CHASSES À L'HOMME

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CHASSES À L'HOMME Page 6

by Christophe Guillaumot


  Chapitre Cinq

  Des projecteurs réchauffaient maintenant le sous-sol et éblouissaient les enquêteurs. La scène de crime était investie par de nombreux policiers en combinaison et gants blancs. Le commissaire stagiaire Le Taillan, assis à même le sol, essayait de reprendre ses esprits. Dans la bagarre qui l'avait opposé au lieutenant Caramany, il avait reçu un douloureux coup de poing avant de chuter gravement à terre. Il tentait de reprendre son souffle, encore choqué de la violence de l'assaut.

  La jeune policière de l'Identité judiciaire qui avait ralenti la fuite de l'assassin n'était pas au bout de ses peines. Le commissaire Wuenheim lui passait un copieux savon. Comme il hurlait après la jeune fonctionnaire, celle-ci pleurait de plus belle. Il la menaçait de la muter au service des archives de la police, ou dans biens d'autres endroits tout aussi réjouissants. Entre deux sanglots, elle répétait, à juste titre, qu'elle n'était pas dans le cadre de la légitime défense. Caramany avait été désarmé auparavant, elle le savait. Elle ne courait donc aucun risque pour sa vie. Wuenheim était furieux. Les habitants de l'immeuble, dernier étage compris, devaient entendre les moindres détails de la réprimande. Son instinct ne l'avait pas trompé. Il tenait son coupable. Il enrageait de ne pas avoir donné l'ordre de le menotter plus tôt. Caramany était un collègue. Tant que des preuves flagrantes n'avaient pas étayé les dires de la prostituée, il ne pouvait donner un tel ordre sans s'attirer les foudres de l'ensemble des policiers. Cette peur d'être mal perçu au regard des autres avait entravé son travail. Cette expérience lui servirait de leçon. A l'avenir, il serait encore plus intransigeant avec lui-même. Son réquisitoire se termina par un retentissant : « Foutez-moi le camp ! » qui acheva la jeune femme.

  Pendant ce temps, le capitaine de police Serge Poncey s'affairait auprès du corps ou de ce qu'il en restait. Afin de n'oublier aucun détail, il tenait dans sa main droite un dictaphone. Cet enregistrement lui serait d'une grande utilité lorsqu'il devrait, une fois rentré au service, taper le procès-verbal des constatations. Il commença par énoncer la date, l'heure de ses investigations, l'adresse de l'immeuble, le style du bâtiment et le moyen d'accéder à la cave portant le numéro quarante-sept. Puis il décrivit le type de serrure, son état de fonctionnement et indiqua la superficie de la pièce. Une fois la cave libérée des techniciens de l'Identité judiciaire, il put à nouveau fouiller dans les détritus qui jonchaient le sol. L'odeur était de moins en moins supportable. Sous un carton qui recouvrait en partie les pieds de la victime, il découvrit un porte-cartes dont il demanda au photographe de prendre un cliché. Avec des gants en caoutchouc, il ouvrit l'étui en cuir et en retira un permis de conduire au nom de Mélanie Bouzy. La jeune femme sur la photo d'identité paraissait très jolie. Sans ce document administratif, il aurait été difficile à Poncey d'identifier le corps déchiqueté qui reposait à ses pieds. Le visage si gracieux qui figurait sur le permis de conduire n'était plus qu'un amas de chairs. Les rats affamés avaient attaqué le cadavre de toutes parts. L'homme expérimenté déposa sa découverte dans un sachet en plastique afin de le placer sous scellés. Il brancha à nouveau son enregistreur vocal pour décrire les liens qui maintenaient les chevilles et les poignets de la défunte. Totalement nue, ses bras étaient attachés dans le dos. Poncey chercha une nouvelle fois parmi les détritus pour y trouver des restes de vêtements. Ces recherches restèrent vaines, et il en conclut que le corps avait dû être transporté, nu, dans la bâche bleue. Il demanda aux techniciens d'appréhender ce plastique pour d'éventuelles recherches de traces et d'indices.

  Après s'être énervé sur la jeune policière, le commissaire Wuenheim donnait maintenant des instructions par le biais de sa radio portative pour que les patrouilles de police cernent l'ensemble du quartier. Il réclamait le concours des autres arrondissements de Paris, afin de quadriller au mieux le secteur. Caramany devenait l'ennemi public numéro un. En haut des escaliers de la cave, Eve Saint Hilaire apparut alors telle une divinité dans un contre-jour éblouissant. Wuenheim cessa ses injonctions radiophoniques.

  – C'est un drôle d'endroit pour un rendez-vous intime ! lança-t-elle avec un clin d'œil.

  La vision d'Eve fit aussitôt disparaître la colère du visage de Wuenheim. Sa « déesse » apparaissait en chair et en os. A vingt-sept ans, cette jeune fille intelligente était la beauté même. Plus grande que son père, avec de longues jambes élancées, elle était parfaitement bronzée. Ses cheveux de jais, coupés au carré faisaient ressortir ses yeux marron tirant sur le vert selon la lumière. Un nez retroussé, hérité de sa mère, complétait idéalement un visage radieux, au charme évident. Eve, souriante, descendit les escaliers comme une meneuse de revue parisienne. Wuenheim était subjugué par son sourire et, notamment, par le léger interstice qui séparait ses deux incisives supérieures.

  – Je ne savais pas que tu étais de permanence, lança Wuenheim tout en reconnaissant le parfum suave du médecin légiste.

  – Je ne savais pas que tu travaillais à la brigade criminelle, répondit-elle du tac au tac.

  Leurs yeux ne cachaient pas leur bonheur. Bientôt, ils fêteraient le premier anniversaire de leur rencontre. Depuis plusieurs jours, Wuenheim parcourait les bijouteries de Paris pour trouver la bague idéale. Il désirait la convaincre de venir vivre dans son appartement. Tel un cheval sauvage, elle n'était pas encore prête à se laisser dompter. Elle résistait aux multiples demandes du commissaire, même si elle était amoureuse. Cet homme, qui la comblait de bonheur, était sûrement ce qui lui était arrivé de mieux dans sa vie. Bien que plus âgé, il avait cette classe des quadragénaires capables d'assurer. Toujours élégant, son charme la captivait. Mais elle voulait préserver le plus longtemps possible son jardin intime. Elle n'était pas encore prête à sacrifier sa jeune liberté.

  – C'est notre première enquête commune ! reprit Michel Wuenheim.

  – Qui est la victime ? interrogea machinalement la jeune femme.

  – Une prostituée, dit-il. L'auteur est déjà identifié, c'est un policier.

  Eve Saint Hilaire marqua un temps de surprise.

  – Je le connais ?

  – C'est un homme qui travaille sous les ordres de ton père, le lieutenant Luc Caramany.

  – Cela ne me dit rien ! dit-elle. Où est le corps ? ajouta-t-elle en s'engouffrant dans le couloir obscur.

  Le commissaire l'arrêta.

  – Je l'ai eu au téléphone ! lâcha-t-il.

  – Qui ? dit-elle pour la forme.

  – Ton père !

  La jeune femme perdit subitement la flamme amoureuse qui illuminait ses yeux.

  – Que t'a-t-il dit ?

  – Il était furieux !

  Le commissaire enleva ses lunettes pour en essuyer les verres. Souvent, il recourait à ce geste lorsqu'il était ennuyé. Eve connaissait ce travers.

  – Il m'a dit que toute cette histoire ne rimait à rien, que Caramany était innocent. Je dois te dire honnêtement que cela ne s'est pas très bien passé pour une première discussion !

  – Ce n'est pas grave ! le rassura-t-elle pour couper court, je ne comptais pas l'inviter à notre mariage.

  Wuenheim resta sur place un instant, étonné de ce qu'il venait d'entendre.

  – Tu veux te marier ?

  Eve se retourna.

  – C'était une façon de parler. Mon chéri, tu sais ce que je pense du mariage, dit-elle sèchement pour calmer les ardeurs de son bien-aimé. Bon ! Tu me le montres ce cadavre, oui ou non ? s'impatienta-t-elle.

  Le couple rejoignit rapidement le capitaine Poncey. Ce dernier continuait d'enregistrer ses commentaires. L'officier ne connaissait pas le jeune médecin légiste. Quand le commissaire fit les présentations, Poncey ne put retenir un léger sourire. Il détailla du coin de l'œil Eve Saint Hilaire, se demandant ce qu'une jeune fille superbe comme elle, pouvait trouver d'attirant chez son patron. Il maudit ce dernier de la chance qu'il avait. Eve, revêtue des habits de sa fonction, entra dans la cave numéro quarante-sept.

  Accroupie au plus près du corps, elle s
cruta lentement l'ensemble du cadavre, des pieds jusqu'à la tête. La puanteur des viscères mis à jour par l'appétit des rongeurs de l'immeuble, dérangea l'odorat du médecin, sans qu'elle n'en laisse rien paraître. Son métier l'avait habituée à ces odeurs putrides qui soulevaient l'estomac de n'importe qui. Elle réussissait maintenant à dompter ces agressions olfactives, ce que de nombreux policiers étaient toujours incapables de faire. Elle toucha le muscle d'un des bras, voulant s'enquérir de la raideur cadavérique de la défunte. La mort remontait à deux jours, peut-être trois. Son travail était de rechercher les causes du décès sans laisser de place aux sentiments. Ce cadavre n'était plus celui d'un être humain, ayant vécu une vie normale. Non. Jamais Eve Saint Hilaire ne s'était laissée aller à une quelconque empathie. Jamais elle ne s'était identifiée aux victimes. Elle les considérait comme des livres secrets dans lesquels elle devait déchiffrer les circonstances de leur fin. Pourquoi et comment la vie s'était-elle évaporée de ce corps dénudé qui nourrissait maintenant une horde sauvage de rats affamés ? Elle enfonça une sonde dans les chairs éventrées de la victime. Quatorze degrés. Le relevé confirmait sa première estimation de la date de la mort.

  – Vous pouvez nous dire de quelle manière elle est décédée ? demanda le commissaire, en employant le vouvoiement devant ses hommes.

  Elle afficha un léger sourire que seule la défunte aurait pu contempler.

  – Cela est très difficile ! Le corps est en très mauvais état. Les chairs faciales ont complètement disparu. Une bonne partie des organes visibles ont été dévorés. Seule une autopsie permettra de rendre des conclusions fiables, dit-elle sur le ton monocorde de la professionnelle.

  Tout en parcourant le corps de son œil de fin limier, elle remarqua un grain de beauté à la base du cou. Elle se souvint que sa mère en possédait un identique. Depuis sa disparition, elle appréhendait toujours de tomber un jour sur le cadavre de celle qui lui manquait tant. Il lui arrivait souvent d'imaginer qu'un enquêteur tente de lui expliquer pourquoi elle n'avait pas le droit d'examiner tel ou tel corps, alors qu'elle était de permanence. Furieuse, elle se voyait forcer les barrages pour courir vers le cadavre de sa mère, retenue par un cordon de police. Dieu merci, se disait-elle, cela n'était pas arrivé et cela n'arriverait jamais ! Elle sentait au fond d'elle-même que sa mère était bien vivante, malgré son silence. Pourquoi avait-elle fui son père ? Quel mystère cachait-elle ?

  – Mademoiselle Saint Hilaire ! lança Wuenheim

  – Oui ! dit-elle, en sortant de ses rêveries.

  – Est-ce que nous pouvons disposer du corps ? Les pompes funèbres sont là.

  Elle reprit ses esprits et un ton en rapport avec sa fonction.

  – Oui, commissaire ! Faites donc ! Je voudrais que le corps soit emmené directement à l'Institut médico-légal. Je vais pratiquer l'autopsie immédiatement pour éviter une déperdition des traces et des indices. D'autre part, dit-elle en regardant le commissaire, personne ne m'attend à la maison !

  Chapitre Six

  En tant que chef de l'Inspection générale des services, le commissaire Michel Wuenheim se devait d'adopter un comportement exemplaire. Même s'il enfreignait parfois le règlement pour le besoin d'une enquête, il se faisait un devoir de ne pas abuser de sa fonction de policier pour faciliter sa vie quotidienne. En cette nuit pluvieuse, et bien qu'ayant fait trois fois le tour du quartier, il n'avait trouvé aucune place de stationnement disponible aux abords de l'Institut médico-légal de Paris. Il dut alors se résigner à déposer sa voiture de service sur le parking privé du commissariat des réseaux ferrés de la gare d'Austerlitz. Il ne lui restait plus qu'à franchir le pont qui le ramènerait sur la rive droite pour enfin rejoindre sa compagne.

  Une fois les constatations terminées dans les sous-sols de l'immeuble du lieutenant Caramany, il était retourné à son bureau pour organiser la poursuite de l'enquête. Le capitaine Poncey était chargé de taper les procès-verbaux des investigations de cette soirée. Il n'avait d'ailleurs pas attendu de recevoir ses ordres pour se mettre au travail. La tâche était longue et s'il voulait pouvoir bénéficier de quelques heures de sommeil, il devait se dépêcher. Wuenheim, de son bureau, téléphona au responsable de la salle radio pour entendre son compte-rendu sur les recherches menées pour retrouver le fuyard. Une patrouille l'avait, semble-t-il, aperçu dans une cabine téléphonique, une demi-heure après avoir échappé à sa vigilance. Mais Caramany s'était littéralement volatilisé au détour d'une rue piétonne. Wuenheim, en bon enquêteur, demanda à l'un de ses sbires d'identifier les numéros composés depuis ce point téléphone. La traque continuait. Une dizaine de véhicules parcouraient le secteur délimité par le commissaire. Une fois ses instructions données, il avait annoncé à ses collaborateurs qu'il assisterait lui-même à l'autopsie. Les policiers ne furent pas dupes sur la nature de cet élan de témérité. En règle générale, cette mission était souvent dévolue au novice, au puni ou au sans grade. La tâche n'était pas plaisante et personne ne se battait pour s'en occuper. Que le chef de service décide de s'attribuer ce travail cachait inévitablement une autre raison ! Celle-ci se nommait Eve Saint Hilaire.

  Sous ce déluge, il partit à pied rejoindre celle qui occupait toutes ses pensées. Wuenheim enjamba une flaque d'eau sale et boueuse, rejetée par les bouches d'égouts. Sous le pont qui devait le conduire au pied de l'institut, une lumière verte signalait la présence d'une péniche. Le bateau ressemblait à un vaisseau fantôme dans ce hâlo d'humidité. Jamais l'idée d'acquérir un parapluie ne l'avait effleuré et il le regrettait en cette nuit agitée, où l'eau s'insinuait à travers ses vêtements. Wuenheim s'écarta du bord du trottoir pour éviter les grandes gerbes projetées par les roues du dernier bus rejoignant la gare de Lyon. Longées par la grande artère des quais, nichées dans la courbe d'une ligne de métro, les façades austères du bâtiment de l'Institut médico-légal étaient noircies par la pollution. Le commissaire pressa le pas. Muni d'un double des clefs que lui avait remis précédemment Eve, il fit grincer la serrure de la lourde porte d'entrée. Au sec, Wuenheim apprécia les premiers instants de calme dans le grand hall de l'accueil. Seuls les éclairages indiquant les issues de secours dispensaient une lumière tamisée. Connaissant l'établissement, il se laissa guider par ces repères, pour atteindre l'ascenseur. Le grincement des courroies du monte-charge lui agressa les oreilles. Une fois la cage stabilisée à l'étage, il en tira avec force la grille en accordéon pour s'enfoncer sous terre à allure lente et saccadée.

  La plupart des ménages avaient probablement regardé les informations de vingt heures, puis un film avant de se coucher bien sagement. A deux heures du matin, lui était en train de rejoindre celle qu'il aimait, et pour découper un cadavre ! Leurs vies étaient bien différentes de celles du commun des mortels. Et pourtant, à aucun moment, il n'avait envisagé d'échanger sa place. L'ascenseur venait de le déposer au cœur des enfers. Une odeur acre vint agresser son odorat. Un long couloir parsemé de néons donnait accès aux salles d'autopsie, distribuant une lumière blafarde qui convenait parfaitement au lieu. Il avançait prudemment, examinant chaque salle desservie par le passage souterrain, ne sachant dans laquelle Eve opérait. Toutes les pièces semblaient plongées dans le noir. Enfin une porte s'ouvrit. Le médecin légiste l'accueillit avec un grand sourire.

  – Toutes les salles d'autopsie sont vides ! Tu n'es pas encore au travail ? interrogea-t-il.

  Elle enlaça son torse « comme une liane autour d'une branche » !

  – Non ! Comme il n'y a personne, j'ai pensé que cela serait plus sympa d'opérer dans l'amphithéâtre, répondit-elle.

  Celui-ci ressemblait à une arène. En piste ! Prêts pour le spectacle ! Un hémicycle leur faisait face, constitué de bancs et de tablettes en bois pour les étudiants en criminologie. Cette salle de théâtre morbide lui rappela des souvenirs enfouis de jeune élève commissaire, lorsqu'il avait fréquenté les mêmes sièges pour assister à sa première autopsie.

  Au centre de la pièce, le corps mutilé et décharné de la pr
ostituée reposait sur une table en fer. Deux projecteurs éclairaient, de façon impudique, le corps de la défunte dans le moindre de ses replis.

  – Tu as déjà fait l'amour dans une salle d'autopsie ? demanda Eve en caressant de sa langue le lobe de son oreille droite.

  – Plusieurs fois ! répondit-il pour la taquiner.

  Elle le repoussa. Ses lèvres firent une moue théâtrale. Il la saisit par la taille. Elle tenta de se débattre. Wuenheim se pressa contre sa poitrine et l'embrassa langoureusement. Elle se laissa dompter.

  – Tu l'as déjà fait ? questionna de nouveau la jeune femme.

  – Bien sûr que non ! Et toi ?

  Eve lui rendit son baiser. Ses fines mains se baladaient sur les muscles de son corps. A son tour, il repoussa son attaque amoureuse :

  – Réponds-moi ! insista-t-il.

  Elle baissa les yeux. Elle ne put retenir un sourire coupable.

  – C'était bien avant notre rencontre ! dit-elle, en forme d'excuse.

  Elle prit sa main gauche et la posa un peu plus bas que sa hanche.

  – C'était un brancardier, continua-t-elle, observant le regard jaloux de son compagnon. Mais rassure-toi, il ne travaille plus ici !

  Elle lui caressa la joue.

  – Et puis, ça n'avait vraiment pas été terrible ! avoua-t-elle enfin.

  Il reprit un visage plus amical.

  – Je suis certaine, dit-elle, que tu serais capable de me faire rapidement oublier ce souvenir.

  La main droite d'Eve glissa du torse jusqu'à l'entrejambe du policier.

  – Ne t'inquiète pas, il n'y aura pas de spectateurs aujourd'hui, ajouta-t-elle avec un regard coquin.

  Wuenheim explosa fougueusement. Embrassant à nouveau Eve, il écarta sa blouse blanche, dégageant son sein gauche. Surpris, il l'interrogea du regard.

 

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