LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 56

by Jean M. Auel


  Les voyageurs commencèrent à manquer d’eau. Les rivières plongeaient dans les cavités de la roche ou dans des marmites de géants. Même après de fortes pluies, l’eau disparaissait presque instantanément, et aucun ruisseau, aucun torrent n’irriguait le sol. Au point que Jondalar fut obligé un jour de descendre au fond d’un aven[19] puiser le précieux liquide. Une autre fois, un grand torrent apparut soudain, courant sur une courte distance avant de disparaître tout aussi subitement.

  La terre était aride et rocailleuse, et la roche affleurante. La vie animale était réduite, elle aussi. A part quelques mouflons, avec leur fourrure de laine drue encore plus épaisse en prévision de l’hiver et leurs grosses cornes en volute, les voyageurs ne virent que de rares marmottes. Les petites bêtes, vives et rusées, étaient passées maîtresses dans l’art d’échapper aux prédateurs. Que des loups, des renards polaires, des faucons ou des aigles royaux se montrassent et le cri haut perché d’une sentinelle faisait détaler les petits rongeurs qui s’évanouissaient dans les cavités rocheuses.

  Loup essaya sans succès de les poursuivre. Les chevaux aux longues pattes n’étant pas perçus comme dangereux, seule Ayla réussit à en tuer quelques-uns avec sa fronde. Les petits rongeurs poilus, engraissés pour l’hibernation, avaient le goût du lapin, mais leur taille était insuffisante pour permettre de copieux repas, et pour la première fois depuis l’été précédent, Ayla et Jondalar durent pêcher dans la Grande Rivière Mère.

  Le malaise provoqué par le paysage karstique, avec ses étranges concrétions, ses trous, ses grottes, ses cavernes, avait rendu Jondalar et Ayla extrêmement prudents. Mais à force d’habitude, leur attention se relâcha. Ils mirent pied à terre pour reposer leurs montures. Jondalar menait Rapide par une longue longe mais le laissait brouter les touffes d’herbes éparses. Whinney en arrachait aussi quelques brins par-ci, par-là, et rejoignait Ayla qui n’utilisait pas de harnais.

  — Je me demande si Jeren ne voulait pas nous mettre en garde contre cette terre stérile pleine de grottes et de trous, dit Ayla. Tout cela ne me plaît guère.

  — A moi non plus. Je ne m’y attendais pas.

  — Ah bon ? Mais je croyais que tu étais déjà passé ici ? s’étonna la jeune femme. Tu m’as dit que vous aviez longé la Grande Rivière Mère.

  — Oui, mais sur l’autre rive. Nous avons traversé plus au sud. Je croyais que ce serait plus facile de revenir par cette rive-ci. Et puis, j’avais envie de la connaître. Un peu plus loin, la Mère décrit un coude assez brusque. Mon frère et moi allions vers l’est, et j’étais curieux de voir les montagnes qui forcent la Mère à obliquer au sud. Je savais qu’une occasion pareille ne se représenterait plus jamais.

  — Tu aurais dû m’en parler.

  — Quelle différence ? Nous suivons toujours la même rivière, non ?

  — Oui, mais je croyais que tu connaissais la région, or tu ne la connais pas plus que moi.

  Ayla ne s’expliquait pas sa colère, sauf qu’elle avait compté sur Jondalar pour servir de guide. Du coup, le malaise que lui inspirait le paysage augmenta.

  Ils marchaient toujours pris par leur discussion qui avait tourné en reproches et en dispute, sans plus prêter attention à l’environnement. Soudain, Loup qui trottait à ôté d’Ayla se mit à aboyer et frotta son museau contre ses mollets. Les deux voyageurs s’arrêtèrent net. La panique s’empara d’Ayla, et Jondalar blêmit.

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  Interdits, Ayla et Jondalar contemplaient le vide où ils avaient failli basculer. La terre devant eux avait cessé d’exister. Jondalar sentit une boule familière lui nouer l’estomac, mais il découvrit avec surprise, au fond du précipice, une petite prairie verte arrosée par un cours d’eau.

  Le sol des énormes gouffres était souvent recouvert d’épaisses couches de terre. Certains se rejoignaient en s’ouvrant sur des dépressions allongées, créant de vastes prairies en-dessous du niveau normal. Sur ces terres bien irriguées croissait une végétation riche et abondante, mais inaccessible. Les deux voyageurs ne voyaient pas comment descendre le long des parois abruptes.

  — Jondalar, cet endroit a quelque chose d’anormal, déclara Ayla d’une voix sourde. En haut la terre est aride et stérile, rien ne peut y vivre. En bas, la terre est riche et bien irriguée, mais on ne peut y descendre. L’animal qui s’y risquerait mourrait dans la chute. En haut, c’est invivable, en bas, c’est inaccessible. C’est étrange.

  — Oui, c’est étrange. Et c’est certainement ce que Jeren essayait de nous expliquer. Il n’y a pas de gibier, et c’est une région dangereuse. Je n’avais encore jamais vu d’endroit où on risque de tomber dans un gouffre à chaque pas.

  Ayla s’agenouilla, empoigna la tête de Loup et appuya son front contre celui du jeune fauve.

  — Merci de nous avoir prévenus, Loup, lui dit-elle, émue.

  Il aboya pour exprimer son affection, et lui lécha la figure d’un grand coup de langue. Ils reculèrent sans un mot, et contournèrent le gouffre. Ayla ne se souvenait même plus des motifs de leur dispute. Elle se reprocha seulement de s’être laissé distraire.

  Comme ils poursuivaient vers le nord, la rivière sur leur gauche s’engagea dans une gorge qui se creusait à mesure que les parois rocheuses s’élevaient. Jondalar hésita entre suivre le cours d’eau ou rester sur le haut plateau, mais il était soulagé qu’ils ne fussent pas obligés de traverser. Dans les régions karstiques, au lieu de suivre des vallées alluviales verdoyantes, les larges rivières se frayaient souvent une voie entre des murailles calcaires abruptes. Longer une rivière dépourvue de berge n’était pas chose aisée, mais il était encore plus difficile de la traverser.

  Au souvenir des gorges de la Mère où vivaient les Sharamudoï, et où les parois tombaient à pie jusque dans l’eau, Jondalar décida de rester sur le plateau. La vue d’une cascade ruisselant sur la paroi opposée le rassura. Elle prouvait qu’il y avait parfois de l’eau sur les hauts plateaux, même si les ruisseaux s’engloutissaient d’un coup dans les fissures de la roche.

  Dans cette région de grottes, les voyageurs passèrent les deux nuits suivantes sans avoir besoin de planter leur tente. Après en avoir exploré quelques-unes, ils discernèrent au premier coup d’œil celles qui leur convenaient.

  Les grottes souterraines remplies d’eau allaient toujours en s’élargissant, au contraire des cavernes proches de la surface dont l’espace intérieur se rétrécissait rapidement quand le climat était humide, et à peine pendant les sécheresses. Certaines cavernes n’étaient accessibles que par temps sec, et se remplissaient d’eau quand il pleuvait. D’autres étaient sillonnées de ruisselets. Les voyageurs recherchaient les cavernes sèches, légèrement surélevées. Mais celles-ci étaient rares, l’eau ayant été, avec le calcaire, l’instrument qui les avait façonnées et sculptées.

  L’eau de pluie, en s’infiltrant, absorbait le calcaire dissous. Chaque goutte d’eau calcaire, même la plus minuscule gouttelette en suspension, était saturée de carbonate de calcium qui se déposait dans la caverne. Souvent d’un blanc immaculé, le minéral en durcissant prenait parfois de superbes tons translucides, se tachetait ou s’ombrait de gris, ou encore se colorait de pâles reflets rouges ou jaunes. Des glaçons pendaient des plafonds, poussés par chaque nouvelle goutte à rejoindre leur double qui s’élevait du sol. Certains en se rejoignant formaient des colonnes resserrées à la taille, et qui s’épaississaient avec le temps et le cycle toujours renouvelé de la nature.

  Les jours devenaient de plus en plus froids et le vent soufflait de plus en plus fort. Ayla et Jondalar appréciaient les cavernes qui les protégeaient des morsures du vent. Avant de s’aventurer dans un abri, ils s’assuraient qu’il n’était pas occupé par des fauves, mais ils finirent par se fier aux sens plus développés de leurs compagnons de voyage pour les avertir d’un danger éventuel. Quant à eux, d’instinct, et sans se concerter, ils guettaient la présence de fumée, les humains étant les seuls animaux à utiliser le feu, mais ils n’en virent jamais.

  Leur surprise
n’en fut que plus grande de tomber sur une région à la végétation bizarrement luxuriante, comparée au paysage désolé et rocailleux qu’ils venaient de traverser. Le calcaire y était différent, en ce sens qu’il se dissolvait plus facilement, mais aussi par sa proportion de résidu insoluble. Comme conséquence, des prairies et des arbres poussaient par plaques au bord de rivières qui coulaient en surface, et les dépressions, les grottes et les rivières souterraines se faisaient plus rares.

  Lorsqu’ils aperçurent une bande de rennes paissant dans un champ de foin qui avait séché sur pied, Jondalar sourit à Ayla, et sortit son propulseur. Elle lui fit un signe d’assentiment et incita Whinney à suivre l’homme sur son étalon. Avec comme seul gibier des petits rongeurs en piètre quantité, la chasse avait été mauvaise, et comme la rivière coulait loin en contrebas dans la gorge, ils n’avaient pas pu pêcher. Ils n’avaient donc vécu que de viande séchée et sur leurs provisions de secours, qu’ils avaient même partagées avec Loup. Les chevaux étaient affamés. Les rares brins d’herbe qui réussissaient à pousser sur le sol trop mince n’étaient guère nourrissants.

  Jondalar trancha la gorge de la femelle aux courts andouillers. Après l’avoir saignée ils la hissèrent dans le bateau fixé au travois, et se mirent à la recherche d’un campement. Ayla voulait faire sécher un peu de viande et faire rendre la graisse. La perspective d’un cuissot rôti et d’un bon morceau de foie bien tendre faisait saliver Jondalar. Ils envisageaient de rester un jour ou deux, pour profiter aussi de la prairie toute proche. Les chevaux avaient besoin de se restaurer. De son côté, Loup avait découvert une myriade de campagnols, pikas et lemmings, et il était en chasse, ravi de l’aubaine.

  Ils aperçurent une caverne au pied d’une colline et s’y dirigèrent aussitôt. Elle était plus petite qu’espérée mais de dimensions suffisantes. Ils détachèrent d’abord le travois et déchargèrent les chevaux pour leur permettre de paître librement, déposèrent les paniers près de la caverne, tirèrent eux-mêmes le travois à l’intérieur, et se séparèrent pour aller ramasser du bois et des excréments séchés.

  Impatiente de préparer un vrai repas de viande fraîche, Ayla imaginait déjà comment faire cuire le gibier. Elle récolta des céréales dans la prairie, avec une poignée de graines noires d’herbe à cochons qui poussait près d’un petit cours d’eau aux abords de la caverne. A son retour, Jondalar avait déjà allumé le feu, et elle lui demanda d’aller remplir les outres au ruisseau.

  Loup reparut avant le retour de Jondalar, mais en approchant de la caverne, il montra les dents et grogna d’un air menaçant.

  — Qu’est-ce qu’il y a, Loup ? murmura Ayla, aussitôt sur le qui-vive. Elle saisit machinalement sa fronde sans penser au propulseur, pourtant à sa portée. Le loup, grondant toujours, rampa vers le fond de la caverne. Ayla baissa la tête pour le suivre sous la voûte sombre, regrettant de ne pas avoir emporté de torche. Elle n’en eut pas besoin. Son nez lui apprit ce que ses yeux ne pouvaient voir. Il y avait des années qu’elle n’avait plus senti l’odeur familière, mais elle ne l’oublierait jamais. Un vieux souvenir lui revint soudain en mémoire.

  C’était au pied des montagnes, non loin du Rassemblement du Clan. Portant son fils sur sa hanche, elle marchait à la place dévolue aux guérisseuses, bien qu’elle fût encore jeune et du Peuple des Autres. Tous s’étaient arrêtés et contemplaient avec effroi le monstrueux ours des cavernes qui se grattait nonchalamment le dos contre l’écorce d’un arbre.

  Bien que la gigantesque créature – deux fois la taille des ours bruns – fût le totem le plus révéré du Clan, les jeunes du clan de Brun n’avaient jamais eu l’occasion d’en voir un vivant. Ils avaient tous disparu des montagnes qui entouraient leur caverne, et seuls de vieux ossements attestaient de leur présence passée. Après le départ du monstre, Creb avait récupéré quelques touffes de poils prises dans l’écorce à cause de la puissante magie qu’ils renfermaient. L’animal n’avait laissé derrière lui que son odeur caractéristique.

  Ayla fit signe à Loup de sortir de la caverne. Soudain consciente de tenir sa fronde en main, elle la rangea à sa ceinture avec un sourire désabusé. A quoi bon une fronde contre un ours des cavernes ? Elle s’estimait déjà assez heureuse de ne pas avoir réveillé le fauve plongé dans son long sommeil hivernal. Elle jeta précipitamment de la poussière dans le feu et le piétina, ramassa son porte-paniers et sortit de la caverne. Heureusement, ils n’avaient pas déballé entièrement leurs affaires. Elle revint chercher les paniers de Jondalar et tira le travois toute seule hors de la caverne. Elle venait de reprendre son porte-paniers pour le déplacer un peu plus loin, quand Jondalar reparut, transportant les outres pleines d’eau.

  — Ayla, qu’est-ce que tu fais ?

  — Il y a un ours des cavernes là-dedans ! Il a commencé son long sommeil, précisa-t-elle en devinant son inquiétude. Mais on ne sait jamais, ils se réveillent parfois si on les dérange. En tout cas, c’est ce qu’ils disaient.

  — Qui ça ?

  — Les chasseurs du clan de Brun. Je les écoutais quelquefois raconter leurs histoires de chasse... non, pas quelquefois, ajouta-t-elle avec malice, le plus souvent possible. Surtout quand j’ai commencé à m’exercer à la fronde. Les hommes ne faisaient pas attention à la petite fille qui s’activait près d’eux, et comme je savais qu’ils ne m’apprendraient jamais à chasser, je les écoutais. C’était le meilleur moyen. Je me doutais bien qu’ils n’aimeraient pas découvrir ce que je faisais, mais j’étais loin d’imaginer un châtiment si sévère...

  — Si c’est eux qui le disaient, ils savaient de quoi ils parlaient. Crois-tu qu’on puisse rester par ici ?

  — Je ne sais pas, mais je n’en ai pas envie.

  — Alors appelle Whinney. Il n’est pas trop tard pour chercher un autre endroit.

  Ils dormirent sous la tente et partirent le lendemain à l’aube, impatients de mettre quelque distance entre l’ours des cavernes et eux. Jondalar refusait de perdre du temps à sécher la viande et persuada Ayla que la température était suffisamment froide pour garantir sa conservation. Il n’avait qu’une hâte : quitter la région. Là où on trouvait un ours, il y en avait souvent d’autres.

  Parvenus en haut d’une crête, ils s’arrêtèrent. Dans l’air vif, pur et clair, leurs regards se portaient sur un spectacle magnifique. A l’est, une montagne relativement peu élevée dressait son pic enneigé, et signalait la chaîne orientale qui encerclait les deux voyageurs. Les montagnes de glaciers, d’une hauteur raisonnable, culminaient devant eux au nord et leurs crêtes déchiquetées, blanches avec des reflets bleus, se découpaient sur l’azur profond du ciel.

  Ces montagnes au nord formaient la ceinture extérieure de l’arc. Ayla et Jondalar se trouvaient au pied de la chaîne de montagnes sur la crête du massif qui s’étendait au nord de l’ancien bassin formant la plaine centrale. Le grand glacier, qui avait débordé du nord jusqu’à couvrir un quart du pays et se terminait par un mur montagneux, était caché par le pic le plus éloigné. A l’est, on devinait encore les hauts plateaux. La glace qui scintillait au loin diffusait une pâle lumière vacillante. A l’ouest, une gigantesque chaîne de montagnes, d’une altitude inégalée, se perdait dans les nuages.

  Les montagnes qui les encerclaient étaient superbes, mais c’était à leurs pieds que la vue coupait le souffle. Dans la gorge profonde, le cours de la Grande Rivière Mère avait changé de direction, et elle coulait à présent d’ouest en est. Perchés sur leur promontoire, Ayla et Jondalar admiraient le fleuve au cours indécis et comprirent qu’ils étaient parvenus, comme lui, à un tournant.

  — Le glacier que nous devons traverser est à l’ouest, expliqua Jondalar d’une voix lointaine qui reflétait son état d’esprit. Mais nous suivrons la Mère qui tourne tantôt à droite, tantôt à gauche. Le glacier n’est pas très haut, et excepté au nord-ouest, il est plat. On dirait une plaine de glace. Après l’avoir traversé, nous obliquerons légèrement au sud-est, et ensuite nous irons toujours à l’ouest jusque chez moi.
r />   En franchissant le massif de calcaire et de roche cristalline, le fleuve, comme hésitant, serpentait en tous sens avant d’opter enfin pour le sud et la plaine.

  — Est-ce la Mère ? demanda Ayla. Ce n’est pas seulement un de ses bras ?

  — Non, c’est bien elle. Elle est encore large, mais moins qu’avant, évidemment.

  — C’était donc elle que nous longions ? Je l’avais toujours vue tellement grosse. Je croyais que nous suivions un de ses affluents. Nous avons déjà traversé des rivières bien plus grandes, déclara Ayla avec une pointe de déception.

  — N’oublie pas que nous sommes en hauteur. Elle est plus grosse que tu ne le crois. Il nous reste d’autres larges affluents à traverser et la Mère se divisera encore de temps à autre, mais elle diminuera de plus en plus, c’est un fait. (Il scruta l’ouest en silence.) Nous voici à peine au début de l’hiver, reprit-il. Nous avons largement le temps d’atteindre le glacier... A condition que rien ne vienne nous retarder.

  Les voyageurs tournèrent à l’ouest. Ils continuèrent de grimper jusqu’à atteindre une corniche d’où ils voyaient le sud du coude. A l’ouest, la pente était abrupte et ils remontèrent plus au nord pour trouver un chemin moins pentu. Ils descendirent à travers des broussailles éparses jusqu’à un affluent qui contournait la montagne, et ils cherchèrent un gué. Sur l’autre rive, ils trouvèrent un relief vallonné, et ils longèrent l’affluent jusqu’à ce qu’il rejoigne la Grande Mère. De là, ils se dirigèrent vers l’ouest.

  Peu d’affluents avaient grossi la Mère dans la plaine centrale, mais ils arrivaient dans une région où cours d’eau et torrents dévalaient les montagnes du nord pour apporter leur offrande à La Grande Mère des Rivières. Plus tard dans la journée, ils durent franchir un autre affluent assez large et se trempèrent jusqu’aux cuisses. L’été était terminé, La température descendait en-dessous de zéro pendant la nuit, et on ne se mouillait plus avec plaisir. Frigorifiés, ils décidèrent de camper sur place pour se réchauffer et faire sécher leurs vêtements.

 

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