by Jules Verne
Kennedy le souleva; ce fut pitie de voir ses membres sans forces se replier sous lui.
" Mon Dieu! mon Dieu! s'ecria l'apotre mourant, ayez pitie de moi! "
Sa figure resplendit. Loin de cette terre dont il n'avait jamais connu les joies, au milieu de cette nuit qui lui jetait ses plus douces clartes, sur le chemin de ce ciel vers lequel il s'elevait comme dans une assomption miraculeuse, il semblait deja revivre de l'existence nouvelle.
Son dernier geste fut une benediction supreme a ses amis d'un jour.
Et il retomba dans les bras de Kennedy, dont le visage se baignait de grosses larmes.
" Mort! dit le docteur en se penchant sur lui, mort! "
Et d'un commun accord les trois amis s'agenouillerent pour prier en silence.
" Demain matin, reprit bientot Fergusson, nous l'ensevelirons dans cette terre d'Afrique arrosee de son sang. "
Pendant le reste de la nuit, le corps fut veille tour a tour par le docteur, Kennedy, Joe, et pas une parole ne troubla ce religieux silence; chacun pleurait.
Le lendemain, le vent venait du sud, et le Victoria marchait assez lentement au-dessus d'un vaste plateau de montagnes; la des crateres eteints, ici des ravins incultes; pas une goutte d'eau sur ces cretes dessechees; des rocs amonceles, des blocs erratiques, des marnieres blanchatres, tout denotait une sterilite profonde.
Vers midi, le docteur, pour proceder a l'ensevelissement du corps, resolut de descendre dans un ravin, au milieu de roches plutoniques de formation primitive, les montagnes environnantes devaient l'abriter et lui permettre d'amener sa nacelle jusqu'au sol, car il n'existait aucun arbre qui put lui offrir un point d'arret.
Mais, ainsi qu'il l'avait fait comprendre a Kennedy, par suite de sa perte de lest lors de l'enlevement du pretre, il ne pouvait descendre maintenant qu'a la condition de lacher une quantite proportionnelle de gaz; il ouvrit donc la soupape du ballon exterieur. L'hydrogene fusa, et le Victoria s'abaissa tranquillement vers le ravin.
Des que la nacelle toucha a terre, le docteur ferma sa soupape; Joe sauta sur le sol, tout en se retenant d'une main au bord exterieur, et de l'autre, il ramassa un certain nombre de pierres qui bientot remplacerent son propre poids; alors il put employer ses deux mains, et il eut bientot entasse dans la nacelle plus de cinq cents livres de pierres; alors le docteur et Kennedy purent descendre a leur tour. Le Victoria se trouvait equilibre, et sa force ascensionnelle etait impuissante a l'enlever.
D'ailleurs, il ne fallut pas employer une grande quantite de ces pierres, car les blocs ramasses par Joe etaient d'une pesanteur extreme, ce qui eveilla un instant l'attention de Fergusson. Le sol etait parseme de quartz et de roches porphyriteuses.
" Voila une singuliere decouverte, " se dit mentalement le docteur.
Pendant ce temps, Kennedy et Joe allerent a quelques pas choisir un emplacement pour la fosse. Il faisait une chaleur extreme dans ce ravin encaisse comme une sorte de fournaise. Le soleil de midi y versait d'aplomb ses rayons brulants.
Il fallut d'abord deblayer le terrain des fragments de roc qui l'encombraient; puis une fosse fut creusee assez profondement pour que les animaux feroces ne pussent deterrer le cadavre.
Le corps du martyr y fut depose avec respect.
La terre retomba sur ces depouilles mortelles, et au-dessus de gros fragments de roches furent disposes comme un tombeau.
Le docteur cependant demeurait immobile et perdu dans ses reflexions. Il n'entendait pas l'appel de ses compagnons, il ne revenait pas avec eux chercher un abri contre la chaleur du jour.
" A quoi penses-tu donc, Samuel? lui demanda Kennedy.
—A un contraste bizarre de la nature, a un singulier effet du hasard. Savez-vous dans quelle terre cet homme d'abnegation, ce pauvre de ceur a ete enseveli?
—Que veux-tu dire? Samuel, demanda l'Ecossais.
—Ce pretre, qui avait fait veu de pauvrete, repose maintenant dans une mine d'or!
—Une mine d'or! s'ecrierent Kennedy et Joe.
—Une mine d'or, repondit tranquillement le docteur. Ces blocs que vous foulez aux pieds comme des pierres sans valeur sont du minerai d'une grande purete.
—Impossible! impossible! repeta Joe.
—Vous ne chercheriez pas longtemps dans ces fissures de schiste ardoise sans rencontrer des pepites importantes. "
Joe se precipita comme un fou sur ces fragments epars. Kennedy n'etait pas loin de l'imiter.
Calme-toi, mon brave Joe, lui dit son maetre.
—Monsieur, vous en parlez a votre aise.
—Comment! un philosophe de ta trempe...
—Eh! Monsieur, il n'y a pas de philosophie qui tienne.
—Voyons! reflechis un peu. A quoi nous servirait toute cette richesse nous ne pouvons pas l'emporter.
—Nous ne pouvons pas l'emporter! par exemple!
—C'est un peu lourd pour notre nacelle! J'hesitais meme a te faire part de cette decouverte, dans la crainte d'exciter tes regrets.
—Comment! dit Joe, abandonner ces tresors! Une fortune a nous! bien a nous! la laisser!
—Prends garde, mon ami. Est-ce que la fievre de l'or te prendrait? est-ce que ce mort, que tu viens d'ensevelir, ne t'a pas enseigne la vanite des choses humaines?
—Tout cela est vrai, repondit Joe; mais enfin, de l'or! Monsieur Kennedy, est-ce que vous ne m'aiderez pas a ramasser un peu de ces millions?
—Qu'en ferions-nous, mon pauvre Joe? dit le chasseur qui ne put s'empecher de sourire. Nous ne sommes pas venus ici chercher la fortune, et nous ne devons pas la rapporter.
—C'est un peu lourd, les millions, reprit le docteur, et cela ne se met pas aisement dans la poche.
—Mais enfin, repondit Joe, pousse dans ses derniers retranchements ne peut-on, au lieu de sable, emporter ce minerai pour lest?
—Eh bien! J'y consens, dit Fergusson; mais tu ne feras pas trop la grimace, quand nous jetterons quelques milliers de livres par-dessus le bord.
—Des milliers de livres! reprenait Joe, est-il possible que tout cela soit de l'or!
—Oui, mon ami; c'est un reservoir ou la nature a entasse ses tresors depuis des siecles; il y a la de quoi enrichir des pays tout entiers! Une Australie et une Californie reunies au fond d'un desert!
—Et tout cela demeurera inutile!
—Peut-etre! En tout cas, voici ce que je ferai pour te consoler.
—Ce sera difficile, repliqua Joe d'un air contrit.
—Ecoute. Je vais prendre la situation exacte de ce placer, je te la donnerai, et, a ton retour en Angleterre, tu en feras part a tes concitoyens, si tu crois que tant d'or puisse faire leur bonheur.
—Allons, mon maetre, je vois bien que vous avez raison; je me resigne, puisqu'il n'y a pas moyen de faire autrement. Emplissons notre nacelle de ce precieux minerai. Ce qui restera a la fin du voyage sera toujours autant de gagne.
Et Joe se mit a l'ouvrage; il y allait de bon ceur; il eut bientot entasse pres de mille livres de fragments de quartz, dans lequel l'or se trouve renferme comme dans une gangue d'une grande durete.
Le docteur le regardait faire en souriant; pendant ce travail, il prit ses hauteurs, et trouva pour le gisement de la tombe du missionnaire 22 degrees 23' de longitude, et 4 degrees 55'de latitude septentrionale.
Puis, jetant un dernier regard sur ce renflement du sol sous lequel reposait le corps du pauvre Francais, il revint vers la nacelle.
Il eut voulu dresser une croix modeste et grossiere sur ce tombeau abandonne au milieu des deserts de l'Afrique; mais pas un arbre ne croissait aux environs.
" Dieu la reconnaetra, " dit-il.
Une preoccupation assez serieuse se glissait aussi dans l'esprit de Fergusson; il aurait donne beaucoup de cet or pour trouver un peu d'eau; il voulait remplacer celle qu'il avait jetee avec la caisse pendant l'enlevement du negre, mais c'etait chose impossible dans ces terrains arides; cela ne laissait pas de l'inquieter; oblige d'alimenter sans cesse son chalumeau, il commencait a se trouver a court pour les besoins de la soif; il se promit donc de ne negliger aucune occasion de renouveler sa reserve.
r /> De retour a la nacelle, il la trouva encombree par les pierres de l'avide Joe; il y monta sans rien dire, Kennedy prit sa place habituelle, et Joe les suivit tous deux, non sans jeter un regard de convoitise sur les tresors du ravin.
Le docteur alluma son chalumeau; le serpentin s'echauffa, le courant d'hydrogene se fit au bout de quelques minutes, le gaz se dilata, mais le ballon ne bougea pas.
Joe le regardait faire avec inquietude et ne disait mot.
" Joe, " fit le docteur.
Joe ne repondit pas.
" Joe, m'entends-tu? "
Joe fit signe qu'il entendait, mais qu'il ne voulait pas comprendre.
" Tu vas me faire le plaisir, reprit Fergusson, de jeter une certaine quantite de ce minerai a terre.
—Mais, Monsieur, vous m'avez permis
—Je t'ai permis de remplacer le lest, voila tout.
—Cependant.
—Veux-tu donc que nous restions eternellement dans ce desert! "
Il jeta un regard desespere vers Kennedy; mais le chasseur prit l'air d'un homme qui n'y pouvait rien.
" Eh bien, Joe?
—Votre chalumeau ne fonctionne donc pas? reprit l'entete.
—Mon chalumeau est allume, tu le vois bien! mais le ballon ne s'enlevera que lorsque tu l'auras deleste un peu. "
Joe se gratta l'oreille, prit un fragment de quartz, le plus petit de tous, le pesa, le repesa, le fit sauter dans ses mains; c'etait un poids de trois ou quatre livres; il le jeta.
Le Victoria ne bougea pas.
" Hein! fit-il, nous ne montons pas encore
—Pas encore, repondit le docteur. Continue. "
Kennedy riait. Joe jeta encore une dizaine de livres. Le ballon demeurait toujours immobile. Joe palit.
" Mon pauvre garcon, dit Fergusson, Dick, toi et moi, nous pesons, si je ne me trompe, environ quatre cents livres; il faut donc te debarrasser d'un poids au moins egal au notre, puisqu'il nous remplacait.
—Quatre cents livres a jeter! s'ecria Joe piteusement.
—Et quelque chose avec pour nous enlever. Allons, courage! "
Le digne garcon, poussant de profonds soupirs, se mit a delester le ballon. De temps en temps il s'arretait:
Nous montons! disait-il.
—Nous ne montons pas, lui etait-il invariablement repondu.
—Il remue, dit-il enfin.
—Va encore, repetait Fergusson.
—Il monte! j'en suis sur.
—Va toujours, " repliquait Kennedy.
Alors Joe, prenant un dernier bloc avec desespoir, le precipita en dehors de la nacelle. Le Victoria s'eleva d'une centaine de pieds, et, le chalumeau aidant, il depassa bientot les cimes environnantes.
" Maintenant, Joe, dit le docteur, il te reste encore une jolie fortune, si nous parvenons a garder cette provision jusqu'a la fin du voyage, et tu seras riche pour le reste de tes jours. "
Joe ne repondit rien et s'etendit moelleusement sur son lit de minerai.
" Vois, mon cher Dick, reprit le docteur, ce que peut la puissance de ce metal sur le meilleur garcon du monde. Que de passions, que d'avidites, que de crimes enfanterait la connaissance d'une pareille mine! Cela est attristant. "
Au soir, le Victoria s'etait avance de quatre-vingt-dix milles dans l'ouest; il se trouvait alors en droite ligne a quatorze cents milles de Zanzibar.
CHAPITRE XXIV
Le vent tombe.—Les approches du Desert.—Le decompte de la provision d'eau.—Les nuits de l'Equateur.—Inquietudes de Samuel Fergusson.—La situation telle qu'elle est.—Energique reponses de Kennedy et de Joe.—Encore une nuit.
Le Victoria, accroche a un arbre solitaire et presque desseche, passa la nuit dans une tranquillite parfaite; les voyageurs purent gouter un peu de ce sommeil dont ils avaient si grand besoin; les emotions des journees precedentes leur avaient laisse de tristes souvenirs.
Vers le matin, le ciel reprit sa limpidite brillante et sa chaleur. Le ballon s'eleva dans les airs; apres plusieurs essais infructueux, il rencontra un courant, peu rapide d'ailleurs, qui le porta vers le nord-ouest.
" Nous n'avancons plus, dit le docteur; si je ne me trompe, nous avons accompli la moitie de notre voyage a peu pres en dix jours; mais, au train dont nous marchons, il nous faudra des mois pour le terminer. Cela est d'autant plus facheux que nous sommes menaces de manquer d'eau.
—Mais nous en trouverons, repondit Dick; il est impossible de ne pas rencontrer quelque riviere, quelque ruisseau, quelque etang, dans cette vaste etendue de pays.
—Je le desire.
—Ne serait-ce pas le chargement de Joe qui retarderait notre marche? "
Kennedy parlait ainsi pour taquiner le brave garcon; il le faisait d'autant plus volontiers, qu'il avait un instant eprouve les hallucinations de Joe; mais, n'en ayant rien fait paraetre, il se posait en esprit fort; le tout en riant, du reste.
Joe lui lanca un coup d'eil piteux. Mais le docteur ne repondit pas. Il songeait, non sans de secretes terreurs, aux vastes solitudes du Sahara; la, des semaines se passant sans que les caravanes rencontrent un puits ou se desalterer. Aussi surveillait-il avec la plus soigneuse attention les moindres depressions du sol.
Ces precautions et les derniers incidents avaient sensiblement modifie la disposition d'esprit des trois voyageurs; ils parlaient moins; ils s'absorbaient davantage dans leurs propres pensees.
Le digne Joe n'etait plus le meme depuis que ses regards avaient plonge dans cet ocean d'or; il se taisait; il considerait avec avidite ces pierres entassees dans la nacelle. sans valeur aujourd'hui, inestimables demain.
L'aspect de cette partie de l'Afrique etait inquietant d'ailleurs. Le desert se faisait peu a peu. Plus un village, pas meme une reunion de quelques huttes; La vegetation se retirait. A peine quelques plantes rabougries comme dans les terrains bruyereux de l'Ecosse, un commencement de sables blanchatres et des pierres de feu, quelques lentisques et des boissons epineux. Au milieu de cette sterilite, la carcasse rudimentaire du globe apparaissant en aretes de roches vives et tranchantes. Ces symptomes d'aridite donnaient a penser au docteur Fergusson.
Il ne semblait pas qu'une caravane eut jamais affronte cette contree deserte; elle aurait laisse des traces visibles de campement, les ossements blanchis de ses hommes ou de ses betes. Mais rien Et l'on sentait que bientot une immensite de sable s'emparerait de cette region desolee.
Cependant on ne pouvait reculer; il fallait aller en avant; le docteur ne demandait pas mieux; il eut souhaite une tempete pour l'entraenerait dela de ce pays. Et pas un nuage au ciel! A la fin de cette journee, le Victoria n'avait pas franchi trente milles.
Si l'eau n'eut pas manque! Mais il en restait en tout trois gallons [Treize litres et demi environ]! Fergusson mit de cote un gallon destine a etancher la soif ardente qu'une chaleur de quatre-vingt-dix degres [50 degrees centigrades] rendait intolerable; deux gallons restaient donc pour alimenter le chalumeau; ils ne pouvaient produire que quatre cent quatre-vingts pieds cubes de gaz; or le chalumeau en depensait neuf pieds cubes par heure environ; on ne pouvait donc plus marcher que pendant cinquante-quatre heures. Tout cela etait rigoureusement mathematique.
" Cinquante-quatre heures! dit-il a ses compagnons. Or, comme je suis bien decide a ne pas voyager la nuit, de peur de manquer un ruisseau, une source, une mare, c'est trois jours et demi de voyage qu'il nous reste, et pendant lesquels il faut trouver de l'eau a tout prix. J'ai cru devoir vous prevenir de cette situation grave, mes amis, car je ne reserve qu'un seul gallon pour notre soif, et nous devrons nous mettre a une ration severe.
—Rationne-nous, repondit le chasseur; mais il n'est pas encore temps de se desesperer; nous avons trois jours devant nous, dis-tu?
—Oui, mon cher Dick.
—Eh bien! comme nos regrets ne sauraient qu'y faire, dans trois jours il sera temps de prendre un parti; jusque-la redoublons de vigilance. "
Au repas du soir, l'eau fut donc strictement mesuree; la quantite d'eau-de-vie s'accrut dans les grogs; mais il fallait se defier de cette liqueur plus propre a alterer qu'a rafraechir.
/> La nacelle reposa pendant la nuit sur un immense plateau qui presentait une forte depression. Sa hauteur etait a peine de huit cents pieds au-dessus du niveau de la mer. Cette circonstance rendit quelque espoir au docteur; elle lui rappela les presomptions des geographes sur l'existence d'une vaste etendue d'eau au centre de l'Afrique. Mais, si ce lac existait, il y fallait parvenir; or, pas un changement ne se faisait dans le ciel immobile.
A la nuit paisible, a sa magnificence etoilee, succederent le jour immuable et les rayons ardents du soleil; des ses premieres lueurs, la temperature devenait brulante. A cinq heures du matin, le docteur donna le signal du depart, et pendant un temps, assez long le Victoria demeura sans mouvement dans une atmosphere de plomb.
Le docteur aurait pu echapper a cette chaleur intense en s'elevant dans des zones superieures; mais il fallait depenser une plus grande quantite d'eau, chose impossible alors. Il se contenta donc de maintenir son aerostat a cent pieds du sol; la, un courant faible le poussait vers l'horizon occidental.
Le dejeuner se composa d'un peu de viande sechee et de pemmican. Vers midi, le Victoria avait a peine fait quelques milles.
" Nous ne pouvons aller plus vite, dit le docteur. Nous ne commandons pas, nous obeissons.
—Ah! mon cher Samuel, dit le chasseur, voila une de ces occasions ou un propulseur ne serait pas a dedaigner.
—Sans doute, Dick, en admettant toutefois qu'il ne depensat pas d'eau pour se mettre en mouvement, car alors la situation serait exactement la meme; jusqu'ici, d'ailleurs, on n'a rien invente qui fut praticable. Les ballons en sont encore au point ou se trouvaient les navires avant l'invention de la vapeur On a mis six mille ans a imaginer les aubes et les helices; nous avons donc le temps d'attendre.
—Maudite chaleur! fit Joe en essuyant son front ruisselant.
—Si nous avions de l'eau, cette chaleur nous rendrait quelque service, car elle dilate l'hydrogene de l'aerostat et necessite une: flamme moins forte dans le serpentin. Il est vrai que si nous n'etions pas a bout de liquide, nous n'aurions pas a l'economiser. Ah! maudit sauvage qui nous a coute cette precieuse caisse!
—Tu ne regrettes pas ce que tu as fait, Samuel?