LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 99

by Jean M. Auel


  La tension accumulée commençait à se faire sentir. Leurs réflexes devenaient plus lents, leur jugement s’obscurcissait. Une tempête commencée dans l’après-midi s’était poursuivie toute la nuit. Au matin, Jondalar était pressé de partir. Ils avaient déjà perdu trop de temps. Dans ce froid polaire, l’eau était plus longue à chauffer et leur réserve de pierres qui brûlent diminuait dramatiquement.

  Ayla fouillait son sac. Elle se mit ensuite à fureter dans sa fourrure de couchage et autour de la couche. Elle ne se souvenait pas depuis combien de temps ils étaient sur ce maudit glacier, mais elle en avait plus qu’assez.

  — Dépêche-toi, Ayla ! Qu’est-ce qui te retarde ? aboya Jondalar.

  — Je ne trouve pas mes protège-yeux.

  — Je t’avais bien dit d’y faire attention. Tu veux vraiment devenir aveugle ? explosa-t-il.

  — Bien sûr que non. Pourquoi crois-tu que je les cherche ? rétorqua Ayla.

  Jondalar empoigna la fourrure d’Ayla et la secoua d’un geste brusque. Les caches en bois tombèrent au sol.

  — Fais attention où tu les mets, à l’avenir, fit-il. Allez, il est temps de partir.

  Ils rangèrent leurs affaires à la hâte, mais Ayla boudait et n’adressa plus la parole à Jondalar. Il vint vérifier les lanières comme d’habitude, mais Ayla empoigna la longe de Whinney et s’en alla avant que Jondalar puisse examiner son fardeau.

  — Comme si je ne savais pas charger ma jument toute seule ! lança-t-elle par-dessus son épaule. Je croyais que tu étais pressé, qu’est-ce que tu attends ?

  Il voulait vérifier par simple prudence, maugréait Jondalar. Elle ne connaissait même pas la route. Attendez un peu qu’elle tourne en rond ! Elle viendrait lui demander de passer devant dans pas longtemps. Sur ce, il lui emboîta le pas.

  Ayla avait froid. La marche l’épuisait. Elle avançait sans regarder où elle mettait les pieds. Ah, il voulait qu’on se dépêche, eh bien, on allait se dépêcher ! rageait-elle. S’ils avaient la chance de s’en sortir, elle espérait bien ne plus jamais revoir de glacier de sa vie.

  Loup courait nerveusement d’Ayla, qui ouvrait la marche, à Jondalar, loin derrière. D’habitude, Jondalar était devant, et l’inversion des rôles le perturbait. Loup dépassa la jeune femme en colère qui se traînait, la tête ailleurs, en pestant contre le froid. Soudain, Loup s’arrêta devant Ayla, lui bouchant le chemin.

  Menant toujours Whinney par la longe, Ayla évita le loup. Il se précipita au-devant d’elle, et s’arrêta encore d’un air décidé. Elle l’ignora. Il la suivit quelque temps en lui donnant des petits coups de museau, mais elle le chassa. Il courut encore devant Ayla, s’assit et hurla pour attirer son attention. Elle le dépassa sans le voir. Il courut vers Jondalar, aboya, cabriola, couina, fit quelques bonds en direction d’Ayla, mais revint au-devant de l’homme.

  — Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Jondalar qui avait enfin remarqué l’agitation du loup.

  Un bruit terrifiant, un bruit étouffé lui répondit. Jondalar leva la tête et aperçut avec horreur des gerbes de neige poudreuse jaillir du sol.

  — Oh, non ! s’écria-t-il d’une voix angoissée. Non, pas ça !

  Il se précipita. Quand la neige fut retombée, il vit Loup au bord d’une crevasse béante. Le jeune animal pointa son museau vers le ciel et poussa un long hurlement plaintif.

  Jondalar se jeta à plat ventre et scruta le gouffre par-dessus le rebord.

  — Ayla, cria-t-il, désespéré. Ayla !

  Son ventre se noua. Il savait bien que c’était inutile, elle ne l’entendait plus. Elle gisait au fond de la crevasse, morte.

  — Jondalar ?

  Une petite voix terrorisée lui parvint de très loin.

  — Ayla ? demanda-t-il sans y croire.

  Loin en dessous, debout sur une étroite corniche qui courait le long du mur de glace, Ayla jetait des regards implorants.

  — Ayla, ne bouge surtout pas ! ordonna-t-il. Ne fais pas un geste, la glace pourrait céder.

  Elle était vivante ! C’était incroyable ! Un miracle ! Mais comment allait-il la sortir de là ?

  Dans le gouffre de glace, Ayla s’appuyait contre le mur, et s’accrochait désespérément à une faille et à une petite aspérité, pétrifiée de peur.

  Elle avançait péniblement, de la neige jusqu’aux genoux, perdue dans ses pensées. Elle était fatiguée, fatiguée de tout : du froid, de cette neige où elle s’enfonçait, du glacier. La marche à travers le glacier l’avait épuisée, elle n’en pouvait plus. Pourtant, elle continuait à se battre, obsédée par un seul but : atteindre l’extrémité du glacier.

  Un craquement sonore l’avait alors tirée de ses ruminations. Elle avait senti la glace s’effondrer sous ses pas, et le souvenir effrayant d’un lointain tremblement de terre lui était revenu. Instinctivement, elle avait cherché à se raccrocher, mais la glace et la neige qui avaient accompagné sa chute ne lui offraient aucune prise. Elle s’était sentie tomber, suffoquant à demi au milieu de l’avalanche de neige déclenchée par l’effondrement du pont, et elle s’était retrouvée, sans savoir comment, sur l’étroite corniche.

  Elle leva la tête avec précaution, craignant que le moindre mouvement ébranlât son appui précaire. Au-dessus, le ciel paraissait presque noir et elle crut apercevoir le pâle scintillement des étoiles. Quelques morceaux de glace, ou des poignées de neige, tombaient à retardement et aspergeaient la jeune femme dans leur chute.

  La corniche était un reste de l’ancienne surface enfouie depuis longtemps sous la neige, et reposait sur un gros rocher déchiqueté, arraché à la montagne quand la glace avait empli la vallée avant de déborder dans la suivante. La rivière de glace accumulait quantité de poussière, sable, graviers, ainsi que des rochers qu’elle détachait de la muraille rocheuse, et qui étaient progressivement happés par le courant central, plus rapide. Entraînées par le courant, ces moraines formaient de longues langues caillouteuses. Lorsque la température remonterait suffisamment pour faire fondre le glacier, des traces de leur passage se liraient à ces amoncellements de rocs dépareillés déposés sur les crêtes et les collines.

  Elle attendait, immobile, et percevait des faibles murmures et des grondements sourds. Elle crut d’abord que son imagination lui jouait des tours. En fait, la masse de glace était moins compacte qu’elle ne paraissait de l’extérieur. Elle était en mouvement constant, s’étendait, glissait, basculait. Le fracas d’une crevasse qui s’ouvrait ou se refermait au loin, à la surface ou en profondeur, se propageait à travers le solide visqueux. Les montagnes de glace étaient criblées de cavités : couloirs débouchant sur un à-pic, longues galeries sinueuses, trous béants, poches et grottes accueillantes mais qui se refermaient d’un coup.

  Ayla osa enfin étudier sa prison. Les murs de glace luisaient d’une incroyable lumière bleue aux reflets verts. Elle s’aperçut avec un coup au cœur qu’elle avait déjà vu cette couleur quelque part. Les yeux de Jondalar ! Ah, revoir ces yeux au bleu si intense ! Les parois du cristal gigantesque lui donnaient l’impression qu’un mystérieux chambardement se déroulait hors de sa vue. Elle était persuadée qu’en tournant la tête d’un geste brusque, elle apercevrait une forme éphémère dans les miroirs muraux.

  Ce n’était qu’une illusion d’angle et de lumière, un tour de magicien. Les cristaux de glace filtraient la plupart des couleurs du spectre de la lumière qui descendait de l’astre incandescent, et ne libéraient que le bleu-vert. Les plans et les arêtes des miroirs teintés jouaient entre eux un jeu de réflexion et de réfraction.

  Douchée une nouvelle fois par une chute de neige, Ayla leva la tête. Jondalar était penché au-dessus de la crevasse, et une corde se balança devant les yeux d’Ayla.

  — Attache la corde autour de ta taille, cria-t-il. Et fais attention de la nouer solidement. Tu me préviendras quand tu seras prête.

  Voilà que je recommence, se maudit Jondalar. Pourquoi toujours vérifier ce qu’elle fait ? Pourquoi rabâcher des conseils évidents ? Elle savait bien qu’il falla
it attacher la corde solidement. C’était justement ce qui l’avait mise en rage, et avait provoqué son départ précipité qui avait abouti à la dangereuse situation présente... Évidemment, elle aurait dû se contrôler.

  — Je suis prête, Jondalar, lança Ayla après avoir noué la corde bien serré. Ça tiendra.

  — Bon. Agrippe-toi à la corde, nous allons te remonter.

  La corde se tendit et Ayla fut hissée. Les pieds dans le vide, elle se sentait monter lentement vers le bord de la crevasse. Elle vit Jondalar et ses merveilleux yeux bleus remplis d’inquiétude, et elle agrippa la main qu’il lui tendait. Il l’aida à escalader le rebord et elle mit bientôt pied sur le sol glacé. Jondalar l’étreignit avec ardeur, et elle s’accrocha à lui avec une passion égale.

  — J’ai bien cru que tu étais partie à jamais, murmura-t-il en la couvrant de baisers. Je regrette de t’avoir brusquée, Ayla. Je sais très bien que tu peux faire tes paquets toute seule. Je m’inquiète toujours trop.

  — Non, c’est de ma faute, protesta Ayla. J’aurais dû faire davantage attention à mes protège-yeux, et je n’aurais pas dû avancer si vite sur la glace. Je ne connais pas encore les dangers du glacier.

  — Oui, mais j’ai eu tort de te laisser partir devant.

  — J’aurais dû m’en douter, dirent-ils en même temps. Ils se sourirent avec tendresse.

  Ayla sentit une secousse à sa taille et vit que Jondalar avait attaché la corde au harnais de l’étalon. C’était donc Rapide qui l’avait tirée de la crevasse ! Elle s’escrima à défaire les multiples nœuds, mais dut les trancher avec un couteau tant elle les avait serrés, d’autant que sa remontée les avait encore renforcés.

  Ils contournèrent la crevasse qui avait failli engloutir Ayla et poursuivirent leur route vers le sud-ouest. L’épuisement de leur réserve de pierres qui brûlent commençait à les inquiéter sérieusement.

  — Encore combien de temps avant d’atteindre le bout du glacier, Jondalar ? interrogea Ayla un matin, après avoir fait fondre de la glace. Il ne nous reste plus beaucoup de pierres qui brûlent.

  — Je sais. J’avais espéré que nous serions bientôt arrivés, mais les tempêtes nous ont retardés, et j’ai peur que le temps s’adoucisse pendant que nous sommes encore sur le glacier. Ça arrive si vite, fit-il en scrutant le ciel d’un œil inquiet. Je crains que le vent chaud ne souffle bientôt.

  — Pourquoi ?

  — J’ai repensé à cette dispute stupide. Tout le monde nous conseillait de faire attention aux mauvais esprits qui précèdent le fondeur de neige, tu te rappelles ?

  — Ah oui ! Solandia et Verdegia disaient qu’ils rendaient nerveux et irritable. J’étais très énervée, et je le suis toujours. J’en ai tellement assez de toute cette glace, je dois me forcer pour continuer. Serait-ce le Malaise ?

  — C’est justement la question que je me posais. Si c’est ça, nous devons nous dépêcher, Ayla. Si le fœhn souffle pendant que nous sommes encore sur le glacier, nous risquons de disparaître dans une crevasse.

  Ils burent l’eau à peine fondue pour économiser les pierres brunâtres, et portèrent des outres pleines de neige sous leur pelisse fourrée afin que la chaleur du corps fasse fondre assez de neige pour eux-mêmes et Loup. Mais cela ne suffisait pas, et lorsque ils eurent utilisé leurs dernières pierres, ils n’eurent plus d’eau pour les chevaux. Ayla était à court de fourrage, mais l’eau était plus importante. Elle s’aperçut que les chevaux mâchaient de la glace, mais son inquiétude grandissait. La glace et la déshydratation risquaient d’abaisser leur température corporelle et de diminuer leur résistance au froid.

  Après qu’Ayla et Jondalar eurent installé la tente, les deux chevaux s’approchèrent pour avoir de l’eau, mais Ayla ne put que leur offrir quelques gouttes et leur casser de la glace. Ce jour-là, il n’y avait pas eu de blizzard et ils avaient marché jusqu’à la nuit tombée. Ils auraient dû être contents du chemin parcouru, mais Ayla se sentait étrangement nerveuse. Cette même nuit, elle eut du mal à trouver le sommeil, elle essaya de se rassurer en mettant son anxiété sur le compte des chevaux.

  Jondalar resta longtemps éveillé, lui aussi. Il voyait bien que l’horizon se rapprochait, mais il préféra ne pas en parler de peur de causer une profonde désillusion. Il finit par somnoler et se réveilla en plein milieu de la nuit pour constater qu’Ayla ne dormait pas non plus. Ils se levèrent dès les premières lueurs de l’aube et se mirent en marche alors que les étoiles brillaient encore dans le ciel opaque.

  Au milieu de la matinée le vent avait tourné, et Jondalar crut que ses pires craintes allaient se confirmer. Le vent n’était pas réellement chaud, il était seulement moins froid, mais il soufflait du sud.

  — Dépêchons-nous, Ayla ! Dépêchons-nous, cria-t-il en courant presque.

  Ayla ne se le fit pas dire deux fois. A la mi-journée, le ciel était limpide et la brise était si douce qu’elle semblait presque tiède. Elle souffla avec une violence accrue, ralentissant les voyageurs qui avançaient péniblement, courbés en deux. Le souffle réchauffait la glace comme une caresse mortelle. Les congères poudreuses devinrent humides et compactes, et tournèrent vite en neige fondue. Des mares se formèrent dans les creux, grandirent, et scintillèrent. Le centre du glacier resplendit alors d’une vive couleur bleutée, mais les voyageurs n’avaient ni le temps ni l’envie d’admirer la beauté du paysage. Les chevaux pouvaient enfin se désaltérer, mais Jondalar se serait volontiers passé de cette satisfaction.

  Un léger brouillard se leva, et resta accroché à la surface. Le vent du sud l’emporta avant qu’il ne pût s’élever dans les airs. Jondalar tâtait la glace avec une longue sagaie, mais il courait presque et Ayla avait toutes les peines à le suivre. Elle aurait bien voulu sauter sur le dos de Whinney et galoper le plus vite possible, mais des crevasses s’ouvraient devant leurs pas à chaque instant. Jondalar aurait juré que l’horizon se rapprochait, mais le brouillard rampant déformait la perception des distances.

  Des petits ruisselets commencèrent à couler sur la glace, reliant les flaques entre elles, et les voyageurs avaient du mal à garder l’équilibre. Soudain, devant eux à quelques pas, une énorme plaque de glace s’effondra, dévoilant un gouffre béant. Loup hurla et les chevaux effarouchés poussèrent des hennissements stridents. Jondalar suivit le bord du gouffre à la recherche d’un chemin.

  — Jondalar, je n’en peux plus. Je suis épuisée, il faut que je m’arrête, gémit Ayla qui s’effondra en sanglots. Nous n’y arriverons jamais. Jondalar revint sur ses pas et la consola.

  — Nous y sommes presque, Ayla. Regarde, tu vois bien que le glacier s’arrête bientôt.

  — Mais nous avons failli tomber dans une crevasse, Jondalar, et ces flaques se transforment en trous bleus immenses où les ruisseaux disparaissent.

  — Tu préfères rester ici ?

  — Non. Oh, non ! Je ne sais pas ce que j’ai à pleurer comme ça. Si nous restons ici, nous mourrons, c’est sûr.

  Jondalar réussit à se frayer un passage autour du cratère, mais lorsqu’ils obliquèrent vers le sud, le vent souffla avec autant de violence que les blizzards précédents. Les rus grossirent et tissèrent un réseau entremêlé de ruisseaux qui devinrent bientôt des rivières. Les voyageurs contournèrent deux nouvelles crevasses et virent enfin le bout de leur cauchemar. Ils franchirent les derniers mètres au pas de course, et se penchèrent au-dessus du vide.

  Ils avaient franchi le glacier.

  Une cascade d’eau laiteuse, le lait du glacier, jaillissait sous leurs pieds, de la base du glacier. Ils apercevaient au loin, au-delà de la coulée de neige, un fin tapis de verdure.

  — Veux-tu que nous nous arrêtions un peu ici, pour que tu te reposes ? proposa Jondalar, le front soucieux.

  — Non, je veux en finir avec cette glace. Nous nous reposerons dans cette prairie, là-bas.

  — C’est plus loin qu’on le croit, tu sais. Pas de précipitation, restons prudents. Nous allons nous encorder, et tu descendras la première. Si tu dérapes, je te retiendr
ai. Choisis bien ton chemin. Nous guiderons les chevaux par la longe.

  — Non, il ne vaut mieux pas. Ôtons-leur les harnais et déchargeons-les, détachons le travois, et laissons-les descendre tout seuls.

  — Tu as peut-être raison, mais il faudra abandonner les paniers de charge... à moins que...

  Ayla devina ses pensées.

  — Oui, chargeons tout dans le bateau ! fit-elle. Nous le laisserons glisser jusqu’à la prairie.

  — C’est ça, mais gardons un panier où nous entasserons l’essentiel, ajouta-t-il, fier de sa trouvaille.

  — Si nous attachons bien le chargement et que nous regardons de quel côté il glisse, nous le retrouverons.

  — Et si ça casse ?

  — Tu crois qu’il va se casser ?

  — L’armature peut se briser, mais la peau restera entière et maintiendra les affaires.

  — Et le contenu restera en bon état, n’est-ce pas ?

  — Oui, assura Jondalar. Le contenu devrait résister. L’idée du canot est excellente.

  Ils chargèrent l’embarcation et Jondalar installa le panier d’objets de première nécessité sur son dos. En prenant garde de ne pas glisser, ils longèrent le bord du glacier à la recherche d’une descente propice. Comme pour compenser tant de retard et de mésaventures, ils trouvèrent tout de suite la pente douce d’une moraine qui prolongeait une coulée de glace plus abrupte. Ils tirèrent le canot jusqu’à la coulée glissante. Ayla détacha le travois, ils débarrassèrent les chevaux de leur harnais mais leur laissèrent les protège-sabots de cuir. Ayla s’assura qu’ils étaient bien fixés, mais le cuir avait épousé la forme du sabot et s’ajustait confortablement aux paturons. Ils conduisirent ensuite les chevaux en haut de la moraine.

  Affolée, Whinney hennit. Ayla l’apaisa en lui parlant dans la langue de signes, de mots, et de sons, qu’elle avait inventée pour communiquer avec sa jument.

 

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