by Jean M. Auel
L’automne était très différent cette année-là : chaud et sec. Les feuilles avaient jauni, puis viré au brun sans aborder les lumineuses teintes automnales que les premières gelées réduisaient à néant. Brunes et flétries, elles s’agrippaient encore aux branches, tremblaient sous le souffle du vent qui aurait dû depuis longtemps les éparpiller sur le sol. Ni humide ni froid, sans bourrasques ni averses soudaines, cet automne troublant finirait par succomber à une attaque surprise de l’hiver. Inquiète à cette idée, Ayla s’attendait chaque matin à un changement brutal de température et était régulièrement surprise de découvrir que le ciel était toujours aussi bleu et clair. Elle passait la soirée assise sur la corniche à regarder le soleil sombrer derrière la terre, nimbé d’une légère brume qui lui retirait une partie de son éclat, au lieu d’assister à de splendides couchers de soleil sur fond de nuages chargés d’eau. Dès que la nuit était tombée, il y avait tellement d’étoiles qu’on avait l’impression qu’elles allaient faire voler en éclats le ciel noir.
Ayla ne s’était pas éloignée de la caverne depuis plusieurs jours et quand elle s’aperçut qu’il allait à nouveau faire une belle journée, elle se dit qu’elle avait tort de ne pas en profiter. L’hiver viendrait toujours assez vite, la confinant à l’intérieur de la grotte.
Dommage que Bébé ne soit pas là, se dit-elle. Je serais bien allée chasser avec lui. Pourquoi ne pas chasser seule ? se demanda-t-elle en prenant ses épieux. Non, corrigea-t-elle aussitôt. Sans Whinney et sans Bébé, ils ne me serviront à rien. Je vais juste prendre ma fronde. Faut-il que j’emporte une fourrure ? Il fait tellement chaud que je risque de transpirer. Je n’ai qu’à mettre une fourrure dans un panier que je porterai sur mon dos. Mais qu’est-ce que je vais faire d’un panier ? Je n’ai pas besoin de cueillir ou de ramasser quoi que ce soit. J’ai largement de quoi manger pour tout l’hiver. J’ai seulement envie de marcher. Je ne prendrai ni panier ni fourrure. Si je marche d’un bon pas, je n’aurai pas froid.
Ayla s’engagea dans l’étroit sentier qui menait à la rivière, un peu surprise d’être aussi libre de ses mouvements. Elle n’avait aucun chargement à porter, pas d’animal à nourrir, une caverne bien remplie. Elle n’avait à s’inquiéter de rien, sauf d’elle-même. Elle aurait préféré qu’il en soit autrement. Elle éprouvait à la fois un sentiment de liberté inhabituel et une étrange frustration.
Quand elle eut atteint la prairie, elle s’engagea dans la montée qui menait aux steppes de l’est et commença à marcher d’un bon pas, sans destination précise, se laissant simplement guider par sa fantaisie. Dans les steppes, la sécheresse était encore plus sensible que dans la vallée. L’herbe était si grillée que lorsque Ayla en cueillit un brin et le froissa entre ses doigts, il se désagrégea. Le vent emporta aussitôt la fine poussière que contenait sa paume ouverte.
Le sol sous ses pieds était dur comme de la pierre et tout craquelé. Elle devait faire attention où elle mettait les pieds pour ne pas trébucher sur une motte de terre ou se casser la cheville dans un trou. Jamais encore elle n’avait vu une telle aridité dans les steppes et l’air était tellement sec qu’il semblait absorber la buée de sa respiration. Elle n’avait emporté qu’une petite gourde en se disant qu’elle pourrait toujours la remplir dans les cours d’eau qu’elle connaissait, mais la plupart de ceux-ci étaient à sec et, en fin de matinée, la moitié de sa gourde était vide.
Arrivée près d’un ruisseau où elle était certaine de pouvoir trouver de l’eau mais qui était à sec, lui aussi, elle se dit que mieux valait rebrousser chemin. Elle remonta le lit du ruisseau et arriva bientôt en vue d’une mare boueuse, tout ce qui restait d’un trou profond et habituellement rempli d’eau. En se baissant pour voir si ce qui restait au fond de la mare était buvable, elle aperçut des empreintes de sabots toutes fraîches. Il ne faisait aucun doute qu’une horde de chevaux s’était arrêtée à cet endroit il y a peu de temps. Quelque chose de familier dans l’une de ces empreintes l’amena à l’examiner de plus près. Ayla avait maintes fois pisté le gibier et elle connaissait trop bien l’empreinte des sabots de Whinney pour ne pas avoir remarqué les différences infimes dans le contour et la pression qui rendaient cette empreinte identifiable entre toutes. Elle était certaine que Whinney s’était arrêtée au bord du cours d’eau quelque temps plus tôt. Son cœur se mit à battre plus vite : la jument ne devait pas être bien loin.
Elle n’eut aucun mal à suivre la piste. En quittant la mare boueuse, un des chevaux avait glissé sur le bord d’une crevasse, laissant une trace de son passage dans la terre meuble, et plus loin, l’herbe était couchée dans le sens de leur progression. Ayla, tout excitée, se lança à leur poursuite. Cela faisait tellement longtemps que Whinney l’avait quittée ! La jument allait-elle la reconnaître ?
La horde était partie beaucoup plus loin qu’elle ne le pensait. Un animal avait dû lui donner la chasse car les chevaux s’étaient mis soudain à galoper à travers les steppes. Ayla entendit tout un remue-ménage, ponctué de grognements, avant de tomber sur une bande de loups occupés à dévorer une proie. Elle battit aussitôt en retraite. Elle s’était approchée assez près pour savoir que le cheval couché sur le sol n’était pas Whinney. A la vue de sa robe brun-rouge, elle se sentit soulagée. Mais cette teinte assez inhabituelle lui rappela celle de la robe de l’étalon et elle se dit que l’animal devait appartenir à la même horde.
Tout en continuant à suivre les chevaux à la piste, elle se mit à penser aux chevaux sauvages, se rendant compte pour la première fois à quel point ces animaux étaient vulnérables. Même si Whinney était jeune et en bonne santé, n’importe quoi pouvait lui arriver. En songeant aux dangers qu’elle courait, Ayla avait bien envie de la ramener avec elle.
Il n’était pas loin de midi quand elle aperçut enfin les chevaux. Ils étaient encore nerveux et, comme Ayla marchait dans le sens du vent, dès qu’ils sentirent son odeur, ils recommencèrent à avancer. Elle dut faire une large boucle pour pouvoir les aborder en marchant contre le vent. Elle put s’approcher alors suffisamment près pour reconnaître Whinney. Son cœur se serra et elle faillit éclater en sanglots.
Elle a l’air en pleine forme, se dit-elle, et elle a drôlement grossi. Non, corrigea-t-elle aussitôt. Elle est pleine ! Oh, Whinney, c’est merveilleux ! Ayla était folle de joie. Elle se demanda si Whinney se souvenait d’elle. Et, ne pouvant plus y tenir, elle siffla.
En entendant le son familier, la jument tourna la tête dans sa direction. Ayla recommença à siffler. Whinney s’approcha d’elle. Incapable d’attendre, Ayla se précipita à sa rencontre. Mais soudain une jument beige s’interposa. Arrivant au galop, elle mordit les flancs de Whinney et l’obligea à faire demi-tour pour rejoindre la horde. Rassemblant les autres chevaux, la jument de tête les entraîna à sa suite, fuyant cette femme qu’elle ne connaissait pas et qui pouvait représenter un danger.
Ayla avait le cœur brisé. Elle ne pouvait se lancer à la poursuite de la horde : les chevaux avançaient trop vite pour elle et elle ne s’était déjà que trop éloignée de la vallée. Si elle voulait être rentrée avant la nuit, elle avait intérêt à se remettre en route dès maintenant et à marcher d’un bon pas. Elle siffla à nouveau, tout en sachant que c’était trop tard. Puis, faisant demi-tour, elle reprit le chemin de la caverne. Le vent s’était levé et il était si froid que, pour s’en protéger, elle remonta la peau qu’elle portait sur les épaules.
Elle était tellement déprimée qu’elle ne pensait qu’à sa tristesse et à sa déception. Un grognement d’avertissement la ramena rapidement à la réalité. Elle venait de tomber sur la bande de loups qui, le museau couvert de sang, étaient en train de se repaître du cheval brun-rouge.
Je ferais mieux de regarder où je vais, se dit-elle en reculant prestement. Tout est de ma faute. Si je n’avais pas été aussi impatiente de revoir Whinney, peut-être que cette jument n’aurait pas entraîné la horde loin de moi. Tout en faisant un large détour pour éviter les loups, Ayla en profita pour jeter un nou
veau coup d’œil à l’animal qui gisait sur le sol. Son pelage était bien foncé pour un cheval. Il était du même brun que celui de l’étalon qui avait couvert Whinney. Après avoir observé plus attentivement la forme de sa tête et de son corps, Ayla sentit un frisson lui courir dans le dos. C’était l’étalon à la robe baie ! Comment un cheval aussi jeune et fringant avait-il pu tomber dans les griffes des loups ?
L’angle anormal que faisait sa patte antérieure gauche lui fournit aussitôt la réponse. Même un pur-sang aussi vigoureux que celui-là pouvait se casser une patte en galopant sur un sol aussi traître. Une profonde crevasse avait permis aux loups de savoir quel goût avait un jeune étalon. Ayla hocha tristement la tête. C’est vraiment trop bête, se dit-elle, il avait encore tant de belles années devant lui ! Au moment où elle dépassait la horde de loups, elle finit par prendre conscience du danger qui la menaçait.
Le ciel, si dégagé pendant toute la matinée, était devenu une masse figée de nuages menaçants. Les hautes pressions qui avaient réussi jusque-là à tenir l’hiver à distance venaient de céder et le front d’air froid en profitait pour s’imposer. Le vent aplatissait l’herbe sèche, projetant en l’air les brins qu’il lui arrachait. La température baissait à toute vitesse. Ayla sentait que la neige n’allait pas tarder à tomber. Et elle était encore très loin de la caverne ! Elle regarda autour d’elle et se mit à courir. Pourrait-elle rentrer avant que la tempête de neige fasse rage ?
Elle n’eut pas cette chance. Elle se trouvait à plus d’une demi-journée de la caverne et l’hiver attendait son heure depuis trop longtemps. Au moment où elle atteignait le cours d’eau à sec, de gros flocons se mirent à tomber. Dès que le vent recommença à souffler, ces flocons se transformèrent en aiguilles de glace qui la pénétraient jusqu’à l’os, puis en rafales de neige plus glaciales encore quand le blizzard se leva. Les vents tourbillonnaient, changeaient de direction au gré des déplacements des masses d’air et ballottaient Ayla dans tous les sens.
Elle savait que son salut résidait dans le fait de continuer à avancer, mais elle commençait à se demander si elle se dirigeait toujours du bon côté. Le paysage était indistinct et elle avait de plus en plus de mal à se repérer. Elle s’arrêta pour essayer de déterminer où elle était et dans l’espoir aussi de faire taire le sentiment de panique qui l’étreignait. Comment avait-elle pût être assez stupide pour quitter la caverne sans emporter une fourrure ? Elle aurait dû prendre un panier et sa tente : au moins elle aurait pu s’abriter. Ses oreilles étaient glacées, ses pieds tout engourdis et elle claquait des dents.
Soudain, elle dressa l’oreille. Était-ce le sifflement du vent qu’elle entendait ou autre chose ? Le même son se fit entendre à nouveau. Plaçant ses deux mains autour de sa bouche, Ayla siffla aussi fort qu’elle put. Puis elle écouta.
Le hennissement aigu d’un cheval résonna non loin de là. Elle siffla de nouveau et quand la silhouette de la jument se dessina dans la tempête, telle une apparition, Ayla se précipita vers elle, le visage inondé de larmes.
— Whinney ! Oh, Whinney ! dit-elle, répétant inlassablement le nom de la jument, la tête enfouie dans ses longs poils d’hiver et serrant dans ses bras son épaisse encolure.
Puis elle monta sur le dos de la jument et se baissa le plus possible pour profiter de sa chaleur.
Suivant son instinct, Whinney prit la direction de la caverne. C’est là qu’elle se rendait lorsqu’elle avait rencontré Ayla. La mort de l’étalon avait complètement désorganisé la horde. Grâce à la jument de tête, tous les chevaux étaient restés ensemble et Whinney les aurait certainement suivis si elle n’avait pas entendu le sifflement familier. Ce sifflement lui avait rappelé non seulement la jeune femme qui l’avait élevée, mais aussi la sécurité qu’elle représentait. N’ayant pas grandi dans cette horde, la jument de tête avait moins d’importance pour elle. Quand la tempête avait éclaté, Whinney s’était souvenue d’une caverne où elle avait vécu à l’abri des vents violents et de la neige aveuglante, et de l’affection que lui avait prodiguée une jeune femme.
Quand elles atteignirent la caverne, Ayla tremblait si fort qu’elle parvint tout juste à allumer du feu. La chaleur qui s’en dégageait n’aurait jamais suffi à la réchauffer et, prenant les fourrures de sa couche, elle les plaça à côté de Whinney et s’endormit contre la jument.
Les jours suivants, elle put à peine apprécier le retour de son amie.
Elle se réveilla avec de la fièvre et des quintes de toux qui lui raclaient la poitrine. Elle vécut alors d’infusions, quand elle avait le courage de se lever pour en préparer une. Whinney lui avait sauvé la vie mais elle ne pouvait pas l’aider à guérir une pneumonie.
Très affaiblie par la maladie, Ayla délirait. Mais l’affrontement qui eut lieu quand Bébé revint à la caverne la tira brusquement de son sommeil fiévreux.
Surgissant la plupart du temps des steppes situées au-dessus de la caverne, le lion avait bondi sur la corniche et il s’apprêtait à entrer quand une sommation retentissante l’arrêta net. Réveillée par les hennissements que poussait Whinney, Ayla vit que la jument avait les oreilles couchées de colère et qu’elle avait tellement peur qu’elle reculait en piaffant nerveusement. Quant au lion, il avait les babines retroussées, grognait sourdement et s’apprêtait à bondir. Ayla sauta de son lit et vint se placer entre le prédateur et sa proie.
— Arrête, Bébé ! Tu fais peur à Whinney ! Tu devrais être content qu’elle soit de retour ! (Puis se tournant vers la jument, elle ajouta :) C’est Bébé, Whinney ! Tu n’as rien à craindre. Arrêtez tous les deux leur intima-t-elle, persuadée qu’il n’y avait aucun danger puisque les deux animaux avaient été élevés ensemble.
Les odeurs de la caverne leur étaient familières et cela suffit à les calmer. Bébé s’approcha d’Ayla pour lui dire bonjour et se frotta contre elle. Whinney s’avança à son tour, soulevant le coude d’Ayla pour avoir des caresses. Puis elle hennit, non pas de peur ou de colère, mais de ce même hennissement qu’elle avait lorsqu’elle s’occupait du bébé lion. Bébé reconnut aussitôt sa nurse.
— Je t’avais dit que ce n’était que Bébé, dit Ayla à la jument en se remettant à tousser.
Après avoir ranimé le feu, elle alla chercher sa gourde et se rendit compte que celle-ci était vide. Elle s’enveloppa dans une fourrure, sortit sur la corniche et alla ramasser un bol de neige. Tout en attendant que l’eau bouille, elle essaya de contrôler les quintes de toux qui lui déchiraient la poitrine. Finalement, grâce à une décoction de racines d’aunée et d’écorce de merisier, sa toux se calma et elle retourna se coucher. Bébé s’était installé confortablement et Whinney était étendue à sa place habituelle contre la paroi du fond.
En fin de compte, la vitalité naturelle d’Ayla et sa robustesse eurent raison de la maladie. Mais elle mit du temps à guérir. Elle était folle de joie que les deux animaux soient à nouveau réunis, même si cette petite famille n’était plus tout à fait la même. Les deux animaux avaient changé. Whinney attendait un poulain et elle avait vécu au sein d’une horde de chevaux sauvages qui savaient quel danger représentaient les prédateurs. Elle se montrait plus réservée vis-à-vis du lion dont elle avait partagé les jeux dans le passé et Bébé, lui, avait cessé d’être un amusant petit lionceau. Il quitta la caverne dès que le blizzard se fut calmé et, au fur et à mesure qu’on avançait dans l’hiver, ses visites se firent plus rares.
Ayla eut encore des accès de toux jusqu’au milieu de l’hiver et elle continua à se soigner. Elle dorlota aussi la jument et lui donna à manger les céréales qu’elle avait ramassées et vannées à son intention. Elle avait recommencé à monter Whinney, mais sortait rarement. Un jour pourtant, elle se réveilla pleine d’énergie et, voyant qu’il faisait un froid sec et que le ciel était dégagé, elle se dit qu’un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal.
Elle attacha avec une courroie les deux paniers sur la jument, prit ses épieux et les perches du travois, de la nourriture et des gourd
es pleines d’eau, des vêtements de rechange, le panier qu’elle portait sur son dos, sa tente – tout ce dont elle pourrait avoir besoin au cas où elle serait à nouveau prise dans une tourmente. La seule fois où elle s’était montrée négligente, cela avait failli lui être fatal. Mieux valait être prudente. Avant de se mettre en route, elle plaça sur le dos de Whinney une peau tannée, une innovation qui datait du retour de la jument. Comme elle avait perdu l’habitude de monter Whinney, quand elle avait recommencé à aller se promener à cheval, elle était rentrée avec des cuisses douloureuses et irritées. C’est ce qui lui avait donné l’idée d’utiliser une couverture en peau.
Tout heureuse de prendre l’air et de se sentir à nouveau en pleine forme maintenant qu’elle ne toussait plus, Ayla laissa la jument avancer à sa propre allure jusqu’à ce qu’elles atteignent les steppes. Installée confortablement sur son dos, elle était en train de songer à la fin de l’hiver quand, soudain, elle sentit que Whinney tendait les muscles. Quelque chose venait à leur rencontre – quelque chose qui s’avançait furtivement, comme un prédateur. Whinney était beaucoup plus vulnérable maintenant qu’elle était pleine. Bien qu’Ayla n’eût encore jamais tué un lion des cavernes, elle saisit son épieu.
Dès que l’animal fut plus près, Ayla reconnut la crinière rousse et la cicatrice sur le nez. Elle se laissa glisser sur le sol et courut à sa rencontre.
— Bébé ! Où as-tu été ? Tu sais bien que je suis inquiète quand tu restes longtemps sans revenir.
Bébé semblait aussi heureux qu’elle de ces retrouvailles et il se frotta contre Ayla avec tant d’affection qu’il faillit la faire tomber. Le prenant par le cou, la jeune femme le gratta derrière les oreilles et sous la tête tandis qu’il grognait de plaisir.
Soudain, elle entendit le grognement d’un autre lion des cavernes. Bébé adopta aussitôt une position qu’Ayla ne lui avait encore jamais vue. Venant derrière lui, une lionne s’approcha avec précaution. Bébé émit un son rauque et elle s’immobilisa net.