Mon fiancé, sa mère et moi

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Mon fiancé, sa mère et moi Page 9

by Brenda Janowitz


  — Attendez, je vais vous soulager, dit Monique en ôtant quelques-unes des épingles qui s’étaient logées dans mes hanches.

  — Je suis enchantée de faire votre connaissance, dis-je à Daniel après avoir recouvré un peu de ma dignité.

  — Vous avez beaucoup de chance que Monique crée votre robe de mariée, dit-il en baisant la main que je lui ai tendue.

  — Oui, c’est vrai, j’ai beaucoup de chance, dis-je en sentant ma gorge se nouer de tristesse.

  — Aimeriez-vous goûter cette sole ? demande-t-il.

  Avec toutes ces épingles plantées dans mon corps, je n’ai plus envie de goûter quoi que ce soit. Tout ce que je souhaite, c’est que Monique accélère les choses afin que nous puissions revenir à notre affaire et terminer notre discussion. Bon, même moi, je n’y crois pas. Je prends sur moi pour ne pas plonger dans le plat parfumé. Daniel prend une fourchette et pique dans un morceau de sole. Je ferme les yeux pour déguster. Le poisson fond dans la bouche. Le goût, la consistance, tout est absolument parfait. Il y a tant de saveurs et d’arômes qui explosent soudain dans mon palais que je ne peux les identifier tous. Je sais maintenant de quoi ils parlent dans l’émission Top Chef!

  — C’est parfait, dit Monique à Daniel.

  J’acquiesce avec enthousiasme.

  Tout ce qui me vient à l’esprit, c’est : « Est-ce que ce serait très mal élevé de prendre une autre petite bouchée ? » Heureusement, Monique prend une autre fourchette et me donne la becquée à son tour, puis elle se sert, elle aussi, une deuxième fois.

  — Mmmmm ! faisons-nous toutes les deux à l’unisson.

  Daniel nous contemple avec un sourire épanoui.

  Serait-ce contraire à l’éthique de la profession si j’étais invitée à la soirée d'aujourd’hui ? Après tout, si je n’ai pas la robe de mariée de mes rêves, je pourrai au moins participer à la soirée la plus fabuleuse de la saison ? D’accord, la vérité, c’est que je meurs d’envie de découvrir toutes les autres merveilles que ce chef a dans sa manche. Et les hors-d’œuvre… J’ose à peine imaginer ce qu’il peut avoir inventé à ce sujet. C’est une raison comme une autre d’avoir envie de participer à une réception nuptiale, non ?

  Je commencerai mon régime… demain ou, au plus tard, ce week-end.

  — Nous devons nous remettre au travail, dit Monique alors que Daniel sort du studio.

  Elle m’aide à remonter sur l’estrade et se remet à épingler la robe, j’y vois le signe que je peux recommencer à discuter de l’affaire.

  — Est-ce que vous étiez au courant que Jean-Luc allait engager mon ancienne firme ? Vous n’avez pas paru surprise de l’apprendre.

  — Non, je l’ignorais, mais si je ne me suis pas adressée à eux pour me représenter, c’est parce que Jean-Luc les a fait intervenir dans un certain nombre de dossiers concernant l’entreprise. Serait-ce un problème ?

  — Ce ne sera pas un problème pour moi, mais je voudrais être sûre que ce n’est pas un problème pour vous. Si cela vous gêne d’une quelconque façon, nous pouvons en discuter.

  — J’ai confiance en vous, Brooke, dit Monique en examinant de près le haut de la robe.

  A l’aide d’épingles, elle surpique le décolleté puis descend l’encolure et ajuste le corset. Cela met en valeur la partie de mon corps que je déteste le plus – la jonction entre mes bras et mon torse – et me donne l’impression d’avoir des plis disgracieux aux aisselles. Ce n’est pas ce que j’ai de mieux. D’accord, j’ai compris que ce n’est pas ma vraie robe de mariée. Mais est-ce que cela l’aurait beaucoup dérangée de me proposer un style plus flatteur ?

  — Je tiens à ce que vous sachiez, Monique, combien j’apprécie la confiance que vous placez en moi. Je vais travailler très dur sur cette affaire, pour vous.

  — Je le sais, dit-elle en me souriant avec douceur. Mais j’imagine que ce n’est pas la peine que je vous dise ce que je pense du fait de travailler avec l’homme que l’on aime?

  — En fait, nous ne travaillerons pas ensemble, nous serons adversaires.

  — N’est-ce pas pire ? demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté.

  — Jack et moi avons déjà travaillé ensemble par le passé, et cela ne nous a jamais posé de problème. Alors il n’y a pas de raison que cela change aujourd’hui.

  — Très bien, dit Monique, maintenant, laissez-moi vous aider à enlever cette robe.

  Je crains le pire, car avec toutes ces épingles, sortir de là sans souffrir ni tout arracher s’apparente à une course d’obstacles, mais en ôtant simplement quelques épingles aux endroits stratégiques, je parviens à en sortir indemne.

  — Est-ce que vous voulez engager des poursuites à propos de cet article paru dans le Post ?

  — Ce n’est pas une bonne idée. Au contraire, je crains que cela n’aggrave encore les choses.

  Monique installe la robe sur un cintre et la range dans un placard avant de prendre place sur un des canapés du studio en attendant que je me rhabille.

  — La soirée d’aujourd’hui, poursuit-elle, devrait effacer tous les soupçons définitivement. A partir de demain, je suis sûre que personne n’aura plus aucun doute sur notre engagement mutuel. Ce qui est amusant dans cette histoire, c’est que nous ayons eu l’idée ensemble, Jean Luc et moi. Malgré les circonstances, cela prouve que nous savons encore agir comme une équipe, ajoute-t-elle avec un soupir.

  Je vois bien qu’elle a les larmes plein les yeux mais, par discrétion, je fais celle qui n’a rien vu. Je me dirige vers la fenêtre. En bas, dans la rue, les paparazzis font toujours le siège de la maison.

  — Je suis d’accord avec vous, je crois que vous avez pris la bonne décision, dis-je à Monique.

  — Bien, il est temps que je me prépare, dit-elle en se levant.

  — Je vous souhaite une merveilleuse soirée. Avez-vous besoin de ma présence pour quoi que ce soit, ce soir? Vous savez, au cas où il y aurait un problème juridique ?

  — Vous êtes très drôle, Brooke, dit-elle en éclatant de rire. A votre avis, que penseraient les journalistes si l’une de mes futures mariées était là ce soir? Et justement celle qui est avocate ?

  — Vous avez parfaitement le droit d’inviter une future mariée comptable ou banquière ! Vous n’en avez aucune qui travaille dans les investissements bancaires ?

  Monique rit franchement et je ris avec elle comme si ce que je venais de dire était effectivement très drôle, alors que je suis désespérée à l’idée de rater la sole.

  — Bien, amusez-vous bien, dis-je pour faire bonne figure, je suis sûre que ce sera très réussi.

  — Comme notre affaire, dit-elle en me reconduisant vers l’escalier. A propos, que va-t-il se passer maintenant ?

  — C’est la phase de la communication des pièces du dossier avant l’audience. Nous allons découvrir tous les documents qui vont être versés au dossier. A cette étape, chacune des parties va interroger l’autre partie, en lui demandant de fournir des documents ou des dépositions. Cette phase, qui précède le procès, est appelée par le tribunal d’instance la « phase de découverte ».

  — C’est amusant comme nom.

  — Je n’y avais jamais pensé avant, dis-je, mais vous avez raison.

  — J’imagine que c’est parce qu’ils pensent que je vais découvrir beaucoup de choses à propos de mon mari, dit-elle avec un petit rire. Si le tribunal suppose que je ne sais pas tout sur lui, il se trompe. Croyez-moi, Brooke, après trente ans passés avec Jean-Luc, je sais déjà tout ce que je dois savoir sur lui.

  — Il y a toujours des choses qu’on ignore sur les gens, Monique.

  Je pense à une affaire en particulier, à l’époque où je travaillais pour Gilson, Hecht et Trattner. Lors de l’étape de routine de la fameuse découverte des pièces du dossier, quelques mails envoyés par le directeur d’une société révélèrent que ses actionnaires ne savaient apparemment pas tout sur sa vie. Il avait rencontré une femme sur Internet et l’entretenait – elle et les deux enfants issus de leur amour, dans
une maison qu’il leur avait achetée dans le Minnesota. Bien que la découverte de cette information démontre son habileté à mener plusieurs tâches de front, ce qui est sans aucun doute l’une des qualités essentielles requises chez un dirigeant d’entreprise, il a été renvoyé et sa première femme a demandé le divorce dès le lendemain.

  — Oui, Monique, vous seriez surprise de ce qu’on peut découvrir à propos de quelqu’un qu’on croyait connaître.

  Rubrique des potins

  Nous, on ne vous a rien dit…

  Petite phrase entendue entre deux coupes de champagne, à la réception donnée par Monique de Vouvray et son mari, Jean-Luc Renault, pour fêter le renouvellement de leurs vœux de mariage : « Pourquoi est-ce qu’à chaque fois qu’un couple renouvelle ses vœux de mariage, leur relation explose six mois plus tard ? »

  Jalousie ?

  Ou, comme l’on dit, in vino veritas ?

  9

  — Et elle m’a répondu : « Oui, bon, ça ira », dis-je à Jack dans le taxi qui remonte Park Avenue.

  Nous avons déjà un quart d’heure de retard et je ne veux surtout pas que mes parents attendent davantage chez le fleuriste. Je prie pour qu’ils aient oublié de servir à ma mère la traditionnelle coupe de champagne offerte pour célébrer le futur mariage. Je vois déjà le tableau, ma mère titubant au milieu des bégonias pendant que mon père marchande pied à pied une bonne ristourne sur les compositions florales de l’enterrement du week-end précédent.

  — « Ça ira ? » demande Jack d’un air abasourdi en baissant la tête pour me regarder.

  Chaque fois que nous prenons un taxi tous les deux, il met son bras sur le dossier afin que je me love dans ses bras et j’adore cela.

  — Oui, c’est ce qu’elle a dit. J’ai demandé à ta sœur Elisabeth d’être demoiselle d’honneur et elle a dit, mot pour mot : « Oui, bon, ça ira. »

  — Je croyais que tu parlais de Patricia.

  — C’était la plus âgée. Laquelle est-ce ?

  — Patricia puis Elisabeth puis Lisa, dit-il en comptant sur ses doigts.

  — Bien, alors c’était Patricia.

  — Cela lui ressemble bien, dit-il en fronçant les sourcils.

  — Vraiment? dis-je tout excitée à l’idée d’apprendre un potin sur la famille Solomon.

  Jack ne dit jamais de mal de sa famille. Jamais. Du reste, il ne parle jamais de sa famille, ni en bien ni en mal, alors je frémis de plaisir à la perspective d’un scoop. En tant qu’enfant unique, je n’ai jamais grand-chose à raconter sur les autres membres de ma famille.

  (Papa : « Est-ce que tu sais si ta mère fait encore du ragoût pour le dîner ? »

  Moi : « Pourquoi ne le lui demandes-tu pas toi-même ? Elle est juste là. »)

  Oui, c’est vrai, quel est l’intérêt d’avoir une grande famille si on ne peut pas dire du mal les uns des autres ?

  — Non, pas vraiment. Je croyais que je dire ça pour être toujours d’accord avec toi en toute occasion comme tu me l’as demandé.

  — Oui, et ça marche, dis-je en l’embrassant sur les lèvres.

  — Elle a peut-être réagi ainsi, sans grand enthousiasme, parce que tu ne l’as pas appelée par son prénom ?

  — Ce n’est pas faux !

  Les rues défilent devant nos yeux, nous passons devant Helmsley Building, puis devant Grand Central Station et nous entrons dans Midtown Manhattan. Le fleuriste est sur la 61e, entre Park et Madison. Nous y sommes presque. Mais ce n’est pas pour cela que nous ne parlons plus. Nous ne parlons plus parce que nous n’avons plus de sujets de conversation. Nous ne pouvons pas parler de travail – l’affaire de Monique est la plus grosse affaire de nos carrières respectives – et nous ne pouvons pas parler du mariage. Jack sait que je suis agacée que mes parents aient consenti à un mariage au Pierre alors qu’ils rêvaient pour leur fille unique d’un mariage juif traditionnel à la synagogue dans le South Shore de Long Island.

  Notre taxi s’arrête juste devant la vitrine de Maximo Fleurs Concept et je sors pendant que Jack paie la course. La façade de la boutique est entièrement décorée de plantes. Lierre et rosiers grimpants montent à l’assaut du mur de pierre. Le rouge cramoisi des roses se mêle artistiquement au vert profond du lierre et, alors que nous passons les portes de bois couleur cerise, une délicieuse odeur de lavande et de lilas nous ensorcèle, au point que nous nous arrêtons pour prendre une grande bouffée d’air parfumé. Une fois à l’intérieur, Jack prend ma main et se penche vers moi pour m’embrasser.

  — Voilà les jeunes mariés ! s’écrie ma mère.

  — Nous ne sommes pas jeunes mariés, maman, nous sommes à peine fiancés ! dis-je en cherchant la bouteille de champagne des yeux.

  — Ah, notre petit couple est arrivé ! dit le fleuriste en s’avançant vers nous avec deux coupes de champagne à la main.

  Voilà donc le coupable, me dis-je en prenant la coupe et en jetant à ma mère un regard consterné. Elle anticipe mon geste alors que je tends le bras pour lui enlever sa coupe des mains, et se met à l’abri derrière mon père, hors de portée.

  — Je suis Maximo, dit le fleuriste avec emphase en ouvrant les bras, comme s’il venait de faire un tour de magie.

  Il a un accent espagnol ou italien et esquisse une petite révérence avant de nous tendre la main. Il serre d’abord celle de Jack puis prend la mienne et me fait un baisemain. A l’espagnole.

  Ou à l’italienne.

  — Oh, Maximo, glousse sottement ma mère.

  J’adresse un petit sourire à Maximo et un regard noir à ma mère. Je ne comprends pas pourquoi elle flirte comme ça avec lui, puisque tout le monde sait que Maximo dirige cette boutique avec son compagnon, Federico.

  — Je pensais à des roses blanches, dit ma mère en me prenant par la main pour visiter la boutique. Maximo a une très belle exposition dans l’arrière-boutique qui est tout à fait dans nos prix.

  Elle insiste lourdement sur « nos prix » et adresse à Maximo un regard appuyé. Il rit poliment comme si ce qu’elle venait de dire était très amusant.

  — Le type que je connais sur Island peut le faire pour moins cher, dit mon père en s’adossant à un treillage qui a l’air hors de prix.

  — On ne peut pas faire venir des fleurs de Long Island pour un mariage dans un hôtel de New York, proteste ma mère, qui lâche mon bras et se dirige vers mon père.

  Depuis qu’ils ont décidé que la réception aurait lieu au Pierre, elle est enchantée de cette idée. Je suis ravie pour elle qu’elle ait quelque chose à raconter lors de ses parties de mah-jong, maintenant que Monique ne fait plus ma robe.

  — Comment ? Alors, maintenant toi aussi, tu détestes Long Island ?

  — Personne ne déteste Long Island, dis-je avec un sourire en me rapprochant de Jack, qui passe un bras autour de mes épaules.

  — Oh, dit mon père, il n’y a que les synagogues de Long Island que tout le monde déteste.

  — Personne ne déteste quoi que ce soit, monsieur Miller, dit Jack en se détachant de moi et en s’approchant de mon père. C’est seulement que… c’est idiot. Vous savez, mes parents ont toujours rêvé que je me marie au Pierre. Quand ils se sont mariés, ils venaient juste d’avoir leurs diplômes et n’avaient pas un sou en poche. Leurs parents ont eu du mal à leur offrir un mariage convenable et ils n’ont même pas pu inviter tous leurs amis. Alors maintenant, après avoir travaillé si dur pour obtenir ce qu’ils ont aujourd’hui, ils désirent seulement m’offrir le mariage qu’ils n’ont pas pu s’offrir. J’espère que vous le comprenez.

  — Notre Jackie est un type vraiment bien ! dit ma mère en serrant Jack dans ses bras.

  Mon regard croise celui de mon père. Je sais ce qu’il pense. Ses parents n’ont-ils pas déjà organisé trois autres mariages ? Mais nous ne disons rien.

  Et, pourtant, je ne suis pas loin de penser comme lui.

  — Et si nous laissions nos tourtereaux faire un petit tour pour faire leur choix? propose Maximo en s’interposant au milieu de cette scène de famille touchante.
r />   — Allez, jeunes gens, dit-il en nous prenant Jack et moi par la main, allez et trouvez l’inspiration!

  Nous nous enfonçons main dans la main dans une forêt parfumée. De l’extérieur, on ne devine pas à quel point la boutique est profonde. On a l’impression que c’est un magasin comme il y en tant à Manhattan. Mais plus nous progressons, plus il semble profond, comme dans les rêves où l’on découvre que sa propre maison a des pièces supplémentaires secrètes.

  — Pourquoi n’as-tu pas fait preuve d’autant de diplomatie avec mon père, l’autre soir chez tes parents ? dis-je à Jack alors que nous passons sous un portique décoré d’hortensias roses et que nous nous dirigeons vers un petit pont enjambant un minuscule cours d’eau.

  — Tu as raison. Je suis d’accord à cent pour cent avec ce que tu viens de dire et tu as toujours raison. Sur tout. Toujours.

  — Jack, je suis sérieuse, dis-je en observant le petit torrent en-dessous de nous.

  Il forme des vagues délicates et le bruit de l’eau qui coule est merveilleusement apaisant.

  — Tu sais à quel point ma relation avec mon père est difficile, dit Jack d’une voix grave en me forçant à lever les yeux vers lui. Tu sais combien c’est difficile de lui tenir tête. Ma famille ne ressemble pas à la tienne.

  Ses yeux bleus paraissent plus sombres que d’habitude. Il se passe la main dans les cheveux.

  — Je sais, Jackie, je sais.

  — Avec lui, je fais de mon mieux. Est-ce que tu peux essayer de le comprendre ?

  — Je sais, dis-je, j’espérais seulement que tu savais ce qui était important.

  — Je le sais, dit-il en esquissant un sourire. Ne t’ai-je pas dit que tu pouvais acheter toutes les paires de Manolo que tu voulais ?

  — Et de Baby Manolo, qui n’existent même pas. Tu me l’as aussi promis.

  — Oui, même des Baby Manolo. Cela signifie-t-il que tu renonces à l’affaire? demande-t-il d’un air gourmand.

  — Mon Dieu, non, Jackie ! C’est le premier gros client que j’apporte à la boîte et la première occasion que j’ai de devenir avocate principal sur une affaire. Pourquoi renoncerais-je ? Toi, tu pourrais renoncer! Il y a des millions d’affaires que tu pourrais diriger chez Gilson, Hecht et Trattner en ce moment même !

 

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