La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 60

by Jean M. Auel


  — As-tu écouté ce que tu disais ?

  — Je ne comprends pas...

  — Tu parles, Ayla ! Tu sais parler !

  Même si sa langue d’origine était différente de celle de Jondalar, avant d’être adoptée par le Clan Ayla savait parler. Cet apprentissage précoce lui avait permis d’acquérir le maniement, le rythme et la perception du langage parlé. Elle avait totalement oublié qu’elle savait parler car elle avait été obligée de s’adapter au mode de communication du Clan et aussi parce qu’elle avait préféré oublier la tragédie qui l’avait laissée seule au monde. Mais quand Jondalar parlait, elle entendait et retenait inconsciemment plus que du vocabulaire. Elle était sensible aussi à la grammaire, à la syntaxe et à l’accentuation.

  Comme n’importe quel enfant apprenant à parler, Ayla était née avec la capacité et le désir de s’exprimer verbalement et elle avait simplement besoin d’entendre parler. Mais elle était plus motivée qu’un jeune enfant et sa mémoire était meilleure. Elle avait donc appris plus vite. Même si elle n’était pas encore capable de reproduire exactement certaines sonorités et inflexions, elle parlait avec autant de facilité que si elle était née parmi les Zelandonii.

  — Je parle ! Ça y est, je sais parler ! Je pense avec des mots.

  Ils prirent soudain conscience que Jondalar la serrait dans ses bras. Aussitôt, celui-ci la lâcha.

  — C’est déjà le matin ! s’étonna Ayla en voyant la lumière du jour qui entrait par le trou à fumée et l’ouverture de la caverne. Je ne savais pas que j’avais dormi aussi longtemps, ajouta-t-elle en repoussant les fourrures. Grande Mère ! Il faut que je m’occupe de faire sécher cette viande.

  Jondalar sourit en l’entendant employer ses propres exclamations. C’était impressionnant de l’entendre soudain parler et plutôt amusant de l’entendre prononcer toutes ses phrases avec son accent inimitable.

  Elle s’était précipitée vers l’ouverture de la caverne quand, soudain, elle s’arrêta, médusée. Elle se frotta les yeux et regarda à nouveau. La viande, coupée avec soin en petits morceaux de forme triangulaire, était suspendue sur les cordes tendues. Pour la faire sécher, on avait allumé de petits feux placés entres les cordes à intervalles réguliers. Était-elle encore en train de rêver ? Les autres femmes du Clan avaient-elles soudain surgi pour l’aider ?

  — J’ai mis à cuire un cuissot sur le feu, annonça Jondalar en souriant d’un air satisfait. Si tu as faim, ne te gêne pas.

  — C’est toi qui as fait ça ?

  — Oui, c’est moi, répondit-il en souriant de plus belle.

  Même s’il n’était pas en mesure de chasser pour l’instant, il était au moins capable d’écorcher un animal et de mettre la viande à sécher, surtout maintenant qu’il avait fabriqué de nouveaux couteaux.

  — Mais... tu es un homme ! s’écria-t-elle, complètement stupéfaite. A ses yeux, la tâche accomplie par Jondalar durant la nuit était quelque chose d’incroyable. En effet, c’était uniquement en puisant dans leurs souvenirs que les membres du Clan acquéraient les connaissances et les aptitudes dont ils avaient besoin pour survivre. Dans leur cas, l’instinct avait évolué de telle façon qu’ils pouvaient se remémorer les aptitudes de leurs ancêtres et les léguer, emmagasinées à l’arrière de leur cerveau, à leurs descendants. Les hommes et les femmes accomplissaient des tâches différenciées depuis tant de générations que chaque sexe possédait des souvenirs distinctifs. Un homme était incapable de se charger des tâches dévolues aux femmes pour la bonne raison qu’il n’en possédait pas le souvenir.

  Un homme du Clan aurait été capable de chasser les deux cerfs ou de les ramener à la caverne. Il aurait même pu les écorcher, mais il aurait alors accompli cette tâche moins bien qu’une femme. S’il avait eu faim, il aurait découpé l’animal en gros morceaux. Mais jamais il ne lui serait venu à l’idée de préparer la viande pour la faire sécher et, s’il avait été dans l’obligation de le faire, il n’aurait pas su comment s’y prendre. Aucun homme du Clan n’aurait été capable de découper la viande en petits morceaux réguliers comme ceux qui étaient en train de sécher sur la corniche.

  — Un homme n’a pas le droit de découper la viande ? demanda Jondalar.

  Il savait que chaque peuple possédait ses coutumes et que certains étaient très à cheval sur les tâches dévolues aux hommes et aux femmes. Mais jamais il n’aurait pensé l’offenser en préparant le gibier qu’elle avait rapporté.

  — Dans le Clan, les femmes ne peuvent pas chasser et les hommes ne peuvent pas... préparer la nourriture.

  — Et pourtant, tu chasses...

  Cette remarque la surprit : elle avait tendance à oublier à quel point elle pouvait être différente de ceux qui l’avaient élevée.

  — Je ne suis pas une femme du Clan, dit-elle. Je suis comme toi, Jondalar. Je fais partie des Autres.

  23

  Ayla arrêta Whinney, descendit de la jument et tendit à Jondalar la gourde ruisselante. Il la porta aussitôt à ses lèvres pour étancher sa soif. Ils se trouvaient tout au bout de la vallée, pratiquement dans les steppes, et à bonne distance de la rivière.

  Debout au milieu des hautes herbes dorées de la prairie qui ondoyaient sous la brise, ils avaient ramassé des grains de millet et de seigle sauvage. Il y avait aussi à cet endroit de l’orge à deux rangs, dont les grandes tiges en train de mûrir se balançaient dans le vent, du petit épeautre et une variété de blé à deux épillets. La tâche qui consistait à remonter la main le long de chaque tige pour la débarrasser de ses petits grains durs était plutôt pénible. Chacun d’eux portait, attaché autour du cou pour garder les mains libres, un panier divisé en deux parties. Dans l’une, ils plaçaient le millet, facile à ramasser mais qu’il faudrait ensuite trier, et dans l’autre, l’orge qui n’aurait pas besoin d’être battue.

  Ayla remit son panier autour du cou et reprit son travail. Jondalar lui emboîta le pas. Ils continuèrent à ramasser des grains en avançant l’un à côté de l’autre jusqu’à ce que Jondalar s’arrête pour demander :

  — Quel effet cela fait-il de monter à cheval, Ayla ?

  — C’est difficile à dire, répondit-elle en s’arrêtant pour réfléchir. Quand on va vite, c’est très excitant. Mais c’est aussi très agréable d’avancer lentement. Cela me fait du bien de monter Whinney. (Elle allait reprendre sa tâche quand, soudain, elle lui demanda :)

  — Veux-tu essayer ?

  — Essayer quoi ?

  — De monter Whinney.

  Jondalar la regarda pour essayer de déterminer ce qu’elle en pensait vraiment. Cela faisait déjà un certain temps qu’il avait envie de monter Whinney, mais Ayla et la jument avaient une relation si intime qu’il avait craint de manquer de tact en le lui demandant.

  — Cela me ferait plaisir, avoua-t-il. Mais est-ce qu’elle me laissera faire ?

  — Je ne sais pas, répondit Ayla. (Elle jeta un coup d’œil au soleil pour vérifier l’avancement de la journée, puis proposa :) Nous pouvons toujours essayer.

  — Maintenant ? demanda-t-il, un peu étonné de voir qu’elle prenait le chemin du retour après avoir fait passer le panier sur son dos. Je croyais que tu étais allée chercher de l’eau pour que nous puissions continuer à ramasser des grains.

  — J’avais oublié que quand on est deux la cueillette va beaucoup plus vite. J’avais regardé uniquement le contenu de mon panier. Je n’ai pas l’habitude qu’on m’aide.

  Elle ne cessait d’être étonnée par l’étendue de ses compétences. Non seulement il avait la volonté mais aussi la capacité de venir à bout de n’importe quelle tâche, même lorsqu’il s’y essayait pour la première fois. Il était curieux, tout l’intéressait et particulièrement ce qui était nouveau. Au fond, il lui ressemblait. Elle se rendait compte, en le voyant faire, à quel point son propre comportement avait pu sembler inhabituel à ceux du Clan. Cela ne les avait pas empêchés de l’adopter et ils avaient fait tout ce qu’ils avaient pu pour qu’elle s’adapte à leur mode de vie.
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  Jondalar fit basculer son panier sur son dos.

  — Je suis content d’arrêter, avoua-t-il. Tu as déjà tellement de grains, Ayla ! Sans compter l’orge et le blé qui ne sont pas encore mûrs. Je ne comprends pas que tu fasses autant de réserves.

  — C’est pour Whinney et son poulain. Il faut aussi que je leur ramasse de l’herbe. Même si Whinney continue à se nourrir dehors en hiver, quand la couche de neige est trop épaisse beaucoup de chevaux meurent.

  Cette explication était suffisante pour mettre un terme aux objections de Jondalar. Ils reprirent leur marche au milieu des hautes herbes, appréciant la chaleur du soleil sur leur peau maintenant qu’ils ne travaillaient plus. Jondalar était maintenant aussi bronzé qu’Ayla. Le vêtement d’été de la jeune femme la couvrait de la taille aux cuisses et était pourvu de poches et de replis à l’intérieur desquels elle transportait ses outils, sa fronde et d’autres objets. En haut, elle ne portait rien si ce n’est une petite sacoche suspendue autour de son cou. Plus d’une fois, Jondalar s’était surpris à admirer son corps splendide, mais il s’était bien gardé de la toucher à nouveau. Il était en train de se demander comment Whinney allait réagir quand il essaierait de monter sur son dos. Il n’aurait aucun mal à l’éviter s’il lui prenait l’envie de se rebeller. Il boitait encore légèrement, mais sa jambe allait parfaitement bien et, avec le temps, sa claudication disparaîtrait complètement. Il était infiniment reconnaissant à Ayla du travail miraculeux qu’elle avait fait. Maintenant qu’il n’avait plus de raison de rester dans la vallée, il fait allait falloir songer au départ. Comme Ayla ne semblait pas pressée qu’il s’en aille, il remettait pour l’instant cette décision à plus tard. Il tenait à l’aider à se préparer en vue de l’hiver : c’est le moins qu’il pût faire pour elle avant son départ.

  Jusque-là, il n’avait pas songé qu’il fallait aussi qu’elle nourrisse les chevaux pendant la saison froide.

  — Cela doit représenter un sacré travail que de faire des réserves pour Whinney et son poulain, dit-il.

  — Pas trop.

  — Peut-être y a-t-il moyen de s’y prendre autrement, proposa Jondalar. Tu as dit qu’il leur fallait aussi du foin. Au lieu de cueillir des grains comme nous l’avons fait aujourd’hui, pourquoi ne pas couper les tiges entières et les ramener à la caverne ? Nous pourrions mettre les tiges de côté pour les deux chevaux et recueillir les grains dans un panier.

  — Pourquoi pas, dit Ayla après avoir réfléchi à sa proposition. Si nous mettons les tiges à sécher après les avoir coupées, les grains devraient ensuite se détacher plus facilement. Cela vaudrait le coup d’essayer avec l’orge et le blé que nous n’avons pas encore cueillis. Je crois que ça pourrait marcher, Jondalar, conclut-elle avec un grand sourire.

  Elle semblait tellement emballée par cette idée que Jondalar sourit à son tour. Son regard si séduisant reflétait son accord, mais aussi l’attrait irrésistible qu’exerçait Ayla sur lui. La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre.

  — J’aime tellement quand tu me souris, Jondalar, avec ta bouche et tes yeux... avoua-t-elle avec une sincérité désarmante.

  Jondalar éclata de rire – un accès de gaieté inattendu, spontané, exubérant et totalement gratuit. On peut dire qu’elle alors, elle est franche ! songea-t-il. C’est vraiment une femme extraordinaire !

  La gaieté de Jondalar était contagieuse. Le sourire d’Ayla s’élargit, puis elle gloussa et se mit à rire à son tour, transportée par une joie sans frein.

  Le souffle court, les yeux pleins de larmes, les côtes douloureuses à force d’avoir ri, ils finirent par retrouver leur calme. Ils auraient été bien incapables de dire ce qui avait provoqué leur accès d’hilarité. En tout cas, il leur avait fait du bien : ils se sentaient tous deux totalement détendus.

  Quand ils se remirent en route, Jondalar prit Ayla par la taille, dans un réflexe affectueux, provoqué par cette gaieté partagée. Sentant qu’elle se raidissait, il laissa aussitôt retomber son bras. Il s’était juré et lui avait promis, même si elle n’était pas alors en mesure de le comprendre, qu’il ne chercherait pas à abuser d’elle. Si elle avait fait vœu d’abstinence, il n’était pas question qu’il se mette dans une position qui obligerait la jeune femme à refuser ses avances. Depuis cette promesse, il faisait tout son possible pour la respecter.

  Mais il avait senti l’odeur de sa peau chauffée par le soleil et la rondeur de son sein contre ses côtes. Cela fait si longtemps que je n’ai pas couché avec une femme ! se dit-il soudain. La bande de peau qui couvrait son sexe était bien incapable de dissimuler son état. Se retenant pour ne pas arracher sur-le-champ son court vêtement à Ayla, il se détourna dans l’espoir de dissimuler le gonflement révélateur et se mit à avancer à grands pas pour la dépasser.

  — Doni ! Comme je désire cette femme ! murmura-t-il entre ses dents.

  Des larmes jaillirent des yeux d’Ayla quand elle le vit partir loin en avant. Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il me fuie ainsi ? se demanda-t-elle. Pourquoi ne m’a-t-il pas fait signe ? Pourquoi ne veut-il pas assouvir son désir avec moi ? Suis-je laide à ce point ? Elle se mit à frissonner en repensant au bras qui, l’instant d’avant, lui entourait la taille. Elle sentait encore tout au fond de ses narines l’odeur de l’homme. Au lieu d’essayer de le rattraper, elle ralentit l’allure car elle n’avait aucune envie de se retrouver en face de lui. Elle se sentait coupable comme une enfant prise en faute – mais elle ne savait même pas ce qu’on lui reprochait.

  Jondalar avait atteint la rangée d’arbres qui poussaient le long de la rivière. Son besoin était si pressant qu’il était incapable de se retenir. Dès qu’il se retrouva à l’abri de l’écran de feuillages, il fit jaillir son sperme sur le sol. Puis, sans lâcher son sexe, il laissa retomber en tremblant sa tête sur le tronc de l’arbre à l’ombre duquel il s’était arrêté. Il se sentait soulagé, mais c’était tout. Au moins, il pourrait se représenter devant Ayla sans avoir envie de se jeter sur elle et de la forcer.

  Il cassa une branche et s’en servit pour recouvrir avec la terre de la Mère l’essence de son Plaisir. Zelandoni lui avait dit que c’était gâcher le Don de la Mère que de le répandre, mais qu’en cas de besoin, il fallait le répandre sur le sol et le recouvrir de terre. Zelandoni avait raison, se dit-il. C’est vraiment du gâchis et on n’éprouve aucun plaisir.

  Il continua à marcher le long de la rivière, retardant le plus possible le moment où il se retrouverait à nouveau à découvert. Ayla l’attendait à côté du gros rocher. Elle avait passé son bras autour du poulain et posé son front contre l’encolure de Whinney. Comme elle a l’air vulnérable ! songea Jondalar. On dirait qu’elle s’agrippe à ces deux animaux pour qu’ils lui remontent le moral et qu’ils la consolent. Alors que c’est moi qui devrais le faire ! Il était persuadé d’être à l’origine de sa détresse et se sentait aussi honteux que s’il venait de commettre un acte répréhensible. Il sortit à contrecœur de l’abri des bois et s’avança vers elle.

  — Il y a des moments où un homme ne peut pas attendre pour uriner, mentit-il avec un pauvre sourire.

  Ayla était stupéfaite. Pourquoi lui disait-il des mots qui n’étaient pas vrais ? Elle savait ce qu’il était allé faire. Il s’était soulagé.

  Avant de se soulager, un homme du Clan aurait d’abord demandé à la compagne du chef. S’il était incapable d’attendre et qu’il n’y ait aucune autre femme pour lui permettre d’assouvir son désir, on aurait fait signe à Ayla, aussi laide soit-elle. De toute façon, aucun mâle adulte ne se serait soulagé en solitaire. Cette pratique était réservée aux adolescents qui, tout en étant déjà des hommes physiquement, n’avaient pas encore tué leur premier gibier. Mais Jondalar n’avait pas cette excuse et plutôt que de lui faire signe, il avait préféré se soulager. Ayla était plus que peinée : elle se sentait réellement humiliée.

  Faisant semblant de ne pas avoir entendu et évitant de le regarder dans les yeux, elle lui proposa :

  —
Si tu veux monter Whinney, je vais la tenir pendant que tu grimpes sur ce rocher et que tu t’installes sur son dos. Si je lui explique que tu désires la monter, je pense qu’elle te laissera faire.

  C’est vrai que c’est pour ça que nous avons arrêté de ramasser des grains, se souvint Jondalar. Où était passé son enthousiasme ? Dire qu’avant de traverser ce pré aux côtés d’Ayla, il se réjouissait tellement de monter la jument ! Faisant comme si rien ne s’était passé entre temps, il se hissa sur le rocher tandis qu’Ayla poussait la jument pour qu’elle s’approche de lui.

  — Comment fais-tu pour que Whinney aille où tu veux ? demanda-t-il en évitant, lui aussi, de la regarder.

  — Je ne fais rien de particulier, répondit Ayla après avoir réfléchi. Nous sommes d’accord toutes les deux et elle va où je veux aller.

  — Mais comment sait-elle où tu veux aller ?

  — Je n’en sais rien... avoua honnêtement Ayla qui n’avait jamais réfléchi à la question.

  Tant pis ! se dit Jondalar. Je la laisserai m’emmener où elle veut. A condition qu’elle me laisse monter sur son dos. Il posa la main sur son garrot pour ne pas perdre l’équilibre, puis il écarta avec précaution les jambes.

  Whinney baissa aussitôt les oreilles. L’homme qui se trouvait sur son dos était plus lourd qu’Ayla et les jambes qui pendaient le long de ses flancs ne lui transmettaient pas la tension musculaire à laquelle les cuisses et les jambes de la jeune femme l’avaient habituée. Malgré tout, Ayla n’était pas loin, elle lui tenait la tête et l’homme qui la montait ne lui était pas inconnu. Elle piaffa sans conviction, puis s’immobilisa presque aussitôt.

  — Et maintenant, que dois-je faire ? demanda Jondalar, d’un air gauche.

  Ayla caressa la jument, puis elle s’adressa à elle en utilisant les sons hachés et les gestes du Clan, mélangés à des mots zelandonii.

  — Jondalar aimerait bien que tu l’emmènes se promener, Whinney.

  La phrase avait été prononcée sur le ton qu’elle employait habituellement pour que Whinney se mette en marche, et de la main, elle l’invitait gentiment à avancer. C’était suffisant pour que la jument lui obéisse.

 

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