HÉSITATION

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HÉSITATION Page 15

by Stephenie Meyer

— Tu te souviens de la Saint-Valentin ? me demanda-t-il ensuite. La dernière fois que tu es venue ici. La dernière fois que les choses ont été… normales.

  — Oui. J’ai troqué une vie de servitude contre une boîte de cœurs en sucre. Pas de danger que j’oublie cela.

  — La servitude, c’est vrai. Il va falloir que je trouve comment m’y prendre. J’ai l’impression que des années ont passé. Que c’était une autre époque. Plus heureuse.

  Je ne pouvais être d’accord. J’étais heureuse, à présent, même si me surprenait la quantité d’éléments datant de ma traversée du désert que j’avais perdus au passage. Je contemplai la lisière de la forêt inhospitalière. L’averse avait repris du poil de la bête, mais il faisait bon dans le garage, près de Jacob. Il dégageait une chaleur de chaudière. Ses doigts frôlèrent les miens.

  — Tout a vraiment changé, murmura-t-il.

  — Oui, admis-je en tapotant le pneu arrière de ma moto. Charlie ne m’en voulait plus, j’espère que Billy ne vendra pas la mèche.

  — Ne t’inquiète pas pour ça. Il ne s’angoisse pas autant que ton père. À propos, je n’ai pas eu l’occasion de présenter mes excuses pour t’avoir dénoncée. Je regrette d’avoir parlé.

  — Moi aussi !

  — Je suis vraiment, vraiment désolé.

  Il me fixa, plein d’espoir, ses cheveux noirs et humides emmêlés pointant dans toutes les directions.

  — Oh, d’accord ! Je te pardonne !

  — Merci, Bella !

  Il afficha une expression rayonnante, puis s’assombrit de nouveau.

  — Tu sais, le jour où j’ai rapporté la moto chez toi… je voulais te demander quelque chose. Tout en… ne le voulant pas.

  Je me raidis, une habitude que j’avais empruntée à Edward.

  — Étais-tu sérieuse, ou cherchais-tu seulement à m’embêter ? chuchota-t-il.

  — À quel propos ? répondis-je, alors que j’avais deviné l’allusion.

  — Ne joue pas l’innocente. Quand tu as dit que ça ne me concernait pas s’il… s’il te mordait.

  — Jake…, commençai-je avant de m’interrompre, la gorge nouée.

  — Tu étais sérieuse ? répéta-t-il en fermant les yeux et en inspirant profondément.

  Il s’était mis à trembler un peu.

  — Oui.

  — Je m’en doutais.

  Je le dévisageai, attendant qu’il rouvrît les paupières.

  — Tu comprends ce que ça signifie. Tu es au courant de ce qui se passera s’ils rompent le traité ?

  — Nous partirons avant, objectai-je d’une toute petite voix.

  Pour le coup, il écarquilla les yeux, dont la noire profondeur se teinta de colère et de chagrin.

  — Le traité ne stipule aucune limite géographique, Bella. Nos arrière-grands-pères ont accepté la paix uniquement parce que les Cullen ont affirmé être différents, ont juré que les humains ne risquaient rien. Ils ont promis qu’ils ne tueraient ni ne changeraient plus personne. S’ils reviennent sur leur parole, l’accord sera caduc, et nous les traiterons comme les autres vampires.

  — Mais, Jake, le traité n’a-t-il pas été déjà violé ? Une clause ne stipulait-elle pas que vous ne deviez en aucun cas mentionner leur existence ? Or, tu m’as tout dit.

  Il n’apprécia guère que je lui rappelle ce détail, et ses prunelles se durcirent encore.

  — Oui, j’ai rompu le traité. Avant de croire à toutes ces choses. Et je suis certain qu’ils l’ont appris de ta bouche. (Honteuse, je baissai la tête.) Cela ne leur donne pas pour autant le droit de prendre une revanche. Une erreur n’en autorise pas une autre dans le camp adverse. Leur seule option pour objecter à ma faute est la même que celle que nous aurons quand ils trahiront leur parole — l’attaque. La guerre.

  Il l’affirmait avec une telle conviction que j’en frissonnai.

  — Il n’y a rien d’obligatoire, protestai-je.

  — C’est ainsi, gronda-t-il.

  Le silence qui suivit me parut très bruyant.

  — Me pardonneras-tu ? murmurai-je.

  Paroles que je regrettai immédiatement, peu désireuse de connaître sa réponse.

  — Tu ne seras plus Bella. Mon amie n’existera plus. Je n’aurai personne à pardonner.

  — Cela ressemble à un non.

  Nous nous dévisageâmes un long moment.

  — Est-ce un adieu, Jake ? finis-je par lâcher.

  — Pourquoi ? s’étonna-t-il. Il nous reste plusieurs années. Notre amitié ne peut-elle durer jusque-là ?

  — Pas des années, le corrigeai-je avec un rire sans joie. Quelques semaines tout au plus.

  Sa réaction me prit au dépourvu. Il bondit sur ses pieds, et la canette explosa dans sa main, répandant du soda partout, y compris sur moi.

  — Jake ! protestai-je.

  Je me tus cependant en constatant qu’il tremblait, et qu’un grondement sourd émanait de son torse. Je me figeai, trop choquée pour bouger. Ses tremblements s’amplifièrent, de plus en plus violents, au point que sa silhouette devint floue. Puis il serra les dents, étouffa son feulement, ferma fort les paupières, se concentra. Peu à peu, il cessa de frémir, seules ses mains continuant de s’agiter.

  — Des semaines, marmonna-t-il.

  Je ne pipai mot, encore pétrifiée. Il rouvrit les yeux, la fureur les avait désertés.

  — Il va te changer en infâme buveuse de sang dans quelques semaines ! siffla-t-il.

  Trop frappée pour m’offenser des termes, je me contentai d’acquiescer. Sa peau vira au verdâtre.

  — À quoi t’attendais-tu, Jake ? chuchotai-je. Il a dix-sept ans, j’approche à grands pas des dix-neuf. D’ailleurs, pourquoi retarder l’échéance ? Il est tout ce que je veux. Que puis-je faire d’autre ?

  Ce n’était qu’une question rhétorique, mais sa réponse claqua comme un fouet.

  — N’importe quoi. Mieux vaudrait encore que tu meures. Je préférerais cela.

  Je me recroquevillai comme s’il m’avait giflée. Un coup aurait été moins douloureux. Rapidement cependant, ma souffrance le céda à la colère.

  — Si ça se trouve, tu auras cette chance ! m’écriai-je en me levant. Un camion m’écrasera peut-être sur le chemin du retour.

  Attrapant ma moto, je la sortis du garage. Jacob ne réagit pas. J’enfourchai l’engin dès que je l’eus poussé sur le chemin boueux et démarrai dans une gerbe de terre. Je priai pour que Jacob en fût éclaboussé.

  J’arrivai chez les Cullen trempée comme une soupe. Sur la nationale, le vent avait gelé la pluie sur mes joues, et je m’étais mise à claquer des dents avant même d’avoir parcouru la moitié du chemin. Je poussai l’engin dans l’immense garage de la demeure et, sans surprise, découvris Alice perchée sur le capot de la Porsche. Elle en caressait la peinture jaune.

  — Je n’aurai même pas eu l’occasion de la conduire, soupira-t-elle.

  — Navrée, crachai-je en tremblotant.

  — Une bonne douche a l’air de s’imposer, poursuivit-elle en sautant sur ses pieds.

  — Oui.

  Elle m’examina soigneusement, fit la moue.

  — Souhaites-tu en discuter ?

  — Non.

  Elle hocha la tête, mais la curiosité allumait ses yeux.

  — As-tu envie d’aller à Olympia ce soir ?

  — Pas très, non. Puis-je rentrer chez moi ?

  Elle grimaça.

  — Tant pis. Si ça doit te faciliter les choses, je reste.

  — Merci.

  Elle parut soulagée.

  Je me couchai tôt, roulée en boule sur le divan. Lorsque je m’éveillai, il faisait sombre. J’avais beau être dans la confusion, je devinai que le jour n’était pas encore levé. Yeux fermés, je m’étirai, roulai sur le côté. Il me fallut une seconde pour me rendre compte que ce mouvement aurait dû me projeter par terre. Et que ma couche était bien trop confortable. Me remettant sur le dos, j’ouvris les paupières. On n’y voyait guère, les nuages étant trop épais pour que la lu
ne les transperçât.

  — Excuse-moi, murmura-t-il si doucement que sa voix se fondit dans l’obscurité. Je ne voulais pas te réveiller.

  Je me raidis, guettant l’explosion de fureur — tant la sienne que la mienne. Rien ne vint cependant, et la pièce resta plongée dans la quiétude. Je sentais presque sur ma langue la douceur de nos retrouvailles, une fragrance différente de son haleine parfumée. Le vide né de notre séparation laissait son propre arrière-goût amer, une chose dont je ne prenais conscience qu’après qu’il eut été comblé.

  L’espace nous séparant n’était pas hostile. L’immobilité était paisible, pas le calme avant la tempête, plutôt une nuit claire durant laquelle on n’aurait même pas songé à l’éventualité d’une tempête.

  J’étais censée être en colère contre lui, cela m’était égal. J’étais censée en vouloir à la terre entière, je m’en fichais. Je tendis la main, tâtonnai à la recherche de ses doigts et me rapprochai. Ses bras m’enveloppèrent, me plaquant contre son torse. Mes lèvres traquèrent les siennes, inspectant sa gorge, son menton, jusqu’à ce qu’elles fussent au but. Il me donna un baiser long et tendre, puis rit doucement.

  — J’étais prêt à subir un courroux plus fort que la rage des grizzlis, et à quoi ai-je droit ? Je devrais te fâcher plus souvent.

  — Donne-moi une minute pour démarrer, plaisantai-je en l’embrassant derechef.

  — Prends tout ton temps.

  Ses doigts fourragèrent dans mes cheveux, mon souffle devint plus heurté.

  — Demain matin, alors.

  — Comme tu voudras.

  — Je suis heureuse que tu sois rentré.

  — Moi aussi, je suis content d’être ici.

  Je resserrai ma prise autour de son cou. Sa main s’enroula autour de mon épaule avant de descendre le long de mon bras, d’effleurer mes côtes, ma taille, ma hanche, ma cuisse, mon genou, puis de s’arrêter sur mon mollet. Soudain, il souleva ma jambe, m’amena à moitié sur lui. Je cessai de respirer. D’ordinaire, il n’autorisait pas d’aussi sensuels attouchements. Malgré la fraîcheur de ses doigts, je m’enflammai. Ses lèvres chatouillaient le creux de ma gorge.

  — Je ne voudrais pas déclencher ton ire prématurément, mais voudrais-tu m’expliquer en quoi ce lit te déplaît ?

  Sans me laisser le temps de répondre ni même de saisir le sens de ses paroles, il roula sur le flanc et prit mon visage entre ses paumes, l’inclinant de telle façon que sa bouche pût reposer sur mon cou. Mon souffle devint bruyant au point que c’en était presque embarrassant, mais je n’éprouvais aucune honte.

  — Alors, ce lit ? insista-t-il. Moi, je le trouve bien.

  — Il était inutile, haletai-je.

  Il m’attira à lui, ma bouche se colla à la sienne. Lentement cette fois, il roula de manière à se positionner au-dessus de moi. Son corps de marbre froid s’appuya contre le mien, bien qu’il évitât de peser sur moi. Le sang battait si fort à mes oreilles que j’eus du mal à entendre son rire léger.

  — Voilà qui est sujet à débat, objecta-t-il. Nos galipettes seraient difficiles à exécuter sur un canapé.

  Glacée comme la neige, sa langue lécha le contour de mes lèvres. J’avais le vertige à force d’avoir le souffle court.

  — As-tu changé d’avis ? demandai-je, hors d’haleine.

  Avait-il revu à la baisse ses règles de prudence ? Ce lit avait peut-être plus de sens que je ne lui en avais prêté au départ. J’attendis sa réponse, mes côtes rendues douloureuses par la chamade qui affolait mon cœur. Il soupira, roula de nouveau sur le côté.

  — Ne sois pas sotte, Bella, me morigéna-t-il. J’essayais seulement d’illustrer les avantages d’une couche que tu n’as pas l’air d’apprécier. Ne t’emballe pas.

  — Trop tard ! Et ce lit me plaît.

  — Tant mieux. À moi aussi.

  — Pour autant, il est inutile si nous ne nous emballons pas.

  — Pour la centième fois, je te répète que c’est trop dangereux.

  — J’aime les risques.

  — Je sais.

  Cette réplique fut prononcée avec une aigreur qui m’amena à penser qu’il avait remarqué la moto, dans le garage.

  — Je vais te dire ce qui est périlleux, moi, enchaînai-je avant qu’il ne change de sujet. Un de ces jours, je vais me consumer entièrement, et tu n’auras plus qu’à t’en prendre à toi-même.

  Il me repoussa.

  — Hé ! protestai-je en m’agrippant à lui.

  — Je t’évite la combustion spontanée, puisque tout cela est trop dur pour toi…

  — Je tiens le coup.

  Il m’autorisa à me blottir à nouveau dans ses bras.

  — Désolé de t’avoir donné de faux espoirs et de te décevoir. Ce n’était pas bien.

  — Au contraire. C’était très, très bien.

  — Tu n’es pas fatiguée ? Je devrais te laisser dormir.

  — Non, ça va. Et je ne refuserais pas que tu me redonnes de faux espoirs.

  — Mauvaise idée. Tu n’es pas la seule à être transportée.

  — Si ! grommelai-je.

  — Tu n’as aucune idée de l’effet que tu produis sur moi, rigola-t-il. Et que tu t’efforces de saper mes résolutions n’aide en rien.

  — Ne t’attends pas à ce que je m’excuse.

  — Suis-je autorisé à m’excuser, moi ?

  — Pour quoi ?

  — Je te rappelle que tu étais fâchée contre moi.

  — Oh ! ça.

  — Je suis désolé. J’ai eu tort. Il m’est beaucoup plus facile de te savoir en sécurité ici. Je deviens un peu cinglé quand je m’éloigne de toi. Je ne crois pas que je repartirai aussi loin, ça n’en vaut pas la peine.

  — As-tu déniché des pumas ?

  — Oui. Ils ne pèsent pas lourd dans la balance de mon anxiété, cependant. Je regrette d’avoir confié ton enlèvement à Alice. Ce n’était pas une bonne idée.

  — Non, en effet.

  — Je ne recommencerai pas.

  — Bien, acceptai-je sans lutter, lui ayant déjà pardonné. Remarque, certains enlèvements ont leurs avantages. Je suis d’accord pour être ta prisonnière. Quand tu voudras.

  — Hum… méfie-toi que je ne te prenne au mot.

  — Tu as fini ? C’est mon tour, à présent ?

  — Ton tour ?

  — De m’excuser.

  — Pour quelle raison ?

  — Tu n’es pas furieux ? m’étonnai-je.

  — Non.

  Il semblait sincère.

  — Tu n’as pas vu Alice à ton retour ?

  — Si.

  — Et tu ne vas pas lui reprendre la Porsche ?

  — Bien sûr que non. C’est un cadeau.

  J’aurais aimé voir son expression — il avait l’air insulté.

  — Tu n’as pas envie de savoir ce que j’ai fait ? insistai-je, de plus en plus surprise par son absence de réaction.

  Il haussa les épaules.

  — Tout ce qui te concerne m’intéresse, mais tu n’es pas obligée de me le dire.

  — Je suis allée à La Push, Edward !

  — Je suis au courant.

  — Et j’ai séché le lycée.

  — Moi aussi.

  Je relevai la tête, promenai mes doigts sur ses traits en tâchant de saisir son état d’esprit.

  — D’où te vient cette subite tolérance ?

  — Après mûre réflexion, j’ai conclu que tu avais raison, soupira-t-il. Mes réticences tiennent plus à mes… préjugés à l’encontre des loups-garous qu’à autre chose. Je vais essayer de me montrer plus raisonnable et de me fier à ton jugement. Si tu affirmes ne rien risquer là-bas, alors, je suis prêt à te croire.

  — Eh bien !

  — Plus important encore… je ne tiens pas à ce que cette question nous sépare.

  M’appuyant de nouveau contre lui, je fermai les yeux, béate.

  — Alors, poursuivit-il sur un ton décontracté, as-tu projeté de retourner bientôt à la
réserve ?

  Je ne répondis pas. Sa question avait réveillé le souvenir des paroles de Jacob, et j’avais la gorge serrée, soudain. Edward interpréta faussement mon silence et ma tension.

  — Juste pour que je puisse établir mes propres plans, se justifia-t-il. Pour que tu ne te sentes pas obligée de revenir à toute vitesse sous prétexte que je suis là à t’attendre.

  — Non, murmurai-je d’une voix que, moi-même, je ne reconnus pas. Je n’ai pas l’intention d’y retourner.

  — Oh ! Tu n’es pas obligée de te sacrifier pour moi.

  — Je pense que je ne suis plus la bienvenue là-bas.

  — Aurais-tu écrasé un chat ? plaisanta-t-il.

  Il ne voulait pas m’arracher des explications, même si sa curiosité était intense.

  — Non, soupirai-je. Je croyais que Jake aurait compris que… je ne m’attendais pas à ce qu’il soit décontenancé… il n’avait pas deviné que… ce serait si tôt.

  — Ah !

  — Il a craché qu’il préférerait que je sois morte.

  Edward se raidit un instant, luttant contre une réaction instinctive.

  — Je suis désolé, murmura-t-il ensuite en me serrant contre lui.

  — Tu n’es pas content ?

  — Alors qu’il t’a blessée ? Je ne suis pas comme ça, Bella.

  Je me blottis encore plus contre son corps de pierre. La tension l’avait repris, cependant.

  — Qu’y a-t-il ? chuchotai-je.

  — Rien.

  — Dis-moi.

  Il hésita.

  — Je ne veux pas que tu te fâches.

  — Dis-moi quand même.

  Il grogna.

  — Je serais capable de le tuer pour avoir prononcé pareils mots.

  — Heureusement que tu sais te contrôler, alors, rétorquai-je avec un rire forcé.

  — Il arrive que mes pulsions l’emportent.

  — Auquel cas, choisis-moi pour cible.

  Je m’emparai de son visage et tentai de l’embrasser. Il me cloua dans l’étau de ses bras.

  — Pourquoi dois-je donc toujours être le plus responsable de nous deux ? se plaignit-il.

  Je souris.

  — Tu n’es pas obligé. Laisse-moi être responsable pendant quelques minutes… quelques heures.

  — Bonne nuit, Bella.

  — Attends ! Je veux te demander autre chose.

  — Quoi ?

 

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