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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 301

by Gustave Flaubert


  On peut inculquer les sciences, à propos des objets les plus vulgaires ; — dire par exemple, en quoi consiste le vin ; et l'explication fournie Victor et Victorine devaient la répéter. Il en fut de même des épices, des meubles, de l'éclairage ; mais la lumière, c'était pour eux la lampe, et elle n'avait rien de commun avec l'étincelle d'un caillou, la flamme d'une bougie, la clarté de la lune.

  Un jour, Victorine demanda d'où vient que le bois brûle ; ses maîtres se regardèrent embarrassés, la théorie de la combustion les dépassant.

  Une autre fois, Bouvard depuis le potage jusqu'au fromage, parla des éléments nourriciers, et ahurit les deux petits sous la fibrine, la caséine, la graisse et le gluten.

  Ensuite, Pécuchet voulut leur expliquer comment le sang se renouvelle, et il pataugea dans la circulation.

  Le dilemme n'est point commode ; si l'on part des faits, le plus simple exige des raisons trop compliquées, et en posant d'abord les principes, on commence par l'Absolu, la Foi.

  Que résoudre ? combiner les deux enseignements, le rationnel et l'empirique ; mais un double moyen vers un seul but est l'inverse de la méthode ? Ah ! tant pis !

  Pour les initier à l'histoire naturelle, ils tentèrent quelques promenades scientifiques.

  — Tu vois, disaient-ils en montrant un âne, un cheval, un boeuf, les bêtes à quatre pieds, ce sont des quadrupèdes. Les oiseaux présentent des plumes, les reptiles des écailles, et les papillons appartiennent à la classe des insectes. Ils avaient un filet pour en prendre — et Pécuchet tenant la bestiole avec délicatesse, leur faisait observer les quatre ailes, les six pattes, les deux antennes et la trompe osseuse qui aspire le nectar des fleurs.

  Il cueillait des simples au revers des fossés, disait leurs noms ou en inventait, afin de garder son prestige. D'ailleurs, la nomenclature est le moins important de la Botanique.

  Il écrivit cet axiome sur le tableau : Toute plante a des feuilles, un calice, et une corolle enfermant un ovaire ou péricarpe qui contient la graine.

  Puis il ordonna à ses élèves d'herboriser au hasard dans la campagne.

  Victor en rapporta des boutons d'or, sorte de renoncule dont la fleur est jaune. Victorine une touffe de graminées ; il y chercha vainement un péricarpe.

  Bouvard qui se méfiait de son savoir fouilla toute la bibliothèque et découvrit dans le Redouté des Dames, le dessin d'une rose ; l'ovaire n'était pas situé dans la corolle, mais au-dessous des pétales.

  — C'est une exception, dit Pécuchet.

  Ils trouvèrent une rubiacée qui n'a pas de calice.

  Ainsi le principe posé par Pécuchet était faux.

  Il y avait dans leur jardin des tubéreuses, toutes sans calice. — Une étourderie ! La plupart des Liliacées en manquent.

  Mais un hasard fit qu'ils virent une shérardie (description de la plante) — et elle avait un calice.

  Allons, bon ! si les exceptions elles-mêmes ne sont pas vraies, à qui se fier ?

  Un jour dans une de ces promenades, ils entendirent crier des paons, jetèrent les yeux par-dessus le mur, et au premier moment, ils ne reconnaissaient pas leur ferme. La grange avait un toit d'ardoises, les barrières étaient neuves, les chemins empierrés. Le père Gouy parut : Pas possible ! est-ce vous ? Que d'histoires depuis trois ans, la mort de sa femme entre autres. Quant à lui il se portait toujours comme un chêne.

  — Entrez donc une minute.

  On était au commencement d'avril — et les pommiers en fleurs alignaient dans les trois masures leurs touffes blanches et roses ; le ciel couleur de satin bleu, n'avait pas un nuage ; des nappes, des draps et des serviettes pendaient verticalement, attachés par des fiches de bois à des cordes tendues. Le père Gouy les soulevait pour passer quand tout à coup, ils rencontrèrent Mme Bordin, nu-tête, en camisole, — et Marianne lui offrait à pleins bras, des paquets de linge.

  — Votre servante, messieurs ! Faites comme chez vous ! moi, je vais m'asseoir, je suis rompue.

  Le fermier proposa à toute la compagnie un verre de boisson.

  — Pas maintenant dit-elle j'ai trop chaud !

  Pécuchet accepta, et disparut vers le cellier avec le père Gouy,

  Marianne et Victor.

  Bouvard s'assit par terre, à côté de Mme Bordin. Il recevait ponctuellement sa rente, n'avait pas à s'en plaindre, ne lui en voulait plus.

  La grande lumière éclairait son profil, un de ses bandeaux noirs descendait trop bas, et les frisons de sa nuque se collaient à sa peau ambrée, moite de sueur. Chaque fois qu'elle respirait, ses deux seins montaient. Le parfum du gazon se mêlait à la bonne odeur de sa chair solide ; et Bouvard eut un revif de tempérament, qui le combla de joie. Alors il lui fit des compliments sur sa propriété.

  Elle en fut ravie, et parla de ses projets. Pour agrandir les cours, elle abattrait le haut-bord.

  Victorine, à ce moment-là, en grimpait le talus et cueillait des primevères, des hyacinthes et des violettes, sans avoir peur d'un vieux cheval, qui broutait l'herbe, au pied.

  — N'est-ce pas qu'elle est gentille ? dit Bouvard.

  — Oui ! c'est gentil, une petite fille ! et la veuve poussa un soupir, qui semblait exprimer le long chagrin de toute une vie.

  — Vous auriez pu en avoir.

  Elle baissa la tête.

  — Il n'a tenu qu'à vous !

  — Comment ?

  Il eut un tel regard, qu'elle s'empourpra, comme à la sensation d'une caresse brutale — mais de suite, en s'éventant avec son mouchoir :

  — Vous avez manqué le coche, mon cher !

  — Je ne comprends pas et sans se lever, il se rapprochait.

  Elle le considéra de haut en bas, longtemps, — puis, souriante et les prunelles humides : — C'est de votre faute !

  Les draps, autour d'eux, les enfermaient comme les rideaux d'un lit.

  Il se pencha sur le coude, lui frôlant les genoux de sa figure.

  — Pourquoi ? hein ? pourquoi ? et comme elle se taisait, et qu'il était dans un état où les serments ne coûtent rien, il tâcha de se justifier, s'accusa de folie, d'orgueil : — Pardon ! ce sera comme autrefois !… voulez-vous ?… et il avait pris sa main, qu'elle laissait dans la sienne.

  Un coup de vent brusque fit se relever les draps — et ils virent deux paons, un mâle et une femelle. La femelle se tenait immobile, les jarrets pliés, la croupe en l'air. Le mâle se promenant autour d'elle arrondissait sa queue en éventail, se rengorgeait, gloussait, puis sauta dessus, en rabattant ses plumes, qui la couvrirent comme un berceau ; — et les deux grands oiseaux tremblèrent, d'un seul frémissement.

  Bouvard le sentit dans la paume de Mme Bordin. Elle se dégagea, bien vite. Il y avait devant eux, béant, et comme pétrifié le jeune Victor qui regardait ; un peu plus loin, Victorine étalée sur le dos en plein soleil, aspirait toutes les fleurs qu'elle s'était cueillies.

  Le vieux cheval, effrayé par les paons, cassa sous une ruade une des cordes, s'y empêtra les jambes, et galopant dans les trois cours, traînait la lessive après lui.

  Aux cris furieux de Mme Bordin Marianne accourut. Le père Gouy injuriait son cheval : Bougre de rosse ! carcan ! voleur, lui donnait des coups de pied dans le ventre, des coups sur les oreilles avec le manche d'un fouet.

  Bouvard fut indigné de voir battre un animal.

  Le paysan répondit : — J'en ai le droit ! il m'appartient.

  Ce n'était pas une raison.

  Et Pécuchet survenant, ajouta que les animaux avaient aussi leurs droits, car ils ont une âme, comme nous, — si toutefois la nôtre existe ?

  — Vous êtes un impie s'écria Mme Bordin.

  Trois choses l'exaspéraient : la lessive à recommencer, ses croyances qu'on outrageait, et la crainte d'avoir été entrevue tout à l'heure dans une pose suspecte.

  — Je vous croyais plus forte dit Bouvard.

  Elle répliqua magistralement :

  — Je n'aime pas les polissons. Et Gouy s'en prit à eux d'avoir abîmé son cheval, dont les naseaux saignaient. Il grommelait tout bas : Sac
rés gens de malheur ! j'allais l'enterrer, quand ils sont venus.

  Les deux bonshommes se retirèrent en haussant les épaules.

  Victor leur demanda pourquoi ils s'étaient fâchés contre Gouy.

  — Il abuse de sa force, ce qui est mal.

  — Pourquoi est-ce mal ?

  Les enfants n'auraient-ils aucune notion du juste ? Peut-être.

  Et le soir, Pécuchet ayant Bouvard à sa droite, sous la main quelques notes, et en face de lui les deux élèves, commença un cours de morale.

  Cette science nous apprend à diriger nos actions.

  Elles ont deux motifs, le plaisir, l'intérêt — et un troisième plus impérieux : le devoir.

  Les devoirs se divisent en deux classes : Primo devoirs envers nous-mêmes, lesquels consistent à soigner notre corps, nous garantir de toute injure. Ils entendaient cela parfaitement. Secundo devoirs envers les autres, c'est-à-dire être toujours loyal, débonnaire, et même fraternel, le genre humain n'étant qu'une seule famille. Souvent une chose nous agrée qui nuit à nos semblables ; l'intérêt diffère du Bien, car le Bien est de soi-même irréductible. Les enfants ne comprenaient pas. Il remit à la fois prochaine, la sanction des devoirs.

  Dans tout cela suivant Bouvard, il n'avait pas défini le Bien.

  — Comment veux-tu le définir ? On le sent.

  Alors les leçons de morale ne conviendraient qu'aux gens moraux ; et le cours de Pécuchet s'arrêta.

  Ils firent lire à leurs élèves des historiettes tendant à inspirer l'amour de la vertu. Elles assommèrent Victor.

  Pour frapper son imagination, Pécuchet suspendit aux murs de sa chambre des images, exposant la vie du Bon Sujet, et celle du Mauvais Sujet. Le premier, Adolphe, embrassait sa mère, étudiait l'allemand, secourait un aveugle, et était reçu à l'École Polytechnique. Le mauvais, Eugène, commençait par désobéir à son père, avait une querelle dans un café, battait son épouse, tombait ivre mort, fracturait une armoire — et un dernier tableau le représentait au bagne, où un monsieur accompagné d'un jeune garçon disait, en le montrant : Tu vois, mon fils, les dangers de l'inconduite.

  Mais pour les enfants l'avenir n'existe pas. On avait beau prêcher, les saturer de cette maxime : le travail est honorable et les riches parfois sont malheureux, ils avaient connu des travailleurs nullement honorés, et se rappelaient le château où la vie semblait bonne. Les supplices du remords leur étaient dépeints avec tant d'exagération qu'ils flairaient la blague et se méfiaient du reste.

  On essaya de les conduire par le point d'honneur, l'idée de l'opinion publique et le sentiment de la gloire, en leur vantant les grands hommes, surtout les hommes utiles, tels que Belzunce, Franklin, Jacquard ! Victor ne témoignait aucune envie de leur ressembler.

  Un jour qu'il avait fait une addition sans faute, Bouvard cousit à sa veste un ruban qui signifiait la croix. Il se pavana dessous. Mais ayant oublié la mort de Henri IV, Pécuchet le coiffa d'un bonnet d'âne. Victor se mit à braire avec tant de violence et pendant si longtemps, qu'il fallut enlever ses oreilles de carton.

  Sa soeur comme lui, se montrait flattée des éloges et indifférente aux blâmes.

  Afin de les rendre plus sensibles, on leur donna un chat noir, qu'ils durent soigner ; — et on leur confiait deux ou trois sols pour qu'ils fissent l'aumône. Ils trouvèrent la prétention odieuse ; cet argent leur appartenait.

  Se conformant à un désir des pédagogues, ils appelaient Bouvard mon oncle et Pécuchet bon ami mais ils les tutoyaient, et la moitié des leçons, ordinairement, se passait en disputes.

  Victorine abusait de Marcel, montait sur son dos, le tirait par les cheveux ; pour se moquer de son bec-de-lièvre, parlait du nez comme lui, — et le pauvre homme n'osait se plaindre, tant il aimait la petite fille. Un soir, sa voix rauque s'éleva extraordinairement. Bouvard et Pécuchet descendirent dans la cuisine. Les deux élèves observaient la cheminée — et Marcel joignant les mains s'écriait : Retirez-le ! c'est trop ! c'est trop !

  Le couvercle de la marmite sauta, comme un obus éclate. Une masse grisâtre bondit jusqu'au plafond, puis tourna sur elle-même frénétiquement, en poussant d'abominables cris.

  On reconnut le chat, tout efflanqué, sans poil, la queue pareille à un cordon. Des yeux énormes lui sortaient de la tête. Ils étaient couleur de lait, comme vidés et pourtant regardaient.

  La bête hideuse hurlait toujours, se jeta dans l'âtre, disparut, puis retomba au milieu des cendres, inerte.

  C'était Victor qui avait commis cette atrocité ; — et les deux bonshommes se reculèrent — pâles de stupéfaction et d'horreur. Aux reproches qu'on lui adressa, il répondit comme le garde champêtre pour son fils, et comme le fermier pour son cheval : — Eh bien ? puisqu'il est à moi ! sans gêne, naïvement, dans la placidité d'un instinct assouvi.

  L'eau bouillante de la marmite était répandue par terre, des casseroles, les pincettes, et des flambeaux jonchaient les dalles. Marcel fut quelque temps à nettoyer la cuisine — et ses maîtres enterrèrent le pauvre chat dans le jardin, sous la pagode.

  Ensuite Bouvard et Pécuchet causèrent longuement de Victor. Le sang paternel se manifestait. Que faire ? Le rendre à M. de Faverges ou le confier à d'autres serait un aveu d'impuissance. Il s'amenderait peut-être un peu.

  N'importe ! L'espoir était douteux, la tendresse n'existait plus ! Quel plaisir que d'avoir près de soi un adolescent curieux de vos idées, dont on observe les progrès, qui devient un frère plus tard ; mais Victor manquait d'esprit, de coeur encore plus ! et Pécuchet soupira, le genou plié dans ses mains jointes.

  — La soeur ne vaut pas mieux dit Bouvard.

  Il imaginait une fille, de quinze ans à peu près, l'âme délicate, l'humeur enjouée, ornant la maison des élégances de sa jeunesse ; et comme s'il eût été son père et qu'elle vînt de mourir, le bonhomme en pleura.

  Puis cherchant à excuser Victor, il allégua l'opinion de Rousseau :

  L'enfant n'a pas de responsabilité, ne peut être moral ou immoral.

  Ceux-là, suivant Pécuchet avaient l'âge du discernement et ils étudièrent les moyens de les corriger.

  Pour qu'une punition soit bonne, dit Bentham, elle doit être proportionnée à la faute, sa conséquence naturelle. L'enfant a brisé un carreau, on n'en remettra pas, qu'il souffre du froid. Si, n'ayant plus faim, il redemande d'un plat, cédez-lui ; une indigestion le fera vite se repentir. Il est paresseux ; qu'il reste sans travail ; l'ennui de soi-même l'y ramènera.

  Mais Victor ne souffrirait pas du froid, son tempérament pouvait endurer des excès, et la fainéantise lui conviendrait.

  Ils adoptèrent le système inverse, la punition médicinale. Des pensums lui furent donnés ; il devint plus paresseux. On le privait de confiture ; sa gourmandise en redoubla.

  L'ironie aurait peut-être du succès ? Une fois qu'il était venu déjeuner les mains sales, Bouvard le railla, l'appelant joli coeur, muscadin, gants-jaunes. Victor écoutait le front bas, blêmit tout à coup, et jeta son assiette à la tête de Bouvard — puis furieux de l'avoir manqué, se précipita vers lui. Ce n'était pas trop que trois hommes pour le contenir. Il se roulait par terre, tâchait de mordre. — Pécuchet l'arrosa de loin avec une carafe ; de suite il fut calmé ; — mais enroué, pendant trois jours. Le moyen n'était pas bon.

  Ils en prirent un autre ; au moindre symptôme de colère, le traitant comme un malade, ils le couchaient dans son lit. Victor s'y trouvait bien, et chantait.

  Un jour, il dénicha dans la bibliothèque une vieille noix de coco ; — et commençait à la fendre, quand Pécuchet survint.

  — Mon coco !

  C'était un souvenir de Dumouchel ! Il l'avait apporté de Paris à Chavignolles, en leva les bras d'indignation. — Victor se mit à rire. Bon ami n'y tint plus — et d'une large calotte l'envoya bouler au fond de l'appartement ; — puis tremblant d'émotion, alla se plaindre à Bouvard.

  Bouvard lui fit des reproches. — Es-tu bête avec ton coco ! Les coups abrutissent, la terreur énerve. Tu te dégrades toi-même ! />
  Pécuchet objecta que les châtiments corporels sont quelquefois indispensables. Pestalozzi les employait ; et le célèbre Mélanchthon avoue que sans eux il n'eût rien appris.

  Mais des punitions cruelles ont poussé des enfants au suicide ; on en relate des exemples.

  Victor s'était barricadé dans sa chambre. Bouvard parlementa derrière la porte ; et pour la faire ouvrir, lui promit une tarte aux prunes. Dès lors il empira.

  Restait un moyen, préconisé par Dupanloup : le regard sévère. Ils tâchaient d'imprimer à leurs visages un aspect effrayant et ne produisaient aucun effet.

  Nous n'avons plus qu'à essayer de la Religion dit Bouvard.

  Pécuchet se récria. Ils l'avaient bannie de leur programme.

  Mais le raisonnement ne satisfait pas tous les besoins. Le coeur et l'imagination veulent autre chose. Le surnaturel pour bien des âmes est indispensable, et ils résolurent d'envoyer les enfants au catéchisme.

  Reine proposa de les y conduire. Elle revenait dans la maison et savait se faire aimer par des manières caressantes. Victorine changea tout à coup, fut plus réservée, mielleuse, s'agenouillait devant la Madone, admirait le sacrifice d'Abraham, ricanait avec dédain au nom seul de protestant.

  Elle déclara qu'on lui avait prescrit le jeûne. Ils s'en informèrent ; ce n'était pas vrai. Le jour de la Fête-Dieu, les juliennes disparurent d'une plate-bande pour décorer le reposoir ; elle nia effrontément les avoir coupées. Une autre fois elle prit à Bouvard vingt sols qu'elle mit dans le plat du sacristain.

  Ils en conclurent que la morale se distingue de la Religion ; — quand elle n'a point d'autre base, son importance est secondaire.

  Un soir, pendant qu'ils dînaient M. Marescot entra — Victor s'enfuit immédiatement.

  Le notaire ayant refusé de s'asseoir, conta ce qui l'amenait. Le jeune

  Touache avait battu, presque tué son fils.

  Comme on savait les origines de Victor et qu'il était désagréable, les autres gamins l'appelaient Forçat ; et tout à l'heure il avait flanqué à M. Arnold Marescot une violente raclée. Le cher Arnold en portait des traces sur la figure. Sa mère est au désespoir, son costume en lambeaux, sa santé compromise, où allons-nous ?

 

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