

  Une onde brûlante parcourut Ayla qui lui rendit ses baisers avec fougue.

  — Moi aussi, je t’aime. J’ai envie de toi, mais puis-je d’abord éloigner la viande du feu ? Ce serait dommage qu’elle brûle pendant que... que nous... que nous sommes occupés.

  Jondalar la regarda sans comprendre. Puis il se détendit, et après une ultime étreinte, fit un pas en arrière, en souriant avec regret.

  — Je ne voulais pas te brusquer, s’excusa-t-il. Mais je t’aime tant, et j’ai parfois du mal à me retenir. Tu as raison, nous patienterons.

  La chaleur inondait toujours son ventre, et l’ardeur de Jondalar la faisait frissonner de désir. Elle ne se sentait plus aussi sûre d’être capable d’attendre, et commençait à regretter ses paroles.

  — Inutile d’éloigner la viande, finalement, assura-t-elle.

  — Ayla, tu es une femme incroyable ! s’exclama Jondalar en riant. Sais-tu combien tu es exceptionnelle ? Tu es toujours prête à me recevoir chaque fois que je le veux. Tu ne cèdes pas contre ton gré, non. Tu abandonnerais tout si je te le demandais.

  — Mais c’est que j’ai envie de toi, chaque fois que tu veux de moi.

  — Tu ne sais pas à quel point c’est rare. Les autres femmes veulent qu’on les cajole, et la plupart refusent qu’on les interrompe quand elles sont occupées.

  — Les femmes auprès de qui j’ai grandi étaient toujours prêtes lorsqu’un homme leur adressait le signal. Tu m’as donné ton signal, tu m’as embrassée, et j’ai compris que tu voulais de moi.

  — Je regretterai peut-être un jour de te l’avoir dit, mais tu es libre de refuser, tu sais. (Son front se plissa.) J’espère que tu ne te crois pas obligée d’être prête chaque fois que je le suis. Tu ne vis plus avec le Clan.

  — Tu ne comprends pas, protesta Ayla. Ce n’est pas un devoir pour moi. Dès que tu m’adresses ton signal, je suis prête. Peut-être est-ce à cause de mon éducation, ou parce que tu as été le premier à m’initier aux Plaisirs ? Peut-être est-ce parce que je t’aime tant, mais quand tu m’adresses ton signal, c’est plus fort que moi. Ton signal m’apprend que tu veux de moi, et me donne envie de toi.

  Jondalar sourit, soulagé.

  — Toi aussi, tu fais naître mon envie, affirma-t-il. Je n’ai qu’à te regarder.

  Leurs lèvres se cherchèrent et Ayla se blottit contre lui pendant qu’il l’étreignait avec passion.

  Il réfréna son impétuosité tout en s’étonnant de cette faim d’elle sans cesse renouvelée. Il lui arrivait de se lasser d’une femme dès la première expérience, mais avec Ayla c’était toujours nouveau. Il sentait son corps souple et ferme contre le sien, ses bras autour de son cou. Il glissa ses mains sur le galbe de ses seins et se pencha pour embrasser le creux de son cou.

  Ayla relâcha son étreinte et entreprit de dénouer sa ceinture qui tomba à terre. Jondalar passa les mains sous sa tunique, la releva et caressa les globes au mamelon durci. Il souleva davantage la tunique, dévoilant l’aréole rose foncé autour de la pointe dressée si sensible. La douce chaleur du sein lui réchauffait la main pendant qu’il effleurait le mamelon de sa langue. Il le prit alors dans sa bouche et le suça.

  Des pointes de feu embrasèrent la poitrine d’Ayla et lui arrachèrent un râle de plaisir. Elle était surprise par l’intensité de sa propre attirance. Tout comme la femelle noisette, elle avait le sentiment d’avoir attendu tout le jour, et n’en pouvait plus. L’image du grand mâle roux et de son long membre sinueux traversa son esprit. Elle agrippa le col de sa tunique qu’elle ôta d’un geste gracieux.

  A la vue de son corps nu, Jondalar retint son souffle. Il caressa sa peau douce et étreignit ses seins épanouis. Il massa et pétrit l’un des durs mamelons, tout en tétant et mordillant l’autre. Des ondes de plaisir submergèrent Ayla. Elle ferma les yeux et s’abandonna. Lorsque les délicieuses caresses cessèrent, elle garda les yeux fermés et sentit qu’il l’embrassait. Elle ouvrit les lèvres pour que la langue de Jondalar assouvisse son intrépide exploration. Lorsqu’elle l’entoura de ses bras, elle sentit contre ses mamelons exacerbés le frottement des plis de sa tunique de cuir.

  Il caressa la peau satinée de son dos, ses muscles fermes roulant sous ses doigts. La réaction passionnée d’Ayla décupla son ardeur, et son membre durci se tendit contre sa tunique.

  — Oh, femme ! Je te veux, souffla-t-il.

  — Viens, je suis prête.

  — Laisse-moi ôter ces vêtements, dit-il en dénouant sa ceinture. D’un geste vif, il enleva sa tunique, dévoilant le renflement qu’Ayla se mit à caresser. L’un et l’autre délacèrent leurs jambières qui glissèrent au sol. Ils s’en dégagèrent et s’étreignirent dans un long baiser sensuel. Jondalar jeta un coup d’œil autour de lui, à la recherche d’un endroit confortable, mais Ayla se laissa tomber à quatre pattes et lui adressa un sourire mutin.

  — Même si ton poil n’est pas roux, c’est toi que j’ai choisi.

  — Et ta toison n’est pas noisette, elle a la couleur des blés mûrs, mais elle cache une fleur rouge aux pétales délicieux, plaisanta-t-il en s’agenouillant derrière elle. Je n’ai pas non plus de trompe velue pour l’atteindre, il va falloir que je m’y prenne autrement.

  Il la poussa légèrement, ouvrit ses cuisses pour exposer ses lèvres humides, et se pencha pour en goûter la chaude saveur salée. Il fouilla de sa langue à la recherche du bouton de rose, enfoui dans ses plis. Elle étouffa un cri et s’offrit davantage. Il chatouilla le bouton durci à petits coups de langue, puis plongea dans la fente accueillante. Il adorait le goût de sa féminité.

  Des ondes de plaisir submergèrent Ayla, lui ôtant toute conscience a l’exception d’une lancinante pointe de feu qui lui brûlait le ventre. Elle était encore plus réceptive que d’habitude, et chaque baiser, chaque caresse déclenchait des vagues de volupté qui se propageaient dans tout son corps. Sans qu’elle en eût conscience, sa respiration devint haletante, et les râles de plaisir qui lui échappaient excitèrent Jondalar.

  Derrière Ayla, il se redressa, et de son membre érigé, il la pénétra doucement. Ayla réagit en tendant sa croupe vers lui pour le sentir entièrement. L’incroyable chaleur de son accueil arracha un cri à Jondalar. Saisissant ses hanches, il commença un lent balancement. Puis, sa main chercha son bouton de plaisir qu’il caressa et roula entre ses doigts pendant qu’Ayla tendait sa croupe avide pour qu’il la pénétrât au plus profond. La sentant prête à exploser, il accéléra, et elle hurla sa jouissance enfin libérée. Jondalar râla de plaisir à l’unisson.

  Ayla reposait le visage enfoui dans l’herbe. Allongé sur elle, le souffle de Jondalar caressait sa nuque. Sans bouger, elle ouvrit les yeux et observa une fourmi qui grimpait sur un brin d’herbe. L’homme remua et roula sur le côté, gardant une main sur sa taille.

  — Jondalar, tu es un homme exceptionnel, le sais-tu ?

  — Tiens, n’ai-je pas déjà entendu ce mot quelque part ? Je crois bien l’avoir employé en parlant de toi.

  — Oui, mais il est vrai pour toi aussi. Comment fais-tu pour me connaître aussi bien ? Tu m’as fait jouir si fort que j’en ai perdu conscience.

  — C’est parce que tu étais prête.

  — Oui, je sais. Chaque fois c’est merveilleux, mais cette fois-ci, je ne sais pas pourquoi... était-ce à cause des mammouths ? J’ai pensé à cette femelle noisette, au grand mâle roux... et à toi, toute la journée.

  — Eh bien, il faudra qu’on rejoue au mammouth plus souvent ! plaisanta Jondalar en roulant sur le dos.

  — Je veux bien, fit Ayla en s’asseyant. Mais je vais d’abord jouer dans la rivière avant qu’il ne fasse nuit. (Elle se pencha pour l’embrasser et sentit son goût sur ses lèvres.) Et surveiller la viande.

  Elle courut vers le feu, retourna le r
ôti, remplaça les pierres, ajouta du bois dans les braises, et descendit à la rivière. L’eau était froide mais elle s’en moquait. Elle avait l’habitude de se laver dans l’eau glacée. Jondalar ne tarda pas à la rejoindre. Il avait apporté une peau de daim souple qu’il déposa sur la rive avant d’entrer dans l’eau. Il prit une profonde inspiration et plongea.

  — Elle est froide ! cria-t-il en refaisant surface.

  Il rejeta en arrière les cheveux qui lui tombaient dans les yeux. Un sourire malicieux aux lèvres, Ayla s’approcha de lui et l’aspergea. Il riposta et une bataille bruyante s’engagea. Ayla sortit de l’eau la première et se sécha avec la peau de daim. Puis, elle la tendit à Jondalar qui l’avait rejointe et rentra vite au campement s’habiller. Elle versait la soupe dans leur bol à l’aide d’une louche quand Jondalar arriva.

  5

  Le soleil, avant de sombrer à l’ouest derrière les hauts plateaux, dardait ses derniers rayons à travers les arbres. Souriant à Jondalar, Ayla attrapa la dernière framboise dans son bol et la mangea avec délice. Elle se leva ensuite pour nettoyer les ustensiles et les ranger afin de faciliter le départ de bonne heure le lendemain.

  Elle donna les restes de leur repas à Loup, puis jeta dans la soupe les graines grillées – blé sauvage, orge, graines de pattes-d’oie, cadeau de Nezzie –, et posa le panier sur le rebord de l’âtre. Elle enveloppa le rôti de bison et la langue dans une peau brute en parflèches où elle conservait la nourriture. Elle noua le tout avec des cordes solides et le suspendit à un trépied fait de longues perches, hors d’atteinte des rôdeurs nocturnes.

  Les perches effilées avaient été taillées dans des troncs d’arbres entiers, longs, fins et droits, ébranchés et écorcés. Ayla les transportait dans des fourreaux spéciaux qui dépassaient des deux paniers sur la croupe de Whinney. De la même façon, Jondalar transportait les mâts de tente, plus courts. Les longues perches leur servaient parfois à fabriquer des travois tirés par les chevaux pour les charges trop lourdes ou trop encombrantes. Ils avaient pris soin de les emporter parce que les arbres susceptibles d’en fournir étaient rares dans les steppes. Même au bord des rivières, on ne trouvait guère mieux que des taillis.

  Jondalar ajouta du bois dans le feu, puis il alla chercher la tablette d’ivoire et examina à la lueur des flammes la carte que Talut avait gravée. Lorsqu’Ayla eut terminé son rangement et qu’elle vint s’asseoir près de lui, elle remarqua qu’il avait retrouvé son air inquiet des derniers jours. Elle l’observa longuement, puis mit des pierres à chauffer pour faire bouillir l’eau de l’infusion qu’elle préparait tous les soirs. Mais au lieu des inoffensives herbes odorantes qu’elle utilisait habituellement, elle piocha quelques sachets dans sa peau de loutre. Une herbe calmante serait la bienvenue, se dit-elle, de la matricaire ou des racines d’ancolie, mélangée à une infusion d’aspérule odorante. Elle aurait bien voulu connaître la cause du trouble de Jondalar, mais n’osait pas le questionner. Finalement, elle se décida.

  — Jondalar, te souviens-tu de l’hiver dernier, quand tu n’étais pas sûr de mes sentiments, ni moi des tiens ? Demanda-t-elle.

  Plongé dans ses pensées, il ne saisit pas tout de suite le sens de sa question.

  — Si je m’en souviens ? s’exclama-t-il enfin. Évidemment ! Tu ne doutes pas de mon amour, j’espère ? Moi, je ne doute pas de tes sentiments pour moi.

  — Non, moi non plus. Mais il peut y avoir d’autres motifs de malentendu, et je ne veux pas que recommence ce qui s’est passé l’hiver dernier. Je ne supporterais pas de vivre dans l’angoisse, pour la seule raison que nous ne parlons pas de nos ennuis. Avant de quitter la Réunion d’Été, tu m’as promis de tout me dire. Jondalar, je crois que tu as des ennuis. Parle-moi, je t’en supplie.

  — Oh, ce n’est rien. Rien dont tu aies à t’inquiéter.

  — Mais toi tu es inquiet. Si quelque chose t’inquiète, tu ne crois pas que j’ai le droit de savoir ce que c’est ?

  Dans un panier d’osier où elle rangeait divers bols et ustensiles, elle puisa deux petits filtres à infusion en roseau tressé finement comme un filet. Après réflexion, elle choisit pour Jondalar un mélange de feuilles séchées de matricaire, d’ancolie, et de camomille, et en remplit un des filtres. Elle remplit l’autre pour elle-même avec de la camomille seulement.

  — Tout ce qui te préoccupe me concerne aussi, reprit-elle. Nous voyageons ensemble, non ?

  — Oui, mais c’est à moi de prendre les décisions, et je ne veux pas t’inquiéter inutilement, expliqua Jondalar.

  Il se leva pour aller chercher l’outre d’eau, suspendue à un piquet à l’entrée de la tente, loin du feu. Il versa de l’eau dans un petit récipient et ajouta des pierres chaudes.

  — Utile ou pas, tu as réussi à m’inquiéter. Alors, pourquoi ne pas me dire ce qui ne va pas ?

  Elle plaça chaque filtre dans un bol en bois, versa l’eau frissonnante, et laissa infuser.

  Jondalar saisit la tablette gravée dans une défense de mammouth et l’examina attentivement, espérant qu’elle lui révélerait ce qui les attendait et l’aiderait à prendre la bonne décision. Lorsqu’il voyageait avec son frère, les erreurs avaient moins d’importance. Le Voyage était une aventure, et les impondérables faisaient partie du jeu. A l’époque, il ne savait pas s’ils reviendraient un jour ; il ne savait même pas s’il le souhaitait. La femme qu’il n’avait pas le droit d’aimer avait choisi une voie qui menait encore plus loin et celle avec qui il était censé s’unir... n’était pas celle qu’il désirait. Mais ce Voyage-ci n’avait pas les mêmes enjeux. Cette fois, il voulait ramener saine et sauve chez les siens la femme qu’il aimait plus que tout au monde. Et plus il pensait aux dangers qui les guettaient, plus il imaginait le pire. Mais ses vagues pressentiments n’étaient pas faciles à expliquer.

  — J’ignore combien de temps ce Voyage va durer, et cela m’inquiète. Nous devons absolument atteindre le glacier avant la fin de l’hiver.

  — Oui, tu me l’as déjà dit. Mais pourquoi ? Que se passera-t-il si nous n’arrivons pas à temps ?

  — Au printemps, la glace commence à fondre et la traversée devient trop dangereuse.

  — Bon, eh bien, si c’est trop dangereux, nous ne traverserons pas. Mais dans ce cas, que faire ? demanda-t-elle en le forçant à envisager les alternatives qu’il avait refusé d’examiner. Y a-t-il un autre passage ?

  — Je ne sais pas. Le glacier que nous devons franchir n’est qu’un petit plateau au nord des grandes montagnes. Il y a d’autres terres plus au nord, mais personne ne s’y aventure jamais et cela nous écarterait de notre route. On dit qu’elles sont bordées par le Grand Glacier du Septentrion. Les terres qui s’étendent entre les hautes montagnes du sud et le Grand Glacier sont les plus froides de toutes. Elles ne se réchauffent jamais, même en été.

  — Et il ne fait pas froid sur le glacier que tu veux traverser ?

  — Si, bien sûr. Mais le trajet est court. Et de l’autre côté, nous ne serons plus qu’à quelques jours de la Caverne de Dalanar.

  Jondalar reposa la carte, prit le bol qu’Ayla lui tendait, et se perdit dans la contemplation du liquide brûlant.

  — J’imagine que nous pourrions contourner le glacier par le nord s’il le fallait. Mais je préfère l’éviter. De plus, c’est un territoire de Têtes Plates.

  — Ceux du Clan vivent donc au nord du glacier que nous allons franchir ?

  Ayla retira le filtre de son bol. Elle était partagée entre l’enthousiasme et la crainte.

  — Oh, pardonne-moi, Ayla. Je devrais sans doute les nommer le Peuple du Clan, mais ce ne sont pas ceux que tu connais. Ils vivent loin d’ici, tellement loin ! Ce ne sont pas les mêmes du tout.

  — Mais bien sûr que si ! protesta Ayla. (Elle but une gorgée du breuvage parfumé.) Ils ont peut-être un langage et des habitudes un peu différents, mais tous ceux du Clan ont en commun les mêmes souvenirs, au moins pour les plus anciens. Au Rassemblement du Clan, tout le monde connaissait le langage archaïque des signes qu’on utilise pour
s’adresser au monde des esprits, et communiquait de cette façon.

  — Jamais ils ne nous laisseront pénétrer sur leur territoire. Ils nous l’ont fait comprendre quand Thonolan et moi nous sommes retrouvés du mauvais côté de la rivière.

  — Cela ne m’étonne pas. Le Peuple du Clan n’aime pas se trouver en présence des Autres. Alors, si nous ne pouvons pas traverser le glacier, et s’il est impossible de le contourner, que ferons-nous ? demanda Ayla, en revenant au cœur du problème. Ne pouvons-nous attendre qu’il soit de nouveau praticable ?

  — Si, bien sûr. Mais l’hiver ne reviendra pas avant un an.

  — Si nous attendons un an, pourrons-nous sûrement traverser ? Et y a-t-il un endroit où nous installer jusqu’à ce moment-là ?

  — Oui. Nous pourrions rester avec les Losadunaï, ils ont toujours été amicaux. Mais j’ai hâte d’être chez moi, Ayla ! s’écria Jondalar d’une voix si tendue qu’Ayla comprit à quel point c’était important pour lui. Hâte que nous soyons établis dans mon pays !

  — Moi aussi, Jondalar. Nous devons tout faire pour atteindre le glacier à temps. Mais si nous y arrivons trop tard, cela ne remettra pas en cause nos projets. Nous serons retardés, mais nous serons toujours ensemble.

  — Tu as raison, convint Jondalar, réticent. Un retard ne serait pas si néfaste, mais je ne veux pas attendre une année entière. Si nous avions pris l’autre chemin, nous serions peut-être arrivés plus vite. Il n’est pas trop tard, d’ailleurs.

  Il y a un autre chemin ?

  Oui. Talut m’a dit que nous pourrions contourner la prochaine chaîne de montagnes par le nord. Et Rutan, du Camp des Fougères, m’a assuré que nous rencontrerions la route au nord-ouest de l’endroit où nous sommes. J’avais pensé suivre leurs conseils, mais je voulais revoir les Sharamudoï une dernière fois. L’occasion ne se représentera plus, j’en ai peur. Ils vivent vers la pointe sud des montagnes, au bord de la Grande Rivière Mère.

  Pensive, Ayla hocha la tête. Elle comprenait, maintenant.

 

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