LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 45

by Jean M. Auel


  Ayla savait bien que ce n’était pas l’unique raison qui le poussait à retourner chez son peuple. Elle se rendit alors compte que, à l’instar de sa réponse quand il l’avait questionné sur les fils d’or, Jondalar ne faisait qu’énoncer une stricte vérité. Mais une vérité partielle.

  — Tu es resté absent si longtemps, Jondalar, plaida Tholie qui ne cachait pas sa déception. Qu’est-ce qui te prouve que ta mère et Zelandoni sont toujours en vie ?

  — Tu as raison, Tholie, je n’en sais rien. Mais si je ne peux pas aider mon frère, Marthona et tous ses parents seraient quand même heureux d’apprendre qu’il a vécu parmi vous, avec Jetamio, Markeno, et toi, Tholie. Je suis sûr que ma mère aurait apprécié Jetamio, et je sais qu’elle t’aurait aimée, Tholie.

  La femme essaya de ne pas montrer sa fierté, mais on devinait que le compliment l’avait touchée, en dépit de sa déception.

  — Thonolan avait entrepris un grand Voyage, son Voyage. Je n’ai fait que le suivre pour prendre soin de lui. Et je veux raconter son périple à ses proches. Il est allé jusqu’au bout de la Grande Rivière Mère, but qu’il s’était fixé, mais plus encore, il s’est trouvé un foyer au milieu de gens qui l’aimaient. Son histoire mérite d’être contée.

  — Jondalar, je crois que tu essaies encore de suivre ton frère. Tu vas même jusqu’à le rechercher dans l’autre monde, dit Roshario. Si tel est ton choix, nous te souhaitons tous bonne chance. Shamud, lui-même, t’aurait conseillé de suivre ta voie.

  Le demi-mensonge de Jondalar fit réfléchir Ayla. La proposition de Tholie, reprise par tous les Sharamudoï, n’avait pas été faite à la légère. C’était une offre généreuse, et un grand honneur. La refuser sans offenser personne n’en était que plus difficile. Seul un devoir supérieur, une quête à poursuivre, pouvaient rendre son refus acceptable. Jondalar préférait ne pas avouer que, même s’il les considérait comme des proches, d’autres l’étaient bien davantage qui justifiaient sa nostalgie. Mais il avait trouvé un moyen élégant de ménager leur susceptibilité.

  Dans le Clan, il était permis d’omettre certaines précisions pour ménager la vie privée dans une société où il était difficile de cacher quoi que ce soit. Les émotions et les pensées se trahissaient dans les gestes, les mimiques, et toute expression corporelle, même inconsciente. Jondalar avait choisi de manifester les égards indispensables. Ayla avait le sentiment que Roshario n’était pas dupe, et qu’elle avait accepté les prétextes de Jondalar pour les mêmes raisons qui avaient incité celui-ci à les formuler. La subtilité n’échappa pas à Ayla, mais elle avait besoin d’y réfléchir. Elle comprit toutefois qu’une offre généreuse pouvait receler plusieurs facettes.

  — Combien de temps resterez-vous encore ? demanda Markeno.

  — Nous avons voyagé plus vite que je ne l’aurais cru. Je ne m’attendais pas à arriver chez vous avant l’automne. Grâce aux chevaux, nos étapes sont plus longues, mais il nous reste encore beaucoup de chemin, et de nombreux obstacles à franchir. J’aimerais partir dès que possible.

  — Jondalar, nous ne pouvons pas partir tout de suite ! protesta Ayla. Je veux attendre que le bras de Roshario soit guéri.

  — Cela prendra combien de temps ? demanda Jondalar, l’air contrarié.

  — J’ai prévenu Roshario qu’elle devra garder le moule d’écorce pendant une lune entière et la moitié de la suivante.

  — Impossible. Nous ne pouvons pas attendre si longtemps !

  — Combien de temps, alors ?

  — Pas très longtemps.

  — Mais qui lui ôtera son moule ? Et qui saura que le moment est venu de le faire ?

  — Nous avons envoyé un coureur chercher un shamud, intervint Dolando. Crois-tu qu’il pourrait l’aider ?

  — Oui, certainement, convint Ayla. Mais j’aimerais parler à ce shamud. Jondalar, pourquoi n’attendrions-nous pas son arrivée ?

  — S’il ne tarde pas, je veux bien. Mais je te conseille tout de même d’expliquer à Tholie et à Dolando ce qu’il faudra faire.

  Jondalar, qui brossait Rapide, constata que la fourrure de l’étalon poussait avec rapidité. Il songea que, le matin même, la morsure du froid l’avait surpris, et il trouvait le cheval particulièrement fringant.

  — On dirait que tu as hâte de bouger, Rapide, dit-il. Le cheval dressa les oreilles à l’appel de son nom et Whinney s’ébroua en hennissant.

  — Toi aussi tu veux partir, hein, Whinney ? Ce n’est pas un lieu pour les chevaux, ici, ça manque d’espace. Il faudra que je le rappelle à Ayla. Il donna une dernière tape sur la croupe de Rapide et se dirigea vers l’abri de grès. Il vit Roshario assise devant le grand feu, qui cousait d’une seule main grâce au tire-fil d’Ayla. Il lui trouva meilleure mine.

  — Sais-tu où est Ayla ? lui demanda-t-il.

  — Elle est partie avec Tholie, Shamio et Loup. Elles ont dit qu’elles allaient à l’endroit où on construit les bateaux, mais je pense que Tholie a voulu montrer l’Arbre à Souhaits à Ayla, et y déposer une offrande pour s’assurer une heureuse délivrance, et un beau bébé. On commence à voir que Tholie a été bénie par la Mère.

  Jondalar s’accroupit à côté de la vieille femme.

  — Roshario, il y a quelque chose que je voulais te demander. C’est au sujet de Serenio. Je me sens coupable de l’avoir quittée comme ça. Était-elle... euh... heureuse, quand elle est partie ?

  — Au début, elle était triste et contrariée. Elle prétendait que tu lui avais offert de rester, mais qu’elle t’avait conseillé de suivre Thonolan. C’était lui qui avait besoin de toi, disait-elle. Ensuite, le cousin de Tholie est arrivé à l’improviste. Il est aussi franc qu’elle, il dit les choses comme il les pense.

  — Oui, tous les Mamutoï sont comme cela, ne put s’empêcher de remarquer Jondalar, un sourire aux lèvres.

  — Il lui ressemble aussi physiquement. Il a bien une tête de moins que Serenio, mais il est fort. Et il n’a pas traîné. Dès qu’il l’a vue, il a décidé qu’elle était faite pour lui – il l’appelait son « beau saule », en mamutoï. Je n’aurais jamais cru qu’il la convaincrait, et j’ai même failli lui conseiller d’y renoncer. D’ailleurs, cela ne l’aurait pas fait changer d’avis. Mais j’étais sûre qu’il perdait son temps, que personne n’aurait pu la satisfaire après toi. Et un jour, je les ai vus rire tous les deux et j’ai alors compris que je m’étais trompée. On aurait dit qu’elle se réveillait d’un long hiver. Elle était épanouie. Je ne me souviens pas de l’avoir vue aussi heureuse depuis son premier compagnon, depuis la naissance de Darvo.

  — J’en suis content pour elle, assura Jondalar. Elle méritait d’être heureuse. Mais je me demandais si... quand je suis parti... elle, elle pensait que la Mère l’avait bénie. Dis-moi, Roshario, Serenio était-elle enceinte ? Mon esprit avait-il provoqué une nouvelle vie en elle ?

  — Je n’en sais rien, Jondalar. Quand tu es parti, je me souviens qu’elle le pensait. Si c’était le cas, ce serait une précieuse bénédiction pour leur nouvelle union. Mais elle ne m’en a jamais parlé.

  — Oui, mais toi, qu’en penses-tu, Roshario ? Était-elle grosse ? Peut-on le voir si tôt ?

  — J’aimerais être en mesure de te l’assurer, Jondalar. C’est possible, c’est tout ce que je puis dire.

  Roshario l’étudia attentivement, surprise de sa curiosité. Ce n’était pas comme si l’enfant était né dans son foyer puisqu’il avait abandonné cet espoir en quittant Serenio. Pourtant, si elle était enceinte, il y avait de fortes chances pour que l’enfant fût issu de son esprit. L’image d’un fils de Serenio, devenant aussi grand que Jondalar, et né dans le foyer d’un petit Mamutoï trapu, lui arracha un sourire. Roshario pensa que le chasseur de mammouths en serait probablement très fier.

  Jondalar jeta un coup d’œil à la couche en désordre et s’aperçut que la place à côté de lui était vide. Il repoussa les couvertures, s’assit sur le bord, bâilla et s’étira. Tout le monde était parti et il comprit qu’il avait dormi longtemps. La veille, dev
ant le feu, il avait été question de chasser les chamois que quelqu’un avait aperçus descendre des rochers escarpés. La chasse à la chèvre des montagnes au pied sûr allait bientôt commencer.

  Ayla était impatiente de chasser, mais en se couchant ils avaient longuement parlé à voix basse comme ils le faisaient toujours, et Jondalar lui avait rappelé que leur départ ne tarderait pas. Puisque les chamois descendaient des montagnes, cela signifiait que le froid gagnait les hauts plateaux, annonce du prochain changement de saison. Ils avaient un long chemin à parcourir et ils devraient bientôt se mettre en route.

  Ils ne s’étaient pas vraiment querellés, mais Ayla avait laissé entendre qu’elle n’avait pas envie de partir. Elle s’était inquiétée du bras de Roshario, et Jondalar savait qu’elle aimerait chasser le chamois. En réalité, il était sûr qu’elle préférait rester avec les Sharamudoï, et il se demandait si elle ne cherchait pas des prétextes pour retarder leur départ en espérant le faire ensuite changer d’avis. Tholie et Ayla étaient devenues de grandes amies, et tout le monde appréciait sa compagnie. Il était certes rassuré de voir la sympathie qu’elle attirait, mais il pressentait que plus ils retarderaient leur départ, plus la séparation serait difficile.

  Il était resté longtemps éveillé à réfléchir. Il avait envisagé de rester pour lui faire plaisir, mais dans ce cas, ils auraient aussi bien fait de ne pas quitter les Mamutoï. Il en était arrivé à la conclusion qu’il leur faudrait partir le plus vite possible, avant un jour ou deux. Il ne savait comment l’annoncer à Ayla.

  Il se leva, enfila ses jambières, et se dirigea vers la sortie. Il écarta le rabat et fut saisi par le vent froid et sec qui fouetta son torse nu. Il pensa qu’il lui faudrait des vêtements plus chauds, et se hâta vers l’endroit où les hommes avaient l’habitude d’uriner au réveil. Au lieu du nuage de papillons multicolores, dont le curieux attrait pour cet endroit à l’odeur si forte l’étonnait, il vit voleter une feuille, et remarqua que celles des arbres changeaient de couleur.

  Pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte plus tôt ? Les jours avaient passé si vite, et le temps était si doux qu’il n’avait pas fait attention au changement de saison. Il se souvint alors qu’ils se trouvaient sur le versant sud d’une chaîne méridionale. La saison était peut-être plus avancée qu’il ne le croyait, et au nord régnait déjà sans doute un froid plus intense. En retournant à la hutte, il était plus déterminé que jamais à partir au plus vite.

  — Ah, tu es réveillé, dit Ayla, qui entra avec Darvalo pendant que Jondalar, s’habillait. Je venais te chercher avant qu’il ne reste plus rien à manger.

  — Je suis venu mettre des vêtements plus chauds. Le froid est déjà vif, je vais bientôt laisser pousser ma barbe.

  Ayla devina le sous-entendu. Le temps changeait et ils devaient se mettre en route. Elle ne voulait pas aborder ce sujet.

  — Nous devrions peut-être déballer nos vêtements d’hiver pour vérifier leur état. Les paniers sont-ils toujours chez Dolando ?

  Il sait pertinemment qu’ils y sont, se dit Ayla. Pourquoi me le demande-t-il ? Allons, ne joue pas la naïve, se reprocha-t-elle, tu le sais très bien. Elle chercha comment dévier la conversation.

  — Oui, ils y sont, confirma Darvalo, qui voulait se rendre utile.

  — J’ai besoin d’une tunique plus chaude. Est-ce que tu te souviens dans quel panier se trouvent mes vêtements d’hiver, Ayla ?

  Bien sûr qu’elle s’en souvenait. Et lui aussi.

  — Tu n’as plus du tout les mêmes habits que la première fois que tu es venu, remarqua Darvalo.

  — Non. C’est une femme mamutoï qui m’a offert ceux-là. La première fois que tu m’as vu, j’avais encore mes vêtements Zelandonii.

  — J’ai essayé la tunique que tu m’avais donnée. Elle est encore trop grande pour moi, mais moins qu’avant.

  — Tu l’as toujours, Darvo ? J’ai presque oublié à quoi elle ressemblait.

  — Tu veux la voir ?

  — Oh, oui. J’aimerais bien.

  Ayla ne put s’empêcher de partager sa curiosité. Ils franchirent les quelques pas qui les séparaient de la hutte en bois de Dolando. Sur une étagère, au-dessus de son lit, Darvalo saisit un paquet délicatement enveloppé. Il dénoua la cordelette, défit le souple emballage de cuir, et déplia la tunique.

  Ayla la trouva peu ordinaire. Les motifs décoratifs, la longueur et la large échancrure la différenciaient des vêtements mamutoï auxquels elle était habituée. Les queues d’hermines blanches à la pointe noire, notamment, la stupéfièrent.

  Jondalar lui-même ne la reconnut pas. Il avait vécu tant d’aventures depuis la dernière fois qu’il avait porté cette tunique qu’elle lui sembla désuète et pour tout dire, démodée. Pendant les années qu’il avait vécues auprès des Sharamudoï, il avait préféré s’habiller comme tout le monde, et bien qu’il en eût fait cadeau à Darvo quelques lunes seulement auparavant, il avait le sentiment de ne pas avoir vu cet habit traditionnel de son pays depuis des lustres.

  — Ça se porte large, Darvo, et avec une ceinture, expliqua-t-il. Vas-y, mets-la, je vais te montrer. As-tu quelque chose pour l’attacher ?

  Le jeune garçon enfila la tunique de peau richement décorée, et tendit à Jondalar une longue lanière de cuir. Le Zelandonii demanda à Darvalo de se redresser, et noua la lanière assez bas, à hauteur des hanches environ, afin de lui donner un volume gonflant, et pour permettre aux queues d’hermines de pendre librement.

  — Tu vois ? Elle n’est pas trop grande, assura Jondalar. Qu’en penses-tu Ayla ?

  — Elle est bizarre. Mais elle te va bien, Darvalo.

  — Oui, elle me va, approuva le jeune garçon qui leva les bras et pencha la tête pour essayer de juger de l’effet produit. Je la porterai peut-être la prochaine fois que je rendrai visite aux Sharamudoï du fleuve. Il y a là-bas une fille que j’ai remarquée. J’espère que ma tunique lui plaira.

  — Je suis content de t’avoir montré comment la porter... avant mon départ, dit Jondalar.

  — Ah ! Quand partez-vous ? demanda Darvalo avec inquiétude.

  — Demain, après-demain au plus tard, répondit Jondalar sans quitter Ayla des yeux. Dès que nous serons prêts.

  — Les pluies ont peut-être déjà commencé de ce côté des montagnes, dit Dolando. Et quand la Sœur est en crue... tu te rappelles ?

  — J’espère que ce sera moins terrible, avoua Jondalar. Sinon, il nous faudrait un de vos gros bateaux pour la traverser.

  — Si vous voulez aller en bateau jusqu’à la Sœur, nous pouvons vous y conduire, proposa Carlono.

  — Nous avons justement besoin de myrte des marais, précisa Carolio. Et c’est là-bas qu’on en trouve.

  — J’aimerais bien remonter le fleuve dans votre bateau, répondit Jondalar, mais que faire des chevaux ?

  — Tu disais qu’ils pouvaient traverser les rivières à la nage. Pourquoi ne suivraient-ils pas le bateau ? Le loup monterait avec nous.

  — Non, c’est impossible. Il y a plusieurs jours d’ici à la Sœur, et les chevaux ne peuvent pas nager à contre-courant aussi longtemps.

  — Alors, il y a un passage par les montagnes, déclara Dolando. Vous devrez revenir sur vos pas, puis monter et contourner un des pics inférieurs. La piste est signalée, et elle vous mènera assez près de l’endroit où la Sœur se jette dans la Mère. Arrivés aux plaines occidentales, vous trouverez au sud une haute corniche d’où vous pourrez voir votre route.

  — Est-ce un bon endroit pour traverser la Sœur ? demanda Jondalar en se rappelant les tourbillons du courant.

  — Non, peut-être pas. Mais de là, vous pourrez longer la Sœur vers le nord et trouver un meilleur gué. Mais ce n’est pas une rivière facile. Elle est nourrie par des torrents qui dévalent des montagnes, et ses courants sont plus rapides que ceux de la Mère, et plus traîtres, dit Carlono. Quelques-uns d’entre nous l’ont remontée une fois pendant presque une lune, et elle était partout aussi rapide et dangereuse.

  — C’est la Mère q
ue je veux suivre, ce qui nous oblige à traverser la Sœur, expliqua Jondalar.

  — Alors je vous souhaite bonne chance.

  — Vous aurez besoin de provisions, dit Roshario, et j’ai aussi quelque chose pour toi, Jondalar.

  — Nous ne pouvons pas nous charger davantage.

  — C’est un cadeau pour ta mère, dit Roshario. Le collier favori de Jetamio. Je l’avais gardé pour Thonolan au cas où il reviendrait. Il ne prendra pas beaucoup de place, je t’assure. Après la mort de sa mère, Jetamio a éprouvé le besoin d’appartenir à un lieu. Je lui ai conseillé de se rappeler qu’elle appartenait aux Sharamudoï. Alors, elle a fabriqué ce collier avec les dents d’un chamois et les arêtes d’un esturgeon, symbolisant la terre et le fleuve. J’ai pensé que ta mère aimerait avoir un objet que possédait celle que son fils avait choisie.

  — Tu as raison, Roshario, cela lui plaira. Et merci. Marthona y sera très sensible, j’en suis sûr.

  — Où est Ayla ? demanda Roshario. J’ai aussi quelque chose pour elle. J’espère qu’elle aura assez de place.

  — Elle est à l’intérieur avec Tholie. Elle prépare ses affaires. Elle n’approuve pas notre départ, tu sais. Elle préférait attendre que ton bras soit guéri, mais c’est malheureusement impossible.

  — Ne t’inquiète pas, ça ira, assura Roshario qui lui emboîta le pas comme il se dirigeait vers les huttes. Ayla m’a ôté le moule d’écorce hier, et l’a remplacé par un autre, plus léger. Mon bras va très bien, sauf qu’il a minci à force de rester inactif, mais elle préfère que je garde encore un peu ce moule léger. Elle m’a assuré que mon bras reprendrait du muscle dès que je recommencerais à m’en servir.

  — Oui, j’en suis sûr.

  — Le coureur devrait déjà être de retour avec le shamud, mais Ayla m’a laissé des conseils. Elle a aussi expliqué quoi faire à Dolando, à Tholie, à Carolio et à d’autres. On se débrouillera sans elle, ne t’en fais pas. J’aimerais pourtant que vous restiez tous les deux. Tu peux encore changer d’avis, tu sais...

 

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