LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 103

by Jean M. Auel


  Ayla songea à son fils, et se félicita qu’il ait été admis dans le clan étant bébé. Elle eut une pensée émue pour ceux qui avaient aimé Durc et qui avaient accepté de prendre soin de lui quand elle avait dû l’abandonner.

  — Echozar, dit-elle, ne déteste pas le peuple de ta mère. Il n’est pas mauvais, mais c’est un si vieux peuple qu’il a horreur du changement. Ses traditions remontent à la nuit des temps, et il ne comprend pas les coutumes nouvelles.

  — Et ce sont des humains, précisa Jondalar pour Dalanar. C’est une des choses que j’ai apprise pendant ce Voyage. Nous avons rencontré un couple de Têtes Plates juste avant d’entamer la traversée du glacier voilà encore une autre aventure – et j’ai appris qu’ils préparaient des réunions pour évoquer des problèmes qu’ils rencontrent avec de jeunes Losadunaï. Figure-toi que certains Losadunaï leur ont proposé de faire du troc.

  — Des réunions de Têtes Plates ? Du troc ? Le monde change trop vite pour moi, déclara Dalanar. Avant de rencontrer Echozar, je n’aurais jamais cru que c’était possible.

  — On a beau les appeler des Têtes Plates et les traiter de bêtes, tu sais très bien que ta mère était une femme brave Echozar, dit Ayla en lui tendant les mains, paumes vers le ciel. Je sais ce que c’est de ne pas avoir de peuple, crois-moi. Maintenant, je suis Ayla des Mamutoï. Me souhaiteras-tu la bienvenue, Echozar des Lanzadonii ?

  Lorsqu’il prit ses mains, elle s’aperçut qu’il tremblait.

  — Tu es la bienvenue ici, Ayla des Mamutoï, fit-il. Jondalar s’avança les mains tendues, lui aussi.

  — Je te salue, Echozar des Lanzadonii.

  — Sois le bienvenu, Jondalar des Zelandonii, dit Echozar. Mais tu n’as pas besoin d’être accueilli ici. Tout le monde connaît le fils du foyer de Dalanar. On voit bien que tu es l’enfant de son esprit, tu lui ressembles beaucoup.

  — Oui, à ce qu’il paraît, fit Jondalar avec un sourire joyeux. Pourtant, ne trouves-tu pas que son nez est plus gros que le mien ?

  — Non, c’est le contraire, protesta Dalanar d’un air jovial en donnant une tape amicale à Jondalar. Allez, rentrons. Le repas refroidit.

  Ayla s’attarda un moment avec Echozar. Elle allait entrer à son tour quand Joplaya la retint.

  — J’aimerais dire quelque chose à Ayla, mais ne rentre pas tout de suite, Echozar, je voudrais te parler.

  Echozar s’écarta vivement pour laisser les deux femmes s’entretenir, mais Ayla avait eu le temps d’apercevoir le regard d’adoration qu’il avait lancé à Joplaya.

  — Ayla, je... commença Joplaya. Je... Je crois savoir pourquoi Jondalar t’aime. Je voudrais... je voudrais vous souhaiter beaucoup de bonheur à tous les deux.

  Ayla étudia la jeune femme aux cheveux noirs. Elle perçut un changement, une sorte de repli sur soi, comme l’acceptation d’une triste fatalité. Elle comprit alors le malaise qu’elle avait ressenti en la voyant avec Jondalar.

  — Merci, Joplaya. Je l’aime tant, tu sais. Je ne pourrais pas vivre sans lui. Je resterais avec un vide impossible à combler.

  — Oui, impossible, approuva Joplaya, les paupières closes.

  — Vous n’entrez pas ? s’étonna Jondalar qui venait à leur recherche.

  — Va, Ayla, dit Joplaya. J’ai encore quelque chose à faire.

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  Echozar jeta un coup d’œil au grand morceau d’obsidienne et détourna vivement la tête. Les ondulations de la pierre noire déformaient son image, mais rien ne le changerait et il ne supportait pas de se voir aujourd’hui. Il avait revêtu sa tunique en peau de cerf, frangée de touffes de fourrure et ornée de perles taillées dans des os d’oiseau, de pennes teintées et de dents pointues. Il n’avait jamais rien possédé de si beau. C’était Joplaya qui lui avait fabriqué cette tunique pour la cérémonie qui avait officialisé son adoption dans la Première Caverne des Lanzadonii.

  En se dirigeant vers la partie centrale de la caverne, il caressait le cuir avec vénération en pensant aux mains de Joplaya qui l’avaient tanné. Penser à elle lui était presque douloureux. Il l’avait tout de suite aimée. C’était Joplaya qui lui avait parlé, qui l’avait écouté, qui lui avait rendu goût à la vie. Sans elle, il n’aurait jamais osé affronter tous les Zelandonii à la Réunion d’Été, et lorsqu’il avait vu comment les hommes s’attroupaient autour d’elle, il avait eu envie de disparaître à jamais. Il avait attendu des mois avant d’avoir le courage de faire sa demande : comment un homme aussi laid oserait-il rêver d’une telle beauté ? Elle n’avait pas refusé et ses espérances avaient grandi, mais elle réservait sa réponse depuis si longtemps qu’il avait fini par comprendre que c’était sa manière de lui dire non.

  Alors, le jour où Ayla et Jondalar étaient arrivés et qu’elle lui avait demandé s’il voulait toujours d’elle, il avait été abasourdi. S’il la voulait ! Mais il n’avait jamais rien désiré avec autant d’ardeur. Il avait attendu que Dalanar fût seul pour lui parler, mais les visiteurs étaient toujours avec lui, et il n’osait pas les déranger. En outre, il avait peur. Seule la crainte de perdre son unique chance de bonheur, un bonheur qu’il avait toujours cru inaccessible, lui avait donné le courage d’essayer.

  Dalanar lui avait répondu qu’il devait en parler avec Jerika, sa mère, et il avait seulement voulu savoir si Joplaya avait donné son accord et s’il l’aimait. S’il l’aimait ? S’il l’aimait ? Oh, Mère, il me demande si je l’aime !

  Echozar prit place parmi les Lanzadonii et son cœur se mit à battre quand il vit Dalanar se lever et marcher jusqu’au foyer au centre de la caverne. Une statuette en bois était fichée dans le sol devant le foyer. La poitrine opulente, le ventre plein, et la large croupe de la doni étaient sculptés avec précision mais la tête n’était guère plus qu’une simple busse et les bras comme les jambes étaient à peine suggérés, Dalanar se campa à côté du foyer et regarda l’assemblée.

  — Je tiens d’abord à vous annoncer que nous irons encore à la Réunion d’Été des Zelandonii cette année, commença-t-il, et j’invite ceux qui veulent rejoindre nos rangs à y assister. C’est un long Voyage, mais j’espère persuader un jeune zelandoni de venir vivre parmi nous. Nous n’avons pas de Lanzadoni et nous avons besoin de Celui Qui Sert la Mère. Nous prospérons, nous aurons bientôt une Seconde Caverne et un jour, nous organiserons nos propres Réunions d’Été.

  « Il y a une autre raison pour y aller. Non seulement l’Union de Jondalar et d’Ayla sera consacrée par une Cérémonie, mais nous aurons une autre célébration.

  Dalanar ramassa la figurine qui représentait la Grande Terre Mère et fit signe à Joplaya et Echozar d’approcher. Echozar se mit à trembler bien qu’il sût que Dalanar se bornerait à annoncer la cérémonie future, autrement plus terrifiante avec ses rituels purificateurs et ses tabous. Lorsqu’ils furent devant lui, Dalanar déclara :

  — Echozar, fils de la Femme que Doni a bénie, membre de la Première Caverne des Lanzadonii, tu as demandé pour compagne Joplaya, Fille de Jerika, unie à Dalanar. Est-ce vrai ?

  — Oui, c’est vrai, balbutia Echozar d’une voix si faible qu’on l’entendit à peine.

  — Joplaya, Fille de Jerika, unie à Dalanar...

  Les mots étaient différents, mais le sens restait le même et des sanglots secouèrent Ayla qui se souvenait d’une cérémonie similaire où un homme à la peau foncée la regardait avec la même adoration qu’Echozar avait pour Joplaya.

  — Ne pleure pas, Ayla, c’est un grand moment de bonheur, dit Jondalar en la serrant tendrement.

  Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle comprenait ce que devait ressentir Joplaya, mais c’était sans espoir pour elle. Jamais l’homme qu’elle aimait ne transgresserait les coutumes pour s’unir à elle. D’ailleurs, il ignorait qu’elle l’aimait et elle n’osait pas le lui avouer. C’était son cousin, son proche cousin, davantage un frère qu’un cousin, un homme interdit... et il en aimait une autre. Ayla souffrait en même temps que Joplaya, et pleurait dans les bras de l’homme qu’elles aimaient toutes deux.

>   — Je me revoyais au côté de Ranec, finit-elle par articuler entre deux sanglots.

  Jondalar ne comprenait que trop bien. Sa gorge se noua et il serra farouchement Ayla contre lui.

  — Hé, tu vas me faire pleurer aussi ! fit-il.

  Il jeta un coup d’œil à Jerika, assise bien droite et digne, les joues baignées de larmes.

  — Pourquoi les femmes pleurent-elles quand tout le monde se réjouit ? s’étonna-t-il.

  Jerika lui adressa un regard insondable, et vit Ayla en larmes dans les bras du géant.

  — Il est temps qu’elle s’unisse, qu’elle oublie ses rêves impossibles. Nous ne pouvons pas toutes avoir l’homme idéal, murmura-t-elle d’une voix douce avant de reporter son attention sur la cérémonie.

  La Première Caverne des Lanzadonii accepte-t-elle cette Union ? demanda Dalanar en relevant la tête.

  — Nous l’acceptons, fut la réponse unanime.

  — Echozar, Joplaya, vous êtes promis l’un à l’autre. Puisse Doni, la Grande Terre Mère, bénir votre Union, conclut le chef en touchant le front d’Echozar et le ventre de Joplaya avec la statuette en bois.

  Il remit la doni à sa place, devant le foyer, en enfonçant dans le sol les jambes en forme de piquet.

  Le couple se retourna pour faire face à l’assemblée et marcha lentement autour du foyer central. Dans le silence solennel, l’air d’ineffable mélancolie de la belle jeune femme lui donnait un charme encore plus exquis.

  Son compagnon était un peu plus petit. Son large nez busqué saillait dans un visage sans menton aux lourdes mâchoires. Ses arcades sourcilières proéminentes se rejoignaient au-dessus du nez et les épais sourcils en accentuaient le dessin, barrant son front d’une unique ligne de poils broussailleux. De courtes jambes, arquées et velues, soutenaient un long corps au torse impressionnant prolongé par de gros bras musclés. C’étaient les traits du Clan, mais on ne pouvait pas le confondre avec les Têtes Plates. Contrairement à eux, il ne possédait pas le front fuyant ni la tête comme aplatie par un coup, et dont ils tiraient leur nom. Le front d’Echozar s’élevait haut et droit comme celui des membres de la Caverne.

  La laideur d’Echozar était pathétique. Il semblait l’antithèse de la femme qui serait bientôt sa compagne. Mais ses yeux débordaient d’adoration béate et auraient presque fait oublier l’indicible tristesse qui enveloppait Joplaya.

  Cet amour manifeste ne suffisait pas à atténuer la douleur qu’Ayla ressentait pour Joplaya. Elle ne supportait plus ce spectacle et enfouit sa tête contre la poitrine de Jondalar.

  Lorsque le couple acheva son troisième tour, le silence fut brisé par les vœux de bonheur lancés par les Lanzadonii. Ayla essaya de se recomposer un visage. Poussée par Jondalar, elle alla présenter ses compliments au jeune couple.

  — Joplaya, je suis heureux que vous célébriez votre Union en même temps que nous, déclara Jondalar en l’embrassant.

  Elle le serra si fort qu’il lui lança un regard étonné. Il avait le pénible sentiment qu’elle lui faisait des adieux définitifs, et qu’il ne la reverrait jamais.

  — Je te souhaite d’être toujours aussi heureux qu’aujourd’hui, Echozar, déclara Ayla.

  — Avec Joplaya, comment pourrait-il en être autrement ? répondit-il.

  Prise d’une impulsion subite, elle l’étreignit. Elle ne le trouvait pas laid, au contraire. Pour elle, il avait un physique rassurant, familier. Echozar ne réagit pas tout de suite. Il n’avait pas l’habitude d’être embrassé par de jolies femmes et il ressentit une chaude tendresse pour l’étrangère aux cheveux d’or.

  Ayla plongea alors son regard dans des yeux aussi verts que ceux de Jondalar étaient bleus, mais les mots qu’elle allait dire lui restèrent dans la gorge. Elle tomba dans les bras de Joplaya, bouleversée par son renoncement héroïque, et la jeune Lanzadonii lui tapota l’épaule comme si c’était elle qui avait besoin de consolation.

  — Ne pleure pas, Ayla, dit Joplaya d’une voix éteinte, les yeux secs. Que pouvais-je faire d’autre ? Jamais personne ne m’aimera autant qu’Echozar. Je savais depuis longtemps que je m’unirais un jour avec lui, et il n’y avait plus de raison de remettre ma décision.

  Ayla se dégagea, luttant contre les larmes, et vit Echozar s’approcher doucement de Joplaya. Il enlaça timidement la jeune femme par la taille, sans parvenir à croire tout à fait à ce qu’il lui arrivait. Il avait peur de se réveiller et de découvrir qu’il avait rêvé. Il ne semblait pas se douter qu’il ne possédait que l’enveloppe de la femme qu’il aimait. Mais l’enveloppe lui suffisait.

  — Euh, non... Je ne l’ai pas vu de mes propres yeux, avoua Hochaman, et je ne l’ai pas cru. Mais si vous pouvez monter sur le dos des chevaux et apprendre à un loup à vous suivre partout, pourquoi ne monterait-on pas aussi sur le dos des mammouths ?

  — Où cela s’est-il passé ? demanda Dalanar.

  — C’était peu après notre départ, loin vers le levant. Ce devait être un mammouth à quatre doigts, précisa Hochaman.

  — Un mammouth à quatre doigts ? Je n’ai jamais entendu parler de ça, s’étonna Jondalar. Pas même chez les Mamutoï.

  — Les Mamutoï ne sont pas les seuls à chasser le mammouth, tu sais. D’ailleurs, ils ne vivent pas assez à l’est. Crois-moi, ce sont presque des voisins en comparaison. Quand tu approches de la Mer Sans Fin, les mammouths possèdent quatre doigts à leurs pattes de derrière. Ils sont plus foncés, et parfois presque noirs.

  — Évidemment, si un lion des cavernes a porté Ayla sur son dos, quelqu’un peut très bien monter sur le dos d’un mammouth, déclara Jondalar. Qu’en penses-tu, Ayla ?

  — Si on les prend assez jeunes, c’est possible. Je crois que si on habitue n’importe quel animal à vivre parmi les humains quand il est bébé, on peut le dresser. On peut en tout cas lui apprendre à ne pas craindre les humains. Les mammouths sont intelligents. Nous en avons vu casser de la glace pour obtenir de l’eau.

  — Et ils reniflent l’eau de très loin, renchérit Hochaman. Il fait très sec dans l’est et les gens de là-bas disent : « Si tu ne trouves pas d’eau, cherche les mammouths. » C’est vrai, ils finissent toujours par en trouver.

  — C’est bon à savoir, dit Echozar.

  — Oui, surtout si tu voyages beaucoup, ajouta Joplaya.

  — Je n’ai pas envie de voyager, fit-il.

  — Pourtant, tu viendras à la Réunion d’Été des Zelandonii, dit Jondalar.

  — Oui, pour notre Cérémonie de l’Union. Et j’aimerais aussi vous revoir, assura Echozar en esquissant un sourire timide. Ce serait formidable si Ayla et toi décidiez de vivre ici.

  — Oui, étudiez bien notre proposition, appuya Dalanar. Tu sais que tu es ici chez toi, Jondalar, et nous n’avons pas de Femme Qui Soigne à part Jerika. Mais elle n’est pas vraiment initiée. Il nous faut une Lanzadoni et nous pensons tous qu’Ayla tiendrait parfaitement ce rôle. Tu peux aller voir ta mère, et revenir avec nous après la Réunion d’Été.

  — Nous sommes très flattés de ton offre, Dalanar, assura Jondalar. Et nous l’étudierons avec attention.

  Ayla regarda Joplaya. La jeune femme s’était refermée sur elle-même. Ayla aimait Joplaya mais elles ne parlèrent que de choses superficielles. Ayla ne parvenait pas à surmonter son chagrin devant le destin de Joplaya – elle avait failli se retrouver dans la même situation – et son propre bonheur lui rappelait sans cesse la douleur de Joplaya. Bien qu’elle eût sympathisé avec tout le monde, elle n’était pas fâchée de partir le lendemain matin.

  Jerika et Dalanar lui manqueraient particulièrement, ainsi que leurs « discussions » enflammées. La femme était menue, et Dalanar la dominait de sa haute stature, mais Jerika avait une volonté indomptable. Elle dirigeait la Caverne autant que lui et s’opposait avec véhémence aux décisions qu’elle désapprouvait. Dalanar écoutait ses récriminations avec patience mais ne cédait pas toujours, loin s’en fallait. Il était très attaché au bien-être de son peuple, et portait souvent les débats sur la place publique, mais prenait
finalement les décisions avec autant d’autorité que n’importe quel chef. Il ne donnait jamais d’ordre mais savait se faire respecter.

  Les premières scènes publiques avaient désarçonné Ayla, mais par la suite, elle avait adoré assister à leurs disputes. Elle ne prenait plus la peine de cacher son sourire en voyant la femme minuscule tempêter avec ardeur contre le géant. Mais ce qui l’étonnait le plus était leur façon inattendue d’interrompre des débats violents pour se glisser des mots doux ou parler de tout autre chose comme si de rien était, avant de s’entredéchirer de nouveau comme les pires ennemis. Une fois l’argumentation terminée, il ne leur restait point de rancune. Ils semblaient apprécier les combats d’idées, et malgré leur différence de taille, ils luttaient à armes égales. Ils s’aimaient beaucoup, plus encore, ils se respectaient.

  Le temps s’était adouci et le printemps explosait lorsqu’Ayla et Jondalar reprirent la route. Dalanar leur demanda de transmettre ses meilleurs vœux à la Neuvième Caverne et leur rappela sa proposition. Ils avaient été tous deux chaleureusement accueillis, mais ce qu’Ayla ressentait pour Joplaya lui aurait rendu la vie impossible chez les Lanzadonii.

  Elle n’avait pas osé en parler à Jondalar et il avait deviné sans comprendre une certaine tension entre les deux femmes, qui semblaient pourtant s’apprécier. L’attitude de Joplaya à son égard avait changé aussi, elle était plus distante et ne plaisantait plus comme avant. Mais c’était surtout ses ardentes étreintes d’adieu qui l’avaient troublé. Devant ses larmes, il avait dû lui rappeler qu’il ne partait pas si loin, et qu’ils se reverraient bientôt à la Réunion d’Été.

  Jondalar avait été profondément rassuré par l’accueil que les Lanzadonii avaient réservé à Ayla et il considérait la proposition de Dalanar avec attention, d’autant qu’il n’était pas sûr que les Zelandonii se montreraient aussi tolérants vis-à-vis d’Ayla. Pourtant, et bien qu’il aimât sincèrement Dalanar et les Lanzadonii, les Zelandonii étaient son peuple. C’était parmi eux qu’il comptait s’installer avec Ayla.

 

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