City Girl

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City Girl Page 29

by Sarah Mlynowski


  — Avoue que c’est génial ! J’arrive à Boston au moment précis où ta colocataire s’en va. Je prends sa chambre ? Non, tu vas vouloir en profiter pour changer. D’accord, je te laisse sa chambre, mais note que je suis sympa. Il y a la télé ? Je préfère te prévenir tout de suite, je ne prends pas les messages téléphoniques pour toi, je ne suis pas ta secrétaire. Et ne compte pas sur moi pour descendre les poubelles, j’ai horreur de ça. Il y a un vide-ordures ?

  Je sens une vague d’effroi monter en moi. Tout ceci doit être un affreux cauchemar. Je vais bientôt m’éveiller et la vie retrouvera son cours normal. Sam viendra me réveiller avec une tasse de café, elle s’assoira sur le lit pour me raconter ses retrouvailles ratées avec Marc, et je lui raconterai mon baiser raté avec Andrew, et on rigolera bien, et…

  — Tu rêves ?

  La voix haut perchée d’Iris me rappelle à la réalité.

  Cette nouvelle année commence mal. Très mal.

  — Iris, reprenons dès le début. Pourquoi veux-tu t’installer chez moi ?

  — Janie a décidé de déménager.

  Ah oui ! l’Arizona. J’avais oublié. Les grands espaces, les horizons, la vie au grand air…

  — Et tu ne devineras pas où ? A Phœnix ! Je n’ai aucune envie d’aller à Phœnix, je viens juste de me faire des amis en Virginie ! Et il fait beaucoup trop chaud, dans ce bled.

  — Oui, mais c’est une…

  — Je me fiche que ce soit une chaleur sèche ! Je ne veux pas aller à Phœnix ! Et je ne veux plus vivre avec cette égoïste ! Même papa n’a pas eu son mot à dire. Dis, tu devrais vraiment aller te laver les dents, tu sens affreusement mauvais.

  Ma sœur est en train de me rendre folle. Comment Janie peut-elle la supporter ? Un instant, l’idée m’effleure que le déménagement en Arizona est un coup monté par Bernie et Janie pour se débarrasser d’Iris.

  — Bon, alors je prends quelle chambre ?

  — Aucune. Janie et Bernie ne te laisseront jamais t’installer chez moi.

  Je ne te laisserai jamais t’installer chez moi.

  — Tu n’as qu’à m’adopter !

  On est toujours aussi bête, à seize ans ? Je refuse de croire que j’ai pu être comme elle autrefois.

  — Iris, je ne peux pas adopter ma propre demi-sœur. Et de toute façon, il me faut une colocataire capable de payer sa part de loyer. Je n’ai pas les moyens de louer cet appartement avec mon seul salaire.

  — Mais je ne travaille pas ! glapit-elle. Tu n’as pas l’intention d’exiger de moi que je paie la moitié d’un loyer exorbitant alors que je suis encore au lycée !

  Zen. Rester zen. Je prends une profonde inspiration et j’expire le plus lentement possible. Au moins, le Tae Kwon Do m’aura servi à quelque chose.

  — Iris, je n’exige rien de toi. Mais tu dois comprendre que je ne peux pas…

  Mais elle est déjà partie. Je l’entends claquer bien fort la porte pour s’enfermer.

  Dans ma chambre.

  Une cafetière bien tassée plus tard, je commence à émerger. Iris boude dans ma chambre. Je n’arrive pas à joindre Janie — pour une fois que j’ai vraiment besoin de lui parler ! Sam aussi est aux abonnés absent. Et je n’ai toujours pas retrouvé mon portefeuille.

  J’ai envie de me recoucher et d’attendre la fin du monde.

  Mais d’abord, il faut que je retrouve mon portefeuille. Où est mon portefeuille ? J’ai dû le laisser hier à l’Orgasme quand j’ai payé mon champagne (le seul mot de champagne suffit à me soulever le cœur. Je ne boirai plus jamais de champagne. Je hais le champagne). Il est vrai que je n’ai pas l’habitude de sortir réellement le portefeuille de mon sac à main. Je me contente de faire semblant, et le type m’arrête d’un geste en s’exclamant : « Pas question ! C'est moi qui t’invite ! » Sauf que cette fois-ci le subterfuge n’a pas fonctionné comme prévu.

  Je hais le champagne et les jolis garçons.

  Après avoir cherché l’Orgasme dans l’annuaire, je compose le numéro. Facile. Enfin, presque. On dirait que mes doigts aussi ont la gueule de bois. Et si j’étais en pleine crise de delirium tremens ? En réalité, mon portefeuille est juste sous mon nez et Iris dort bien tranquillement en Virginie avec son Ken/Karl/Kyle chéri. Non, impossible. Le sac de voyage d’Iris est beaucoup trop encombrant pour tenir dans une hallucination.

  Dring. Dring. Dring.

  On dirait qu’il n’y a personne. Ils doivent être en train de vider mon compte avec ma Visa.

  — L'Orgasme, bonjour.

  Il y a quelqu’un. Sauvée !

  — Bonjour. Je crois que j’ai oublié mon portefeuille hier soir.

  — Je n’ai pas trouvé de portefeuille.

  — Vous êtes sûr ?

  — Oui, désolé.

  — Vous pouvez vérifier, s’il vous plaît ?

  Le type à l’autre bout de la ligne pousse un soupir fatigué. Il n’a pas l’air de comprendre que je suis au bord du suicide.

  — Un instant.

  J’entends des bruits étouffés. Un demi-siècle plus tard environ, le type revient.

  — Je ne trouve rien, désolé. Vous êtes sûre que vous avez cherché partout ?

  Pourquoi les gens posent-ils toujours la même question quand vous avez perdu quelque chose ? Non, je n’ai pas cherché partout. Sinon, j’aurais retrouvé mon portefeuille.

  — Non, mais je suis sûre de l’avoir laissé à votre bar.

  — Alors quelqu’un l’aura emporté.

  Merci, mon vieux. Habile déduction. Et maudits soient tous les Beaux Garçons de la terre !

  J’appelle Sam sur son portable. Je tombe sur sa messagerie. Résignée, je compose le numéro de Marc.

  — Oui ?

  — Salut, c’est Jackie.

  — Salut, Jackie.

  — Ça va ?

  — Oui, et toi, ça va ?

  — Ça va. Je peux parler à Samantha ?

  Pas de temps à consacrer à la non-conversation de Marc. Je ne comprends pas ce que Sam lui trouve. De quoi parlent-ils quand ils sont ensemble ? Suis-je bête ! Ils ne parlent pas, ils baisent.

  Si j’en juge à sa voix, Sam est dans un de ses bons jours.

  — Salut, Jackie ! Bonne année !

  Bonne année toi-même, traîtresse !

  — Samantha, tu peux m’expliquer ce qui se passe ?

  — J’allais justement t’appeler !

  Pourquoi faut-il que tout le monde hurle ce matin ?

  — Je t’entends, tu peux parler moins fort.

  — Ne t’inquiète pas, je ne suis plus fâchée contre toi.

  Pardon ? C'est elle qui… ???

  — Tout va bien, poursuit-elle. Je suis de nouveau avec Marc.

  Elle se met à glousser. A croire qu’avec Iris elles font le concours de la fille la plus exaspérante.

  — Je sais, et tu vas t’installer chez Marc.

  — Iris t’a appelée ?

  — Iris est ici. Dans ma chambre. Avec toutes ses affaires. Pour s’installer à ta place dans l’appartement.

  — Elle est à Boston ? Comment est-elle venue ? Elle m’a dit qu’elle n’avait pas d’argent.

  Bonne question.

  — Attends un instant. Iris ! Comment as-tu payé ton billet d’avion ?

  — Sur Internet, avec la carte de crédit de maman ! crie ma sœur de l’autre côté du mur.

  — Elle a pris un billet d’avion avec la carte de crédit de Janie. Mais nous nous éloignons de notre sujet. Que lui as-tu dis exactement ?

  Sa voix se fait soudain moins pétillante.

  — Juste que je me suis réconciliée avec Marc et que nous avons discuté de l’éventualité de prendre un appartement ensemble.

  — Alors tu ne pars pas ?

  — Pas pour l’instant. Marc ne se sent pas encore prêt.

  Parfait. Quand un garçon dit qu’il ne se sent pas encore prêt, il veut dire qu’il ne le sera jamais.

  — Nous avons besoin de nous retrouver, reprend-elle. On a acheté cette nuit sur Internet un billet ch
arter pour les Bahamas. Tu n’es pas heureuse pour moi ?

  Si, très. Et moi ? Y a-t-il quelqu’un sur cette terre qui se soucie de moi ?

  — Si, je suis très heureuse pour toi. Félicitations.

  Je raccroche, au bord de la déprime. Sam s’en va, je vais devoir supporter Iris, Andrew doit être avec Jessica. Et en plus, je pue. Tiens, mon répondeur clignote ? Sept appels ? Qui m’a appelée ce matin ? Les sept nains ?

  Iris : « Jackie, c’est moi. Rappelle-moi, c’est urgent. »

  Iris : « Jackie, tu es là ? Il faut vraiment que je te parle ! »

  Wendy : « Rappelle-moi, c’est urgent ! »

  Iris : « Je te signale que j’attends que tu m’appelles. »

  Iris : « Mais enfin qu’est-ce que tu fiches ? »

  Papa : « Bonne année, ma chérie. Au fait, tu te souviens du nom du modèle de la veste que je t’ai donnée l’an dernier ? Appelle-moi, c’est urgent. »

  Iris : « [censuré]. »

  Qu’est-ce qu’ils ont tous de si urgent, ce matin ? C'est un jour férié, non ?

  Il me faut une douche. Mais d’abord, j’appelle Wendy.

  — Devine quoi ? chantonne Wendy. J’ai une bonne nouvelle !

  — Heu… tu as une promotion ?

  — Mieux que ça.

  — Tu te maries ?

  — J’ai dit une bonne nouvelle.

  — Je donne ma langue au chat.

  — Je quitte mon job.

  Quoi ?

  — Quoi ?

  — Je pars en Europe.

  Hein ?

  — Hein ? Il doit y avoir de la friture sur la ligne, je ne comprends rien à ce que tu dis.

  — JE PARS EN EUROPE !

  Horreur ! J’avais bien compris.

  — Mais mais mais… pour combien de temps ?

  — Aucune idée. J’ai pris un aller simple.

  Le cauchemar continue. Wendy va s’installer à Paris, je ne la verrai plus jamais et il faudra que je prenne des cours de français pour pouvoir communiquer avec elle. Il va falloir que je me trouve un professeur de français. Il paraît que les Français sont les hommes les plus séduisants (Cosmo de mars dernier). C'est peut-être le moment de le vérifier par moi-même ?

  Mais je m’égare.

  — Tu as déjà acheté ton billet ?

  — Cette nuit, sur Internet.

  Décidément, Internet était l’endroit où il fallait être cette nuit ! Je pousse un gros soupir.

  — Tu t’es décidée sur un coup de tête ?

  — Non. En fait, il y avait longtemps que j’en avais envie. Je n’en peux plus de ma routine. Je veux vivre ! Je travaille, je dors et je parle à Bubbe. Ce n’est pas une vie.

  — Et tu as besoin de partir à l’autre bout du monde pour te sentir vivante ?

  — J’ai besoin de faire un truc dingue.

  Silence.

  — Tu pars avec moi ?

  Oui. Non. Je ne sais pas.

  — Je ne peux pas. J’ai un job.

  — Quitte-le.

  — Et un appartement.

  En voie d’annexion par Iris.

  — Et Iris est ici.

  — Iris ? Elle est venue fêter le premier de l’an avec toi ?

  — Et les trois cent soixante-quatre jours suivants.

  — Je ne comprends pas.

  — Ce n’est pas grave. Dis-moi plutôt par quelle ville tu commences ton voyage.

  — Londres. Heathrow.

  C'est de la triche. Wendy sait pertinemment que j’ai toujours rêvé d’aller à Londres.

  — Quelle est la date du grand départ ?

  — Début février.

  Dans un mois ? Elle ne peut pas partir si vite !

  Driiiiiiiiing.

  Flûte ! l’Interphone.

  — Ne quitte pas, on sonne.

  Encore un membre de la famille qui vient planter sa tente chez moi ? A moins que ça ne soit Andrew ? Il me semble qu’il a parlé de passer me voir dans la journée. J’appuie sur la touche de l’Interphone.

  — Oui ?

  — C'est Jeremy.

  Ne manquait plus que lui ! Qu’est-ce qu’il fiche à Boston ? Qu’est-ce qu’il fiche chez moi ? Je ne peux pas lui ouvrir. Mes cheveux sont hirsutes, mes joues noircies au mascara et je suis en collants et soutien-gorge. Et en plus, j’ai une haleine de coyote. J’appuie sur l’ouverture automatique de la porte du hall.

  — Monte.

  Pourquoi ai-je dit ça ? Je ne veux pas qu’il me voie dans l’état où je suis. Je ne veux pas qu’il me sente dans l’état où je suis !

  Driiiiing !

  — Oui ?

  — Quel étage ?

  — Cinquième à gauche.

  Combien de temps avant qu’il n’arrive ? Environ deux minutes. Ça doit suffire pour me rendre présentable. Top chrono !

  Me laver les dents et le visage, 23 secondes. Chercher un jean et un sweat propres, 58 secondes. Râler qu’on ne trouve jamais rien dans cette baraque, 6 secondes. Trouver un jean (sale) dans la corbeille à linge, 12 secondes. Trouver un sweat (douteux) sous mon lit, 8 secondes. M’asperger d’Opium, 3 secondes. Glisser mes cheveux sous la casquette de base-ball des Red Sox qu’il m’a offerte dans une autre vie, 9 secondes. J’ai l’air grotesque là-dessous mais ça lui fera plaisir de voir que je la porte. Il a intérêt à se rappeler que c’est lui m’a offert cette saleté.

  Lorsqu’il frappe à la porte, une minute cinquante-neuf secondes plus tard, je suis une autre femme.

  C'est lui. C'est bien lui ! Il est ici. Chez moi. Dans ma maison. A Boston. Il porte une veste en cuir noir, un jean clair et des bottes noires. Et il sent divinement bon.

  — Salut.

  — Salut.

  Surtout, ne pas le regarder dans les yeux. Ne pas faiblir. Je dois rester en colère contre lui. Il sort avec Crystal Werner. Il couche avec Crystal Werner. Il a utilisé au moins sept capotes avec Crystal Werner.

  — Tiens, tu t’es acheté une nouvelle casquette ?

  Salaud !

  — Qu’est-ce qui t’amène ?

  — Il faut que nous parlions.

  En général, cette phrase précède immédiatement une succession d’autres phrases : 1) Je ne sais plus où j’en suis de notre relation. 2) J’ai besoin de faire le point. 3) Je couche avec Emma (ou Cynthia, ou Norma). Mais nous avons déjà franchi toutes ces étapes ! (Pour mémoire : 1) Je ne sais plus où j’en suis, etc. 2) J’ai besoin de partir en Thaïlande. 3) Je vide allègrement ma boîte de capotes avec Crystal Werner.

  — Nous n’avons plus rien à nous dire, Jeremy.

  Très Santa Barbara. L'influence de Tim m’aurait-elle plus marquée que je ne le pensais ? Au fait, que devient Tim ? Il faut absolument que je le remercie pour le tableau.

  Je regarde Jeremy, furieuse. Je suis dans une telle colère contre lui que la subtile drôlerie de notre dialogue m’échappe totalement. Qu’ai-je fait de cet imperceptible décalage, de ce mordant caustique qui était la marque de mon humour ? Au vide-ordures. Avec la casquette des Red Sox (dès que Jeremy sera parti. Pas question qu’il me voie décoiffée).

  — Jackie, je t’en prie.

  — J’ai dit non.

  — Tu me manques.

  Quand même ! Les trois mots que rêve d’entendre une fille qu’on a plaquée. (Autres options possibles : « Je t’aime », « [insérer le prénom], épouse-moi », « Je suis un salaud », ou « Prends ma carte Visa ».)

  Ah ! Je lui manque. Ah ah !

  — S'il te plaît.

  Et en plus il dit « s’il te plaît ». Il doit vraiment souffrir.

  — C'est bon, entre. Mais Iris est ici.

  — Iris ? Elle est venue passer les fêtes avec toi ?

  — Pas exactement.

  Je ne sais pas pourquoi, je me sens lasse tout d’un coup.

  — Alors viens chez moi.

  Parce qu’il a déjà un chez lui ?

  — Pas question.

  — C'est quoi ces filles à poil sur ton mur ?

  D’un geste du menton, il désigne l
e cadre que Tim m’a offert et que j’ai accroché au-dessus du canapé.

  — C'est un Gauguin.

  — C'est de l’art ?

  Qu’est-ce que j’ai pu trouver à ce ringard ?

  — Si tu es venu pour critiquer ma déco, tu peux repartir tout de suite.

  — Pardon. Je ne voulais pas te faire de mal.

  De quoi parle-t-il ? Ou plutôt, de qui ? de mes Tahitiennes ? de ses Thaïlandaises ?

  Il s’approche de moi et me prend les mains. Je plonge les yeux dans son beau regard bleu. Maintenant, je me souviens de ce que j’ai pu lui trouver.

  — Viens, dit-il, on va aller au parc.

  Au jardin public ? Comme les vrais amoureux ? Chic ! Chic ! Chic ! Pour la forme, je proteste mollement :

  — Mais il fait froid.

  — Je te réchaufferai. S'il te plaît ?

  On dirait un gosse qui vient de découvrir le Mot Magique.

  — D’accord.

  Et moi, on dirait une gourde qui n’a pas fini de se faire rouler dans la farine — ou, en l’occurrence, dans les draps de Jeremy.

  C'est beau comme une carte postale. Nous sommes assis sur un banc devant le lac aux cygnes (présentement sans cygnes étant donné le froid, je n’ose pas dire de canard, qui règne sur Boston). Jeremy a ôté sa veste pour la poser sur mes épaules. Ne manque qu’un beau coucher de soleil et une légende du style « plus qu’hier et moins que demain ».

  Sauf que, dans mon cas, ce serait plutôt moins qu’hier et plus que demain. Car qu’on ne s’y trompe pas, je ne suis pas dupe des flatteries de Jeremy. Mais c’est si bon de faire comme si ! Comme si on était de vrais tourtereaux, qui vivraient heureux et auraient beaucoup d’enfants…

  Est-il possible qu’il ait vraiment changé ? Il ne semble pas avoir remarqué qu’il gèle. Il ne semble remarquer que moi.

  Il pose sa main sur ma cuisse. C'est ça qu'il appelle discuter ? Finalement, il n’a pas tellement changé.

  — Je suis désolé, pour Crystal.

  Pas tant que moi !

  — Tu n’es plus avec elle ?

  — Non.

  Je brûle de lui demander lequel des deux a rompu. Et si c’est elle qui l’a plaqué ? S'il n'est revenu à moi que parce qu’il n’a personne d’autre ? Tout compte fait, je préfère ne pas savoir. D’ailleurs, il est trop tard pour lui poser la question. Il est déjà en train de m’embrasser. Et le pire, c’est que je ne proteste pas !

  D’accord, je suis faible. Mais il a tellement insisté pour me faire visiter son nouvel appartement (il a dit trois fois « s’il te plaît » !) que je n’ai pas eu le cœur de lui dire non. Et ça ne m’engage à rien.

 

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