by Jules Verne
Cinq cents pas plus loin, il arriva au seuil d'un escalier qui se déroulait dans l'épaisseur du mur.
Était-il enfin au donjon qui se dressait au milieu de la place d'armes ? Il avait lieu de le croire.
Cependant, cet escalier ne devait pas être l'escalier principal qui accédait aux divers étages. Il ne se composait que d'une suite d'échelons circulaires, disposés comme les filets d'une vis à l'intérieur d'une cage étroite et obscure.
Franz monta sans bruit, écoutant, mais n'entendant rien, et, au bout d'une vingtaine de marches, il s'arrêta sur un palier.
Là, une porte s'ouvrait attenant à la terrasse, dont le donjon était entouré à son premier étage.
Franz se glissa le long de cette terrasse et, en prenant le soin de s'abriter derrière le parapet, il regarda dans la direction du plateau d'Orgall.
Plusieurs hommes apparaissaient encore au bord de la sapinière, et rien n'indiquait qu'ils voulussent se rapprocher du burg.
Décidé à rejoindre le baron de Gortz avant qu'il se fût enfui par le tunnel du col, Franz contourna l'étage et arriva devant une autre porte, où la vis de l'escalier reprenait sa révolution ascendante.
Il mit le pied sur la première marche, appuya ses deux mains aux parois, et commença à monter.
Toujours même silence.
L'appartement du premier étage n'était point habité.
Franz se hâta d'atteindre les paliers qui donnaient accès aux étages supérieurs.
Lorsqu'il eut atteint le troisième palier, son pied ne rencontra plus de marche. Là se terminait l'escalier, qui desservait l'appartement le plus élevé du donjon, celui que couronnait la plate-forme crénelée, où flottait autrefois l'étendard des barons de Gortz.
La paroi, à gauche du palier, était percée d'une porte, fermée en ce moment.
A travers le trou de la serrure, dont la clef était en dehors, filtrait un vif rayon de lumière.
Franz écouta et ne perçut aucun bruit à l'intérieur de l'appartement.
En appliquant son oeil à la serrure, il ne distingua que la partie gauche d'une chambre, qui était très éclairée, la partie droite étant plongée dans l'ombre.
Après avoir tourné la clef doucement, Franz poussa la porte qui s'ouvrit.
Une salle spacieuse occupait tout cet étage supérieur du donjon. Sur ses murs circulaires s'appuyait une voûte à caissons, dont les nervures, en se rejoignant au centre, se fondaient en un lourd pendentif. Des tentures épaisses, d'anciennes tapisseries à personnages, recouvraient ses parois. Quelques vieux meubles, bahuts, dressoirs, fauteuils, escabeaux, la meublaient assez artistement. Aux fenêtres pendaient d'épais rideaux, qui ne laissaient rien passer au-dehors de la clarté intérieure. Sur le plancher se développait un tapis de haute laine, sur lequel s'amortissaient les pas.
L'arrangement de la salle était au moins bizarre, et, en y pénétrant, Franz fut surtout frappé du contraste qu'elle offrait, suivant qu'elle était baignée d'ombre ou de lumière.
A droite de la porte, le fond disparaissait au milieu d'une profonde obscurité.
A gauche, au contraire, une estrade, dont la surface était drapée d'étoffes noires, recevait une puissante lumière, due à quelque appareil de concentration, placé en avant, mais de manière à ne pouvoir être aperçu.
A une dizaine de pieds de cette estrade, dont il était séparé par un écran à hauteur d'appui, se trouvait un antique fauteuil à long dossier, que l'écran entourait d'une sorte de pénombre.
Près du fauteuil, une petite table, recouverte d'un tapis, supportait une boîte rectangulaire.
Cette boîte, longue de douze à quinze pouces, large de cinq à six, dont le couvercle, incrusté de pierreries, était relevé, contenait un cylindre métallique.
Dès son entrée dans la salle, Franz s'aperçut que le fauteuil était occupé.
Là, en effet, il y avait une personne qui gardait une complète immobilité, la tête renversée contre le dos du fauteuil, les paupières closes, le bras droit étendu sur la table, la main appuyée sur la partie antérieure de la boîte.
C'était Rodolphe de Gortz.
Était-ce donc pour s'abandonner au sommeil que le baron avait voulu passer cette dernière nuit à l'extrême étage du vieux donjon ?
Non !... Cela ne pouvait être, d'après ce que Franz lui avait entendu dire à Orfanik.
Le baron de Gortz était seul dans cette chambre, d'ailleurs, et, conformément aux ordres qu'il avait reçus, il n'était pas douteux que son compagnon ne se fût déjà enfui par le tunnel.
Et la Stilla ?... Rodolphe de Gortz n'avait-il pas dit aussi qu'il voulait l'entendre une dernière fois dans ce château des Carpathes, avant qu'il n'eût été détruit par l'explosion ?... Et pour quelle autre raison aurait-il regagné cette salle, où elle devait venir, chaque soir, l'enivrer de son chant ?...
Où était donc la Stilla ?...
Franz ne la voyait ni ne l'entendait...
Après tout, qu'importait, maintenant que Rodolphe de Gortz était à la merci du jeune comte !... Franz saurait bien le contraindre à parler. Mais, étant donné l'état de surexcitation où il se trouvait, n'allait-il pas se jeter sur cet homme qu'il haïssait comme il en était haï, qui lui avait enlevé la Stilla... la Stilla, vivante et folle... folle par lui... et le frapper ?...
Franz vint se poster derrière le fauteuil. Il n'avait plus qu'un pas à faire pour saisir le baron de Gortz, et, le sang aux yeux, la tête perdue, il levait la main...
Soudain la Stilla apparut.
Franz laissa tomber son couteau sur le tapis.
La Stilla était debout sur l'estrade, en pleine lumière, sa chevelure dénouée, ses bras tendus, admirablement belle dans son costume blanc de l'Angélica d'Orlando, telle qu'elle s'était montrée sur le bastion du burg. Ses yeux, fixés sur le jeune comte, le pénétraient jusqu'au fond de l'âme...
Il était impossible que Franz ne fût pas vu d'elle, et, pourtant, la Stilla ne faisait pas un geste pour l'appeler... elle n'entrouvrait pas les lèvres pour lui parler... Hélas ! elle était folle !
Franz allait s'élancer sur l'estrade pour la saisir entre ses bras, pour l'entraîner au-dehors...
La Stilla venait de commencer à chanter. Sans quitter son fauteuil, le baron de Gortz s'était penché vers elle. Au paroxysme de l'extase, le dilettante respirait cette voix comme un parfum, il la buvait comme une liqueur divine. Tel il était autrefois aux représentations des théâtres d'Italie, tel il était alors au milieu de cette salle, dans une solitude infinie, au sommet de ce donjon, qui dominait la campagne transylvaine !
Oui ! la Stilla chantait !... Elle chantait pour lui... rien que pour lui !... C'était comme un souffle s'exhalant de ses lèvres, qui semblaient être immobiles... Mais, si la raison l'avait abandonnée, du moins son âme d'artiste lui était-elle restée toute entière !
Franz, lui aussi, s'enivrait du charme de cette voix qu'il n'avait pas entendue depuis cinq longues années... Il s'absorbait dans l'ardente contemplation de cette femme qu'il croyait ne jamais revoir, et qui était là, vivante, comme si quelque miracle l'eût ressuscitée à ses yeux !
Et ce chant de la Stilla, n'était-ce pas entre tous celui qui devait faire vibrer plus vivement au coeur de Franz les cordes du souvenir ? Oui ! il avait reconnu le finale de la tragique scène d' Orlando, ce finale où l'âme de la cantatrice s'était brisée sur cette dernière phrase :
Innamorata, mio cuore tremante,
Voglio morire...
Franz la suivait note par note, cette phrase ineffable... Et il se disait qu'elle ne serait pas interrompue, comme elle l'avait été sur le théâtre de San-Carlo !... Non !... Elle ne mourrait pas entre les lèvres de la Stilla, comme elle était morte à sa représentation d'adieu...
Franz ne respirait plus... Toute sa vie était attachée à ce chant... Encore quelques mesures, et ce chant s'achèverait dans toute son incomparable pureté...
Mais voici que la voix commence à faiblir... On dirait que la Stilla hésite en répétant ces mots d'une douleur p
oignante :
Voglio morire...
La Stilla va-t-elle tomber sur cette estrade comme elle est autrefois tombée sur la scène ?...
Elle ne tombe pas, mais le chant s'arrête à la même mesure, à la même note qu'au théâtre de San-Carlo...
Elle pousse un cri... et c'est le même cri que Franz avait entendu ce soir-là...
Et pourtant, la Stilla est toujours là, debout, immobile, avec son regard adoré, — ce regard qui jette au jeune comte toutes les tendresses de son âme...
Franz s'élance vers elle... Il veut l'emporter hors de cette salle, hors de ce château...
A ce moment, il se rencontre face à face avec le baron, qui venait de se relever.
« Franz de Télek !... s'écrie Rodolphe de Gortz. Franz de Télek qui a pu s'échapper... »
Mais Franz ne lui répond même pas, et, se précipitant vers l'estrade :
« Stilla... ma chère Stilla, répète-t-il, toi que je retrouve ici... vivante...
— Vivante... la Stilla... vivante !... » s'écrie le baron de Gortz.
Et cette phrase ironique s'achève dans un éclat de rire, où l'on sent tout l'emportement de la rage.
« Vivante !... reprend Rodolphe de Gortz. Eh bien ! que Franz de Télek essaie donc de me l'enlever ! »
Franz a tendu les bras vers la Stilla, dont les yeux sont ardemment fixés sur lui...
A ce moment, Rodolphe de Gortz se baisse, ramasse le couteau qui s'est échappé de la main de Franz, et il le dirige vers la Stilla immobile...
Franz se précipite sur lui, afin de détourner le coup qui menace la malheureuse folle...
Il est trop tard... le couteau la frappe au coeur...
Soudain, le bruit d'une glace qui se brise se fait entendre, et, avec les mille éclats de verre, dispersés à travers la salle, disparaît la Stilla...
Franz est demeuré inerte... Il ne comprend plus... Est-ce qu'il est devenu fou, lui aussi ?...
Et alors Rodolphe de Gortz de s'écrier :
« La Stilla échappe encore à Franz de Télek !... Mais sa voix... sa voix me reste... Sa voix est à moi... à moi seul... et ne sera jamais à personne ! »
Au moment où Franz va se jeter sur le baron de Gortz, ses forces l'abandonnent, et il tombe sans connaissance au pied de l'estrade.
Rodolphe de Gortz ne prend même pas garde au jeune comte. Il saisit la boîte déposée sur la table, il se précipite hors de la salle, il descend au premier étage du donjon ; puis, arrivé sur la terrasse, il la contourne, et il allait gagner l'autre porte, lorsqu'une détonation retentit.
Rotzko, posté au rebord de la contrescarpe, venait de tirer sur le baron de Gortz.
Le baron ne fut pas atteint, mais la balle de Rotzko fracassa la boîte qu'il serrait entre ses bras.
Il poussa un cri terrible.
« Sa voix... sa voix !... répétait-il. Son âme... l'âme de la Stilla... Elle est brisée... brisée... brisée !... »
Et alors, les cheveux hérissés, les mains crispées, on le vit courir le long de la terrasse, criant toujours : « Sa voix... sa voix !... Ils m'ont brisé sa voix !... Qu'ils soient maudits ! »
Puis, il disparut à travers la porte, au moment où Rotzko et Nic Deck cherchaient à escalader l'enceinte du burg, sans attendre l'escouade des agents de police.
Presque aussitôt, une formidable explosion fit trembler tout le massif du Plesa. Des gerbes de flammes s'élevèrent jusqu'aux nuages, et une avalanche de pierres retomba sur la route du Vulkan.
Des bastions, de la courtine, du donjon, de la chapelle du château des Carpathes, il ne restait plus qu'une masse de ruines fumantes à la surface du plateau d'Orgall.
XVII
On ne l'a point oublié, en se reportant à la conversation du baron et de Orfanik, l'explosion ne devait détruire le château qu'après le départ de Rodolphe de Gortz. Or, au moment où cette explosion s'était produite, il était impossible que le baron eût eu le temps de s'enfuir par le tunnel sur la route du col. Dans l'emportement de la douleur, dans la folie du désespoir, n'ayant plus conscience de ce qu'il faisait, Rodolphe de Gortz avait-il provoqué une catastrophe immédiate dont il devait avoir été la première victime ? Après les incompréhensibles paroles qui lui étaient échappées, au moment où la balle de Rotzko venait de briser la boîte qu'il emportait, avait-il voulu s'ensevelir sous les ruines du burg ?
En tout cas, il fut très heureux que les agents, surpris par le coup de fusil de Rotzko, se trouvassent encore à une certaine distance, lorsque l'explosion ébranla le massif. C'est à peine si quelques-uns furent atteints par les débris qui tombèrent au pied du plateau d'Orgall. Seuls, Rotzko et le forestier étaient alors au bas de la courtine, et, en vérité, ce fut miracle qu'ils n'eussent pas été écrasés sous cette pluie de pierres.
L'explosion avait donc produit son effet, lorsque Rotzko, Nic Deck et les agents parvinrent, sans trop de peine, à franchir l'enceinte, en remontant le fossé, qui avait été à demi comblé par le renversement des murailles.
Cinquante pas au-delà de la courtine, un corps fut relevé au milieu des décombres, à la base du donjon.
C'était celui de Rodolphe de Gortz. Quelques anciens du pays — entre autres maître Koltz — le reconnurent sans hésitation.
Quant à Rotzko et à Nic Deck, ils ne songeaient qu'à retrouver le jeune comte. Puisque Franz n'avait pas reparu dans les délais convenus entre son soldat et lui, c'est qu'il n'avait pu s'échapper du château.
Mais Rotzko n'osait espérer qu'il eût survécu, qu'il ne fût pas une victime de la catastrophe ; aussi pleurait-il à grosses larmes, et Nic Deck ne savait comment le calmer.
Cependant, après une demi-heure de recherches, Lejeune comte fut retrouvé an premier étage du donjon, sous un arc-boutement de la muraille, qui l'avait empêché d'être écrasé.
« Mon maître... mon pauvre maître...
—Monsieur le comte... »
Ce furent les premières paroles que prononcèrent Rotzko et Nic Deck, lorsqu'ils se penchèrent sur Franz. Ils devaient le croire mort, il n'était qu'évanoui.
Franz rouvrit les veux ; mais son regard sans fixité ne semblait ni reconnaître Rotzko ni l'entendre.
Nic Deck, qui avait soulevé le jeune comte dans ses bras, lui parla encore ; il ne fit aucune réponse.
Ces derniers mots du chant de la Stilla s'échappaient seuls de sa bouche :
Innamorata... Voglio morire...
Franz de Télek était fou.
XVIII
Personne, sans doute, puisque le jeune comte avait perdu la raison, n'aurait jamais eu l'explication des derniers phénomènes dont le château des Carpathes avait été le théâtre, sans les révélations qui furent faites dans les circonstances que voici :
Pendant quatre jours, Orfanik avait attendu, comme c'était convenu, que le baron de Gortz vînt le rejoindre à la bourgade de Bistritz. En ne le voyant pas reparaître, il s'était demandé s'il n'avait pas été victime de l'explosion. Poussé alors par la curiosité autant que par l'inquiétude, il avait quitté la bourgade, il avait repris la route de Werst, et il était revenu rôder aux environs du burg.
Mal lui en prit, car les agents de la police ne tardèrent pas à s'emparer de sa personne sur les indications de Rotzko, qui le connaissait et de longue date'.
Une fois dans la capitale du comitat, en présence des magistrats devant lesquels il fut conduit, Orfanik ne fit aucune difficulté de répondre aux questions qui lui furent posées au cours de l'enquête ordonnée sur cette catastrophe.
Nous avouerons même que la triste fin du baron Rodolphe de Gortz ne parut pas émouvoir autrement ce savant égoïste et maniaque, qui n'avait à coeur que ses inventions.
En premier lieu, sur les demandes pressantes de Rotzko, Orfanik affirma que la Stilla était morte, et — ce sont les expressions mêmes dont il se servit —, qu'elle était enterrée et bien enterrée depuis cinq ans dans le cimetière du Campo Santo Nuovo, à Naples.
Cette affirmation ne fut pas le moindre des étonnements que devait provoquer cette étran
ge aventure.
En effet, si la Stilla était morte, comment se faisait-il que Franz eût pu entendre sa voix dans la grande salle de l'auberge, puis la voir apparaître sur le terre-plein du bastion, puis s'enivrer de son chant, lorsqu'il était enfermé dans la crypte ?... Enfin comment l'avait-il retrouvée vivante dans la chambre du donjon ?
Voici l'explication de ces divers phénomènes, qui semblaient devoir être inexplicables.
On se souvient de quel désespoir avait été saisi le baron de Gortz, lorsque le bruit s'était répandu que la Stilla avait pris la résolution de quitter le théâtre pour devenir comtesse de Télek. L'admirable talent de l'artiste, c'est-à-dire toutes ses satisfactions de dilettante, allaient lui manquer.
Ce fut alors que Orfanik lui proposa de recueillir, au moyen d'appareils phonographiques, les principaux morceaux de son répertoire que la cantatrice se proposait de chanter à ses représentations d'adieu. Ces appareils étaient merveilleusement perfectionnés à cette époque, et Orfanik les avait rendus si parfaits que la voix humaine n'y subissait aucune altération, ni dans son charme, ni dans sa pureté.
Le baron de Gortz accepta l'offre du physicien. Des phonographes furent installés successivement et secrètement au fond de la loge grillée pendant le dernier mois de la saison. C'est ainsi que se gravèrent sur leurs plaques, cavatines, romances d'opéras ou de concerts, entre autres, la mélodie de Stéfano et cet air final d'Orlando qui fut interrompu par la mort de la Stilla.
Voici en quelles conditions le baron de Gortz était venu s'enfermer au château des Carpathes, et là, chaque soir, il pouvait entendre les chants qui avaient été recueillis par ces admirables appareils. Et non seulement il entendait la Stilla, comme s'il eût été dans sa loge, mais — ce qui peut paraître absolument incompréhensible —, il la voyait comme si elle eût été vivante, devant ses yeux.
C'était un simple artifice d'optique.
On n'a pas oublié que le baron de Gortz avait acquis un magnifique portrait de la cantatrice. Ce portrait la représentait en pied avec son costume blanc de l'Angélica d'Orlando et sa magnifique chevelure dénouée. Or, au moyen de glaces inclinées suivant un certain angle calculé par Orfanik, lorsqu'un foyer puissant éclairait ce portrait placé devant un miroir, la Stilla apparaissait, par réflexion, aussi « réelle » que lorsqu'elle était pleine de vie et dans toute la splendeur de sa beauté. C'est grâce à cet appareil, transporté pendant la nuit sur le terre-plein du bastion, que Rodolphe de Gortz l'avait fait apparaître, lorsqu'il avait voulu attirer Franz de Télek ; c'est grâce à ce même appareil que Lejeune comte avait revu la Stilla dans la salle du donjon, tandis que son fanatique admirateur s'enivrait de sa voix et de ses chants.