Soie

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Soie Page 2

by Alessandro Baricco


  Hervé Joncour traversa la pièce, attendit un signe de son hôte, et s’assit en face de lui. Ils restèrent silencieux, se regardant dans les yeux. Survint, imperceptible, un serviteur, qui posa devant eux deux tasses de thé. Puis disparut.

  Alors Hara Kei commença à parler, dans sa langue, d’une voix monotone, diluée en une sorte de fausset désagréablement artificiel. Hervé Joncour écoutait. Il gardait les yeux fixés dans ceux d’Hara Kei, et pendant un court instant, sans même s’en rendre compte, les baissa sur le visage de la femme.

  C’était le visage d’une jeune fille.

  Il releva les yeux.

  Hara Kei s’interrompit, prit une des deux tasses de thé, la porta à ses lèvres, laissa passer quelques instants et dit

  — Essayez de me raconter qui vous êtes.

  Il le dit en français, en traînant un peu sur les voyelles, avec une voix rauque, vraie.

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  À l’homme le plus imprenable du Japon, maître de tout ce que le monde réussissait à faire sortir de cette île, Hervé Joncour essaya de raconter qui il était. Il le fit dans sa propre langue, en parlant lentement, sans savoir exactement si Hara Kei pouvait le comprendre. Instinctivement, il renonça à toute prudence, rapportant, sans rien inventer ni omettre, tout ce qui était vrai, simplement. Il alignait les petits détails et les événements cruciaux d’une même voix, avec des gestes à peine esquissés, mimant le parcours hypnotique, neutre et mélancolique d’un catalogue d’objets réchappes d’un incendie. Hara Kei écoutait, sans que l’ombre d’une expression décomposât les traits de son visage. Ses veux restaient fixés sur les lèvres d’Hervé Joncour comme si elles étaient les dernières lignes d’une lettre d’adieu. Dans la pièce, tout était tellement silencieux et immobile que ce qui arriva soudain parut un événement immense, et pourtant ce n’était rien.

  Tout à coup, sans bouger le moins du monde, cette jeune fille ouvrit les yeux.

  Hervé Joncour ne s’arrêta pas de parler mais baissa instinctivement les yeux vers elle, et ce qu’il vit, sans s’arrêter de parler, c’était que ces yeux-là n’avaient pas une forme orientale, et qu’ils étaient, avec une intensité déconcertante, pointés sur lui : comme s’ils n’avaient rien fait d’autre depuis le début, sous les paupières. Hervé Joncour tourna le regard ailleurs, avec tout le naturel dont il fut capable, essayant de continuer son récit sans que rien, dans sa voix, ne paraisse différent. Il ne s’interrompit que lorsque ses yeux tombèrent sur la tasse de thé, posée sur le sol, en face de lui. Il la prit, la porta à ses lèvres, et but lentement. Puis il recommença à parler, en la replaçant devant lui.

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  La France, les voyages en mer, le parfum des mûriers dans Lavilledieu, les trains à vapeur, la voix d’Hélène. Hervé Joncour continua à raconter sa vie comme jamais, de sa vie, il ne l’avait racontée. La jeune fille continuait à le fixer, avec une violence qui arrachait à chacune de ses paroles l’obligation de sonner comme mémorable. La pièce semblait désormais avoir glissé dans une immobilité sans retour quand, tout à coup, et de façon absolument silencieuse, la jeune fille glissa une main hors de son vêtement, et la fit avancer sur la natte, devant elle. Hervé Joncour vit arriver cette tache claire en marge de son champ de vision, il la vit effleurer la tasse de thé d’Hara Kei puis, absurdement, continuer sa progression pour aller s’emparer sans hésitation de l’autre tasse, celle dans laquelle il avait bu, la soulever avec légèreté et l’emporter. Hara Kei n’avait pas un seul instant cessé de fixer, sans expression aucune, les lèvres d’Hervé Joncour.

  La jeune fille souleva légèrement la tête.

  Pour la première fois, elle détacha son regard d’Hervé Joncour, et le posa sur la tasse.

  Lentement, elle la tourna jusqu’à avoir sous ses lèvres l’endroit exact où il avait bu.

  En fermant à demi les yeux, elle but une gorgée de thé.

  Elle écarta la tasse de ses lèvres.

  La replaça doucement là où elle l’avait prise.

  Fit disparaître sa main sous son vêtement.

  Reposa sa tête sur les genoux d’Hara Kei.

  Les yeux ouverts, fixés dans ceux d’Hervé Joncour.

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  Hervé Joncour parla encore longtemps. Il ne s’interrompit que lorsque Hara Kei détacha ses yeux de lui et le salua, en inclinant le buste.

  Silence.

  En français, traînant un peu sur les voyelles, avec une voix rauque, vraie, Hara Kei dit

  — Si vous le désirez, ce sera un plaisir pour moi de vous voir revenir.

  Pour la première fois, il sourit.

  — Les œufs que vous avez sont des œufs de poisson, ils n’ont à peu près aucune valeur.

  Hervé Joncour baissa les yeux. Devant lui, il y avait sa tasse de thé. Il la prit et commença à la faire tourner et à l’examiner, comme s’il cherchait quelque chose, sur le fil coloré de son bord. Quand il eut trouvé ce qu’il cherchait, il y posa ses lèvres, et but jusqu’au fond. Puis il reposa la tasse devant lui et dit

  — Je sais.

  Hara Kei se mit à rire, amusé.

  — C’est pour cette raison que vous les avez payés avec de l’or faux ?

  — J’ai payé ce que j’ai acheté.

  Hara Kei redevint sérieux.

  — Quand vous sortirez d’ici, vous aurez ce que vous voulez.

  — Quand je sortirai de cette île, vivant, vous recevrez l’or qui vous revient. Vous avez ma parole.

  Hervé Joncour n’attendit pas de réponse. Il se leva, recula de quelques pas, puis s’inclina.

  La dernière chose qu’il vit, avant de sortir, ce fut les yeux de la jeune fille, fixés dans les siens, parfaitement muets.

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  Six jours plus tard, Hervé Joncour s’embarqua, à Takaoka, sur un navire de contrebandiers hollandais qui le déposa à Sabirk. De là, il remonta la frontière chinoise jusqu’au lac Baïkal, traversa quatre mille kilomètres de terre sibérienne, franchit les monts Oural, atteignit Kiev et parcourut en train toute l’Europe, d’est en ouest, avant d’arriver, après trois mois de voyage, en France. Le premier dimanche d’avril – à temps pour la grand-messe – il était aux portes de Lavilledieu. Il s’arrêta, remercia le bon Dieu, et entra dans le bourg à pied, comptant ses pas, pour que chacun eût un nom, et pour ne plus jamais les oublier.

  — Elle est comment la fin du monde ? lui demanda Baldabiou.

  — Invisible.

  À sa femme Hélène, il offrit en cadeau une tunique de soie que, par pudeur, elle ne porta jamais. Si tu la serrais dans ton poing, tu avais l’impression de ne rien tenir entre les doigts.

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  Les œufs qu’Hervé Joncour avait rapportés du Japon – accrochés par centaines sur de petites feuilles d’écorce de mûrier – se révélèrent parfaitement sains. La production de soie, dans la région de Lavilledieu, fut cette année-là extraordinaire, en quantité et en qualité. Deux autres filatures s’ouvrirent, et Baldabiou fit construire un cloître contre la petite église de Sainte-Agnès. Sans qu’on sache bien pourquoi, il l’avait imaginé rond, et il confia donc le projet à un architecte espagnol qui s’appelait Juan Benitez, et qui jouissait d’une certaine renommée dans le secteur Plaza de Toros.

  — Naturellement, pas de sable, au milieu, mais un jardin. Et si c’était possible, des têtes de dauphin, à la place des têtes de taureau, à l’entrée.

  — Dauphin, señor ?

  — Enfin, Benitez, le poisson !

  Hervé Joncour fit quelques comptes et se découvrit riche. Il acheta trente acres de terre, au sud de sa propriété, et occupa les mois de l’été à dessiner un parc où ce serait léger, et silencieux, de se promener. Il l’imaginait invisible comme la fin du monde. Chaque matin, il poussait jusque chez Verdun, où il écoutait les histoires de la petite ville et feuilletait les gazettes arrivées de Paris. Le soir, il restait longtemps assis, sous le porche de sa maison, près de sa femme Hélène. Elle lisait un livre, à voix haute, et il était heureux car il se disait qu’il
n’y avait pas de voix plus belle que la sienne, au monde.

  Il eut trente-trois ans le 4 septembre 1862. Elle pleuvait, sa vie, devant ses yeux, spectacle tranquille.

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  — Tu ne dois avoir peur de rien.

  Puisque Baldabiou en avait décidé ainsi, Hervé Joncour repartit pour le Japon le premier jour d’octobre. Il passa la frontière française près de Metz, traversa le Wurtemberg et la Bavière, pénétra en Autriche, atteignit par le train Vienne puis Budapest et poursuivit jusqu’à Kiev. Il parcourut à cheval deux mille kilomètres de steppe russe, franchit les monts Oural, entra en Sibérie, voyagea pendant quarante jours avant d’atteindre le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : le démon. Il redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan, et quand il fut à l’Océan, resta onze jours dans le port de Sabirk en attendant qu’un navire de contrebandiers hollandais l’amène à Capo Teraya, sur la côte ouest du Japon. À pied, en empruntant des routes secondaires, il traversa les provinces d’Ishikawa, Toyama, Niigata, pénétra dans celle de Fukushima et arriva près de la ville de Shirakawa, qu’il contourna par l’est, puis attendit pendant deux jours un homme vêtu de noir qui lui banda les yeux et le conduisit au village d’Hara Kei. Quand il put rouvrir les yeux, il trouva devant lui deux serviteurs qui prirent ses bagages et l’emmenèrent à la lisière d’un bois, où ils lui indiquèrent un sentier puis le laissèrent seul. Hervé Joncour commença à marcher dans l’ombre que les arbres, autour de lui, découpaient dans la lumière du jour. Il ne s’arrêta que lorsque la végétation s’ouvrit soudain, un court instant, comme une fenêtre, sur le bord du sentier. On voyait un lac, une trentaine de mètres plus bas. Et sur la rive de ce lac, accroupis sur le sol, dos tourné, Hara Kei et une femme vêtue d’une robe orange, les cheveux dénoués aux épaules. À l’instant où Hervé Joncour l’aperçut, elle se retourna, lentement, un court instant, le temps de croiser son regard.

  Ses yeux n’avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d’une jeune fille.

  Hervé Joncour recommença à marcher, dans l’épaisseur des fourrés, et quand il en sortit se retrouva au bord du lac. À quelques pas de lui, Hara Kei, seul, dos tourné, était assis, immobile, vêtu de noir. Près de lui, il y avait une robe orange, abandonnée sur le sol, et deux sandales de paille. Hervé Joncour s’approcha. De minuscules ondes concentriques déposaient l’eau du lac sur le rivage, comme envoyées là, de très loin.

  — Mon ami français, murmura Hara Kei, sans se retourner.

  Ils restèrent des heures, assis l’un près de l’autre, à parler et à se taire. Puis Hara Kei se leva, et Hervé Joncour le suivit. Dans un geste imperceptible, avant de regagner le sentier, il laissa tomber un de ses gants à côté de la robe orange, abandonnée sur le rivage. Ils arrivèrent au village quand déjà le soir tombait.

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  Hervé Joncour resta l’hôte d’Hara Kei pendant quatre jours. C’était comme vivre à la cour d’un roi. Le village tout entier existait autour de cet homme, et il n’y avait guère de geste, dans ces collines, qui ne fût accompli pour sa défense ou pour son plaisir. La vie bourdonnait à mi-voix, elle bougeait avec une lenteur pleine de ruse, comme un animal traqué dans sa tanière. Le monde semblait à des siècles de là.

  Hervé Joncour avait une maison pour lui, et cinq serviteurs qui le suivaient partout. Il mangeait seul, à l’ombre d’un arbre coloré de fleurs qu’il n’avait jamais vues. Deux fois par jour, on lui servait le thé avec une certaine solennité. Le soir, on l’accompagnait dans la salle la plus grande de la maison, où le sol était en pierre, et où il se prêtait au rituel du bain. Trois femmes, âgées, le visage recouvert d’une sorte de fard blanc, faisaient couler l’eau sur son corps et l’essuyaient à l’aide de linges de soie, tièdes. Elles avaient des mains rêches, mais très légères.

  Le matin du second jour, Hervé Joncour vit arriver dans le village un Blanc : accompagné de deux chariots remplis de grandes caisses en bois. C’était un Anglais. Il n’était pas là pour acheter. Il était là pour vendre.

  — Des armes, monsieur[1]. Et vous ?

  — Moi, j’achète. Des vers à soie.

  Ils dînèrent ensemble. L’Anglais avait beaucoup d’histoires à raconter : depuis huit ans, il faisait l’aller-retour entre l’Europe et le Japon. Hervé Joncour l’écouta et à la fin seulement lui demanda

  — Connaissez-vous une femme, jeune, européenne, je crois, blanche, qui vit ici ?

  L’Anglais continua de manger, impassible.

  — Il n’y a pas de femmes blanches au Japon.

  Il n’existe pas une seule femme blanche dans tout le Japon.

  L’Anglais repartit le lendemain, chargé d’or.

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  Hervé Joncour ne revit Hara Kei que le matin du troisième jour. Il s’aperçut que ses cinq serviteurs avaient soudain disparu, comme par enchantement, et quelques instants plus tard il le vit arriver. Cet homme autour duquel tous, dans ce village, existaient, se déplaçait toujours dans une bulle de vide. Comme si quelque injonction tacite ordonnait au monde de le laisser vivre seul.

  Ils gravirent ensemble le flanc de la colline, avant d’arriver dans une clairière où le ciel était comme sillonné par le vol de dizaines d’oiseaux aux grandes ailes bleues.

  — Les gens d’ici les regardent voler, et dans leur vol lisent le futur.

  Dit Hara Kei.

  — Quand j’étais un jeune garçon, mon père m’emmena dans un endroit comme celui-ci, il me mit son arc entre les mains et m’ordonna de tirer sur un de ces oiseaux. Je tirai, et un grand oiseau, aux ailes bleues, tomba à terre, comme une pierre morte. Lis le vol de ta flèche, si tu veux savoir ton futur, me dit alors mon père.

  Les oiseaux volaient avec lenteur, montant dans le ciel puis redescendant, comme s’ils avaient voulu l’effacer, méticuleusement, avec leurs ailes.

  Ils revinrent au village en marchant dans la lumière étrange d’un après-midi qui ressemblait à un soir. Arrivés devant la maison d’Hervé Joncour, ils se saluèrent. Hara Kei se tourna et commença à marcher, lentement, descendant par la route qui longeait la rivière. Hervé Joncour resta debout, sur le seuil, à le regarder : il attendit qu’il fût à une vingtaine de pas, puis il dit

  — Quand me direz-vous qui est cette jeune fille ?

  Hara Kei continua de marcher, d’un pas lent auquel ne s’attachait aucune fatigue. Autour de lui, il y avait le silence le plus absolu, et le vide. Comme par une injonction particulière, où qu’il aille, cet homme allait dans une solitude inconditionnelle et parfaite.

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  Le matin du dernier jour, Hervé Joncour sortit de sa maison et se mit à errer à travers le village. Il croisait des hommes qui s’inclinaient sur son passage et des femmes qui, en baissant les yeux, lui souriaient. Il comprit qu’il était arrivé non loin de la demeure d’Hara Kei quand il vit une immense volière qui abritait un nombre incroyable d’oiseaux, de toutes sortes : un spectacle. Hara Kei lui avait raconté qu’il les faisait venir de tous les endroits du monde. Quelques-uns d’entre eux valaient plus que toute la soie produite par Lavilledieu en une année. Hervé Joncour s’arrêta pour regarder cette folie magnifique. Il se souvint d’avoir lu dans un livre que les Orientaux, pour honorer la fidélité de leurs maîtresses, n’avaient pas coutume de leur offrir des bijoux mais des oiseaux raffinés, et superbes.

  La demeure d’Hara Kei semblait noyée dans un lac de silence. Hervé Joncour s’approcha et s’arrêta à quelques mètres de l’entrée. Il n’y avait pas de portes, et sur les murs de papier apparaissaient et disparaissaient des ombres qui derrière elles ne semaient aucun bruit. Ça ne ressemblait pas à la vie : s’il y avait un nom pour tout ceci, c’était : théâtre. Sans savoir quoi, Hervé Joncour s’arrêta pour attendre : immobile, debout, à quelques mètres de la maison. Pendant tout le temps qu’il laissa au destin, les ombres et le silence furent tout ce qui filtra de cette scène singulière. Alors il tourna le dos et se remit à marcher, d’un pas rapide
, vers chez lui. La tête penchée, il regardait ses pas, s’aidant ainsi à ne pas penser.

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  Le soir, Hervé Joncour prépara ses bagages. Puis il se laissa conduire dans la grande pièce dallée de pierre, pour le rituel du bain. Il s’étendit, ferma les yeux, et pensa à la grande volière, gage extravagant d’amour. On posa sur ses yeux un linge mouillé. Cela n’était jamais arrivé, avant. Instinctivement, il voulut l’enlever, mais une main s’empara de la sienne et l’immobilisa. Ce n’était pas la main vieille d’une vieille femme.

  Hervé Joncour sentit l’eau couler sur son corps, d’abord sur ses jambes, puis le long de ses bras, et sur sa poitrine. De l’eau comme de l’huile. Et un étrange silence, tout autour. Il sentit la légèreté d’un voile de soie venir se poser sur lui. Et les mains d’une femme – d’une femme – qui l’essuyaient en caressant sa peau, partout : ces mains, et cette étoffe tissée de rien. Pas un instant il ne bougea, pas même quand il sentit les mains remonter de ses épaules à son cou, et les doigts – la soie, les doigts – monter jusqu’à ses lèvres, les effleurer, une fois, lentement, puis disparaître.

  Hervé Joncour sentit encore le voile de soie se soulever et s’éloigner de lui. La dernière sensation, ce fut une main qui ouvrait la sienne et dans sa paume déposait quelque chose.

  Il attendit longtemps, dans le silence, ne bougeant pas. Puis, lentement, il ôta de ses yeux le linge mouillé. Presque plus de lumière dans la pièce. Personne autour de lui. Il se releva, prit sa tunique qui gisait, pliée, sur le sol, la jeta sur ses épaules, sortit de la pièce, traversa la maison, arriva devant sa natte, et se coucha. Il se mit à observer la flamme qui tremblait, ténue, à l’intérieur de la lanterne. Et, avec application, il arrêta le Temps, pendant tout le temps qu’il le désira.

 

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