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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 397

by Gustave Flaubert

Et il gisait sur la boue, hideux, débile, informe, sans pensée.

  TOUS

  d’un ton plaintif :

  Kyrie eleïson !

  L’INSPIRÉ

  Mais Sophia, compatissante, le vivifia d’une parcelle de son âme.

  Alors, voyant l’homme si beau, Dieu fut pris de colère. Il l’emprisonna dans son royaume, en lui interdisant l’arbre de la science.

  L’autre, encore une fois, le secourut ! Elle envoya le serpent, qui, par de longs détours, le fit désobéir à cette loi de haine.

  Et l’homme, quand il eut goûté de la science, comprit les choses célestes.

  TOUS

  avec force :

  Kyrie eleïson !

  L’INSPIRÉ

  Mais Iabdalaoth, pour se venger, précipita l’homme dans la matière, et le serpent avec lui !

  TOUS très-bas :

  Kyrie eleïson !

  Ils ferment la bouche, puis se taisent.

  Les senteurs du port se mêlent dans l’air chaud à la fumée des lampes. Leurs mèches, en crépitant, vont s’éteindre ; de longs moustiques tournoient. Et Antoine râle d’angoisse ; c’est comme le sentiment d’une monstruosité flottant autour de lui, l’effroi d’un crime près de s’accomplir.

  Mais

  L’INSPIRÉ

  frappant du talon, claquant des doigts, hochant la tête, psalmodie sur un rhythme furieux, au son des cymbales et d’une flûte aiguë :

  Viens ! viens ! viens ! sors de ta caverne !

  Véloce qui cours sans pieds, capteur qui prends sans mains !

  Sinueux comme les fleuves, orbiculaire comme le soleil, noir avec des taches d’or, comme le firmament semé d’étoiles ! Pareil aux enroulements de la vigne et aux circonvolutions des entrailles !

  Inengendré ! mangeur de terre ! toujours jeune ! perspicace ! honoré à Épidaure ! Bon pour les hommes ! qui as guéri le roi Ptolémée, les soldats de Moïse, et Glaucus fils de Minos !

  Viens ! viens ! viens ! sors de ta caverne !

  TOUS

  répètent :

  Viens ! viens ! viens ! sors de ta caverne !

  Cependant, rien ne se montre.

  Pourquoi ? qu’a-t-il ?

  Et on se concerte, on propose des moyens.

  Un vieillard offre une motte de gazon. Alors un soulèvement se fait dans la corbeille. La verdure s’agite, des fleurs tombent, — et la tête d’un python paraît.

  Il passe lentement sur le bord du pain, comme un cercle qui tournerait autour d’un disque immobile, puis se développe, s’allonge ; il est énorme et d’un poids considérable. Pour empêcher qu’il ne frôle la terre, les hommes le tiennent contre leur poitrine, les femmes sur leur tête, les enfants au bout de leurs bras ; — et sa queue, sortant par le trou de la muraille, s’en va indéfiniment jusqu’au fond de la mer. Ses anneaux se dédoublent, emplissent la chambre ; ils enferment Antoine.

  LES FIDÈLES

  collant leur bouche contre sa peau, s’arrachent le pain qu’il a mordu.

  C’est toi ! c’est toi !

  Élevé d’abord par Moïse, brisé par Ézéchias, rétabli par le Messie. Il t’avait bu dans les ondes du baptême ; mais tu l’as quitté au jardin des Olives, et il sentit alors toute sa faiblesse.

  Tordu à la barre de la croix, et plus haut que sa tête, en bavant sur la couronne d’épines, tu le regardais mourir. — Car tu n’es pas Jésus, toi, tu es le Verbe ! tu es le Christ !

  Antoine s’évanouit d’horreur, et il tombe devant sa cabane sur les éclats de bois, où brûle doucement la torche qui a glissé de sa main.

  Cette commotion lui fait entr’ouvrir les yeux ; et il aperçoit le Nil, onduleux et clair sous la blancheur de la lune, comme un grand serpent au milieu des sables ; — si bien que l’hallucination le reprenant, il n’a pas quitté les Ophites ; ils l’entourent, l’appellent, charrient des bagages, descendent vers le port. Il s’embarque avec eux.

  Un temps inappréciable s’écoule.

  Puis, la voûte d’une prison l’environne. Des barreaux, devant lui, font des lignes noires sur un fond bleu ; — et à ses côtés, dans l’ombre, des gens pleurent et prient entourés d’autres qui les exhortent et les consolent.

  Au dehors, on dirait le bourdonnement d’une foule, et la splendeur d’un jour d’été.

  Des voix aiguës crient des pastèques, de l’eau, des boissons à la glace, des coussins d’herbes pour s’asseoir. De temps à autre, des applaudissements éclatent. Il entend marcher sur sa tête.

  Tout à coup, part un long mugissement, fort et caverneux comme le bruit de l’eau dans un aqueduc.

  Et il aperçoit en face, derrière les barreaux d’une autre loge, un lion qui se promène, — puis une ligne de sandales, de jambes nues et de franges de pourpre. Au delà, des couronnes de monde étagées symétriquement vont en s’élargissant depuis la plus basse qui enferme l’arène jusqu’à la plus haute, où se dressent des mâts pour soutenir un voile d’hyacinthe, tendu dans l’air, sur des cordages. Des escaliers qui rayonnent vers le centre, coupent, à intervalles égaux, ces grands cercles de pierre. Leurs gradins disparaissent sous un peuple assis, chevaliers, sénateurs, soldats, plébéiens, vestales et courtisanes, — en capuchons de laine, en manipules de soie, en tuniques fauves, avec des aigrettes de pierreries, des panaches de plumes, des faisceaux de licteurs ; et tout cela grouillant, criant, tumultueux et furieux l’étourdit, comme une immense cuve bouillonnante. Au milieu de l’arène, sur un autel, fume un vase d’encens.

  Ainsi, les gens qui l’entourent sont des chrétiens condamnés aux bêtes. Les hommes portent le manteau rouge des pontifes de Saturne, les femmes les bandelettes de Cérès. Leurs amis se partagent des bribes de leurs vêtements, des anneaux. Pour s’introduire dans la prison, il a fallu, disent-ils, donner beaucoup d’argent. Qu’importe ! ils resteront jusqu’à la fin.

  Parmi ces consolateurs, Antoine remarque un homme chauve, en tunique noire, dont la figure s’est déjà montrée quelque part ; il les entretient du néant du monde et de la félicité des élus. Antoine est transporté d’amour. Il souhaite l’occasion de répandre sa vie pour le Sauveur, ne sachant pas s’il n’est point lui-même un de ces martyrs.

  Mais, sauf un Phrygien à longs cheveux, qui reste les bras levés, tous ont l’air triste. Un vieillard sanglote sur un banc, et un jeune homme rêve, debout, la tête basse.

  LE VIEILLARD

  n’a pas voulu payer, à l’angle d’un carrefour, devant une statue de Minerve ; et il considère ses compagnons avec un regard qui signifie :

  Vous auriez du me secourir ! Des communautés s’arrangent quelquefois pour qu’on les laisse tranquilles. Plusieurs d’entre vous ont même obtenu de ces lettres déclarant faussement qu’on a sacrifié aux idoles.

  Il demande :

  N’est-ce pas Pétrus d’Alexandrie qui a réglé ce qu’on doit faire quand on a fléchi dans les tourments ?

  Puis, en lui-même :

  Ah ! cela est bien dur à mon âge ! mes infirmités me rendent si faible !

  Cependant, j’aurais pu vivre jusqu’à l’autre hiver, encore !

  Le souvenir de son petit jardin l’attendrit ; — et il regarde du côté de l’autel.

  LE JEUNE HOMME

  qui a troublé, par des coups, une fête d’Apollon, murmure :

  Il ne tenait qu’à moi, pourtant, de m’enfuir dans les montagnes !

  — Les soldats t’auraient pris, dit un des frères.

  — Oh ! j’aurais fait comme Cyprien ; je serais revenu ; et, la seconde fois, j’aurais eu plus de force, bien sûr !

  Ensuite, il pense aux jours innombrables qu’il devait vivre, à toutes les joies qu’il n’aura pas connues ; — et il regarde du côté de l’autel.

  Mais

  L’HOMME EN TUNIQUE NOIRE

  accourt sur lui :

  Quel scandale ! Comment, toi, une victime d’élection ? Toutes ces femmes qui te regardent, songe donc ! Et puis Dieu, quelquefois, fait un miracle. Pionius engourdit la main de ses bourreaux, le sang de Poly
carpe éteignait les flammes de son bûcher.

  Il se tourne vers le vieillard :

  Père, père ! tu dois nous édifier par ta mort. En la retardant, tu commettrais sans doute quelque action mauvaise qui perdrait le fruit des bonnes. D’ailleurs la puissance de Dieu est infinie. Peut-être que ton exemple va convertir le peuple entier.

  Et dans la loge en face, les lions passent et reviennent sans s’arrêter, d’un mouvement continu, rapide. Le plus grand tout à coup regarde Antoine, se met à rugir — et une vapeur sort de sa gueule.

  Les femmes sont tassées contre les hommes.

  LE CONSOLATEUR

  va de l’un à l’autre.

  Que diriez-vous, que dirais-tu, si on te brûlait avec des plaques de fer, si des chevaux t’écarteraient, si ton corps enduit de miel était dévoré par les mouches ! Tu n’auras que la mort d’un chasseur qui est surpris dans un bois.

  Antoine aimerait mieux tout cela que les horribles bêtes féroces ; il croit sentir leurs dents, leurs griffes, entendre ses os craquer dans leurs mâchoires.

  Un belluaire entre dans le cachot ; les martyrs tremblent.

  Un seul est impassible, le Phrygien, qui priait à l’écart. Il a brûlé trois temples ; et il s’avance les bras levés, la bouche ouverte, la tête au ciel, sans rien voir, comme un somnambule.

  LE CONSOLATEUR

  s’écrie :

  Arrière ! arrière ! L’esprit de Montanus vous prendrait.

  TOUS

  reculent, en vociférant :

  Damnation au Montaniste !

  Ils l’injurient, crachent dessus, voudraient le battre.

  Les lions cabrés se mordent à la crinière. Le peuple hurle : « Aux bêtes ! aux bêtes ! »

  Les martyrs éclatant en sanglots, s’étreignent. Une coupe de vin narcotique leur est offerte. Ils se la passent de main en main, vivement.

  Contre la porte de la loge, un autre belluaire attend le signal. Elle s’ouvre ; un lion sort.

  Il traverse l’arène, à grands pas obliques. Derrière lui, à la file, paraissent les autres lions, puis un ours, trois panthères, des léopards. Ils se dispersent comme un troupeau dans une prairie.

  Le claquement d’un fouet retentit. Les chrétiens chancellent, — et, pour en finir, leurs frères les poussent. Antoine ferme les yeux.

  Ils les ouvre. Mais des ténèbres l’enveloppent.

  Bientôt elles s’éclairassent ; et il distingue une plaine aride et mamelonneuse, comme on en voit autour des carrières abandonnées.

  Çà et là, un bouquet d’arbustes se lève parmi des dalles à ras du sol ; et des formes blanches, plus indécises que des nuages, sont penchées sur elles.

  Il en arrive d’autres, légèrement. Des yeux brillent dans la fente des longs voiles. A la nonchalance de leurs pas et aux parfums qui s’exhalent, Antoine reconnaît des patriciennes. Il y a aussi des hommes, mais de condition inférieure, car ils ont des visages à la fois naïfs et grossiers.

  UNE D’ELLES

  en respirant largement :

  Ah ! comme c’est bon l’air de la nuit froide, au milieu des sépulcres ! Je suis si fatiguée de la mollesse des lits, du fracas des jours, de la pesanteur du soleil !

  Sa servante retire d’un sac en toile une torche qu’elle enflamme. Les fidèles y allument d’autres torches, et vont les planter sur les tombeaux.

  UNE FEMME

  haletante :

  Ah ! enfin, me voilà ! Mais quel ennui que d’avoir épousé un idolâtre !

  UNE AUTRE

  Les visites dans les prisons, les entretiens avec nos frères, tout est suspect à nos maris ! — et même il faut nous cacher quand nous faisons le signe de la croix ; ils prendraient cela pour une conjuration magique.

  UNE AUTRE

  Avec le mien, c’était tous les jours des querelles ; je ne voulais pas me soumettre aux abus qu’il exigeait de mon corps ; — et afin de se venger, il m’a fait poursuivre comme chrétienne.

  UNE AUTRE

  Vous rappelez-vous, Lucius, ce jeune homme si beau, qu’on a traîné par les talons derrière un char, comme Hector, depuis la porte Esquiléenne jusqu’aux montagnes de Tibur ; — et des deux côtés du chemin le sang tachetait les buissons ! J’en ai recueilli les gouttes. Le voilà !

  Elle tire de sa poitrine une éponge toute noire, la couvre de baisers, puis se jette sur les dalles, en criant :

  Ah ! mon ami ! mon ami !

  UN HOMME

  Il y a juste aujourd’hui trois ans qu’est morte Domitilla. Elle fut lapidée au fond du bois de Proserpine. J’ai recueilli ses os qui brillaient comme des lucioles dans les herbes. La terre maintenant les recouvre !

  Il se jette sur un tombeau.

  O ma fiancée ! ma fiancée !

  ET TOUS LES AUTRES

  par la plaine :

  O ma soeur ! ô mon frère ! ô ma fille ! ô ma mère !

  Ils sont à genoux, le front dans les mains, ou le corps tout à plat, les deux bras étendus ; — et les sanglots qu’ils retiennent soulèvent leur poitrine à la briser. Ils regardent le ciel en disant :

  Aie pitié de son âme, ô mon Dieu ! Elle languit au séjour des ombres ; daigne l’admettre dans la Résurrection, pour qu’elle jouisse de ta lumière !

  Ou, l’oeil fixé sur les dalles, ils murmurent :

  Apaise-toi, ne souffre plus ! Je t’ai apporté du vin, des viandes !

  UNE VEUVE

  Voici du pultis, fait par moi, selon son goût, avec beaucoup d’oeufs et double mesure de farine ! Nous allons le manger ensemble, comme autrefois, n’est-ce pas ?

  Elle en porte un peu à ses lèvres ; et, tout à coup, se met à rire d’une façon extravagante, frénétique.

  Les autres, comme elle, grignotent quelque morceau, boivent une gorgée.

  Ils se racontent les histoires de leurs martyres ; la douleur s’exalte, les libations redoublent. Leurs yeux noyés de larmes se fixent les uns sur les autres. Ils balbutient d’ivresse et de désolation ; peu à peu, leurs mains se touchent, leurs lèvres s’unissent, les voiles s’entr’ouvrent, et ils se mêlent sur les tombes entre les coupes et les flambeaux.

  Le ciel commence à blanchir. Le brouillard mouille leurs vêtements ; — et, sans avoir l’air de se connaître, ils s’éloignent les uns des autres par des chemins différents, dans la campagne.

  Le soleil brille ; les herbes ont grandi, la plaine s’est transformée.

  Et Antoine voit nettement à travers des bambous une forêt de colonnes, d’un gris bleuâtre. Ce sont des troncs d’arbres provenant d’un seul tronc. De chacune de ses branches descendent d’autres branches qui s’enfoncent dans le sol ; et l’ensemble de toutes ces lignes horizontales et perpendiculaires, indéfiniment multipliées, ressemblerait à une charpente monstrueuse, si elles n’avaient une petite figue de place en place, avec un feuillage noirâtre, comme celui du sycomore.

  Il distingue dans leurs enfourchures des grappes de fleurs jaunes, des fleurs violettes et des fougères, pareilles à des plumes d’oiseaux.

  Sous les rameaux les plus bas, se montrent çà et là les cornes d’un bubal, ou les yeux brillants d’une antilope ; des perroquets sont juchés, des papillons voltigent, des lézards se traînent, des mouches bourdonnent ; et on entend, au milieu du silence, comme la palpitation d’une vie profonde.

  A l’entrée du bois, sur une manière de bûcher, est une chose étrange — un homme — enduit de bouse de vache, complètement nu, plus sec qu’une momie ; ses articulations forment des noeuds à l’extrémité de ses os qui semblent des bâtons. Il a des paquets de coquilles aux oreilles, la figure très- longue, le nez en bec de vautour. Son bras gauche reste droit en l’air, ankylosé, raide comme un pieu ; — et il se tient là depuis si longtemps que des oiseaux ont fait un nid dans sa chevelure.

  Aux quatre coins de son bûcher flambent quatre feux. Le soleil est juste en face. Il le contemple les yeux grands ouverts ; — et sans regarder Antoine :

  Brachmane des bords du Nil, qu’en dis-tu ?

  Des flammes sortent de tous l
es côtés par les intervalles des poutres ; et

  LE GYMNOSOPHISTE

  reprend :

  Pareil au rhinocéros, je me suis enfoncé dans la solitude. J’habitais l’arbre derrière moi.

  En effet, le gros figuier présente, dans ses cannelures, une excavation naturelle de la taille d’un homme.

  Et je me nourrissais de fleurs et de fruits, avec une telle observance des préceptes, que pas même un chien ne m’a vu manger.

  Comme l’existence provient de la corruption, la corruption du désir, le désir de la sensation, la sensation du contact, j’ai fui toute action, tout contact ; et — sans plus bouger que la stèle d’un tombeau, exhalant mon haleine par mes deux narines, fixant mon regard sur mon nez, et considérant l’éther dans mon esprit, le monde dans mes membres, la lune dans mon coeur, — je songeais à l’essence de la grande Ame d’où s’échappent continuellement, comme des étincelles de feu, les principes de la vie.

  J’ai saisi enfin l’Ame suprême dans tous les êtres, tous les êtres dans l’Ame suprême ; — et je suis parvenu à y faire entrer mon âme, dans laquelle j’avais fait rentrer mes sens.

  Je reçois la science, directement du ciel, comme l’oiseau Tchataka qui ne se désaltère que dans les rayons de la pluie.

  Par cela même que je connais les choses, les choses n’existent plus.

  Pour moi, maintenant, il n’y a pas d’espoir et pas d’angoisse, pas de bonheur, pas de vertu, ni jour ni nuit, ni toi ni moi, absolument rien.

  Mes austérités effroyables m’ont fait supérieur aux Puissances. Une contraction de ma pensée peut tuer cent fils de rois, détrôner les dieux, bouleverser le monde.

  Il a dit tout cela d’une voix monotone.

  Les feuilles à l’entour se recroquerillent. Des rats, par terre, s’enfuient.

  Il abaisse lentement ses yeux vers les flammes qui montent, puis ajoute :

  J’ai pris en dégoût la forme, en dégoût la perception, en dégoût jusqu’à la connaissance elle-même, — car la pensée ne survit pas au fait transitoire qui la cause, et l’esprit n’est qu’une illusion comme le reste.

  Tout ce qui est engendré périra, tout ce qui est mort doit revivre ; les êtres actuellement disparus séjourneront dans des matrices non encore formées, et reviendront sur la terre pour servir avec douleur d’autres créatures.

 

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