LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 43

by Jean M. Auel


  — Les chevaux aussi aiment jouer, mais le plus agréable, c’est de les chevaucher. Tu devrais essayer ! Évidemment, par ici, ça manque d’espace pour galoper.

  — Tant pis ! Je crois que je m’en tiendrai aux promenades en bateau, dit Markeno. Tiens, voilà Carlono ! ajouta-il en voyant une tête apparaître au bord de la falaise. Eh bien, Ayla va pouvoir faire un tour en bateau.

  Ils se retrouvèrent tous à hauteur des chevaux, et repartirent ensemble à l’endroit où le petit cours d’eau se déversait de la falaise dans la Grande Rivière Mère.

  — Crois-tu vraiment qu’elle doive descendre le long de la falaise ? demanda Jondalar. C’est tellement haut, et ça peut faire peur. Moi-même je ne suis pas très à l’aise, j’ai perdu l’habitude.

  — C’est toi qui voulais qu’elle fasse un tour dans un vrai bateau, Jondalar. Et elle a peut-être envie de voir notre ponton.

  — Oh, ce n’est pas si difficile ! protesta Tholie. On se tient à la corde et il y a des prises où poser les pieds. Je vais lui montrer.

  — Elle n’est pas obligée de descendre la falaise de cette façon, intervint Carlono. On peut utiliser le panier. Rappelle-toi, Jondalar, c’est comme ça qu’on vous avait hissés, ton frère et toi, la première fois.

  — Oui, je crois que cela vaut mieux, approuva Jondalar.

  — Descends avec moi, nous leur enverrons le panier.

  Ayla avait tendu l’oreille tout en contemplant le fleuve, en bas. Elle examina le sentier précaire qu’on utilisait – celui-là même où était tombée Roshario, qui le connaissait pourtant bien. Elle vit la grosse corde à nœuds, maintenue par des pieux en bois enfoncés dans des fissures de la roche, et qui partait du sommet où ils se trouvaient. Une grande partie de la descente était balayée par la chute d’eau qui cascadait de rochers en saillies.

  Elle regarda Carlono franchir le rebord de la falaise avec aisance, empoigner la corde d’une main pendant que son pied trouvait la première prise. Elle vit Jondalar pâlir légèrement, prendre sa respiration, et suivre le Ramudoï, avec tout de même davantage de lenteur et de précaution. Pendant ce temps-là, Markeno, que Shamio voulait aider, attrapa un rouleau de grosse corde. Il passa une boucle tressée à une extrémité dans un gros pieu fiché à mi-chemin entre les deux lourds poteaux entre les deux murailles rocheuses, au bord de la falaise, et fit pendre le reste de la corde dans le vide. C’étaient les cordages les plus solides qu’Ayla eût jamais vus, et elle était curieuse de connaître la nature des fibres qui les composaient.

  Peu après, Carlono reparut. Il remontait l’autre extrémité de la corde. Il alla jusqu’à un deuxième pieu, proche du premier, et commença à tirer sur la corde qu’il enroulait habilement au fur et à mesure. Un grand panier apparut au bord de la falaise, entre les deux pieux. Poussée par la curiosité, Ayla s’avança pour l’examiner de plus près. Le panier était aussi extrêmement solide. De forme ovale, il avait un fond tressé et renforcé de planches en bois, des bords rigides qui constituaient une sorte de clôture basse, et il était assez grand pour contenir une personne allongée, ou un esturgeon de taille moyenne dont la tête et la queue dépasseraient. Les plus grands esturgeons, une des deux espèces vivant en eau douce, atteignaient jusqu’à neuf mètres, pesaient près de deux tonnes et on devait les découper avant de les hisser dans le panier.

  Le panier se balançait à deux cordes enfilées sur quatre anneaux en fibres, deux sur chaque largeur. Chaque corde passait par deux anneaux disposés en diagonale, de sorte que les deux cordes se croisaient sous la base du panier. Les extrémités des cordes étaient tressées ensemble, formant au-dessus du panier une large boucle dans laquelle on avait glissé la corde qu’on avait lancée par-dessus le bord de la falaise.

  — Vas-y, Ayla ! Nous allons te descendre doucement, dit Markeno qui enfila une paire de moufles en cuir avant d’enrouler la section longue de la corde autour du deuxième poteau pour préparer la descente.

  — Si tu préfères descendre toute seule, je vais te montrer comment on fait, proposa Tholie en la voyant hésiter. Je te comprends, je n’aime pas non plus voyager dans ce panier.

  Ayla jeta encore un coup d’œil à la paroi abrupte. Aucun des deux moyens ne la tentait vraiment.

  — Je vais plutôt essayer le panier, décida-t-elle à regret.

  Le sentier, taillé dans la muraille, descendait en pente abrupte, mais assez inclinée pour qu’on pût tout juste l’emprunter. Là où on avait planté les pieux, le haut de la falaise formait un encorbellement qui saillait au-dessus de l’à-pic.

  Elle monta dans le panier, et s’assit en se cramponnant au rebord de toutes ses forces.

  — Tu es prête ? demanda Carlono.

  Ayla acquiesça d’un signe de tête sans relâcher sa prise, les jointures blanchies à force de crispation.

  — Vas-y, Markeno, descends-la, ordonna Carlono.

  Le jeune Ramudoï laissa glisser la corde, et Carlono guida le panier au-dessus du rebord de la falaise. Markeno laissa filer la corde entre ses mains protégées par les moufles, contrôlant la vitesse de la descente grâce à la corde enroulée au pieu. Suspendue dans le vide, à la verticale du ponton, Ayla descendait lentement.

  Cette invention, simple mais efficace, permettait de hisser les marchandises, ou les gens, de l’embarcadère au camp des Shamudoï. Grâce à la relative légèreté du panier, pourtant solide, une personne pouvait à elle seule monter des charges assez lourdes. A plusieurs, on en transportait de beaucoup plus lourdes encore.

  Quand elle bascula par-dessus la falaise, Ayla ferma les yeux et s’accrocha au panier, le cœur battant. Puis, constatant qu’elle descendait en douceur, elle ouvrit un œil et s’émerveilla d’un panorama unique.

  Suspendue au-dessus de la Grande Rivière Mère, glissant le long de la muraille rocheuse, Ayla avait l’impression de flotter dans l’air. Sur l’autre rive, la muraille distante de près de deux kilomètres paraissait pourtant plus proche. En d’autres points de la Porte, les deux murailles étaient vraiment plus proches. A cet endroit, le fleuve coulait presque en ligne droite, offrant à Ayla une vue dégagée sur ses eaux puissantes et tumultueuses, à l’est comme à l’ouest. Lorsqu’elle approcha de l’embarcadère, elle aperçut en levant la tête un nuage blanc qui s’envolait lentement du bord de la falaise, ainsi que deux silhouettes dont l’une minuscule – et Loup qui se penchaient pour l’observer. Elle leur fit un petit signe. Le léger choc de l’atterrissage la surprit.

  — Oh, Jondalar, c’était fantastique ! s’exclama Ayla en voyant son compagnon s’approcher.

  — Et spectaculaire, non ? renchérit-il en l’aidant à sauter du pallier. Une foule attendait Ayla, mais l’endroit l’intéressait plus que les gens. Elle posa le pied sur le sol en bois, et sentit le ponton bouger, comprenant soudain qu’il flottait sur le fleuve. L’embarcadère était de taille respectable, et abritait plusieurs constructions semblables à celles qui se dressaient sous la saillie de grès. On avait également aménagé des aires de réunion. Sur un bloc de grès entouré de rocs, un feu brûlait.

  Plusieurs embarcations, comme celles qu’elle avait vues en aval – étroites et effilées à l’avant comme à l’arrière – étaient amarrées au ponton. Toutes étaient différentes, il y en avait de toutes les tailles, du petit canot à une place aux longs bateaux à plusieurs rangées de sièges.

  Deux immenses bateaux la frappèrent particulièrement. Les proues surélevées se terminaient par une tête d’oiseau aussi étrange qu’inconnu. La coque, décorée de dessins géométriques, semblait recouverte de plumes, et on avait peint des yeux au-dessus de la ligne de flottaison. Le plus gros était pourvu d’un dais en son milieu. Elle se retourna vers Jondalar pour lui faire part de son étonnement ébloui, et le vit contempler la tête d’oiseau avec une expression de douleur et d’angoisse. Elle comprit que le bateau avait quelque chose à voir avec son frère.

  Entraînés par un groupe de Ramudoï impatients de leur prouver leurs qualités de navigateurs, ils n’eurent pas le temps d’en parler. Ayla vit d
eux hommes escalader prestement une sorte d’échelle qui reliait le ponton au bateau, vers laquelle on la poussa aussitôt. Elle comprit ce qu’on attendait d’elle et s’engagea sur la frêle passerelle. Les Ramudoï la franchissaient d’un pas souple et chaloupé, alors que le bateau et le ponton bougeaient parfois en sens contraire, et Ayla prit avec soulagement la main secourable que lui tendait Carlono.

  Elle s’installa entre Jondalar et Markeno, sur un banc où bien d’autres encore auraient pu s’asseoir, sous le dais qui s’étendait d’un bord à l’autre du bateau. D’autres s’assirent sur les bancs qui les entouraient et plusieurs d’entre eux empoignèrent des pagaies à long manche. Avant qu’elle ait pu s’en rendre compte, ils avaient largué les amarres et le bateau était déjà au milieu du fleuve.

  Carolio, la sœur de Carlono, debout à l’avant du bateau, entonna un chant cadencé d’une voix forte qui couvrit l’écoulement mélodieux de la Grande Rivière Mère. Ayla observa, fascinée, les hommes ramer en cadence à contre-courant, au rythme du chant. Elle était stupéfaite par la vitesse à laquelle le bateau remontait le fleuve.

  A un coude de la Grande Rivière Mère, les parois de la gorge se resserrèrent et le vacarme du courant devint assourdissant. L’air se refroidit, l’humidité les enveloppa, dégageant un parfum de fraîcheur qui monta aux narines d’Ayla. Les odeurs de la vie aquatique étaient bien différentes de la senteur pénétrante des plaines arides.

  La gorge s’élargit de nouveau, et des arbres commencèrent d’apparaître sur les berges.

  — Il me semble reconnaître l’endroit, déclara Jondalar. C’est là qu’on construit les bateaux, non ? On s’y arrête ?

  — Non, pas cette fois. On continue et on fera demi-tour au Demi-Poisson.

  — Le Demi-Poisson ? s’étonna Ayla. Qu’est-ce que c’est ?

  Un homme sur le banc devant elle se retourna en souriant. Ayla reconnut le compagnon de Carolio.

  — Demande-lui donc, suggéra-t-il en désignant Jondalar qui s’empourpra aussitôt. C’est là qu’il est devenu une moitié de Ramudoï. Il ne t’a pas raconté ? insista-t-il en provoquant l’hilarité générale.

  — Pourquoi ne lui racontes-tu pas toi-même, Barono ? proposa Jondalar. Tu dois avoir l’habitude.

  — Jondalar n’a pas tort, intervint Markeno. C’est l’une des histoires préférées de Barono. Carolio commence à être fatiguée de l’entendre, mais lui n’est pas fatigué de la raconter.

  — Avoue tout de même que c’était drôle, Jondalar, dit Barono. Mais je préfère que tu la racontes.

  — Oui, c’était peut-être drôle... pour les autres, admit Jondalar en souriant malgré lui sous le regard étonné d’Ayla. Voilà : j’apprenais à diriger un petit canot. J’avais un harpon – c’est une sagaie pour tuer les poissons – et je remontais le courant, quand j’aperçus un esturgeon. Je me suis dit que c’était l’occasion de tuer mon premier gros poisson, sans me demander comment je rapporterais une aussi grosse prise tout seul.

  — L’esturgeon lui a offert son plus beau voyage ! ne put s’empêcher de s’exclamer Barono.

  — Je n’étais même pas sûr de savoir me servir du harpon, poursuivit Jondalar. Une sagaie attachée au bout d’une corde, ce n’est pas pratique. Mais j’aurais dû réfléchir avant de viser.

  — Je ne comprends pas, l’interrompit Ayla.

  — C’est simple. Imagine que tu sois sur la terre ferme et que tu touches un cerf, par exemple. Même s’il n’est que blessé et que la sagaie tombe, tu peux toujours le suivre à la trace, expliqua Carlono. Mais tu ne peux pas suivre un esturgeon dans l’eau. C’est pour ça que le harpon est muni de barbillons et d’une corde solide. Quand tu harponnes un poisson, la pointe se fiche dans sa chair et grâce à la corde attachée, le poisson ne s’échappe pas. En général, on noue l’autre extrémité de la corde au bateau.

  — L’esturgeon qu’il a harponné l’a entraîné à contre-courant avec son bateau, intervint encore Barono. Nous étions sur la berge, et nous l’avons vu passer comme un bolide, agrippé à, la corde attachée au bateau. Je n’ai jamais vu personne filer aussi vite, c’était à mourir de rire. Jondalar croyait avoir harponné un poisson, mais c’était le contraire !

  Ayla rit de bon cœur avec les autres.

  — Le poisson a fini par mourir d’épuisement, exsangue, mais j’étais loin de mon point de départ, poursuivit Jondalar. Le canot était empli d’eau et j’ai dû nager jusqu’au rivage. Dans le tumulte, le bateau redescendit le courant mais l’esturgeon s’échoua dans un bras de la rivière, près de la berge, et j’ai pu le hisser à terre. Mais j’étais frigorifié, j’avais perdu mon couteau et je ne trouvais rien pour allumer du feu. Tout d’un coup, un Tête Plate... euh... un jeune du Clan surgît.

  Ayla l’écoutait bouche bée. L’histoire prenait une nouvelle tournure.

  — Il m’a conduit jusqu’à son feu. Une vieille femme de son camp m’a donné une peau de loup en me voyant frissonner. Une fois réchauffé, nous sommes retournés au bord du fleuve. Le Tête... le jeune voulait la moitié du poisson, et je lui ai donné de bon cœur. Il a coupé l’esturgeon en deux dans le sens de la longueur, et il est reparti avec sa part. Ceux qui m’avaient vu emporté par l’esturgeon étaient partis à ma recherche, et ils m’ont trouvé à ce moment-là. Ils avaient beau se moquer, j’étais bien content de les revoir.

  — Je n’arrive toujours pas à croire qu’un Tête Plate ait pu transporter cette moitié d’esturgeon tout seul, avoua Markeno. Il a fallu qu’on se mette à trois pour déplacer la moitié restante. C’était un sacré morceau.

  — Les hommes du Clan sont très forts, affirma Ayla. Mais c’est bizarre, je ne savais pas qu’ils venaient jusqu’ici. Je croyais qu’ils ne vivaient que dans la péninsule.

  — Avant, il y en avait pas mal de l’autre côté du fleuve, assura Barono.

  — Ah, bon ? Que sont-ils devenus ?

  Les Ramudoï évitèrent son regard, l’air gêné.

  — Après la mort de Doraldo, dit enfin Markeno, Dolando a réuni quelques hommes et... ils les ont chassés. Après ça, ils ont presque tous... disparu... Ils ont dû s’en aller.

  — Montre-moi encore une fois, demanda Roshario, voulant essayer à tout prix.

  Ayla lui avait appliqué l’écorce de bouleau le matin même. L’écorce n’était pas encore tout à fait sèche, mais le moulage, léger et résistant, était déjà assez rigide pour que Roshario pût bénéficier d’une plus grande liberté de mouvements. Mais Ayla ne voulait pas que Roshario se servît déjà de sa main.

  Elles étaient assises au soleil avec Tholie, entourée d’une pile de peaux de chamois. Ayla avait sorti sa trousse de couture et leur montrait le tire-fil qu’elle avait inventé avec l’aide des femmes du Camp du Lion.

  — Il faut d’abord percer des trous avec un poinçon dans les deux pièces de cuir que tu veux assembler, expliqua Ayla.

  — Oui, c’est ce qu’on fait toujours, assura Tholie.

  — Mais ensuite, tu te sers de ça pour passer le fil à travers les trous. Tu vois, il y a un petit trou à la base de l’aiguille. Tu y glisses le fil, tu passes la pointe dans les trous du cuir, tu tires de l’autre côté et elle entraîne le fil.

  Tout en faisant sa démonstration, elle pensait aux améliorations qu’elle pourrait apporter à sa découverte. Si le tire-fil était assez pointu, ne pourrait-il pas aussi percer le trou ? Cela irait plus vite, mais le cuir était parfois très dur.

  — Je peux le voir ? demanda Tholie. Comment passes-tu le fil dans le trou du tire-fil ?

  — Comme ça, regarde.

  Après lui avoir montré, elle lui tendit le tire-fil, et Tholie fit quelques essais.

  — Comme c’est facile ! s’extasia-t-elle. On pourrait presque coudre d’une seule main.

  Roshario, qui ne perdait pas une miette de l’expérience, n’était pas loin de penser comme Tholie. Bien qu’elle ne pût utiliser son bras cassé, avec un tire-fil pareil, en tenant les deux pièces de cuir de sa main invalide, elle serait peut-être en mes
ure de coudre avec sa bonne main.

  — Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi ingénieux, déclara-t-elle. Comment l’as-tu inventé, Ayla ?

  — Je ne sais pas. Cela m’est venu un jour où j’avais du mal à coudre. Mais les autres femmes m’ont beaucoup aidée à le mettre au point. Le plus dur a été de fabriquer une pointe de silex assez petite pour creuser le trou au bout d’un tire-fil en ivoire. C’est Jondalar qui l’a réalisé avec l’aide de Wymez.

  — Wymez est le tailleur de silex du Camp du Lion, expliqua Tholie à Roshario. On dit qu’il est très bon.

  — Et Jondalar est très adroit, ça je le sais, remarqua Roshario. Il a apporté tellement d’améliorations aux outils qui nous servent à fabriquer les bateaux que tout le monde l’admire. Ce sont de petits détails, mais ils font une énorme différence. Avant de partir, il apprenait le métier à Darvo. C’est un bon maître, j’espère qu’il va reprendre l’enseignement de Darvo.

  — Jondalar prétend que Wymez lui a beaucoup appris, déclara Ayla.

  — C’est possible. En tout cas, vous me semblez tous les deux très doués pour améliorer l’outillage, dit Tholie. Ton tire-fil va simplifier la couture. Même quand on a le coup de main, c’est difficile de pousser le fil dans les trous avec un poinçon. Et le propulseur de Jondalar est une merveille. On s’est tous dit qu’on pourrait en faire autant, mais je reste persuadée que ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Il doit falloir beaucoup d’entraînement.

  Jondalar et Ayla avaient fait une démonstration de lancement de sagaies avec le propulseur. Il fallait beaucoup d’adresse et assez de patience pour approcher un chamois, et quand les chasseurs shamudoï virent la portée des jets de sagaie, il furent tous impatients d’essayer les propulseurs sur les insaisissables antilopes des montagnes. Plusieurs Ramudoï, chasseurs d’esturgeons, furent tellement enthousiastes qu’ils décidèrent d’adapter le harpon au propulseur. Dans la discussion qui suivit, Jondalar fit part de son idée de sagaie en deux parties : une longue hampe empennée de deux ou trois plumes et un bout muni d’une pointe qu’on emmanchait dessus. Le potentiel de cette découverte n’échappa à personne, et il y eut différentes tentatives des deux groupes les jours suivants.

 

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