HÉSITATION

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HÉSITATION Page 5

by Stephenie Meyer


  — Tu n’es pas la seule à avoir été confinée dans cette maison, me reprocha-t-il.

  Mes soupçons se réveillèrent. Cette insistance ne lui correspondait pas, lui toujours tellement altruiste, me passant mes moindres désirs au point de me transformer en enfant gâtée.

  — Tu peux aller où bon te semble, lui signalai-je.

  — Le monde sans toi ne m’intéresse pas.

  Je levai les yeux au ciel.

  — Je suis sérieux, protesta-t-il.

  — Commençons doucement, d’accord ? Par un film à Port Angeles, par exemple…

  — Laisse tomber, maugréa-t-il. On en reparlera une autre fois.

  — Tout a été dit à ce propos.

  Il haussa les épaules.

  — Parfait. Autre chose : qu’est-ce qu’Alice a vu aujourd’hui au déjeuner ?

  J’avais bien failli oublier mes inquiétudes (son but initial ?). Je le fixai afin d’évaluer sa réaction. Il conserva sa contenance, bien que ses prunelles topaze eussent pris un éclat très légèrement plus dur.

  — Jasper, expliqua-t-il. Dans un drôle d’endroit. Quelque part dans le sud-ouest, d’après elle. Pas loin de son ancien clan. Or, il n’a aucune intention consciente de retourner là-bas. Cela l’inquiète.

  — Oh !

  La nouvelle ne correspondait en rien à mes craintes. Il était normal qu’Alice fût aux aguets quant à l’avenir de Jasper, son âme sœur, sa deuxième moitié, même si leur relation n’avait pas l’extravagance de celle unissant Rosalie et Emmett.

  — Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ? m’enquis-je.

  — Il m’avait échappé que tu t’en étais aperçue. De toute façon, c’est sûrement sans importance.

  Décidément, mon imagination était par trop galopante. J’avais gâché un après-midi normal en me convainquant qu’Edward s’efforçait de me dissimuler une information vitale. Il fallait que je me soigne.

  Nous descendîmes au rez-de-chaussée pour faire nos devoirs, juste au cas où Charlie rentrerait tôt. Edward liquida les siens en quelques minutes. Je peinai sur mes maths, puis vint l’heure de préparer le dîner. Edward se montra pénible, grimaçant devant chaque ingrédient cru que j’utilisais — la nourriture humaine lui répugnait quelque peu. Je cuisinai un bœuf Stroganov selon la recette de ma grand-mère Swan — seule, je l’aurais ratée. Ce plat n’était pas mon préféré, mais Charlie serait ravi.

  Il avait l’air d’humeur charmante quand il arriva. Il ne fit même pas l’effort d’être impoli avec Edward qui, comme d’habitude, s’excusa de ne pas partager notre repas et s’éclipsa au salon. Les échos du journal du soir nous parvinrent en arrière-fond, mais je doutai qu’il regardât réellement la télévision.

  Après s’être resservi deux fois, Charlie posa ses pieds sur la chaise libre et croisa ses bras sur sa panse rebondie.

  — C’était excellent, Bella, commenta-t-il, béat.

  — Heureuse que ça t’ait plu. La journée s’est bien passée ?

  Il avait été si absorbé par la dégustation de son dîner que j’avais décidé de ne pas le déranger.

  — Ennuyeuse. Mark et moi avons joué aux cartes une bonne partie de l’après-midi, rigola-t-il. J’ai gagné, dix-neuf manches à sept. Ensuite, j’ai bavardé avec Billy un bon moment.

  — Comment va-t-il ? demandai-je en tâchant de garder ma sérénité.

  — Bien. Ses articulations le tourmentent, sinon ça va.

  — J’espère que ça ne durera pas.

  — Oui. Il nous a invités à lui rendre visite ce week-end. Il y aura les Clearwater et les Uley.

  — Ah !

  Réaction un peu mince, certes. Que pouvais-je répondre, cependant ? Je ne serais pas autorisée à me rendre à une fête de loups-garous, y compris sous la surveillance paternelle. Que Charlie fréquente la réserve ne posait sans doute pas de problème à Edward qui estimait qu’il ne risquait rien, dans la mesure où il passait la plupart de son temps avec Billy, lequel n’était qu’humain.

  Je débarrassai les assiettes et m’attaquai à la vaisselle. Edward se matérialisa à mon côté sans un bruit et s’empara d’un torchon. Charlie soupira mais décida de ne pas déclencher les hostilités pour l’instant, même si j’étais sûre qu’il me reparlerait de cette soirée quand nous serions seuls. Il se mit debout pour se rendre au salon.

  — Charlie ? lui lança Edward d’une voix détendue.

  Mon père stoppa net.

  — Oui ?

  — Bella vous a-t-elle dit que mes parents lui avaient offert des billets d’avion à son anniversaire afin d’aller voir Renée ?

  J’en lâchai l’assiette que je nettoyais ; elle rebondit sur le bord de l’évier et dégringola avec fracas par terre. Si elle ne se brisa pas, elle aspergea toute la pièce d’eau savonneuse, et nous trois par la même occasion. Charlie parut ne même pas le remarquer.

  — C’est vrai, Bella ? me demanda-t-il, stupéfait.

  — Oui, avouai-je sans lever les yeux.

  Il déglutit bruyamment et fronça les sourcils avant de tourner la tête vers Edward.

  — Je n’étais pas au courant, non.

  — Je vois…, murmura le félon.

  — As-tu une raison de soulever la question aujourd’hui ? s’enquit mon géniteur.

  — Leur validité est sur le point d’expirer, expliqua Edward avec désinvolture. Je crains qu’Esmé ne se vexe si Bella n’utilise pas son cadeau. Certes, il suffirait de le lui dissimuler, mais…

  Je le contemplai avec hébétude, tandis que Charlie réfléchissait.

  — Ce ne serait pas une mauvaise idée que tu rendes visite à ta mère, Bella, déclara-t-il enfin. Elle serait contente. Je ne comprends pas pourquoi tu ne m’en as pas parlé.

  — J’ai oublié.

  — Pardon ? On te donne des billets d’avion, et ça te sort de l’esprit ?

  Marmonnant un son incompréhensible, je me remis à ma vaisselle.

  — Edward, continua mon père, tu as mentionné des billets. Combien y en a-t-il exactement ?

  — Un pour elle et… un pour moi.

  Cette fois, l’assiette tomba au fond de l’évier. J’entendis distinctement le soupir de Charlie. Je rougis, irritée et dépitée en même temps. À quoi jouait Edward ? Oppressée, je fixai la mousse dans le bac.

  — C’est hors de question ! s’emporta soudain mon père.

  — Pourquoi ? insista mon ami, l’innocence incarnée. Vous venez de dire que ce serait une bonne idée que Bella voie sa mère.

  — Tu n’iras nulle part avec ce garçon, jeune fille ! brailla Charlie en l’ignorant.

  Je virevoltai — il brandissait un doigt vengeur sur moi. Aussitôt, la rage s’empara de moi, réaction épidermique au ton sur lequel il se permettait de s’adresser à moi.

  — Je ne suis plus une enfant, papa. Et je ne suis plus punie, je te rappelle.

  — Oh que si ! À partir de tout de suite.

  — En quel honneur ?

  — Parce que je l’ai décidé.

  — Je te signale que je suis majeure.

  — Ceci est ma maison. Tu obéis à mes règles !

  — Ah oui ? lâchai-je, ma voix colérique virant au glacial. Tu veux la jouer ainsi ? Très bien. Quand souhaites-tu que je parte ? Dès ce soir ? Ou ai-je quelques jours pour emballer mes affaires ?

  Charlie tourna à l’écarlate, et je me sentis minable d’avoir recouru au chantage. Je respirai profondément, m’efforçai de me calmer.

  — Je ne protesterai jamais contre une punition tant qu’elle sera méritée, repris-je. Mais je refuse de faire les frais de tes préjugés.

  Il voulut répondre, ne réussit pas à articuler de phrase cohérente.

  — Tu sais très bien que j’ai le droit de voir maman le week-end, enchaînai-je. Tu ne t’y opposerais pas si j’y allais avec Alice ou Angela.

  — Des filles, éructa-t-il.

  — Réagirais-tu ainsi si je partais avec Jacob ?

  J’avais choisi cet exemple, parce que Charlie pr
éférait le fils de Billy à Edward. Tactique peu habile, à en juger par la façon dont mon ami serra les dents, au point que je les entendis grincer. Mon père s’efforça de se ressaisir.

  — Oui, finit-il par décréter. Cela m’ennuierait aussi.

  — Tu mens mal, papa.

  — Bella…

  — Ce n’est pas comme si j’allais à Las Vegas pour assister à un spectacle cochon. C’est maman, dont il s’agit. Elle est tout autant responsable de moi que tu l’es.

  Il me fusilla du regard.

  — Serais-tu en train de suggérer que maman n’est pas capable de veiller sur moi ?

  Il tressaillit.

  — Méfie-toi que je ne lui rapporte ça.

  — Tu n’as pas intérêt, gronda-t-il. Tout cela ne me plaît pas, Bella.

  — Cesse de te monter le bourrichon, et ça ira mieux !

  Il leva les mains au ciel, mais je devinai que l’orage s’éloignait. Me retournant face à l’évier, j’ôtai la bonde.

  — Mes devoirs sont terminés, repris-je, tu as dîné, la vaisselle est faite, et je ne suis plus punie. Je sors. Je serai rentrée avant vingt-deux heures trente.

  — Où vas-tu ? grogna-t-il en s’empourprant de nouveau.

  — Je n’en sais trop rien. Je resterai dans un rayon de quinze kilomètres. D’accord ?

  Il maugréa quelques mots incompréhensibles qui ne ressemblaient guère à une approbation avant de quitter la cuisine à grands pas. Ma victoire arrachée, je fus aussitôt submergée par une bouffée de culpabilité. Comme par hasard.

  — Nous sortons ? murmura Edward, tout content.

  — Oui, rétorquai-je en le toisant. J’ai deux mots à te dire en privé.

  Il n’eut pas l’air aussi inquiet qu’il aurait dû l’être, à mon avis. J’attendis que nous soyons installés dans sa voiture.

  — Qu’est-ce qui t’a pris ? explosai-je alors.

  — Je sais que tu as envie de revoir ta mère, Bella. Tu en as parlé en dormant. Tu t’inquiètes pour elle.

  — Ah bon ?

  — Oui. Comme tu avais la frousse d’affronter Charlie, je me suis borné à intercéder en ta faveur.

  — Tu plaisantes ? Tu m’as jetée dans la fosse aux lions, oui !

  — Je n’ai pas eu l’impression que le péril était si grand.

  — Je t’avais pourtant averti que je ne voulais pas me disputer avec mon père.

  — Tu n’y étais pas forcée.

  — C’est plus fort que moi, fulminai-je. Quand il se met à être injuste, mes instincts adolescents reprennent le dessus.

  — Je n’y suis pour rien, rigola Edward.

  Je l’inspectai du coin de l’œil, ce dont il ne sembla pas s’apercevoir. Il scrutait la nuit avec sérénité. Je subodorais quelque chose, sans arriver pourtant à mettre le doigt dessus. Ou alors, mon imagination s’emballait une fois de plus.

  — L’urgence d’une visite en Floride aurait-elle un lien avec la fête chez Billy ?

  — Du tout. Que tu restes ici ou que tu sois à l’autre bout du monde n’y changerait rien : tu n’irais pas.

  C’était le même scénario qu’avec Charlie quelques instants auparavant — j’étais traitée en petite fille désobéissante. Serrant les poings, je me retins de hurler. Je ne tenais pas à me fâcher avec Edward aussi. Ce dernier soupira. Lorsqu’il reprit la parole, sa voix avait retrouvé sa chaleur veloutée.

  — Bon, où va-t-on ?

  — Chez toi ? Je n’ai pas vu Esmé depuis longtemps.

  — Cela lui fera plaisir, sourit-il. Surtout quand elle apprendra où nous allons ce week-end.

  Vaincue, je ronchonnai.

  Comme promis, nous ne nous attardâmes pas chez les Cullen, et les lumières étaient encore allumées quand je rentrai. Charlie m’aurait attendue, histoire de continuer à me brailler dessus.

  — Mieux vaut que tu ne m’accompagnes pas, conseillai-je à Edward. Inutile d’aggraver la situation.

  — Ses pensées sont assez calmes.

  Son expression moqueuse et son sourire contenu m’amenèrent à me demander si je ratais quelque chose d’amusant.

  — À plus, grommelai-je.

  — Je reviendrai quand Charlie ronflera, rigola-t-il en embrassant le sommet de mon front.

  La télévision beuglait lorsque je pénétrai dans la maison. Une seconde, j’envisageai de me faufiler en douce jusqu’à ma chambre. Mon père déjoua mes plans.

  — Bella ? Viens ici, s’il te plaît.

  J’obtempérai en traînant des pieds.

  — Qu’y a-t-il, papa ?

  — Tu t’es bien amusée ?

  Il paraissait embarrassé. Je cherchai une signification cachée dans ses mots, en vain.

  — Oui.

  — Où êtes-vous allés ?

  — Chez eux. Nous avons passé la soirée avec Alice et Jasper. Edward a battu sa sœur aux échecs, Jasper m’a ratatinée.

  Je souris. Une partie d’échecs entre Edward et Alice était l’un des spectacles les plus drôles auxquels il m’eût été donné d’assister. Presque immobiles, ils ne quittaient pas le plateau des yeux. Alice voyait à l’avance les mouvements qu’envisageait Edward, lui, lisait les siens dans ses pensées. L’essentiel de la partie se jouait mentalement. Ils n’avaient déplacé que deux pions avant qu’Alice ne renverse son roi en signe de reddition. Le tout n’avait duré que trois minutes.

  Charlie baissa le son de la télévision.

  — Écoute, se lança-t-il, très mal à l’aise, il faut que je te dise quelque chose.

  — Oui ?

  — Je ne suis pas très doué pour ces trucs, soupira-t-il. Je ne sais par où commencer.

  Je patientai. Il se leva et se mit à arpenter le salon en gardant le regard fixé sur ses pieds.

  — Hum… Edward et toi m’avez plutôt l’air sérieux. Or, tu dois te méfier de certaines choses. J’ai conscience que tu es une adulte, mais tu es encore jeune, Bella. Il y a des aspects importants à ne pas négliger quand on… eh bien, quand on est physiquement impliqué dans…

  — Oh ! Je t’en prie ! Pas ça ! Pas de conversation sur le sexe avec moi !

  — Je suis ton père, quand même. Et je suis aussi gêné que toi.

  — Peu probable. De toute façon, maman t’a coiffé au poteau il y a une dizaine d’années.

  — Il y a dix ans, tu ne sortais avec personne.

  Il résistait apparemment à son envie de laisser tomber le sujet tout de go. Rouges comme des pivoines, nous n’osions nous regarder ni bouger.

  — Les règles de base n’ont pas changé depuis, non ? objectai-je.

  C’était le septième cercle de l’enfer. Le pire était qu’Edward avait deviné ce qui allait arriver. Pas étonnant qu’il ait affiché pareille jubilation, dans la voiture.

  — Jure-moi seulement que vous vous comportez tous deux en êtres responsables, me supplia Charlie.

  — Ne t’inquiète pas. Nous n’en sommes pas là.

  — Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en toi, Bella. Toi comme moi sommes réticents à aborder le sujet, mais je vais m’efforcer d’avoir l’esprit ouvert. Les temps ont changé, j’en suis conscient.

  — Les temps, oui, pas Edward, m’esclaffai-je. Tu n’as aucune raison de te faire du souci.

  — Bon, marmonna-t-il, peu convaincu.

  — Je regrette vraiment que tu me forces à formuler cela à haute voix, mais sache que je suis vierge et que je n’ai pas l’intention de remédier à cet état dans l’immédiat.

  Il sursauta. Pourtant, ses traits s’apaisèrent — il me croyait.

  — Puis-je aller me coucher, maintenant ?

  — Une dernière chose.

  — Papa !

  — Rien de gênant, m’assura-t-il en se rasseyant sur le canapé, visiblement soulagé et plus détendu. Je me demande seulement comment l’équilibrage de ta vie se déroule.

  — Oh… ça ? Bien, j’imagine. Angela et moi nous sommes entendues aujourd’hui pour que je l’aide à rédiger ses invitations à la cérémonie de rem
ise des diplômes. Entre filles.

  — Parfait. Et Jake ?

  — Je n’ai pas encore résolu ce problème.

  — Continue d’y réfléchir. Je sais que tu agiras comme il faut, tu es une gosse bien, Bella.

  Super. Cela signifiait-il que, si je ne réussissais pas à me réconcilier avec Jacob, je serais une sale gosse ? Quel coup bas !

  — D’accord, d’accord.

  Ma réponse m’amusa brièvement. C’était du Jacob tout craché. J’avais même imité le ton paternaliste qu’il employait envers Billy. Satisfait, Charlie remonta le son de la télévision.

  — Bonne nuit, Bella.

  — À demain !

  Je filai à l’étage.

  Edward ne réapparaîtrait pas avant que Charlie ne se fût endormi. Il chassait sans doute quelque part, histoire de passer le temps. Me préparer pour la nuit ne revêtait donc pas un caractère d’urgence. J’avais beau ne pas avoir envie d’être seule, il était exclu que je redescende pour traîner en compagnie de mon père, des fois qu’il repense à quelque sujet d’éducation sexuelle qu’il n’avait pas encore abordé. Par sa faute, j’étais énervée et anxieuse. Mes devoirs étaient terminés, et je ne me sentais pas assez calme pour lire ou écouter de la musique. J’envisageai d’appeler Renée afin de lui annoncer notre prochaine visite, puis calculai qu’il était trois heures du matin en Floride. Je pouvais toujours téléphoner à Angela.

  Puis je compris que ce n’était pas à elle que je souhaitais parler. Que j’avais besoin de parler.

  Je contemplai la fenêtre sombre en me mordant la lèvre. J’ignore combien de temps j’hésitai, pesant le pour — bien me comporter avec Jacob, revoir mon ami le plus cher, être une fille bien — et le contre — fâcher Edward. Une dizaine de minutes, peut-être. Assez en tout cas pour conclure que le pour l’emportait sur le contre. Après tout, seule ma sécurité inquiétait Edward, ce qui était absurde.

  Inutile d’appeler. Jacob avait décliné tous mes coups de fil depuis le retour d’Edward. Et puis, il me fallait le rencontrer en chair et en os, il m’était nécessaire de le revoir sourire comme autrefois, de remplacer l’abominable dernier souvenir que j’en avais gardé — ses traits déformés par le chagrin. Sinon, je ne serais jamais en paix. Je disposais d’environ une heure devant moi pour faire un saut à La Push avant qu’Edward ne s’aperçoive que j’avais filé. L’heure de mon couvre-feu était certes dépassée, mais Charlie n’objecterait pas, puisqu’il s’agissait de Jake.

 

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