City Girl

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City Girl Page 7

by Sarah Mlynowski


  Je me tortille jusqu’à l’arrière de la voiture en pestant contre Marc. Il ne pouvait pas acheter une quatre portes ? Tiens, un sac à hamburgers par terre. Le sac est plein. Discrètement, je l’ouvre. A vue d’œil, le contenu de ce sac est en stationnement illégal à l’arrière de cette voiture depuis les grandes vacances. A vue de nez, il a décidé de camper pour l’hiver. Mais que fait la police ?

  — Il faudra songer à faire nettoyer ton carrosse, déclare celle-ci au même instant en fronçant ses narines d’un air pincé.

  Je la vois tourner la tête en tous sens avant d’arrêter son regard sur l’objet du délit. Puis elle sort de son sac à main une paire de gants de latex qu’elle enfile avec soin, ramasse l’OPNI (Objet Puant Non Identifié) entre le pouce et l’index comme si elle tenait une couche souillée et sort de la voiture pour le jeter dans une poubelle.

  Marc la regarde faire avec un calme olympien — je devrais dire un calme olympique. Les championnats olympiques de calme, ça existe ? Vu la pression que lui met Sam, je pense que Marc mérite la première marche sur le podium. A sa place, j’aurais eu envie d’étaler le contenu du sac sur le carrelage de la salle de bains de Sam. Avec un cynisme que je ne me connais pas, je caresse cette idée quelques instants.

  Lorsque nous arrivons au parking du multiplex de vingt-quatre salles de cinéma, il ne reste plus une place. Toute la ville semble s’être donné rendez-vous ici ce soir. Que fichent ces gens ici ? Ils n’ont rien d’autre à faire ? Pourquoi ne sont-ils pas en boîte, dans un bar ou au restaurant au lieu de venir au cinéma vivre leur vie par procuration ?

  Et moi, qu’est-ce que je fiche là ? Je devrais être au Point G en train de prouver au monde que je suis la fille la plus cool et la plus sexy de tout Boston. Je devrais être dans un restaurant chic en train d’écouter Jonathan Gradinger me demander en mariage. Je devrais être en Thaïlande sur une plage de sable blanc à faire des folies de mon corps avec x. Ou y, ou z. Ou les trois à la fois. Au lieu de quoi je suis coincée à l’arrière d’une Honda Civic deux portes parfumée au hamburger rance en train de tourner sur un parking bondé pendant que Sam et Marc commencent à s’engueuler. Et en plus, on va rater le générique.

  Finalement, c’est ce que je préfère dans les James Bond. Le générique. Ces silhouettes de filles qui ondulent en rythme sur des canons de revolver. Pardon ? Sexuel ? Qui a dit sexuel ?

  — Tu n’aurais pas pu nous déposer devant l’entrée ? gémit Sam.

  — Désolé, s’excuse Marc.

  — Si tu nous avais déposées, on aurait déjà les tickets.

  — Si vous étiez descendues à l’heure, je ne vous aurais pas attendues vingt minutes et on serait arrivés avant la foule.

  Enfin, il trouve une place et je peux m’extraire de cette saleté de boîte de conserve sur roues.

  — Dépêchons, les filles, on va être en retard.

  Je peux savoir ce qu’il me reproche ? D’avoir de petites jambes ? Et moi, je lui reproche d’avoir une petite voiture ? S'il nous avait déposées devant l’entrée, on aurait déjà les…

  Stop. Voilà que je réagis comme Sam. Est-ce qu’on est toutes génétiquement programmées pour virer acariâtre dans ce genre de situation ?

  Une fois munis de nos tickets d’entrée, nous nous dirigeons vers le stand de pop-corn. Pourquoi va-t-on voir un film sinon pour s’empiffrer de sucreries ? Un cinoche sans pop-corn c’est comme une sortie en boîte sans cuissardes, ou une pizza sans anchois, ou un Cupidon sans scène de sexe. Sans intérêt. « Un paradigme de non-signifiance », comme dirait Helen.

  — On te garde une place, me lance Sam avant de disparaître vers les salles.

  Je me tourne vers la gamine peroxydée qui tient le stand. Elle a des anneaux dans les sourcils, environ un millimètre de cheveux (violets) sur le crâne (tatoué) et une salopette (trouée) dix tailles trop grande par-dessus un T-shirt (transparent) imprimé de machines à laver. Je réprime un soupir de lassitude. Ce soir, je me sens quasiment centenaire.

  — Un petit pop-corn avec supplément de beurre et une petite orange pressée, s’il vous plaît.

  — Vous ne préférez pas un grand, m’dame ? On vous ressert à la demande.

  M’dame ?

  — Non merci.

  M’dame ? !? Et puis quoi encore ? De toute façon, un « petit pop-corn » suffirait déjà à rassasier une armée de sauterelles.

  — C'est seulement 65 cents de plus.

  Seulement 65 cents de plus ? Il faudrait être stupide pour refuser !

  — Dans ce cas…

  — Je vous mets plutôt le grand gobelet de jus d’orange, m’dame ? C'est seulement 35 cents de plus.

  M’dame ?

  — Non merci.

  — Et on vous remplit le gobelet gratuitement.

  Avec mon film qui commence dans dix-huit secondes chrono, je vois mal quand j’aurais le temps de venir faire remplir mon verre. Mais si c’est gratuit, ça change tout. Je pourrai toujours revenir dès que le film sera fini. Et il me restera de quoi m’apporter un snack pour le boulot. Voilà ce que j’appelle savoir saisir les opportunités.

  Crâne Violet me tend un saladier de jus d’orange et un carton à déménagement rempli de pop-corn. Oh ! des pralines ! J’adore les pralines !

  — Je peux avoir aussi un paquet de pralines ?

  — Voilà. Ça fera 15,50 dollars.

  15,50 dollars ? Comment se fait-il que mon en-cas coûte le double de ma place de cinéma ?

  Flûte ! il faut que j’aille au petit coin. Tant mieux, comme ça je n’aurai plus besoin d’y aller en plein milieu du film. Hum, on peut toujours rêver… Sauf que maintenant, je me sens aussi libre de mes mouvements qu’un cosmonaute en scaphandre. Comment faire pipi sans renverser ma malle de pop-corn, ma bassine de jus d’orange et mon paquet de pralines ?

  La première leçon de survie quotidienne que Jeremy m’a enseignée était de ne jamais percer l’opercule de mon jus de fruits avec la petite paille avant d’être assise dans mon fauteuil. Formulé ainsi, ça peut paraître simplet mais vous n’imaginez pas le nombre de jeans que j’ai inondés de jus d’orange avant de sortir avec lui.

  La dernière leçon de survie quotidienne que je lui dois est de ne jamais sortir avec un salaud comme lui. C'est bien noté, Jer. Et merci encore.

  La salle est déjà plongée dans l’obscurité. Comment vais-je localiser Sam et Marc dans la foule compacte assise dans le noir ? Je descends l’allée en scrutant des rangées de visages qui finissent tous par se ressembler. J’ai l’impression d’être en train de chercher le fameux Martin dans l’un de ces albums pour gosses où le binoclard en marinière rouge se cache dans les recoins les plus invraisemblables d’un dessin aux détails microscopiques.

  Pas ici. Rangée suivante…

  Pas ici. Rangée suivante…

  Pas ici. Rangée suivante…

  L'avantage, dans les albums de Martin, c’est que les personnages vous laissent chercher le héros en paix. J’arrive à la dernière rangée (celle tout en bas de l’écran) dans un concert de « Assise ! », de « Poussez-vous donc ! » et de « Mais qu’est-ce qu’elle fabrique ? » Eh ! les gars, on se calme ! C'est seulement la pub.

  Avec tout ça, je ne vois toujours pas où sont cachés Sam et Marc. J’ai dû les louper. Ils étaient peut-être tout près de l’entrée ? Je remonte l’allée en sens inverse.

  Non, ils n’étaient pas tout près de l’entrée.

  Je fais demi-tour — sans renverser ma benne de pop-corn, ma piscine de jus d’orange et mon paquet de pralines. Enfin, Sam me fait signe. Elle est assise à la première rangée, au pied de l’écran.

  — Excuse-moi, j’ai oublié mes lunettes, murmure-t-elle quand je la rejoins. J’espère que ça ne t’ennuie pas.

  Si, ça m’ennuie d’admirer les exploits du beau James la tête vissée à quarante-cinq degrés vers l’arrière. Et ça m’ennuiera encore plus quand je sortirai de là avec un torticolis. Mais je ne veux pas être impolie et planter Sam pour chercher une place vers le milieu de la salle. Et s
i un mari potentiel me voyait assise seule et en déduisait que je suis tellement solitaire et frustrée que je vais seule au cinéma le samedi soir pour racoler des hommes ? Ou pire, pour m’échapper quelques heures de mon appartement infesté de chats à moitié sauvages ? C'est un risque que je ne peux pas me permettre de négliger.

  Je m’assieds à côté de Sam et je plie le cou en arrière. Vu d’ici, l’écran ressemble à un parallélépipède aplati, et Pierce Brosnan à un lutteur sumo qui aurait reçu une enclume sur la tête.

  Je sens que ça ne va pas aller. Je me penche vers Sam.

  — Je vais aller chercher une place vers le milieu de la salle.

  Je suis une grande fille. Je peux m’asseoir seule dans une salle de cinéma. Je me lève pour chercher une place libre. Justement, j’en vois une là-bas, à côté d’une fille aux cheveux blonds.

  — Assise !

  — Poussez-vous donc !

  — Mais qu’est-ce qu’elle fabrique ?

  Je me glisse enfin dans mon siège en essayant de comprimer contre moi mes provisions au format industriel. Jeremy et moi, on s’asseyait toujours près de l’allée. Il aimait avoir de la place pour étendre ses jambes. Bien entendu, il ne s’est jamais posé la question de savoir si j’avais envie aussi d’être assise près de l’allée.

  Au cinéma, ma spécialité est plutôt de trouver la personne à éviter : l’égoïste qui a décidé que l’accoudoir entre nos deux sièges était sa propriété exclusive, la dame qui ressent le besoin impératif de vous faire la conversation, ou pire, le poète qui gratifie son voisinage de bruits et d’odeurs divers et variés. Chez moi, c’est inné : s’il y a un barjot dans les parages, il est pour moi.

  De façon générale, je peux me vanter de posséder un sixième sens pour les mauvais plans. Pendant les soldes, je tombe systématiquement sur la dernière paire de chaussures en taille 36, le modèle d’exposition avec un pied craquant neuf et l’autre qui a l’air d’avoir fait New York-Pékin aller et retour. Au théâtre, à l’époque où Janie me traînait aux séances d’improvisation du Théatre en Liberté de Danbury, j’avais immanquablement la place derrière le type en sombrero ou la fille en capeline.

  Et au supermarché, je choisis sans jamais faillir la file d’attente la plus longue — celle qui réunit la caissière stagiaire, la cliente qui a oublié sa carte de fidélité et le râleur de service qui ne veut qu’un yaourt sur le paquet de quatre, exige de le payer en tickets-resto et finit par faire un scandale pour qu’on lui rende la monnaie.

  Au moins, ma voisine a la bonne idée de me laisser l’accoudoir. Elle est trop occupée à rouler des patins à son copain pour s’intéresser à un détail aussi mineur. Elle est blonde, délicate, et j’ai beaucoup de mal à ne pas la haïr.

  Moi aussi, je voudrais être blonde et délicate. Et j’échangerais bien mes deux barils de sucreries contre un boyfriend, même un rouquin comme celui de ma voisine.

  Il faut vraiment que j’aille faire pipi. Pourquoi n’y suis-je pas allée tout à l’heure ? Courage, il faut tenir jusqu’à la fin. Et d’ailleurs, je n’ai pas envie de rater une seule scène : Pierce est tellement mignon ! Admirez ce corps d’athlète ! Et ces mains ! Et ce regard !

  Dans ma prochaine vie, je veux être James Bond girl. En attendant, je pourrais essayer de convaincre la responsable marketing de Cupidon de mettre Pierce en couverture d’un de nos titres d’espionnage ? Bien sûr, je ne serais pas conviée à la séance photo, mais Pierce détesterait la (fausse) blonde toute en (faux) seins qu’on lui aurait choisie comme lui-même girl, et justement je passerais par là à ce moment précis, et il me désignerait d’un geste en s’exclamant : « Pourquoi pas elle ? » de sa voix rauque si envoûtante (Oh ! cette voix !), et Helen — qui n’est que responsable de collection et non directrice éditoriale, et qui par conséquent aurait aussi peu de chances que moi d’être là — sursauterait en s’exclamant : « Elle ? Mais elle n’est que secrétaire d’édition ! ». Mais je me tournerais lentement vers Pierce, je le regarderais droit dans les yeux (oh ! ces yeux !) et je demanderais d’un ton de modestie offensée : « Moi ? », et il acquiescerait d’un air enthousiaste, il me tendrait sa main (oh ! cette main !) pour que je le rejoigne devant les projecteurs. Et tandis que l’assistant dirigerait les ventilateurs vers ma superbe crinière aux longues mèches fauves — laissez-moi rêver s’il vous plaît — il se tournerait vers moi pour murmurer à mon oreille : « Sois ma James Bond girl pour la vie ! », et je signerais un contrat mirifique (adieu, Cupidon !) pour jouer une experte de l’ADN en dos-nu blanc et pantalon ultra moulant en stretch argenté.

  Oui, je pourrais essayer…

  Ouh ! la la ! Une scène sous une cascade d’eau. Je ne vais pas me retenir. Il faut vraiment que j’aille au petit coin.

  — Excusez-moi, excusez-moi, excusez-moi…

  — Assise !

  — Poussez-vous donc !

  — Mais qu’est-ce qu’elle fabrique ?

  Je pique un sprint vers les toilettes et me rue dans un box au hasard. J’applique soigneusement des bandes de papier sur le siège — je ne suis pas Sam mais je ne suis pas suicidaire non plus ! — et juste au moment où je m’assieds… swoosh ! la douche froide. Pourquoi faut-il que ces saletés de toilettes à nettoyage automatique se déclenchent juste quand c’est moi qui les utilise ? Mentalement, j’ajoute un alinéa à ma liste noire. Files d’attente aux caisses des supermarchés, boutiques de chaussures à l’époque des soldes, théâtre de Danbury et toilettes publiques. Je réprime un soupir de découragement. Comment puis-je être une James Bond girl convenable si je ne suis même pas fichue d’utiliser des W.-C. publics ?

  Une fois de retour (« Assise ! », « Poussez-vous donc ! », etc.) auprès de ma blonde, je résiste à la tentation de demander à celle-ci de me résumer ce que j’ai manqué. Il ne manquerait plus qu’elle s’imagine que je cherche à sympathiser avec elle ! D’un autre côté, je ne ferais sans doute pas une mauvaise affaire : cette beauté doit traîner dans son sillage un escadron d’éconduits à consoler. Mais j’ai ma dignité.

  Dès que le générique de fin commence à défiler sur l’écran, je me lève d’un bond. Il faut que j’arrive avant les autres au stand de pop-corn. Même si j’ai à peine descendu le quart de mon cornet. J’ai payé, et bon sang de bonsoir, je veux en avoir pour mon argent.

  — Jackie ?

  Je me retourne. Andrew. Andrew Mackenzie, un bras de propriétaire sur l’épaule de la blonde.

  C'est la dernière fois que je m’assieds seule dans une salle de cinéma.

  La future Mme Mackenzie me dévisage avec l’expression de quelqu’un qui se dit : « C'est donc ça, une pauvre frustrée qui n’a pas de petit ami et doit aller seule au cinéma sous peine de passer ses samedis soir dans un appartement infesté de chats à moitié cinglés ? »

  Il est urgent de lever le doute.

  — Salut, Andrew ! Je sais que j’ai l’air d’être seule, mais ce n’est pas le cas. Je suis venue avec des amis mais comme Sam avait oublié ses lunettes et qu’ils se sont assis au premier rang et que j’avais peur d’attraper un torticolis, je suis venue près de toi. Je veux dire, je ne savais pas que tu étais là mais bien sûr je suis ravie de vous rencontrer.

  Mais qu’est-ce que je raconte ? Les Mackenzie me regardent d’un air d’incompréhension totale, puis Andrew paraît se ressaisir.

  — Comment vas-tu ? me demande-t-il en me faisant signe de passer avant lui.

  — Je t’assure, je ne suis pas venue seule.

  Je ne sortirai pas d’ici tant que je n’aurai pas croisé Sam et Marc pour prouver que je ne suis pas seule.

  — Bien sûr. Jackie, je te présente Jessica. Jessica, voici Jackie.

  Je serre la main french-manucurée que me tend la blonde. Celle-ci a vraiment l’air d’une Jessica, avec son carré blond parfait, sa petite robe parfaite, son sourire parfait. D’où sort cette fille ? Andrew ne m’a jamais parlé d’une Jessica. Et de quel droit est-elle aussi parfaite ?

  Soudain, je reconnais Sam et Marc dans le f
lot de la foule qui se dirige vers la sortie. L'autre sortie. A quoi bon prolonger mon supplice ? Je bafouille quelque chose qui ressemble à « raviedevousavoirrencontrés, excusezmoije-doisyaller ! » et je détale sans demander mon reste.

  Au moins, il n’y a pas de file d’attente devant le stand de pop-corn. Pour une bonne raison : le stand est fermé. Je suis la pire James Bond girl de toute l’histoire du cinéma.

  Bof ! de toute façon j’ai horreur des pantalons en stretch argenté. C'est vulgaire et ça doit gratter affreusement.

  Pas de message sur mon répondeur. Non pas que j’en attendais un, notez bien, mais on ne sait jamais. De toute façon, il n’appellerait pas un samedi soir. Cela voudrait dire qu’il pense que je suis chez moi, donc que je n’ai rien d’autre à faire que d’attendre son coup de fil. Et lui, que ferait-il chez lui un samedi soir ?

  Dieu merci, il n’a pas appelé ! Je ne sortirais pas avec un raté qui reste s’ennuyer chez lui le samedi soir !

  Je vais me laver les dents. Dans la douche, les auréoles verdâtres semblent s’être étendues depuis tout à l’heure. Demain, je fais le ménage. Je règle l’alarme du réveil sur 9 heures. 9 h 30. Bon, 10 heures.

  Driiiiiing. 9 h 57, soit en réalité 9 h 48.

  Grhywbrzjk. Il me reste au moins trois minutes avant l’heure officielle de mon réveil. Fiche-moi la paix, papa ! Je débranche mon téléphone, je désactive le réveil et je me rendors.

  Et crotte ! Il est 12 h 43. Il faut que j’aille nettoyer la salle de… Eh ! un message ! Quel est l’inconscient qui m’a appelée à 9 h 57 un dimanche matin ?

  « Clic. Clic. Jackie, c’est Jonathan Gradinger. C'est Jonathan Gradinger. Tu peux me rappeler au 555-2854. 555-2854. A bientôt. A bientôt ! Biip. Biip. »

  5

  Dégivrage complet

  Victoire ! Il a appelé ! Sonnez hautbois, résonnez musettes ! La vie est belle ! Quelle bonne idée j’ai eue de ne pas décrocher quand je dormais ! J’aurais pu dire une énormité. J’aurais pu lui dire à quel point je le trouve supercanon. J’aurais pu lui dire que je n’en reviens pas qu’un type aussi sexy que lui soit encore célibataire.

 

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