Je renonce à calculer les quantités d’hydrates de carbone contenues là-dedans et me lève en vitesse. Je saute dans mes vêtements, soudain affamée. Tant pis pour les abdos, c’est très mauvais de pratiquer la gymnastique à jeun. Et si j’allais faire une crise d’hypoglycémie ?
Refusant de songer qu’au vu du menu qui m’attend, c’est plutôt la crise d’hyperglycémie qui me guette, je rejoins Bubbe Hannah dans la cuisine. Tous les plats sont disposés sur la table autour d’une assiette. Tout ça pour moi ? Le poulet rôti est doré comme je l’aime, la soupe répand un fumet délicieux. Il y a des pâtes dedans, mais je me contenterai du bouillon. Peut-on boire autour des nouilles ? Je vais aussi goûter au poulet mais je ne toucherai pas au kugel aux raisins ni au gâteau roulé.
— Quel festin !
— Au moins une qui mange, soupire Bubbe Hannah. Wendy n’avale rien. « Pas le temps », qu’elle dit. Pas le temps de manger ? Absurrrdités ! Tu veux du pain ?
— Merci, Bubbe Hannah, dis-je en engloutissant une seconde part de poulet. Pas de pain pour moi.
— Jamais ?
— Pas en ce moment. Je fais un régime.
— Mais c’est une maladie ! Tu es toute maigrrre ! Il faut manger, bubelah !
Moi, toute maigre ? Il faut absolument que je m’installe à New York. Pourquoi n’ai-je pas une Bubbe Hannah, moi aussi ?
— C'est un nouveau régime. On supprime les pâtisseries et la viande rouge au profit du poisson et des légumes.
Bubbe Hannah hoche la tête d’un air entendu.
— Je connais. Les goys appellent ça Carrrême.
Je ferme les yeux pour mieux savourer le poulet rôti de Bubbe Hannah. C'est décidé, je m’installe à New York.
— Alors, et ta vie à Boston ? Rrraconte un peu.
— Je m’y plais bien.
— Tu as un fiancé ?
Il y a tant d’espoir dans la voix de Bubbe Hannah que je n’ose pas la décevoir. Je hoche la tête.
— C'est bien. Wendy n’a pas de fiancé. A son âge, quel malheurrr ! Ce n’est pas bon pour une fille de son âge d’êtrrre seule.
— Elle a le temps de rencontrer quelqu’un.
— Elle, oui, mais pas moi ! Il me faut des petits-enfants ! Comment veux-tu qu’elle rencontre un jeune homme avec la vie qu’elle mène ? Mais je suis contente pour toi. La date du mariage est fixée ?
— Heu… pas encore, Bubbe Hannah. Mais je vous tiendrai au courant, promis.
— C'est bien. Tu ne manges pas tes lokshins ? Tu ne les aimes pas ? Il faut manger les lokshins, bubelah. Laisse le couverrrt sur la table quand tu as fini.
Et elle quitte la cuisine. C'est l’heure de la Rrroue de la Forrrtune.
Je finis mes lokshins. Je ne veux pas être impolie. Puis je fais main basse sur le kugel aux raisins et le gâteau roulé. Je n’ai pas le cœur de décevoir une aussi adorable vieille dame.
Après le déjeuner, je prends le métro pour me rendre 34e Rue, regarder les vitrines de Noël de chez Macy’s. Pourquoi ai-je laissé croire à Bubbe Hannah que j’étais fiancée ? Et si personne ne voulait jamais m’épouser ?
Tous les romans édités chez Cupidon reposent sur la même théorie : le héros et l’héroïne étaient faits l’un pour l’autre dès le départ. Mon père dit la même chose de façon moins poétique. « Chaque pot a son couvercle. » Est-ce que tout ça n’est pas absurde ? Et si deux personnes faites l’une pour l’autre ne se rencontrent jamais ? Si elles vivent dans différents pays ? Si elles ratent le seul rendez-vous que le destin leur a accordé ? Par exemple, imaginons le cas de A. et de O. (Annie et Oliver, ou Adriana et Octavio, ou qui vous voulez. C'est juste pour les besoins de la démonstration.)
Dans le Grand Livre de la Vie, il est écrit que A. doit recontrer O. le 24 décembre à 15 heures précises. A 14 h 59, A. éternue et ouvre son sac à main pour chercher un mouchoir. Le temps qu’elle le trouve, se mouche et se repoudre le nez, trop tard, O. l’a croisée et a tourné au coin de la rue sans la voir. Il est 15 h 1, O. vient de sortir de la vie de A. sans même y être entré. Ce n’est pas triste à pleurer, ça ?
Pas étonnant qu’on ait tant de mal à rencontrer l’âme sœur. Pas étonnant qu’on finisse par épouser le premier venu à l’approche de la limite fatidique des vingt-cinq ou trente ans. Pas étonnant qu’il y ait tant de divorces. Sniff… Il te reste un mouchoir, Annie-Adriana ?
Je me mouche très vite, au cas où mon âme sœur croiserait dans les parages de la vitrine de Noël de chez Macy’s. Pas d’âme sœur en vue. Cela signifie-t-il que Jeremy est l’homme de ma vie ? Cela signifie-t-il que je dois lui téléphoner ?
Pas question. Je ne l’appellerai pas.
Je pourrais juste composer son numéro de téléphone et raccrocher très vite dès que j’entends sa voix ? Au moins je saurais si je suis venue ou non pour des prunes dans la Grosse Pomme (hmm… l’humour décapant de Tim m’aurait-il déjà contaminée ?)
Où y a-t-il une cabine téléphonique ? Il faut que j’en trouve une immédiatement. Avant de me dégonfler.
C'est fait. Mon destin est en route. J’écoute la sonnerie résonner dans le combiné. Et si je tombais sur sa mère ?
— Oui ?
C'est lui. C'est lui ! Il est là. Il est au téléphone. Je suis au téléphone avec lui.
— Salut. C'est moi.
Ma voix est étranglée par l’émotion. Va-t-il seulement me reconnaître ?
— Jackie ? Comment vas-tu ?
Il se souvient de moi. C'est toujours ça ! J’ai soudain le cœur plus léger.
— Bien. Et toi ? Heureux d’être de retour ?
— Un peu. Heureux d’avoir pu prendre une bonne douche, surtout. Enfin, tu vois.
Non. C'est quoi, un peu heureux ?
— Comment ça va à Boston ?
— Super.
Tu parles ! J’ai un boulot idiot qui consiste essentiellement à déplacer des virgules, pas d’amies à part une obsessionnelle des calories et une maniaque de l’hygiène folle de son corps, et un ex-futur fiancé qui tire plus vite que son ombre.
— Tes parents vont bien ?
— Ils sont à Hawaii pour les fêtes.
— Tu n’es pas parti avec eux ?
— Je viens d’arriver, j’ai besoin de repos.
— Je suis ici.
C'est sorti tout seul, je le jure.
— Ici ? A New York ?
— Devant chez Macy’s.
— Passe me voir !
Vingt minutes plus tard, j’entre dans la cabine de l’ascenseur de l’immeuble des parents de Jeremy, situé dans l’Upper East Side. L'appartement est au dix-huitième étage. A raison de cinq secondes par étage, j’ai une minute et demie pour ouvrir mon sac à dos, en sortir la tenue que j’avais prévue en cas de rencontre fortuite avec Jeremy, ôter mon jean, mon gros pull, mes chaussettes et mes chaussures, et passer une paire de collants noirs, une minijupe de stretch, mes cuissardes et un T-shirt à manches longues.
Et prier pour que l’ascenseur ne s’arrête pas entre le rez-de-chaussée et le dix-huitième étage pour prendre un passager.
Une chance que les parents de Jeremy n’habitent pas au cinquième étage. Quatre-vingt-dix secondes chrono plus tard, les portes de la cabine s’ouvrent devant moi. Je suis ruisselante de transpiration, mon collant n’est pas remonté jusqu’à la taille et il menace de rouler sous ma jupe, et dans mon sac, mes chaussures de marche sont en train de tacher de boue mon jean et mon pull. A part ça, mission accomplie.
Tiens, je pourrai toujours mettre cet exploit digne d’une James Bond Girl dans mon CV pour le jour où Pierce Brosnan viendra faire ces fameuses prises de vues chez Cupidon. A défaut de Jeremy, je me contenterai de Pierce. Dans la vie, il faut savoir faire des concessions.
Jeremy vient m’ouvrir. Il s’adosse négligemment à la porte et me regarde m’approcher. Pourquoi ai-je soudain l’impression d’avoir les genoux en pâte à modeler ?
En général, quand on retrouve un ex après une longue séparation, on espère vaguement qu’on le trouvera moins att
irant. Je n’ai pas dit « affreux » — rien de plus déprimant que de penser qu’on a été amoureuse d’un vilain canard. Simplement un peu moins craquant, juste assez pour vous donner l’impression qu’il était mieux avec vous et qu’il a commis une grossière erreur en vous plaquant pour une quelconque girafe hollandaise.
Dans son sweat bleu qui lui fait les yeux encore plus bleus, et les joues ombrées d’une légère barbe, Jeremy est beau à croquer. Tiens, on dirait qu’il a bronzé. Et il a un peu maigri.
Elle sentit son cœur battre la chamade. Comment avait-elle pu oublier l’incroyable séduction qui émanait de lui ? Soudain, tout le passé, toutes les rancœurs furent oubliés. Ne restait plus que le désir qui la consumait, un désir fou, brûlant, absolu…
— Salut, toi.
— Salut.
Pourquoi porte-t-il ce parfum-là ? Il sait que c’est mon préféré. Je lève la tête vers lui pour l’embrasser sur la joue, mais il m’attire contre lui. Je sens ses lèvres dans mon cou, puis sur ma bouche, tandis que ses mains ont l’air d’être partout à la fois. Sur mes épaules, dans mon dos, sur mes hanches, sous mon T-shirt…
— Tu veux voir mes photos ?
Il remonte les couvertures sur moi d’une main, tandis que de l’autre il effleure le piercing qui orne mon (futur) ventre plat. Je m’étire paresseusement.
— Bien sûr. A condition de ne pas avoir à me lever.
— Elles sont là.
Après avoir déposé un baiser sur mon front, il se retourne pour ouvrir le tiroir de sa table de chevet, dont il sort deux paquets de photos.
— Je n’ai pas encore eu le temps de les mettre dans un album.
Seulement deux pellicules ? Quand je pense qu’il en avait utilisé quatre le week-end où on est partis au ski ! Il avait les mains trop occupées pour prendre des photos, cette fois-ci ?
Je feuillette rapidement une série de clichés le montrant aux côtés d’inconnus aux yeux bridés. La Hollandaise doit m’attendre, tapie dans le second paquet. J’ouvre ce dernier d’une main résolue.
— Voilà le groupe avec qui j’ai voyagé pendant environ un mois, explique-t-il.
La première photo le représente aux côtés d’un grand brun et de quatre filles — deux asperges blondes, une rousse anorexique et une brune courte sur pattes. Sur les cinq photos suivantes, on suit le même groupe dans ses pérégrinations à travers temples et rizières. Ça l’amuse de jouer avec mes nerfs ?
J’examine les quatre grognasses avec soin. Franchement, je suis aussi bien qu’elles. Laquelle est ma rivale ? Je me retiens de poser la question. Si ça se trouve, il a couché avec les quatre. A tout prendre, j’aimerais autant. Plus il a eu de filles, moins il risque de s’être attaché à une seule. Quand il m’a écrit qu’il avait rencontré quelqu’un, il voulait peut-être dire qu’il avait rencontré quelques-unes ?
Aucun cliché ne le représente seul avec une blonde sculpturale sur fond de soleil couchant. D’habitude, il utilise des trente-six poses. Ai-je effectivement vu soixante-douze photos ? Je n’ai pas pensé à compter mais il me semble qu’il y en avait moins que cela. Arghh ! Il m’a fait voir la version expurgée de ses prises de vues.
Donc, il me cache quelque chose.
— Je vais prendre une douche, dit-il en rangeant les clichés dans leur enveloppe. Tu viens avec moi ?
— Non, je n’ai pas envie de me lever.
En revanche, j’ai très envie d’examiner tranquillement ces deux paquets de photos. Dès que j’entends le bruit de la douche, je sors les clichés de leurs enveloppe pour les compter rapidement. Soixante-neuf. (Serait-ce un signe ?) (Probablement, mais un signe de quoi ?) (Alors là, aucune idée.)
D’un autre côté, tout ça, c’est du passé. Il est revenu. Nous sommes de nouveau ensemble. Je dois faire une croix sur ses incartades.
Je devrais.
Mais qui me dit que je peux lui faire confiance ? Quand il a pris un préservatif tout à l’heure dans le tiroir de la table de chevet, j’ai remarqué que la boîte était déjà ouverte. Or, c’est une boîte neuve. Elle n’a manifestement pas fait la Thaïlande dans un sac à dos. Donc il l’a achetée depuis son retour de vacances.
Je n’ai pas le droit de fouiller dans sa table de nuit, c’est très mal.
Gravement irrespectueux.
Moralement indéfendable.
Et flûte !
C'est une boîte de carton bleu supposée contenir une douzaine de préservatifs. Même en admettant que Jeremy l’ait ouverte juste après mon coup de fil dans un élan d’impatience, il devrait maintenant rester onze capotes dedans. Or, il y en a quatre. Question : où a-t-il mis — je n’ose dire fourré — les sept manquants ?
En entendant s’arrêter le bruit de la douche, je remets précipitamment capotes et photos dans le tiroir.
Sept capotes. Il a fait l’amour sept fois en deux semaines, depuis son retour. Qu’il m’ait trompée en Thaïlande, passe encore. Mais à New York, je ne l’admets pas.
Et avec qui, d’abord ?
En le voyant rentrer dans la chambre, si sexy avec ses cheveux mouillés et son corps musclé juste drapé dans une serviette de bain, j’en oublie mes ruminations. On n’a pas le droit d’être aussi sexy. C'est de la triche.
— J’ai faim, dit-il.
Je l’attire vers moi. Pour l’instant, je lui accorde le bénéfice du doute.
— Tu veux qu’on aille dîner quelque part ?
— En fait, je…
— Tu préfères qu’on se fasse livrer des pizzas ?
Il a soudain l’air d’un gamin pris les doigts dans le pot de Nutella.
— Je ne suis pas libre. Tu sais, le réveillon de Noël, tout ça…
J’essaie de cacher ma déception.
— Tu ne peux pas trouver une excuse ?
— Ça va être difficile. Tu ne m’avais pas dit que tu venais à New York. Si tu m’avais prévenu, c’est avec toi que je serais sorti.
Donc…
— Tu sors avec une autre fille.
Ce n’est pas une question, c’est une affirmation.
Il vient de coucher avec moi alors qu’il a quelqu’un d’autre. Il vient de coucher avec moi alors qu’il a quelqu’un d’autre. Le salaud !
— Qui ? Je veux savoir qui c’est.
Ses prunelles se voilent de gris.
— Ça m’étonnerait.
— Pardon ?
— Ça m’étonnerait que tu veuilles savoir qui c’est.
Horreur. Il sort avec Crystal. Il couche avec cette pimbêche de Crystal Werner. Je vais me suicider. Je me passe tout de suite par la fenêtre ou j’attends d’être dans le métro ? Qu’est-ce qui serait le plus spectaculaire ? Oh ! je le hais ! Je le hais, je le hais, je le hais. Je les hais tous les deux. Qu’ils aillent pourrir en enfer !
Je me lève, très digne.
— Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un joyeux Noël. Et une longue et heureuse vie.
Il éclate de rire. Je suis au bord du suicide et ce salaud trouve ça drôle.
— Ce n’est pas sérieux avec elle. On ne veut pas s’attacher l’un à l’autre. Tu sais très bien que je pars pour Boston dans quelques jours.
Non, je ne sais pas. Personne n’a songé à m’en informer. Et que signifie ce « on » ? Dois-je en déduire qu’il aurait envisagé une relation sérieuse avec elle s’il n’avait pas l’intention de revenir à Boston ? Et moi ? Est-ce qu’il me trompait déjà à l’époque où on était ensemble en expliquant à ses conquêtes que ce n’était pas sérieux avec moi parce qu’il envisageait de partir pour la Thaïlande ?
S'il m’aimait, même un tout petit peu, il ne serait pas parti en Thaïlande. Il m’aurait rappelée dès son retour. Il n’aurait pas utilisé sept capotes en quinze jours.
Je me rhabille en ravalant mes larmes et je quitte l’appartement en claquant violemment la porte. Je le hais ! Je voudrais le voir mourir dans d’atroces souffrances. Dévoré par un requin mangeur d’hommes. Empalé sur un poteau rouillé. Ligoté et coiffé d’un casque diffusant l’intégr
ale des Beach Boys dans sa version remastérisée techno pour boîtes de nuit.
Une fois dans la rue, je pousse la porte de la première boutique, aveuglée par les larmes. C'est une épicerie. Sur ma demande, la caissière me désigne le téléphone, coincé entre les étagères réfrigérantes et la sortie de secours, au fond de la pièce. Il faut que je parle à Wendy.
— Salut, beauté fatale ! dit-elle d’un ton joyeux. Alors, tu réveillonnes avec le beau Jer ?
— Non. Je ne veux plus jamais entendre parler de ce salaud. Je veux rentrer chez Bubbe Hannah.
— Tout de suite ?
— Oui.
— Que s’est-il passé ?
— Rien.
Je retiens mes hoquets. Je ne veux pas sangloter devant l’épicière, qui me jette des coups d’œil curieux tout en faisant mine de ranger des briques de lait dans l’étagère réfrigérante.
— Dis-moi ce qui s’est passé.
Cette fois-ci, Wendy a pris une voix sèche, presque autoritaire. Abandonnant toute fierté, je hoquette :
— Il sssort avec Crysss… Crystal Werner.
Et j’éclate en sanglots. L'épicière me tend un mouchoir en papier.
— Ça va aller, dit-elle doucement (Wendy, pas l’épicière). C'est un salaud. Rien de neuf.
Je me mouche bruyamment. Au point où j’en suis…
— Je sais. J’aurais dû m’en douter. Je me suis encore fait avoir.
Wendy me dit de l’attendre dans l’épicerie. Elle vient me prendre en taxi, elle sera là dans une demi-heure. Je raccroche et, après avoir erré dans les rayons pendant cinq minutes, j’achète une tablette de chocolat. Je vais prendre dix kilos, devenir obèse. Au moins, Jeremy aura une bonne raison de ne pas m’aimer. Tous les garçons qui ne m’aiment pas auront une bonne raison de ne pas m’aimer. Tiens, je vais appeler Sam.
— Jackie ? Alors, raconte ! Ces retrouvailles ?
— Pourries. Je hais cette ville. Tu rentres quand ?
— Après-demain, le 26. Ça s’est mal passé avec Jeremy ?
C'est un euphémisme. Mais je ne me sens pas le courage de revivre cette lamentable expérience.
— Je te raconte tout à mon retour, promis. Moi aussi je rentre après-demain. Parle-moi plutôt de la Floride ?
— Génial !
City Girl Page 24