The Incident at Antioch

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The Incident at Antioch Page 10

by Alain Badiou


  L’autre histoire, prise à rien qu’à son trébuchement nocturne depuis cent ans, trouve ici sa croix. Sommes-nous les derniers guerriers de la vieille époque? La rupture consommatrice des espèces du temps est-elle l’antique guerre civile?

  Considérons celui qui au sommet de la colline inspecte la plaine marquée du vol des buses.

  Il se demande s’il doit lui aussi fondre vers le village par le droit de la pente et de l’herbe comme sur une proie,

  Ou s’asseoir et allumer un feu clair dont jusqu’à l’horizon tous les hommes interprètent l’énigme.

  Tel est notre choix. Il vaut pour que personne ne désespère, et que partout on se persuade qu’après les siècles de l’État,

  Vient cette pensée que rien n’ordonne à la domination,

  Et dont la violence elle-même est la peinture

  D’une Nativité.

  (Silence.)

  MME PINTRE: Céphas! Écoute ce qu’on te dit. Ne soyons pas, déjà, les magistratures criminelles qui prononcent l’arrêt sur un corps malade.

  CAMILLE: Les jeunes sont à ce point dégoûtés du monde qu’il est requis de le réduire en cendres. Vois, encore, la gaieté et l’aplomb de leur parcours du macadam, mains ballantes et pantalons serrés, l’œil noir sur toutes choses! Qu’avons-nous à leur dire, sinon les ruines qu’ils habitent et adorent?

  MME PINTRE: Oublie l’angoisse, ma fille, laisse-toi vaincre par la patience et l’acuité d’un nouveau sens de la bravoure. Écoute ce que dit Paule. Surmonte la limitation de ton rêve. N’en appelle pas à la complaisance de la terreur.

  MOKHTAR: Songe à tout le passé qui ici s’ouvre au soleil, et dont il faut tourmenter la corolle avant qu’elle soit fanée. N’aie aucune compassion.

  RENÉ: Le meurtre est au principe de la nourriture, la possession est le sens de l’être. Sans le pouvoir, nous n’avons pour nous consoler qu’un regard orgueilleux sur l’humiliation. Que la réalité vienne au regard, comme un cheval au commandement.

  CAMILLE (tapant sur la table): Quelles jérémiades! Assez! Faut-il toujours regarder sur l’épaule du temps,

  Et prendre son ticket pour le repas des amis?

  MME PINTRE: La décision reste hors lieu. Ô incision de la trame! Durée compatible!

  MOKHTAR: La décision saisit l’occurrence. Ô incision de la trame! Instant fécond!

  CÉPHAS (il fixe les autres un par un, les nommant): Mokhtar! Madame Pintre! Camille! René! Et toi aussi, Paule Villembray, mon égale en toutes choses.

  Nous appartient-il de changer la décision? Réfléchissez ce point, qu’une décision véritable est plus importante, et de beaucoup, que celui qui la prend.

  Aussi je vous donne également tort, si profonde soit la scission parmi vous.

  Car les uns sont comme le chasseur qui délibère à l’affût si tirer l’oiseau qui passe,

  –Ah! le sillon bleu sur la dorure des genêts–

  Est bien en harmonie avec l’élégance durable de la chasse et l’éthique de vie ou de mort dont elle est l’exercice,

  Quand tuer la colombe est cela seul qui prouve. Avant même toute pensée, dans une pure grâce de l’œil, le feu doit avoir complété et fauché la superbe du vol.

  Mais les autres sont comme un pêcheur sur sa barque au long des roseaux, dans le matin gris de l’étang. Il a vu l’ombre d’une grande carpe souterraine à peine remuée sur la boue. Saisi d’impatience, il fait aller et venir l’hameçon à grands gestes.

  Il oublie que son silence et son immobilité peuvent seuls, prolongeant la science des appâts, susciter la joie suraiguë du bouchon qui d’un seul coup plonge avec la bête.

  Une décision, chers camarades, portant sur ce qui est entre nous en litige, est un composé fort étrange. D’un côté elle est rapt de notre geste par un ordre supérieur, un court-circuit de toute méditation; et de l’autre elle convoque ce que nous savons en son entier, par le travers d’un silence et d’un calme où nous surgissons au comble de nous-mêmes. Elle met en jeu toute la consistance que nous avons su maintenir, par le trou qu’y fait ce qui ne dépend plus d’elle, et où se loge, après l’acte, non avant, l’exact sujet d’une promesse.

  L’heure est venue, Mars entre au Lion.

  Et la naissance aussi est un signe, valant contre son propre avis, de femmes telles que vous en voyez une devant vous, Paule. Paule est la plus forte injonction de n’avoir à tenir de ce qu’elle propose nul compte.

  PAULE: Que comptes-tu faire?

  CÉPHAS: Je ne pense pas, comme vous imaginez qu’on pense. Je n’ai pas apprivoisé mon cœur comme un chat au fil d’une laine. Sur quelle route, sinon celle-ci, qui ne mène à rien qu’à Antioche, village insignifiant, aurions-nous arrêté une armée dont l’état-major discuterait s’il faut livrer bataille?

  Rien ne se passe ainsi. J’objecte, Paule, à l’incertitude où ta pensée de ce qui vaut universellement plonge notre aveugle pari. Jetons les dés! Jetons-les, car c’est notre tour. La règle est là. L’économie de la particularité terrorisante, telle que tu la désires, ne conduit qu’à la dissolution du lien. Ce qui est à prendre, il est vrai que nous ne l’avons pas choisi. Mais nul ne peut prétendre remonter de la possibilité du choix à celle où le choix même pourrait être choisi.

  Je ne fais pas, moi, la fine bouche devant la révolution. Ce qui advient après elle n’est lisible que pour qui a su fermer les yeux au moment où le tumulte fond sur lui et l’enferme dans les murs étroits de l’action.

  Délivrons à l’instant ce qui nous donne chance d’être Un.

  Ne mourrons pas sans connaître

  Qu’ici, et fût-ce dans le bornage de cet «ici»,

  Le plus faible a vaincu.

  PAULE: Ce n’est pas le vieux monde dont ton «ici» va interrompre la chanson. Hélas, dans ta bouche, et dans ce qui déjà est accompli, c’est la nouveauté prévisible qui s’achève en la répétition de ce contre quoi elle s’est fondée. Ainsi, tout est fini?

  (Silence.)

  CÉPHAS: À propos: l’insurrection commencera par le jugement populaire et l’exécution de Villembray. Ce dernier fétiche de la ville parlementaire sera condamné à mort. Nul ne s’y trompera. (PAULE ne fait pas un signe.) Levons la main, pour que le scribe écrive ceci: près d’un bourg à betteraves, Antioche, le tournant de l’Histoire a été décidé par?

  (CAMILLE, RENÉ lèvent la main. CÉPHAS aussi, quelques secondes plus tard.)

  MOKHTAR: Je doute, soudain. Je suivrai cependant l’avis de la majorité.

  CÉPHAS: Trois voix contre deux et une abstention. Une aussi courte majorité fera très bien dans la légende.

  Eh bien, chers camarades, soyons à la fois le bon pêcheur et le bon chasseur. Notre gibier, quoique malade, a encore un sacré coup d’aile, et sait aussi s’enfoncer dans sa boue.

  Ah! le monde est comme un lac, surface claire et profondeur de volcan.

  Nous pouvons écouter notre souffle.

  (PAULE, comme réveillée, se lève en renversant sa chaise.)

  PAULE: J’empêcherai ce crime. Si l’action est restreinte, qu’elle soit cet empêchement!

  (PAULE sort.)

  CÉPHAS (levant la main): Adieu, Paule!

  SCÈNE 5: Dans le lieu des réserves de la guerre.

  Le port est désert, il fait un temps sombre et pluvieux. VILLEMBRAY et PAULE sont assis sur le quai, les jambes dans le vide.

  VILLEMBRAY: Tu te souviens comme je m’initiais à ta dureté, à la douleur. Je courais sur les dunes, le sable aux genoux, jusqu’à la rage et l’épuisement. Et ma sœur lisait dans le damier de l’ombre, sous les pins. Je vois mon enfance avec toi comme un long exercice, jusqu’à ce jour où tu viens me dire: on veut te tuer, va-t-en. C’est toi qui as couru, Paule, pauvre sœur, et c’est moi qui suis immobile.

  PAULE: Je te demande de partir pour eux, autant que pour moi. L’absence d’une victime peut dérégler tout le sacrifice, toute la cérémonie. Je n’ai pas su les convaincre. Je me faisais à moi-même l’effet d’être timorée. Céphas a été
superbe. Mais tu pleures?

  VILLEMBRAY: Quelqu’un pleure en moi. Celui d’une patrie manquante.

  PAULE: Mes camarades vont cependant nous illustrer à la face du monde.

  VILLEMBRAY: Ils n’iront guère plus loin que mon cadavre. L’armée tient encore bon. Ils en ont pour vingt ans. Je sens envers ce gâchis une rancune effroyable. On m’a fait du tort personnellement.

  PAULE: Comme tes larmes sont inconsolantes!

  VILLEMBRAY: Douceur de la remarque! Là où je voulais la fidélité d’une nation, il n’y aura eu de constant que des femmes, dont tu fus dès l’enfance la première, et aujourd’hui la dernière.

  PAULE: Cette femme au nom des autres t’enjoint de partir et d’attendre.

  VILLEMBRAY: Il m’a manqué une dose de bêtise. Je suis dégoûté du jeu. En politique, il faut garder l’appétit, même quand le plat est répugnant.

  PAULE: Le temps presse, Claude.

  VILLEMBRAY: Royauté d’un enfant. Je connais bien son usage. Tes camarades jouent la partition classique de la chance à prendre au vol. Comme je les comprends! Et le symbole de mon exécution! Comme c’est ordinaire! Je n’arrive même pas à me réjouir d’être, moi, ce symbole, parce que je sais mieux que quiconque ce qu’il vaut.

  Recueille mes dernières paroles.

  PAULE: Depuis toujours tu fais des phrases. Maladie masculine de la pose! Enfuis-toi, cours te cacher, là est la raison et la grandeur.

  VILLEMBRAY: Vivant ici avec un chien dont je partageais la pitance, j’ai fait une découverte qu’il est juste que j’expie, pour n’avoir pas à la répandre.

  PAULE: Tu ne m’en feras pas grâce, ô mon frère, capable de mourir d’un cœur léger pour achever son discours!

  VILLEMBRAY: Il n’y a que la logique qui existe, et toute réalité en est une réalisation. Celui qui n’a d’autre règle que d’inférer à partir des axiomes produit, en outre, de la grandeur. C’est sa récompense, mais il ne l’obtient qu’au prix de ne l’avoir jamais désirée. J’appelle cela le principe de l’obtus. Bienheureux en politique l’esprit obtus qui s’acharne à la règle sans s’encombrer du moindre ornement.

  Vois-tu, j’avais dessein, dans le commerce des forces, d’injecter sous la surface du cynisme une dose de légende. Il me semblait qu’une nation qui se rêve a plus de chance d’inverser ce qui la pousse au déclin. Je voulais substituer insidieusement l’ascétisme des images à l’économie solide.

  Aujourd’hui je vois l’erreur. Se glissait là-dedans la mort obscure.

  Plutôt que d’assister à l’enfoncement, au règne du défaut, j’ai désiré sans le savoir que mon pays meure, si je puis dire, par excès.

  PAULE: C’est ce que tes assassins lui préparent. Ah! Je vois que tu es leur complice.

  VILLEMBRAY: Ma mort est une production mathématique. Je n’y échapperais qu’en revenant au rêve, dont j’ai vu l’inconsistance.

  Paule, ma sœur, à ce moment si dépourvu de légende, je veux, comme une amphore d’avant les cendres, te remettre ceci. (VILLEMBRAY sort de sa poche une grande carte qu’il déplie.) C’est l’idée d’une guerre que j’avais projetée en secret avec quelques amis de l’état-major, lors de ma seconde présidence. Nous devions vaincre en trois jours, dans la surprise la plus complète. Nous détenions à la fin trois provinces supplémentaires. Et nous les aurions gardées. Il suffit d’oser et de faire vite. C’est tout ce que j’ai ramené des greniers de l’État.

  Aux heures de fatigue et de confusion, lisant ces flèches, ces impacts,

  Où l’autrefois de la puissance se condensait comme un livre d’enfant,

  J’entrais dans la considération nostalgique.

  Je te donne, Paule, cet objet,

  Pour que tu aies avec toi le comble de l’absurde,

  Et qu’ainsi tu sois dotée d’un instrument de mesure

  Quant à ce qui possède, dans l’action, sens et durée.

  Si tu sais placer ce parchemin dans l’angle d’une flamme,

  Tu y verras apparaître et mystérieusement s’ouvrir entre tes doigts

  Une fleur sanglante contenue dans les dix-sept arêtes d’un polygone régulier. (Il lui donne la carte.) Maintenant, c’est à moi de te dire de partir. Je sais que tu es convaincue.

  (PAULE serre son frère contre elle longuement, puis s’écarte.)

  PAULE: J’ai froid! Voilà le vent qui se lève! Ce ciel gris!

  (PAULE sort. Un temps pendant lequel VILLEMBRAY range ses affaires dans une caisse. Puis il lance des cailloux dans l’eau. CÉPHAS, MOKHTAR et RENÉ entrent en tenue militaire, armés.)

  RENÉ: Villembray! Vous êtes jugé.

  VILLEMBRAY (se met à quatre pattes): Tuez-moi comme un chien, Messieurs.

  CÉPHAS: Peu importe!

  (Ils tuent VILLEMBRAY.)

  ACTE TROISIÈME

  Le concile de Nicée

  SCÈNE 1: Dans le lieu des fondations.

  Au crépuscule, dans les ruines, en tenue militaire, MOKHTAR, CAMILLE, RENÉ veillent autour des feux. Tous les personnages ont vieilli d’une bonne quinzaine d’années. DAVID est beaucoup plus jeune que les autres. Il se tient un peu à l’écart.

  MOKHTAR: Encore une nuit où le ciel, par absorption dans un miroir du sol gelé, est suspendu au-dessus de nos feux

  Comme une banquise d’étoiles.

  CAMILLE: Quel foutu temps pour garder des cailloux! Et pas un chien. Qui donc s’amuserait à passer l’ordre des rouges d’éviter les décombres de la ville?

  Tous sont dispersés vers leur fumier natal.

  Si quelqu’un vient gratter par ici, au mur!

  Ça nous donnerait de l’emploi.

  RENÉ: Telle fut la fin. Le dirigeant suprême Céphas, qui possède notre cœur par le truchement de son obstination, nous a menés quinze ans dans le dédale des circonstances. Et aujourd’hui, comme un barrage qui cède à la hauteur des neiges, tout s’est écroulé. L’État, ramené à l’aune d’un village puant dans un creux, est enseveli sous la ruine et la boue.

  DAVID (de loin): Les gens errent sur les routes, ou ont été répartis également dans les provinces. Il s’agit avant tout de se nourrir.

  RENÉ: Quinze ans de haine instruite! La terre se venge des cités. La production de ce qui se mange redevenue la charge de tous. La monnaie brûlée en tas dans de furtives cérémonies.

  Je regarde le chaos d’un œil clair.

  Comme le granit violet des îles sur une mer d’encre, je vois

  Survivre, à l’exclusion de tout, l’ordre campagnard sous la vigilance des armes.

  Dans les vallées circule à nouveau, parmi les carcasses des tracteurs, le bœuf gascon sous le joug.

  MOKHTAR: L’usine repart à zéro. Quatre professionnels dans un hangar au toit crevé rafistolent une fraiseuse. L’électricité crachote d’un générateur avec le bruit du bourdon. Nul ne sait ce qu’il convient de produire, mais qu’importe! Le savoir-faire ouvrier est nu comme la main sur un tournevis.

  CAMILLE: Les enfants de tous âges et de toutes provenances sont rassemblés en cercle autour d’un conteur. Du vieux monde on leur enseigne la légende, et de ce qui accouche dans le sang et le cri, on leur promet l’éclat. À la fin vient la roulotte fumante où cuit, à doses égales, la farine de maïs. La parenté n’est plus qu’un fantôme. L’enfance engendre son propre village ambulant.

  MOKHTAR: L’humanité, au jour de son effort ultime, traverse son désastre.

  DAVID: Vous le dites. Organisée par son nom, la victoire calcine d’un seul coup dix mille ans. Le monde est cassé en deux. Toutefois, il s’agit de reconstruire implacablement, sans rien laisser au hasard ou à l’engrais de quelques-uns. Dans la loi refaite sur les décombres, chacun compte autant, et par conséquent très peu.

  RENÉ: L’égalité devant la vie mesurable à tout instant à l’égalité devant la mort. La justice de la loi mise au niveau de la justice de l’être.

  MOKHTAR: L’œil du vieillard voit les choses dans la confusion de la distance. Il me semble que tout a été râclé, comme avec
un râteau, pêle-mêle les feuilles, les fleurs, la vidange et les cailloux. Mais trop de morts et trop d’indifférence entament l’idée, à la longue. Notre chef Céphas le sait. Le matin de cette nuit veut qu’on plante,

  Sur le sol rempli de fumier,

  La tendresse d’un saule, où attacher avec malice nos chevaux squelettiques.

  Car il ne se peut que toujours la seule façon pour l’homme de régner sur lui-même soit d’abattre ce qui bronche.

  CAMILLE: Le monde est noir comme un four où cuit un pain mauvais. Aussi taper sur le voleur et sur le débrouillard est la seule satisfaction. Aurions-nous dévasté la terre pour y voir se pavaner à nouveau des messieurs à cartable? Le chiendent doit être arraché pour toujours. Les morts sont invisibles, à l’échelle de ce qui se passe ici. Le général qui se met, la tête dans les mains, à compter les blessures au plus fort du feu est parfaitement foutu. Un univers entièrement refait, ou rien. Céphas l’a dit, dès l’incident d’Antioche: les dés, cette fois, sont jetés. Dans la mise du jeu, rien d’autre que le Tout.

  RENÉ: Au loin les volcans fument dans la limpidité de l’air salin.

  DAVID (sur le ton du commandement): Dites avec moi le salut.

  Je salue la page blanche tachée de sang où il nous revient d’écrire le poème du siècle!

  Je salue la nuit du gel et l’effroi du feu, le désespoir énergique, la dispersion et le rassemblement!

  CAMILLE: Je salue le chaos et la nuit! Je salue la mort, où se fait la passe de la vie! Je salue la garantie de nos armes et les gravats fumants où gisent les lois!

  MOKHTAR: Mais il n’est pas vrai qu’il n’y ait rien, car il y a suréminemment

  Nous! Et c’est trop peut-être pour nous

  Que d’être sur la peur des foules le seul signe du vrai.

  Car cette vérité n’est que dans le lieu de sa force, et il n’est pas acquis que de cette force elle fasse lien.

  L’eau claire coule au fond des égouts éventrés. Le tapis gluant des algues couvre le bassin des préfectures en ruine.

  Cependant le calme et l’œuvre de pensée déclinent dans ce peuple, où règnent trop de jeunes gens dans l’orgueil du fusil.

 

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