Moi, l'amour et autres catastrophes

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Moi, l'amour et autres catastrophes Page 16

by Karen Templeton


  Hum… Désolée, mais les clients ne se bousculent pas au portillon du magasin.

  Vous imaginez mon état d’esprit quand j’ai appris aux autres « architectes d’intérieur » quel était mon emploi précédent. Ils se sont exclamés, en chœur :

  — Alors que fais-tu ici ?

  Vous imaginez toujours mon état d’esprit lorsque j’ai appelé mes anciens clients de chez Fanning pour leur dire : « Salut ! Devinez quoi ? Je suis de retour au boulot, on prend rendez-vous quand ? » et tous, sans exception, m’ont informée — avec moult excuses, bien sûr — qu’ils avaient déjà choisi un autre architecte.

  Et autant pour la fidélité.

  Je ne survivrai jamais dans cet endroit. Impossible.

  On sonne à l’Interphone. Je réponds et fais entrer Shelby et sa troupe.

  Pourquoi, me direz-vous, ai-je invité ma cousine et sa famille à dîner moins d’une semaine après avoir déménagé ?

  D’après vous ?

  En fait, il y a deux raisons. La première, c’est que je maintiens ma théorie selon laquelle si on se comporte comme si tout allait bien, tout finit par aller bien. Les questions existentielles (Qui suis-je ? D’où viens-je ? Quelle est ma place dans l’univers ?) me flanquent la frousse. J’évite d’y penser, je ne peux pas y penser parce que, manœuvre subtile, je m’entoure de personnes dont la situation est potentiellement plus délicate que la mienne.

  Ce qui m’amène à la seconde raison de cette invitation. Malgré tous mes efforts, ma conversation de l’autre soir avec Terrie trotte dans ma tête comme une bille dans une boîte de conserve. J’ai décidé de vérifier par moi-même ce qu’il en est. Je connais ma cousine depuis toujours. Si quelque chose cloche, je m’en rendrai compte, c’est certain. Et ce soir, je ne me laisserai pas distraire. J’ai tout prévu pour découvrir la vérité. Avec subtilité.

  Mais découvrir que Terrie a raison pourrait me pousser au suicide. Oui, Shelby en fait peut-être un peu trop, question optimisme, mais son mariage avec Mark m’a servi de point de repère et permis de garder espoir. Croyez-moi, je n’ai aucune envie de devoir renoncer à ça.

  Mais je veux savoir.

  Ils envahissent mon appartement et nous échangeons force accolades et bisous sur la joue. Les enfants foncent droit sur le pauvre chien, qui heureusement ne semble guère affecté. On ne sait jamais avec Geoff. Il ne réagit jamais avec brusquerie, il a bien trop de classe pour cela. Mais quand l’envie lui prend, il peut se montrer froid. Distant.

  Je leur propose à boire et je m’éclipse dans la cuisine pour aller chercher un verre de bière au gingembre pour Shelby et un scotch on the rocks pour Mark, tout en observant leur comportement. Qui me semble identique à ce qu’il a toujours été. Mark et Shelby se meuvent dans une bulle d’affection iridescente, scintillante, comme s’ils étaient unis par des liens invisibles. En fait, leurs gouzi-gouzis me donnent parfois envie de me taper la tête contre les murs, mais ce soir, je les trouve rassurants. Shelby paraît détendue et sourit à Mark quand il lui tend son verre.

  J’ai toujours eu l’impression qu’ils se complétaient à la perfection. Cette impression qu’on éprouve quand, après des mois de recherche, on trouve enfin le bon pull pour aller avec cette jupe en soldes achetée sur un coup de tête et que les deux assortis deviennent votre tenue préférée, vous voyez ? Dès le premier regard, Mark évoque le mot « rassurant ». Rien de remarquable, niveau physique — cheveux blond clair, se raréfiant sur le dessus, lunettes cerclées de métal cachant des yeux noisette, un début de bedaine, mais assez plaisant. Un type doux dont les sourcils plissés montrent qu’il est concentré quand vous lui parlez, comme s’il s’efforçait de ne pas rater un seul de vos mots. Ce qui, je suppose, est une bonne chose pour un pédiatre. Ce soir, je suis épatée de constater combien Shelby et lui se ressemblent comme frère et sœur, leur palette de couleurs étant très similaire.

  — Que nous as-tu préparé ? demande Shelby.

  Elle porte une large robe salopette avec un T-shirt et des sandales de cuir, chères. Un serre-tête de velours retient ses cheveux en arrière, ce qui rajeunit son visage arrondi de dix ans.

  — Je meurs de faim !

  Voilà qui est bizarre. Shelby n’est pas anorexique, mais jamais de ma vie je ne l’ai entendu admettre qu’elle avait faim.

  — Lasagnes et salade.

  Oui, je suis capable de cuisiner des lasagnes. Surtout quand il s’agit d’un plat que Nonna m’a donné, oh, il y a trois mois ? Il suffit de décongeler ce petit plat avant de le fourrer trente minutes dans le four, ce que je m’empresse de faire. Voilà la cuisine comme je l’aime.

  La salade est prête, la table est mise, les enfants sont occupés… Je regagne le salon, m’installe dans le fauteuil à large dossier. Nous parlons de tout et de rien quelques minutes, afin de nous échauffer. Mark, vraiment un type bien, est le genre de mec à se lever quand la conversation emprunte des chemins par trop féminins. « Bon, je crois que je vais vous laisser discuter », dit-il en général avant d’embrasser Shelby sur le crâne et de se réfugier dans son bureau. Malheureusement, cette tactique ne fonctionne que chez eux. Ici, il est coincé. Et comme aucune de nous n’a envie de voir ses yeux devenir vitreux, nous nous en tenons à des sujets sans danger.

  — Et ton nouveau boulot ? demande Shelby.

  — Tu sais comment ça se passe, les premières semaines. Les choses se mettent en place.

  En m’entendant éviter la question, elle plisse les yeux. Terrie, elle, n’aurait eu aucun scrupule à m’arracher la vérité, en criant et gesticulant. Mais Shelby sait que je finirai par cracher le morceau, que les autres aient envie de m’entendre ou non. Pourquoi hâter l’inévitable ?

  Les enfants entament une dispute à propos d’une bêtise sans importance. Je leur tends des blocs de dessin et des crayons de couleur et les envoie dans ma chambre. Nous pourrons les entendre tout en jouant aux adultes.

  Shelby explique que Mark a été invité à rejoindre un cabinet de médecins de Park Avenue. Elle rayonne. Mark acquiesce avec modestie, mais je vois bien qu’il est ravi.

  — C'est merveilleux ! dis-je.

  — Au début, cela va peut-être se traduire pas des horaires plus lourds, dit-il, juste au moment où Shelby bondit en criant.

  — Mon Dieu ! Qu’est-ce que c’était ?

  Je ferme les yeux.

  Oui, messieurs-dames, il existe une raison au fait que mon appartement soit si bon marché. Plusieurs raisons en fait. La première étant la famille qui habite au-dessus. Je renonce à déterminer de combien de personnes elle est composée et à savoir comment ils parviennent à vivre dans un deux pièces, mais d’après moi leur précédente résidence était plus rurale que celle-ci.

  — Un coq, dis-je.

  — Un coq ? répètent en chœur Shelby et Mark.

  — Mais que… Oh Seigneur ! s’exclame Shelby quand la chose retentit une seconde fois. Que diable font-ils avec un coq dans un appartement new-yorkais ?

  — J’ai décidé que je ne voulais pas le savoir, dis-je avec lassitude en me levant pour aller surveiller les lasagnes.

  Bien entendu, le coq ne représente qu’une partie des inconvénients. Pour une raison X, ces personnes semblent avoir quelques difficultés à comprendre que lorsqu’on ouvre le robinet de la baignoire, il est en général conseillé de garder un œil dessus. La semaine dernière, elle a débordé trois fois, et l’eau a dégoûliné le long de mes murs, droit jusqu’à l’appartement du dessous (m’a expliqué la petite vieille montée ici au pas de charge avant de frapper violemment à la porte, que j’ai ouverte avant qu’elle ne la casse). La dernière fois, l’eau est passée par les conduits du plafond et a fait exploser l’ampoule électrique. Pendant que j’étais aux toilettes. Il m’a fallu une heure pour ôter tout le verre de mes cheveux.

  — Mais c’est contraire aux règlements sanitaires d’héberger des animaux de ferme dans les limites de la ville de New York, remarque Mark.

  Il lève les yeux vers le plafond, qui maintenant tremble.

 
— Et pourquoi chante-t-il à cette heure ?

  — Demande au coq, dis-je, avant d’ajouter d’une voix un peu trop forte, Oh zut ! j’ai complètement oublié de prendre le pain pour ce soir !

  — Ce n’est pas grave, dit Shelby.

  Mais je l’interromps en lançant directement à Mark la réplique que j’ai mise au point.

  — Cela t’ennuierait beaucoup de faire un saut à la boulangerie au bout de la rue acheter deux pains ?

  Je me suis déjà emparée de mon sac et en sors mon porte-monnaie pour lui donner un billet de dix dollars.

  — Emmène les enfants avec toi, achète-leur des éclairs ou autre chose pour le dessert.

  — Pas de problème, dit Mark, tombant droit dans mon piège. Elle se trouve où exactement ?

  — Tourne à droite quand tu sors, puis encore à droite, et continue. C'est à environ un demi-pâté de maisons, tu ne peux pas la rater.

  Il appelle les enfants, refuse mon argent et disparaît.

  — Mon Dieu, c’était très subtil !

  Innocente à souhait, je me retourne vers Shelby.

  — Comment ?

  Elle fait mine de siffler.

  — Oui, c’est ça, tu as oublié le pain.

  D’accord, le subterfuge n’est pas mon point fort. Mais céder à la pression non plus, ce que les circonstances ont amplement prouvé ces derniers temps.

  — Je l’ai oublié, dis-je avec conviction. Vraiment, avec tout ce que j’ai en tête en ce moment, j’ai de la chance de me souvenir de mon nom.

  Je regagne le salon et m’affale dans mon fauteuil, consciente qu’à la moindre tentative de ma part d’orienter la conversation dans la direction que je désire, elle comprendra mon mensonge. Heureusement, elle me dispense de faire preuve de davantage de subtilité.

  — N’est-ce pas génial, ce nouveau job de Mark ?

  — Super. C'est exactement ce qu’il désirait, n’est-ce pas?

  — Absolument. Et comme je lui ai dit, de toute façon, je ne travaille pas, il n’a pas à se préoccuper de ses horaires.

  Sourire rayonnant.

  — … Tout va bien.

  J’attends. Elle tripote un bras du canapé avant de reprendre sans me regarder :

  — Tu veux savoir un truc fou ? Le magazine m’a appelée pour me proposer un job.

  — Qu’y a-t-il de fou là dedans ?

  Elle rit.

  — J’ai deux enfants de moins de cinq ans, voilà ce qui est fou. Comme si je pouvais retravailler maintenant. Comme si je le voulais, même. D’ailleurs, avec cette nouvelle opportunité offerte à Mark, les enfants seraient trop perturbés si nous étions absents tous les deux…

  Comme de juste, au moment où les choses deviennent intéressantes, Mark et les enfants réapparaissent, chargés de sacs. Je soupçonne qu’ils contiennent davantage que quelques pains croustillants et deux éclairs.

  — Tu sais ce qu’on trouve dans cette boulangerie ? dit Mark à Shelby, tandis que les enfants grimpent sur le canapé avec maman, jacassant comme des moulins à paroles. Du pumpernickel tout droit sorti du four !

  Shelby semble se requinquer.

  — Vraiment ?

  — Oui. Ce n’est pas toi qui te plaignais de ne pas avoir mangé un pumpernickel digne de ce nom depuis des lustres ? Tiens… hume cet arôme.

  Il sort le pain rond, non tranché, du sac et le lui apporte.

  — Mon Dieu… comme ça sent bon !

  — Ne te l’avais-je pas dit ? Hein ?

  Shelby glousse et le tape gentiment sur le ventre, puis enlace Hailey par la taille pour lui rendre son câlin.

  — Tu es aussi fou que les enfants.

  Geoff me rejoint dans la cuisine, certainement afin de m’aider à trancher le pain et y étaler le beurre à l’ail. Sauf que sa manie de taper la patte contre les placards le reprend, comme elle le fait trois ou quatre fois par jour. Chaque fois, j’ouvre le placard afin de lui prouver qu’il ne contient rien qui l’intéresse, puis je lui désigne ses croquettes. Avez-vous idée du temps nécessaire à un corgi pour venir à bout d’un sac de vingt kilos de croquettes pour chien ?

  Shelby fait irruption dans la cuisine et fixe le sac.

  — Dieu du ciel ! C'est le plus gros sac de croquettes que j’aie jamais vu.

  — Je sais. Je me demande si ce chien vivra assez longtemps pour tout manger.

  Geoff gémit.

  — Excuse-moi. C'était juste une observation.

  — Si je puis me permettre une question stupide… Pourquoi as-tu acheté un si gros sac ?

  — Ce n’est pas moi qui l’ai acheté, mais Brice. Il se trouvait dans l’appartement après… tu sais.

  Elle acquiesce.

  — Quoi de neuf à ce sujet d’ailleurs ?

  Je hausse les épaules, sors les lasagnes du four pour y enfourner le pain et laisse la porte se refermer.

  — Tu en sais autant que moi. Probablement davantage, puisque je n’ai rien entendu à ce sujet depuis une semaine.

  Ce sujet déclenche illico en moi le souvenir de Nick, souvenir que je tente, sans succès, de balayer de mon esprit.

  — Chérie ! appelle Mark depuis le salon. Viens voir ça.

  Shelby s’éloigne. Je ramasse l’écuelle vide de Geoff sur le sol et la remplis de croquettes, avant d’observer le chien s’empiffrer comme s’il n’avait rien avalé depuis le premier mandat de Clinton.

  Soudain, le bras de la mélancolie m’agrippe la cheville, menaçant de m’attirer sous l’eau. Je m’empare d’une paire de maniques et apporte les lasagnes à la table, juste à temps pour trouver Mark qui enlace Shelby. Tous deux rient d’une remarque de l’aîné des enfants. Je scrute le visage de ma cousine, mais n’y décèle aucun signe que son rire, ni la joie qui irradie son visage, soit simulé.

  Désolée, Terrie, me dis-je, soulagée que ce repère de mon existence, au moins, reste stable. Sauf qu’un autre sentiment fait irruption, pas tout à fait de la jalousie, mais un pincement inconfortable.

  Le sentiment que Shelby a obtenu ce que je croyais obtenir moi aussi, même si j’ignorais que j’en avais le désir. Sa vie est déterminée, définie, installée, alors que moi, à trente ans passés, je ne sais plus trop ce que je veux faire quand je serai grande.

  Ou qui je voudrais être.

  Je plaque un sourire sur mon visage.

  — Allez… à table !

  Le lundi suivant, à peine rentrée du boulot, j’attrape la laisse de Geoff et l’entraîne dehors avant qu’il n’éclate. Quand je reviens, trois messages m’attendent sur mon répondeur. L'un provient du traiteur qui demande — poliment — si je lui ai envoyé le solde de son argent. Un autre est du fleuriste qui demande — moins poliment — si je lui ai envoyé le reste de son argent. Si l’univers s’était remis à fonctionner normalement, l’appel suivant aurait été Greg disant : « Hé Ginge, je voulais juste te dire que j’avais payé toutes les factures. » Mais comme l’univers n’éprouve de toute évidence aucune velléité de se remettre un minimum en ordre, le troisième message est de Curtiss James, qui répond enfin aux messages de l’avocat lui informant que Brice lui laissait Geoff.

  — Salut, Ginger, nous passerons prendre le chien aux environs de 19 h 30. Mais vous affolez pas si nous sommes un peu en retard, car nous venons de Forest Hills.

  Hum. Et alors ?

  Je jette un œil à la pendule de la cuisine : 19 h 14. Je regarde Geoff qui se balance de travers, halète, sa petite patte arrière d’un côté et le reste de son corps à quatre-vingt-dix degrés. Mon cœur se serre. Il semble tellement heureux. J’ai essayé de le préparer, mais nous n’avons toujours pas résolu le problème de la barrière des langues. Je m’accroupis près de lui et caresse ces oreilles, merveilleuses et ridicules. Il claque sa mâchoire d’un coup sec, clairement conscient que quelque chose cloche.

  — Il est sympa, j’en suis certaine. Sinon Brice ne t’aurait pas laissé à lui, n’est-ce pas ? Non, bien sûr que non.

  Sans me soucier de ma robe et de mon collant, je m’assois sur le sol à ses côtés. Ge
off campe la moitié antérieure de son corps sur mes genoux, expérience peu plaisante. Surtout quand un mince filet de bave coule sur ma cuisse droite. Mais je m’en moque. Après ce soir, il n’y aura plus de filets de bave à éviter — pensée qui me déprime terriblement.

  A propos de choses déprimantes. Je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce parce que j’en ai ras le bol que ma petite caboche soit toujours en mode amoureux, mais ces deux derniers jours, j’ai énormément pensé à Greg. Cet épisode de ma vie s’était figée en une vague douleur au centre de ma poitrine, mais quelque chose — peut-être la vue de Shelby et Mark? — l’a ramenée à la vie. Trop occupée à maintenir ma tête hors de l’eau, je n’avais pas réalisé combien Greg me manquait.

  Je sais que les choses ne redeviendront jamais comme avant. Plus maintenant. Trop de temps a passé. Si Greg devait se repentir en personne, il l’aurait déjà fait. Je ne cesse de penser à appeler Phyllis, juste pour savoir s’il a refait surface, mais je crains de paraître pitoyable. Or je refuse de paraître pitoyable.

  Et si je vendais la bague pour payer les factures ?

  On sonne à la porte. Geoff me regarde d’un air interrogateur. Je le cajole doucement en l’enlaçant par le cou, puis me lève ouvrir. Dans le couloir, une apparition lance avec un sourire éclatant :

  — Salut !

  L'apparition tend une main couverte de bijoux.

  — Curtiss James. Vous devez être Ginger.

  Seigneur, c’est un cabaret ambulant. Pantalon moulant de cuir rouge, chemise d’un violet brillant (brodée de multiples perles), écharpe rouge carmin, bottes de cow-boy rouges. Cheveux dressés sur la tête, blond décoloré mais aux racines sombres très tendance. Multiples boucles d’oreilles.

  Je souris, tentant de ne pas cligner des yeux devant tant d’éclat.

  — Malheureusement, je m’appelle ainsi.

  — Mais Ginger est un nom super, déclare Curtiss en se glissant — et je dis bien se glissant — dans l’appartement. Regarde Ginger Rogers ! Mon Dieu, quel appart fabuleux ! J’ai entendu un tas d’éloges concernant les appartements du quartier, mais c’est le premier dans lequel je pénètre. Oh mon Dieu, c’est Geoffrey ?

 

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