Opération bague au doigt

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Opération bague au doigt Page 40

by Lynda Curnyn


  Et elle range les cartes. Mais la douceur de son regard dément l’apparente rudesse de ses propos. Elle aussi est soulagée que Nonnie ait pratiquement retrouvé tout son tonus.

  Ma grand-mère pousse un long soupir et se tourne vers le jeune homme.

  — Mon cher Oscar, je crois qu’il va falloir remettre notre partie à plus tard. Mais n’oubliez pas que vous me devez déjà deux Jell-O !

  Et la voilà qui bat des cils comme une jeune fille devant son premier soupirant…

  Le jeune homme se lève en riant.

  — Entendu, madame Caruso, vous avez gagné. Mais je n’ai pas le temps de revenir jouer aujourd’hui. En plus, je ne suis pas très sûr que vous soyez autorisée à manger des Jell-O.

  Elle pousse un soupir à fendre le cœur d’une pierre.

  — Je les échangerais tous contre une seule barre Snickers !

  — Allez, au revoir, madame Caruso.

  Le jeune homme éclate de rire, puis nous fait un petit signe de tête et s’éclipse.

  — Alors, maman, comment te sens-tu ?

  — Mais très bien ! Je ne comprends pas pourquoi tout le monde se fait un sang d’encre.

  — Je vais chercher le médecin. Nous verrons si tu vas aussi bien que tu le dis.

  Une fois ma mère partie, Nonnie se tourne vers moi.

  — Angela, ma chérie, c’est si bon de te voir. On ne t’a pas beaucoup vue, ces derniers temps.

  Je me sens un peu coupable.

  — C'est vrai, Nonnie, excuse-moi, mais…

  — Ne t’en fais pas ! Tu es jeune, tu as besoin de sortir et de t’amuser. Et c’est ce que tu fais, j’espère, maintenant que Kirk est hors jeu ! Oh, remarque bien, ce n’est pas que je ne l’aimais pas, mais je crois qu’il n’était pas assez dégourdi pour toi.

  — Moi, ça va, mais parlons un peu de toi, Nonnie. Maman dit que tu ne prends pas suffisamment soin de toi. Tu ne manges pas comme il faut, tu veilles très tard avec… Artie.

  — Ta mère est une rabat-joie. Et puis heureusement qu’Artie était là l’autre soir, parce que c’est lui qui a appelé l’ambulance. Ta mère était bien trop occupée à gérer sa crise de panique…

  — C’est parce qu’elle t’aime, Nonnie. Elle se fait du souci.

  — Je sais, je sais. Moi aussi, je l’aime. Je voudrais juste qu’elle me laisse un peu respirer. Je suis une adulte tout de même, et elle me traite comme une enfant. Et elle n’est pas très gentille avec Artie non plus. Pourtant, il fait des efforts pour l’amadouer. Figure-toi qu’il l’a aidée à s’occuper de ses plants de tomates, cet été. C’est bête, tu viens juste de le rater, mais il va revenir. Je l’ai envoyé faire une petite course.

  Je souris. Ah, si je pouvais être comme Nonnie ! A son âge, elle mène encore les hommes par le bout du nez. Elle appelle, et ils viennent… Moi, je n’ai même plus personne à appeler.

  Ça reste à voir !

  Car après avoir encore papoté un moment avec Nonnie, je la vois qui fait des yeux ronds comme des soucoupes. Mon Dieu, faites que ce ne soit pas une nouvelle attaque ! Je m’apprête à appuyer sur le bouton d’appel quand je la vois changer de tête et faire un de ces sourires enjôleurs dont elle le secret. Un sourire qu’elle ne réserve qu’aux hommes.

  — Bonjour, petit monstre !

  Je me retourne pour voir quel nouveau mâle a suscité son intérêt, et pour le coup, c’est moi qui frôle la crise cardiaque. Dans l’encadrement de la porte, il y a un homme en jean délavé qui porte un T-shirt des Yankees et qui sourit d’un air radieux.

  Justin!

  — Nonnie ! Si je m’attendais à vous voir à l’hôpital ! Il doit y avoir une erreur, parce que je vous trouve une mine superbe…

  Il bondit dans la pièce et la prend dans ses bras. Elle n’attendait que ça.

  — Mon petit Justin, mais ça fait des siècles que je ne vous ai pas vu. Où étiez-vous donc passé ?

  — Demandez ça à votre petite-fille… Vous savez qu’elle est en train de me rendre fou ?

  Il se retourne enfin vers moi et s’accroupit près de la chaise où je suis assise. Il presse ses lèvres contre les miennes. Par-dessus son épaule, je vois Nonnie qui fait une de ces têtes ! C’est simple, elle est au paradis…

  — Comment vas-tu, Ange ?

  — Je… Ça va. Et toi ? Je croyais que tu étais parti.

  Une foule de questions se pressent dans ma tête.

  — Eh bien, je suis revenu. Grace m’a appelé hier soir pour me tenir au courant de la situation, et j’ai pris le premier vol. Quand je suis arrivé à l’appartement et que j’ai vu qu’il n’y avait personne, je suis venu directement ici. Je me suis fait beaucoup de souci pour Nonnie… et pour toi.

  — Mais comment as-tu fait pour revenir si vite de Las Vegas?

  Je suis encore sous le choc, mais je commence à reprendre peu à peu mes esprits. Je suis tellement contente de l’avoir près de moi… Ces magnifiques yeux verts, je les adore !

  — Je n’étais pas à Las Vegas, mais à Chicago.

  Je dois pour l’instant me contenter de cette explication. Il s’approche de nouveau de Nonnie.

  — Alors, comment va ma conquête préférée ?

  Il lui décoche ce sourire qui a fait craquer ma grand-mère la première fois qu’elle s’est trouvée en présence de Justin. Je l’avais amené chez moi pour un dîner de famille, c’était il y a deux ans déjà…

  — Ça va bien mieux ! Avec tous ces beaux garçons autour de moi. Vous devriez voir mon médecin… Un sacré gaillard !

  Au même moment, le médecin en question entre dans la chambre, ma mère sur les talons.

  — Dites-lui, docteur Williamson. Vous, elle vous écoutera… Ah, ça par exemple, Justin ! Que faites-vous ici ?

  Justin la prend dans ses bras et lui sourit.

  — Il était normal que je vienne, non ?

  Même le Dr Williamson a l’air content de voir Justin. Juste pour info, je crois bien que le médecin que Nonnie trouve tellement craquant est un peu comme… Colin, si vous voyez ce que je veux dire. Mais naturellement, il sait se tenir et garde ses distances. Il laisse tout le monde s’installer, puis explique à Nonnie — et à nous tous — que son cœur est toujours en bon état et le restera à condition qu’elle accepte de suivre un petit régime et qu’elle fasse un peu d’exercice.

  — Et, euh, votre fille m’a parlé de parties de poker qui finissent très tard… Madame Caruso, je ne sais pas trop comment vous le dire, mais… vous pourriez peut-être commencer un peu plus tôt, et puis, euh, ne pas miser trop gros.

  — Docteur Williamson, croyez-moi, elle se fait beaucoup trop de souci !

  Le médecin lui fait un clin d’œil et ajoute le plus sérieusement du monde avant de prendre congé :

  — Il faut bien que quelqu’un s’en fasse pour vous. Vous avez beaucoup de chance d’avoir autant de gens qui s’occupent de vous.

  Ça, pour être entourée, Nonnie est entourée ! Dans l’heure qui suit, c’est ma famille au grand complet ou presque qui défile dans la minuscule chambre. Sonny surveille le coin des infirmières pour s’assurer qu’on ne va pas nous mettre dehors au prétexte qu’il y a trop de visiteurs. Tout le monde se réjouit de voir Nonnie en si bonne forme… et de revoir Justin. Ils sont juste un peu surpris qu’il soit là, comme Nonnie et ma mère.

  Les premiers à venir ont été Sonny et Vanessa, laquelle a refusé de rester à l’écart en dépit des conseils de son mari. Mais elle est tellement près d’accoucher que si on lui donnait un lit, là maintenant, elle n’aurait plus qu’à attendre tranquillement la naissance de son bébé.

  Puis nous avons eu la visite de Joey et Miranda, qui ont confié leurs enfants à la maman de Miranda.

  Miranda est en train de papoter dans un coin avec ma mère. On peut dire qu’elle a fait de gros progrès avec elle ! L'épisode dramatique que nous venons de vivre aura au moins servi à rapprocher les deux femmes.

  Artie ne s’en sort pas mal non plus. Il vient juste de rentrer, encore tout essoufflé, de la mission que lu
i a confiée Nonnie. Il trimballe un sac en papier brun que ma grand-mère s’empresse de lui arracher des mains et de fourrer dans son tiroir.

  Pas assez vite cependant pour échapper à l’œil de lynx de ma mère…

  — Maman ! C'est quoi, ce qu’Artie t’a acheté ?

  Elle se dirige vers le tiroir et attrape le sac. Quand elle l’ouvre, je vois ses yeux s’agrandir.

  — J’exige une explication !

  Et elle sort du sac un gâteau qui ressemble furieusement à un éclair au chocolat.

  Artie tente de se justifier.

  — Il ne contient ni graisse ni sucre. Je vous assure !

  Nonnie lui décoche un regard noir. Il se tourne vers elle.

  — Je sais que tu voulais un Snickers, ma chérie, mais je n’ai pas pu… Nous voulons tous que tu restes des nôtres très longtemps. Je veux que tu restes des nôtres très longtemps.

  Il lui sourit et lui prend la main qu’il retient prisonnière.

  Nonnie est attendrie.

  — Oh, Artie, mon vieux fripon !

  On finit par nous dire de quitter la chambre. J’en suis ravie, car Nonnie commençait à avoir les trais tirés, et puis… je suis tellement impatiente de me retrouver seule avec Justin. Il faut que je lui parle, que je sache pourquoi il est parti pour Chicago, et s’il va partir bientôt pour Las Vegas.

  Mais ma mère insiste pour que nous allions tous dîner chez elle. Je touche à peine aux lasagnes qu’elle a mis au four en arrivant, mais Justin mange largement pour deux en blaguant avec mes frères et en s’émerveillant devant Vanessa… Il lui touche même le ventre pour sentir les coups de pied énergiques du bébé. Puis il échange des infos sur les résultats de base-ball avec Artie en qui il vient de découvrir un fan des Yankees, comme lui.

  Le temps que ma mère mette la dernière main au tiramisu, j’en ai déjà coupé deux tranches pour mon dessert. Je pense que maman a compris qu’il se passe quelque chose, car elle me surveille en douce chaque fois que mes yeux s’attardent sur le beau visage de Justin, c’est-à-dire souvent.

  Et au moment où je suis persuadée que je vais pouvoir m’éclipser discrètement avec Justin pour prendre le bus seule avec lui — ou du moins avec une foule d’inconnus qui se ficheront pas mal de ce que nous avons à nous dire —, voici que Joey nous propose gentiment de nous reconduire à Manhattan dans sa Cadillac. Vous pensez, un modèle de 1967, il ne pouvait pas résister à l’envie de la faire essayer à Justin ! Surtout après avoir découvert que Justin apprécie beaucoup son travail de sauvetage et de restauration des vieilles voitures…

  Bien entendu, Justin accepte, tout content. Je me retrouve donc assise sur la banquette arrière avec Miranda, qui me raconte les dernières bêtises de Timmy et Tracy, pendant que Justin s’éclate en examinant le tableau de bord. Il boit les paroles de Joey, qui s’est lancé dans la description minutieuse de toutes les pièces qu’il a été obligé de remplacer…

  Dites les mecs, ça va bien maintenant !

  Nous finissons quand même par regagner nos pénates… Nous avons mis le temps ! Il faut dire qu’il y avait une de ces circulations… comme d’hab ! Quand nous nous retrouvons enfin seuls dans notre appartement, j’ai l’impression que je vais imploser. Et pas seulement à cause des questions que je brûle de lui poser.

  — Justin, qu’est-ce que…

  Je stoppe net. Justin vient de prendre mon visage entre ses mains et commence à m’embrasser, de plus en plus goulûment. Je sens mes jambes se dérober sous moi. Il finit par me prendre dans ses bras et me dépose sur le canapé numéro trois, où il entreprend de me faire l’amour…

  — Tu m’as tellement manqué. Pourquoi n’as-tu pas répondu à mes appels ?

  — Tu me demandes pourquoi ? Je pensais que tu me quittais, que c’était fini. Je suis revenue ici, et tu n’étais plus là. Même… même Bernadette est partie !

  Je regarde vers la fenêtre, et je vois que le rebord est toujours vide. Je n’y comprends rien.

  — Où est Bernadette ?

  — Je l’ai emportée chez Pete pour qu’il s’en occupe en mon absence. J’aurais pu la confier à Tanya, mais la dernière fois que je l’ai vue, j’ai remarqué qu’elle avait un ficus à moitié mort. Chez Pete, Bernadette est en de bonnes mains. Figure-toi qu’il a travaillé à l’infirmerie quand il était au collège.

  — Arrête de parler de Pete. Où es-tu allé ?

  — A Chicago, je te l’ai dit. Plus exactement à Oak Park, juste à la sortie de la ville. C’est là que je suis né, tu t’en souviens ?

  — Mais pourquoi ?

  — J’avais besoin de réfléchir un peu. Et puis je n’étais pas allé sur la tombe de mes parents depuis des lustres, alors je leur ai fait une petite visite. Ensuite, je suis allé voir quelques copains de collège, et mon oncle Luigi.

  — Je ne savais pas qu’il y avait un oncle Luigi dans ta famille.

  — Si, si ! Il est même propriétaire d’une chaîne de restaurants italiens à Chicago. Où crois-tu que j’aie appris à faire la marinara ? Grâce à toi, peut-être ?

  — Mais tu n’es même pas italien ! Comment peux-tu avoir un oncle qui s’appelle Luigi ?

  — C'est la sœur de ma mère qui l’a épousé. Je suis donc italien… par alliance. Et je crois que je pourrais me sentir encore plus italien d’ici peu…

  Il approche la main du bouton de mon jean.

  Je sens une vague de chaleur m’envahir, mais je réussis à rester suffisamment lucide pour écouter ses explications.

  — Attends ! Je croyais que tu voulais aller à Las Vegas.

  Il soupire, conscient que je ne le laisserai rien faire tant qu’il ne m’aura pas raconté ce qui lui est arrivé à Chicago.

  — Je n’irai pas à Las Vegas. Je ne sais pas ce que je deviendrais loin de New York. Loin de toi… C'est toi qui avais raison, voilà ! Même oncle Luigi me l’a dit, et pourtant, c’était avant que je lui dise que tu es italienne. Il pense que je devrais reprendre la réalisation de films. Il m’a même avoué qu’il était très remonté contre moi parce que j’avais arrêté… Il faut dire que c’est lui qui a financé en grande partie le premier film. Alors voilà, j’ai décidé que si je devais tourner un nouveau film, ce serait sur New York. J’ai déjà quelques idées de scénario. Une sorte de mélange entre Le parrain et Clair de lune. Tu vois le genre ? le film sur la mafia et la comédie romantique… Le seul problème, c’est que je me demande où je vais dénicher l’actrice principale. J’envisage de prendre contact avec Marisa Tomei.

  — Justin !

  Je me serre contre lui, folle de joie.

  Il sourit.

  — Je t’aime, tu sais ? J’aime ta folie, ton angoisse, j’aime tout ce que tu es !

  — Ah bon ? Parce que je suis folle, moi ? Le plus fou des deux, c’est toi, espèce de menteur !

  Je l’attire à moi et je l’embrasse… comme une folle. Et je le suis. Folle de désir…

  Je ne vous raconte pas la suite. Sachez quand même que c’est le délire complet. Tous les canapés de la maison y passent.

  Eh bien, voyez-vous, je trouve qu’il n’y en a pas trop de trois!

  Épilogue

  Bienvenue à Manhattan. Population : en net progrès…

  Nous sommes dimanche soir. Justin, Grace et moi sommes dans un taxi pour rentrer à Manhattan. J’aperçois déjà les lumières au loin. Nous revenons de la Villa Napoli, à Brooklyn, une petite salle assez flashy de l’Avenue U, où nous venons de célébrer le baptême de devinez qui ? La petite fille de Sonny et de Vanessa qui est venue au monde il y a à peine trois semaines.

  Elle s’appelle Carmella (pour faire plaisir à ma grand-mère, qui est ravie !). Je crois que Sonny a eu un choc, car il croyait dur comme fer qu’il aurait un fils. Remarquez, ça n’a pas beaucoup d’importance : Sonny tient à Carmella comme à la prunelle de ses yeux, c’est la huitième merveille du monde ! Pour ma mère aussi, d’ailleurs. Il faut se battre avec elle pour avoir le droit de prendre le bébé qui passe quatre-vingt-dix pour cent de son temps dans les bras d
e maman.

  Mais aujourd’hui, c’était à moi de la porter, au moins pendant que le prêtre versait l’eau sur son front. Que voulez-vous, je suis la marraine. Et je dois dire que j’ai très bien tenu mon rôle ! Tant qu’elle a été dans mes bras, elle n’a pas pleuré une seule fois, peut-être grâce à Justin, qui est resté tout le temps à côté de moi et qui n’a pas arrêté de lui faire des grimaces par-dessus mon épaule.

  Depuis la naissance de Carmella, ma mère a pratiquement pris pension chez Vanessa et Sonny. Vanessa ne s’en plaint pas, d’ailleurs. Elle ne déteste pas se faire aider, et entre ma mère et sa mère à elle, elle est servie. Nonnie fait également quelques apparitions, quand elle ne traîne pas avec Artie dans les boutiques pour acheter des vêtements de bébé. Elle prétend que c’est sa façon à elle de suivre les recommandations de son médecin, à savoir faire de l’exercice. Ce n’est pas faux. Je la soupçonne même d’avoir usé les semelles de ses chaussures jusqu’à la corde.

  En cette nuit de novembre, il fait presque chaud, et j’ai ouvert une vitre pour avoir un peu d’air. Il faut dire qu’en plus, la conversation est très animée dans le taxi… Je dirais même que les esprits s’échauffent. Nous sommes — Justin et moi — en train de négocier un accord à propos des meubles. J’ai appris que Joey et Miranda ont acheté un téléviseur à écran géant pour meubler notre appartement (oui, encore plus grand que celui que nous avions déjà !) et qui devrait être livré la semaine prochaine.

  N’allez pas croire qu’il s’agisse d’un acte de générosité purement gratuit de la part de mon frère, non. C'est une récompense. Car je viens d’apprendre que j’ai décroché le rôle de Lisa Petrelli dans New York Beat, la toute dernière série dramatique de la chaîne Lifetime !

  Stop, on reste calme ! Ce n’est que le pilote, et le rôle n’est pas très important. Je me sens nerveuse (comment vais-je m’en tirer ?), mais aussi très excitée d’avoir une vraie chance de tester mes dons d’actrice sur le petit écran sans avoir à frapper des mains en cadence pour muscler mes avant-bras.

  A propos d’avant-bras, Colin est toujours aussi beau. L’autre jour, je suis allée déjeuner avec lui après l’émission Réveil tonique et je me suis dit qu’il avait une mine superbe. Il irradie… Finalement, j’ai découvert la raison de ce bonheur : Colin est tombé amoureux et pas de n’importe qui. De Mark Resnick, un des responsables de la Fox. C’est le mec qui est à l’origine de l’intégration de Réveil tonique dans les programmes de la chaîne. Apparemment, le coup de foudre a été réciproque car Colin et lui passent presque tous les week-ends ensemble. Je trouve ça génial.

 

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