La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 46

by Jean M. Auel


  — Elle ne m’a même pas reconnu... remarqua Thonolan d’une voix brisée.

  — Le shamud lui a donné quelque chose à la fin, Thonolan. Il n’y avait plus d’espoir qu’elle puisse accoucher, mais elle n’a pas trop souffert. Elle savait que tu étais à ses côtés.

  — La Mère m’a tout pris en m’enlevant Jetamio, Jondalar. Je l’aimais tellement que, maintenant qu’elle n’est plus là, il ne me reste plus rien. Comment a-t-elle pu me quitter ? demanda-t-il encore en vacillant.

  Jondalar s’avança aussitôt pour le soutenir et son frère s’effondra dans ses bras. Il laissa tomber sa tête sur l’épaule de son aîné, le corps secoué par des sanglots de désespoir.

  — Pourquoi ne pas rentrer chez nous, Thonolan ? demanda Jondalar, incapable de cacher son propre désir. Si nous partons maintenant, nous aurons atteint le glacier quand l’hiver arrivera, et nous serons chez nous au printemps prochain. Pourquoi veux-tu que nous nous dirigions vers l’est ?

  — Tu peux rentrer, Jondalar. Il y a longtemps que tu aurais dû le faire. Je t’ai déjà dit que tu étais un Zelandonii et que tu le resterais toute ta vie. Moi, je me mets en route vers l’est.

  — Tu as dit que tu ferais un Voyage jusqu’à l’embouchure de la Grande Rivière Mère. Quand tu auras atteint la mer de Beran, que feras-tu ?

  — Qui sait ? Peut-être que j’en ferai le tour ou que je partirai plus au nord pour chasser le mammouth avec la tribu de Tholie. Les Mamutoï disent qu’il y a une autre chaîne de montagnes plus loin à l’est... Rentrer chez moi ne signifie rien à mes yeux. Je préfère partir à la recherche de quelque chose de nouveau. Le moment est venu de nous séparer, Grand Frère. Tu vas aller vers l’ouest et moi, vers l’est.

  — Si tu ne veux pas rentrer, pourquoi ne pas rester ici ? proposa Jondalar.

  — Oui, pourquoi ne restes-tu pas avec nous ? demanda Dolando qui venait de les rejoindre. Et toi aussi, Jondalar. Shamudoï ou Ramudoï, cela n’a aucune importance. Vous faites partie de notre Caverne maintenant. Vous avez de la famille ici et des amis. Nous serions très tristes si l’un de vous partait.

  — Dolando, tu sais que j’étais prêt à passer le reste de ma vie ici, rappela Thonolan. Mais maintenant, c’est impossible. Tout me rappelle Jetamio et j’ai sans cesse l’impression que je vais la voir apparaître. Chaque fois que je me réveille, je dois faire un effort pour me souvenir que je ne la reverrai jamais. Je suis désolé. Vous allez tous beaucoup me manquer, mais il faut que je parte.

  Dolando hocha la tête. Il ne pouvait les obliger à rester mais il avait tenu à leur dire qu’ils faisaient partie de la famille.

  — Quand nous quitterez-vous ?

  — Dans quelques jours, je pense, répondit Thonolan. J’aimerais passer un marché avec toi, Dolando. A l’exception de mon sac et de mes vêtements, je compte vous laisser tout ce que je possède et j’aimerais qu’en échange tu me donnes un petit bateau.

  — Je suis sûr que cela peut s’arranger. Vous allez descendre le fleuve. Et ensuite ? Vous diriger vers l’est ou rentrer chez vous ?

  — Je pars vers l’est, répondit Thonolan.

  — Et toi, Jondalar ?

  — Je ne sais pas encore. Il y a Darvo et Serenio...

  A nouveau, Dolando hocha la tête. Même si Jondalar ne s’était jamais uni officiellement à Serenio, cela ne lui simplifiait pas pour autant les choses. Il avait autant de raisons de rentrer chez lui, de rester chez les Sharamudoï ou de partir avec son frère. Et, pour l’instant, il aurait été bien difficile de dire laquelle de ces solutions il allait choisir.

  — Roshario a cuisiné toute la journée, dit Dolando. Je crois qu’elle a besoin de s’occuper, cela lui évite de trop penser. Vous lui feriez très plaisir si vous veniez manger avec nous. Elle aimerait aussi inviter Serenio et Darvo, Jondalar. Et si Thonolan acceptait d’avaler un petit quelque chose, je crois qu’elle serait contente. Elle se fait du souci pour toi, conclut-il.

  Pour Dolando aussi, cela a dû être terrible, se dit Jondalar. Il s’était fait tellement de tracas pour son frère qu’il n’avait pas pensé à la douleur des membres de la Caverne. Dolando avait autant aimé Jetamio que les autres enfants de son foyer. Jetamio comptait de nombreux amis. Tholie et Markeno faisaient, eux aussi, partie de la famille. Serenio, elle-même, avait pleuré. Et Darvo était si affecté par ce deuil qu’il refusait de lui parler.

  — Je vais demander à Serenio, dit Jondalar. Darvo sera tout heureux de manger avec vous. Peut-être viendra-t-il sans nous. Il faudrait que je parle avec Serenio...

  — Envoie-le-nous, proposa Dolando, en se disant qu’il ferait coucher l’enfant chez lui pour que sa mère et Jondalar puissent discuter tranquillement.

  Les trois hommes se dirigèrent vers le surplomb en grès et s’approchèrent du foyer central où brûlait un feu. Ils restèrent là un bon moment sans pratiquement échanger un mot, appréciant de se retrouver tous les trois – même si ce plaisir avait un goût doux-amer. La séparation était proche et tous trois le savaient.

  L’ombre portée des parois de la terrasse fraîchissait l’air sous le surplomb, même si les rayons du soleil pénétraient encore à flots dans les gorges. Réunis autour du feu, comme tant d’autres fois, c’était presque pour eux comme si rien n’avait changé, comme si cette accablante tragédie n’avait jamais eu lieu. Ils restèrent un long moment, debout dans le crépuscule, et même s’ils ne disaient rien, tous trois partageaient les mêmes pensées. Ils songeaient aux événements qui avaient amené deux jeunes Zelandonii à partager la vie des Sharamudoï et chacun se demandait s’il reverrait un jour les deux autres.

  — Est-ce que vous allez enfin vous décider à venir manger ? demanda Roshario, incapable d’attendre plus longtemps.

  Elle n’avait pas voulu intervenir avant, respectant ce dernier instant de communion entre les trois hommes. Au moment où elle les appelait, le shamud et Serenio sortirent d’un autre abri, Darvo se sépara du groupe de jeunes avec lequel il se trouvait pour s’approcher d’eux et d’autres gens s’avancèrent vers le foyer central, brisant irrévocablement l’intensité du moment. Roshario emmena tout son monde vers son propre abri, y compris Jondalar et Serenio. Mais ces derniers s’éclipsèrent peu après.

  Ils se dirigèrent en silence vers le bord de la terrasse et, après avoir contourné la paroi rocheuse, allèrent s’asseoir sur un arbre couché pour contempler le coucher du soleil en amont du fleuve. Le spectacle, tout en teintes métalliques, incitait au silence. Au fur et à mesure que l’astre en fusion déclinait à l’horizon, les nuages gris plombé se rehaussèrent de reflets argentés, puis ils prirent une teinte dorée qui illumina la surface du fleuve. L’embrasement du ciel transforma l’or du ciel en cuivre brillant, puis en bronze plus mat et, pour finir, les nuages reprirent leur nuance argentée.

  Au moment où ils redevenaient gris plombé, avant de s’assombrir encore, Jondalar avait pris une décision. Il se retourna pour regarder Serenio. Elle est belle, se dit-il, et facile à vivre. Il ouvrit la bouche pour parler.

  — Rentrons, Jondalar, proposa Serenio avant lui.

  — Serenio... commença-t-il. Je... Nous avons vécu... La jeune femme posa un doigt sur ses lèvres.

  — Nous parlerons plus tard.

  Il lut dans ses yeux le désir qu’elle éprouvait et, prenant sa main, il la retourna et posa un baiser au creux de sa paume. Puis il fit courir ses lèvres sur son poignet et remonta le long de son bras vers son aisselle.

  Serenio soupira, ferma les yeux et laissa tomber sa tête en arrière, l’invitant à continuer ses caresses. Une main posée à la base de son cou pour soutenir sa tête, Jondalar embrassa l’endroit où sa gorge palpitait, puis remonta le long de son cou et, après avoir mordillé son oreille, chercha sa bouche. Serenio attendait, tremblante de désir. Il l’embrassa si longuement et avec tant de passion que quand il se sépara d’elle, elle avait du mal à respirer.

  — Rentrons, dit-elle à nouveau, d’une voix enrouée.

  — Pourquoi pas là ? demanda Jondalar.

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�� Si nous restons dehors, ce sera fini trop vite. Je préfère être bien au chaud, avec un bon feu et des fourrures, et que nous prenions notre temps.

  Récemment, leur manière de faire l’amour était devenue un peu routinière. Chacun d’eux savait ce qui faisait plaisir à l’autre et ils avaient tendance à reproduire toujours les mêmes caresses. Mais, cette nuit, Jondalar sentait que Serenio désirait autre chose que la simple routine et il était prêt à le lui donner. Il prit son visage entre ses deux mains, embrassa ses yeux et le bout de son nez. Puis, approchant ses deux lèvres de son oreille, il murmura :

  — Je crois que nous ferions mieux de rentrer.

  — C’est bien ce que je t’avais dit.

  Marchant l’un à côté de l’autre, le bras de Jondalar posé sur l’épaule de Serenio et celui de la jeune femme lui enserrant la taille, ils contournèrent la paroi rocheuse. Pour une fois, Jondalar ne s’effaça pas pour avancer sur une seule file. Il ne fit même pas attention au précipice qui se trouvait sur sa droite. Sur la terrasse, il faisait nuit noire car les hautes parois interceptaient la lueur de la lune et les nuages cachaient la plupart des étoiles. Il était plus tard qu’ils ne l’auraient cru. Il n’y avait personne autour du foyer central, où des bûches continuaient à brûler, léchées par les flammes. En passant devant un des abris, ils aperçurent Dolando, Roshario et quelques autres, en train de discuter à l’intérieur, ainsi que Darvo qui, assis en face de Thonolan, était en train de lui lancer des dés en os. Jondalar sourit. C’était un jeu qu’il connaissait bien pour y avoir souvent joué avec son frère durant les longues nuits d’hiver, le genre de partie qui exigeait qu’on reste éveillé des heures entières, et mobilisait l’attention, vous faisant oublier tout le reste.

  Dans l’abri qu’il partageait avec Serenio, il faisait sombre. Il mit du bois dans le foyer délimité par des pierres, puis alla chercher un morceau de bois rougeoyant dans le foyer central pour allumer le feu. Il posa deux planches en croix devant l’entrée et rabattit la peau pour fermer l’ouverture, créant ainsi un monde plein d’intimité et de chaleur.

  Tandis que Jondalar enlevait ses vêtements de dessus, Serenio alla chercher deux coupes. Prenant la gourde en peau, il remplit les coupes avec du vin de myrtille. Le désir qu’il avait éprouvé un peu plus tôt était passé et, sur le chemin du retour, il avait eu le temps de réfléchir. Serenio est une femme jolie et passionnée, se disait-il en buvant. Il y a longtemps que j’aurais dû m’unir officiellement à elle. Peut-être accepterait-elle de rentrer avec moi si nous emmenions Darvo. Mais que nous restions ici ou que nous rentrions chez moi, je veux qu’elle devienne ma compagne.

  Maintenant qu’il s’était décidé, il se sentait soulagé et content de lui. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

  — Serenio, j’ai pris une décision, annonça-t-il. Je ne sais pas si je t’ai déjà dit ce que tu représentes pour moi...

  — Pas maintenant, l’interrompit Serenio en le prenant par le cou et en posant ses lèvres sur les siennes.

  Ce baiser passionné dura si longtemps que Jondalar se dit : Elle a raison, nous discuterons plus tard.

  L’abri s’étant maintenant réchauffé, il l’entraîna vers la plate-forme qui leur servait de lit. Et très vite, il oublia le feu, uniquement occupé à explorer et à redécouvrir le corps de Serenio. Elle avait toujours réagi à ses caresses, mais cette nuit-là, elle s’y abandonna totalement. Bien qu’elle éprouvât à chaque fois du plaisir, elle semblait ne jamais se lasser de lui. Quand Jondalar, qui lui avait fait plusieurs fois l’amour, pensa avoir atteint la limite de ses possibilités, elle réussit à éveiller à nouveau son désir. Dans un dernier effort extatique, ils atteignirent une délivrance joyeuse, ayant enfin assouvi leur passion.

  Ils s’endormirent tels qu’ils étaient, nus et couchés par-dessus les fourrures, et ce fut le froid qui, un peu avant l’aube, les réveilla. Le feu s’était éteint et Serenio en alluma un autre tandis que Jondalar, après avoir enfilé sa tunique, allait remplir sa gourde au bout de la terrasse. Il en profita pour se tremper dans l’eau froide et apprécia au retour la chaleur qui régnait à l’intérieur de l’abri. Il se sentait en pleine forme, rafraîchi par ce bain matinal, et si complètement assouvi qu’il était prêt à tout. Après avoir mis les pierres à chauffer, Serenio sortit à son tour et revint bientôt toute mouillée, elle aussi.

  — Tu trembles, dit Jondalar en posant une fourrure sur ses épaules.

  — Tu avais l’air tellement heureux de ta baignade que j’ai voulu essayer. Mais c’est drôlement froid ! avoua Serenio en riant.

  — L’infusion est presque prête. Je vais t’en apporter un bol. Assieds-toi là, lui proposa Jondalar en la poussant vers le lit et en la recouvrant d’une telle quantité de fourrures que seul son visage restait visible.

  Vivre avec une femme comme Serenio ne serait pas désagréable du tout, se dit-il. Je me demande si j’arriverai à la persuader de rentrer avec moi ? A peine s’était-il posé cette question qu’une pensée désagréable lui traversa l’esprit. Et Thonolan, alors ? Comment le persuader de nous accompagner ? Je ne comprends pas pourquoi il veut partir vers l’est. Jondalar servit l’infusion de bétoine, un bol pour Serenio et un pour lui, puis s’installa au bord de la plate-forme.

  — As-tu jamais pensé faire un Voyage ? demanda-t-il.

  — Tu veux dire voyager dans des endroits que je ne connais pas et rencontrer des étrangers qui ne parlent pas la même langue que moi ? Non, Jondalar. Jamais je n’ai éprouvé le besoin de partir pour le Voyage.

  — Mais tu comprends parfaitement le zelandonii. Quand nous avons décidé avec Tholie de nous enseigner mutuellement d’autres langues, j’ai été surpris de voir avec quelle rapidité tu apprenais. En plus, ce n’est pas comme si tu devais apprendre une langue inconnue...

  — Où veux-tu en venir ?

  — J’aimerais que tu rentres avec moi quand nous serons unis. Je suis sûr que les Zelandonii te plairaient...

  — Qu’entends-tu par : quand nous serons unis ? Qui te dit que je vais m’unir à toi ?

  Jondalar était interloqué. Nul doute qu’il aurait dû lui poser cette question avant de lui proposer de faire le Voyage en sa compagnie. Les femmes aimaient qu’on leur demande leur avis. Il ne fallait pas leur donner l’impression que c’était gagné d’avance.

  — J’ai pensé que le moment était venu d’officialiser notre arrangement, dit-il avec un sourire penaud. Tu es belle et aimante, Serenio. Et Darvo est un garçon épatant. Je serai fier de le considérer comme le fils de mon foyer. Mais j’espérais que tu serais d’accord pour rentrer avec moi chez les Zelandonii. Bien entendu, si ce n’est pas le cas...

  — Il n’est pas question d’officialiser quoi que ce soit, Jondalar. Je ne serai jamais ta compagne. C’est quelque chose que j’ai décidé il y a bien longtemps.

  Jondalar était tellement embarrassé qu’il devint tout rouge. Jamais il n’aurait pensé que Serenio puisse refuser de devenir sa compagne. Il n’avait pensé qu’à lui, qu’à ses propres sentiments, sans imaginer un seul instant que Serenio puisse ne pas le juger digne d’elle.

  — Je... je suis désolé, Serenio. Je pensais que tu étais attachée à moi. Jamais je n’aurais cru... Tu aurais dû me le dire avant... Je serais parti et je serais allé vivre ailleurs.

  Jondalar se leva et commença à ranger ses affaires.

  — Que fais-tu ?

  — Je rassemble mes affaires pour pouvoir m’en aller.

  — Pourquoi veux-tu partir ?

  — Je n’en ai aucune envie, mais si tu ne veux pas que je reste ici...

  — Après la nuit que nous avons passée ensemble, comment peux-tu imaginer que je ne veux plus de toi ? Cela n’a rien à voir avec le fait que je refuse de devenir ta compagne.

  Jondalar revint vers elle et, après s’être assis sur le bord de la plateforme, il essaya de lire au fond de son regard énigmatique.

  — Pourquoi ne veux-tu pas t’unir à moi ? demanda-t-il. Est-ce que je ne suis pas assez... viril pour toi ?
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br />   — Pas assez viril ! s’écria Serenio. Oh, Mère ! Si toi, tu n’es pas assez viril, alors aucun homme sur terre ne l’est ! C’est justement ça le problème. Non seulement tu es viril mais tu as aussi toutes les qualités C’est trop, Jondalar ! Je ne peux pas vivre avec quelqu’un comme toi.

  — Je ne comprends pas. Je te propose l’Union et toi, tu as l’air de dire que je suis trop bien pour toi.

  — Vraiment, tu ne comprends pas ? Tu m’as donné plus que... n’importe quel autre homme. Si j’acceptais de devenir ta compagne, je serais plus heureuse que toutes les femmes que je connais. Elles m’envieraient. Elles souhaiteraient que leur compagnon soit aussi généreux, aussi prévenant et aussi bon que toi. Elles savent déjà qu’il suffit que tu touches une femme pour qu’aussitôt elle se sente plus vivante, plus... Jondalar, tu es tout ce qu’une femme désire.

  — Si je suis... comme tu dis, pourquoi refuses-tu de devenir ma compagne ?

  — Parce que tu n’es pas amoureux de moi.

  — Serenio, tu sais bien que...

  — Oui, je sais que tu m’aimes à ta manière. Tu as de l’affection pour moi, jamais tu ne ferais quelque chose qui risque de me blesser et tu as toujours été bon et même merveilleux. Mais j’ai toujours su que ce n’était pas suffisant. Même si parfois j’ai essayé de me convaincre du contraire. Il m’est arrivé aussi de me demander ce qui n’allait pas chez moi, ce qui me manquait pour que tu m’aimes vraiment.

  — Tous les couples ne s’aiment pas à la folie, fit remarquer Jondalar en baissant les yeux. Si deux êtres ont des choses en commun et éprouvent de l’affection l’un pour l’autre, ils peuvent très bien vivre heureux ensemble.

  — C’est vrai, reconnut Serenio. Et il est possible qu’un jour, je m’unisse à nouveau à un homme. Si d’autres choses nous rapprochent, nous n’aurons pas besoin d’être follement amoureux l’un de l’autre. Mais toi, ce n’est pas ton cas.

 

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