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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 438

by Gustave Flaubert


  Vaut.

  Madame Kloekher, monsieur Paul de Damvil- liers.

  MADAME KLOEKHER.

  Oh ! je vous connais de nom, depuis longtemps, Monsieur !

  PAUL, à part.

  Qu’elle est belle !

  MADAME KLOEKHER.

  Nous avons si souvent causé de votre père ensemble...

  LETOURNEUX.

  Nous trois.

  PAUL, à part.

  Quel regard !...

  KLOEKHER.

  Pauvre garçon ! Au retour, après cinq ans d’absence, plus de foyer ! Mais j’entends que le mien remplace le vôtre ! Ne vous gênez pas ! Usez de moi... De la franchise !...

  PAUL.

  Oh ! merci !... Mais comme j’ai peur d’être indiscret...

  Il va pour sortir.

  KLOEKHER.

  Restez donc, vous êtes des nôtres, parbleu ! On arrive à peine, continuez votre visite près de Madame. Allons, Letourneux, un petit tour dans le grand salon ; nous penserons ensuite aux choses sérieuses.

  SCÈ&CE VI PAUL, MADAME KLOEKHER.

  MADAME KLOEKHER.

  Soyez convaincu, Monsieur, que les intentions de mon mari n’avaient pas besoin d’être exprimées. Je partage trop tous ses sentiments pour ne pas désirer comme lui vous être agréable, et même, pardon du mot... utile, si nous le pouvons.

  PAUL.

  Oh ! je suis confus, vraiment !...

  MADAME KLOEKHER.

  II nous sera bien doux de faire en sorte que vos chagrins soient sinon oubliés... du moins adoucis.

  PAUL.

  Mais ils le sont déjà, Madame, par cette manière inattendue... !

  MADAME KLOEKHER. Comme vous avez dû souffrir, n’est-ce pas ?

  PAUL.

  Oui, oui !

  MADAME KLOEKHER.

  Pourquoi n’ètes-vous pas venu à nous, d’abord ?

  PAUL.

  Eh ! mon Dieu, Madame, mon excuse, quoique sincère, est mauvaise, mais...

  MADAME KLOEKHER.

  Mais quoi ?

  PAUL.

  Pardon ! je n’osais...

  MADAME KLOEKHER.

  Enfant ! Allons, vous réparerez cela, je l’exige !... Nous recevons nos intimes tous les mercredis à sept heures, n’oubliez pas ! Je vous ferai connaître quelques-unes de mes amies, des femmes intelligentes qui vous plairont. J’espère que vous viendrez de temps à autre bavarder dans ma loge aux Italiens. Si vos après-midi vous pèsent trop, il y a une place en face de moi dans ma voiture pour faire le tour du lac, au Bois. C’est si ennuyeux d’être seule à revoir tous les jours cette éternelle pièce d’eau ! Mais où aller ? Puisque vous dessinez, il faudra m’apporter, la prochaine fois, vos albums de voyage. Je vous montrerai les miens ; d’avance, je réclame un peu d’indulgence pour mes pauvres aquarelles. Enfin, nous lirons, nous causerons. Nous deviendrons de vrais amis. J’y compte, du moins.

  PAUL.

  Oh ! merci. Vous êtes bonne comme un ange. Voilà les premières marques de sympathie que l’on m’adresse. Qu’ai-je donc fait pour en mériter une si gracieuse ?... A qui la dois-je ?

  MADAME KLOEKHER.

  Mais à la mémoire de votre père, au désir de mon mari, à votre position, et un peu... à vous- même.

  Elle lui tend la main ; Paul la saisit et la baise.

  MADAME KLOEKHER, la retirant vivement.

  Monsieur !...

  PAUL.

  Pardon ! c’est une faute, je.conçois ! L’élan irréfléchi de ma gratitude vous semble une grossièreté.

  MADAME KLOEKHER.

  N’en parlons plus. Entrons dans le bal. Sortons.

  PAUL.

  Sans m’avoir pardonné ? Au nom du ciel, ne m’en voulez pas ! Excusez-moi ! il faut bien avoir un peu d’indulgence pour un homme abandonné de tous, fatigué par les déceptions, aigri par le malheur.

  MADAME KLOEKHER, à demi-voix. C’est une sympathie de plus entre nous deux !

  Geste de Paul.

  Oui, j’ai mes souffrances, et aussi profondes que les vôtres, peut-être !

  PAUL.

  Vous ! Comment ?

  MADAME KLOEKHER. Ah ! monsieur de Damvilliers, un homme de votre condition peut-il avoir des préjugés du peuple et s’imaginer comme lui que le cœur soit content et qu’on n’ait plus rien à demander au ciel, du moment qu’on est riche ! Oh ! non, non !

  PAUL.

  Expliquez-moi...

  MADAME KLOEKHER. Plus tard, mon ami

  Les panneaux qui fermaient le boudoir à droite, à gauche et au fond s’enlèvent et laissent oir le bal.

  Voire bras, s’il vous plaît ?

  PAUL, à part.

  Son ami... son ami !...

  De chaque côté de la scène, il y a des cariatides dorées contre des piliers qui montent jusqu’au plafond j entre les caria-

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  tides, des jardiniéies remplies de fleurs, espacées par des candélabres. Au fond, trois arcades ouvertes laissent voir d’autres salons, avec des buffets chargés d’argenteries et de flacons.

  SCÈC^E VU

  PAUL, MADAME KLOEKHER, ONÉSIME DUBOIS, MACARET, BOUVI- GNARD, ALFRED DE CISY, LE DR COLOMBEL, INVITES, MESSIEURS ET DAMES, DOMESTIQUES.

  (Madame Kloekher remonte la scène au bras de Paul, eu même temps qu’on s’avance vers elle,)

  LES INVITÉS, saluant. Une fête splendide, éblouissante, délicieuse !

  UNE DAME, à une autre. Quel est donc ce jeune homme ? Il est fort bien.

  LA DEUXIÈME DAME. Je le trouverais même trop bien, si j’étais le Vicomte Alfred de Cisy.

  UN EMPLOYÉ DE LA MAISON, à son voisin. Regarde/, donc comme elle minaude ! Que de grimaces ! Mais pour nous, pauvres commis, il n’y

  a pas de danger qu’elle nous honore seulement d’un coup d’œil.

  MADAME KLOEKHER, à une jeune femme, lui désignant sa robe.

  Oh ! ravissant ! Où donc vous habillez-vous, ma chérie ?

  A une autre. Comment, on ne danse pas ?...

  A un vieux Monsieur.

  Bonjour, général.

  Au docteur Colombet.

  Ah ! c’est fort aimable à vous, docteur Colom- bel, d’avoir abandonné vos malades.

  DOCTEUR COLOMBEL.

  Ils recouvreraient la santé en vous voyant, belle dame : l’aspect de tant de fraîcheur, de grâces... Un domestique vient parler bas à Madame Kloekher.

  MADAME KLOEKHER.

  J’y vais !

  Alfred, depuis le commencement de la scène, s’est rapproché d’elle. Quand elle est arrivée au bas, à droite, elle salue Paul.

  Je vous remercie. A tout à l’heure !

  ALFRED, à part. J’ai fait une jolie affaire en l’introduisant ici. Soyons prudent et vif.

  Il sort précipitamment derrière elle.

  SCÈVCE VIII

  LES PRECEDENTS, moins MADAME KLOEKHER ET ALFRED.

  ONÉSIME s’avance vers Paul en lui secouant Us deux mains fortement.

  Ali ! quel plaisir !... on va donc se revoir ! Où loges-tu ? Je ne te quitte pas !

  PAUL.

  Merci, vieux camarade... Et “cette peinture, toujours enthousiaste d’elle, j’espère, et portant haut l’amour du grand art avec la haine du bourgeois ?

  ONÊSIME.

  Sans doute. Cependant je fais à présent de petits tableaux, des sujets domestiques ; c’est d’un débit plus facile. Mais reçois mes félicitations, te voilà en joli chemin, diable !

  Tous s’empressent autour de Paul.Eh ! cher monsieur de Damvilliers, j’étais bien sûr de vous rencontrer ici ; sans cela...

  LE DOCTEUR COLOMBEL, lui coupant la parole.

  Grâce à la bêtise inconcevable de mon valet de chambre, vos deux cartes de visite ont été égarées, et hier au soir seulement...

  BOUVIGNARD, l’interrompant.

  Comment se fait-il, je vous le demande, que tous les matins je veux aller vous voir ? Mais on vient chez moi pour un tas de choses, pour ceci, pour cela ; je suis harcelé, tiraillé...

  MACARET.

>   Tout à vos ordres, vous savez !...

  Bat.

  On a l’oreille du ministre !

  LE DOCTEUR COLOMBEL.

  Il faut que vous preniez un jour par semaine pour venir dîner chez moi régu’ièrement.

  BOUVIGNARD.

  Dites donc, cher Monsieur, de quelle façon je puis vous être utile !

  Tout lui donnent des poignées de mains énergiques.

  PAUL.

  Ah ! mes amis ! je suis attendri vraiment...

  A part.

  Quels cœurs excellents, et comme on calomnie les hommes !

  SCÈ^CE IX

  LES PRECEDENTS, LETOURNEUX.

  LETOURNEUX marche droit à Onésime, qui est le plus près de Paul.

  Je ne suis pas content de vous !

  ONÉSIME.

  Pourquoi ?

  LETOURNEUX.

  Parbleu, entre intimes on ne se gêne pas. Or, chacun ici, excepté Paul, connaît votre prochain mariage. C’est moi qui vous procure cette affaire, une famille excellente, pieuse, considérée, riche, et vous vous exposez au scandale d’être rencontré en plein jour, donnant le bras à une créature !

  ONÉSIME.

  Moi ?

  LETOURNEUX.

  Je vous ai vu, et pourtant vous m’aviez juré que tout était fini !

  ONÉSIME.

  Ah ! monsieur Letourneux, un moment ! Si je me trouvais avec cette fillette, c’est que je lui préparais un petit tour.

  LE DOCTEUR COLOMBEL.

  Voyons, voyons, j’adore ce genre d’anecdotes.

  Tous se rapprochent.

  ONÉSIME.

  Je lui ait fait écrire de iMarseille, son pays, une lettre qui l’appelle pour les affaires les plus pressées. Elle est partie ; j’ai donc tout le temps de me marier, et ça ma débarrasse d’autant mieux, que Clémence a la bourse légère, et que pour revenir...

  Hilarité générale et approbation.

  LETOURNEUX.

  Très bien ! voilà ce que j’appelle un acte à la fois d’adresse et de haute moralité.

  PAUL.

  Comment, Clémence, ta vieille passion, celle que tu avais prise toute jeune à sa famille, et qui, disais-tu toi-même, te faisait travailler d’une façon... ?

  ONÉSIME.

  C’esl comme ça ! Autre temps, autres femmes !

  A Letourneux.

  Où donc m’avcz-vous rencontré, vous ?

  LETOURNEUX.

  Dans le Luxembourg, comme je le traversais pour aller secourir une famille bien intéressante : trois fils sans ouvrage, le père et la mère presque à l’agonie. Vous devriez même, docteur, faire quelque chose pour eux.

  LE DOCTEUR COLOMBEL.

  Que j’aille les voir, peut-être !

  LETOURNEUX.

  Vous êtes assez riche pour vous passer ce luxe !

  LE DOCTEUR COLOMBEL.

  Et vous donc, le millionnaire, que faites-vous pour eux ?

  LETOURNEUX.

  Oh ! peu de choses, je les console et les moralise, rien que cela ! et partout, comme maintenant, je fais de la propagande à leur profit, jusqu’auprès de monsieur Macaret.

  S’adrestant à M. Macaret.

  Voyons, vous êtes un de nos grands industriels, et trois ouvriers de plus ne vous importent guère.

  MACARET.

  Impossible ! je n’ai pas d’ouvrage à leur donner. Vous n’exigerez pas que je me ruine...

  Colombel sourit ; Letourneux joint les mains d’un air beat.

  Mouvement de Paul indigne.

  BOUVIGNARD, avec un petit rire aigrelet.

  Hé ! hé ! il a raison. Les discours, les secours et les utopies ne servent à rien. La machine est ainsi réglée. Tant pis pour ceux qu’elle écrase ! résignons-nous ! Il n’y a de sérieux au monde que les choses de l’intelligence, les beaux-arts !

  ONÉSIME.

  Vous êtes dans le vrai, monsieur Bouvignard.

  BOUVIGNARD.

  Aussi moi, je ne m’occupe que des vieilles faïences.

  LE DOCTEUR COLOMBEL.

  Un joli goût ! Et toutes nos dame ? ?

  BOUVIGNARD.

  Entendons-nous ! Permettez ! je ne prise que les vieux Nevers, et, pour en posséder un authentique, je n’épargne ni temps, ni soins, ni argent.

  ONÉSIME, à part.

  II ferait mieux de doter sa fille.

  BOUVIGNARD.

  Ah ! j’économise, je me prive, je me sangle ! Et combien d’inquiétudes ! Songer qu’une maladresse peut tout réduire en mille morceaux. Aussi ma collection est-elle unique. C’est ma fortune entière, et, afin qu’elle demeure éternellement intacte, je la lègue par testament à ma ville natale.

  PAUL, à part, mélancoliquement.

  Quel triste monde !

  SCÈU^E X LES PRECEDENTS, KLOEKHER.

  KLOEKHER, à Letourneux. Venez-vous ? Allons, les hommes sérieux, il y a là des tapis verts qui vous réclament ! Un whist ?

  Tout disparaissent par le fond.

  SCÈ&CE XI

  PAUL, seul.

  Dès que Paul est reste seul, du côté droit, entre les cariatides, débouche le Roi des Gnomes, dans le costume du bourgeois cossu du cabaret. Avec un geste emphatique, il lui montre le bal et toutes les splendeurs qui l’entourent.

  Il je penche sur une des jardinières, les jleurs se fanent.

  Mortes !

  Deux candélabres s’éteignent. Et l’obscurité redouble !

  Au lieu d’un bruit de clochette qui accentuait la mesure dans la contredanse, on entend une cloche funèbre.

  Ces sons ! le glas d’un enterrement. J’ai peur !

  Il regarde au fond. Cependant les flambeaux resplendissent, les danses tourbillonnent. Eh ! c’est la clochette qui tinte dans les quadrilles. Qu’avais-je donc ? Elle va revenir !... oui !... là !... et, fendant pas à pas les flots du bal, j’écouterai d’un air indifférent ses paroles charmantes murmurées à mon oreille. Toutes ces choses qui lui appartiennent ont l’air de sourire, c’est comme si son âme flottait autour de moi. Où est-elle ? Je veux la retrouver, la revoir.

  Il remonte la scène.

  SCÈC^E Xll

  PAUL, MADAME KLOEKHER, ALFRED.

  (Madame Kloekher entre par le côté droit au bras d’Alfred).

  PAUL, à part.

  Encore lui !

  Il s’arrête et l’observe.

  MADAME KLOEKHER, à demi-voix. Est-ce une menace ?

  ALFRED.

  Comme il vous plaira de le comprendre, ma chère !

  MADAME KLOEKHER, dédaigneusement.

  Faites donc ! faites donc !

  ALFRED.

  Ainsi, vous êtes bien décidée ?... Tout est rompu. Mais si je m2 brûlais la cervelle au milieu de votre bal ?

  MADAME KLOEKHER, éclatant de rire. Ah ! ah !

  ALFRED, àpart, remettant son chapeau sur sa tète.

  Allons, tournons-nous d’un autre côté.

  Les danses ont fini ; on sert le souper au fond, sur des petites tables rondes.

  SCÈJCE XIII

  PAUL, MADAME KLOEKHER.

  PAUL. Cet homme vous aime ?

  MADAME KLOEKHER.

  Lui, jamais !

  PAUL.

  Cependant !...

  MADAME KLOEKHER.

  Des reproches, déjà ?

  PAUL.

  Oh ! j’ai tort, je le sais, pardonnez-moi ! Ce n’est pas ma faute, si...

  MADAME KLOEKHER.

  Plus bas !... on peut nous entendre !

  PAUL, regardant au fond.

  Non, jusqu’à la fin du souper, personne ici ne viendra ! Nous sommes libres ! Écoutez-moi : au nom du ciel, restez !

  MADAME KLOEKHER.

  Mais je reste ! Que voulez-vous ?

  PAUL.

  Ah ! je ne me rappelle plus ! ma tête s’égare ! Je suis si heureux de vous contempler ainsi, face à face ! Tout à l’heure, quand nous étions avec les autres et que l’on s’empressait autour de vous, je me délectais à saisir ces regards, ces hommages, cette rumeur d’admiration e
t d’envie ; et puis, voilà qu’à présent la même foule me déplaît ! je la hais ! Vous lui donnez en passant un coup d’œil, des sourires, des paroles, presque une partie de votre personne, de votre cœur. 11 me semble que la dorure de ces murailles, les argenteries, les valets, la musique, vos diamants même, sont autant de choses qui vous déguisent, vous reculent plus loin, vous séparent de moi.

  MADAME KLOEKHER.

  Enfant que vous êtes ! Vous savez bien, pourtant...

  Silence.

  PAUL.

  Quoi ?... Parlez !... parlez !...

  MADAME KLOEKHER.

  Mais... que l’on vous préfère !

  PAUL, se rapprochant et lui prenant la main.

  Est-ce vrai ? Dites-le donc, ce mot que j’attends. Ah ! je ne suis pas accoutumé au bonheur, moi ! Et comment voulez-vous que je croie à celui-là, si je ne le vois moi-même tomber de vos lèvres ? Ou plutôt non... ne parlez pas... et pour savoir si vous m’aimez, si les cieux vont s’ouvrir... rien qu’un signe... un regard...

  Elle le regarde, et lui répond oui par un signe de tète très lent et très doux. Il lui prend la main et la porte à ses lèvres en pliant le genou.

  MADAME KLOEKHER.

  Prenez garde ! on peut nous voir !

  A part.

  Du feu... de la passion !...

  Paul se relève.

  PAUL.

  Ali ! quel supplice ! Vous ne comprenez donc pas que je vous aime éperdûment ! Je voudrais que tout ce qui nous écarte l’un de l’autre disparût ! Qu’est-ce que cela vous coûterait de m’accorder où il vous plaira, quelquefois, pour me faire illusion, pour m’imaginer que nous sommes seuls sur la terre ? Est-ce que cela vous chagrine, dites, de me donner... ?

  MADAME KLOEKHER.

  On vient ! Retirez-vous !

  Paul disparaît à droite.

  SCÈ^CE XIV MADAME KLOEKHER, LETOURNEUX.

  LETOURNEUX, entrant rapidement.

  Ah ! votre mari est un fier drôle !

  MADAME KLOEKHER.

  Qu’y a-t-il ?

  LETOURNEUX.

  Je suis indigné !

  MADAME KLOEKHER.

  Là ! là ! calmez-vous !

  LETOURNEUX.

  Mais je me vengerai ! Oh !...

  MADAME KLOEKHER.

  Que vous a-t-il fait ?

  LETOURNEUX.

  Vous le demandez ! Elle le demande ! Eh bien, nous étions convenus, votre charmant époux et moi, de deux cents Hanovre au dernier courant qu’il devait, lui, me donner et que je devais, moi, palper : est-ce clair ? Or, quand j’apporte les papiers convenus, il ne m’en livre que la moitié à grand’peine. Mais ça ne se passera pas comme ça ! Où est Paul ? Je vais tout lui dire !

 

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