Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 229

by Gustave Flaubert


  Le pharmacien gémit sur l’état pitoyable de notre flotte. Le courtier d’assurances ne tolérait pas les deux flotte. Le courtier d’assurances ne tolérait pas les deux sentinelles du maréchal Soult. Deslauriers dénonça les jésuites, qui venaient de s’installer à Lille, publiquement. Sénécal exécrait bien plus M. Cousin ; car l’éclectisme enseignant à tirer la certitude de la raison, développait l’égoïsme, détruisait la solidarité ; le placeur de vins, comprenant peu ces matières, remarqua tout haut qu’il oubliait bien des infamies :

  — “Le wagon royal de la ligne du Nord doit coûter quatre-vingt mille francs ! Qui le payera ?”

  — “Oui, qui le payera ?” reprit l’employé de commerce, furieux comme si on eût puisé cet argent dans sa poche.

  Il s’ensuivit des récriminations contre les loups-cerviers de la Bourse et la corruption des fonctionnaires. On devait remonter plus haut, selon Sénécal, et accuser, tout d’abord, les princes, qui ressuscitaient les mœurs de la Régence.

  — “N’avez-vous pas vu, dernièrement, les amis du duc de Montpensier revenir de Vincennes, ivres sans doute, et troubler par leurs chansons les ouvriers du faubourg Saint-Antoine”

  — “On a même crié : A bas les voleurs !” dit le pharmacien. “J’y étais, j’ai crié !”

  — “Tant mieux ! le Peuple enfin se réveille depuis le procès Teste-Cubières !”

  — “Moi, ce procès-là m’a fait de la peine”, dit Dussardier, “parce que ça déshonore un vieux soldat !”

  — “Savez-vous”, continua Sénécal, “qu’on a découvert chez la duchesse de Praslin ?”

  Mais un coup de pied ouvrit la porte. Hussonnet entra.

  — “Salut, messeigneurs !”, dit-il en s’asseyant sur le lit. Aucune allusion ne fut faite à son article, qu’il regrettait, du reste. la Maréchale l’en ayant tancé vertement. Il venait de voir, au théâtre de Dumas, le Chevalier de Maison-Rouge, et “trouvait ça embêtant” .

  Un jugement pareil étonna les démocrates, — ce drame, par ses tendances, ses décors plutôt, caressant leurs passions. Ils protestèrent. Sénécal, pour en finir, demanda si la pièce servait la Démocratie.

  — “Oui…. peut-être ; mais c’est d’un style…”

  — “Eh bien, elle est bonne, alors ; qu’est-ce que le style ? c’est l’idée !”

  Et, sans permettre à Frédéric de parler :

  — “J’avançais donc que, dans l’affaire Praslin…” Hussonnet l’interrompit.

  — “Ah ! voilà encore une rengaine, celle-là ! M’embête-t-elle !”

  — “Et d’autres que vous !” répliqua Deslauriers. “Elle a fait saisir rien que cinq journaux ! Ecoutez-moi cette note.”

  Et, ayant tiré son calepin, il lut :

  — “Nous avons subi, depuis l’établissement de la meilleure des républiques, douze cent vingt-neuf procès de presse, d’où il est résulté pour les écrivains : trois mille cent quarante et un ans de prison, avec la légère somme de sept millions cent dix mille cinq cents francs d’amende. — C’est coquet, hein ?”

  Tous ricanèrent amèrement. Frédéric, animé comme les autres, reprit :

  — “La Démocratie pacifique a un procès pour son feuilleton, un roman intitulé la Part des Femmes.”

  — “Allons ! bon !” dit Hussonnet. “Si on nous défend notre part des femmes !”

  — “Mais qu’est-ce qui n’est pas défendu ?” s’écria Deslauriers. “Il est défendu de fumer dans le Luxembourg, défendu de chanter l’hymne à Pie IX !”

  — “Et on interdit le banquet des typographes !” articula une voix sourde.

  C’était celle de l’architecte, caché par l’ombre de l’alcôve, et silencieux jusqu’à présent. Il ajouta que, la semaine dernière, on avait condamné pour outrages au Roi, un nommé Rouget.

  — “Rouget est frit !” dit Hussonnet.

  Cette plaisanterie parut tellement inconvenante à Sénécal, qu’il lui reprocha de défendre “le jongleur de l’hôtel de ville, l’ami du traître Dumouriez.”

  — “Moi ? au contraire !”

  Il trouvait Louis-Philippe poncif, garde national, tout ce qu’il y avait de plus épicier et bonnet de coton ! Et, mettant la main sur son cœur, le bohème débita les phrases sacramentelles : — “C’est toujours avec un nouveau plaisir… — La nationalité polonaise ne périra pas… — Nos grands travaux seront poursuivis… — Donnez-moi de l’argent pour ma petite famille…” Tous riaient beaucoup, le proclamant un gaillard délicieux, plein d’esprit ; la joie redoubla à la vue du bol de punch qu’un limonadier apportait.

  Les flammes de l’alcool et celles des bougies échauffèrent vite l’appartement ; et la lumière de la mansarde, traversant la cour, éclairait en face le bord d’un toit, avec le tuyau d’une cheminée qui se dressait en noir sur la nuit. Ils parlaient très haut, tous à la fois ; ils avaient retiré leurs redingotes, ils heurtaient les meubles, ils choquaient les verres.

  Hussonnet s’écria :

  — “Faites monter des grandes dames, pour que ce soit plus Tour de Nesle couleur locale, et rembranesque, palsambleu !”

  Et le pharmacien, qui tournait le punch indéfiniment, entonna à pleine poitrine :

  J’ai deux grands bœufs dans mon étable,

  Deux grands bœufs blancs…

  Sénécal lui mit la main sur la bouche, il n’aimait pas le désordre ; et les locataires apparaissaient à leurs carreaux, surpris du tapage insolite qui se faisait dans le logement de Dussardier.

  Le brave garçon était heureux, et dit que ça lui rappelait leurs petites séances d’autrefois, au quai Napoléon ; plusieurs manquaient cependant, “ainsi Pellerin…”

  — “On peut s’en passer”, reprit Frédéric.

  Et Deslauriers s’informa de Martinon.

  — “Que devient-il, cet intéressant Monsieur ?” Aussitôt Frédéric, épanchant le mauvais vouloir qu’il lui portait, attaqua son esprit, son caractère, sa fausse élégance, l’homme tout entier. C’était bien un spécimen de paysan parvenu ! L’aristocratie nouvelle, la bourgeoisie, ne valait pas l’ancienne, la noblesse. Il soutenait cela ; et les démocrates approuvaient, — comme s’il avait fait partie de l’une et qu’ils eussent fréquenté l’autre. On fut enchanté de lui. Le pharmacien le compara même à M. d’Alton-Shée qui, bien que pair de France, défendait la cause du Peuple.

  L’heure de s’en aller était venue. Tous se séparèrent avec de grandes poignées de main ; Dussardier, par tendresse, reconduisit Frédéric et Deslauriers. Dès qu’ils furent dans la rue, l’avocat eut l’air de réfléchir, et, après un moment de silence :

  — “Tu lui en veux donc beaucoup, à Pellerin ?” Frédéric ne cacha pas sa rancune.

  Le peintre, cependant, avait retiré de la montre le fameux tableau. On ne devait pas se brouiller pour des vétilles ! A quoi bon se faire un ennemi ?

  — “Il a cédé à un mouvement d’humeur, excusable dans un homme qui n’a pas le sou. Tu ne peux pas comprendre ça, toi !”

  Et, Deslauriers remonté chez lui, le commis ne lâcha point Frédéric ; il l’engagea même à acheter le portrait. En effet, Pellerin, désespérant de l’intimider, les avait circonvenus pour que, grâce à eux, il prît la chose.

  Deslauriers en reparla, insista. Les prétentions de l’artiste étaient raisonnables.

  — “Je suis sûr que, moyennant, peut-être, cinq cents francs…”

  — “Ah ! donne-les ! tiens, les voici”, dit Frédéric.

  Le soir même, le tableau fut apporté. Il lui parut plus abominable encore que la première fois. Les demi-teintes et les ombres s’étaient plombées sous les retouches trop nombreuses, et elles semblaient obscurcies par rapport aux lumières, qui, demeurées brillantes çà et là, détonnaient dans l’ensemble.

  Frédéric se vengea de l’avoir payé, en le dénigrant amèrement. Deslauriers le crut sur parole et approuva sa conduite, car il ambitionnait toujours de constituer une phalange dont il serait le chef ; certains hommes se réjouissent de fai
re faire à leurs amis des choses qui leur sont désagréables.

  Cependant, Frédéric n’était pas retourné chez les Dambreuse. Les capitaux lui manquaient. Ce seraient des explications à n’en plus finir ; il balançait à se décider. Peut-être avait-il raison ? Rien n’était sûr, maintenant, l’affaire des houilles pas plus qu’une autre ; il fallait abandonner un pareil monde ; enfin, Deslauriers le détourna de l’entreprise. A force de haine il devenait vertueux ; et puis il aimait mieux Frédéric dans la médiocrité. De cette manière, il restait son égal, et en communion plus intime avec lui.

  La commission de Mlle Roque avait été fort mal exécutée. Son père l’écrivit, en fournissant les explications les plus précises, et terminait sa lettre par cette badinerie : “Au risque de vous donner un mal de nègre.” Frédéric ne pouvait faire autrement que de retourner chez Arnoux. Il monta dans le magasin, et ne vit personne. La maison de commerce croulant, les employés imitaient l’incurie de leur patron.

  Il côtoya la longue étagère, chargée de faïences, qui occupait d’un bout à l’autre le milieu de l’appartement ; puis, arrivé au fond, devant le comptoir, il marcha plus fort pour se faire entendre.

  La portière se relevant, Mme Arnoux parut.

  — “Comment, vous ici ! vous !”

  — “Oui”, balbutia-t-elle, un peu troublée. “Je cherchais…”

  Il aperçut son mouchoir près du pupitre, et devina qu’elle était descendue chez son mari pour se rendre compte, éclaircir sans doute une inquiétude.

  — “Mais… vous avez peut-être besoin de quelque chose ?” dit-elle.

  — “Un rien, madame.”

  — “Ces commis sont intolérables ils s’absentent toujours.”

  On ne devait pas les blâmer. Au contraire, il se félicitait de la circonstance.

  Elle le regarda ironiquement.

  — “Eh bien, et ce mariage ?”

  — “Quel mariage ?”

  — “Le vôtre !”

  — “Moi ? Jamais de la vie !”

  Elle fit un geste de dénégation.

  — “Quand cela serait, après tout ? On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu’on a rêvé !”

  — “Tous vos rêves, pourtant, n’étaient pas si… candides !”

  — “Que voulez-vous dire ?”

  — “Quand vous vous promenez aux courses avec… des personnes !”

  Il maudit la Maréchale. Un souvenir lui revint.

  — “Mais c’est vous-même, autrefois, qui m’avez prié de la voir, dans l’intérêt d’Arnoux”

  Elle répliqua en hochant la tête :

  — “Et vous en profitez pour vous distraire.”

  — “Mon Dieu ! oublions toutes ces sottises”

  — “C’est juste, puisque vous allez vous marier”

  Et elle retenait son soupir, en mordant ses lèvres.

  Alors, il s’écria :

  — “Mais je vous répète que non ! Pouvez-vous croire que, moi, avec mes besoins d’intelligence, mes habitudes, j’aille m’enfouir en province pour jouer aux cartes, surveiller des maçons, et me promener en sabots ! Dans quel but, alors ? On vous a conté qu’elle était riche, n’est-ce pas ? Ah ! je me moque bien de l’argent ! Est-ce qu’après avoir désiré tout ce qu’il y a de plus beau, de plus tendre, de plus enchanteur, une sorte de paradis sous forme humaine, et quand je l’ai trouvé enfin, cet idéal, quand cette vision me cache toutes les autres…” Et, lui prenant la tête à deux mains, il se mit à la baiser sur les paupières, en répétant :

  — “Non ! non ! non ! jamais je ne me marierai jamais ! jamais !”

  Elle acceptait ces caresses, figée par la surprise et par le ravissement.

  La porte du magasin sur l’escalier retomba. Elle fit un bond ; et elle restait la main étendue, comme pour lui commandé le silence. Des pas se rapprochèrent. Puis quelqu’un dit au-dehors :

  — “Madame est-elle là ?”

  — “Entrez !”

  Mme Arnoux avait le coude sur le comptoir et roulait une plume entre ses doigts, tranquillement, quand le teneur de livres ouvrit la portière.

  Frédéric se leva.

  — “Madame, j’ai bien l’honneur de vous saluer. Le service, n’est-ce pas, sera prêt ? je puis compter dessus ?”

  Elle ne répondit rien. Mais cette complicité silencieuse enflamma son visage de toutes les rougeurs de l’adultère.

  Le lendemain, il retourna chez elle, on le reçut ; et, afin de poursuivre ses avantages, immédiatement, sans préambule, Frédéric commença par se justifier de la rencontre au Champ de Mars. Le hasard seul l’avait fait se trouver avec cette femme. En admettant qu’elle fût jolie (ce qui n’était pas vrai), comment pourrait-elle arrêter sa pensée, même une minute, puisqu’il en aimait une autre !

  — “Vous le savez bien, je vous l’ai dit.”

  Mme Arnoux baissa la tête.

  — “Je suis fâchée que vous me l’ayez dit.”

  — “Pourquoi ?”

  — “Les convenances les plus simples exigent maintenant que je ne vous revoie plus !”

  Il protesta de l’innocence de son amour. Le passé devait lui répondre de l’avenir ; il s’était promis à lui-même de ne pas troubler son existence, de ne pas l’étourdir de ses plaintes.

  — “Mais, hier, mon cœur débordait.”

  — “Nous ne devons plus songer à ce moment-là, mon ami !”

  Cependant, où serait le mal quand deux pauvres êtres confondraient leur tristesse ?

  — “Car vous n’êtes pas heureuse non plus ! Oh ! je vous connais, vous n’avez personne qui réponde à vos besoins d’affection, de dévouement ; je ferai tout ce que vous voudrez ! Je ne vous offenserai pas !… je vous le jure.”

  Et il se laissa tomber sur les genoux, malgré lui, s’affaissant sous un poids intérieur trop lourd.

  — “Levez-vous !” dit-elle, “je le veux !”

  Et elle lui déclara impérieusement que. s’il n’obéissait pas. il ne la reverrait jamais.

  — “Ah ! je vous en défie bien reprit Frédéric.”

  — “Qu’est-ce que j’ai à faire dans le monde ? Les autres s’évertuent pour la richesse, la célébrité. le pouvoir ! Moi. je n’ai pas d’état, vous êtes mon occupation exclusive. toute ma fortune, le but, le centre de mon existence, de mes pensées. Je ne peux pas plus vivre sans vous que sans l’air du ciel ! Est-ce que vous ne sentez pas l’aspiration de mon âme monter vers la vôtre. et qu’elles doivent se confondre. et que j’en meurs ?”

  Mme Arnoux se mit à trembler de tous ses membres.

  — “Oh ! allez-vous-en ? je vous en prie !” L’expression bouleversée de sa figure l’arrêta. Puis il fit un pas. Mais elle se reculait, en joignant les deux mains.

  — “Laissez-moi ! au nom du ciel ! de grâce” Et Frédéric l’aimait tellement, qu’il sortit.

  Bientôt, il fut pris de colère contre lui-même, se déclara un imbécile, et, vingt-quatre heures après, il revint.

  Madame n’y était pas. Il resta sur le palier, étourdi de fureur et d’indignation. Arnoux parut, et lui apprit que sa femme. le matin même, était partie s’installer dans une petite maison de campagne qu’ils louaient à Auteuil, ne possédant plus celle de Saint-Cloud.

  — “C’est encore une de ses lubies ! Enfin, puisque ça l’arrange ! et moi aussi du reste ; tant mieux ! Dînons-nous ensemble ce soir ?”

  Frédéric allégua une affaire urgente, puis courut à Auteuil.

  Mme Arnoux laissa échapper un cri de joie. Alors, toute sa rancune s’évanouit.

  Il ne parla point de son amour. Pour lui inspirer plus de confiance. il exagéra même sa réserve ; et, lorsqu’il demanda s’il pouvait revenir, elle répondit : “Mais sans doute”, en offrant sa main, qu’elle retira presque aussitôt.

  Frédéric, dès lors, multiplia ses visites. Il promettait au cocher de gros pourboires. Mais souvent, la lenteur du cheval l’impatientant, il descendait ; puis, hors d’haleine, grimpait dans un omnibus ; e
t comme il examinait dédaigneusement les figures des gens assis devant lui, et qui n’allaient pas chez elle !

  Il reconnaissait de loin sa maison, à un chèvrefeuille énorme couvrant, d’un seul côté, les planches du toit ; c’était une manière de chalet suisse peint en rouge, avec un balcon extérieur. Il y avait dans le jardin trois vieux marronniers, et au milieu, sur un tertre, un parasol en chaume que soutenait un tronc d’arbre. Sous l’ardoise des murs, une grosse vigne mal attachée pendait de place en place, comme un câble pourri. La sonnette de la grille, un peu rude à tirer, prolongeait son carillon, et on était toujours longtemps avant de venir. Chaque fois, il éprouvait une angoisse, une peur indéterminée.

  Puis il entendait claquer, sur le sable, les pantoufles de la bonne ; ou bien Mme Arnoux elle-même se présentait. Il arriva, un jour, derrière son dos, comme elle était accroupie, devant le gazon, à chercher de la violette.

  L’humeur de sa fille l’avait forcée de la mettre au couvent. Son gamin passait l’après-midi dans une école, Arnoux faisait de longs déjeuners au Palais-Royal, avec Regimbart et l’ami Compain. Aucun fâcheux ne pouvait les surprendre.

  Il était bien entendu qu’ils ne devaient pas s’appartenir. Cette convention qui les garantissait du péril, facilitait leurs épanchements.

  Elle lui dit son existence d’autrefois, à Chartres, chez sa mère ; sa dévotion vers douze ans, puis sa fureur de musique, lorsqu’elle chantait jusqu’à la nuit, dans sa petite chambre, d’où l’on découvrait les remparts. Il lui conta ses mélancolies au collège, et comment dans son ciel poétique resplendissait un visage de femme, si bien qu’en la voyant pour la première fois, il l’avait reconnue.

  Ces discours n’embrassaient, d’habitude, que les années de leur fréquentation. Il lui rappelait d’insignifiants détails, la couleur de sa robe à telle époque, quelle personne un jour était survenue, ce qu’elle avait dit une autre fois ; et elle répondait tout émerveillée “Oui, je me rappelle !”

 

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