LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 52

by Jean M. Auel


  Il allait partir quand elle lui retint la main.

  — Promets-moi que tu le chercheras, supplia-t-elle en le regardant droit dans les yeux.

  Elle frissonnait toujours, mais parlait plus facilement. Il plongea son regard dans ses yeux gris-bleu, inquiets et implorants, et la serra très fort dans ses bras.

  — Oh, Ayla, j’ai eu si peur que tu sois morte !

  Elle s’agrippa à lui, rassurée par sa force et son amour.

  — Je t’aime, Jondalar. Je ne veux pas te perdre, mais retrouve Loup, je t’en supplie. Je ne supporterai pas de le perdre. C’est... c’est comme mon fils. Je ne veux pas encore perdre un fils. Non, je ne veux pas, s’écria-t-elle en sanglotant.

  Il la relâcha et la regarda dans le fond des yeux.

  — Je vais le chercher. Mais je ne peux pas te promettre que je le retrouverai, ni qu’il est encore en vie. Les yeux d’Ayla s’emplirent d’horreur.

  — Trouve-le, murmura-t-elle en fermant les paupières.

  Il était sur le point de s’en aller quand elle se cramponna encore à lui. La première fois qu’il avait tenté de partir, son intention n’avait pas été de chercher Loup. Il voulait trouver du bois pour allumer un feu, lui faire boire une infusion ou de la soupe bien chaude, et s’assurer de la santé, des chevaux. Mais il avait promis. Rapide et Whinney se tenaient sous le taillis de saule, leur couverture et leur harnais toujours attachés, l’air tranquille.

  Arrivé au bord de l’eau, il hésita puis décida finalement de descendre la rivière. Il inspecta la berge, fouillant les amas de bois morts et de débris. Il trouva une quantité de cadavres d’animaux, vit autant de carnassiers que de charognards, ailés ou quadrupèdes, faisant festin des carcasses déposées par les eaux. Il vit même une bande de loups, mais aucun ne ressemblait à celui d’Ayla.

  Finalement, il fit demi-tour. Il pensa remonter un peu la Sœur, mais commençait à douter du résultat de ses recherches. Il ne s’attendait pas vraiment à retrouver le loup, et s’aperçut que cela l’attristait. Loup l’agaçait souvent mais il s’était pris d’une réelle affection pour l’intelligent animal. Loup lui manquerait sincèrement et Ayla serait inconsolable.

  Il atteignit la rive caillouteuse où il avait trouvé Ayla, marcha le long de la grève, hésitant à poursuivre, surtout que les eaux montaient encore. Il décida de déplacer la tente un peu plus haut dès qu’Ayla pourrait marcher. Inquiet pour sa compagne, il faillit retourner près d’elle afin de s’assurer qu’elle n’avait besoin de rien, mais choisit malgré tout de remonter la rivière un court instant. Ayla lui demanderait sûrement s’il l’avait fait.

  Il avançait en se frayant un chemin parmi un monceau de troncs et de branchages, quand il aperçut la silhouette majestueuse d’un aigle impérial planant au-dessus de lui. Il s’arrêta et admira le rapace. Soudain, il le vit plier ses ailes et piquer comme une pierre vers la berge, puis remonter, un gros souslik emprisonné dans ses serres.

  Un peu plus haut, là où l’oiseau avait trouvé son repas, un bel affluent, qui s’élargissait en une sorte de delta, ajoutait sa part aux eaux tumultueuses de la Sœur. Il crut voir un objet familier sur la plage, et sourit en le reconnaissant. C’était le bateau. Mais en regardant de plus près, il fronça les sourcils et se mit à courir. A côté du bateau, Ayla était assise et tenait la tête de Loup sur ses genoux. Un filet de sang s’écoulait d’une plaie au-dessus de son œil gauche.

  — Ayla ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Comment es-tu venue ? rugit-il, rongé d’inquiétude.

  — Il vit, Jondalar, s’écria-t-elle, tremblant de froid et sanglotant si fort qu’elle pouvait à peine articuler. Il est blessé, mais il est vivant.

  Après avoir sauté dans la rivière, Loup avait nagé vers Ayla, mais en atteignant le travois, il s’était reposé en appuyant ses pattes sur les perches attachées au bateau. Il se laissait traîner tranquillement quand le nœud s’était dénoué, libérant perches et canoë qui commencèrent à donner sérieusement de la bande. Ballotté par les flots, et alors qu’il était presque arrivé sur l’autre rive, le canoë fut soudain projeté contre un lourd tronc d’arbre flottant entre deux eaux. Emporté par son élan, il ricocha sur la plage de sable, entraînant à moitié hors de l’eau une partie des perches sur lesquelles Loup gisait de tout son long. Le choc l’avait étourdi, et rester à demi immergé dans l’eau glacée lui faisait courir un danger encore plus grand. Même les loups étaient sujets à l’hypothermie, et risquaient d’en mourir.

  — Viens, Ayla, tu trembles de froid. Viens rentrons. Pourquoi es-tu sortie ? Je t’avais dit que je le chercherais. Allez, viens, je porterai Loup. Il souleva l’animal et aida Ayla à se relever.

  Il comprit que le retour serait difficile. Ayla pouvait à peine marcher et Loup, alourdi par sa fourrure imbibée d’eau, représentait une charge trop importante. Jondalar ne pouvait pas porter Ayla et son loup, et il savait que sa compagne l’empêcherait de laisser Loup, même s’il revenait le chercher plus tard. Ah, s’il pouvait siffler les chevaux comme elle !... Mais pourquoi ne pas essayer ? Il s’était exercé à siffler mais n’avait pas encore eu l’occasion de vérifier si Rapide comprenait son signal. Quand Ayla sifflait Whinney, l’étalon accourait toujours avec sa mère.

  Que risquait-il ? Whinney répondrait peut-être à son appel. Il imita le sifflement d’Ayla, espérant être assez près des chevaux pour qu’ils l’entendent, mais déterminé à poursuivre sa marche dans le cas contraire. Loup dans ses bras, il essayait de soutenir Ayla de son mieux.

  Ils n’avaient pas encore atteint le tas de bois échoué que Jondalar était déjà épuisé, et n’avançait plus qu’à force de volonté. Il avait nagé dans la rivière déchaînée, transporté Ayla en haut de la berge, planté la tente, arpenté la rive à la recherche de Loup. Il était vidé de ses forces. Un hennissement lui fit lever la tête. L’arrivée des deux chevaux le remplit de joie et de soulagement.

  Il déposa Loup sur le dos de Whinney, qui l’avait déjà porté et ne se formalisa pas ; il aida ensuite Ayla à enfourcher Rapide et le conduisit à la tente. Whinney suivit son fils. La pluie redoubla encore et Ayla, grelottante dans ses habits trempés, faillit perdre l’équilibre lorsque l’étalon gravit la pente. Jondalar demanda à Rapide de ralentir l’allure et ils arrivèrent enfin au petit bois de saules.

  Jondalar aida Ayla à descendre de cheval et la soutint jusqu’à la tente, mais l’hypothermie la plongea dans un nouveau délire et elle exigea de voir Loup immédiatement. Jondalar dut s’exécuter et promettre de sécher l’animal. Il fouilla les bagages à la recherche d’un objet pour brosser Loup. Puis, Ayla voulut faire entrer l’animal dans leurs fourrures de couchage, ce que Jondalar refusa énergiquement. Mais il jeta une couverture sur le corps glacé de la bête. Il aida Ayla, prise de sanglots incontrôlables, à se déshabiller et l’enveloppa dans les fourrures.

  Il sortit encore, débarrassa Rapide de son harnais, ôta les couvertures des deux chevaux, les cajola et leur exprima sa reconnaissance. Jondalar savait qu’ils n’aimaient pas la pluie et craignait pour leur santé. Il revint enfin dans la tente, ôta ses vêtements et rampa à côté d’Ayla que de violents tremblements agitaient. Elle se blottit contre Loup, pendant que Jondalar l’enveloppait de son corps. Bientôt, réchauffée par la chaleur du loup d’un côté, et celle de l’homme de l’autre, elle cessa de grelotter, et ils sombrèrent tous dans un sommeil de plomb.

  Ayla fut réveillée par des coups de langue humide sur son visage. Joyeuse, elle repoussa d’abord Loup, puis l’étreignit. Elle maintint la tête de l’animal entre ses mains et examina sa blessure. La pluie avait nettoyé la plaie et le sang ne coulait plus. Il semblait aller pour le mieux mais elle envisagea tout de même de lui préparer un remède. Le coup qu’il avait pris sur la tête n’était pas bien grave, mais l’eau glacée de la rivière l’avait affaibli. Chaleur et repos avaient constitué une excellente médecine. Ayla se rendit compte que les bras de Jondalar l’entouraient, et elle resta immobile, enlaçant Loup, à écouter la pluie tambouriner sur la
paroi de la tente.

  Des bribes de la veille lui revinrent : sa marche trébuchante au milieu des buissons et du bois échoué, la recherche de Loup ; la vive douleur à la main, causée par la corde enroulée trop serrée ; Jondalar la portant dans ses bras, ou encore plantant la tente. Elle se sentit légèrement honteuse de n’avoir pu l’aider davantage.

  Loup se dégagea de son étreinte et pointa son museau dehors. Ayla entendit Whinney hennir et, transportée de joie, faillit lui répondre mais se rappela à temps que Jondalar dormait toujours. Elle commença à s’inquiéter pour les chevaux trempés sous une pluie battante. Ils étaient davantage habitués au temps froid et sec, mais Ayla se souvint avoir aperçu des chevaux les jours précédents. Un épais duvet, qui restait chaud même s’il était humide, poussait sous leurs longs poils de couverture et Ayla supposa qu’ils pouvaient supporter cette pluie, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps.

  Ayla n’aimait décidément pas les fortes pluies d’automne de cette région méridionale. Elle préférait le long printemps humide avec ses brumes de chaleur et son crachin doux. La caverne du clan de Brun se trouvait au sud, et les pluies d’automne étaient fréquentes, mais elle n’avait pas le souvenir d’un tel déluge. Les régions méridionales ne se ressemblaient donc pas toutes. Ayla pensa à se lever, mais avant de se décider elle s’était de nouveau endormie.

  Lorsqu’elle se réveilla pour la deuxième fois, l’homme s’agitait à ses côtés. Elle nota une différence qu’elle n’arrivait pas à définir, et s’aperçut finalement que le bruit des gouttes avait cessé. Elle se leva et sortit. L’après-midi était déjà bien entamé et le temps s’était refroidi, lui faisant regretter de ne pas s’être couverte davantage. Elle urina près d’un buisson et se dirigea ensuite vers les chevaux qui broutaient des laîches[17] près d’un ruisseau bordé de saules. Loup était avec eux. Dès qu’ils la virent, ils vinrent à sa rencontre, et elle resta quelque temps à les cajoler et à leur parler. Ensuite elle retourna à la tente, et se glissa dans les fourrures, à côté de Jondalar.

  — Oh, femme, comme tu as froid !

  — Et tu es bien chaud, répondit-elle en se pelotonnant contre lui.

  Il l’enlaça et baisa son cou, heureux qu’elle se soit réchauffée si vite, après l’inquiétude qu’il avait eue le matin.

  — Comment ai-je pu te laisser avoir froid à ce point ? Où avais-je la tête ? fit Jondalar. Nous n’aurions jamais dû traverser cette rivière.

  — Mais Jondalar, que pouvions-nous faire d’autre ? Franchir un torrent grossi par la pluie ? Ç’aurait été pire !

  — Si nous étions partis plus tôt de chez les Sharamudoï, nous aurions évité la pluie, et la Sœur n’aurait pas été aussi difficile à traverser, répliqua Jondalar encore repentant.

  — Mais c’est ma faute si nous nous sommes attardés ! Carlono lui-même estimait que nous traverserions avant les pluies.

  — Non, c’est ma faute. Je connaissais cette rivière, j’aurais de insister pour partir plus tôt. Et si nous avions abandonné le canoë, nous aurions perdu moins de temps dans les forêts et dans les montagnes. Je me suis conduit comme un abruti !

  — Jondalar ! Cesse de t’accabler de reproches ! Comment aurais-tu prévu ce qui est arrivé ? Même Ceux Qui Servent la Mère ont du mal à prévoir l’avenir. Rien n’est jamais clair. Et puis, nous avons réussi, nous sommes tous sains et saufs, même Loup. Grâce à toi ! Nous avons même gardé le bateau, et qui sait combien il nous sera utile !

  — Oui, mais j’ai failli te perdre, Ayla ! s’écria-t-il en plongeant la tête dans son cou, (Il la serra si fort contre lui qu’elle manqua crier.) Comment te faire comprendre à quel point je t’aime, Ayla ? Les mots ne suffisent pas pour dire un tel amour.

  Il la serra plus fort encore, comme s’il cherchait à ne faire qu’un avec elle, comme si c’était le seul moyen de ne jamais la perdre.

  Elle l’enlaça à son tour, cherchant comment calmer son angoisse bouleversante. Elle souffla légèrement dans le creux de son oreille et déposa des baisers dans son cou. La réaction de Jondalar fut immédiate. Il l’embrassa avec fougue, caressa ses mains, étreignit ses seins et les suça avidement. Elle l’entoura de ses jambes, le fit basculer sur elle, offrant ses cuisses ouvertes. Il se recula, et la fourragea de son membre à la recherche de sa fente. Elle s’empara de sa virilité et la guida, aussi affamée de lui qu’il l’était d’elle.

  En un instant, tous les cauchemars et les terreurs s’envolèrent, remplacés par la joie extatique que le Don du Plaisir de la Mère leur accordait. Jondalar se retira, replongea dans la fournaise, se retira encore, et bientôt Ayla accompagna ses mouvements dans un même rythme. Le balancement de ses reins renforçait la passion de Jondalar.

  Il semblait si heureux qu’Ayla en oublia toutes ses inquiétudes. Leurs deux corps se mouvaient avec une telle harmonie qu’Ayla, emportée par ses sens exacerbés, s’abandonna totalement au rythme qui s’accéléra. Des pointes de feu jaillissaient dans son ventre et irradiaient son corps à chaque balancement.

  Jondalar sentait monter en lui une lave en fusion, des ondes d’excitation l’emportaient, et quand il s’y attendait le moins, le volcan explosa. Il s’abandonna avec délice à l’anéantissement et après quelques dernières secousses, il goûta la volupté d’une suave lassitude.

  Couvrant Ayla de son corps détendu, il reprenait son souffle. Les paupières closes, Ayla baignait dans une douce béatitude. Il roula bientôt sur le côté et se moula contre Ayla qui colla sa croupe contre lui.

  — Jondalar ? murmura Ayla après un long moment.

  — Hmm ? marmonna-t-il.

  Il savourait son bien-être paresseusement.

  — Combien de rivières comme celle-là devrons-nous traverser ? demanda Ayla.

  — Aucune, souffla-t-il au creux de son oreille.

  — Aucune ?

  — Oui, parce qu’il n’y a pas deux rivières comme la Sœur.

  — Même pas la Grande Rivière Mère ?

  — Non, même la Grande Rivière Mère n’est pas aussi rapide, ni aussi traître. Mais nous ne franchirons pas la Grande Mère. Nous resterons sur cette rive jusqu’au glacier. Une fois là-bas, j’aimerais visiter quelques personnes qui vivent de l’autre côté de la Mère. Mais c’est encore loin, et d’ici là, elle ne sera pas plus large qu’un torrent, expliqua-t-il en roulant sur le dos. Oh, il nous reste plusieurs rivières de bonne taille à franchir. Tu verras, dans les plaines qui nous attendent, la Mère se sépare en multiples bras avant de redevenir une, et à ce moment-là elle aura tellement rétréci que tu ne la reconnaîtras pas.

  — Diminuée des eaux de la Sœur, je ne suis déjà pas sûre de la reconnaître, avança Ayla.

  — Oh, si ! La Sœur est immense, mais à l’endroit où elle rejoint la Mère, celle-ci est encore plus grande. Elle reçoit un gros affluent avant les Collines Boisées qui l’obligent à dériver vers l’est. Thonolan et moi avons rencontré des gens qui nous ont fait traverser sur des radeaux, juste à cet endroit. D’autres affluents descendent des montagnes de l’ouest, mais nous irons vers le nord et nous ne les verrons pas.

  Jondalar s’assit. Cette conversation lui avait donné envie de poursuivre la route. Pourtant, ils ne partiraient pas avant le lendemain matin. Maintenant qu’il était reposé, il ne se sentait pas d’humeur à rester couché.

  — Nous ne traverserons plus beaucoup de cours d’eau jusqu’aux hauts plateaux du nord, reprit-il. Du moins, est-ce ce que m’ont affirmé ceux d’Haduma. D’après eux, nous rencontrerons quelques collines mais surtout des plaines, et la plupart des rivières que nous verrons sont des chenaux de la Mère. Elle s’étend dans toutes les directions. Ce sont des territoires giboyeux, paraît-il. Le peuple d’Haduma traverse sans arrêt la Mère pour venir y chasser.

  — Le peuple d’Haduma ? Oui, je crois que tu m’en as déjà parlé très vaguement, dit Ayla en se levant pour se diriger vers son porte-paniers.

  — Nous ne sommes pas restés longtemps parmi eux, juste assez pour...

>   Jondalar hésita à lui parler des Premiers Rites qu’il avait partagés avec une jolie jeune fille appelée Noria. Ayla remarqua son changement d’expression, et son embarras soudain, mêlé de fierté.

  — … pour participer à une Cérémonie, termina Jondalar.

  — En l’honneur de la Grande Terre Mère ?

  — Euh... oui, c’est ça. Ils m’ont demandé de... euh... ils nous ont demandé, à Thonolan et à moi, de partager cet honneur.

  — Est-ce qu’on leur fera une visite ? demanda Ayla depuis l’entrée de la tente, une peau de chamois à la main en prévision du bain qu’elle voulait prendre dans la crique sous les saules.

  — Ah, j’aimerais bien, mais je ne sais pas où ils habitent... Quelques-uns de leurs chasseurs avaient découvert notre campement, s’empressa d’expliquer Jondalar devant l’air médusé d’Ayla. Et ils ont envoyé chercher Haduma. C’est elle qui a décidé d’organiser les festivités, et elle a fait venir le reste de son peuple. Haduma était une femme extraordinaire. La plus vieille femme que j’aie rencontrée, elle était même plus vieille que Mamut. Haduma était la mère de six générations. (Du moins je l’espère, pensa-t-il.) Oui, j’aimerais bien la revoir, mais nous n’avons pas le temps de les rechercher. D’ailleurs, elle est peut-être morte à présent. Tamen, son fils, doit être encore en vie, et c’était le seul à parler Zelandonii.

  Ayla sortit. Pris d’une forte envie d’uriner, Jondalar enfila sa tunique et sortit à son tour. Sa verge d’une main, il contemplait l’arc de liquide jaunâtre et odorant arroser le sol. Il se demandait si Noria avait finalement mis ce bébé au monde, et si le membre qu’il tenait en main était responsable de cette nouvelle vie.

  Il aperçut Ayla se diriger vers les saules, vêtue d’une simple peau de chamois jetée sur les épaules. Il songea à se laver, lui aussi, bien qu’il eût déjà son content d’eau froide pour la journée. Non qu’il craignît l’eau froide : s’il le fallait, pour traverser une rivière par exemple, il n’hésitait pas à y plonger, mais lorsqu’il voyageait avec son frère, se laver régulièrement dans l’eau glacée semblait moins important.

 

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