Moi, l'amour et autres catastrophes

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Moi, l'amour et autres catastrophes Page 28

by Karen Templeton


  Un soupçon d’excitation parcourt mes veines.

  — Oh, mon Dieu. Je suis réellement flattée, mais… je travaille ailleurs.

  — Où ?

  Je le lui dis. Elle renifle avec mépris.

  — Dites-moi votre prix, répond-elle.

  La mentalité de cette femme me plaît.

  — Annabelle peut se montrer un brin… particulière, dis-je.

  Un rire aigu, frôlant la panique, me répond.

  — Seigneur! Mon petit, si vous êtes douée d’autant de talent que de diplomatie, vous valez votre poids en or vingt-quatre carats. Donc je répète : dites-moi ce que vous désirez et vous l’avez. D’ailleurs, mademoiselle Petrocelli, si vous parvenez à gérer cette femme, j’ai un hôtel à redécorer, dans le centre, qui pourrait vous intéresser.

  — Lequel ?

  Sa réponse me fait saliver. Je connais aussi l’ampleur du projet Souter. Mille trois cents mètres carrés à décorer. Annabelle aime « rafraîchir l’endroit tous les trois ans environ ». Et par « rafraîchir », elle n’entend pas agrémenter le canapé de deux coussins.

  — J’aurais besoin de mon propre bureau. Et d’un assistant.

  — D’accord.

  — Et dans un an, nous envisageons que je devienne associée.

  — Eh bien… vous n’y allez pas de main morte ?

  — Il le faut, madame Alsworth, pour gérer les Annabelle Souter de ce bas-monde.

  Elle émet un petit un rire de gorge.

  — Mon petit, vous me débarrassez de cette sorcière, vous êtes associée dans six mois.

  — Alors vous comptez une nouvelle employée.

  Le soulagement de Dana est presque palpable à travers le téléphone.

  — Je l’appelle tout de suite. Puisque vous avez déjà travaillé avec Mme Souter…

  — Trois fois, en comptant les bureaux de la firme juridique de son mari et l’appartement de sa fille sur Riverside Drive.

  — Et vous semblez toujours saine d’esprit.

  Ma mère et Nonna viennent de faire irruption dans la cuisine.

  — Croyez-moi, j’ai une grande expérience en ce qui concerne la gestion des femmes détraquées.

  Elles me fusillent toutes deux du regard.

  — Alors… nous disons lundi ?

  Waouh… nous sommes jeudi. Un préavis de trois jours est-il suffisant pour quitter le magasin ? Le magasin où, si un client parvient jusqu’à l’affreux petit studio de décoration, une demi-douzaine de designers lui sautent dessus comme des cafards sur une miette de pain. Je réfléchis, oh, peut-être trois secondes.

  — Ce serait parfait.

  — Génial, mon petit. Arrivez un peu plus tôt afin que nous nous occupions de cette paperasse infernale.

  Mon téléphone émet des bruits bizarres, signe précurseur de son arrêt total pour manque de batterie. Je branche ce cher petit, puis enlace ma mère et l’entraîne danser dans la cuisine, Geoff sur nos talons. Ma vie se remet enfin en place ! Je vais de nouveau avoir de l’argent ! Mon propre appartement ! Ma propre salle de bains ! Un environnement vierge de toute volaille !

  Sauf que, après avoir gazouillé plusieurs minutes sur le sujet, je surprends les expressions des visages de ma mère et de ma grand-mère. Expression qui signifie « J’essaie d’être heureuse pour toi puisque c’est ce que tu désires, mais… » Vous savez, cette expression qui vous donne l’impression de mesurer cinq centimètres ?

  Mais vous savez ce qui est réellement étrange ?

  Moi non plus, je ne suis pas aussi heureuse que je devrais l’être.

  J’étais obligée d’appeler Greg afin de le remercier pour les roses. Oui j’étais obligée, ne me regardez pas comme ça. Non que ça ait été facile. Le temps que je réunisse le courage de l’appeler, mon estomac était noué de mille nœuds. Son « Allô ? » abrupt n’a pas arrangé les choses.

  — Oh ! Euh… Greg ? Hum, salut, c’est moi.

  Démonstration stupéfiante de ma capacité à rester gracieuse, même sous la pression, vous ne trouvez pas ?

  — Ginger ?

  Silence.

  — Je suis désolé, chérie, je n’ai pas reconnu le numéro sur l’identificateur d’appel. J’ai reçu tant d’appels publicitaires ces derniers temps…

  — Quoi ? Oh, c’est vrai. J’appelle de mon téléphone fixe. Enfin celui de ma mère. Mon portable avait besoin d’être rechargé. C'est pourquoi le numéro n’est pas le bon…

  Mince, j’ai l’air d’une idiote, n’est-ce pas ?

  — Enfin. Je t’appelais pour te remercier pour les fleurs. Elles sont magnifiques.

  Je le jure, je ne sais pas comment c’est arrivé, mais… bon, en moins d’une minute, nous avons retrouvé cette camaraderie décontractée qui nous plaisait tant. Nous avons échangé les dernières nouvelles — enfin je lui ai donné les miennes en tout cas —, ce qui nous a amené à parler de mon nouveau job, et je ne sais pourquoi, il a fini par m’inviter à fêter ça.

  Assise sur mon lit, la tête du chien sur les genoux, à l’écoute des bruits étranges que produit le coq dans le couloir, je me dis que non, je ne devrais vraiment pas. Une gentille petite conversation téléphonique est une chose. Mais un vrai rendez-vous ?

  — Oh, je ne sais pas, Greg.

  — C'est juste un dîner, chérie.

  — Je sais, je sais, mais…

  Je soupire.

  — Je ne voudrais pas que tu croies… quoi que ce soit, d’accord ? Avant de recevoir les fleurs, je comptais t’appeler de toute façon, parce que… il faut que je te rende cette bague.

  Je me crispe, et attends quelques secondes.

  — Tu n’as pas à me rendre la bague, dit-il, la voix tendue.

  — Si.

  — Je me suis mal exprimé. Je veux dire que…

  Il s’éclaircit la gorge.

  — Ecoute… même si… dans l’avenir notre relation redevenait comme avant, je ne te demanderais rien. Je dis juste même si, d’accord ? Je ne crois pas que nous utiliserions cette bague, n’est-ce pas ? Alors je dis simplement…

  Vous avez remarqué comme il a glissé sur le sujet avant que je n’aie une chance d’intervenir ?

  — … qu’en aucun cas je ne m’attends à ce que tu portes de nouveau cette bague. Mais je ne veux pas non plus la récupérer. Fais-en ce que tu veux. Vends-la. Enterre-la. Donne-la aux bonnes œuvres, je m’en moque.

  J’en ai perdu la voix.

  — Ecoute, Ginge, je sais que tu as dépensé beaucoup d’argent pour le mariage. Peut-être que ça compenserait?

  Zut, avec lui, difficile de rester objective.

  — Je ne sais pas trop quoi dire.

  — Que tu vas venir dîner avec moi ?

  — Tu ne recules pas devant les coups bas, Munson, dis-je après un moment.

  Il pouffe.

  — On me l’a déjà dit.

  Puis il reprend son sérieux.

  — J’ai beaucoup à me faire pardonner et tu finiras peut-être par m’envoyer promener. Et je le mérite. Mais comment te prouver que tu peux me faire confiance si nous ne nous voyons jamais ?

  O.K., choix cornélien. Alors pourquoi pas ? Surtout qu’il semble être la seule personne à comprendre l’importance de ce job. Et il s’agit d’un simple dîner, n’est-ce pas ?

  Mais suis-je prête ? Prête à donner une seconde chance avec un homme qui a mis mon cœur en lambeaux ? J’ai envie de croire Greg. Vraiment. Mais échaudée, je ne suis pas sûre d’y parvenir.

  Mais mon Dieu comme j’ai envie de le croire.

  Zut, maintenant, je comprends ce que ressent Terrie.

  Mais dans notre cas, à Greg et moi, je ne peux effacer le passé. Ma relation avec Greg allait de soi. Avant, en tout cas. Voilà pourquoi, avec la plupart des mecs, vous êtes épuisée à force de vous interroger sur ce que vous représentez pour eux, ce qu’ils cherchent, ce qu’ils ont en tête ! Ou à vous demander si, quand vous les effleurez par accident, ils y voient une avance ? Ou pourquoi, si vous faites un vague projet d’avenir, leur visage affich
e la même expression que si on venait de leur annoncer l’autodésintégration de leurs organes génitaux dans les vingt secondes ? Avec Greg, ça n’a jamais été ainsi.

  Avec Greg, je me sentais bien. A l’aise. Depuis notre première rencontre, j’avais compris qu’il se présentait comme… eh bien, Greg, tout simplement. Jamais je n’avais éprouvé le sentiment qu’il tentait de se montrer sous un jour différent, comme le font la plupart des hommes, qui essaient de passer pour l’homme qu’ils devraient être, croient-ils, ou qu’ils croient que nous voudrions qu’ils soient… Quelle sensation agréable. Cela semble peu de choses, mais pour moi c’était le paradis. Greg me comprenait. Il comprenait mes besoins.

  Et qui j’avais besoin d’être.

  Pas comme Nick, qui me tient toujours dans l’expectative et exige de moi des choses que je ne comprends même pas.

  Exigeait, devrais-je dire. Au passé.

  — Tu réfléchis trop, dit Greg, un sourire dans la voix.

  Et il a raison. Je réfléchis trop.

  Il s’agit d’un simple dîner.

  — Lundi après le boulot ? dis-je.

  J’entends son soupir de soulagement à l’autre bout du fil.

  Avez-vous idée de la durée du trajet en métro depuis l’angle de la 116e Rue et de Broadway jusqu’à Brooklyn ?

  — Alors comme ça, clame Nonna, tu vas recommencer à sortir avec ce Greg ?

  Ça répond à la question ?

  Debout sur le quai de la 14e Rue, nous attendons le train. Dernière étape du trajet. Je suis atrocement consciente que l’air fourmille de milliards et de milliards de cellules mortes.

  — Tu es absolument adorable, dis-je en tirant sur la manche de sa robe neuve.

  — Change pas le sujet. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu acceptes de briser ton cœur encore, hein ?

  Je me penche et tente de murmurer à son oreille, sans m’arracher la lèvre sur sa boucle d’oreille de la taille d’un enjoliveur.

  — Je n’accepte rien du tout. A part un dîner.

  Sa bouche esquisse une moue de dégoût. Une annonce incompréhensible retentit dans la station. Des années de pratique me permettent de la déchiffrer.

  — Zut. Encore dix minutes avant l’arrivée du prochain train. Viens, allons-nous asseoir.

  Je la pousse vers un banc tout proche. Nous parvenons de justesse à glisser nos derrières dans les deux derniers espaces libres, nos sacs vissés sur nos estomacs.

  — Sei pazza ! marmotte-t-elle.

  Je soupire. Oui, je dois être folle. Mais que je n’aie aucune envie d’en parler ne va pas suffire à me tirer d’affaire. Aussi malgré une audience d’environ mille personnes, j’entreprends d’expliquer ce qui existait — existe peut-être encore — entre Greg et moi.

  — … Avec lui, je me sentais en sécurité, Nonna, dis-je pour conclure. Qu’y a-t-il de mal là-dedans ?

  — Sécurité ? Pah. Tu cherches sécurité, prends un saint-bernard.

  Elle m’adresse un clin d’œil.

  — Il faut un homme qui va t’exciter, te faire crier.

  Je rougis.

  — Ne t’inquiète pas. Greg me fait crier.

  Elle balaie l’air entre nous.

  — Je parle pas de ça…

  Elle se penche pour murmurer, sauf qu’elle ne murmure pas.

  — … N’importe qui avec des mains et une bouche peut faire crier. Un jour, peut-être, je te raconterai moi et Gabriella Zambini, juste avant la guerre.

  D’un même mouvement, mon regard et celui d’une douzaine de personnes se tournent vers ma grand-mère. Je finis par secouer la tête.

  — Je ne cherche pas l’excitation, d’accord ? L'excitation m’épuise. Hé ! Qu’est-ce que tu fais ?

  Elle attrape mon sac et le fouille, à la recherche de mon roman sentimental. Elle le sort, hausse un sourcil à la vue de la couverture et me l’agite sous le nez.

  — Tu ne veux pas l’excitation ? Alors pourquoi tu lis ce truc ?

  — Pour m’évader, Nonna.

  Je lui arrache le livre corné des mains et le refourre dans mon sac.

  — De plus, il s’agit de fantasmes. Pas de la réalité.

  Elle hausse les épaules.

  — Si tu connais une femme qui veut pas la passion, c’est qu’elle est morte.

  Je perçois le fou rire silencieux qui secoue la femme derrière moi.

  Dieu merci, le train entre en station en grinçant.

  Je jure que Paula semble deux fois plus enceinte que la dernière fois que je l’ai vue, c’est-à-dire quand ? Il y a deux semaines ?

  La maison fleure la sauce tomate, l’ail, l’alcool, le cigare, et le parfum de Paula.

  — Ce sont des jumeaux, rit-elle en suivant mon regard rivé à son ventre. Des garçons, pas moins. Aïe aïe aïe, je vais être occupée, non ? Oh, mon Dieu, tu es belle comme une image, tante Renata. Viens et laisse-moi t’embrasser !

  O.K., si on me dit que cette femme-là ne fait que donner le change, qu’elle n’est pas aussi heureuse qu’elle semble l’être, je me flingue.

  — Ta mère n’est pas venue ? demande ma cousine.

  Ses sourcils épilés se haussent.

  — Elle ne se sentait pas bien. Mal à l’estomac…

  — Oh, mon Dieu… rien de sérieux, j’espère ?

  Je fais non de la tête, bien que ce soit la seconde fois en un mois que ma mère, jamais malade, ne se sente pas bien. Si elle ne va pas mieux quand je rentre, je jure que je l’emmène passer un check-up, même si je dois la fourrer dans un Caddie et la pousser jusque l’hôpital.

  La maison bourdonne de voix, de rires et de chansons de Frank Sinatra. Un cortège d’enfants aux cheveux sombres défile en gloussant et criant. Tandis que Paula nous mène vers la pièce principale, je glisse un coup d’œil dans la cuisine. Une demi-douzaine de femmes aux fortes poitrines et parlant fort que je reconnais vaguement sont occupées dans la cuisine, comme toute femme qui se respecte. Elles émincent, touillent et tutti quanti.

  — Voilà mesdames, débrouillez-vous maintenant, dit Paula, toujours souriante. Le buffet est dans la salle à manger.

  La pièce principale de style colonial de Paula a été envahie par une tribu de gnomes italiens, dont plusieurs donnent l’impression d’être défoncés. Mais leur mal consiste peut-être simplement en une surdité latente. Encore que mon grand-oncle Sal semble avoir ingurgité une double dose d’amphétamines en même temps que ses All-Bran du petit déjeuner.

  — Renata !

  Son sourire évoque de façon effrayante Kermit la grenouille. Mais avec des dents. Beaucoup de dents. Ce qui compense les cinq mèches de cheveux gris qui traversent son crâne. Ses bras paraissent trop longs pour son corps frêle et sans forme. Sans ses bretelles, il ne parviendrait jamais à garder relevé son pantalon de polyester écossais.

  — Viens ici, et fais un gros bisou à ton beau-frère.

  Ils oscillent l’un vers l’autre sur la moquette beige à motifs, les bras péniblement écartés. Dans la lumière filtrant à travers les portes du patio, les mocassins de cuir blanc de Sal brillent. Cinquante centimètres avant qu’ils n’arrivent au port, Nonna lance :

  — Tu me touches les fesses, tu perds tes dents.

  Sal émet ce beuglement asthmatique qui passe pour un rire.

  — Hé… hé… hé. Je les ai perdues il y a trente ans. Trop tard.

  Ils s’étreignent avec précaution, afin de ne se causer aucune fracture, mais heurtent leurs lunettes qui se mettent de travers. Ils se séparent, avec force rires et effusions.

  Waouh! Dix ans au moins se sont écoulés depuis leur dernière rencontre. Au mariage de Paula. Etrange que Nonna n’ait jamais exprimé que son ancien quartier lui manquait. J’observe ses yeux tandis qu’elle balaie l’assemblée du regard, et je les vois s’éclairer quand l’un ou l’autre s’empare de ses mains, ou l’étreint, et je réalise alors combien ils lui ont manqué.

  Pourquoi n’a-t-elle rien dit ? Nedra ou moi aurions été heureuses de l’emmener en visite, une fois de temps en tem
ps…

  — Paula a organisé une superfête, n’est-ce pas ?

  Je pivote si brusquement que je manque tomber à la renverse. Nick me rattrape par le coude. Et un frisson me parcourt aussitôt l’échine.

  Zut.

  Il note ma coupe de cheveux et hoche la tête.

  — Joli.

  — Merci. Je croyais que tu étais de service.

  Il hausse les épaules, prend appui sur l’embrasure de la porte, les bras croisés sur sa chemise. Noire cette fois, glissée dans un jean lisse et noir lui aussi.

  — J’ai décidé de prendre quelques jours de congé. Après l’affaire que j’ai résolue, tu sais ?

  — Félicitations, d’ailleurs. Je l’ai appris dans le journal.

  Ses yeux sont carrément rivés aux miens.

  — Merci.

  — J’ai… euh… cru comprendre que les… euh… croquettes du chien n’ont pas été évoquées.

  Son expression ne change pas.

  — Le problème n’a jamais été soulevé.

  Je hoche la tête.

  — Alors, dit-il. Comment ça va ?

  — Oh. Super. J’ai un nouveau boulot. Qui me plaît.

  — C'est génial. Et… je ne sais plus son nom… ?

  — Greg ?

  — Ouais. Greg. Tu l’as envoyé promener ?

  Je pourrais mentir. Je devrais certainement.

  — Pas tout à fait.

  Nick ne semble pas surpris. En fait, il n’a aucune expression.

  — Vous allez vous remettre ensemble.

  — Comment exactement passes-tu de « pas tout à fait envoyé promener » à « se remettre ensemble » ?

  Il détourne le regard, secoue la tête et m’adresse un demi-sourire. Avec une expression typiquement masculine, vous voyez ? Il se penche et murmure à mon oreille :

  — Tu t’enfuis de mon lit comme si tu venais d’y trouver des puces. Puis je trouve ce type chez toi, arborant l’air d’un type dont le chien vient de mourir. Et je te vois aujourd’hui. Crois-moi, inutile d’être un génie pour en tirer des conclusions.

  J’humecte mes lèvres, tentant d’ignorer les battements de mon cœur. Vous voyez, c’est exactement ce que je voulais dire. Les types comme Nick vous mettent sur la défensive. On ne peut pas passer un bon moment, on doit toujours se justifier.

 

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