Opération bague au doigt

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Opération bague au doigt Page 17

by Lynda Curnyn


  — Sikorsky, tu débloques complètement ! intervient Michelle. Je suis mariée, et je ne passe pas mon temps à pondre des bébés, que je sache…

  Un bon point pour Michelle. Mais au fait, pourquoi Michelle n’a-t-elle pas d’enfants ? Elle est mariée depuis sept ans, elle a une maison avec trois chambres. Et on ne peut pas dire qu’elle soit freinée par des problèmes de carrière, si j’en juge par la taille du bureau où nous vivons quatre fois par semaine juste pour avoir un salaire régulier. Qu’est-ce qu’elle attend ?

  Doreen ricane.

  — Delgrosso, je te rappelle que pour faire des bébés, il faut d’abord faire l’amour !

  — Oh, toi, ferme-la ! Ange, n’écoute pas cette idiote. Tu n’es pas obligée d’avoir des enfants tout de suite.

  Elle a raison. Surtout que j’ai quand même ma carrière à construire, et je m’y emploie. Et Kirk le sait. S'il y a une chose qu’il comprend, c’est bien le mot « ambition » ! Par conséquent, si je décide de ne pas avoir d’enfants dans l’immédiat pour atteindre mon objectif professionnel, il me comprendra sûrement.

  — Je te conseille de ne pas trop attendre, dit Roberta. Tu sais comme moi qu’à partir de trente-cinq ans, tes chances de grossesse diminuent de cinquante pour cent.

  — Cinquante pour cent ?

  Je suis atterrée. Encore un souci de plus. C'est qu’il ne me reste plus que quatre ans devant moi… C'est vrai que je ne veux pas d’enfant tout de suite, mais si je veux en avoir plus tard, il ne faut pas perdre trop de temps.

  Michelle reprend la parole.

  — Angie n’a que trente et un ans, Roberta. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle doit se marier maintenant. Comme ça, elle et Kirk pourront profiter de leur vie de couple avant l’arrivée des gosses.

  Dites donc, Michelle est beaucoup plus futée que je ne le pensais. Je pourrai peut-être obtenir un jour tout ce dont j’ai envie, à condition de mettre toutes les pièces du puzzle en place dans le bon ordre. Et le processus a déjà commencé! Le couvercle de Kirk a sauté, nous allons nous marier et il va diriger une grande start-up de logiciels. Pendant que moi, je…

  Au fait, pendant que moi quoi ?

  — Il serait peut-être temps que tu commences à penser à ce que tu veux faire, me dit Michelle.

  C’est vrai que je continue à me poser des questions sur ma carrière. J’ai envie de quoi, au juste ?

  — Je parle de la bague de fiançailles, précise Michelle.

  Mais oui, bien sûr. La bague de fiançailles. C'est vrai que je vais me marier, devenir une épouse, puis une mère… Je ne peux m’empêcher de frissonner en pensant au visage radieux de Kirk lorsqu’il a mis le mot « famille » sur le tapis… Un jour, je serai mère. Mais je dois d’abord penser à ma carrière.

  Quelle carrière ? me chuchote une petite voix.

  — Je pense que tu devrais commencer à glisser quelques allusions, me suggère Michelle.

  — Des allusions ?

  Il faudrait d’abord que je sois sûre de ses intentions. Car je m’aperçois que je n’ai aucune preuve… De rien !

  — Eh bien oui, concernant la bague ! insiste Michelle comme si je ne comprenais rien à rien.

  — Mais je n’ai aucune idée du genre de bague qu’il me faut!

  Toutes mes peurs et mes frustrations ont atteint le niveau maximal.

  Michelle ouvre de grands yeux.

  — Tu as plus besoin d’aide que je ne le croyais ! Mais ne t’inquiète pas, je pense à tes intérêts. Nous irons voir Rudy, il travaille dans le quartier des diamantaires.

  — Je ne peux tout de même pas acheter une bague sans Kirk.

  Une fois de plus, je me pose des questions sur sa santé mentale.

  Elle soupire.

  — Mais qui te parle d’acheter ! Nous allons juste les regarder, Ange. Tu ne veux tout de même pas que Kirk dépense une fortune pour un diamant qui ne te plaira pas…

  Je me souviens tout à coup de ce pendentif en forme de cœur que Kirk m’a offert pour notre premier anniversaire. J’en frissonne encore… J’ai horreur des bijoux en forme de cœur. En plus, c’est de l’or, et je n’en porte jamais. Kirk aurait dû s’en douter, il m’a assez vue couverte d’argent… Après tout, Michelle a sans doute raison. Kirk aura certainement besoin d’un petit coup de main pour faire le bon choix au rayon joaillerie.

  Car si j’ignore moi-même ce que je veux, comment voulez-vous que lui le sache ?

  Et ce qui est vrai pour la bague l’est aussi dans la vie, me dis-je en frissonnant de nouveau.

  Hier, je croyais être complètement dépassée. Mais ce n’était rien à côté d’aujourd’hui. J’ai rendez-vous avec Michelle au coin de la 47e Rue et de la Ve Avenue, ce qu'on appelle le « quartier des diamantaires ».

  La rue est bordée de panneaux promettant des prix avantageux, des tailles de qualité et, bien entendu, un large choix de modèles… la totale, en somme ! Sauf peut-être la garantie d’un bonheur sans nuages…

  Je ne sais pas par où commencer. Je ne suis même pas certaine de devoir commencer. A la vérité, depuis que nous avons entamé notre petite tournée des boutiques avant de reprendre le boulot à Lee & Laurie, il y a quelque chose qui me chiffonne. Qu’est-ce que je fabrique un mercredi après-midi avec Michelle dans ce quartier ? Si c’est pour acheter une bague, je devrais plutôt être accompagnée de mon futur mari, non ?

  — J’ai l’impression de me fiancer derrière le dos de Kirk, dis-je à Michelle en descendant la rue.

  Elle sort son paquet de cigarettes et m’en tend une sans même me demander mon avis (en fait, je n’ai rien contre !).

  Elle allume nos deux cigarettes avec son briquet rose fluo qu’elle s’empresse de ranger dans son sac.

  — Arrête de stresser comme ça ! Nous sommes là uniquement pour chercher des idées. Les conseils de Rudy sont toujours judicieux.

  Je tire nerveusement sur ma cigarette en passant d’une vitrine à l’autre. Ça brille de partout.

  — Est-ce chez Rudy que Frankie a acheté ta bague ?

  — Bien sûr. Il a un grand choix de modèles, lui aussi.

  Vers le milieu de la rue, nous éteignons nos cigarettes devant une porte métallique à moitié dissimulée par une affiche où je lis Diamonds Factory… Une fois la porte franchie, nous suivons un long couloir mal éclairé qui me donne la chair de poule.

  Je demande à Michelle.

  — C’est qui, ce Rudy, au juste ?

  — C’est le cousin de ma mère.

  Je me demande quelles sont leurs véritables relations. La maman de Michelle a l’air d’être cousine avec pas mal de monde, tous les Italiens de Brooklyn à Manhattan ! L’agent immobilier qui a vendu sa maison à Michelle, le chasseur de tête qui a déniché le job de Michelle à Lee & Laurie. Jusqu’au prêtre qui a marié Michelle et Frankie… Lui aussi était un vague cousin ou oncle, je ne sais plus.

  Le couloir obscur donne sur une nouvelle porte qui s’ouvre sur une pièce très éclairée bordée de comptoirs de verre abritant les bijoux. Je me sens un peu rassurée.

  Puis je découvre Rudy. Un mètre cinquante à tout casser, le crâne presque entièrement dégarni. Il porte une chemise voyante très disco que n’aurait pas reniée John Travolta dans Saturday Night Fever et un pantalon à plis qui accentue sa silhouette trapue. Ah, j’allais oublier les chaînes… D’épaisses chaînes en or qui s’emmêlent dans les poils dépassant du col de sa chemise.

  Il se lève du tabouret où il avait pris place dans l’arrière-boutique. Une cigarette se consume dans le grand cendrier en marbre posé sur le comptoir de verre devant lui.

  — Salut, toi ! Ça va ? dit Michelle d’un air provocant.

  Rudy fait le tour du comptoir et la prend dans ses bras pour l’embrasser à pleine bouche. Dans ses bras massifs, la frêle silhouette de Michelle est pratiquement invisible…

  — Dis-moi, tu embellis de jour en jour ! s’exclame-t-il en la regardant droit dans les yeux.

  Puis il vient aux nouvelles.

  — Comment va Frankie? J’esp�
�re qu’il prend soin de toi…

  — C'est à toi de me le dire, Rudy. Tu l’as vu ces temps-ci ? Tu comprends, c’est bientôt mon anniversaire…

  — Tu n’as qu’à me l’envoyer. Je m’occuperai de lui. Ce bon vieux Rudy sait exactement ce que tu aimes, pas vrai ?

  Il ponctue sa phrase d’un clin d’œil. Ou je me trompe, ou il ne parle pas que de boucles d’oreilles… ?

  Puis il se tourne vers moi, et son regard sombre me toise de la tête aux pieds comme s’il était capable de deviner mes goûts (et pas seulement en matière de bijoux…).

  Michelle fait les présentations.

  — Angie DiFranco, Rudy Michelangelo.

  Je dis, avec un petit sourire :

  — Oh, j’adore ce sculpteur !

  — Ça tombe bien, regardez…

  Il fait un geste vers un coin du magasin où trône une sculpture en plâtre du fameux David qui trimballe autour du cou un genre de chaîne faite de corde épaisse.

  Rudy se rapproche de moi, et je reçois dans les narines des effluves d’eau de Cologne. C'est pas possible, il a dû prendre un bain dedans !

  — Pour être franc, si j’avais sculpté cette chose moi-même, j’aurais un peu plus forcé sur les bijoux de famille… si vous voyez ce que je veux dire !

  Et il part d’un rire gras bourré de sous-entendus.

  Michelle s’amuse à lui pincer le bras.

  — Rudy, tu es vraiment trop bête !

  Le pire, c’est qu’elle parle sérieusement.

  — Alors les petites demoiselles, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? Que diriez-vous d’un beau bracelet serti de pierres ? J’en ai des superclasse en…

  — En fait, nous sommes venues pour Angie. Elle cherche une bague de fiançailles.

  A la lumière de cette information, Rudy me contemple de nouveau de haut en bas.

  — C’est vrai ? Ça me fend le cœur ! Encore une jolie fille de moins dans le circuit !

  Michelle a un petit rire cristallin.

  — Rudy ! Tu n’as pas honte ? Que dirait Vicky si elle t’entendait ?

  Il ouvre de grands yeux innocents, la main sur le cœur.

  — Tu sais très bien que ma femme est tout pour moi. Tout ! Parole d’homme.

  Puis il soulève sa main gauche littéralement couverte de bagues en or. Au milieu, j’aperçois quelque chose qui ressemble à une alliance.

  — Ça fera trente-deux ans la semaine prochaine que je suis marié, et je l’ai jamais regretté. Pas une minute ! Mais je peux pas m’empêcher de taquiner les jolies filles, c’est ma nature ! Ma Vicky, elle savait où elle mettait les pieds, dit-il mi-larmoyant, mi-rigolard.

  Je dois avouer que je me sens un peu mieux depuis que Rudy s’est présenté comme un inoffensif coureur de jupons, marié de surcroît. Je préfère ça à un vieux cochon lubrique. Malgré son accoutrement à la Travolta, j’ai l’impression qu’on peut lui faire confiance. En fait, avec ses yeux de braise typiquement italiens et ses petites moustaches en bataille, il me rappelle un peu feu oncle Gino.

  Il se tourne vers moi, le visage sérieux, un vrai papa gâteau.

  — C’est un type bien ?

  Je mets un moment avant de comprendre qu’il me parle de Kirk.

  — Ah, euh oui, c’est un type bien.

  Michelle intervient.

  — C'est vrai, Kirk est quelqu’un de bien, Rudy. Tu crois que je laisserais ma copine se marier avec un tocard ?

  Je me demande comment elle peut être aussi affirmative. Elle ne l’a rencontré que de rares fois, et c’était il y a déjà deux ans, lorsqu’il installait le fameux logiciel à Lee & Laurie.

  Rudy lève les bras, paumes ouvertes, dans un geste de défense.

  — Je voulais juste être sûr… Je n’ai pas envie de voir une belle fille comme ça tomber sur un imbécile.

  Il émet un nouveau rire sonore, reprend sa cigarette — qui s’est consumée lentement jusqu’au filtre — et tire une dernière bouffée avant d’écraser son mégot.

  — Venez, je vais vous montrer ce que j’ai.

  Il nous conduit à une longue vitrine sur le mur de gauche. Il contient plus de bagues en diamant que je n’en ai jamais vu de toute ma vie ! Je commence à reprendre espoir… avant de me pencher pour examiner les rangées de bagues scintillantes étalées sur des écrins de velours. Car, je m’en rends compte maintenant, je n’ai jamais réfléchi au type de bague que j’aimerais porter à mon annulaire gauche pour le restant de mes jours.

  Mon Dieu ! C'est une décision importante. Le choix d’un bijou…

  — Vous avez vu quelque chose qui vous plaît ? demande Rudy.

  Oui, bien sûr, des tas. Mais rien qui me frappe. Rien que j’aie envie de porter toute ma vie.

  En relevant la tête, je constate que Michelle a trouvé son bonheur, elle ! Et Rudy a déjà obligeamment ouvert la vitrine pour lui permettre d’essayer un énorme diamant, le plus gros que j’aie jamais vu !

  — Tu sais, Rudy, il y a des moment où j’aimerais bien me remarier, dit Michelle.

  Elle soupire en regardant sa main gauche. Elle a enlevé la pierre colossale que Frankie lui a offerte pour la remplacer par cette nouvelle monstruosité.

  — Les dix ans de mariage, ça se fête, non ? lance Rudy. Et si je ne m’abuse, c’est pour bientôt ?

  Michelle lui dit d’un ton de reproche :

  — Attention à ce que tu dis ! Je ne suis pas si vieille que ça. Ça fait seulement sept ans que je suis mariée, et tu devrais le savoir puisque tu es venu à mon mariage.

  — Ma petite, je m’en souviens, et comment ! Tu étais la plus belle des mariées, aussi belle que ma Vicky ! Et celle-là, elle va faire sensation !

  Il me regarde tandis que je continue de comparer les bagues dans la vitrine.

  — Mais il faut d’abord lui dénicher une bague digne d’elle.

  L’attention s’étant reportée sur moi, je fais un premier choix. Ça n’a pas été facile, mais je me suis décidée pour deux raisons : premièrement, la bague n’est pas en or, et deuxièmement, il faut bien commencer par quelque chose…

  Rudy sort le plateau contenant les écrins et me tend le bijou.

  — C’est une taille princesse, commence-t-il, puis il embraye sur la couleur et la pureté de la pierre.

  Je ne comprends pas un traître mot de ce qu’il dit, je suis bien trop absorbée dans ma contemplation de cette merveille. Je la tiens dans la main, le regard rivé dessus comme si les mots de Rudy allaient brusquement prendre sens pour moi.

  — Essayez-la, ma jolie ! Elle ne va pas vous mordre, pas vrai ?

  Les yeux de Rudy pétillent d’excitation.

  Après un instant d’hésitation, je passe la bague. Ce qui me frappe en premier, c’est la blancheur de la pierre sur ma peau. Il faut dire que c’est une grande première : je n’ai jamais eu de bague en diamant au doigt. Et je m’aperçois que ça ne me déplaît pas du tout. Loin de là.

  Seulement voilà, sans savoir exactement pourquoi, je sais que ce n’est pas la bague qu’il me faut. Je passe donc à une autre puis, une troisième et à une quatrième. Au fur et à mesure de mes découvertes, je sens que je deviens sérieusement accro. Je comprends soudain les raisons qui ont poussé Michelle à insister pour que je vienne ici. Elle a dû essayer presque autant de bagues que moi.

  Rien n’est comparable à cette sensation de porter un diamant à son doigt… Je risque fort d’avoir attrapé le virus du quartier des diamantaires ! Et pourtant, malgré toute ma bonne volonté, rien ne sort du lot. Je ne me vois porter aucune de ces bagues toute ma vie. Aucune que je pourrai chérir le restant de mes jours.

  Jusqu’à ce que j’en arrive au troisième plateau.

  Mes yeux tombent sur une pierre ronde sertie dans le platine, avec des baguettes horizontales de part et d’autre du diamant.

  — C’est celle-là, dis-je dans un souffle en me penchant au-dessus du joyau comme une abeille attirée par le miel. Je sors la bague sans l’ombre d’une hésitation et je l’enfile à mon doigt.

  —
C’est une pièce très chic, commente Rudy apparemment satisfait de mon choix. Et une sacrée pierre ! Presque un carat et demi… Sertissage de Tiffany.

  Puis, lisant une certaine perplexité sur mon visage, il ajoute.

  — Quatre griffes, une pierre ronde, deux diamants baguettes… Un grand classique !

  Soit ! Un classique. En tout cas, c’est celle-ci que je veux ! Je tends la main pour mieux admirer la splendeur du bijou.

  — Tu es sûre qu’elle te plaît ? me demande Michelle. Tu ne la trouves pas un peu ordinaire ?

  — Pas du tout. Elle est… parfaite.

  Rudy se remet à glousser.

  — Ah ! l’amour… Il n’y a rien de plus beau qu’une femme amoureuse.

  Il continue à me regarder avec une bienveillance qui sonne vrai, bien que je ne le connaisse que depuis une demi-heure.

  Je me dis que le moment est peut-être bien choisi pour demander à ce brave vieux Rudy une estimation du prix.

  — Combien elle coûte ?

  — Tenez, je vous la laisse pour dix mille ! Mais c’est bien parce que c’est vous, dit-il sans sourciller.

  Puis il me fait un clin d’œil.

  — Allez, disons neuf mille, si c’est un type bien.

  Ça me paraît raisonnable. Mais suis-je la mieux placée pour décider de ce qui est raisonnable ? Quand je pense qu’il m’est arrivé de dépenser deux cents dollars pour une paire de sandales à lanières qui ne m’ont fait qu’une saison ! Neuf mille dollars, c’est peut-être un peu trop pour… une bague.

  — Je ne sais pas exactement quel est le budget de Kirk.

  En fait, je ne sais même pas s’il a déjà prévu un budget. Pourtant, c’est un petit ami très prévoyant.

  — Ne me dis pas que Bill Gates Junior t’impose un budget ! s’exclame Michelle.

  — Ce n’est pas Bill Gates Junior… pour l’instant, il est en train de lancer sa boîte, dis-je en jetant un coup d’œil rapide à Rudy, un peu gênée.

  — Voyons, ma belle ! même s’il est aussi pauvre que l’a été mère Teresa, ça n’a aucune importance. Un homme amoureux doit savoir se montrer à la hauteur !

  Je souris, mal à l’aise, en regardant de nouveau la bague. L'impression de clinquant revient…

 

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