— Ilmarinen est le nom du forgeron qui a fabriqué le Sampo, dit Frank en arrivant à la porte.
— Tu connais le Kalevala ?
— Oui, dit Magdalena. Quand nous vivions à Minneapolis, nous avions des amis finlandais. Aino et Kyle Takelo.
— Vous connaissez l’histoire d’Aino ? demande Ilmarinen aux garçons.
C’est Eberhard qui répond :
— La jeune fille qui se transforme en poisson pour ne pas avoir à épouser le vieux dieu Väinämöinen.
Bientôt, ils s’assoient et entament le déjeuner ; pendant que les adultes parlent, les garçons écoutent. Une fois le repas terminé, leur père les envoie dehors. Eberhard et Frank descendent alors les marches de l’entrée et se dirigent vers l’arrière de la maison, se hissent sur le plancher de la galerie et avancent à plat ventre jusqu’à ce qu’ils se retrouvent sous la fenêtre la plus proche de la table. Les adultes sont trop absorbés par la conversation pour remarquer les deux garçons qui regardent à travers la vitre.
— Les Chippewa n’ont jamais fait la guerre au gouvernement américain, dit Ilmarinen, même si mon arrière-arrière-grand-père comptait parmi les guerriers chippewa qui avaient rejoint l’armée de Tecumseh pour combattre les Anglais.
Il leur raconte que la force des Chippewa réside pour l’essentiel dans la résistance passive. Chaque fois qu’on les a déplacés, ils sont retournés à l’endroit d’où ils venaient, jusqu’à ce que l’État cède et établisse une réserve dans le nord du Wisconsin. Ils avaient espéré que cette méthode marcherait cette fois-ci, qu’ils éloigneraient les enfants suffisamment longtemps pour que l’État capitule. Ilmarinen leur parle du fils de Joe-John Two Knives, Ezekial Smith, qui vagabonde, qui surveille, qui n’arrive pas à se rappeler son nom de naissance – Ka-ka-ke Stone – et donc n’y répond pas. Il leur parle aussi de Jacob, puisqu’ils le connaissent.
Il leur explique également que leur opposition faiblit de plus en plus.
— Jacob dit que vous avez retiré vos fils de l’école parce qu’ils avaient été punis pour avoir parlé votre langue.
— C’est vrai, répond Albert. Mais nous venons d’apprendre que le vieux prêtre et la mère supérieure vont bientôt partir, ils prennent leur retraite dans un mois. Ils vont retourner à l’archidiocèse de Milwaukee. Un nouveau prêtre et une nouvelle mère supérieure arriveront deux semaines après. À ce que nous avons entendu dire, ce nouveau prêtre serait jeune et très instruit. Nous espérons qu’il sera plus tolérant.
— Donc vous allez les remettre dans cette école ?
— Seulement si l’on nous accorde ce que nous demandons, répond Magdalena. On parle anglais dans ce pays et nous ne nous sommes jamais opposés à ce principe. Nous voulons que nos fils parlent autant de langues que possible. Il est normal que nos enfants ne parlent pas allemand en classe, mais qu’ils ne soient pas punis s’ils le font à la récréation ou pendant l’heure du déjeuner.
Magdalena hésite à donner des conseils, ils ne sont pas là depuis assez longtemps pour bien connaître les affaires de la ville. Mais cela ne l’empêche pas de leur suggérer une idée :
— Avez-vous envisagé de laisser les enfants de Fox Lake aller à l’école de la ville ? Comme ça, ils pourraient toujours habiter chez eux.
Ilmarinen connaît cette école. Sa femme et lui y étaient allés en compagnie des autres habitants de Fox Lake un jour que le vieux prêtre et la mère supérieure les avaient conviés à assister à la messe. Ils avaient trouvé le nom de l’église curieux – Notre-Dame des Perpétuelles Douleurs – et après avoir vu l’homme cloué sur deux bûches disposées en croix, ils avaient conclu que les catholiques étaient obsédés par la douleur, le châtiment et la mort.
— Nous y avons songé. Mais nous craignons qu’eux aussi n’emmènent les enfants. Les catholiques ont leurs propres écoles. Enfin nous, nous avons la nôtre, ajoute-t-il après un silence. C’est ma mère qui m’a appris à parler, lire et écrire en anglais. N’empêche qu’ils ne l’acceptent pas comme professeur, même si elle est blanche.
— En quoi pouvons-nous vous être utiles ? demande Albert.
On entend soudain un bruit sourd sur le toit, suivi de rires déchaînés et, après s’être excusé, Albert sort pour aller voir ce que peuvent bien fabriquer ses fils.
La question posée par Albert reste en suspens. Mal à l’aise, Magdalena remue sur son siège. Ilmarinen attend davantage de sa part, il espère qu’elle lui suggérera une solution plus convaincante. Même si elle ne connaît pas son hôte, ni sa culture, elle a des indices clairs sur ce qui s’est passé auparavant et qui donnent à réfléchir : la silhouette désespérée de Zeke Smith qui erre en ville, complètement soûl ; et puis Jacob, sa retenue enfin expliquée.
— Si nous pouvons obtenir du nouveau prêtre la promesse que l’on n’emmènera pas les enfants, qu’ils iront à l’école et rentreront à la maison tous les jours comme les autres élèves, cette solution sera-t-elle acceptable ?
— Aucune de leurs promesses n’est sincère, répond Ilmarinen. Pour vous, peut-être, mais pas pour nous. Même si le nouveau prêtre consent à ce que nos enfants restent habiter chez nous, il nous faudra toujours obéir aux règles du…
— … catholicisme, conclut Magdalena. C’est vrai. C’est une école catholique. Les enfants iront à la messe tous les matins. Ils seront baptisés et on leur demandera de renoncer à leurs croyances quand ils feront leur première communion. Moi aussi, j’ai fréquenté une école catholique, mais mes parents étaient d’une religion différente. Je… Nous aussi nous avons nos propres croyances, même si nous restons catholiques. Ce n’est certes pas un mode de vie facile, mais c’est celui que nous avons choisi.
Ilmarinen aimerait bien savoir quelles sont ces autres croyances, mais il serait sans doute impoli de poser la question. Il comprend alors l’allusion de son cousin au sujet de Magdalena. Si tous sont hâlés par le soleil, le mari et le fils cadet ont visiblement la peau blanche, les cheveux châtain clair et les yeux bleus. Le fils aîné en revanche, tout comme sa mère, a l’œil et le cheveu noir corbeau, ainsi qu’une peau plus mate. Et cela n’a rien à voir avec le soleil. Ilmarinen se rappelle aussi que, d’après Jacob, elle parle français. Si elle n’est pas allemande, mais métisse, où se trouve son peuple ?
— Vous devez comprendre ce que c’est de vivre entre deux cultures, dit-elle.
Il hoche la tête, songeant à tous les noms dont on l’appelle quand il s’aventure hors de la réserve : « Findien », « mulâtre » et, en termes plus polis, « métis ». Il jouit néanmoins d’une plus grande crédibilité que les autres, et c’est lui qu’on envoie négocier les affaires en ville et parler au nom de la tribu. Il sait d’où vient sa mère, il connaît les légendes propres à la culture de celle-ci et comprend les principes essentiels du christianisme en raison de l’éducation luthérienne qu’elle a reçue. C’est elle qui lui a expliqué ce que signifiait l’homme cloué sur la croix.
— Ce n’est pas la meilleure solution mais c’est la seule, à ce que je vois. Au bout du compte, les enfants devront vivre avec deux cultures, comme vous le savez sûrement. Mais s’ils sont envoyés en pension, vous les perdrez. Il se peut qu’ils ne reviennent jamais. Ça, j’en suis certaine. Apprenez aux enfants à faire semblant pendant la journée en classe. Ils rentreront le soir et cela les aidera à ne jamais abandonner vos croyances.
Tandis qu’elle parle, Ilmarinen prend conscience que l’allusion de Jacob concerne bien d’autres choses que l’aspect physique de Magdalena. À ce que je vois. Puis elle tressaille et se cramponne au rebord de la table ; la sueur perle à son front. Il se lève brusquement, honteux de ne pas avoir remarqué son malaise plus tôt.
— Votre bébé arrive.
Il contourne la table et s’empresse de l’aider à se mettre debout.
— Je vais chercher ma mère. Elle s’occupe de toutes les femmes de Fox Lake. Est-ce que vous pourrez tenir une heure ?
— Oui, les garçons ne sont pas venus au monde très vite et celui-l
à ne va pas se dépêcher non plus.
Avant qu’il ne quitte la maison, elle enveloppe une miche de pain de seigle et un plateau de gâteaux, insistant pour qu’il les emporte.
Ilmarinen part au triple galop. Eberhard le suit des yeux le long de la pente, jusqu’à ce qu’il franchisse la ligne formée par les arbres. En entendant la voix de sa mère, il se retourne : elle est dans la galerie avec Frank et leur père.
— Ça va aller, dit-elle.
Elle prend le bras d’Albert et, d’un pas raide, descend les marches devant l’entrée.
— Aide-moi seulement à faire le tour. On se sent mieux quand on se promène dehors. Qu’est-ce qu’Ilmarinen a dit d’autre ?
— Il m’a expliqué comment faire pour mieux éloigner les mouches et les moustiques. Ça vaudra pour le cheval également, répond Albert. Dans quelques jours, on ira dans les bois avec des seaux et des couteaux, on entaillera les troncs des pins et on laissera la résine s’écouler dans les seaux.
— La résine va coller. On ne l’enlèvera jamais, dit Eberhard.
— Le secret, c’est de la faire bouillir avec de la graisse d’ours. On n’en a pas, mais on a de la graisse de chevreuil dans la glacière. Il a dit qu’avec ça on tiendra jusqu’à l’automne. Ensuite, il nous emmènera à la chasse à l’ours.
*
* *
Elle s’est trompée quant à la durée de l’accouchement. Les contractions agitent son ventre comme si l’enfant cognait du poing contre la paroi qui l’abrite, impatient de naître. Toutefois, au bout d’une heure, les contractions retrouvent un rythme moins précipité. Albert lui passe un linge froid sur le visage et sur le cou, puis déboutonne le haut de sa blouse. Alors qu’il prend la cruche posée sur la table de nuit et lui verse un verre d’eau, la porte de la maison s’ouvre. Magdalena entend la voix de ses fils, puis une toute petite femme pénètre dans la chambre à coucher. Elle est vêtue d’un corsage et d’une jupe ordinaires. Albert se lève et chuchote quelques mots à l’oreille de la visiteuse avant de sortir de la pièce ; il ne revient qu’une fois, pour apporter une cuvette d’eau, du savon et une serviette.
— Je m’appelle Marjaana.
Magdalena reconnaît la mélodie cadencée de l’anglais teinté d’un accent finnois. Elle cherche sur le visage de la femme des caractéristiques ethniques familières. Marjaana a le visage large et plat, mais les pommettes hautes des Scandinaves, comme Aino, et des yeux gris marqués par un pli épicanthal. Ses épaisses nattes brunes parsemées de gris forment une couronne au sommet de son crâne. Elle pose les deux mains sur le ventre de Magdalena, puis les déplace pour déterminer la position du bébé.
— Encore quelques heures. Quand est-ce que ça a commencé ?
Magdalena lui répond que les contractions sont apparues brusquement et que, pendant une heure, elles ont été pressantes et douloureuses au point de l’effrayer. Après lui avoir fait signe de lever les genoux, Marjaana se lave les mains. Ensuite, elle lui relève sa blouse et introduit délicatement deux doigts en elle.
— C’est un gros bébé, il pourrait arriver plus vite. Mais tout va bien, dit Marjaana tout en se lavant de nouveau les mains.
Une fois qu’elle a terminé, elle entrouvre la porte de la chambre à coucher et demande à Albert de faire bouillir au moins deux grandes marmites d’eau, puis elle rapproche une chaise du lit et s’assied. De temps à autre, elle se penche pour essuyer le visage de Magdalena ou lui faire boire une gorgée d’eau et, ce faisant, elle lui pose des questions sur Albert, les enfants, l’endroit où ils vivaient précédemment, et encore avant. Au début, Magdalena trouve la vieille femme indiscrète, mais elle se rend compte que Marjaana tente seulement de l’empêcher de penser à sa douleur. Sans compter que cela permet aussi à Magdalena de poser les questions qu’elle n’a pas pu poser à Ilmarinen.
Elle apprend que Marjaana est arrivée avec ses parents à l’âge de huit ans et que sa famille s’est tout d’abord installée sur la péninsule supérieure du lac Michigan, où son père travaillait dans les mines de cuivre. Ils ont déménagé à Chippewa Crossing quand elle avait quinze ans, son père ayant fait suffisamment d’économies pour acheter une propriété non loin de Fox Lake. Sa mère a succombé à une pneumonie quand Marjaana avait dix-sept ans. Son père, lui, est mort deux ans plus tard, lorsque le pin blanc qu’il abattait est tombé du mauvais côté, l’écrasant sous lui.
— Vous cultiviez l’endroit vous-même, à l’époque ? demande Magdalena, avant qu’une nouvelle vague de contractions ne lui coupe le souffle.
— Non. J’ai épousé le père d’Ilmarinen.
— Comment…
Elle ne peut achever sa question : les contractions se propagent dans tout son ventre. Elle ferme les yeux sous l’effet de la douleur.
— Comme d’habitude.
Lorsque Magdalena rouvre les yeux, Marjaana affiche un grand sourire.
— C’est une question bien légitime, reprend-elle. Un Blanc peut encore épouser une Indienne tout simplement en l’installant chez lui, même si c’est en train de changer, ça aussi. Mais à cette époque, pour une Blanche, une telle démarche n’était pas possible. Il me faisait la cour quelques mois avant que mon père ne trouve la mort – et sans que ce dernier le sache. À l’époque, le pasteur luthérien refusait de nous marier à moins que mon futur époux ne se convertisse. Cela m’aurait été bien égal de me marier à l’église, sauf pour honorer la mémoire de ma mère – mon père n’était pas très pratiquant. Mais il y avait d’autres raisons : il fallait que je sois officiellement mariée pour conserver la propriété et je devais regarder la réalité en face : je ne serais pas acceptée en ville si on célébrait un mariage à l’indienne. Donc mon mari a fait ce qu’on attendait de lui ; de toute façon, on allait aussi se marier selon la coutume de Fox Lake.
Elle s’interrompt, le temps d’un soupir.
— Le pasteur l’a baptisé et l’a appelé Luther. Nous avons insisté pour garder son nom indien comme nom de famille. En chippewa, c’est Keesh-key-mun, qui signifie « pierre aiguisée ». Mais notre acte de mariage n’indique que la pierre, Stone. Pour finir, nous avons décidé d’arrêter de nous battre et d’en rester là.
— Donc vous êtes luthériens, vous et votre mari ?
— Plus maintenant. Mais ils ne peuvent rien y faire.
— Est-ce qu’on vous accepte en ville ? Je ne vous y ai jamais vue, même si nous n’y allons qu’une fois par semaine.
— Pas vraiment. Mais Chippewa Crossing n’a pas eu de médecin pendant longtemps et maintenant qu’il y en a un, il est très mauvais. Donc, quand une femme de la ville est sur le point d’accoucher ou que quelqu’un est malade, c’est moi qu’on vient chercher. Sinon, ma vie est ici, à Fox Lake. Saviez-vous qu’Ilmarinen et sa femme ont eu un petit garçon il y a une semaine ? J’ai aidé mon petit-fils à venir au monde !
Elles veillent toute la nuit, bavardant de temps à autre. Vers quatre heures du matin, les contractions reprennent, rapides et impérieuses.
— Je vais vous tenir par les bras et quand les prochaines douleurs se calmeront, dit Marjaana en écartant sa chaise et en posant la bassine par terre, je veux que vous vous tourniez et que vous vous redressiez pour être au bord du lit.
Magdalena pousse très fort pendant une demi-heure. Enfin apparaît la tête, et le reste du corps sort tout en douceur entre les mains de la vieille femme.
— Une fille. Une petite fille bien dodue !
Elle met le nourrisson à plat ventre sur ses genoux et lui tapote le dos. Lorsqu’il crie enfin, elle coupe le cordon ombilical. Magdalena reste bien droite en attendant d’évacuer le placenta, qui tombe d’un coup, épais et sanglant, sur l’émail blanc de la cuvette au pied du lit. Elle replie alors doucement les jambes et se laisse retomber contre les oreillers. Pendant ce temps, Marjaana lave le bébé et l’enveloppe dans une couverture, sans trop serrer, avant de le confier à sa mère pour qu’elle lui donne le sein. Puis elle lave Magdalena et lui enfonce un épais morceau de tissu entre les jambes. Enfin elle s’assi
ed, et toutes deux regardent le nourrisson téter. Au bout d’un moment, Magdalena se penche et écarte un coin de la couverture. Marjaana voit le désarroi qui apparaît sur son visage, car elle s’exclame :
— Quelle frimousse. Féroce ! Enfin, ça pourrait changer.
Magdalena regarde le bébé, ses cheveux sont si blonds qu’il paraît chauve. Il ne lui ressemble en rien ; ni même à Albert. Il ne ressemble pas non plus à ses frères quand ils sont nés. À cet instant, le bébé s’écarte du mamelon ; sa bouche se fige en une grimace obsédante et familière.
— Vous lui avez choisi un nom ?
Albert et elle avaient évoqué plusieurs prénoms possibles. Albert hésitait entre celui que sa mère avait reçu à sa naissance, Annaliese, et son nom de religieuse. Ce sera Hildegarde, décide-t-elle. Elle donnera comme prénom à sa fille le nom de religieuse de sa belle-mère, afin qu’il contrebalance l’étrange ressemblance du bébé avec Heinrich Kaufmann. Ensuite, elle ajoutera comme second prénom, et précaution supplémentaire, celui de sa propre mère, Adelinde.
— Espérons qu’elle s’en montrera digne, dit Marjaana.Je reviendrai dans un jour ou deux pour voir comment vous allez, vous et la petite.
— Merci. J’ai cru que j’aurais à m’en sortir toute seule. Albert vous réglera quelque chose.
— Non, dit-elle. Vous nous le revaudrez en nature.
— Vous ne voulez pas d’argent ?
— Je prends de l’argent aux femmes de la ville, répond Marjaana en riant, mais pour celles d’ici, c’est en nature. Vous avez ce terrain en altitude, très utile pour faire pousser des légumes qui ne mûrissent pas bien à Fox Lake. Et puis des œufs, du lait et du beurre.
Tandis que la vieille femme dit au revoir à Albert et aux garçons, Magdalena regarde le nourrisson endormi. Elle remarque la ligne implacable de ses lèvres. Cette fois-ci, Albert n’attendra pas. Il voudra que le bébé soit baptisé le dimanche suivant, ce qui signifie qu’il sera béni de la main crochue et faussement vertueuse du père Fitzgerald.
Bohemian Flats Page 23