Moi, l'amour et autres catastrophes

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Moi, l'amour et autres catastrophes Page 33

by Karen Templeton


  Greg hausse les épaules, puis se penche sur Corey, qui agrippe ma jupe encore plus fort. Je dois reconnaître que Greg ne bat pas d’un cil devant la quantité de morve qui coule sur la lèvre supérieure du gamin.

  — Salut. Je m’appelle Greg. Et toi ?

  Corey m’interroge du regard.

  — Tout va bien, dis-je. C'est un… ami.

  — Corey, répond l’enfant.

  — Tu aimes manger chinois, Corey ?

  — Ou-oui, je c-crois. Les rouleaux printemps.

  — Bon, dit Greg en se relevant. Qui livre de bons plats à domicile dans le quartier ?

  — Greg, vraiment, tu n’es pas obligé de…

  — Si, dit-il en nous poussant tous à l’intérieur.

  17

  C'est une nuit dont Fellini aurait été fier.

  Une fois que mes petits-cousins comprennent a) que leur démonstration est sans objet puisque papa et maman ne sont pas là pour l’entendre et b) que tatie Ginger a un chien, le niveau sonore diminue énormément. Pendant, oh, cinq minutes environ. Parce qu’alors, voyez-vous, ils découvrent que s’ils remontent en courant les douze mètres de couloir de chez tatie Ginger, Geoff leur court après. Quoi de plus amusant ?

  Bien sûr, cela me met les nerfs à vif, à cause de ma mère. Mais je m’efforce de me retenir de hurler et leur demande d’une voix tendue de cesser leur manège. Ce qui se révèle aussi efficace que d’ordonner à un poisson de sortir de l’eau. Ma mère passe la tête hors de sa chambre et m’informe que je fais cinq fois plus de bruit que les enfants. C'est là qu’elle aperçoit Greg. La nuance verte de son visage vire au cramoisi et elle bat en retraite dans sa chambre, claquant la porte derrière elle.

  D’ailleurs, la totalité de la population de l’appartement âgée de plus de treize ans — à part moi — bat froid Greg. Ce qui commence à vraiment m’énerver parce que non seulement il fait des efforts dingues pour se montrer sympa, mais il est sur le point de dépenser une fortune pour nous nourrir tous. Ce que je fais remarquer à Terrie quand elle me suit dans ma chambre pour changer la couche odorante de Hayley. Les autres devront survivre cinq minutes sans moi. Et mes courses effrénées de l’un à l’autre.

  Bon sang, cet appartement n’a pas connu une telle activité depuis 1982.

  Nous nous réfugions dans ma chambre et je laisse tomber le bébé sur mon lit, fouillant le sac à provisions à la recherche de couches et de lingettes.

  — Merde, que fait Greg ici ? s’exclame Terrie.

  — Un, surveille ton langage, deux, nous avions rendez-vous.

  Je souris à la gamine, qui glousse et tente de son mieux de me casser les dents avec ses pieds. A deux ans, les gosses ne sont pas censés être propres ?

  — Tu es folle, ma fille, tu sais ça ?

  Je décide d’ignorer ces paroles. J’en termine avec Hayley, puis plie la couche odorante et la fourre dans un petit sac plastique. Le bébé roule sur le ventre, descend de mon lit en se tortillant et s’élance dans le couloir en hurlant « Le toutou ! Le toutou ! »

  — Quelle est la raison de ta venue ? dis-je à Terrie en rangeant le contenu du sac.

  Silencieuse, elle tripote une des six bagues qui ornent sa main droite, l’air accablé.

  Je pousse soudain un cri, persuadée d’avoir deviné.

  — Mon Dieu, Terrie… tu es enceinte ?

  — Quoi ? Seigneur, Ginger ! Bien sûr que non ! Pourquoi serais-je enceinte ?

  — Pardon. Cela semble être le problème de tout le monde, ces jours-ci.

  — Eh bien, pas le mien.

  Elle se perche sur le bout du lit. Elle porte un pantalon trompette taille basse et un de ces petits tops qui faisaient envie à Nonna. Sur elle, ça fait effet. Sacrément. Elle a renoncé aux tresses et ses cheveux encadrent maintenant son visage en une vague chocolat soyeuse.

  Ma première supposition ayant été éliminée illico, je fonds sur la seconde.

  — Tu continues de voir Davis ?

  Son menton se met à trembler.

  Puisque je suis dans ma chambre, autant me changer. Je tire d’un tiroir un T-shirt et un short large. Propre, net, absolument pas sexy.

  — Bon, dis-je, ôtant ma robe froissée d’un coup d’épaule avant de la lancer… quelque part. Laisse-moi deviner. Tu vois Davis tous les jours, tu couches avec depuis une semaine, et jamais de ta vie tu n’as si bien fait l’amour…

  Mon collant disparaît et j’enfile mon short.

  — … tu penses être amoureuse mais cela t’effraie tellement que tu ne dors plus, ne manges plus et ton boulot est dans les choux.

  — Zut, tu es douée, dit-elle tandis que je me faufile dans mon T-shirt.

  Eh bien, il faut dire que nous avons eu plusieurs fois cette conversation durant les quinze dernières années.

  — … alors que dois-je faire ?

  Souvenez-vous qu’il s’agit là de la femme qui, enfant, nous sauvait la vie au quotidien, à Shelby et moi. La fille qui a décroché haut la main tous ses examens, qui a pour métier de gérer — extrêmement bien — l’argent des autres, et que j’ai vue, à quinze ans, réduire au silence à elle toute seule, un gang de mauvais garçons, dirons-nous, un soir que nous nous étions trompées de bus et avions atterri dans un quartier où nous n’aurions jamais dû nous trouver. Mais quand il s’agit de sa vie amoureuse, elle est absolument perdue.

  Et dans des circonstances normales, je la laisserais parler, sangloter sur mon épaule, se laisser aller à son sentiment d’insécurité. Mais j’ai une mère enceinte qui a la nausée dans une chambre, trois enfants à materner dans une autre, et un ex-fiancé dans la cuisine qui m’inspire à la fois méfiance et désir. Et on vient de sonner à la porte, ce qui signifie que les plats chinois sont arrivés, qu’il est presque 20 heures et qu’une boîte de crevettes à l’ail m’attend. Aussi ai-je tout intérêt à accélérer un minimum le scénario.

  — Je ne peux pas te dire quoi faire. Mince, je ne sais pas moi-même où j’en suis dans ma vie, alors celle de quelqu’un d’autre… Mais tu sais quoi ? Je crois vraiment que tu devrais surmonter ta crainte de t’engager avec quelqu’un pour la simple raison que, incroyable mais vrai, il pourrait ne pas être parfait.

  A son expression, difficile de dire si elle est abasourdie ou en colère.

  — Je veux dire, sincèrement, Terrie, si tu décidais de tenter le tout pour le tout avec Davis ? Qu’est-ce qui pourrait t’arriver de pire ?

  — Facile.

  Elle croise les bras sur sa poitrine.

  —... me faire avoir une fois de plus.

  — A moins que non. Mais réfléchis une minute à la question : pourras-tu te regarder en face si tu renonces à cette histoire simplement parce qu’il n’existe aucune garantie ? Et si Davis était le bon, mais que tu avais bien trop la trouille pour tenter ta chance ?

  Elle me fixe un long moment, puis se lève et, une fois parvenue à la porte, se retourne. J’ai l’impression que mes paroles ne l’ont pas beaucoup réconfortée.

  — J’ai une question, dit-elle.

  — Qui est ?

  — Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de mon amie ?

  Il est 22 heures quand Terrie s’en va, pratiquement juste après notre conversation. Les deux petits Bernstein se sont écroulés et sont bordés dans mon lit, Nonna et Alyssa regardent la télévision dans la chambre de ma grand-mère, et ma mère se sent assez bien pour sortir de sa chambre de temps à autre pour jeter des regards noirs à Greg.

  Greg qui, allongé à plat ventre sur le sol du salon, semble s’amuser beaucoup avec Geoff. Les yeux du chien lui sortent presque de la tête tant il fait d’efforts pour s’accrocher à la corde à nœuds que Greg lui a apportée comme jouet.

  Ce type fayote ou quoi ?

  Assise sur le vieux canapé défoncé, les pieds ramassés sous moi, la joue posée sur mon poing, je ne sais plus trop que penser de tout ça. Correction : que penser de ce Greg Munson amélioré. Non que je n’aie pas trouvé l’ancienne version à mon goût, mais…

  Mais…

&n
bsp; Mais je ne sais pas.

  Il roule sur le dos. Le chien saute à ses côtés et lui lance le jouet au visage. Greg se tourne vers moi avec un rire.

  — Tu sembles bien fatiguée.

  — Longue journée.

  Il s’assied, rit encore quand le chien s’excite en tentant de briser le jouet.

  — Attaque ! C'est ça ! Attaque !

  Geoff laisse tomber le jouet. Sa langue pendouille sur le côté de sa bouche qui sourit. Greg tapote ses genoux et le chien trotte vers lui et se renverse sur le dos, attendant que Greg lui frotte le ventre.

  — Dommage que ce ne soit pas aussi facile de gagner l’affection de ta mère, dit Greg.

  — Je ne crois pas qu’elle ait très envie qu’on lui frotte le ventre.

  Après tout, qu’est-ce que j’en sais ?

  — Elle me déteste vraiment de t’avoir fait ça, n’est-ce pas?

  — Greg, je suis désolée de te l’apprendre, mais elle ne t’aimait déjà pas beaucoup avant.

  — Mais pourquoi ?

  — Peut-être vais-je chercher trop loin, mais je crois voir un rapport avec le fait que ta famille représente tout ce qu’elle a passé ces trente dernières années à combattre.

  Il m’observe et remonte ses lunettes sur son nez. Il s’est laissé un peu pousser les cheveux. Juste assez pour affecter ce look ébouriffé très attachant.

  — En d’autres mots, elle ne m’appellera jamais « mon fils »?

  — Greg, je…

  — Pardon. Je me suis montré présomptueux.

  — Effectivement.

  Greg se tait un moment.

  — Ta vie ressemblait beaucoup à ça, n’est-ce pas ? reprend-il. Quand tu étais enfant ?

  — Oui, je crois.

  Mais maintenant, cela ne semble plus me contrarier autant.

  Hum.

  Greg me regarde quelques secondes, puis se lève avec souplesse.

  — Je devrais partir, te laisser dormir avant que tu ne tombes d’épuisement.

  Je suis bien trop fatiguée pour faire remarquer que le sommeil ne fait pas partie de mon futur proche, du moins jusqu’à ce que quelqu’un ne vienne enlever les deux minuscules humains qui se trouvent dans mon lit. Et je dois sortir Geoff pour sa dernière balade nocturne. Je me force à me lever et suis Greg dans le couloir.

  J’ouvre la porte et m’appuie à l’embrasure de la porte. Il répugne à partir, ce que, si j’étais plus réveillée, je trouverais flatteur. Ou effrayant. Je me demande s’il va m’embrasser.

  Je me demande si j’en ai envie.

  Je souris et je calcule depuis combien de temps que je ne me suis pas tenue devant la porte de cet appartement à espérer un baiser quand j’étais ado. Combien de fois l’apparition d’un voisin a-t-elle interrompu le trajet de lèvres fondant sur les miennes ?

  Maintenant je suis une femme qui fait l’amour sur le toit des immeubles.

  Ou du moins qui peut l’ajouter à son CV.

  Greg effleure ma joue, presque timidement. Après le baiser ventouse de cet après-midi, pourquoi cette retenue ? L'éventualité qu’il puisse m’embrasser provoque une sensation relativement agréable. Quand je disais qu’il était… doué au lit, je n’inventais rien.

  Pour une femme qui n’a pas laissé un garçon toucher ses seins avant d’avoir dix-sept ans, je suis en train de devenir une véritable obsédée.

  — Je crois qu’il faut qu’on te sorte de là, dit-il.

  Je cligne des yeux pour éclaircir mon brouillard mental.

  — Hein ?

  — Ce n’est pas bon pour toi de vivre de nouveau ici.

  Je ris.

  — Ce soir, c’était exceptionnel, même pour cette famille.

  — Mais souviens-toi de nous. Tu ne cessais de répéter combien tu te sentais rassurée, combien la vie était raisonnable lorsque nous étions ensemble ?

  Sa voix, comme son toucher, ne traduit aucune urgence. Juste un ton égal, apaisant, hypnotisant. Je me rappelle que Greg m’attirait dans son lit avec une subtilité franchement rafraîchissante, après certains des hommes que j’avais connus.

  — Je disais ça vraiment ?

  — Mmm-hmm. Toute cette folie, ce n’est pas pour toi.

  Je plisse le front. Quelque chose ne colle pas, mais je ne saisis pas quoi.

  — Tu n’étais pas obligé de proposer de rester, tu sais. D’ailleurs, j’aurais juré que tu t’amusais.

  — Oh oui.

  Il rit, laissant ses mains glisser sur mes bras, exactement comme il avait l’habitude de le faire, une caresse assez appuyée pour éveiller mon désir.

  — Tes petits-cousins sont adorables. Et je crois que je commence à me faire bien voir de ta grand-mère, tu ne crois pas ?

  Je crois surtout qu’il se montre un chouïa optimiste, mais je réponds « Bien sûr » parce que je n’ai aucune envie d’entamer le sujet.

  — Mais je te connais, chérie. Tu ne peux pas supporter un tel chaos au quotidien. C'est toi-même qui me l’as dit.

  — Non, mais…

  Pourquoi suis-je autant sur la défensive ? Et à cause de quoi ?

  — Hé, ces gens sont ma famille, mes amis. Ils ne choisissent pas à quel moment ils ont besoin de moi, tu sais ?

  — Et je le comprends. En fait, c’est l’une des choses que j’admire le plus chez toi, cette disponibilité pour tes proches.

  Je suis disponible ? Bon, je suppose.

  — Mais… ?

  — Mais reconnais-le. Tu es épuisée. Pas vrai ?

  — D’accord, je suis un peu fatiguée…

  — Et quand je vais partir, tu devras faire face à tout ça toute seule.

  — Oui, je suppose…

  — Je me contente de dire : souviens-toi de notre couple, que nous pourrions reformer. Rien que nous deux, aller dîner, nous promener. Lire le Times ensemble au lit le dimanche matin… entre autres activités, ajoute-il avec un petit sourire. Je n’avais pas compris combien cette petite vie simple, sans complication, qui était la nôtre allait me manquer. Jusqu’à ce que je la perde.

  Pas de commentaires.

  Mais j’avoue que, sur le moment, l’idée de me mettre à l’abri de… tout, est très séduisante. Parce qu’on dirait que plus je m’efforce de mettre ma vie en ordre, plus elle dérape.

  J’ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais je n’ai pas idée quoi. Greg me fait taire en posant un doigt sur mes lèvres.

  — Tu n’es pas obligée de répondre. Pas encore. Pas de pression, je te le promets. Par contre… je ne serais pas contre un autre rendez-vous.

  Un autre rendez-vous augmente-il la pression ? Ai-je envie que la pression monte ? Ou pas ? Me reste-t-il un neurone en état de fonctionnement ?

  — D’accord, dis-je. Un dîner ? 19 heures vendredi ?

  Il appuie sur le bouton de l’ascenseur avant de se retourner pour m’embrasser doucement sur les lèvres. Pas assez pour m’enflammer, mais assez pour s’attirer un soupir.

  — Fais-toi belle, dit-il.

  Il disparaît dans l’ascenseur avec un clin d’œil.

  Je rentre dans l’appartement, me retenant au mur pour ne pas tomber. Mais je dois encore faire le lit d’une jeune fille de ma connaissance, aussi dois-je rester debout. Il le faut.

  La chambre inoccupée contient un futon avec lequel je me débats plusieurs minutes. Quand il s’ouvre soudain comme un ressort, je pousse un cri. Alyssa me rejoint — ma grand-mère s’est assoupie — pour me proposer son aide. Bien sûr. Comme cette brave petite est intelligente, elle remarque mon état de confusion.

  — Tu n’es pas contente parce que je reste dormir ?

  Surprise, je m’interromps de border les draps.

  — Non, je suis supercontente que tu sois là, tu le sais bien.

  Elle esquisse un sourire.

  — Vraiment ?

  — Vraiment. Hé ! Tu veux venir au boulot avec moi demain?

  — J’ai centre aéré.

  — Oh, c’est vrai. A quelle heure dois-tu y être ?

  — 9 heures.
/>   Je hoche la tête et nous continuons de faire le lit. Sauf qu’Alyssa finit par s’ennuyer et s’éloigne pour explorer le placard. Elle trouve quelques-unes de mes toiles et en sort une avant que je comprenne ce qu’elle fait.

  — Waouh. Qui a peint ça ?

  Je lève la tête en m’essuyant le front. Lors de mes propres explorations, je suis passée à côté de cette toile, une de mes premières, qui représente mon père. Penché sur son bureau, il corrige des devoirs, et la lumière crue de sa lampe de bureau souligne les contours de ses traits creusés, empreints d’une forte personnalité.

  — Moi. Il y a environ un million d’années.

  Je m’approche et déroule la toile sous la lampe. Pas terrible. Mais assez bien pour voir que j’étais meilleure que je ne voulais bien le croire. Je n’ai jamais été un peintre réaliste — plutôt Van Gogh que Rembrandt — mais dans cette peinture, j’ai saisi quelque chose que je n’avais jamais réalisé auparavant : l’essence même de mon père. Sa force tranquille, sa douceur et même, d’une certaine façon, son sens de l’humour.

  Je pense à la fois où il m’a emmenée chez Tom, à l’angle de la 112e Rue et de Broadway, pour déguster un de leurs incroyables milk-shakes au chocolat. Et au livre qu’il me lisait, toujours le même, encore et encore, sans se plaindre ou essayer de sauter des pages. Et aussi à la façon dont il prenait le temps d’écouter ce que j’avais à dire, si bébête que ce soit.

  Comment ai-je pu me considérer comme négligée ?

  — C'est mon père.

  Je pose la toile avec précaution contre le bord du futon et me recule.

  — Il est mort lorsque j’avais treize ans.

  — Tu as peint ce tableau lorsque tu avais mon âge ?

  — Non, plus tard. De mémoire.

  — Comment fais-tu ? Pour peindre sans modèle ?

  — Je ne sais pas. Je n’ai jamais su. Je me contente de… d’éprouver la sensation de ce que je peins. Et le bout de mes doigts le reproduit sur la toile.

  Je m’attendais vraiment à qu’elle déclare ça effrayant ou étrange, mais elle répond :

  — Pourquoi tu ne peins plus ?

  — Je me suis intéressée à d’autres choses, je suppose.

 

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